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海 軍

∆ Feat. Zhihao ∆


Maintenant que le guano n'était plus, la situation sur West Blue était devenue préoccupante. Si une crise alimentaire générale menaçait s'éclater, toutes les îles sous le giron du GM dans la région ne semblaient pour autant pas toutes logées à la même enseigne. Poiscaille, célèbre pour sa production industrielle de poisson et ses pêcheurs prolifiques, avait tout de la petite veinarde. La malheur des uns faisant le bonheur des autres, il y avait de possibles nouveaux débouchés économiques pour l'île qui n'était clairement pas prête à laisser une telle occasion lui passer sous le nez. Tout le monde voulait s’enrichir sur le dos de cette potentielle famine à venir. La Marine, se fournissant elle aussi sur place, n'était pas disposée à laisser passer l'occasion. Il y avait beaucoup d'argent à faire, de nouveaux contrats à signer, des routes à ouvrir, en bref, il allait bien falloir gérer la situation. Alors dans la zone, la contre-amirale Gentry fut contactée directement par son grand-père, le commandeur suprême, qui lui demanda de se rendre sur place pour s'en occuper. En bon militaire et petite-fille respectueuse, Ambrosias accepta sans broncher. Après avoir terminé son enquête en mer et que le croiseur de la commandante Meng se soit joint à sa flotte, elle fit donc voile vers Poiscaille.

Après quelques jours d'une navigation particulièrement calme, même pour les blues, les deux bâtiments arrivèrent à destination. Les marins, comme c'était de coutume sur l'île, prirent la direction du port annexe qui leur était destiné. Bien que la venue de la membre de l'amirauté ait été annoncée, le lieutenant-colonel Décro Foin n'était pas présent pour accueillir sa supérieure. Cela s'expliquait par la grande distance qui séparait la base, située en ville, et le port annexe laissé aux bons soins des forces armées. Visiblement occupé, il n'en oublia cependant pas l'étiquette, et une comité d’accueil se trouvait tout de même bien en bas de la coupée quand Ambrosias la descendit en boitant, aidée de sa canne. Se mettant au garde à vous, un jeune lieutenant rendit les honneurs à la manchote une fois qu'elle se trouva face à lui.



« Contre-amirale, le Lieutenant-colonel vous présente ses plus plates excuses, il a eu un imprévu de dernière minute. Le gouverneur souhaitait le voir au plus vite.

- Repos. Je comprends parfaitement. Faites lui savoir que je souhaite m'entretenir avec lui. Ce soir, sur le Béluga, vingt heures pétantes.

- Oh, eh bien, je ne sais pas si...

- Il trouvera le temps de venir. C'est un ordre.

- Bien sûr. »



Pendant que les hommes terminaient de conclure les manœuvres d'accostage, Ambrosias quitta le lieutenant pour se rendre vers le croiseur de sa nouvelle subordonnée. Montant à bord, elle alla rejoindre Zhihao qui se trouvait sur le pont.


« Je ne vais pas quitter le port avant demain matin. Prenez quelques hommes et allez prendre la température en ville. Le lieutenant Lockwood viendra avec vous. Des questions ? »




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Après avoir reçu ses instructions et s’être brièvement étonnée du choix d’animal de compagnie de sa supérieure – les marins ayant plutôt tendance à exterminer les rongeurs infestant leurs navires qu’à les apprivoiser –, Zhihao s’en retourna au Lampyris pour faire ses préparatifs. Il n’y avait a priori pas besoin de trop s’inquiéter : si Grandsoir était un combattant capable de rivaliser avec la Contre-Amirale, alors il n’aurait eu aucun mal à s’emparer de l’île par la force. Toutefois, rien n’étant plus dangereux qu’un excès de confiance, chaque mission se devait d’être abordée avec le plus grand sérieux. De plus, le type d’environnement où elles devraient évoluer avait ses propres périls, indépendamment de ses occupants.

« Alors, masque à gaz c’est bon, lampe de mineur aussi, matraques et projectiles... » récapitula la kanokunienne en listant le matériel méticuleusement disposé sur sa table. Elle ne pouvait décemment pas se lancer dans une telle opération avec son équipement habituel, ce serait cracher sur les enseignements de ses défunts instructeurs de la 28ème. En effet, sa précédente flotte accueillait un certain nombre de soldats issus de l’infanterie de tranchée schwarzwaldienne, des hommes et des femmes souvent nés dans des familles de mineurs et spécialistes du combat dans les tunnels. Ils avaient peu souvent l’occasion d’employer leurs talents particuliers lors des batailles navales, mais à terre, ils faisaient partie des meilleures troupes pour traquer les criminels dans leurs repaires souterrains. La doctrine du Commodore étant ce qu’elle était, ces militaires avaient transmis une partie de leurs connaissances à leurs camarades, incluant la femme-poisson.

C’était ainsi que Zhihao avait appris  que les méthodes de combat changeaient en fonction du type de tunnel, et que les égouts présentaient beaucoup de risques en commun avec les galeries de mines de charbon. Par conséquent, les armes à feu y étaient à proscrire sauf en tout dernier recours, du fait de la présence de gaz inflammables, voire explosifs produits par la décomposition de matières organiques – un savoir durement acquis par les schwarzwaldiens, dont les villes s’étaient souvent développées trop vite par-rapport à leur réseau d’évacuation des eaux usées, ce qui avait donné lieu à son lot de catastrophes. Il valait mieux également éviter les armes blanches, et de manière générale tout ce qui pouvait produire une étincelle, ce qui incluait les décharges électriques. D’où le fait qu’elle avait ajouté des armes contondantes à son attirail, et s’était également munie de projectiles artisanaux – de simples gros galets qu’elle était allée chercher sur un plage proche avant de les envelopper de tissu, pas suffisamment épais pour en diminuer l’impact si elle les lançait à la tête de quelqu’un, mais qui devrait empêcher une détonation accidentelle.

Enfin, elle avait emprunté l’une des lanternes de sûreté servant à éclairer la sainte-barbe du croiseur ; elle pouvait très bien se débrouiller sans, mais ce ne serait pas nécessairement le cas pour les trois autres Marines. Il y avait bien la possibilité qu’on lui dise de la laisser derrière de peur que la lumière ne les fasse repérer dans les tunnels sombres – raison pour laquelle elle n’emporterait pas son manteau blanc avec elle, car trop visible –, mais mieux valait cela que de ne pas en avoir si elle s’avérait nécessaire.

Finalement, après s’être assurée qu’elle avait tout ce qu’il lui fallait, la Commandante alla se coucher. Elle se réveilla une poignée d’heures plus tard, et gagna le lieu du rendez-vous. Le groupe de militaires ne tarda pas à être au complet, et elles s’engagèrent dans leur périple souterrain, après que leur cheffe ait confirmé que non, elles n’utiliseraient pas la lanterne afin de rester aussi discrètes que possible.

Zhihao étant la seule à avoir pensé à s’équiper d’un masque à gaz, elle ne fut pas incommodée par les effluves pestilentiels de sulfure d’hydrogène, contrairement à ses sœurs d’armes ; ce n’était pas comme si son odorat lui serait bien utile, de toute façon. La concentration de ce gaz ne devait pas être si élevée si Grandsoir et sa petite coterie passaient régulièrement par là, mais on ne savait jamais, et le méthane était autrement plus sournois. L’endroit n’était pas particulièrement bien ventilé en tout cas, en dépit des ouvertures qui laissaient passer quelques faibles rais de lumière lunaire, mais elle ne s’attendait pas à ce que le bon entretien des égouts fasse partie des priorités des oligarques de Poiscaille. L’un dans l’autre, respirer cet air ne devait pas être très sain pour quelqu’un qui insistait déjà pour se ruiner les poumons avec le tabac.

« Contre-Amirale, voulez-vous que je vous donne mon masque ? » proposa l’anguille électrique, mais elle obtint une réponse négative. D’accord, si c’était ce que la vétérinaire voulait...

« À vos ordres. » enchaîna-t-elle lorsque Gentry lui enjoignit de servir d’avant-garde au quatuor. Elle était la mieux placée pour ce faire grâce à son sixième sens, l’emploi d’impulsions électriques régulières, trop faibles pour créer une étincelle, lui permettant de créer une carte mentale de son environnement. Ce qui lui indiqua aussi que cela faisait décidément longtemps que plus personne n’avait fait de travaux dans cette canalisation…

« Prenez garde où vous mettez les pieds, le conduit est endommagé et le sol est irrégulier. » les avertit-elle alors qu’elle les précédait dans le dédale. Elle leur indiqua plus d’une fois des endroits où le risque de se casser la figure et de finir couvertes d’immondices était particulièrement élevé, y compris une ou deux crevasses dissimulées sous la surface où l’une d’elles pourrait finir complètement submergée si elle ne faisait pas attention. Dans le même temps, elle resta à l’affût de tout bruit de pas autre que les leurs, ainsi que des pièges potentiels. Elle remarqua le premier d’entre eux lorsqu’une impulsion l’informa de la proximité d’un objet métallique qui n’avait rien à faire là ; faisant signe aux autres d’attendre, elle se pencha précautionneusement sur un monticule d’ordures au bord du tunnel, qu’elle dégagea tout aussi prudemment pour mettre au jour une clochette, reliée à un fil tendu en travers de la galerie, et qui continuait plus loin – une impulsion supplémentaire signala la présence de ce qui ressemblait à une autre clochette à quelques mètres de distance. Probablement un dispositif d’alarme continuant jusqu’à la planque des révolutionnaires.

« On dirait que nous sommes sur la bonne voie. » fit Loréada après que Zhihao eut dévoilé sa découverte.
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海 軍

∆ Feat. Zhihao ∆


Donnant l'ordre à l'escouade de s'arrêter, Ambrosias ferma les yeux pour se concentrer sur les pouvoirs accordés part son fruit du démon. En un rien de temps, la manchote se mit en contact avec un groupe de rats gris qui vivaient dans un trou du repaire des hommes de Germinal. Subsistant en partie sur les restes de leurs repas, qui arrivaient visiblement plusieurs fois par semaines, ils purent lui confirmer qu'il y avait actuellement une quinzaine d'individus. À priori, il n'en était pas au repas mais semblaient en train de discuter. Les rongeurs ne comprenant rien à leur langue, la militaire supposa que ce devait être une sorte de réunion.


« Ils sont bien là. Quinze personnes, peut-être plus. Je passe devant, suivez moi de près. »


Après avoir enjambé le fil d'alarme, l'unijambiste aidée de sa canne avança vers ce qui faisait office de porte d'entrée. Il s'agissait en réalité d'une solide pièce d'acier renforcée pour qu'elle ne soit pas ouverte si facilement. Tendant sa canne vers Lockwood, Ambrosias attendit qu'elle s'en empare avant de passer la main sur la surface froide.


« Ne tuez qu'en dernier recours, je les veux en vie. » chuchota la militaire.


Une fois son dernier ordre donné, la manchote inspira longuement. Après avoir bloqué sa respiration une seconde, elle envoya son poing fracasser la porte qui se plia à sa volonté comme si elle avait été faite en papier. Désolidarisée de ses gongs, elle alla s'écraser au sol un mètre plus loin en faisant un vacarme infernal. Le passage en force eut également pour conséquence faire sonner une alarme de fortune qui prévint leurs cibles de leur arrivée. Reprenant sa canne, Ambrosias laissa ses subordonnées mener l'assaut maintenant que la porte était ouverte. À l'intérieur, il y avait de la lumière, aussi aurait-elle l'occasion de voir ce que valait la femme-poisson au combat. Une fois encore, Ambrosias allait faire d'une pierre deux coups.




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Peu de temps après avoir évité le piège, le quatuor se retrouva face à une porte blindée, un objet à la présence plus qu’incongrue dans un endroit aussi négligé que celui-ci. L’électroperception de la femme-poisson était bloquée par la grande plaque métallique ainsi que par les épais murs de pierre qui l’entouraient, mais Gentry était loin d’être prise au dépourvu. La gradée informa immédiatement ses subalternes du nombre probable d’opposants les attendant derrière la porte, et elles se mirent en position pour pénétrer rapidement dans la pièce une fois que l’entrée aurait été forcée. La Contre-Amirale ne tarda pas à démontrer qu’il faudrait plus qu’un peu d’acier pour la retenir, surtout si la roche autour n’était pas assez solide pour que les gonds y restent accrochés, et l’assaut fut lancé.

« Au nom de la Marine, vous êtes tous en état d’arrestation ! Rendez-vous sans faire d’histoires ! » aboya Lockwood, parce qu’il fallait bien y mettre les formes. Les soldates n’attendirent cependant pas qu’elle ait terminé son avertissement pour se précipiter vers les insurgés ; si certains d’entre eux s’étaient immobilisés sous l’effet de la stupeur, d’autres étaient déjà en train d’empoigner leurs armes au cri de « Chiens du Gouvernement ! », ce qui était déjà une réponse en soi.

