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Les premiers jalons de Wahr N. Buffete Partie I

Confortablement assis dans un fauteuil couvert d'un cuir couleur de miel, Wolt avait la tête tourné vers le plafond de son petit bureau. Là, une gerbe de cristaux luminescent émergeait de la roche, éclairant d'une douce lueur la pièce sombre. Le regard plongé dans ce minéral qui faisait la fierté d'Inu Town, l'espion réfléchissait à la suite des événements. Sa couverture était désormais solide, il possédait un navire avec un équipage qui l'attendait au port, la mine tournait à plein régime, il avait été admis, au forceps, parmi les membres du Club Baron, mais cela n'était que de la poudre aux yeux. Pour l'heure, il savait pertinemment qu'il ne possédait aucune légitimité pour ceux du milieu. Un arriviste en somme. Le monde de la Pègre étant un écosystème gangréné par la violence, les trahisons et la corruption, il se devait d'en adopter les codes. Aussi, ses activités étaient encore trop "propres" pour justifier son appartenance à un groupe de criminels. Alors oui, être discret restait de mise, mais il fallait qu'il se mouille un tant soit peu. Le trentenaire avait retourné le problème dans tous les sens, au fil d'une longue séance de réflexion. D'abord, il avait pensé à s'attaquer directement au marché de la drogue, un secteur toujours hautement lucratif et foncièrement illégal. Sur North Blue, malgré une perte de vitesse suite à la mort de leur précédent chef, c'était la famille Bambana qui dirigeait le commerce de l'opium. S'attaquer à une famille, forte de plus de deux mille membre était osé, peut-être un peu trop. Sans être foncièrement inquiété, l'agent du Cipher Pol eut la sagesse d'écarter cette piste. Ensuite, il s'attarda sur le marché de l'esclavagisme, quelque chose qu'il connaissait déjà dû fait qu'il dirigeait déjà un très petit réseau opérant sur Kanokuni. Mais il faisait cela sur une île hostile au Gouvernement Mondial, un pays fermé où toutes les conditions étaient réunies pour que cela reste discret. Là, il se confronterait à une concurrence bien plus rude, les derniers survivants des Tempiestas s'étaient réunis autour de Renato Da Vila, l'homme qui chuchota à l'oreille de "Don Carbopizza" lors de ses heures de gloire. 

Ce fut à cet instant qu'une idée furtive lui vint. Autrefois gratte-papier dans les bureaux administratifs du Cipher Pol Deux, Wolt avait dû éplucher des montagnes de livres de comptes et rapport d'analyses. Un jour, aux alentours de fin 1624, il avait étudié un document au sujet des possessions des Tempiestas, lorsque le Gouvernement Mondial cherchait à les coincer. Aussi, le consortium Muramasabre était évoqué, l'un des plus grands réseaux de vente d'armes blanche, que la famille mafieuse contrôlait en étant l'investisseur majoritaire. Derrière, c'était la Marine qui possédait le reste des parts, se fournissant très largement auprès d'eux. 

Or, l'espion savait parfaitement que les rescapés de l'opération de l'année passée périclitaient. Ils tentaient de reformer un groupe, à partir des cendres de la famille qui fut autrefois la plus puissantes des Sept. Mais la chose n'était pas simple, leurs forces étaient réduits, il manquait d'un leader fédérateurs et, forcément, leur emprise sur les anciennes possessions de la famille devait être vacillante. 

La lumière s'éclaira. Wolt en conclu que s'approprier le commerce de l'armement était, stratégiquement, sa meilleure option. Il s'assurerait ainsi de montrer patte blanche auprès des autres mafieux, pourrait nouer de nombreuses relations très utiles et abreuverait les réseaux clandestins pirates, criminels et révolutionnaires. Grâce à cela, il pourrait rapidement cartographier les différents groupes, identifier les têtes pensantes, découvrir leurs habitudes et comment les piéger pour évincer les gêneurs du Gouvernement Mondial. 

Je ne vais pas me pointer au siège et dire "ceci est à moi", alors que je viens de nulle part, se disait très justement l'espion. 

Récupérer une telle entreprise était tout à fait possible, mais encore fallait-il un minimum de légitimité, une fois de plus, pour être crédible. Aussi, il lui fallait d'abord passer par quelques étapes. Déjà s'immiscer sur le secteur de l'armement, puis revendiquer la possession de ses adversaires en s'y confrontant directement. Pour cela, il avait déjà sa petite idée.

