Comme toujours. Véritable trou noir à nourriture, gouffre sans fond à gras... Comme une bête sauvage, tu avais cherché à flairer ton prochain repas sans te parer d'une quelconque réussite. Piégée dans la cale d'un navire marchand, alors que tu n'avais été là à la base que pour en dévorer la viande qu'il y gardait, tu t'étais retrouvée de nouveau contrainte à subir une traversée de plusieurs jours avant d'être jetée sur l'île d'arrivée une fois ton infiltration découverte au grand jour. Tu n'étais de toute manière pas la plus douée à ce niveau. Même si tu savais te faire silencieuse pour un garder un minima de discrétion, tôt ou tard l'odeur pestilentiel qui émanait de toi avait fini par rattraper les narines des matelots. - Grr....
Tel un zombie vorace, tu te retrouvais donc à marcher en terre inconnue, le ventre creux et les habits partiellement déchirés par endroit. Sans l'ombre d'un sou, à peine capable de tenir une conversation civilisée avec quelqu'un. En bref, tu ne valais guère mieux qu'un chien laisser à l'abandon. A l'exception que tu avais des crocs plus aiguisés. Cela pouvait être utile de temps.
Tu ne passais donc plus inaperçu, et tu étais à deux doigts de dévorer le premier passant du coin. La chair humaine n'était pas un met d'excellence mais fatalement à tes yeux, c'était là de la viande. Et par extension la viande était de la nourriture. Le lien était facile à faire pour un esprit aussi basique que le tiens. Mais tu n'eus pas le temps de te perdre davantage en chimère. Bave aux lèvres, ce fut deux types masqués qui vinrent à ta rencontre. A leur odeur, eux aussi n'étaient pas les gars les plus propres des lieux. Quoi que... Tout puait ici. Et tu t'y connaissais en puanteur.
- Qu'est-ce que vous me voulez les abrutis ?!
- Mais c'est qu'elle mord la donzelle ! Allez viens Rurick, je suis sur qu'elle peut servir.
Mauvais choix de mot de tout évidence. Lorsque l'autre vint à te pointer son flingue vers toi tout en demandant de les suivre sans faire d'histoire, tu n'eus que pour réflexe de planter tes dents dans son poignet avant d'en arracher un sacré bout ! Le sourire recouvert de sang, littéralement, tu pouvais entendre le cri un peu effrayé des passants non loin de vous alors que l'autre chercha à te tirer dessus surpris par la tournure des évènements.
Trop tard. Tu te jetais déjà sur sa pomme prêt à lui arracher la jugulaire comme t'avait apprit tes parents singes ! Tu étais peut-être une illettrée, inculte, et une diminuée, tu connaissais bien tes bases !
Depuis son retour de Corporation Enterprise, Jaina avait décidé de ranger, de mettre au placard ses armes afin de profiter de sa famille. Trop longtemps la Louve Blanche s’était focalisée dans la chasse afin de se nourrir et de devenir plus forte pour protéger sa meute. Durant son bannissement en 1617, soit treize ans plus tôt, la cow-girl faisait parler la poudre de ses pétards en souhaitant devenir une chose presque impossible à atteindre, être la Reine des tireurs, la meilleure gunslinger au monde. Au cours de ses aventures, elle marcha sur des cadavres, tissa des liens, retrouva sa fille, en adopta une autre, trouva le véritable amour et le détruit quelques mois plus tard. Mais elle n’arriva pas à atteindre son rêve stupide d’enfance.
Aujourd'hui, la Dame Blanche surnommée ainsi par la plupart de ses subordonnées, ne se comportait pas comme la louve assoiffée de sang qui commandait les anciennes Ravengeuses. Rosenberg s’aventurait en ville sans arme, sans munition, agissant en simple citoyenne inoffensive. Ses mains furent chargées chacune d’un sac détenant d’innombrables aliments destinés à être cuisinés dans la journée. Poulet, haricots, tomates, œufs, pommes de terre et d’autres comestibles qui rempliront l’estomac de sa famille.