Ces hommes et femmes semblaient plus disciplinés que la moyenne, puisqu’ils avaient gardé leur équipement à portée de main alors même qu’ils se croyaient en sécurité dans leur tanière. La qualité du matériel en question laissait cependant à désirer, étant principalement composé de créations improvisées ou d’outils reconvertis en armes : gourdins, marteaux, haches, masses, harpons, chaînes, couteaux à vider les poissons… Cela ne voulait toutefois pas dire qu’il fallait les sous-estimer, car c’était de cette façon que les rebelles cachaient leur dangerosité depuis des temps immémoriaux. Deux d’entre eux possédaient également pistolets et sabres d’abordage, probablement des combattants plus aguerris…

Zhihao catalogua tous ces détails en une poignée de secondes, ainsi qu’un dernier qui avait son importance : le fait que leurs ennemis s’éclairaient à la bougie. Pas de risque d’explosion donc, elle pouvait s’en donner à cœur joie. Fonçant vers un trio de révolutionnaires, elle émit une brève décharge qui provoqua un puissant flash lumineux, utilisant dans le même temps son propre corps comme écran pour éviter d’y exposer ses camarades. L’effet sur ses adversaires fut immédiat : leurs yeux habitués à la pénombre furent éblouis par cet éclat soudain, et la kanokunienne eut tout loisir d’esquiver leurs maladroites attaques à l’aveugle pour les neutraliser. Un coup de bâton sur l’avant-bras d’un homme pour lui faire lâcher sa hache, suivi d’un second au niveau du plexus solaire qui lui coupa le souffle et le plia en deux. Un balayage pour faucher les jambes de son compagnon, puis enchaînement sur un uppercut pour lui briser la mâchoire. Une série de frappes électrifiées successives du bout des doigts pour engourdir les muscles du troisième, avant un coup de trique au foie et un autre entre les omoplates. Un quatrième adversaire plus éloigné écopa lui d’une pierre lancée à l’estomac, suffisamment fort pour le soulever de terre.

Son sixième sens lui indiqua un gros objet en mouvement dans son angle mort, et la femme-poisson sauta pour le laisser passer sous elle, découvrant qu’il s’agissait d’un buffet qui s’écrasa contre un mur, réduisant le meuble en morceaux. Ce projectile peu conventionnel précéda de peu la charge d’un mastodonte qui voulut aplatir Loréada d’un colossal coup de poing. L’Incorruptible se déporta pour éviter l’attaque, qui fissura les dalles, fit trembler le sol, et fut aussitôt suivie d’un revers porté avec une énorme masse, le genre qu’un humain normalement constitué aurait de la peine à manier à deux mains ; pourtant, le nouvel arrivant la tenait avec une seule, comme si elle ne pesait pas plus lourd qu’une brindille.

Germinal Grandsoir:
« Je savais que ce jour arriverait... » gronda le barbu baraqué alors que le combat s’arrêtait momentanément. Il serra les poings, et des veines saillantes se dessinèrent à la surface de ses muscles ; l’homme n’avait pas le physique d’un athlète ou d’un soldat, mais celui d’un travailleur endurci, gagnant sa vie à la sueur de son front. « Ce sont ces ordures qui vous envoient, n’est-ce pas ? Les soi-disant maîtres de Poiscaille ? Faire taire ceux qui se battent pour les opprimés, vous appelez ça de la Justice ?! »

Ses troupes semblèrent reprendre courage sous l’effet de la harangue de celui qu'elle soupçonnait être Grandsoir, mais dans la mesure où les deux tiers de ses hommes étaient déjà hors d’état de nuire, il n’irait pas loin avec ça. Essayait-il de gagner du temps ?

« Ah, ils sont beaux les fameux Incorruptibles. » cracha-t-il d’une voix pleine de vitriol, avant de tendre un doigt vers l’anguille électrique : « Et toi là, tu n’as pas de honte de trahir ton espèce ?! Une femme-poisson qui joue les laquais de Marie-Joie, on aura tout vu ! »

Zhihao garda le silence. S'il espérait provoquer un quelconque sentiment de culpabilité, il pouvait attendre longtemps, toute sa famille se faisait traiter de collabos depuis des générations, et elle n'y avait pas échappé non plus. De toute façon, si réponse il devait y avoir, celle-ci viendrait de la Contre-Amirale, qui était restée en arrière pendant que ses subordonnées s'occupaient des petites frappes.


Dernière édition par Meng Zhihao le Ven 22 Nov 2024 - 17:48, édité 3 fois
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海 軍

∆ Feat. Zhihao ∆


Brutal, puissant et en colère, celui qui semblait être Germinal était l'archétype de la brute épaisse. Il semblait effectivement doté d'une force surhumaine, du moins, pour le commun des mortels. Même dans son état, Ambrosias savait qu'elle ne ferait qu'une bouchée de lui. Il était trop lent et ses attaques grossières, ce qui le rendait prévisible. Pourtant, elle ne comptait pas l'affronter.


« Baissez les armes. Je veux juste vous parler. »


Pour seule réponse, le colosse se permit un léger rire guttural. Il fallait bien reconnaître qu'avec une entrée pareille il semblait difficile de croire que les marins ne venaient pas avec des intentions belliqueuses. Si on comptait en plus les hommes déjà au sol, il était clair que Germinal n'avait aucune raison de la croire.


« Prend moi donc pour un con. »


Levant haut sa masse dans qu'elle ne touche le plafond pour autant, il hurla, tant pour se donner du courage qu'en insuffler à ses hommes. Immobile, la main fermement agrippée au pommeau de canne, Ambrosias planta son regard dans celui de l'homme. Ses yeux bleus semblèrent virer au rouge tandis qu'une aura sombre et terrifiante grandissait dans le dos de la militaire. D'un simple geste, la manchote leva sa canne avant de la frapper une seule et unique fois contre le sol. Le bruit s'accompagna par un déferlement de son fluide royal qui vint percuter de plein fouet le révolutionnaire. Les jambes de l'homme le trahirent et il s'écrasa face contre terre avec fracas. Sa masse roula à un mètre de lui tandis qu'il commençait difficilement à se relever. Le visage en sueur et l'air déjà presque abattu, il dévisagea la militaire avec haine. Comme il était clair qu'il ne comptait pas en rester là, la gradée se contenta de tendre le bras, duquel sortirent plusieurs cordes qui virent danser autour de l'homme avant de le ligoter.


« Bordel... »


Voyant leur chef se faire battre sans même avoir été touché, les défenseurs perdirent leur moral et ne tardèrent pas à être maîtrisés par les militaires qui les regroupèrent pour les surveiller. Avançant alors de quelques pas vers Germinal, la blonde s'arrêta assez loin pour qu'il ne puisse pas être tenté de lui bondir dessus.


« J'ai dis que je voulais parler.

- Et moi j'ai rien à vous dire !

- Sauf que vous êtes dorénavant mon prisonnier, vous n'avez pas le choix. Vous êtes bien Germinal Grandsoir ?

- Va chier, chienne du gouvernement.

- Je suppose que ça doit vouloir dire oui. N'y allons pas par quatre chemins, vous avez été trahi.

- Non, sans rire ?

- Malsouin m'a tout dit.

- Quoi ?! Quel petit enculé de sale gosse de riche, je savais qu'on pouvait pas lui faire confiance !

- Sur ce point, je ne peux pas vous donner tort.

- Qu'importe. Finissons en.

- Je ne suis pas là pour vous tuer, n'est-ce pas assez clair ?

- Quelle grandeur d'âme, au lieu de ça tu vas juste nous faire envoyer au bagne jusqu'à ce qu'on y crève de faim ou de fatigue. C'est sûr que ça change tout. »



Tout en tapotant sur le pommeau de sa canne, Ambrosias se surprit à réfléchir à ce qu'il venait de dire. Il était vrai que la justice du Gouvernement Mondial n'était pas tendre. Quand il s'agissait de pirates ou de vulgaires criminels, elle le comprenait aisément. Mais pour les révolutionnaires, qu'ils soient indépendants ou membres de l'armée révolutionnaire, c'était assez différent. Toujours était-il que ça ne lui plaisait pas. Et que penser de ce pauvre Timothée qu'elle avait condamné sans le vouloir à passer des mois à Tequila Wolf pour un simple vol de portefeuille ? Parfois, elle se demandait si elle était vraiment du bon côté. Plus le temps passait, moins elle en était sûre.


« J'ai pris le temps de me renseigner sur vous. Il est évident que vous êtes persuadé d'être du bon côté. Vous avez à cœur de défendre les intérêts des basses classes de l'île, mais vous faites erreur.

- Tu ne sais rien de Poiscaille.

- Certes, mais je sais reconnaître un homme de bien. C'est ce que vous étiez avant de vous laisser corrompre par la haine. Que pensez-vous pouvoir accomplir ainsi ? Vous n'apporterez que la mort et toujours plus de souffrance.

- Garde ta salive, j'ai pas besoin de l'avis d'une petite bourgeoise dans ton genre. »



Levant les yeux au ciel, la contre-amirale soupira. S'il était vrai qu'elle était aujourd’hui gradée et avait une situation aisée, ce n'avait pas toujours été le cas. Pauvre provinciale originaire de Tanuki, elle avait grandi dans une ferme et n'avait pas eu le luxe de vivre dans une famille aisée. Élevée par sa mère seule, elle n'avait pu s'élever que par chance en se faisant prendre en charge par une vétérinaire de l'île. Si aujourd’hui ils étaient différents, les deux interlocuteurs avaient en réalité plus de choses en commun qu'ils n'auraient bien voulu l'admettre.


« Commandante Meng, pourriez vous faire part à ce cher monsieur de votre parcours. »


Qui de mieux que la femme-poisson pour mettre en lumière les contradictions révolutionnaires et surtout leurs conséquences néfastes pour les populations ?




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Grandsoir savait qu’il était fichu, cela se voyait dans ses yeux. Même s’il n’avait pas été face à une membre de l’Amirauté, la simple présence des militaires impliquait que des centaines de leurs collègues pouvaient très bien rappliquer. Confronté à la perspective d’un combat sans espoir, le colosse chercha à mourir en conservant un semblant de dignité, l’arme à la main, sauf que Gentry refusa de lui faire cette faveur. Elle n’eut besoin que de l’exposer à son aura pendant une fraction de seconde pour l’envoyer au tapis, incapable de faire autre chose que de la foudroyer du regard pendant qu’elle tentait d’établir un dialogue. Sans grand succès, le leader révolutionnaire étant tout sauf coopératif.

Alors qu’elle aidait Lockwood et Loréada à ligoter le reste des captifs – pas de technique de bondage permettant de réaliser l’opération en un instant pour elles, il fallait qu’elles s’y prennent normalement –, Zhihao se demanda pourquoi la grande patronne avait choisi de dévoiler l’identité de leur source. Ça ne pouvait pas être que pour narguer Grandsoir, quand même ? Espérait-elle rediriger une partie de l’animosité de son interlocuteur vers son traître de « partenaire » afin de vaincre ses réticences, le bon vieux diviser pour mieux régner ?

Quelle que soit la raison, ce ne fut pas très efficace, puisque le seul résultat fut de permettre à Grandsoir de faire preuve de la verve attendue d’un chef rebelle. Gentry, quant à elle, ne se formalisa pas du manque de respect de son vis-à-vis, et pour cause : ç’aurait été précisément ce qu’il recherchait, lui faire perdre son calme pour qu’elle mette fatalement fin à son humiliation.

Zhihao se résigna à ne rien tirer de la montagne de muscles ; elles seraient sans doute obligées d’interroger ses séides en espérant qu’ils se montreraient plus bavards, et pas pour continuer de déverser des insultes. La Contre-Amirale n’était toutefois pas disposée à lâcher l’affaire si tôt, ordonnant à la femme-poisson de prendre la parole. Cette dernière ne vit pas en quoi raconter sa vie serait d’une quelconque utilité, mais elle s’exécuta tout de même. Elle s’efforça de rester aussi factuelle et objective que possible, car elle doutait que l’homme soit très réceptif à une tentative de manipulation émotionnelle ; quoi qu’elle dise, elle ne parviendrait pas à lui faire éprouver un iota de sympathie pour l’une des femmes qui venaient de démolir ses subordonnés. Il ne restait donc plus qu’à en appeler à sa raison.

La kanokunienne expliqua donc comment l’arrivée de la Révolution avait plongé son pays dans une guerre civile sans précédent dans une nation pourtant habituée à ce type de conflits. Comment les habitants de sa terre natale s’étaient entre-déchirés, le schisme opposant voisins, amis et membres d’une même famille, la structure-même de leur société se délitant et la population souffrant des retombées des affrontements. Comment les soi-disant champions du peuple avaient compromis leurs précieux principes en s’alliant finalement à celui contre lequel ils s’étaient initialement soulevés, un Empereur-girouette qui en était lui-même complètement dépourvu, prêt à tout pour s’accrocher à son trône comme le parasite qu’il était. Comment cette sécession avait fait de kanokuniens innocents des parias dans les nations toujours affiliées au Gouvernement Mondial, la proie de tous les soupçons et médisances. Comment enfin son pays exportait aujourd’hui de l’instabilité dans tout West Blue, perturbant les routes commerciales et offrant un sanctuaire aux pirates, qui se réfugiaient dans ses eaux pour échapper aux poursuites de la Marine…

Bon, d’accord, elle n’avait pas réussi à conserver son détachement clinique jusqu’à la fin, mais cela devait certainement compter comme une marque d’honnêteté, non ? Cependant, comme elle s’y attendait, l’homme n’accueillit son histoire qu’avec un mélange d’ennui et de dégoût, avant de s'adresser non plus seulement à la gradée, mais à l'ensemble de son auditoire.

