Le Deal du moment : -43%
VTECH Mon Super Etabli interactif + 2ème ...
Voir le deal
39.99 €

Les bons comptes de la Révolution

Appartements de Victor Bahia, Saint Uréa, quelque part au beau milieu de la nuit.

- Mais enfin, vous avez vu l'heure ?!
- Je suis vraiment désolé monsieur Bahia. Mais il y a une urgence, un coup de den den pour vous !
- Quand je dors je ne suis pas disponible ! Je vous l'ai déjà dit !
- Mais monsieur Bahia. C'est le CAPITAINE RED !
- Oh. Le Capitaine Red ? Vraiment ?
- Il semblerait monsieur, il s'est montré très convaincant...
- Bon, amenez moi un café et passez le moi.  


Victor s'extraie de son lit a baldaquin pour se trainer jusqu'au fauteuil de bureau sur lequel son majordome à posé un den den a l'air méchant. Hésite un instant à appeler des gardes, fais un signe de main impérieux quand on lui amène un plateau encas et café gourmand, et attrape le combiné de l'escargophone.

- Oui ?
- Salut Victor. Ici le Capitaine Red.
- Je suis le grand argentier de Saint Uréa ! Alors ce sera monsieur Bahia !
- Ce sera Victor, j'aime bien Victor. T'as cinq minutes Victor ?
- C'est le milieu de la nuit.!
- Et alors ? T'es réveillé non ?
- C'est vous qui m'avez qui m'avez réveillé !
- Vous qui ?
- ... Cap... Capitaine Red...
- Je préfère. Bon, tu devines pas pourquoi je t'appelle ?
- Non ! Je n'ai rien a faire avec des pirates ?
- Vraiment rien ? Parce que j'ai ici avec moi quelqu'un qui a un autre avis. Baker, met un coup de pied au monsieur.



- Aie ! Père ?! Père c'est moi ! Velasquo !
- Velasquo !? Mais je te croyais mort ![b]
- Mort ?! Je ne suis pas mort ! J'ai été capturé par des pirates ! Et je...



BAFF.


- Bon, le message est clair, il est pas mort, pas encore en tout cas. Mais c'est moi qui l'ait.
- Vous êtes odieux ! Infâme !

- Et imperméable à la flatterie. Alors inutile de m'envoyer des fleurs. J'ai ton fils Victor, et toi t'as du pognon, alors il me semble qu'on a tout ce qu'il faut pour nous entendre. Le môme est en forme, intact, et pour 200 millions de Berrys je le relâche dans la garnison de marine la plus proche et il peut redevenir la bonne petite carpette respectueuse et lâche qu'il était jusqu'ici. Alors ?
- Deux cent millions !
- Un prix raisonnable, on ne lui a même pas coupé de doigt comme le veut la coutume. Alors c'est presque bradé.
- Mais qui me dit qu'il va bien ? Peut être qu'il est gravement blessé... Ou handicapé ?
- Baker. Bâillon. Velasquo, dis a ton père qu'on te traite bien.
- Je vais bien père.
- Tu vois Victor il va bien.
- Il dit qu'il va bien ! Mais vous le menacez surement !
- Si tu ne payes pas je le balance aux requins. ça c'est une menace Victor.
- Je n'ai pas deux cent millions !
- Tu sais que c'est mal de mentir Victor ? Tes faucons te coutent plus cher tous les mois...
- Je n'ai aucune garantie que si je paie vous le libérerez !
- Moi je le garanti.
- ...
- Victor ?
- Je ne paierais pas !
- Vraiment ? Et les liens du sang et tout ça ? L'honneur familial ?
- L’honneur familial c’est de ne pas céder devant la menace !
- Et la préservation de la lignée, le fils unique ce genre de choses ?
- Un vrai Bahia aurait su mourir en héros plutôt que couvrir son père de honte en survivant ! Ce n’est plus mon fils ! Je lui ai même obtenu une décoration à titre posthume !
- Père !
- Je n’entends rien !
- Père ! J’ai toujours obéi à vos ordres ! J’ai utilisé mon grade pour couvrir vos trafics !
- Et c’est bien le moins que tu pouvais faire ! Je suis ton père et tu me dois tout ! Maintenant je compte sur toi pour disparaître en silence pendant que je trouve un autre de mes bâtards pour te remplacer !
- Vous êtes horrible !
- Et tu es un faible ! Je vous laisse le tuer Capitaine Red !


