** 31 Décembre 1629**
Il se tient là-haut, fièrement, comme le roi qu'il est. Le souverain des mandrills est assis sur une tombe, la plus élevée, et nous toise, un long sabre entre ses mains. Dans le cimetière, se trouvent des dizaines de tombes et de singes, mais encore plus de lames. Sur son ordre, sans un mot, ses sbires nous attaquent. Il a l'attitude d'un roi au moins. Mais il va descendre de son piédestal rapidement car déjà mon empathie me donne la différence de puissance entre nous. Lorsqu'il voit son fils à mes côtés, Yukuma Monkeyza change de tête, puis de position avant de se propulser vers nous. Mes compagnons viennent stopper les siens, trouvant un adversaire à leur mesure pour la plupart. Le roi est proche de nous. Son bâtard commence à avoir peur tandis que je reste stoïque. Je sais ce qu'il va se passer et la manière dont ça va se passer. En plein dans son mouvement, même si le roi le sent venir, il ne peut esquiver la pince noircie au haki qui vient percuter sa lame et la briser. Il se reprend, le mandrill albinos ouvre les yeux.
Devant nous se tient Ben, mon bras-droit. Yukuma ne se démonte pas et retourne à l'assaut avec ce qu'il lui reste de sabre. Ben sort son hydro dial, fait jaillir de l'eau de ce dernier, puis utilise son Karaté Aquatique pour transformer le filet de liquide en petits projectiles. Et avant de les envoyer, il les fait geler avec son Ice Heart, ce qui augmente leur puissance de perforation. Même si Monkeyza est surpris, il esquive grâce à son empathie. Il cherche à nous toucher son fils et moi. En vain, puisqu'il est contré par Ben qui n'a pas besoin de savoir où il va frapper puisqu'il connaît déjà la cible de son adversaire. Connaître la cible donne un avantage non-négligeable. Mais sans savoir quelle trajectoire son ennemi emprunte, c'est compliqué. Les premiers assauts du roi étaient précipités. Or, lorsque l'on est pressé par le temps, on tend à minimiser nos déplacements, ce qui se traduit par des trajectoires rectilignes. Sachant d'où il Yukuma part, connaissant son point d'arrivée, l'intercepter n'était pas très compliqué pour mon bras droit.
« Affronte-moi, lâche !
Touche moi si tu peux.
Il est avec moi. Et je ne m'occupe pas des sbires.
Traître à ta race !
Tu la conduit à l'extinction , au contraire. Tu refuses d'évoluer, de vouloir partir et découvrir le monde, de partager la puissance de notre peu*/
CE N'EST PAS TON PEUPLE !
L'ancienne génération fait place à la nouvelle, ainsi est fait le monde. Tu as fait ton temps, il est l'heure de passer la relève.
JAMAIS ! »
Le roi s'invective et hurle tout en frappant l'homme poulpe avec d'autres armes qu'il récupère au fur et à mesure que nous nous déplaçons. Gan et Junpei nous suivent en s'occupant des mandrills qui veulent nous arrêter. De quel droit les singes essaient de m'arrêter ? Ne savent-ils pas que les sbires affrontent les sbires adverses, les lieutenants gèrent les lieutenants ennemis, les généraux occupent les généraux du camp opposé dans les rois vont pour l'autre monarque ? À quel moment pensent-ils avoir la moindre chance quand même leur roi est bloqué face à mon général ? Si leur plus fort combattant ne parvient pas à m'atteindre, comment peuvent-ils avoir la folie de croire qu'ils me vaincront ou me retarderont ? Ils sont vite balayés par un coup d'épée provenant du singe allié. Il a compris son rôle on dirait. Il a observé la scène, et voyant mes hommes stopper les ennemis pour me dégager le passage, il a décidé de faire de même. J'avance à travers le cimetière, passant outre l'épais brouillard, le sol jonché d'armes et de cadavres, et de bien sûr, les quelques singes voulant faire un coup d'éclat en me capturant.
Mais ces mille singes sont tous stoppés avant de ne serait-ce que pouvoir penser à m’effleurer par ma garde rapprochée, c'est-à-dire Gan, Junpei et Monkeyza. Les cris de singes s'affaiblissent avec le temps, à chaque pas fait en direction du château. Je n'ai pas besoin de regarder pour voir où il se trouve, mon empathie me donne la direction exacte d'où « il » se trouve. Je peux même le voir d'ici, en train de siroter du vin dans un verre, d'après la position de son bras. Il est calme et ne semble nullement perturbé par mon arrivée. Un air froid nous accueille dans la forêt, un peu de givre se forme sur les arbres. Quand je pose mon pied sur une certaine pierre, des pics se soulèvent du sol et viennent m'empaler. Le premier piège se heurte à mon armure intégrale de haki qui protège mon corps. D'un coup de paume je le détruis. Puis ayant la flemme de devoir gérer les autres pièges, je crée un tunnel de bonbon dans lequel on avance, ignorant tous les autres mécanismes. Les fils en acier dans les arbres destinés à nous trancher, les jets de grenades, les mines terrestres, les filets électrifiés, les vento dials censés nous repousser en arrière, les épouvantails devant nous effrayer pour nous faire trébucher et dévaler la falaise en nous précipitant dans la mer, l'éboulement visant à nous enterrer vivant sont autant de pièges inutiles à cause de ma puissance.
Tous les pièges en vain contre une puissance absolue, c'est une règle. Ça vaut pour tout. Un rookie qui va aller poignarder un amiral ne lui causera aucun dégât à cause de la différence de puissance. L'amiral peut esquiver, contrer, utiliser son tekkaï, utiliser son armement … Là où l'amiral n'a qu'à souffler pour tuer le pirate. Même le plus élaboré des stratagème n'a aucune chance de réussir. Tout comme aveugler un empereur pour le prendre par surprise ne fonctionnera pas. Leur puissance est assez supérieure pour qu'ils ne soient pas affectés car leur défense est supérieure à l'attaque.
Ces dispositifs peuvent potentiellement arrêter une supernova normale ou au moins l'affaiblir. Mais pas un commandant d'empereur. Je suis loin de la puissance d'un empereur, certes, mais je reste largement supérieur aux locaux. Ergo, les pièges n'ont aucun effet car ils viennent s'écraser sur mon bonbon. On continue l’ascension vers le château sans difficulté.