« Épargnez-moi vos salades : tout ce que j’entends, ce sont les gémissements d’un chien battu qui continue de lécher la main de sa raclure de maître. Vous croyez que je n’ai jamais entendu ce genre de choses avant ? Qu’est-ce que c’était censé accomplir, vous pensiez me retourner avec ça ? Ou alors vous comptiez me faire dire qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, avant de me traiter d’hypocrite qui fait du mal à ceux qu’il dit vouloir protéger ? Désolé mais vos méthodes je les connais, et il en faudra plus que ça pour ébranler mes convictions. »

Loin de s’arrêter en si bon chemin, le colosse prit une profonde inspiration avant de continuer sa diatribe, son regard brûlant des flammes de la certitude. Bien que saucissonné, il se redressa en position assise, son immense stature mettant ses yeux au même niveau que ceux des soldates, voire plus haut.

« Vous voulez parler ? Et bien allons-y. C’est la vérité ce que je vous dit, on n’accomplit rien de grand sans sacrifice. Vous croyez que je n’ai pas essayé de faire les choses comme il faut, comme un adulte responsable, de me faire entendre pacifiquement ? Tout ce que j’y ai gagné, c’est de me faire rouer de coups, et des séjours au cachot. La vérité, c’est que les puissants de ce monde ne traitent comme des êtres civilisés qu’avec d’autres puissants qu’ils ne peuvent pas tout simplement asservir ; les faibles n’ont pas voix au chapitre, sauf s’ils prennent les armes. Oh, il y a bien quelques dirigeants avec une conscience de temps en temps, sauf que ce qu’ils donnent d’une main, ils peuvent toujours le reprendre de l’autre si l’envie leur en prend, à eux ou à leurs successeurs : ça ne change rien, le prolétariat reste dépendant de l’humeur de la classe supérieure. Si l'on veut voir du changement, il faut agir, et pas attendre de trouver une solution parfaite qui permet de tout régler sans léser qui que ce soit, ça n'existe que dans les contes de fées, ça. »

Zhihao n’aurait pas dû être surprise de voir Grandsoir déployer tant d’éloquence : la capacité à galvaniser les troupes et à rallier d’autres personnes à son idéologie était une qualité indispensable pour un homme dans sa position. Elle commença à se demander si elle ne devrait pas le faire taire, car elle pouvait voir à quel point ses mots raffermissaient la résolution de ses hommes, même défaits et entravés. Pourtant, la Contre-Amirale ne donna aucun ordre en ce sens, laissant l’orateur se délester de tout ce qu’il avait sur le système. Comment comptait-elle réfuter tout cela ?

« Pour en revenir à votre petite histoire, vous ne croyez pas que vous vous trompez sur l’identité des responsables ? C’est la faute de tous ces aristocrates consanguins si leur peuple s’est révolté, c’est parce qu’ils se sont cramponnés à leur pouvoir que le pays a souffert, et c’est le Gouvernement Mondial qui traite ceux qui ne font que se battre pour la liberté et l’égalité, et tous ceux qui leur sont associés, comme des criminels. Enfin, vous vous comportez comme si les actes de certains révolutionnaires discréditaient tout le mouvement ; à ce compte-là, ne devrait-il pas en être de même de l’institution que vous servez, ou allez-vous prétendre que la Marine est irréprochable, que votre Gouvernement n’est pas né dans un bain de sang ? Si oui, à d’autres, je ne suis pas né de la dernière pluie. »

Achevant enfin son réquisitoire, l’homme se tut. Toujours défiant, il fixa la galonnée en relevant la tête, exposant sa gorge, l’invitant à en finir. Il y avait des failles dans son argumentaire bien sûr, mais serait-il sage de se lancer dans un débat, de s’engager sur son terrain ?
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∆ Feat. Zhihao ∆


Prenant le temps de réfléchir aux paroles du révolutionnaire, Ambrosias haussa finalement les épaules. L'air sincère, elle le regarda dans les yeux en ne répondant pas à son hostilité.


« Vous avez raison. Il y a des pourris partout, j'ai pu le constater. Ceci étant dit, en ce qui concerne Poiscaille, je vois mal en quoi le Gouvernement Mondial peut-être à blâmer.

- C'est une blague j'espère ?

- En aucun cas. La Marine est un client privilégié de l'île. Ce qui intéresse le Gouvernement ici, c'est le poisson, rien de plus. Ce n'est pas une histoire de profits, ce n'est que de la logistique, une armée à besoin de nourriture, et il en va de même pour les civils d'autres îles moins favorisées que la votre.

- Et alors ?

- Ceux qui vous oppressent ne sont en aucun cas des représentants du Gouvernement mondial.

- Vous traitez avec, c'est pareil !

- Je comprends que l'idée de tout mettre à feu et à sang pour reconstruire sur des bases saines puisse être séduisante, mais vous semblez oublier que les seuls personnes qui en souffriront réellement sont justement celles que vous prétendez défendre.

- Ne perdez pas votre temps, je vous l'ai déjà déjà dis, je connais très bien ce discours.

- Cessez donc de jouer les idiots. Vous savez parfaitement que vous n'avez pas les moyens pour lutter contre la Marine. Poiscaille elle même ne tiendrait pas avec le soutien de l'armée révolutionnaire, et vous en êtes loin. Tout ce que vous pourriez offrir aux vôtres, c'est un énième bain de sang inutile. Le gouvernement ne se passera jamais de l'île.

- Ils préféreraient détruire l'île que de la voir leur échapper.

- Malheureusement oui.

- Et c'est parfaitement ce que je leur reproche.

- Très bien, mais quelle est votre solution concrète ? Non pas pour vous venger, mais bien pour améliorer la vie des gens.

- Vous ne comprenez rien.

- Toujours est-il que je compte bien me battre pour les ouvriers de l'île.

- Bien sûr. J'aurai tout entendu.

- Les grands propriétaires de l'île sont des gens horribles, mais ce sont des requins. Leur cupidité les rend prévisibles. Ils ne cherchent que leur profit, je vais leur offrir cela en échange de nettes améliorations des conditions de travail.

- Ils se comportent comme des monstres et leur récompense sera plus d'argent ? J'ai bien compris ?

- Très honnêtement, je trouve en effet cela assez insupportable, mais je fais avec les cartes que l'on me donne.

- Cette farce se jouera sans moi, chienne du gouvernement.

- Non, j'ai besoin de vous.

- Conneries

- Vous êtes le mieux placé pour les surveiller. Je vous laisserai un moyen de me contacter. Vous pourrez me dire s'ils parviennent à respecter leurs engagements ou non. Avec vous à mes côtés, nous pouvons réellement faire une différence ici.

- Je ne travaille pas pour les gens de votre espèce.

- Alors travaillez AVEC moi. Si vous êtes sincère et un tant soit peu de lucidité, vous savez que nous pourrions vraiment faire bouger les choses ici. »



Pour seule réponse, l'homme grogna avant de cracher au sol. Détournant le regard, il sembla se laisser aller à une intense réflexion. Patiente, Ambrosias se contenta de rester droite. Son regard balaya les lieux pour observer ses hommes. Certains semblaient séduits par le discours de la militaire quand d'autres y étaient clairement hostiles. Finalement, Germinal releva la tête avec une grimace évoquant son profond dégoût teinté de mépris.


« Je n'ai pas confiance. Je n'aurai jamais confiance, ni en vous, ni en la Marine, ni envers le gouvernement mondial.

- Ce n'est pas ce que je vous demande.

- Je sais. Bien. Faites ce que vous avez dit, prouvez nous que vous ne mentez pas et je les surveillerai pour vous. Rien de plus. Et si vous n'agissez pas, je m'en chargerai. »



Prenant le temps d'observer l'homme, la manchote s'étonna de le voir finalement accepter son offre. Pour seule réponse, elle hocha la tête avant de relâcher l'étreinte de ses cordes sur le corps du révolutionnaire. De sa poche, la militaire sortit un petit escargophone qu'elle posa devant Germinal.


« Que les choses soient bien claires. Je ne vous connais pas et nous ne sous sommes jamais rencontrés. »


Vu la démonstration effectuée par l'escouade réduite et au vu de sa réputation, Ambrosias considéra qu'il n'était pas pertinent d'ajouter des menaces à cela. Ils savaient de toute façon très bien à quoi s'en tenir. Après avoir ordonné la libération des prisonniers, la contre-amirale mena les siennes vers la surface. Silencieuse, la gradée attendait de voir sir la kanokunienne allait ou non réagir à tout cela.




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Grandsoir n’y était pas allé de main morte en disant tout le mal qu’il pensait du Gouvernement Mondial et des élites de Poiscaille. Pourtant, Gentry ne se laissa pas démonter et engagea sa riposte dans cette joute verbale. Quoique, était-ce bien le bon terme quand l’un des deux orateurs tendait la main à l’autre ?

Honteusement, Zhihao comprenait le scepticisme du révolutionnaire, ainsi que sa répugnance à laisser les exploiteurs s’en tirer à si bon compte. Ils étaient au moins d’accord sur ce principe : la Justice devait s’appliquer à tous, les faibles comme les puissants, ou elle n’était pas la Justice. De la même manière, ceux qui faisaient du mal à leur prochain devaient être punis, car s’ils n’assumaient jamais les conséquences de leurs actes, alors pourquoi changeraient-ils de comportement, et comment en dissuaderait-on d’autres de suivre leur mauvais exemple ?

La proposition de la dompteuse de monstres surprit tout le monde à l’exception de ses deux subordonnées de longue date, prouvant que l’anguille électrique était encore bien loin d’avoir réussi à cerner sa personnalité. Cependant cette proposition, aussi inattendue soit-elle, n’était pas dénuée de sens. Quelque part, la grande brûlée offrait au colosse l’occasion de faire ce qu’il aurait dû faire depuis le début. Il parlait de l’importance du sacrifice, de reconnaître le fait que dans le monde réel, les choses ne se réglaient pas aussi proprement que dans les histoires que l’on racontait aux enfants, et il n’avait pas tort. Mais pour autant, avait-il vraiment épuisé toutes les solutions possibles avant d’en appeler au soulèvement populaire ? S’il lui était impossible de négocier avec les magnats sur leur île, où ils détenaient tout le pouvoir, pourquoi ne pas essayer d’entrer en contact avec l’étranger, ou s’y rendre lui-même ? Hors de l’emprise des trois familles, il aurait pu trouver des alliés avec lesquels faire cause commune, ou des puissants bienveillants qui lui auraient prêté l’oreille, et ensemble ils auraient pu faire pression depuis l’extérieur pour mettre fin au statu quo.

Il était impossible de dire si Grandsoir avait sérieusement reconsidéré ses actions passées en suivant un raisonnement similaire, mais le champion du prolétariat finit par accepter l’offre de la galonnée. De mauvaise grâce certes, mais c’était déjà un pas en avant, à supposer que sa décision ait été motivée par le pragmatisme. La Marine savait qui il était et où le trouver ; il aurait pu s’entêter, mais s’il l’avait fait il serait mort sans rien changer, alors qu’en pactisant avec Gentry il pouvait espérer continuer à œuvrer pour le bien de ses compatriotes.

Après avoir libéré les prisonniers et quitté la planque, le retour vers la surface se fit initialement dans le mutisme. Toutefois, il devint vite clair que les consœurs de la femme-poisson s’attendaient à ce qu’elle dise quelque chose ; Loréada et Lockwood fermaient la marche et n’étaient à ce titre pas dans son champ de vision, mais cela ne l’empêchait en rien de lire leur langage corporel. Les pensées de leur supérieure, par contre, restaient impénétrables. Très bien, si c’était ce que l’on attendait d’elle, autant mordre à l’hameçon…

« Je ne pensais pas que les choses allaient se dérouler comme cela, Contre-Amirale. » avoua Zhihao. Et pour cause, les règles de la Marine imposaient d’ordinaire l’élimination totale et immédiate des cellules révolutionnaires, sauf si une autre menace emportait la priorité. Les petits arrangements clandestins comme celui qui venait d’avoir lieu étaient censés être verboten, sauf dans le cas d’alliances temporaires pour faire front face à un péril plus grand, ou d’amnisties consenties au menu fretin du moment que cela permettait de ferrer un plus gros poisson. Les circonstances exceptionnelles auxquelles West Blue faisait face étaient-elles suffisantes pour justifier un tel écart ? L’unijambiste le saurait mieux qu’elle, et même si ce n’était pas le cas, tenter d’attirer l’attention de leur hiérarchie serait suicidaire.