CLAP.


- Sympa ton paternel Velasquo…
- Tuez moi. Qu’on en finisse… Ma vie n’a plus de sens et Je n’ai plus rien à vous dire.
- Vraiment ? Je n’en suis pas si sûr…


Dernière édition par Red le Dim 1 Déc 2024 - 10:59, édité 3 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t17349-red
  • https://www.onepiece-requiem.net/t2638-red-termine
La dernière fois que je suis passé à Citadelle, c'était pour y trouver une cité ou on respirait a peine, et seulement avec prudence, pour ne pas avoir de problèmes. Des murs gris et salis par les fumées des usines, des fenêtres aveugles, des gens vêtus de tenues de bagnards ou pas loin, uniformes, grisâtres, marchant craintivement dans rues en baissant les yeux pour ne pas éveiller l'attention, sous la surveillance de gardes armés, nombreux, présents à chaque coin de rue. Citadelle c'était la Brigade de Protection du Peuple qui pouvait vous arrêter n'importe quand sur un simple soupçon, une simple dénonciation, un simple geste déplacé ou un mot plus haut que l'autre pour vous faire disparaitre, laissant votre famille dans le doute, incapable même de savoir si vous étiez en prisons ou mort. Citadelle c'était les murs ou les seuls affiches portaient la tête de l'archityran Franklin, ou chaque statue était à l'effigie du dictateur. Citadelle c'était les carrefours munis de haut parleur diffusant en permanence la bonne parole et les discours du Tyran, le couvre feu qui enfermait chacun chez soi dés la nuit tombée, les règles qui régissaient ce qu'on pouvait manger, porter, qui interdisaient des mots, des coiffures, des comportements...

Mais les choses ont bien changées en ville.

Ce qui me frappe le plus par rapport a mes souvenirs, ce sont les couleurs... La population est multicolore, joyeuse, normale, fini les teintes monochromes des vêtements d'usine, mêmes les bleus de travail des ouvriers en train de finir leur journée sont maintenant teints et colorés. Reliquat de la seule forme d'art pratiqué par les courageux rebelles de la Tortue, les murs de la ville et des maisons sont recouverts de fresques peintes qui transforment les anciens faubourgs sinistres en kaleidoscope de couleurs vives. Des scènes de la révolution, du quotidien, des dessins naïfs ou abstraits, c'est comme si la ville toute entière était devenue un livre ouvert a tous, et ou chacun peut apporter sa participation, son histoire, ses rêves.


- Citoyen capitaine Red, bon retour à Citadelle.
- Est ce que je dois dire premier citoyen ? Ou citoyen membre du Comité de Salut Public ?
- Les deux sont correct mais je préfère le second. Être premier c'est passer devant beaucoup de gens. Mais je préférerais que vous continuiez de m'appeler Gontran.
- J'aime beaucoup ce que vous avez fait de Citadelle.
- C'est en grande partie grâce a vous. La citoyenne Natalya n'y est pas pour rien évidemment, et tout le monde met la main à la pate. Mais nous n'oublierons jamais que c'est vous qui avez terrassé le tyran et nous avez tous libérés.
- J'avais besoin de vos usines...
- Évidemment. Je n'oserais pas insinuer que vous n'avez fait ça que pour venir en aide a un peuple écrasé par la tyrannie.
- Il vaut mieux, ma réputation en prendrait un coup...
- Qu'est ce qui vous amène ici ? Vous savez que nous avons été conviés à la Réverie ?
- Ouais. Sacré panier de crabes. Je suis venu voir Natalya. J'ai... Quelque chose à lui proposer.


- Et qui te dit qu’elle veut te voir ?
- Salut Chuck. Toujours vivant ?
- Je suis indestructible.
- Je t’ai fait la frappe des cinq doigts et de la paume Chuck. Désolé de te dire ça, mais t’es un homme mort. C’est juste que tu t’en es pas encore rendu compte.
- ça fait six ans Red.
- Je reconnais que c’est plus long que d’habitude. T’es un zombi coriace.
- Ouais. Le zombi le plus coriace du monde. Je suis content de te voir Red.
- C’est plus sympa que la dernière fois hein ? Moi aussi ça me fait plaisir.

