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Un prince trop loin

- Quand même, c'est comme ça que ça se fait !
- C'est comme ça que se fait chez les pirates ! Mais nous on est des révos !
- C'est comme ça que ça se fait partout. Sinon, comment ils peuvent savoir qu'on a vraiment le prince ?
- Ben on a qu'a leur montrer une image den den ?
- Et la date hein ? il est peut être mort depuis longtemps !
- On peut montrer une photo du prince tenant le Contexte de la semaine ?
- Je vois pas en quoi envoyer un doigt ce serait mieux. Vous imaginez comment c'est chiant à transporter un doigt ?
- Et puis bon, un doigt, faut être bon pour le reconnaitre, si on vous envoie un de mes doigts vous le reconnaissez ?
- N’empêche que c'est comme ça qu'on doit faire, on envoie un doigt et on demande un truc en échange du reste.
- Je pige pas. En plus le type avec un doigt en moins il perd en valeur non ?
- Bah, un prince ça bosse pas, il a pas vraiment besoin de tous ses doigts.
- Vous vous prenez la tête pour rien, on va juste leur filer un den den et leur dire de l’appeler. Comme ça ils sauront qu'il est vivant et en bonne santé.
- Ah. Oui c'est pas mal aussi...

Plus grande et plus riche ville d'Alabasta, Nanohana dispose d'un port tout a fait impressionnant. Une jetée immense fait face à la mer et protège une rade qui doit faire plusieurs milliers de pas de large, et des centaines de navires de toutes tailles y naviguent, louvoient, chargent ou déchargent des marchandises dans une activité fébrile. La coté est parsemée de fortifications et de tours de guets, le large est sillonée de petit patrouilleurs qui viennent interroger les navires sur la raison de leur venue et les orientent vers les quais disponibles, chaque zone du port servant a un secteur précis d'activité. Clairement, la façade maritime d'Alabasta est une affaire parfaitement bien rodée. Et visiblement, la disparition du gouverneur de la ville n'a rien changé à ça. Une constatation qui colle assez à l'opinion de l'Armée révolutionnaire sur l'utilité des familles royales en général, et des princes en particulier.

Sous couvert d’être de simples marchands itinérants, venus vendre des lingots de métaux de Citadelle contre de l'artisanat Alabastien, nous passons sans encombre l'inspection rapide des douanes, et mettons rapidement pieds sur les quais du port ou nous nous séparons assez vite en deux groupes. Les marins entreprenant de faire exactement ce que leur couverture prétend qu'ils vont faire, pendant que les autres quittent le navire pour la mission principale, aller chercher un officiel pour parler échange de prisonniers.

- C'est pratique quand même ces tenue locales.
- J'aime bien, ça me change pas trop de ma blouse...
- Ouais, et en faisant comme si on était des touristes essayant de s'adapter aux coutumes locales on peut aussi éviter de se faire remarquer pour nos primes.
- Par contre personne n'a l'air dupe sur le fait qu'on ne soit pas d'ici. On ne doit pas les porter correctement.
- Commençons par trouver notre contact sur place, une fois que nous serons installés nous évaluerons la meilleur manière de procéder.
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Heliamphora avançait sur les quais de Nanohana, contemplant la ville vibrante qui s’étalait devant elle. La mer d'un bleu intense caressait les coques des navires amarrés, tandis que la lumière écrasante du soleil désertique accentuait la blancheur des murs et le sable poussiéreux des rues. Les échanges de marchandises rythmaient l’activité fébrile autour d’eux, mêlant le cliquetis des pièces d’or, le grondement des dockers et les appels chantants des marchands ambulants. Sous le couvert de leur nouvelle identité de marchands itinérants, ils passaient pour un groupe de négociants un peu trop enthousiastes, fraîchement débarqués en quête d’artisanat local.

"C’est vrai que la tenue te va bien Paul, ça change de l’austérité du blanc… La nouvelle allure te donne un ‘je-ne-sais-quoi’ d’exotique." Marmonna la rousse avec un sourire taquin.