« Je croyais que vous comptiez le neutraliser avant de vous servir de sa capture comme argument lors des négociations. Présenter l’arrachage d’une épine dans le pied des magnats comme un gage de bonne foi et de notre désir de travailler avec eux, ou au contraire brandir la présence d’un révolutionnaire caché sous leur nez comme une marque de leur incompétence, ou d’une possible collusion qui aurait pu justifier des enquêtes ainsi qu’une mainmise renforcée du Gouvernement Mondial. Une offrande ou un moyen de pression, en fonction des besoins. Pensez-vous qu’il tiendra parole, et que c’est mieux comme cela ? »

Dans le cas contraire, elles risquaient de se retrouver du mauvais côté d’un célèbre adage qui s’appliquait aussi bien à la guerre qu’à la politique ou aux affaires : « Ne faites jamais à un ennemi une petite blessure ». Gentry avait certes démontré sa supériorité, mais on ne savait jamais avec les fanatiques et les insurrectionnistes, et ce n'était pas comme s'ils manquaient de cibles alternatives auxquelles s'en prendre si la gradée était hors d'atteinte.
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∆ Feat. Zhihao ∆


Libérée de la puanteur pestilentielle des égouts, la gradée décida d'en profiter pour se réconforter avec un bon cigare. Pendant que Meng parlait, la manchote l'alluma, en prit une belle bouchée et se retourna lentement vers elle.


« Ce que je pense n'a pas d'intérêt. Tout ce que je sais c'est qu'il n'a pas confiance en nous. Mais je n'ai pas plus confiance en lui. Vous avez raison ceci dit, ç’aurait été une bonne façon de procéder. »


Germinal aurait ainsi pu servir d'argument d'importance pour aider à convaincre les magnats. La peur était toujours un moteur important, c'était indiscutable. Cela dit, rien n'indiquait qu'il ne pourrait pas avoir son utilité malgré tout.


« Lockwood.

- Contre-amirale ?

- Faites venir une calèche s'il vous plaît.

- À vos ordres. »



La discrétion n'étant plus de mise, Ambrosias considérait qu'elle pouvait bien se le permettre à présent. De toute façon, il n'y avait presque personne dans les rues à cette heure là. Tandis que Skye s'occupait de l'appel, la docteur Loréada entreprit de nettoyer comme elle pouvait son pantalon. Fatiguée, la manchote alla s’asseoir sur une caisse en bois. Son cigare aux lèvres, elle se mit à frotter le haut de la jonction entre son moignon et sa prothèse avec une légère grimace.


« Vous avez peur qu'il ne nous trahisse, n'est-ce pas ? Vous avez certainement raison. »


Retirant le cigare de sa bouche, la militaire soupira en baissant légèrement la tête.


« Les gens comme lui ne connaissent plus que la violence. Même si nous arrivions à le canaliser un temps, il finirait par craquer. Il ne croit plus qu'en la force, et comment l'en blâmer ? Si j'étais à sa place, peut-être penserai-je également ainsi. »


En réalité, Ambrosias savait pertinemment que c'était le cas. Quand les hommes de Mizukawa avaient attaqué son île et qu'elle s'était retrouvée piégée dans un incendie qui lui avait brûlée un bonne partie du corps, une partie d'elle était morte. L’innocence qui l’habitait s'en était allée pour laisser place à la haine et la souffrance. Jamais elle n'avait pardonné cela, et avec le temps, sa colère s'était tourné vers les pirates. Ce chemin ne l'avait mené qu'à toujours plus de souffrances, et cela ne semblait pas prêt de s'arrêter. Elle était bien plus proche de Germinal que les deux n'auraient pu l'imaginer ni se l'admettre.


« Meng, que pensez vous de lui ? Qu'en pensez vous réellement ? Oubliez mon grade, parlez moi sincèrement. »




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Même si elle n’en montra rien, Zhihao fut contente d’apprendre que le voyage retour ne s’effectuerait pas à pied. Si leur petite aventure n’avait pas duré bien longtemps, elle avait néanmoins eu lieu en plein milieu de la nuit, ce qui interférait avec le repos dont elles avaient toutes besoin pour être à 100 % de leurs capacités en prévision du travail qu’il leur restait à faire.

Gentry reconnut la validité des points soulevés par sa subordonnée, et admit éprouver une certaine empathie à l’égard de l’insurrectionniste qu’elles venaient de quitter. C’était quelque chose que nombre d’autres Marines lui auraient reproché, mais pas la kanokunienne, car il était clair que si Grandsoir s’était obstiné à refuser son offre, l’Incorruptible aurait fait son devoir. Non, mieux valait ne pas être sous les ordres d’une zélote : c’étaient justement les officiers les plus intransigeants, ceux qui voyaient tout en noir et blanc, qui donnaient le plus de grain à moudre à la Révolution de par les dommages collatéraux et chasses aux sorcières complètement disproportionnés qu’ils avaient tendance à provoquer.

Quand la Contre-Amirale l’interrogea sur ce qu’elle pensait du colosse, la Commandante prit quelques secondes pour réfléchir. La réponse à laquelle elle parvint ne fut pas des plus satisfaisantes, mais puisqu’on lui disait d’être franche…

« Je ne le connais pas assez bien pour le juger avec certitude. Ceci dit, il me rappelle certains fauteurs de troubles de ma ville natale. Des hommes-poissons pour la majorité, qui s’étaient faits – pardonnez-moi pour le vocabulaire – chier dessus toute leur vie, qu’importe leurs efforts pour s’en sortir, et ne voyaient pas d’autre échappatoire à leur situation que de semer la pagaille. Évidemment, c’était tout sauf une solution : il suffisait de leur demander « Et après ? » pour voir qu’ils n’avaient pas réfléchi plus avant, ou qu’ils n’avaient que faire des conséquences. Même si cela n’arrangeait rien pour eux ou au contraire empirait les choses, du moment qu’ils pouvaient cracher au visage de ceux qui les regardaient de haut, cela leur suffisait. »

Elle en avait croisé beaucoup des comme ça, avant même d’intégrer la garde de Beigang, et après en avoir rejoint les rangs, c’était toujours elle ou un autre membre de sa famille qu’on appelait quand les choses tournaient au vinaigre. Même si leur force innée – et capacités électriques dans le cas de Zhihao – n’avait pas fait des Meng le meilleur choix pour cette tâche, leurs supérieurs auraient sans doute insisté, arguant qu’il était de leur responsabilité de neutraliser leurs congénères violents. Cela leur avait valu d’être insultés et ostracisés par une bonne moitié de leur propre communauté.

« Je me demande s’il a réfléchi à l’après, s’il se berce d’illusions ou s’il s’en fiche. De la même façon, pense-t-il vraiment que ce serait si facile pour nous d’évincer Keudver et Portdragon, et que nous sommes forcément de leur côté si nous refusons de le faire ? Leur présence n’est certes pas un mal nécessaire, mais c’est un moindre mal, si nous ne limitons pas notre raisonnement à Poiscaille. Les écarter est notre droit – notre devoir, même – s’ils violent la loi ou contreviennent aux intérêts de l’ordre mondial, mais c’est quelque chose qui aurait des répercussions à l’étranger, et doit donc être utilisé avec parcimonie. »

S’il ne s’agissait que de ces deux-là, il n’y aurait pas de problème, sauf que des gens comme eux, il y en avait des milliers dans le monde, et ils deviendraient sûrement nerveux si le Gouvernement Mondial se lançait dans une grande croisade contre ses citoyens qui abusaient de leur pouvoir. Nerveux au point de les guider droit dans les bras de la Révolution ou, s’ils n’étaient pas en odeur de sainteté auprès de cette dernière, d’autres nations ennemies de Marie-Joie, ou des soi-disant Empereurs de la flibuste, s’ils ne créaient pas carrément leur propre alliance rivale. Le Gouvernement Mondial n’était pas tout-puissant, sa force était celle des nations qui le composaient, et si celles-ci se mettaient à déserter sa bannière parce que leurs oligarques se sentaient menacés… il se retrouverait diminué, alors même qu’un nouveau front s’ouvrirait dans sa guerre contre la piraterie et la Révolution. Un désastre.

« Quelque part, il me rappelle aussi le Premier Empereur de Kanokuni, toutes proportions gardées bien entendu. » poursuivit-elle en se replongeant dans les souvenirs de livres d’histoires lus il y a de cela des années. « Un homme monté sur le trône d’un des multiples royaumes perpétuellement en guerre les uns contre les autres qui composaient le pays à l’époque, et qui s’était lancé dans une campagne d’une brutalité sans précédent au motif que si rien n’était fait, les guerres incessantes pourraient encore faire rage pendant des siècles. Une guerre pour mettre fin à toute les guerres, un dernier sacrifice, justifié par la paix qui s’ensuivrait. Louable intention, sauf que la suite ne s’est pas déroulée comme il l’entendait. »

Un euphémisme dont n’importe quelle personne avec un minimum de connaissances sur l’histoire de sa contrée d’origine pouvait comprendre la signification. Les institutions mises en place par le Premier Empereur avaient survécu à sa mort, mais son rêve ? Absolument pas. Aux affrontements entre petits royaumes du passé qui se prenaient et reprenaient de petits bouts de territoires s’étaient substituées des luttes dynastiques à répétition alors que les grandes familles tentaient de faire main basse sur l’ensemble de l’île. Les conflits n’avaient pas cessé comme espéré, ils n’avaient fait que se transformer, et Kanokuni jouissait de l’honneur discutable de détenir le record de la nation avec le plus de guerres civiles.

Voilà où était le parallèle avec Germinal : il avait identifié un problème, pensait que la violence était la seule solution et que les pertes occasionnées par sa lutte seraient plus que compensées sur le long terme par la fin de l’oppression perpétrée par les maîtres de Poiscaille. Seulement voilà, et s’il échouait, que sa rébellion soit écrasée dans le sang, ou qu’elle réussisse mais que cela ne soit qu’un répit momentané avant que tout ne revienne à la normale, avec de nouveaux oppresseurs ayant remplacé les anciens ?

Cela ne voulait pas dire pour autant qu’il fallait se complaire dans l’inaction et l’immobilisme, mais il fallait tout de même se poser ces questions et cela, elle ne savait pas s’il l’avait fait. C’était pourtant indispensable si l’on voulait apprendre des erreurs du passé pour ne pas tomber dans les mêmes pièges ; sans cela, sa « révolution » serait des plus littérales : un tour complet qui ne ferait que ramener les choses à leur point de départ.

Et en parlant de revenir au point de départ, n'était-ce pas la calèche qu'elle entendait s'approcher ? Ils avaient fait vite, Gentry avait certainement dû se montrer prévoyante en ordonnant que l'une d'elles se tienne prête. Elles auraient été bonnes pour attendre longtemps sinon.
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∆ Feat. Zhihao ∆


La calèche arrivant, Ambrosias tourna la tête pour la regarder approcher. Après une seconde, elle reporta son attention vers Zhihao et se racla la gorge.


« Je vois. »


Sans plus rien ajouter, la gradée, qui pour autant n'en avait pas rien à faire, se contenta de penser à ce que venait de lui dire la femme-poisson pendant que les quatre militaires montaient à bord. L'endroit était assez exigu, mais c'était bien mieux que de rentrer à pied. Voyant la docteur se cacher le nez comme le pouvait, Ambrosias éteignit son cigare pour ne pas l'importuner.


« Vous avez tous bien travaillé. Ce soir mais également durant la semaine passée. »


Comprenant que cela ne nécessitait pas de réponses, les femmes demeurèrent silencieuses. Les deux incorruptibles connaissaient leur cheffe et Zhihao devait aussi commencer à comprendre comment elle fonctionnait.


« Meng, prenez le temps de dormir quelques heures quand nous arriverons. Demain, j'aurai besoin que vous fassiez quelque chose pour moi. Vous irez relever les hommes en charge de la surveillance de Malsouin. Prétextez que ses informations nous ont été utiles et qu'il est dès lors hors d'état de cause. Laissez le s'en satisfaire et partez, du moins, faites le lui croire. Je veux que vous infiltriez son manoir et que vous restiez là pour le surveiller. Quoiqu'il arrive, n'intervenez que sur mon ordre. Quoiqu'il arrive, est-ce bien clair ? »


Plissant les sourcils, Ambre détourna le regard et tourna le visage vers le fenêtre tandis que Skye se contenta d'observer la Kanokunienne sans rien ajouter. Les incorruptibles savaient pertinemment ce que tout cela voulait dire, mais elles se garderaient bien d'en faire part à la commandante.




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Quoi qu’elle ait pensé des paroles de la femme-poisson, la grande brûlée garda ses conclusions pour elle. À la place, elle attendit que le groupe soit reparti à bord de leur nouveau véhicule pour les féliciter pour leur travail, puis délivrer ses instructions pour… pas le lendemain puisque minuit était passé depuis longtemps, mais tout à l’heure. Et quelles instructions !