Si les plus curieux s’attardèrent sur cette dame jouant le rôle d’une chapeauté banale, ils pourraient se rendre compte que chaque affiche de recherche de Jaina Rosenberg étaient arrachées sur sa route. Cela permettait à la Louve Blanche déguisée en Mère-grand de réduire la menace de chasseur souhaitant obtenir sa rançon. Car oui, depuis son retour dans son pays, des rumeurs circuleraient que le Baroque Works aurait envoyé ses clébards contre cette pirate albinos frôlant bientôt le rang de Supernova...
S’apprêtant à rentrer, à savourer l’amour de ses enfants, de rêvasser de ses petits louveteaux manger de sa cuisine, des cris de Chapeautés détournèrent l’attention de Rosenberg. Curieuse -un comportant maladif voire dangereux- la cow-girl entendit des civils hurler qu’un meurtre venait d’être commis. La mort n’était pas un plat rare sur Hat Island, à l’exception de Fortifio, la ville la plus pacifiste de l’Ouest Hat.
Il s’agissait peut-être des fameux chasseurs de prime qui devaient avoir repérés une cible à abattre. Bien qu’une proie vivante rapportait la totalité d’une prime comparée au décès. Une suggestion qui devint peut-être fausse lorsque Jaina aperçut le lieu du crime. Il s’agissait d’une boucherie, digne des Ravengeuses, hors l’albinos ne se souvint pas avoir engagé la cornue au loin.
Voulant rebrousser chemin, retourner à ses occupations premières, la Louve Blanche allait se remettre en route avant d’apercevoir sur le poignet d’un des deux agresseurs un tatouage appartenant aux Manslouches. Ses scélérats osaient fouler le sol de cette ville ?!
Non désireuse de s’attirer les foudres du Juge John Northwood, Jaina préféra ne pas utiliser ses pétards et de toutes manières elle ne les avait pas. Confiant son panier à une passante et lui dictant de l’attendre, Rosenberg se précipita dans ce conflit pour y mettre un terme rapidement. Elle courut, esquiva une mamie porteuse d’un chapeau de paille qui traînait la patte, poussa un chapeauté désireux de voler le portefeuille de son prochain pour l’empêcher de commettre ce délit et glissa sur le sable pour s’interposer entre la cornue et le bandit. Elle pivota sur elle-même, leva sa jambe avec grâce et élégance afin de cogner violemment son pied contre la tête de celui qui aurait pu mourir face à la dévoreuse. Le gaillard mangea le sol, avec au passage des grains de sable se mélangeant dans le sang de sa bouche. Jaina n’y avait pas été de main morte, arrachant une molaire à son premier adversaire de la journée.
« Couché ! » gronda la Louve à celui qu’elle venait de frapper, prête à remettre une couche au scélérat sur le sol, voire également à la cornue si elle souhaitait la mordre. « Miss, c’est pas le bon endroit pour ce genre de choses. Surtout dans cette ville pacifiste. Vous êtes qui et vous venez d’où ? » Pendant qu’elle attendait des réponses à ses questions, Jaina récupéra son panier remplit de nourriture. Elle allait être en retard…pour sa cuisine…
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Posté Jeu 16 Jan 2025 - 0:20 par Mozart
Abattre les chapeaux
Feat
Jaina
Une autre emmerdeuse...
Tu grinçais des dents, laissant tes canines se dévoiler au grand jour. Tu aurais pu les gérer toute seules ces chiens ! Alors pourquoi elle était intervenue la grande perche ? Elle se donnait des airs, et tu détestais cela. D'accord, elle semblait être balèze. Du genre à pouvoir casser la gueule de ces minables sans même devoir sourciller. Mais toi, tu n'avais pas d'instinct de survie. Enfin tu en avais un. Mais celui-ci se résumait bien souvent à te faire prendre une déculotté encore et encore jusqu'à que tu finisses par abandonner. C'était comme ça qu'on apprenait dans ta famille. Et ton cerveau n'était guère si éloigné de ceux de ces primates.