Les révos s’étaient soigneusement préparés. Leur équipe avait pris soin de troquer leur accoutrement habituel pour des vêtements typiques d’Alabasta, alliant tuniques légères et keffiehs, dans l’espoir de se fondre dans la masse. Héliam portait une tenue ample, blanche et ocre, qui lui permettait de supporter la chaleur, et son chapeau large lui cachait le visage sans paraître trop suspect. Elle observa ses camarades avec une pointe d’amusement, certains semblaient inconfortables dans leur déguisement. Pourtant, elle trouvait ces vêtements agréablement proches de ceux qu’elle portait parfois dans les forêts denses, une transition inattendue mais bienvenue. Elle sentait que les discussions à venir seraient délicates, et la tension qui s’exprimait parfois à travers des plaisanteries, comme celles sur l’idée d’envoyer un doigt de leur otage au lieu d’une simple preuve de vie…

Ils se séparèrent en deux groupes dès que les vérifications douanières furent terminées. Le premier groupe s’éparpillèrent pour vendre leurs lingots de métal de Citadelle, tandis qu’Heliam et l’équipe deux se dirigeaient vers l’intérieur de la ville. Leur but était de rencontrer un officiel local qui pourrait les guider vers la royauté d’Alabasta, ou du moins vers quelqu'un capable de relayer leur demande. La conversation animée de plus tôt revenait en écho dans son esprit. Ces plans improvisés, faits de boutades et d’options douteuses, lui paraissaient presque absurdes, et pourtant elle savait qu’ils dissimulaient une anxiété bien réelle. Il était bien plus facile d’évoquer la coupure d’un doigt que d’envisager la complexité d’un échange de prisonniers avec une famille royale.

Les ruelles animées de Nanohana étaient un dédale de boutiques, de marchés, et de maisons aux façades colorées. Le groupe se mouvait prudemment, tentant d’observer les coutumes sans en paraître totalement étranger. Heliam remarqua que certains passants les dévisageaient, intrigués, ce qui la poussa à redoubler de vigilance. Leur couverture pouvait facilement se fragiliser s’ils ne restaient pas attentifs à chaque geste.

"J’ai l’impression que tout le monde me fixe..." murmura un révo près d’elle. "Vous êtes sure qu’on est méconnaissable ?"
"C’est possible, mais restons discrets," répondit-elle. "Mais si c’était le cas, on aurait été arrêté bien avant. Arrête de penser à ceci, ta nervosité risque d’être celle qui nous trahit." Expliqua la verte

Au fil de leur marche, Héliam et son groupe trouvèrent enfin leur contact : un marchand d’épices qui connaissait les rouages de la ville. Après un rapide échange de mots et quelques pièces d’or glissées discrètement, il leur indiqua une auberge discrète à la sortie du marché, où ils pourraient rencontrer un intermédiaire. Celui-ci pourrait faciliter un rendez-vous avec une figure officielle apte à négocier. Le marchand semblait nerveux, jetant des regards discrets autour de lui, mais il finit par leur tendre un petit parchemin replié, indiquant l’adresse et le nom de leur intermédiaire.

Ils se rendirent à l’auberge sans plus attendre, prenant soin de ne pas attirer l’attention. La bâtisse, à moitié enfouie dans l’ombre, tranchait avec l’agitation des rues environnantes. Heliam ressentit une bouffée d'appréhension, mais elle avança d’un pas résolu, déterminée à obtenir la libération des leurs.
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Et si tout le monde avait eu le droit à sa tenue alabastienne, America ne dérogeait pas à la règle. Après tout, dans ce groupe révolutionnaire, il était le plus primé. Aussi étonnant cela soit-il. Et Alabasta, il connaissait bien. Il y avait vécu longtemps auprès des révolutionnaires locaux, attendant sagement le retour de Tom. Maintenant, il voguait à travers le monde et il n’avait donc plus remis les pieds ici depuis de longs mois.

Une tunique lui couvrant le dos, un keffieh autour du cou et une moustache collée juste en dessous de son museau. Il était complètement incognito. Mais en entrant dans cette auberge, tous les regards surpris se tournaient vers le groupe dans un silence évaluateur avant que chacun ne tourne la tête pour reprendre son activité d’origine. Ils étaient étranges, mais pas encore repéré.

Cassandre à ses côtés semblait récupérer auprès de Heliamphora le parchemin fournit pour le dérouler et lire à nouveau l’étrange nom de la personne qu’ils devaient rencontrer par ici. Tout le monde patientait alors que l’enfant de Citadelle progressait vers le comptoir pour interroger le tavernier sur le nom qu’on leur avait donné. Avant même que ce dernier, moyennant quelques pièces de plus, ne leur indique une porte adjacente donnant sur une pièce privée, America avait déjà foncé à cette porte en reniflant par dessous une odeur familière.