S’il était on ne peut plus normal de garder un œil sur Malsouin après l’avoir mis en confiance, au cas où il retomberait dans ses travers en se croyant tiré d’affaire, la dernière partie de la consigne, elle, avait de quoi interroger. Zhihao n’était plus une bleusaille depuis longtemps, elle savait que lors d’une opération de surveillance comme celle-ci, il fallait être capable de prendre son mal en patience plutôt que de bondir pour procéder à une arrestation dès le premier acte délictueux. Cela, Gentry en était pleinement consciente, elle n’aurait pas dû avoir besoin de le préciser. Si elle s’en donnait la peine, c’était parce qu’elle jugeait hautement probable que la kanokunienne serait témoin de quelque chose d’assez grave pour la pousser à intervenir en dépit de la procédure habituelle ; à ce niveau, ce n’était même plus un sous-entendu. Et il n’y avait pas trente-six possibilités pour ce qui pourrait motiver une telle décision…

« À vos ordres, je n’agirai qu’avec votre autorisation. » répliqua-t-elle, car c’était la seule réponse possible. « Par contre, si vous me le permettez, qu’adviendra-t-il de la Maison Pourpre ? »

Une planque révolutionnaire connue pourrait être une bénédiction pour les services de renseignement du Gouvernement Mondial… du moment que les rebelles en question ne se rendaient pas compte que leur couverture était compromise, auquel cas il leur serait facile de duper une éventuelle taupe du Cipher Pol. La Contre-Amirale n’avait certes pas dit à Grandsoir que c’était à partir de ce lieu qu’elle avait remonté sa piste en passant par Malsouin, mais il ne serait guère compliqué pour lui de relier les points et d’avertir ses complices que leur secret était éventé.

La blonde répliqua simplement que ce n’était pas du ressort de l’anguille électrique, et que celle-ci ferait mieux de se concentrer sur sa propre mission. Répondant par l’affirmative, Zhihao se plia à la directive, et retourna terminer sa nuit une fois leur moyen de transport revenu au port. Le jour venu, elle prit congé de ses soldats en les laissant une fois de plus à la merci de Vladescu, et se rendit à nouveau à la demeure du moindre des trois oligarques de Poiscaille. Ce dernier ne fut pas fâché d’apprendre qu’il n’aurait plus les militaires sur le dos, mais aurait de loin préféré que l’information soit délivrée par un autre messager. Il retrouva suffisamment de tripes pour émettre quelques commentaires désobligeants à l’endroit de la Commandante, mais elle les ignora tout comme elle avait ignoré ceux de son « ami » l’insurgé.

Ayant en apparence accompli ce qu’elle était venue faire, Zhihao repartit en compagnie des gardes, mais se sépara d’eux une fois hors de portée de vue du manoir. Elle leur confia son manteau, l’habit iconique de sa fonction n’étant pas plus adapté à sa tâche actuelle qu’à son aventure nocturne dans les égouts, et emprunta un autre itinéraire qui la fit arriver à l’arrière de la propriété. De là, il ne fut pas difficile de trouver un recoin sur lequel aucune fenêtre ne donnait, de vérifier à l’aide de son électroperception que personne ne se trouvait dans les parages, et de commencer son infiltration.

Le magnat avait ses propres sentinelles, mais la militaire les évita en les détectant avant qu’ils ne puissent en faire de même, et en utilisant l’architecture des lieux à son profit. Non seulement ses capacités physiques lui permettaient d’escalader une façade en un temps record, mais l’endroit regorgeait de passages secrets. C’était le cas de toutes les résidences de ce type, que les tunnels cachés, portes dérobées et couloirs dissimulés aient été prévus pour que les maîtres des lieux puissent s’enfuir en cas d’attaque de pirates – ou de travailleurs en colère venus lyncher leur patron, vu le climat social de l’île –, faire leurs petites magouilles en toute discrétion – comme c’était le cas pour Malsouin père, d’après ce qu’elle avait cru comprendre –, ou pour permettre aux domestiques de se déplacer sans que leurs maîtres n’aient à endurer l’indignité qu’était leur simple vue. Quelle qu’en soit la raison, c’était un jeu d’enfant pour la femme-poisson et son sixième sens de repérer ces passages ainsi que les mécanismes provoquant leur ouverture ; elle en avait d’ailleurs trouvé plusieurs lors de ses deux précédentes visites.

Après une bonne demi-heure de ce manège furtif, Zhihao arriva enfin dans une pièce secrète jouxtant le bureau du magnat. L’emplacement parfait pour l’observer, grâce aux trous dans le mur prévus à cet effet, invisibles de l’autre côté ; son géniteur, ou l’un de ses ancêtres, avait sans doute fait construire cet endroit pour espionner ses invités lorsqu’ils se croyaient seuls, ou y poster un garde incognito. La soldate vérifia qu’il n’y avait personne avec elle dans la pièce, et qu’elle pourrait en sortir sans être vue si quelqu’un venait à s’y diriger, avant de s’installer. Elle sortit de sa sacoche l’escargophone qu’elle avait amené avec elle, et murmura la réussite de la première phase à la personne à l’autre bout de la communication.

« Ici Meng. C’est bon, je suis en position et j’ai l’œil sur la cible. Je vous recontacte s’il y a du nouveau. »

Il ne restait maintenant plus qu’à s’armer de patience. La kanokunienne avait fait beaucoup de paperasse ces derniers jours, mais elle s’apprêtait à s’engager dans une activité plus ennuyeuse encore : regarder quelqu’un d’autre s’occuper de la paperasse.
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∆ Feat. Zhihao ∆


Fatiguée de sa nuit, la manchote n'avait cependant pas vraiment eu le temps de reposer. Après une nouvelle sieste aussi réparatrice qu'elle pouvait l'être, elle retourna à ses dossiers. Il fallait éviter qu'elle se fasse piéger lors de son entrevue avec les magnats locaux demain. Aussi se penchait-elle avec sérieux dans les rapports en tous genre qui lui avaient été remis. Zhihao avait été particulièrement efficace, ce n'était plus un secret.


« Contre-amirale. »


Après avoir toqué à la porte, la lieutenant Lockwood venait d'entrer dans la pièce. Cigarette aux lèvres, elle effectua un bref salut d'usage. Pour seule réponse, Ambrosias hocha mollement la tête de bas en haut.


« La commandante Meng est à son poste. »


S'écartant du bureau, l'unijambiste s'enfonça dans son siège. D'un geste vers son armoire remplie de rats, elle comprit qu'elle devait dès à présent se concentrer.


« Bien.

- Besoin d'autre chose ?

- Oui, une tasse de café.

- À vos ordres.

- Prenez en une également et asseyez-vous. »



Surprise, Skye ne laissa cependant pas longtemps paraître ses émotions. Se dirigeant vers la table où se trouvait la cafetière fumante, elle prit deux tasses et les remplit aux trois quarts avant d'approcher du bureau. Une fois servie, Ambrosias prit la tasse entre ses doigts et ne tarda à en boire la moitié.


« J'ai l'impression d'être de retour à Kikai no Shima.

- Si vous le dites.

- Je sais, vous n'y étiez pas. »



Pour cause, Skye avait remplacé l'ancien quartier-maître, les sergent-chef Paracchini, mort en service en sauvant la vie de la gradée qui avait perdu son bras ce jour là. Le simple fait de repenser à cet homme, qui avait réussi l'exploit de devenir son ami, suffisait à la plonger dans une profonde mélancolie.


« J'ai bon espoir que nous puissions quitter l'île dans quelques jours. Veillez avec Zhang à ce que nous soyons correctement ravitaillés.

- Nous avons déjà contacté la caserne, une livraison est prévue pour dans deux jours.

- Bonne initiative.

- Ils ont réussi à nous obtenir plusieurs palettes de conserves à un bon prix.

- Bien. Au moins nous ne mourrons pas de faim. »



La militaire parlait plus pour ses hommes qu'elle car elle était végétarienne depuis des années. Une fois les deux cafés avalés, la lieutenante quitta le bureau. Fermant les yeux, Ambrosias se remit en contact avec les rats des égouts et les oiseaux aux alentours du manoir Malsouin. Si Zhihao était sur place, c'était pour surveiller Cédric et réagir si elle en avait l'ordre. Toutefois, pour savoir ce qu'elle devait lui commander, Ambrosias voulait avoir une idée concrète de ce qui se passerait sur place. Restant vigilante, elle laissa un canal mental de communication ouvert tout en continuant de travailler. C'était assez fatiguant, mais elle en avait l'habitude. De toute façon, après avoir été privée de ses pouvoirs pendant des mois, elle voyait leur utilisation comme une bénédiction. Quand le soir tomba, elle apprit qu'il y avait du mouvement du côté des égouts. Germinal, ou un homme lui ressemblant, selon les rapports qu'elle recevait, venait de se mettre en mouvement. Son trajet le mena droit vers le manoir. Soupirant longuement, la contre-amiral désespéra de voir qu'elle avait eu raison de ne pas lui faire confiance.





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Zhihao ne s’était pas trompée : il était difficile de faire plus barbant que de rester des heures dans un cagibi sombre à épier un homme occupé par des tâches administratives. Les trous lui permettant de voir n’étaient même au bon endroit pour la laisser lire ce qu’il écrivait, et les quelques appels escargophoniques qui interrompirent la routine du chef d’entreprise furent sans intérêt. Heureusement, Cédric Malsouin était un humain et non une machine, ce qui voulait dire qu’il avait besoin de temps à autre de se lever pour se dégourdir les jambes, se sustenter ou céder à d’autres nécessités naturelles, ce qui donnait une excuse à la femme-poisson pour le suivre depuis l’intérieur des murs, toujours sans se faire remarquer ni de lui, ni de ses serviteurs.

Après une journée passée à faire en sorte de ne pas laisser son attention divaguer – même les sentinelles les plus vigilantes avaient leurs limites –, elle en était à se demander si Gentry comptait envoyer quelqu’un pour la relever ou s’il lui faudrait passer la nuit dans le manoir à regarder le magnat dormir lorsqu’un grand bruit éclata dehors, un tintamarre qui ne faisait que se reprocher. Cris, mises en garde, invectives, coups et fracas du bois qui se faisait réduire en copeaux… Elle avait sa petite idée sur ce qui causait un tel remue-ménage, et cela semblait également être le cas de Malsouin, qui posa sa plume pour se saisir du pistolet qui avait retrouvé sa place dans son tiroir, après qu’elle le lui ait rendu plus tôt dans la journée. La kanokunienne, quant à elle, ressortit son mollusque de communication pour avertir le Béluga ; avec tout ce grabuge, les chances que le maître des lieux l’entende étaient quasi-nulles.

« Espèce de sale petite balance ! » tonitrua Grandsoir alors qu’il faisait voler en éclats les portes du bureau, laissant dans son sillage des gardes couverts de bleus et du personnel de maison traumatisé. Malsouin se leva brusquement, livide de colère mais sans encore pointer son arme vers son ex-complice.

« Que signifie cette intrusion ?! Vous n’avez pas le droit ! »

« Tu m’as vendu à la Marine, enfoiré ! »

« Quoi ? C’est absolument faux, jamais je ne ferais une chose pareille ! »

« Vas-y, fous-toi de moi. Economise tes mensonges, l’autre blondasse t’a balancé, comme tu m’as balancé moi ! T’es bien le fils de ton père, quand je pense que j’ai cru que t’étais différent... »

« Ne me comparez pas à mon père ! Et je ne sais pas de qui vous parlez, mais cette personne ment ! D’ailleurs, si c’est vrai que la Marine vous a trouvé, comment se fait-il que vous soyez toujours libre ? »

« Ne fais pas l’innocent, ça ne marche pas avec moi. Et si je suis ici au lieu d’être au trou, c’est parce qu’elle s’imagine pouvoir me transformer en gentil petit toutou à sa botte. Comme si je ne savais pas qu’elle essaye d’endormir notre méfiance pour nous soutirer plus d’informations, nous faire trahir la Cause ! »

Ayant déjà prévenu Gentry que le révolutionnaire était là, le regard de Zhihao passa rapidement d’un homme à l’autre alors qu’ils s’échangeaient leurs répliques. Grandsoir avait le plus grand mal à contenir sa rage mais s’était pour l’instant arrêté de casser des choses, tandis que Malsouin tentait de retomber sur ses pattes, de calmer le jeu en niant toute responsabilité. Il suffirait cependant d’un rien pour qu’une nouvelle éruption se produise, et pourtant aucune réponse ne venait de la Contre-Amirale, alors que la conversation se déroulait à un volume suffisant pour qu’elle l’entende par l’entremise du gastéropode.