L'île était industrialisée, vivant de l'exploitation des ressources de sa terre. Les cristaux constituaient la face attrayante du commerce d'Inu Town, mais au second plan se trouvait également l'excavation de fer et la confection d'acier par plusieurs usines, concentrées autour de Karnutes. A partir du fer, il pourrait produire ses propres armes et les vendre à la fois sur les deux marchés, licite et clandestin. Son plan était déjà tracé, il manquait bien entendu les finitions, mais les grandes lignes étaient là.
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- Allô, fit la voix chaleureuse d'Angelo Dundee, le coordinateur qui supervisait l'infiltration de Wolt au sein de la Pègre, à travers le denden blanc immaculé, dédié aux discussions cryptées.
- Monsieur Dundee, le salua Wolt, avez-vous le temps d'écouter mon rapport ?
- Bien entendu "monsieur Buffete", accentua le vieil homme dont le sourire s'entendait clairement. Avez-vous du nouveau ?
- Exactement, ma position étant renforcé grâce à de nouveaux investissements relatifs à la mine de cristaux que je possède sur Inu Town, je pense pouvoir commencer à me présenter au gratin de l'île. J'ai étudié pas mal de rapports du service Analyse concernant l'état actuel de la Pègre sur North Blue et, pour paraître légitime le plus vite possible, je pense qu'il faut que j'exploite l'opportunité de ce qu'il reste de l'empire des Tempiestas. Notamment, le marché de l'armement qui passait par Muramasabre. Voyez, en devenant incontournable sur le marché des armes blanches, je vais pouvoir nouer des relations commerciales avec les criminels, les pirates et les révolutionnaires, de quoi m'assurer des liens avec toutes nos cibles. Je pourrais fournir des informations importantes, couvrir des opérations ou bien trouver ceux que nos services ne parviennent pas à trouver jusqu'à présent, détailla Wolt d'un ton enthousiaste.
- La promesse est alléchante agent W, je pense que le projet est bon, mais soyez prudent. Jouez-la serré, votre identité doit rester un secret ET vous restez sur le droit chemin. Il serait dommage que vous glissiez, les enjeux sont importants, menaçait Angelo d'un ton presque protecteur.
- J'en ai conscience, je vous tiens au courant de l'avancée de ce plan, puis-je disposer ? 
- Tout à fait, je m'occupe de faire remonter les informations, Monsieur le Directeur suit de très près vos actions, ne l'oubliez pas. 

Le denden ferma les yeux, coupant court à la discussion. Angelo avait bien sûr omis d'expliquer que le Directeur avait le doigt sur le bouton qui, d'une simplement pression, lâcherai les meilleurs assassins du Cipher Pol Neuf aux trousses de Wolt s'il passait du mauvais côté. Une véritable épée de Damoclès.

A Inu Town, l'agent gouvernemental préparait quelques affaires qu'il fit mettre dans une caisse. Il avait ainsi de quoi se vêtir, de l'argent et tout ce qui lui permettrait d'être parfaitement présentable. De son côté, il ne s'équipa que d'une petite mallette avec l'essentiel. Réajustant le col de sa chemise, il partie des tréfonds de la mine de cristaux, pour rejoindre la petite ville voisine, Chom. Là-bas, il avait un ami, quelqu'un de confiance auprès de qui il pourrait se recueillir pour obtenir des soutiens dans sa mission. 

Sur le chemin, il observait les abords rocailleux de la route, contemplait les monticules, les arbres et les parterres d'herbe fraîche. Wolt ne sifflotait pas, il en aurait été incapable tant son esprit était accaparé par les détails de sa mission. 

Si je plie les forgerons à ma volonté, pour qu'ils fabriquent plus d'armes, est-ce que j'aurais de quoi peser dans la balance ? Arghhh, ce sera loin d'être suffisant. Ce n'est pas le bon angle, constatait-il avec agacement. 

Trouve un oeuf et tu mangeras une fois, trouve une poule et tu mangeras tous les jours. 

Cette phrase vint, comme une illumination aussi subite qu'éclatante. S'il voulait réellement peser dans les négociations et pouvoir abreuver les marchés clandestins à sa guise, l'espion devait s'attaquer à la racine : l'acier. Tout s'éclairait. 

Oui, mais si je détiens une aciérie, comment je fais pour diriger les flux ? Je ne vais pas produire mes propres armes ? L'investissement ne serait pas le même. La question était hautement complexe, semblable à un nœud impossible à dénouer. Un nœud qui, au bout d'une vingtaine de minutes vint à bout de ses nerfs. De son esprit sortie une stratégie inédite qui, comme la lame d'un glaive, vint sectionner la corde de ce nœud. 
Si je distribue la matière première aux forgerons et que je leur rachète le produit fini, alors je peux vendre par moi-même les armes. Il va falloir que je sois attractif pour que les artisans veuillent travailler pour moi, mais au moins je tiens la chaîne de fabrication du début à la fin. C'est pas mal.. reste à échafauder une offre immanquable, pensa-t-il alors que le chemin de terre laissait sa place à des pavés bien ordonnés. Il leva les yeux, la caserne était là, grande et immuable, arborant fièrement le blanc et le bleu de la Marine.


Dernière édition par Wolt Hender le Mer 27 Nov 2024 - 15:58, édité 1 fois
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- Monsieur Ogaryan ? Appela un matelot, derrière l'épaisse porte de bois, quelques instants après avoir tapé.
- Hum... je bois mon thé, laissez-moi une seconde, râla le Colonel.
- Monsieur, un visiteur pour vous, reprit le garçon à peine sortie de la puberté.
- Mon thé, dites-lui de patienter, c'est le moment crucial, rétorqua aussitôt le gradé, qui se délectait de ce nectar venu de lontaines contrées du Nouveau Monde. Il fermait les yeux, transporté par les arômes lui chatouillant les papilles, émettant un léger gémissement de plaisir. Tous le savaient à la caserne, Mortimer aimait le thé comme personne. 