Les révolutionnaires venaient alors à ouvrir la pièce, découvrant une large table où se regroupait un groupe d’alabastien buvant et discutant à voix basse, sûrement pour éviter d’être entendu des locaux de la grande salle. Leur regards surpris se tournaient vers les nouveaux arrivants alors que Cassandre demandait d’un ton hésitant :

- “Nous venons voir le Troisième Oeil.”

Tous les locaux tournaient la tête, attendant sagement les réactions les uns des autres avant de finir par se lever devant les têtes s'inclinant et de quitter la pièce. Ils fermaient la porte derrière les révolutionnaires, les laissant seuls en compagnie d’une femme continuant de boir tranquillement son breuvage.

- “En quoi puis-je vous aider, camarade de la cause ?”

Elle avait compris qui ils étaient, sûrement que le nom de code les avaient dévoilé directement, ou leur dégaine de gars qui essayaient de se cacher et de passer locaux alors qu’ils ne trompaient véritablement personne.

Chacun des révolutionnaires prenaient une chaise pour venir s’assoir alors qu’America courrait dans les jambes de la jeune femme dont l’odeur familière lui rapellait des missions datées.

- “Oh tu es là toi mon tendre America. Mais qu'est-ce que tu fais ici ?”

Et elle venait caresser entre les oreilles du chien qui, malgré son déguisement, avait été facile à découvrir. Il venait poser sa tête sur les genoux de la femme, la queue battante sous les douces caresses.

- "On vient rapporter le prince !" clamait les haut-parleurs du chien.
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Pas étonnant que notre équipe ne passe pas inaperçu, Paul était blanc comme un cul et Heliam sentait la menthe fraîchement coupée, et cela était presque désolant de se dire que celui qui se fondait le mieux dans la masse était notre chien préféré. Pour ma part, ma tenue ample ne me déstabilisait aucunement et mon ton mat semblait me donner un peu plus de crédibilité, la chaleur était peut être un peu trop insistante cela dit. Je me serai bien arrêtée au comptoir pour prendre de quoi me désaltérer, mais les affaires étaient plus importantes. America parlait à voix haute de nos plans, mais la femme semblait digne de confiance et les deux individus semblaient plus proches que ce que j'avais pu imaginer.

"- Le prince tu dis ? Hmmm..." réfléchit un instant la femme. "Oh vous voulez dire Hahypet ?" ajouta-t-elle.

America se tourna vers nous comme pour demander une confirmation.

"- Exactement, notre route a croisé la sienne lors de la catastrophe de Jaya, et les choses se sont déroulées de manière à ce qu'il finisse capturé. Au vu des forces qu'il avait mises à disposition, nous nous estimons heureux qu'il n'ait pas rencontré un destin plus funeste..." répondis-je en me remémorant les affrontements contre le prince qui avait fait office de général de guerre sur place. Sa maîtrise des dials couplé à ses formations militaires d'une efficacité surprenante n'avaient pas quitté mon esprit depuis le temps.

"- Je vois, et malgré nos valeurs, j'imagine que vous ne venez pas rendre son petit-fils à sa mamie sans rien attendre en retour. Est-ce l'argent qui motive cette initiative ? Non, si vous avez attendu tout ce temps, c'est qu'une occasion s'est présentée à vous..." se questionnait la femme sans nous laisser le temps d'interrompre ses théories. "Syrdaha ?" s'exclama-t-elle.

"- Bingo. Comment avez-vous su ?" demandai-je, impressionnée par une telle perspicacité.

"- Les nouvelles vont vite à la cour. Et certaines servantes y ont perdu des fils et des maris, le sujet est encore douloureux pour beaucoup." soupirait-elle. "- Cela dit, vous tombez à pic. La reine Vivi elle-même est attendue demain dans le port de Nanohana pour l'inauguration d'un nouveau navire royal, cela serait peut être l'occasion idéale pour prendre contact." ajoutait-elle.

La voilà notre occasion idéale.

"- Cela te semble jouable Paul ?" lui demandai-je, quelque peu inquiète des gardes qui pourraient se trouver autour de la reine de l'île.
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- C'est une excellente chose, ça veut dire que nous n'aurons pas besoin de chercher un transport jusqu'a la capitale, et que nous allons pouvoir rester a proximité du navire. ça ne pouvait pas mieux tomber. En tout cas si vous pouvez lui faire parvenir notre message dans les temps ?  