La dernière fois que j’ai vu Chuck et Natalya, ils étaient enfermés à fond de cale sur un cuirassé de la marine, en route pour la potence. Et moi je venais les sortir de la. Une autre étape de mon chemin de croix personnel. Celui que je m’impose pour essayer de… de quoi ? Me faire pardonner mes bassesses passées ? Me sentir un peu mieux quand je revois Natalya ? Pour faire ce qui me semble juste ? Ce qui m’aurait semblé juste a l’époque ?

Difficile à dire…

Difficile à dire…

Difficile…


Dernière édition par Red le Dim 1 Déc 2024 - 10:56, édité 3 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t17349-red
  • https://www.onepiece-requiem.net/t2638-red-termine
J’ai rencontré Natalya à Saint Urea. A l’époque elle venait de rassembler tous les mouvements révolutionnaires autour d’elle et préparait une grave révolution qui libérerait enfin la cité de l’oppression et de la tyrannie. Une vraie rebelle, utopiste, héroïque, magnifique, l’incarnation des idéaux de la révolution. Et moi. Moi j’étais son garde du corps, son soutien fidèle, son bras droit toujours prêt à l’épauler en cas de coup dur. Et aussi un agent du cipher pol chargé d’aider la révolution à réussir à liquider la dame de fer avant de les planter dans le dos.

Un boulot foireux parmi d’autres. Le quotidien d’un agent de terrain en somme. Un boulot que j’ai toujours assimilé à celui d égoutier. Patauger dans la pisse des puissants, déboucher des canalisations encombrées en charriant des tombereaux de merde, éliminer des déchets et des rats pour éviter que l’odeur de chiotte et les eaux usées ne viennent salir les souliers vernis et l’odorat délicat des nobles du GM…

À Saint Urea comme souvent, la situation a tourné au jus de chique. La dame de pierre avait ses propres taupes dans les rangs des revos, des taupes que j’avais loupé. La révolution allait se faire liquider sans atteindre la vieille peau, et la seule façon pour le service de retirer quelques billes de ce merdier était de vendre la révolution aux chiens de pierre.

Et je l’ai fait. Sans états d’âmes ou presque. Envoyant à la potence tous les braves révoltés avec qui j’avais longuement monté une magnifique révolution. Et Après des mois à sympathiser et a vivre avec eux au quotidien, j’ai passé des jours à regarder des types que j’appréciais monter l’un après l’autre sur l’échafaud, lever la tête, me reconnaître a côté de leur bourreau, me haïr, me mépriser, mourir.

Et à chaque fois qu’une tête tombait dans la poussière et que le bourreau la saisissait par les cheveux pour la montrer à la foule, dans un coin de ma tête je me disais.

J’étais obligé de tuer ce type là. Mais j’en ai sauvé une. Ça compte non ?

Parce que grâce à moi. Et grâce au nom de son père, Natalya avait troqué la mort contre la prison…

- Elle m’en veut encore ?
- Tu viens de tuer son père. C’était un salopard de première, mais c’était quand même son père.


Ah oui. C’est vrai qu’il y a ça…
  • https://www.onepiece-requiem.net/t17349-red
  • https://www.onepiece-requiem.net/t2638-red-termine
- Tiens, Choucas, l'oiseau noir qui hante mes cauchemars...

Choucas, le nom que je portais à l'époque de Saint Uréa, de bons et de mauvais souvenirs pour tous les deux, je n'ai toujours pas su cerner si, quand elle choisissait de m'appeler comme ça, c'était plutôt un bon ou un mauvais signe. Peut être les deux.