Après en avoir bu, deux de plus, le Colonel appela pour qu'on lui présente son visiteur. Lorsqu'il vit la silhouette de Wolt se dégager du couloir, il sourit. 

- Mon cher, comment allez-vous ? Lui dit-il avec entrain.
- Colonel, lui rétorqua Wolt avec un sourire amical. Dites-moi, pourrions-nous être seul ?
- Bien entendu, veuillez-nous laisser, envoya-t-il au jeune mousse qui s'en alla aussitôt. Alors, que devenez-vous ? Reprit Mortimer en indiquant à son invité la direction du petit salon. Tous deux s'assirent l'un en face de l'autre, sur des petits sièges piquetés d'un tissu duveteux. 
- Eh bien tant de choses, mais si peu que je puisse vous raconter, soupira Wolt. J'ai récemment eu une nouvelle affectation, ma dernière mission m'oblige à tremper dans certains commerces illégaux, dévoila savamment l'espion.
- Le commerce illégal ? Ne me dites pas que la mine que vous avez récupéré va vous servir dissimuler quoi que ce soit de répréhensible, les cristaux d'Inu Town font rayonner notre artisanat, se plaignit Mortimer. 
- N'ayez craintes, les cristaux resteront des cristaux et rien d'autre ne sortira de cette mine, le rassura Wolt. 
- Vous m'en voyez ravi, fit le Colonel en portant à nouveau sa tasse à ses lèvres. Hum, voudriez-vous goûter de ce somptueux nectar ? Une gorgée suffit à vous faire voyager, le vendit-il.
- Je vous remercie, mais ce n'est plus mon heure pour boire ce genre de boisson, esquiva-t-il.
- Existe-t-il vraiment une heure pour le bonheur ? Vous ratez quelque chose.
- Qui sait ? Un silence de quelques longues secondes s'en suivit. Plus sérieusement, je suis missionné pour investir sur l'île. 
- Investir ? A nouveau ? S'étonna le gradé.
- Oui, les idées révolutionnaires fleurissent particulièrement dans le terreau prolétaire, là où ceux qui sont harassés par le travail sont manipulable par de grandes tirades sur le partage des richesses, résuma Wolt avec lassitude. Je vais donc devoir mener une opération de prévention ici, quelques échos de ces charognards sont remontés à nos services, on veut endiguer le problème avant qu'il ne prenne trop d'ampleur.
- Si une poche révolutionnaire existe sur l'île, je n'aurais aucun problème à la mater.
- Je n'en ai pas le moindre doute mon cher, mais ma direction souhaite que l'on règle la situation en toute discrétion, sans impliquer qui que ce soit. Aussi, je suis chargé de prendre les commandes d'une Aciérie en proposant un mode de fonctionnement différent qui ravira sûrement les travailleurs. Le petit peuple ainsi cajolé, cela devrait suffire à faire taire les idées divergentes. D'ailleurs, j'aimerai grandement que nos images soient associés, cela permettra de renforcer l'image écornée de la Marine, ici tout du moins.
- Intéressant, une méthode originale, d'habitude on procède plutôt par assassinat ciblés ou Buster Call, les Institutions réfléchissent-t-elles enfin à ce que peut en dire le peuple ? Demandait avec un soupçon de sarcasme le Colonel, qui bien qu'exécutant les ordres avec droiture, n'approuvait pas forcément chacun des choix de sa hiérarchie.
- Il faut croire qu'en haut, on tente d'autres choses, fit simplement Wolt. L'espion n'avait que faire des considérations pour le peuple, seul l'accomplissement de sa mission comptait et il en faisait une nouvelle preuve. Quasiment aucun de ces mots n'étaient vrais, il avait mentit avec brio, yeux dans les yeux, à un homme pour qui qu'il éprouvait beaucoup de respect. L'un des merveilleux cadeaux de la formation d'agent de terrain.
- Puis-je dont faire quelque chose pour vous, agent W ?
- Oui, j'aurais besoin de votre aide, déjà par vos connaissances, il faut que je trouve une Aciérie à acheter, l'une d'elles cherche-t-elle un repreneur ? Pensif, Mortimer se grattait la tempe.
- Je crois que la famille Metallica, qui possède l'une des grandes Aciérie, est entrain de s'effondrer, dévoila-t-il après une longue réflexion. C'est... oui... heu.. Conrad, voilà Conrad Metallica qui en est le dirigeant. On raconte que ses dettes s'accumulent, qu'il est entrain de jeter l'éponge, mais encore lui faut-il trouver une porte de sortie... Cela ferait sûrement l'affaire, non ?
- Effectivement, ça me semble prometteur, pourriez-vous me servir de garant, une sorte de carte maîtresse qui m'assurerait que ce Conrad accepte de me vendre son entreprise ? Je vous sais autant aimé que respecté ici.
- Vous savez, je crois bien que les affaires sont difficiles et malgré une cinquantaine de salariés, les contrats sont assez défavorables, c'est pour cela qu'il à la couteau sous la gorge, l'avertit le Colonel. 
- Je n'en doute pas, mais j'aurais un contrat privilégié signé avec la Marine et on fera en sorte de maintenir à flot l'usine, pourriez-vous appuyer ma candidature au rachat ?
- Si c'est pour protéger mon île, alors je vous apporterai mon soutien avec joie, lorsque l'on peut faire ça pour quelqu'un que l'on apprécie, autant ne pas s'en priver, n'est-ce pas ?
- Bien évidemment, la vie est déjà assez compliquée comme ça, rebondit Wolt avant d'enchaîner sur des banalités. L'accord était là, il n'avait besoin de rien d'autre. Les banalités, c'était tout l'art du Cipher Pol. Ce détail qui fait passer une couverture à un véritable chef d'œuvre d'infiltration. Wolt en était conscient et s'appliquait toujours à en fournir assez pour, comme qui dirait, noyer le poisson.
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Le lendemain, Wolt se trouvait dans la Cité de Karnutes, la plus grande ville d'Inu Town ou cohabitaient près de trente mille âmes. Sa chemise blanche était immaculée, son veston marron était parfaitement cintré. Sa chevelure d'or coiffée en queue de cheval ne souffrait d'aucune approximation. Deux mèches encadraient élégamment son visage, tandis que sa barbe était taillé au cordeau. Derrière sa paire de lunettes ovales, il faisait extrêmement sérieux. Son visage était froid, assez fermé, comme toujours. Après un bon petit-déjeuner qu'il pris dans un l'hôtel où il séjournait, ses pas l'avaient menés jusqu'à l'extérieur de la ville. Sur les conseils de ce cher Mortimer Ogaryan, Wolt avait prévenu l'Aciérie Metallica de sa venue. Homme d'affaires dont le nom commençait à s'ébruiter sur l'île depuis qu'il avait fait l'acquisition de la Buffete Exploitation, il s'assurait ainsi d'être pris au sérieux. 