Et évidemment, ici tout repose sur notre contact, sans qui nous sommes parfaitement incapable d'approcher la reine ou un responsable de la famille royale.

- J'ai quelqu'un qui peut déposer un message que la reine ne pourra pas manquer dans le palanquin de transport qu'elle utilisera pour venir jusqu'a Nanohana. Je peux lui expédier par oiseau cette nuit.
- C'est parfait, je rédige le message tout de suite...  

Un prince trop loin 8yfr


- J'ai failli oublier l'image den den ou il pose avec le Contexte de la semaine dernière, histoire de montrer qu'il est encore vivant... Ce sera bon pour vous  ?  
- C'est trés bien. C'est donc America qui sera chargé de récupérer le message de retour ?
- S'il nous tendent un piège c'est celui qui saura le mieux leur échapper.   
- Je vais préparer mon oiseau.
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Un prince trop loin Vivi10Un prince trop loin Ymdebekht-52ba763
Nerfetari Vivi – Nefertari Ymdebekht II


Diligemment, le messager terminait le message adressé à la royauté d'Alabasta. Sur son trône séculaire, Vivi Nefertari trépignait. À son âge, on osait lui faire ça...


- « Un chien » ? releva la souveraine, en reniflant ostensiblement.
- Ma reine... ? répondit le pauvre jeunot, un peu perdu.
- « Un chien » ! reprit la tempétueuse grand mère. Suis-je la seule à être choquée ?
- Si je puis me permettre, ma reine...  commença un homme à sa droite. Je pense que vous occultez le fait le plus important ?
- Ah oui ? mordit presque la vieille femme.


Bien au fait du déclin cognitif de Vivi, Ymdebekht avait depuis longtemps appris à louvoyer entre les élucubrations sans queue ni tête et les sursauts d'humeurs de sa bien aimée arrière grand mère. Aussi, depuis sa place de conseiller, tentait-il aussi souvent que possible de la remettre sur le droit chemin de manière subtile et bienveillante.


- Le navire royal est fin prêt, la figure de proue est un chef d'œuvre et n'attend plus qu'à être inauguré par votre excellence à Nanohana, dès demain.
- Ymdebekh... grinça la souveraine. T'es qu'un idiot.
- Plait il ?
- Les animaux gardiens d'Alabasta sont le faucon... ET LE CHACAL ! PAS LE CHIEN !
- Simple erreur de traduction... balbutia l'héritier au trone.
- Ah... dans ce cas tout va bien ! répondit Vivi d'un air guilleret.


Un silence lourd retomba sur la salle du trône. Que la dirigeante du pays se fasse avoir par une excuse aussi loufoque laissa pantoise la cour. Après tout... ne parlaient ils pas tous la même langue ? Enfin, le messager se racla la gorge et sortit une dernière missive, dont le sceau attira tout de suite l'oeil de la dirigeante :


- Ah ! Un message du père de Luffy !
- Je... comment, votre grâce ?
- Là ! Dans vos mains ! C'est un message de Dragon, non ? Il a la marque de l'armée révolutionnaire.
- Dragon est mort, votre grâce...
- Non, je veux dire... le DRAGON... Vous saisissez ? Hum... Lisez.


Le pauvre jeunot s'exécuta et une fois qu'il eut terminé, à nouveau, la dirigeante lança :


- « Un chien » ?
- Donnez-moi cette lettre ! ordonna soudain le conseiller.


Ymdebekh parcourut les lignes à toute vitesse, avant de serrer les dents. L'armée révolutionnaire prenait ses aises ! Certes, la capture de son cousin avait secoué le royaume... mais de là à relâcher aussi facilement de dangereux criminels ? Pour autant, là n'était pas la principale préoccupation de l'héritier au trône


- J'y vais.
- Ma reine... tenta-il de la réfreiner.
- Non. J'y vais.
- Je vois au moins une dizaine de raisons pour que vous n'y alliez pas, mais...
- J'y. Vais.
- Ne serait-ce que votre sécurité et...
- Appelez Chaka et Pell, dans ce cas !
- Ils sont morts, votre grace.
- Igaram, alors !
- Décédé, tragiquement.
- Luffy ?
- Nous en avons déjà parlé...
- Zoro... non, il se perdrait dix fois avant de retrouver le royaume.
- Sans compter que le chasseur de pirates est...
- J'AI COMPRIS !