« Oublions ça, qu’est-ce que vous faites ici ?! Pourquoi venir chez moi au lieu de faire semblant de faire ce que cette harpie et sa psychopathe de compagnie vous ont dit de faire, ou de quitter l’île si vous ne vous y sentez plus en sûreté ?! »

« Ah, enfin il arrête de nier. Elle est bien venue te voir alors, et elle t’a fait chanter comme un joli  petit oiseau. Dis-moi, comment elle s’y est prise ? Elle t’a menacé, promis de l’argent, ou un autre genre de faveurs de la part de ses subordonnées ? »

« Comment osez-vous… Mais soit, si vous voulez savoir, elle ne m’a pas laissé le choix. J’aurais aimé vous y voir, à ma place ! Et je ne peux m’empêcher de remarquer que c’est exactement la même chose qui a l’air de s’être passée avec vous, la différence c’est que moi j’ai l’intelligence de feindre d’obéir ! Et vous ne m’avez toujours pas dit ce que vous faites ici, à part signer votre arrêt de mort ! »

« Bien sûr que tu avais le choix. On a toujours le choix. Mais d’accord, je vais répondre à ta question… Tu veux savoir pourquoi je ne suis pas parti ? Parce que c’est impossible : je ne sais pas ce qu’elle a dit à l’autre guignol qui se prend pour un canasson, mais la garnison est plus vigilante qu’elle ne l’a jamais été, impossible pour nous de monter sur un navire sans nous faire repérer ! Et je refuse de m’abaisser à prétendre être un de ses laquais, alors je me suis dit, foutu pour foutu... »

Comprenant où son interlocuteur voulait en venir, Malsouin tenta de faire feu, mais le révolutionnaire fut plus rapide en dépit de sa taille. Le bras du riche marchand fut saisi, écarté de force, et l’arme lui échappa quand le membre se brisa dans un craquement sec. De son autre immense paluche, Grandsoir empoigna la tête de Malsouin, malgré ses gesticulations futiles. L’oligarque avait beau se débattre, hurler, mordre, supplier et donner des coups de pied, rien n’y faisait : la poigne du colosse était implacable, son visage un masque de haine.

« Foutu pour foutu, » répéta-t-il, « au moins j’aurais eu la satisfaction de te voir crever avant moi. »

Zhihao avait mis à profit ces quelques secondes de chaos pour avertir sa supérieure que si elle voulait qu’elle intervienne, c’était maintenant ou jamais. Mais l'escargophone resta silencieux. Quelques instants plus tard, ce fut au tour de la nuque du magnat de craquer, victime de la force du mastodonte. Trop tard, la militaire ne pouvait plus rien pour lui.
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海 軍

∆ Feat. Zhihao ∆


Une fois l'appel de Zhihao passé, la contre-amiral avait quitté son bureau pour le central opérations du Béluga. En compagnie de Zhang, elle était resté silencieuse. Mise au courant du trajet de Germinal par ses petits espions, elle n'avait été surprise, déçue, en revanche, c'était une autre paire de manches. Au fond, elle s'était montré honnête avec le révolutionnaire, s'il avait décidé de jouer le jeu, elle ne l'aurait pas trahi. Malheureusement, il avait décidé de n'en faire qu'à sa tête, tombant dans le piège de la militaire. Quand il fut clair que Malsouin allait y passer, la blonde donna l'ordre à sa seconde de se ruer vers le manoir avec plusieurs escouades. Une fois que le magnat eut enfin trépassé, Ambrosias s'empara du combiné.


« Les renforts sont en route. Quoiqu'il arrive, ne le laissez pas fuir. »


Sans attendre de réponse, la gradée raccrocha. Sans perdre de temps, elle contacta le colonel Foin sur sa ligne personnelle pour le mettre au courant de l'opération en cours. Il ne serait pas difficile pour elle de noyer le poisson quand on lui demanderait comment elle avait été mise au courant en première. Tout ce qui importait à présent, c'était que Germinal soit réduit au silence. Si Zhihao pouvait s'en charger, c'était parfait, autrement, Xiu finirait le travail. À présent, il était devenu impossible de le laisser en vie. Il en savait trop et pouvait compromettre la militaire. Sans le savoir, en la trahissant, il avait joué son jeu. Cédric supprimé, quand il irait le rejoindre, il n'y aurait plus de traces de ses largesses avec les forces révolutionnaires en présence. Fort heureusement, elle savait pouvoir compter sur la fidélité de ses plus proches alliés. Quant à Zhihao, elle venait une fois encore de prouver qu'elle était digne de confiance. Ayant foi en ses subordonnés, Ambrosias alla s’asseoir en attendant d'avoir des nouvelles de la suite.

Mise au courant de ce qui allait certainement arriver durant la soirée, Zhang avait déjà rassemblé une cinquantaine de marins devant le Béluga quand elle descendit la coupée. Au pas de course, les militaires se mirent en direction du manoir Malsouin. Pour Xiu, il était hors de question de laisser la cible leur échapper, elle espérait donc que Zhihao tiendrait assez longtemps. Qui plus est, elle voulait venir au secours de sa compatriote. Bien que leurs parcours aient été radicalement différents, elles avaient d'une certaine manière un passé commun, sans compter que l'histoire de la jeune femme-poisson la touchait. Hors de question de la laisser seule face au danger, elle devait donc arriver sur place le plus vite possible.






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L’ordre de retenir Grandsoir sur les lieux de ses méfaits n’arriva qu’après que le cadavre de Malsouin soit tombé au sol, la tête tournée à cent quatre-vingt degrés. L’anguille électrique ne passa pas pour autant immédiatement à l’action : dans la mesure du possible, il vaudrait mieux préserver le bureau et tous les documents importants qu’il contenait. De plus, si elle chargeait dès maintenant à travers le mur, elle n’aurait d’autre choix que d’éliminer tout le personnel du manoir, autant de témoins gênants qui ne manqueraient pas de demander pourquoi elle avait laissé leur patron se faire assassiner. La militaire ne savait pas avec certitude ce que Gentry avait derrière la tête, mais elle doutait qu’une telle purge fasse partie de son scénario idéal.

Renonçant pour l’instant à attaquer, Zhihao attendit donc que le révolutionnaire ait quitté la pièce pour sortir de sa cachette, un panneau coulissant lui permettant de s’introduire dans le bureau. Là, elle ramassa l’arme de Malsouin – il n’en avait plus besoin, contrairement à elle – et rebroussa de suite chemin, retournant dans le labyrinthe de passages secrets en fermant la porte dérobée derrière elle. Ces corridors clandestins lui permirent de devancer Grandsoir, qui empruntait le chemin délibérément sinueux reliant l’entrée du manoir au domaine privé du maître des lieux, à la fois pour mieux exhiber la richesse de la famille à ses invités et pour ralentir d’éventuels attaquants, même si cette mesure défensive avait échoué à sauver le magnat.

Une impulsion électrique pour vérifier que personne ne se trouvait dans les parages à part le révolutionnaire – les servants et gardes s’étaient soit enfuis, soit précipités vers le bureau – et la kanokunienne émergea dans son dos, à une dizaine de mètres de distance. Elle ne prit pas la peine d’annoncer sa présence, ouvrant immédiatement le feu ; impossible de rater une cible pareille dans un couloir, mais Grandsoir avait dû entendre le passage secret s’ouvrir, car il se protégea par réflexe de ses bras énormes. Il encaissa les six balles, mais aucune ne parvint à toucher un point vital, et dans un grognement de douleur mêlé de rage, il riposta illico en attrapant un banc proche pour le lancer à la figure de la soldate, qui sauta par-dessus comme lors de leur première rencontre avant de s’élancer vers lui, l’épée au clair.

« Toi ! » s’exclama-t-il en la reconnaissant, se saisissant de la masse accrochée dans dos pour parer les coups de son adversaire. Il grimaça quand le mouvement aggrava les plaies constellant ses bras, mais sa volonté fut plus forte que sa souffrance, et il repoussa les assauts de la femme-poisson. « D’où tu sors ? »

« Vous n’avez pas été très discret en venant ici, j’ai rappliqué dès que j’ai été avertie. »

« Et tu m’as tendu une embuscade. Quoi, plus question de me demander de me rendre ? »

« Vous vous êtes déjà rendu coupable de perfidie en offrant une fausse capitulation. Vous avez renoncé à votre honneur, et n’êtes plus protégé par les règles sur la capture de prisonniers. Je vous fais grâce des autres chefs d’accusation, mais il n’y a qu’une sentence possible. »

« Ah ! Essaye pour voir, chienne du Gouvernement ! »

Ils n’étaient évidemment pas restés inactifs lors de cette discussion, chaque échange de paroles s’accompagnant d’une passe d’armes. Il devint cependant vite clair pour la militaire que le combat rapproché n’était pas à son avantage : d’accord, Grandsoir bougeait plus comme un bagarreur expérimenté que comme un soldat entraîné, mais il était plus rapide que sa taille ne le laissait soupçonner et plus fort encore que la femme-poisson, tout en maniant une arme qui ne requérait pas une grande finesse. Certes, Zhihao avait l’habitude de se battre contre plus grand et plus fort qu’elle, exploitant les leçons d’innombrables affrontements contre le Commodore et employant toute la versatilité de sa lame, changeant sa prise d’une seconde à l’autre – une main, deux mains, demi-épée, de nouveau une main – pour infliger une série d’estafilades mineures à l’homme, mais elle restait surclassée. Elle perdait du terrain à mesure que l’adrénaline faisait oublier sa douleur au chef rebelle, qui se servait davantage de son poing et de ses pieds pour compenser le fait qu’il n’avait pas la place pour utiliser correctement son énorme marteau. Il fallait qu’elle inverse la tendance, et vite.

Répétant la manœuvre employée plus tôt dans les égouts, Zhihao émit un flash lumineux pour désorienter son ennemi. Se rappelant ce qu’elle avait ensuite fait à ses hommes, Grandsoir déchaîna un véritable ouragan de coups pour l’empêcher d’approcher… sauf que ce n’était pas son but. Bien au contraire, la militaire se servit de ce répit pour bondir en arrière, dégainer le pistolet de Malsouin et en vider les munitions sur son meurtrier. Au-delà de cette ironie cosmique, elle avait bien fait de le ramasser, car elle n’aurait jamais eu le temps de recharger sa propre arme…

« Gwargh ! Espèce de sale petite... »

Zhihao ne sut jamais de quoi il voulait la traiter car plutôt que de terminer sa phrase et en dépit des six balles supplémentaires qu’il venait de prendre dans le buffet, le terroriste accéléra en ligne droite, le sol tremblant sous sa course, et abattit sa masse de toutes ses forces. Elle n’essaya même pas de parer, reculant précipitamment pour se mettre hors de portée, et bien lui en prit car l’attaque creusa un cratère dans le sol et ébranla le manoir jusque dans ses fondations.

La série d’offensives et de ripostes suivante fut beaucoup plus frénétique. Lors du premier échange, ils s’étaient montrés prudents, chacun testant son opposant sans y aller à fond et révéler toutes ses cartes. Là par contre, ils ne gardaient plus rien en réserve. Grandsoir pissait le sang depuis de nombreuses plaies, sa peau portait les traces de brûlures électriques là où la femme-poisson avait réussi à le frapper d’une décharge, mais il refusait de tomber. Zhihao, elle, ne cessait de battre en retraite, incapable de porter un coup fatal mais consciente qu’il suffirait d’une erreur pour que le colosse la réduise en charpie. Chaque parade lui donnait l’impression que ses os ou son épée étaient sur le point de se briser, chaque esquive lui mettait le cœur au bord des lèvres, et elle tentait désespérément de gagner du temps en exploitant ses capacités biologiques : les électrochocs provoquaient des spasmes momentanés qui empêchaient le mastodonte d’enchaîner les attaques à son rythme maximal et l’électroperception lui permettait d’être consciente de son environnement et des obstacles potentiels pour les utiliser à son profit.

Et pourtant, Grandsoir continuait de se battre sans faiblir, là où l’endurance de la soldate l’abandonnait rapidement et où son armure déjà bien endommagée ne la protégerait plus très longtemps. Infatigable, impitoyable, inflexible, insensible à la douleur, l’homme avait cessé de parler comme une personne, ne s’exprimant plus que par des hurlements gutturaux alors que sa force ravageait le manoir et qu’il se servait du mobilier comme projectiles improvisés.

« Mais il est fait en quoi, ce type ?! » paniqua Zhihao en se repliant après l’échec de sa dernière tentative. Elle l’avait attiré dans une section déjà fragilisée du manoir avant de lui faire détruire les murs porteurs pour que le toit s’écroule sur sa tête, mais il en était ressorti plus énervé qu’autre chose. Elle n’était plus capable de jouer au chat et à la souris, il n’y avait plus d’autre endroit où fuir et elle avait épuisé tous ses stratagèmes… tous sauf un. S’il ne marchait pas non plus, elle serait cuite.

« La prochaine fois, s’il y en a une, j’emporte des grenades. » se jura-t-elle en courant vers une salle toute proche aussi vite que ses jambes fatiguées pouvaient la porter, le berserker sur ses talons. Elle arriva juste à temps à son objectif, frappant le sol de toutes ses forces une fraction de seconde avant que l’étreinte du colosse ne se referme sur elle et ne lui broie la colonne vertébrale. La pierre sous leurs pieds céda, et ils tombèrent tous deux à l’étage inférieur, où son sixième sens avait détecté la cave à vins. Si Zhihao atterrit dans l’allée au milieu de la pièce, son assaillant, lui, s’écrasa sur les étagères pleines de bouteilles en verre, et se retrouva enseveli sous les débris – et probablement lacéré de partout. Elle n’attendit toutefois pas de constater le succès de la manœuvre pour tenter à nouveau de fuir… sauf qu’elle avait sous-estimé son adversaire.