Ainsi, face à lui se dressait l'imposante façade de l'usine où travaillaient d'arrache-pied une cinquantaine d'ouvriers. Les portes d'aciers étaient hautes de près de quatre mètres et, par-dessus, les lettres formant l'acronyme "AM" trônaient majestueusement. Quelques épaisses cheminées crachaient de nuages noirs comme la nuit, inlassablement. A l'intérieur, c'était le bruit brouhaha, les ordres que l'on lançait à tue-tête, le métal criait à tout instant, le feu bouillonnait. Tout cela alors que l'espion n'avait pas encore franchit la porte. 

Soudain, le mécanisme de celle-ci s'enclencha dans une succession de cliquetis. Quelques instants après, un homme vêtu du costume vert sapin glissa sa tête à l'extérieur. Il invita aussitôt Wolt à l'intérieur, qui ne se fit pas prier pour le suivre. A l'intérieur, c'était cent fois pire que ce que l'espion avait pu imaginer. La chaleur était dantesque, comme s'il se trouvait dans les profondeurs incandescentes d'Impel Down. Fumée et sueur se mélangeaient en un cocktail olfactif âcre, l'atmosphère était presque brumeux, oppressant. Wolt s'empressa de porter un mouchoir de soie à son nez, pour éviter d'inhaler cette fumée omniprésente. Emboîtant le pas au petit secrétaire chétif, il zigzagua entre les machines infernales, dû éviter plus d'une fois qu'un ouvrier ne le percute, mais conserva ses bonnes manières et salua chacun des travailleurs qu'il croisa. 

Après avoir traversé le cœur battant de l'Aciérie, Wolt se trouva face à un escalier qui menait à une sorte de grande mezzanine, surplombant l'espace de travail. Là-haut se trouvaient quelques bureaux, dont l'un était celui du directeur. Logiquement c'était le plus grand, une pièce d'une trentaine de mètres carrés, bordé par une vitres sur toute sa longueur et donnant en contrebas, sur les travailleurs. La position idéal pour surveiller, peut-être, mais assurément pour asseoir sa position hiérarchique. Le petit lutin incita Wolt à patienter avant lui-même, d'entrer dans le bureau. Il l'annonçait. Quelques instants plus tard, voilà que le petit homme revenait en invitant l'espion à entrer. 