- Salut Natalya. Je suis content de te voir. Je ne pensais pas te trouver la..
- Ah ? Tu me pensais ou ? Sur la tombe de mon père ?
- A Saint Uréa en fait.
- Retourner a l'endroit ou tu m'as tout pris ? Pourquoi je ferais ça ?
- J'entends des bruits venant de la bas. L'AR s'agite, les murs extérieurs aussi, la révolte gronde à nouveau.
- Bien sur, rien n'a changé la bas, les puissants gagnent et n'apprennent jamais, alors l'histoire se répète encore et encore. De nouveaux jeunes idéalistes vont se dresser contre les injustices et l'oppression, et le Cipher Pol va faucher et briser une génération de plus dans une absurde boucherie..
- Ce n'est pas une fatalité. Regarde ce que tu as fait ici. Regarde ce qu'est devenu Citadelle. Un cycle ça se brise. Et tu sais comment faire non ?
- Alors c'est pour ça que tu es la ? Pour me convaincre de retourner la bas et de les aider ? C'est quoi l'idée ? Un exorcisme ? Me pousser à combattre mes vieux démons en espérant que si ça marche je te pardonne ?
- Je pense que tu as droit à une seconde chance. Et peut être que moi aussi...
- Ben voyons. Non ne dis rien, l'argument suivant c'est de me dire de le faire pour les autres, et je n'ai pas envie d'entendre ça. Chuck ne t'a rien dit hein ?
- Dit quoi ?
- Le Monde nous a demandé d'y aller bien avant toi. C'est déjà décidé. Mais ça m'amusait de te voir tenter de me convaincre, faut croire que tes efforts finissent par payer. Ou alors que le temps atténue tout, même la haine et les mauvais souvenirs...
- J'ai amené quelqu'un qui peut t’être utile.
- Quelqu'un ? Un de tes hommes ?
- Non, un marine, un officier.
- Un officier ?
- Le fils de Victor Bahia. Tu connais ?
- Je connais. La pire ordure qui ait jamais arpenté la ville haute.
- J'ai voulu lui soutirer quelques berrys mais ça n'a pas marché. Il a déclaré qu'il préférait voir son fils mort en héros que de retour contre une rançon. Inutile de dire que ça a rendu le fiston plutôt triste...
- On ne choisit pas sa famille, je suis bien placée pour le savoir.
- Il s'appelle Velasquo Bahia. C'est un bon officier, très partagé entre un code moral plutôt juste et une piété filiale qui l'a poussé a faire un certain lots de saloperies. Et il vient d’être très mal récompensé de tous ses sacrifices, il est déprimé, suicidaire, au fond du trou, et a mon avis, tout ce qu'il a besoin pour repartir c'est d'une cause juste.
- Oh... Alors tu joues encore a sauver des âmes hein ?
- Je sais que vous avez sorti des marines de prison la bas et qu'ils vous ont ralliés, diviser les soldats c'est une très bonne idée, et ce gamin que j'ai avec moi, il suffirait d'un rien pour le convaincre de faire pareil, son père a fait le plus dur, il a besoin d'un nouveau lien, d'un nouveau but, d'une conduite qui lui donne l'impression de se racheter. Il est connu des soldats locaux, il peut vous être utile.
- Peut être. Je suppose que tu veux nous le vendre ?
- J'ai eu des frais...

Sortant une affiche roulée de ma veste je la fais rouler en la dépliant sur le bureau entre nous.

Les bons comptes de la Révolution 1oo8

Natalya l'observe quelques instants mais son regard est ailleurs, bien au delà du visage de Velasquo sur l'affiche.

- Dis moi Choucas. Tu étais la quand il est mort ?
- Ton père ?
- Mon père.
- J'étais la.
- A la fin, a la toute fin, qu'est ce qu'il a dit ?
- Rien de bien pertinent, et pas un mot pour toi. Désolé. Il est mort comme il a vécu, et ce n'était pas beau à voir.


Le silence se prolonge entre nous pendant une longue minute. Kutrosinsky. Le nom de famille de Natalya a toujours été un boulet qu'elle a trainé toute sa vie. On ne choisit pas sa famille, ça non, et Natalya est enfin débarrassé de la seule qu'elle ait jamais eu. Mais quelle que soit la haine et la rancœur qu'elle a pu porter à son père, c'était quand même son pére. Et espérer un geste de sa part un jour, c'est humain...


- En fait, je sais exactement comment il est mort, je te tendais un piège Choucas. Je pensais que tu me raconterais encore un mensonge. Quelque chose pour me faire plaisir, quelque chose qui rattraperait un peu la vie de cet immonde salopard, avec quelques mots pour moi à la toute fin.

Si tu m'avais menti je t'aurais fait jeter dehors.



Un mince sourire fatigué illumine brièvement le visage de Natalya, un sourire que je n'ai pas vu depuis des années.

- Merci d’être passé Choucas. Chuck s'occupera de ton officier.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t17349-red
  • https://www.onepiece-requiem.net/t2638-red-termine