La militaire eut à peine le temps d’enregistrer l’avertissement de son sixième sens avant que Grandsoir ne jaillisse de la pile de bois, de verre et de gravats. Elle perdit brièvement conscience, et ne la retrouva que quelques secondes plus tard pour constater deux choses : premièrement, elle était à présent dehors, et deuxièmement, elle avait mal partout et son bras gauche ne répondait plus. Fracturé en trois endroits différents, de même que plusieurs de ses côtes, comme l’en informa aimablement son électroperception. Probablement parce que le révolutionnaire venait de la frapper assez fort pour la propulser à travers plusieurs murs et jusque dans le jardin de la propriété, nota une part étrangement calme de son esprit. Détachée, comme si elle était dans un rêve, ou comme si elle était en train d’observer ce qui arrivait à quelqu’un d’autre. N’était-ce pas un symptôme d’un coup à la tête ?

Trop sonnée pour penser à se relever, elle fut impuissante à faire quoi que ce soit tandis que le colosse s’extirpait de la demeure, agrandissant le trou par lequel il venait d’expédier la kanokunienne.

« Glissante comme une anguille, mais j’ai enfin fini par t’avoir. Dommage pour toi, si ton attaque-surprise du début avait été plus efficace... » gronda le terroriste ensanglanté, qui avait récupéré l’usage de la parole maintenant que sa cible gisait devant lui. Zhihao ne put s’empêcher de ricaner l’espace d’une seconde de son choix de mots, mais il ignora cet accès d’hilarité et se prépara à l’achever. « Tu aurais dû mieux choisir ton camp. »
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∆ Feat. Zhihao ∆


Trop concentré sur la femme-poisson qui lui servait d'adversaire, Germinal n'avait pas fait attention au fait que d'épais nuages noirs avaient commencé à se concentrer au dessus du manoir. Tandis qu'il se préparait à frapper, il vit un flash lumineux et n'eut pas le temps de réagir. Surgissant des cieux troublés, un éclair vint frapper le révolutionnaire qui s'écroula au sol après quelques secondes. À l'entrée du domaine Malsouin, la lieutenant-colonel Zhang pointait son sabre vers le ciel. Sur sa lame, les runes météorologiques lui permettant de maîtriser le climat scintillaient d'une belle lueur dorée. D'un geste sec, elle remit l'arme à son flanc et continua sa course tandis que les hommes placés sous son commandement effectuèrent une trajectoire en arc de cercler pour venir encercler la cible. Touché mais pas coulé, l'homme commençait déjà à se relever malgré les brûlures fumantes parcourant son corps.


« Putain de lâches... »


Les yeux emplis de haine, il ne pouvait que regarder impuissant le piège final se refermer sur lui. Une fois les militaires en place, fusil pointé vers Germinal, ils n'attendaient plus que l'ordre de leur officière. Sans donner dans le cérémonial, Xiu se contenta de pointer son sabre vers l'ennemi. Le signal donné, la cinquantaine de soldats firent feu. Décidé à ne pas se laisser cribler de balles sans rien faire, Grandsoir fonça droit vers la nouvelle venue. Cela ne lui permit pas d'esquiver tous les projectiles, mais il s'en sortit bien mieux que s'il n'avait pas tiré. Se mettant ainsi en mouvement, il empêcha la plupart des soldats de continuer de tirer. En rien dérangée par cet assaut, Xiu vint à sa rencontre. L'homme étant déjà blessé et fatigué, leur passe d'armes ne dura pas très longtemps avant que la militaire ne parvienne à lui planter son acier dans le flanc. Combatif, l'homme semblait n'en avoir cure. Agrippant le fil de l'arme d'une main, il empêcha la kanokunienne de s'échapper avant de lui flanquer un direct qui parvint à l'envoyer au tapis. L'épée toujours plantée dans le corps, il commença à rouer la femme de coups sans qu'elle ne ne parvienne à se relever. Acculée, Xiu accepta les coups pour endormir la vigilance de son adversaire. Au prix d'une grande souffrance, elle se laissa faire jusqu'à tirer son pistolet de sa ceinture. Alors au contact avec le révolutionnaire, elle ne pouvait pas le rater. Un coup après l'autre, elle tira cinq fois dans le torse de Germinal. Enfin, les blessures semblèrent affecter l'homme qui faiblit et recula. Le visage couvert de sang et un œil tuméfié totalement fermé, Zhang se releva telle une démone. D'un geste précis et net, elle plaça le canon de son arme contre le front de sa cible et tira. Touché pour la dernière fois, l'homme s'écroula sur le dos avec fracas. Mal en point, Xiu se laissa tomber à genoux, non loin de Zhihao. Accusant le coup, elle se contenta de tendre la main pour saisir son escargophone et contacter la contre-amiral.


« C'est fait.

- Bien. Les hommes du colonel ne devraient pas tarder. Vous savez quoi leur dire.

- Ce sera fait. »






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La femme-poisson fut sauvée in extremis par l’arrivée foudroyante de sa compatriote. Elle éprouva une vague de soulagement en ayant la confirmation qu’elle n’avait pas échoué, qu’elle était parvenue à retenir Grandsoir suffisamment longtemps… toutefois, ce soulagement se révéla vite prématuré, car même après avoir été transformé en paratonnerre, le révolutionnaire n’avait pas dit son dernier mot. Zhihao tenta péniblement de se relever pour porter secours à Zhang, mais le temps qu’elle y arrive, le Lieutenant-Colonel avait de nouveau retourné la situation et finalement abattu le chef rebelle. La Commandante n’osa pas y croire au début, mais son électroperception était formelle : plus aucune activité cérébrale, le colosse était bien mort.

Cette réalisation fut sa dernière pensée consciente avant que son état physique – exacerbé par l’effort qu’elle venait de faire et maintenant que l’adrénaline refluait – n’ait raison d’elle. Elle ne se réveilla qu’une poignée d’heures plus tard, quand quelqu’un souleva sa paupière pour lui faire briller une lumière droit dans l’œil. La bouche pâteuse, la tête qui tournait et le corps endolori, elle émergea du coltar pour se rendre compte qu’elle était en train d’être examinée par le docteur Loréada.

« Je ne m’attendais pas à vous voir vous réveiller de sitôt. » l’informa le médecin-chef des Incorruptibles. « Vous êtes à bord du Béluga, et un peu plus de quatre heures se sont écoulées depuis que vous avez perdu connaissance, si vous vous posez la question. Sans vouloir manquer de respect à mon collègue du Lampyris, il est peut-être encore un peu inexpérimenté, alors la Contre-Amirale a jugé préférable que ce soit moi qui m’occupe de vous. »

Zhihao acquiesça avant que l’autre femme la redresse et l’aide à boire un verre d’eau, qui lui l’effet d’une divine ambroisie. Elle endura ensuite stoïquement la série de tests à laquelle elle fut soumise, tout en tentant de mieux appréhender son environnement. Sans surprise, l’infirmerie du cuirassé était autrement plus spacieuse et mieux équipée que celle du croiseur… et était-ce Zhang, à trois lits de distance ? Les rideaux étaient fermés pour lui donner un peu d’intimité, mais le sixième sens de l’anguille électrique lui signala la présence d’une personne d’approximativement la bonne taille.

« Bon, ça pourrait être mieux, mais ça pourrait aussi être pire. » conclut la professionnelle de santé en terminant d’écrire une dernière ligne sur sa feuille de soin. « Je vais vous garder en observation pour le moment, nous verrons comment votre état évolue. Je vais avertir la Contre-Amirale, mais dans l’intervalle, quelqu’un d’autre veut vous voir… elle n’arrête pas de me harceler depuis que vous êtes arrivée. »

La femme-poisson était quasi-sûre de savoir de qui Loréada voulait parler, et en eut la confirmation une fois que celle-ci ouvrit la porte de l’infirmerie pour laisser entrer Vladescu. La voydove était blanche comme un linge, et son visage affichait un mélange complexe d’émotions qui ne fut en rien apaisé lorsqu’elle posa les yeux sur sa supérieure sous perfusion, couverte de bandages et de pansements. Angoisse, tristesse, peur, rage… Zhihao grimaça en voyant cela. Elle avait ressenti la même chose lors de cette plongée vers l’épave du Himmelhorn, lorsqu’elle avait cru qu’elle allait perdre Gentry comme elle avait perdu le Commodore, sauf que cela devait être encore pire pour sa subordonnée, qui connaissait la kanokunienne depuis des années.

« Pourquoi tu ne m’as pas emmenée avec toi ? » demanda la sous-officière, abandonnant tout protocole en même temps que l’usage de la langue commune. Tripotant nerveusement la poignée des falx accrochés à sa ceinture, elle s’exprimait avec un accent à couper au couteau dans un mélange de schwarzwaldien et de voydove, des sonorités agressives reflétant son humeur. « J’étais morte d’inquiétude, j’ai cru que j’allais te perdre aussi... »

« La Contre-Amirale voulait que j’agisse en solo. L’infiltration aurait été plus difficile avec une autre personne. » répondit la Commandante… pas exactement dans la même langue, elle avait appris à parler l’idiome principal des hommes de son ancienne flotte, mais ne maîtrisait pas tous les dialectes de leur archipel d’origine.

« J’aurais pu rester dehors, et te rejoindre au moment d’engager le combat ! »

Zhihao ne sut que répondre à cela. Effectivement, elle aurait pu faire cela sans contrevenir aux ordres de la grande patronne. Pourquoi ne l’avait-elle pas fait ? Parce que Gentry ne lui avait pas explicitement dit de le faire, parce qu’elle n’était pas encore habituée à son nouveau grade, parce qu’elle était accoutumée à agir seule dans ce genre de missions ? Quelle que soit la raison, il fallait reconnaître qu’elle avait commis une erreur.

« C’est vrai. » admit-elle finalement. « Ceci dit, je ne sais pas si cela aurait beaucoup aidé ; il était tellement plus fort que moi… Je ne veux pas rabaisser tes capacités, mais tu n’aurais pas tenu trente secondes. »

« Peut-être. Peut-être que ma présence n’aurait rien changé, peut-être même que je t’aurais plus gênée qu’autre chose en t’obligeant à me protéger, je suis assez grande pour le reconnaître. Cela dit le Commodore nous a enseigné que notre seul espoir face à des adversaires qui nous surclassent, c’est l’entraide. C’est pour ça qu’il nous a formées à combattre ensemble, l’union fait la force ! Si nous l’avions fait, nous aurions au moins pu forcer ce type à diviser son attention, l’empêcher de trouver son rythme ! »

« Avec des si, on mettrait Reichenburg en bouteille. C’est impossible de le confirmer en tout cas, ce qui est fait est fait. »

Vladescu fit une pause de quelques instants, l’air de chercher ses mots, avant de reprendre la parole en retenant visiblement ses larmes : « Je ne vais pas te demander de ne plus jamais me faire ce coup-là, nous savons toutes les deux que c’est une promesse que tu ne pourras pas tenir. Mais fais attention, d’accord ? Le Commodore, Mauser, Lanzfeld, Meyrink, Hauptmann, Weiss, Sharapova… nous avons déjà perdu tellement de monde… Je sais que ce sont les risques du métier, mais je ne veux pas avoir à rajouter ton nom à la liste. »

Zhihao hocha la tête, et la voydove parut retrouver un peu de sa joie coutumière. Pas au point de recommencer à s’adresser à sa supérieure comme il le faudrait ceci dit.

« Bon, je vais pouvoir dire aux autres que tu vas… pas bien, mais moins mal que ce qu’on pourrait craindre. J’imagine que tu veux que je te rapporte à manger pour pouvoir être sur pied plus rapidement ? Toi et ta physiologie bizarre... »

« S’il te plaît, oui. J’aimerais pouvoir participer aux négociations demain. »

« De quoi ? Non, ce n’est pas surprenant en fait, c’est tout toi, ça. Moi à ta place je profiterais d’avoir une bonne excuse pour rester quelques jours à ne rien faire. »

« Après tout ce travail, je veux voir comment ça se termine. » se défendit la femme-poisson, ce à quoi Vladescu réagit par un sourire amusé et en levant les yeux au ciel.
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∆ Feat. Zhihao ∆


Assise derrière son bureau, la contre-amiral venait de raccrocher le combiné de son escargophone. Au bout du fil, elle s'était entretenu avec le colonel Foin. Zhang ayant bien été briefé, le rapport qu'elle fit à l'homme à tête de cheval suffit presque à lui seul. Ambrosias se contenta de donner plus de détails au militaire, mais sans être trop généreuse. Il sut ce qu'il avait besoin de savoir et ne chercha visiblement pas plus loin. Pour lui, ce devait déjà être assez dérangeant qu'un des pontes locaux ait été assassiné par le chef d'une section révolutionnaire qu'il n’avait pas été en mesure de trouver. En somme, il n'avait pas vraiment de raison de venir cherche la petite bête à une supérieure hiérarchique qui en plus venait de lui retirer une belle épine du pied. Soupirant longuement, la manchote s'affala dans on fauteuil. Une fois encore, elle n'allait pas se coucher tôt. De grosses cernes entouraient déjà ses paupières et ce n'était pas prêt de s'arranger. Malgré tout satisfaite de la façon dont les choses s'étaient déroulées, elle s'autorisa un petit verre. Quand la lieutenant Lockwood fit son apparition, l'estropiée  finissait son schnaps à la pomme.