- Cher monsieur Buffete, l'accueillit Mortimer assis sur le fauteuil en face du sofa de Conrad.
- Monsieur Buffete, je suis ravi de vous rencontrer, fit également l'héritier de la famille Metallica. Venez donc vous asseoir.
- Monsieur Metallica, je suis honoré, dit aussitôt Wolt en approchant. Les poignées de mains furent fermes, bien qu'aucune ne surpassa la dureté de celle de l'espion. Il s'assit aux côtés du Colonel.
- Nous parlions de vous, plaisanta Mortimer.
- Effectivement, ce cher Mortimer me disait combien votre récente acquisition a pu faire du bien à Chom. C'est une bonne chose que les cristaux d'Inu Town reprennent un peu d'ampleur, cela faisait le fleuron de notre artisanat dans le temps, disait-il avec nostalgie, d'une époque où tout était bien plus simple. 
- C'est avant tout à mes employés que je dois cette réussite, je n'ai eu qu'un impact minime en injectant mon argent. Ce sont les ouvriers d'ici qui par leur labeur font des cristaux, les bijoux qui se vendent jusqu'aux confins du monde. Les mots étaient pesés, le discours millimétré.
- Hum.. c'est une façon rafraîchissante de voir les choses, constatait Conrad, un cinquantenaire fatigué par le stress et les problèmes de la vie. 
- Cet homme possède ce que beaucoup n'ont pas, initia Mortimer qui voulait que son jugement pèse dans la balance, de l'humanité.
- Je ne suis pas médecin, je ne sauve aucune vie, mais je sais qu'un employé en forme et heureux est en employé qui peut faire deux fois plus qu'un ouvrier mal payé, triste et malade.
- Vous avez bien raison, acquiesça Conrad. Alors, ne tournons pas autour du pot, pourquoi voulez-vous racheter mon usine ?
- Vous êtes direct monsieur Metallica, et j'apprécie. Je cherche à m'investir sur Inu Town, j'y ai trouvé une chaleur, un petit quelque chose inexplicable qui me donne envie de rester dans le coin. Les mots étaient peu être trop fleurs bleus, le visage de Conrad se crispait, il s'interrogeait, pensait qu'on le prenait pour un idiot. Mais n'imaginez pas que je suis un simple, tout ça étant bien trop abstrait pour me motiver à rester ici, je cherche des investissements qui vaudraient le coup. L'industrie, les richesses de cette île, ça m'intéresse. C'est pour cela que je me tourne vers vous.
- Je vois, il était un peu rassuré, mais pas complètement dupe. Conrad savait qu'on le voyait comme un animal blessé, or, il n'en était pas moins un vrai homme d'affaires. Mon usine tourne, il s'agit d'un héritage familial qui fêtera bientôt ses 70 ans d'existence. Je suis la quatrième génération à diriger l'entreprise et je compte bien la léguer à mes enfants, mentait-il. Comprenez que la céder, c'est laisser une part de moi, des Metallica d'aujourd'hui et d'hier, je ne peux faire cela à la légère. Pourquoi devrais-je accepter votre proposition ?
- Peut-être justement parce que vous avez porté le poids d'un héritage, lourd et qu'aujourd'hui, il serait temps de penser à vous. Monsieur, je ne suis pas un rapace, je ne suis pas un opportuniste qui ne voit que part le nombre de zéros, je suis un opportuniste réfléchi et bienveillant. 
- Allons, fit Mortimer, nous savons combien ce fardeau peut être lourd, rebondit-il maladroitement. 
- Excusez-moi Monsieur Ogaryan, l'interrompis Wolt. Je me doute que Monsieur Metallica est amplement capable de porter cet héritage jusqu'à ce qu'il la lègue, je reconnais un homme résilient et d'honneur quand j'en vois un. Mais ce que je souhaite mettre en avant, ce sont deux points essentiels : ma vision et votre position. Par lequel souhaitez-vous que je débute ?
- Bien que je sois curieux de la manière dont vous analysez ma position, si tant est possible que vous en sachiez quelque chose, s'irrita Conrad, je préfère que vous débutiez par votre vision.
- Très bien, alors débutons, amorça-t-il en se raclant la gorge. J'ai pris le temps d'observer et je ne suis pas sans savoir ce qu'il se passe au-delà de cette île. Je vois que l'industrie fonctionne, qu'elle est fournisseuse d'emploi, mais je vois aussi combien la concurrence est rude. D'autres terres regorgent de ressources et, peut-être parce qu'ils ont une main d'œuvre illimitée, ou qu'ils ne font appels qu'à des esclaves, parviennent à être plus compétitifs sur leurs prix. Je veux protéger l'économie d'Inu Town, pour que ses retombées profitent à ses habitants avant tout. Ma stratégie est simple, mon carnet d'adresse est long et je voudrais signer des partenariats solides, qui me permettraient d'assurer la pérennité de l'activité. Aussi, j'ai pour projet de changer de modèle économique, pour une approche plus collaborative et sécuritaire. Ce système serait innovant et permettrait de nouer des liens solides avec des partenaires, qu'ils soient étrangers et locaux.
- Vous parlez de changer de modèle économique ? Je suis bien curieux de découvrir à quoi vous pensez.
- Vos clients, ce sont des forges à qui vous vendez l'acier que vous produisez, n'est-ce pas ?  
- Tout à fait, concéda Conrad.
- Ils transforment votre produit semi-finis, en ancres, rails, armes, pièces de navires et autres, on est bien d'accord ?
- Oui.
- En fonction des commandes passés, ces forgerons viennent auprès de vous pour se fournir, on reste d'accord à ce sujet ?
- Effectivement, mais où voulez-vous en venir ?
- J'y viens justement, je propose de trancher avec ce modèle économique classique en passant par des partenariats locaux. L'artisanat local, les forges qu'importent leurs tailles achètent en fonction de leurs besoins, moi je veux que ces gens deviennent vos intermédiaires, j'inverse le rapport de force pour relancer l'activité.
- Intéressant, Conrad réfléchissait aux implications que cela pouvait avoir, son cerveau d'homme d'affaires tournait à plein régime. Je vois que votre projet ambitieux, il vous faudra plus qu'un beau discours pour faire fonctionner une telle idée. Je crois, peut-être que je me trompe, que vos chances de réussites sont minces... 30.. non, je dirais 20% de chances de réussites tout au plus.
- Je ne vous savais pas statisticien, se moqua gentiment le Colonel. Mais vous admettez que cela pourrait fonctionner, une chance sur cinq, ça reste jouable, non ?
- Ma famille n'a jamais pris le risque de mener cette institution à la faillite, fit Conrad, cinglant.
- Mais si c'était justement le pari qu'il fallait prendre pour éviter cette faillite qui, ne nous cachons pas, vous guette mon cher Conrad. J'ai beaucoup de respect pour vous, mais je sais quelle est votre situation. Les années dorées sont loin, l'entreprise cherche son souffle et vous avez assez donné, ne nous mentons pas. Le regard de Conrad était assassin, il fustigeait le Colonel qui venait d'affaiblir sa position dans cette négociation, en dévoilant des informations le mettant en défaut.
- Je ne vous permet pas Mortimer... la machoire serrée, il fulminait.
- Allons, allons, calma Wolt. J'en viens à mon second point. Je ne suis pas là pour vous juger, je réfléchis en termes de bénéfices et de coûts. Si vous avez des dettes, cette vente vous servirait à les éponger puis à repartir sur des bases saines. Vous pourrez profiter des vôtres, sans avoir à vous soucier des tracas qu'impliquent la direction d'une telle entreprise. Je suis persuadé que vous ne voyez pas assez vos enfants, qu'en un battement de cils ils sont passés d'enfants à adolescent et qu'aujourd'hui, vous regrettez de ne pas avoir plus profité. C'est le lot de tant d'hommes. Si les dires de Monsieur Ogaryan sont véridiques, alors cet héritage est un boulet qui peut vous entraîner dans les abysses. En vendant votre société, vous ne serez pas le Metallica qui à dilapidé l'héritage familial, vous serez le père, le mari intelligeant qui a su saisir l'opportunité de s'enrichir et de mettre les siens à l'abri des contrariétés comme du besoin. Je ne veux pas vous dire que vous serez un héros, mais simplement que vous offrirez aux vôtres un meilleur cadre de vie. Vous pourrez même investir de nouveaux, dans une activité plus saine pour vous. Les arguments s'enchaînaient, comme autant d'uppercuts dans un combat de boxe. Conrad était ko. Il ne parlait plus, laissant place à un long silence. gorge sèche, le dirigeant de l'aciérie était sonné. Ecoutez Conrad, je vous remercie de m'avoir écouté, ce fut un honneur. Je vous laisse le temps de réfléchir à ma proposition, dit-il en poussant un morceau de papier sur lequel était inscrit le montant auquel Wolt souhaitait racheter l'usine. Si vous l'acceptez, convoquez moi et nous pourrons finaliser le contrat, sinon, je vous souhaite une bonne continuation, ce sont les affaires, on ne peut pas toujours gagner, fit l'espion en esquissant un sourire jaune. Il était prêt à s'avouer vaincu, enfin, en apparence.
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Deux jours plus tard, Karnutes à Inu Town