Un silence pesant s'installa de nouveau dans la salle du trône. Enfin, le cerveau formidablement mal conservé de la souveraine trouva la parade toute simple :


- Soit. Nous irons, tous les deux.
- Plait-il ?
- Mon cher arrière petit fils, tu n'arrêtes pas de dire que je ne suis qu'une vieille gâteuse, et qu'il te tarde de montrer que tu seras un bien meilleur dirigeant que moi...
- Loin de moi ces...
- Fadaises ! Tu m'accompagnes, pour « ma sécurité ». Tu ne vas pas laisser ta pauvre arrière grand mère affronter la Révolution toute seule ? Hmm ?


Tous les regards se tournèrent vers le conseiller qui, rouge comme une pivoine, grommela quelques imprécations dans sa barbe. Enfin, il soupira ostensiblement, avant de dispenser ses ordres :


- Amenez moi Al-Misrî Abzân... Et prévenez de la situation El-Azim Daghatar, à Nanohana. Dites lui de nous sécuriser le périmètre du théatre de marionettes et de donner notre réponse aux kidnappeurs !
- Quelle réponse, monseigneur ?
- Quelle question ! Que nous acceptons de négocier avec ces rançonneurs ! Nous les rencontrerons après la cérémonie d'inauguration...
- Au bistrot « Royal Dugong », pour midi, intervint la reine.
- Au bistrot « Royal Dugong » , pour midi ! reprit son arrière petit fils. Et nous... Au bistrot « Royal Dugong » ?!
- Crois en ma longue expérience, Ymdebekh. Les négociations, ça creuse. Pensez à privatiser le bistrot.
- Bien, ma reine.


Et, avant même que le conseiller ne puisse rectifier le tir, le messager était parti voir le scribe pour envoyer la fameuse missive.


*
**

Quelques heures plus tard, à Nanohana, proche du théâtre de marionettes



Le jeune messager tremblait comme une feuille. À seulement seize printemps, on l'avait envoyé remettre une missive de la plus haute importance aux révolutionnaires qui avaient enlevé un prince. Rien que ça ! Il suait à grosses gouttes, malgré sa toge blanche aux bordures dorées... et la raison n'en était pas les fortes chaleurs de cet après midi ! Il passa une main tannée dans ses cheveux bruns, avant de soupirer. Au milieu de tous les rires et les jérémiades des enfants, le spectacle de marionnettes battait son plein. Derrière un petit stand improvisé, des artistes itinérants manœuvraient des poupées aux couleurs extravagantes, afin de narrer la libération d'Alabasta du joug de Crocodile, un ancien capitaine corsaire déchu. Les odeurs épicées de nourriture embaumaient la place, de même que celles, plus sucrées, des friandises confiées aux enfants. Au milieu de ce bazar, le coursier finit par repérer un sorte de... chien, à l'allure étrange ? Intrigué, en sueurs et pas rassuré pour un sou, Ikmed s'approcha du canidé :


- Vous... euh... j'ai ça, pour vous... monsieur le chien. Gentil toutou, hein ?


Avec mille précautions, il approcha la missive de la gueule du chien qui, pour une raison presque inquiétante, était habillé avec des vêtements humains. Lorsqu'il s'approcha encore plus, il remarqua les reflets métalliques du corps du révolutionnaire. Somme toute, une seule pensée obnubilait le jeune messager : « Un chien de métal qui mord... on chope le tétanos ou la rage ? ».


____________________________________


Résumé :

Vivi accepte de rencontrer les kidnappeurs de son arrière petit fils. Contre son gré, elle sera accompagnée d'une garde rapprochée, dont la composition vous est inconnue.
Un messager donne à America une missive portant le sceau royal avec comme message : « Nous acceptons de négocier. Rendez-vous au « Royal Dugong », demain midi. Ne soyez pas en retard. »
    Enfin, l'humain était venu. Il sentait étrangement la peur autant que la transpiration. America se demandait pourquoi. Sa moustache en place sous ses babines d'acier, il était le plus élégant et sympathique des canidés cybernétiques moustachus de l'île, voir du monde, voir de la galaxie. Et Alabasta, c'était un peu la maison pour lui. Forcément, il ne s’inquiétait pas de la présence de l'homme qui lui tendait la lettre. Comme Paul l'avait dit. Et maintenant, il entendait la voix résonnante du révolutionnaire qui lui avait donné les consignes suivantes. Mais une chose semblait troubler l'animal. Où était sa caresse ? Les autochtones de l'île sableuse lui en faisaient toujours. A chaque passage à Emporium Imperium, il avait le droit à sa caresse sur la tête, à ses poils de cou secoués par des mains amusées ou à une friandise jetée qu'il se devait d'attraper en l'air. Mais aujourd’hui, rien. Étrange.