« Oui ?

- Elle est réveillée.

- Bien.

- Ses jours ne sont pas en danger.

- C'est une dure à cuire.

- C'est ce que la lieutenant-colonel nous a dit.

- Très bien. Ce sera tout, merci. »



Pour seule réponse, la militaire hocha la tête avant de quitter la pièce en s'allumant une cigarette. Ambrosias regarda sa boite à cigares avec envie, mais elle tint bon face à la tentation. Se rendre dans une infirmerie en fumant aurait été un profond manque de respect pour les blessées. Au lieu de cela, elle s'empara d'une petite boite rectangulaire et saisit sa canne. Naviguer à bord du Béluga n'étant plus aussi simple pour la gradée depuis qu'elle était unijambiste, la faute aux escaliers pentus et aux coursives parfois étroites, elle mit bien plus de temps qu'elle ne l'aurait voulu à rejoindre sa destination. Quand elle entra dans l'infirmerie, Ambre la salua avant de retourner au chevet de Xiu. Facile à entendre à cause du bruit de sa canne, Ambrosias approcha du lit de la femme-poisson qui n'était pas seule. De son regard azur, elle observa la sergent-chef à ses côtés mais ne lui parla pas.


« Vous avez bien travaillé. »


Après trois pas, la contre-amiral se retrouva proche du lit de la commandante. Posant sa canne contre le matelas pour éviter qu'elle ne tombe, elle sortit la boite qu'elle avait pris dans son bureau. Sans cérémonial particulier, elle la posa sur la table de chevet et l'ouvrit, dévoilant à Zhihao la médaille du ruban rouge. Certes commune, cette médaille n'était cependant pas directement offerte par la gradée. En cela, il fallait y voir un signe de confiance et de reconnaissance. Meng avait passé tous ses tests jusqu'au dernier avec brio. Elle était aujourd’hui une véritable membre des Incorruptibles.


« Tâchez de vous reposer, vous avez amplement mérité d'être à mes côtés demain, commandante. »





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Leur tête-à-tête entre rescapées de la 28ème fut interrompue par l’arrivée de la Contre-Amirale, venue s’enquérir de l’état de sa subordonnée et lui assurer que ses efforts étaient appréciés. Les deux jeunes femmes retrouvèrent leur professionnalisme et saluèrent leur supérieure de façon parfaitement synchronisée en dépit des blessures de l’une d’elles – Zhihao remercia sa bonne fortune que son bras droit n’ait pas été touché. Gentry ne s’éternisa cependant pas après avoir reçu les remerciements de la femme-poisson, et elles se retrouvèrent rapidement seules à nouveau, si l’on ne comptait pas Zhang dans son lit et Loréada dans son bureau.

« J’ai quelque chose pour toi, au fait. » annonça Vladescu, qui s’était suffisamment calmée pour s’exprimer entièrement en schwarzwaldien au lieu de son précédent et anarchique mélange de deux langages. « J’ai failli oublier... »

La voydove s’absenta un instant pour aller chercher quelque chose dans l’antichambre de l’infirmerie, et en revint avec l’épée de la kanokunienne, bien rangée dans son fourreau. Zhihao se demandait où elle était passée, et reprit possession de son arme de service avec plaisir… même si elle avait un mauvais pressentiment.

« Je ne m’en suis pas rendu compte sur le coup, je n’avais pas les idées claires, mais… je l’ai laissée tomber, c’est ça ? »

« Apparemment oui. Le Commodore t’aurait botté les fesses pour ça. »

Il y avait de quoi : Gustav von Falingen n’avait cessé de leur répéter qu’ils devaient se cramponner à leur arme comme à leur propre vie, car perdre la première revenait souvent à perdre l’autre tout de suite après, la seule exception à ce principe étant bien sûr lorsque c’était le fait de ne pas lâcher qui pouvait mener au trépas. Si elle était toujours sous ses ordres, l’anguille électrique aurait eu droit à une leçon de rattrapage des plus brutales.

Cette pensée menaçait de l’entraîner dans une spirale mentale où elle aurait passé son temps à réexaminer chaque seconde du combat contre Grandsoir afin de déceler les erreurs qu’elle avait faites, mais Vladescu se chargea heureusement de la sortir de sa propre tête en se levant derechef pour ensuite revenir avec de la nourriture. Évidemment, la personnalité de la sous-officière étant ce qu’elle était, elle profita sans vergogne de l’état de sa supérieure pour la taquiner en essayant de lui donner à manger comme à un bébé. Elle arrêta toutefois bien vite après que Zhihao lui ait transmis une décharge à travers la cuillère qu’elle venait de lui fourrer dans la bouche.

Le lendemain, ce fut une une femme-poisson… pas requinquée, il lui faudrait encore plusieurs jours pour cela même avec les avantages biologiques qui étaient les siens, mais en tout cas en un peu moins mauvais état qui prit place en face de la Contre-Amirale dans une nouvelle calèche à destination du palais du gouverneur. Le jour fatidique était arrivé, celui du face-à-face avec Portdragon et Keudver, les deux personnalités les plus puissantes de l’île même avant le décès de Malsouin. Un décès qui n’avait d’ailleurs pas encore été annoncé officiellement à la population : le manoir dévasté avait été investi par la Marine, et le personnel appréhendé pour interrogatoire. On lui avait rapporté que par conséquent, les rumeurs les plus folles allaient bon train.

Zhihao ne s’attendait certainement pas à ce que les choses se passent ainsi lorsque les Incorruptibles avaient mis le cap sur Poiscaille. Cela aurait dû être une mission ennuyeuse et sans histoire, mais au lieu de cela elle s’était retrouvée avec beaucoup plus de responsabilité que prévu, avant même que la dompteuse de monstres ne dévoile l’existence d’une cellule révolutionnaire. Enfin, cette dernière chose n’était plus de son ressort pour le moment, il fallait plutôt qu’elle se concentre sur la première, aussi la kanokunienne passa-t-elle tout le voyage à relire ses notes. Son groupe de travail n’avait normalement rien laissé de côté, et l’état-major qui avait relu le fruit de leur labeur non plus ; elle n’avait pas oublié de mettre l’accent sur les bénéfices immatériels que les magnats retireraient de ce nouveau contrat, des avantages que l’argent ne suffisait d’ordinaire pas à obtenir à moins d’en dépenser des montants exorbitants, sauf que là ils auraient à la fois le beurre et l’argent du beurre. Les implications relatives aux projets personnels des oligarques avaient également été considérées, même si l’argument aurait pu être raffiné davantage si le think tank avait pu avoir accès aux propres estimatifs des oligarques…

« Trop tard pour changer quoi que ce soit. » se dit-elle alors que leur moyen de transport s’immobilisait devant le siège théorique du pouvoir politique de Poiscaille. Leurs interlocuteurs auraient sans doute préféré que la discussion se déroule à domicile, dans l’une de leurs demeures où ils pourraient subtilement faire pencher les choses en leur faveur, mais pour cela encore eut-il fallu que les deux chefs de famille rivaux se mettent d’accord. Quant à faire en sorte que leurs tractations aient lieu en terrain neutre, ç’aurait été difficile, d’abord parce que l’île n’avait pas tant de bâtiments suffisamment prestigieux pour accueillir une telle rencontre, et surtout parce que le recours à un terrain neutre sous-entendait qu’il existait un antagonisme entre les parties, alors que leurs relations étaient censées être au beau fixe. Les ploutocrates de Poiscaille et le Gouvernement Mondial étant bien entendu les meilleurs amis du monde, il n’y avait rien d’étrange à ce que les premiers acceptent d’aller négocier chez les seconds, n’est-ce pas ?

Quoi qu’il en soit, une salle de réunion avait été préparée au rez-de-chaussée, par égard pour la condition des militaires. La femme-poisson inspecta l’endroit à l’aide de son sixième sens et n’y détecta rien d’anormal. Elles y furent rapidement rejointes par Alexander Portdragon et Adriana Keudver, qui eurent le bon goût d’être à l’heure ; sans doute s’étaient-ils dit qu’il ne valait mieux pas abuser, après avoir déjà fait lanterner leurs interlocutrices pendant une semaine. Ils furent cependant étonnés de voir qu’ils étaient face non pas à une, ni deux, mais bien trois éclopées, sans compter le reste des soldates ; ils étaient bien sûr au courant des stigmates de la Contre-Amirale, mais n’avaient pas été prévenus que ses subordonnées étaient blessées, même si Zhang s’en était mieux tirée que Zhihao, qui avait toujours le torse bandé, un bras en écharpe, et ne tenait debout que grâce aux antidouleurs administrés par Loréada.

Les soldates ne se privèrent néanmoins pas de rendre la pareille à leurs invités, les observant sans se laisser démonter. Portdragon arborait une mine sévère et était tiré à quatre épingles, chaque élément de sa tenue comme de son attitude étant savamment étudiés pour véhiculer l’impression qu’il était l’homme le plus important dans la pièce – même si la Commandante se fit la réflexion que ce n’était guère difficile, puisqu’il était le seul homme – et qu’il pensait que l’humilité, c’était pour les autres. Quant à Keudver, vêtue d’une robe cramoisie à la limite de l’indécence qui aurait été plus à sa place sur le corps d’une prostituée que sur celui d’une femme de la haute société, elle fit à la kanokunienne l’effet d’un de ces animaux ou plantes qui se paraient de vives couleurs afin d’avertir les prédateurs de leur dangerosité. Quel était le terme, déjà… ah oui, aposématisme. Cela l’aurait turlupiné toute la journée si elle n’avait pas réussi à s’en rappeler.

Une fois tout le monde présent, les gardes restés dehors refermèrent les portes, scellant la pièce. Voyant qu’ils n’attendaient plus personne, Keudver fut la première des deux magnats à s’asseoir, ce qu’elle fit langoureusement avant de prendre la parole.

« Les rumeurs se confirment, on dirait. Ce cher Cédric n’est donc plus parmi nous, n’est-ce pas ? Pauvre de lui, comme c’est triste ; il était si jeune et si fougueux. Mais son malheur est à votre avantage, Alexander : toutes ces femmes rien que pour vous, quelle chance vous avez ! »

Le second magnat ne répondit à cette plaisanterie de mauvais goût – et aux mouvements de sa semblable, calculés pour attirer l’attention sur son décolleté – que d’un reniflement dédaigneux tout en prenant place à son tour.

« Trêve de bavardages, je n’ai pas toute la journée. Le temps, c’est de l’argent ! »

Ça commençait bien...
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Venir accompagnée plutôt que seule était une tactique classique. Même si Zhang et Meng n'allaient à priori pas ouvrir le bouche, leur seule présence était souhaitable. Le fait qu'elles soient blessées et l'affichent ouvertement fit également son petit effet, ce qui était là le but souhaité par la manchote. D'un regard ne dégageant aucune émotion, la militaire fixa le seul homme de la pièce quelques secondes.


« Vous dites vrai, commençons. »


Tendant sa main, Ambrosias récupéra plusieurs photos que lui donna sa seconde. Sans cérémonial particulier, elle les lança sur la grande table. Les deux magnats présent purent ainsi constater avec effroi des images de Cédric après que Germinal en ait terminé avec lui.


« Les rumeurs disaient effectivement vrai. Monsieur Malsouin a refusé notre aide, arguant que ses gardes valaient mieux que nos imbéciles en uniforme. Ses mots, non les miens. Bien mal lui en a pris, comme vous pouvez le constater. N'ayez cependant aucune crainte, le responsable de cet acte odieux l'a déjà payé de sa vie. »


Volontairement, Ambrosias ne leur donna pas plus de détails. Il était évident qu'ils voulaient en savoir plus, leur visage le hurlait, mais ils ne pouvaient se permettre la faiblesse de se mettre si vite dans une position délicate face à la contre-amiral, aussi se contentèrent-ils de hocher la tête. Ce qui l'étonna le plus fut la réaction d'indifférence de Keudver face au cadavre de son opposant. Visiblement, ce que l'on disait d'elle était vrai.


« Ce n'est cependant pas le sujet du jour. »


Pendant que Zhang s'occupait de ramasser les photographies, la manchote sortit l'un de ses célèbres cigares de sa poche. Pour l'occasion, elle avait tapé dans sa boite de luxe. Penchant légèrement la tête vers Meng, elle attendit que cette dernière ne le lui allume. Face à de telles personnes, il était important de montrer à quel point elle en imposait, même si ce n'était pas dans ses habitudes. Après avoir craché un peu de fumée, elle posa sa main sur la table.


« Vous n'êtes pas sans savoir que l'approvisionnement mondial en guano a été coupé. Une terrible nouvelle, une tragédie dirais-je même. Toutefois, le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres. Le gouvernement Mondial souhaite compenser cela par l'ouverture de nouveaux contrats. Nous savons pertinemment que vous pouvez produire un peu plus et que certains de vos autres clients sauront se passer de vos services. »


Ils étaient bien évidemment au courant, cela ne servait à rien de se voiler la face. Pour commencer, mieux valait commencer par une touche d'honnêteté pour voir leurs premières réactions.





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