Pendant deux journées, Wolt avait vivoté comme n'importe quel civil, oscillant entre restaurant, nuit à l'hôtel et promenades. En façade tout du moins. En fait, il collectait des informations, constituant un dossier complet sur Conrad Metallica. Lors de la négociation, il s'était retiré "vaincu", mais n'avait en aucun cas prévu de lui laisser le choix. L'espion avait choisi cette aciérie pour en faire son cheval de Troie, il n'allait pas en être autrement. 

Au gré d'une courte phase d'observation, il pu obtenir l'adresse de Conrad, l'identité de ses proches ainsi que leurs habitudes. Parfaitement suffisant pour proférer des menaces qui, touchant la famille de l'homme d'affaires, pèseraient sûrement lourd dans la balance. Cependant, en agent désormais confirmé, Wolt ne s'en contenta pas. Par le biais de discussions alcoolisées après les heures de travail de l'usine, il obtint quelques rumeurs sur la santé du dirigeant, son surmenage, ses dettes qui deviendraient écrasantes, les plaques d'eczémas qu'il dissimulerait sous ses chemises, ses crises de nerfs et son ulcère. L'agent du Cipher Pol pu dresser un portrait assez précis de Conrad, des différents leviers qui pourraient lui permettre de lui forcer la main. La vie d'espion...

Cette vie, était un dévouement sans faille pour ses missions. Cette vie, Wolt l'embrassait pleinement, car il n'avait rien d'autre. Il s'y dédiait entièrement, car il avait déjà tout perdu, deux fois. Toujours avoir un coup d'avance, ne jamais être serein, prévoir constamment sans jamais laisser la moindre place au hasard, il l'avait choisi. 