    Ses yeux se plissant, les expressions du chien étaient devenus plus simples et anthropomorphes depuis qu'il avait avalé son fruit. Et alors qu'il saisissait entre ses crocs la missive, il reculait doucement, presque menaçant. Le jeune coursier sursauté lorsqu'un vent léger venait souffler sur la longue tunique de l'animal. Un jeu de regard s’installait, le garçon doutant de ce qu'il devait faire maintenant qu'il avait remplis sa mission et America, toujours aussi surpris de ne pas recevoir cette caresse qu'il attendait. Au bout d'une dizaine de longue secondes, l'attention du chien avait fini par tourner. Il fallait dire qu'America n'était pas du genre à rester statique très longtemps et il était sûr qu'on l'avait appelé, par là-bas, dans la ruelle sombre et inquiétante. Sans crier gare, l'animal tourna les talons pour partir en courant, laissant le coursier en place coupant court à ce moment étrange autant que gênant.

    Les pattes de l'animal frappaient le sol pavé et couvert de sable. Tournant dans des ruelles adjacentes, il finissait par retrouver le groupuscule révolutionnaire qui s'était tenu un peu en retrait, accompagné de Troisième Œil. Il dressait le cou, tendant la missive à Héliamphora qui était la plus proche de lui à son arrivé. Après tout, il ne savait ni lire, ni ouvrir une lettre. Il n'avait même pas de bras. Alors pour lui, la mission s'arrêtait là. Sans attendre, il allait se fondre entre les jambes de la révolutionnaire alabastienne pour recevoir les caresses qu'il avait mérité et qu'il n'avait pas reçu de ce coursier mal polie.
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    Heliamphora s'accroupit doucement et observa l'animal avec un sourire indulgent, ses yeux pétillants d'une douceur que peu d'êtres humains parvenaient à percevoir de sa part. America, avec ses yeux pleins d'attente, semblait complètement absorbé par le simple geste de la caresse. Ses poils étaient soyeux au toucher, malgré l’aspect métallique de son corps. La révolutionnaire passa ses doigts dans ses oreilles avec une tendresse qui faisait tout oublier autour d’elle. Laissant le temps à l'animal de savourer sa rapide récompense, Heliamphora laissa échapper un léger rire, un son presque imperceptible, mais signe d'une adoration envers l'animal. Elle savait que, dans ce monde de conflits et de luttes incessantes, ces petites interactions étaient celles qui restaient dans le cœur, même quand tout le reste semblait fluctuer.

    Ses doigts se saisirent enfin de la missive, les traits de son visage se faisant plus sérieux tandis qu'elle en brisait le sceau royal. Elle déplia le parchemin avec délicatesse, son regard parcourant les mots inscrits. Ses lèvres se mirent à se tordre légèrement, un rictus se dessinant lorsqu’elle lut le message. Le ton était plus apaisé que ce qu’elle aurait anticipé, bien que l’essentiel restât caché dans les lignes serrées. La famille royale semblait avoir une certaine disposition à négocier avec les révolutionnaires, malgré les tensions qui régnaient. La réponse de la reine était claire, presque simpliste : un rendez-vous avait été fixé au bistrot « Royal Dugong » à midi, le lendemain, après la cérémonie d’inauguration. C’était une invitation à discuter, à négocier en personne. La Cavalière se redressa, jetant un dernier coup d’œil à tout le monde, qui semblaient désormais bien plus détendus. Elle esquissa un sourire en repensant à ce que tout le monde avait dû ressentir dans ce moment d'attente.

    "Un rendez-vous au Royal Dugong," murmura-t-elle, en hochant doucement la tête. Son sourire se fit plus piqué de malice alors qu'elle se tourna vers les autres révolutionnaires présents. "Préparez-vous, nous avons une négociation à mener."

    Elle jeta un dernier regard à la missive avant de la rouler soigneusement et de la passer à Paul, qui la fit disparaître. Elle se détourna, ils avaient quelques préparations à faire pour le rendez-vous. Autant les faire maintenant.
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