Ce jour, alors que midi approchait à grands pas, un soldat vint rejoindre Wolt qui déambulait dans les ruelles de la ville. S'était un mousse, la coupe militaire, imberbe, il ne devait pas avoir plus de seize ans. 

- Monsieur, le Colonel Ogaryan m'envoie vous convier à un repas, il se trouve à l'auberge "La poule ou l'œuf", au croisement des rues Sengoku et Kiss. Une table est réservée à son nom, acceptez-vous son invitation ? Devant pareil proposition, l'agent sous couverture ne pu refuser. 
- Bien entendu, donc d'ici vingt minutes ? Demanda-t-il.
- Oui, c'est exactement ça.
- Alors dites au Colonel qu'il peut compter sur moi, je ne serais pas en retard.
- Très bien monsieur Buffete, je vais le prévenir de ce pas.

[...]


Wolt poussait la porte et découvrait l'ambiance chaleureuse qui se dégageait de l'auberge. Table ô combien plébiscité par les locaux, il s'agissait sûrement de l'un des trois meilleurs chefs d'Inu Town qui en était à la tête. Le Colonel, gourmet fin mais discret, aimait à goûter les nouveautés proposées à la carte. Il attendait, une table de trois parmi tant d'autres, éclairé par une lampe à huile à la flamme dansante. Le parquet était parfaitement ciré, les tables les meubles étaient issus de l'artisanat local, un mélange d'essences de bois et de pièces en fer forgé, imbriqués avec goût. Poutres apparentes et épaisses colonnes ligneuses, apportaient un étrange mélange de rusticité et de raffinement, qui faisait tout le charme de l'endroit. 

Autour de cette table ronde, deux sièges étaient encore libre, aux pieds métalliques et à l'assise en cuir. Mortimer salua l'espion, avant de lui désigner l'une des chaises vacantes. Wolt s'exécuta, son visage était sérieux, froid, mais il apprécie l'endroit. Les deux hommes échangèrent quelques mots, avant qu'un employé ne se présente à eux. Il leur demanda s'ils souhaitaient se désaltérer, mais le Colonel coupa court à la demande de Wolt, indiquant qu'ils attendait une troisième personne.

- Nous ne serons donc pas seul, fit l'espion en prenant place aux côtés du Colonel, un sourire en coin des lèvres.
- Effectivement, reprit une voix juste dans son dos. Il s'agissait bien évidemment de Conrad Metallica, qui pris le dernier fauteuil et s'y installa. 

Les trois hommes échangèrent de brèves banalités, avant qu'un serveur ne vienne prendre leur commande.

- Messieurs, auriez-vous choisi ce que vous voudriez boire ? 
- Allez-y, fit Mortimer en désignant Conrad dont la mine grisâtre traduisait le stress et les angoisses auxquelles il était exposées, constamment.
- Nous prendrons chacun un verre de whisky, qu'avez-vous  comme bouteille ? S'imposa l'espion. 
- Nous avons un quelques bouteilles de Logue Town, du Parisse, El-Jezada et... je crois qu'il doit nous rester une tourbé d'Alba.
- Voici un breuvage qui satisferont les papilles aiguisées de monsieur Metallica, servez-nous en deux verres, décida Wolt avec autorité. Il prenait un ascendant naturel, aux antipodes de l'attitude conciliante de la fin des précédentes négociations, cette fois-ci, il soufflait le froid, un froid mordant.
- Un doigt... deux ? Questionna le serveur que l'atmosphère changeant décontenança.
- Deux, rétorqua aussitôt Conrad, qui avait visiblement grand besoin d'alcool.

Un aurait été suffisant, pensa Wolt dont l'index de la main droite s'était raidit pour en faire l'arme que son entraînement avait créé.
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Le serveur revint trois verres sur un plateau, deux contenants l'alcool d'Alba, un liquide brun aux reflets éclatants comme le bronze. Son parfum se développait déjà autour de la table des trois hommes. Les nez avertit dénotaient des odeurs de feu de bois, d'épices, de cendres, tandis que les experts décelaient le réglisse sous-jacent et le camphre. Les deux verres, translucide furent déposés avant qu'une tasse d'un thé noir aux arômes fleuris ne soit donnée à Mortimer, qui n'en démordait pas avec son adoration pour cette boisson. Etrangement, ils ne trinquèrent pas tout de suite. Les regards étaient furtifs, interrogatifs.

- Allons, ne soyez pas si sinistre, plaisanta le Colonel en goûtant une gorgée du thé qui venait de lui être servit. Conrad, avez-vous réfléchi à la proposition de Monsieur Buffete ? 
- Hum.. j'ai retracé vos paroles, encore et encore. Quelque chose me chiffonne, commença l'héritier Metallica avant de boire une gorgée de son whisky. L'alcool lui brûla l'œsophage, mais pour le mieux. Cette sensation était aussi douloureuse qu'agréable, les saveurs se déversèrent sur son palais une fois le feu partis. Vous me proposez 70 millions, qu'est-ce qui motive ce chiffre ? 
- Voulez-vous que je vous donne des cours, Monsieur Metallica ? L'espion plaça ses deux coudes sur la table, avant de croiser les doigts pour joindre ses mains. Votre entreprise possède un potentiel, je ne veux pas piétiner 70 ans d'histoire alors je vous offre un parachute doré.
- Avez-vous déjà un plan de redressement de l'activité ? S'interrogeait Conrad.
- Rien d'autre que celui de signer des partenariats forts, qui me permettront d'assurer des revenus réguliers et conséquents à la société.
- Vous dites cela, mais ce n'est que du vent, s'agaçait l'homme d'affaires.
- Pourquoi donc ? 
- Eh bien nous savons qu'une entreprise en difficulté ne peut simplement être sauvé par un carnet d'appel bien fourni, si vous souhaitez redresser l'entreprise c'est que vous avez des fonds assez important pour vous permettre les investissements nécessaires au relancement de l'activité. De plus, les bénéfices ne seront pas générés avant plusieurs années, analysait le Metallica.
- Vous êtes bien curieux, ne préférez-vous pas penser aux plages, aux vacances et à la nouvelle vie, loin des tracas, que vous offrirez aux vôtres ? 
- L'Aciérie Metallica est l'héritage de mes ancêtres ! Pesta Conrad en tapant du poing sur la table, ce qui surpris tous les convives autours. Des dizaines de pairs d'yeux les dévisagèrent, alors que le Colonel tentait de calmer le jeu.
- Vous êtes un homme bien, cette entreprise compte pour vous, et je l'entends, mais dites moi, qu'est-ce que vous craignez ? 
- J'ai été élevé dans de la soie, une cuillère en argent dans la bouche comme on dit, mais mon père m'a toujours inculqué des valeurs fortes et portées sur le labeur. Certains des employés sont la deuxième ou la troisième génération à travailler chez nous, ça ça ne se monnaye pas. Nous avons déjà dû rationnaliser les effectifs par le passé, j'ai vu le malheur que ça a pu apporter pour ces familles. Je ne suis pas un saint, mais j'ai un minimum de scrupule à partir vivre une vie de détente, alors que d'autres vivront peut-être à la rue demain, expliquait-il, grave.
- Conrad, si je vous ai recommandé ce cher Buffete, c'est bien parce que j'ai confiance en sa capacité à œuvre pour Inu Town.
- Attendez Colonel, cette remarque est pertinente, ces inquiétudes sont saines et témoignes de ce qu'est un homme d'affaire bon, chose si rare aujourd'hui. Monsieur Metallica, vous naviguez entouré de requins, mais sachez que je n'en suis pas un. Hum... le whisky se déversait dans le gosier de Wolt. Ecoutez-moi, je vous propose un marché. Je m'engage à ne licencier aucun des contrats en cours, pendant une durée d'un an après le rachat, mon offre passe donc à 45 millions. 
- Enfoir...
- Calmez-vous, fit Mortimer, réactif. Monsieur Buffete, n'insulter pas Conrad s'il-vous-plaît.
- Restons sur 45 Millions et je ne révoque aucun contrat avant deux ans révolus, c'est plus raisonnable, non ? L'offre était indécente, malgré sa réévaluation, elle restait 21% en deçà du prix initialement annoncé.
- Vous vous moquez de moi, grinçait Conrad en serrant les mâchoires. On avait parlé de 70 Millions, j'ai connu des requins, mais vous n'en êtes pas un Monsieur Buffete, vous êtes un serpent.
- Mon offre est plutôt généreuse, vous avez besoin de cet argent pour éponger vos dettes, vous en avez besoin pour vivre une vie à côté de laquelle vous êtes passé jusqu'à présent, étalait Wolt avec pragmatisme et un soupçon d'insolence.
- Remontez, je ne céderez rien !
- Je fais un effort... alors laissez moi en faire un second. Désignez un homme, quelqu'un de confiance, bref un employé que vous souhaitez récompenser et il sera le responsable du personnel. Je m'engage à ce qu'il soit consulté, en tout instant et qu'il soit compris dans la gouvernance de l'entreprise, pour cela, je prend le Colonel Ogaryan comme témoin. D'ailleurs, l'observation de cette condition à la vente sera faite par la Marine, ce qui en assurera l'impartialité. Conrad réfléchissait, en buvant son whisky comme s'il était dénué de l'alcool à plus de 50° dont il était constitué. Vous n'êtes pas un tendre, Monsieur Metallica. Nous passons à 50 Millions, mais je n'offre une protection juridique aux salariés que d'un an. 
- Deux mois par année d'ancienneté, cingla Conrad avec une étonnante fermeté.
- Je suis déjà las de vos pinaillages, Monsieur Metallica. Je concède trois mois de protection par année d'ancienneté mais ramène mon prix à 45 Millions. Enivré par l'alcool qui lui montait déjà à la tête, tant il avait bu imprudemment, Conrad s'emporta et voulu frapper une nouvelle fois la table du poing. Je vous arrête maintenant, le stoppa Wolt. Cognez cette table avec votre poing et les seuls berrys que vous verrez seront ceux dans les mains de vos créanciers.
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