- J'avais pas besoin de ton aide grande perche ! J'aurais pu les défoncer moi-même !
En disant cela tu bombais le torse, cognant celui-ci avec ton poing droit comme pour montrer un semblant de force. Chez les singes, il fallait être fier, bien plus que les autres. En faisant cela on indiquait une domination absolue sur son territoire. Et même si le monde, le vrai, celui au delà de ton île, ne marchait pas vraiment de cette manière, on ne changeait pas d'aussi bonnes habitudes. - J'ai la dalle ! Je les aurais dépouillé ! Ou j'aurais bouffé leurs oreilles !
De la viande c'était de la viande ! Et ton organisme en avait cruellement besoin après tout les sévices que tu lui avais fait. Entre les voyages en haute-mer interminable, et les coups reçus à cause de ton attitude en marge d'une quelconque forme de bienséance, tu n'étais guère en mesure d'avoir des goûts de luxe. Puis ne disait-on pas que manger un animal permettait de s'imprégner de sa force ? Après tout, les humains n'étaient que des grands porcs sur deux jambes non ? Pas toi évidemment. Mais les autres, tu avais du mal à les différencier. - Toi ! Tu m'as privé de ma chasse ! En échange tu dois me donner de la nourriture ! Beaucoup ! Genre comme ça !
Vulgairement, tu essayais de mimer avec tes mains et tes bras la quantité de nourriture désirée. Qu'importe ce que c'était, tant que ça se bouffait et que ca avait pas un goût de dégueulis ! Et puis elle n'avait pas le choix. Selon la loi de la jungle, il était interdit de piquer la proie d'un autre. C'était comme ça. On ne changeait pas la loi non ? Même si de ton coté tu ne respectais aucune loi humaine. Elles étaient pour la plupart trop restrictives. Non mais sérieusement, depuis quand on ne pouvait plus tabasser son prochain pour lui piquer son goûté ?! - J'attend ré-pa-ra-tion !
Beaucoup l'auraient simplement remercié. Beaucoup se seraient contentés de simplement hocher la tête et de ne pas faire plus de grabuge. Mais pas toi. Car toi tu étais mieux déjà, et car toi tu avais la dalle ! Deux points qui changeaient totalement la donne.
Une jeune femme qui se comportait comme une singe détenant un appétit surdéveloppé, voilà cette nouvelle rencontre en face des iris carmins de Jaina Rosenberg. La cornue n’était pas très dangereuse, ou alors elle cachait bien son jeu. En revanche, l’albinos préférait ne pas tendre sa main pour éviter de la perdre face à cette dévoreuse d’humain…
Le mensonge ne tournait pas autour de cet individu, ses mots furent accompagnés de vérités et ces remarques arrachèrent presque un sourire à la gunslinger. L’idée de lui proposer à manger était tentant, elle souhaitait en apprendre un peu plus de cette personne qui ne portait pas de chapeau, un redoutable crime à Hat Island. Alors, pour éviter un nouveau drame, la Louve Blanche se permit de récupérer le Stetson du Manslouche qu’elle avait assommé afin de le placer sur le crâne de la cornue. Ce fut juste après, que des adjoints du Juge Northwood rejoignirent les deux femmes. Ils arrivèrent trop tard pour faire disparaître le conflit.
« Ce sont deux hommes de la confrérie des Manslouches, ils ont agressé mon… » Elle se massa le menton, orienta son attention sur l’affamée et sourit malicieusement. « …amie. Puis-je compter sur vous pour mettre aux arrêts ces deux scélérats ?! »
« Madame, nous devons tout de même interroger la victime. » rétorqua l’un des deux hommes de la loi. Sûrement un petit nouveau au vu de son étoile sur sa poitrine qui était impeccable, sans griffure d’ongle à force d’enlever et de remettre l’insigne sur une veste. De plus, sa voix cachait un ton peu assuré.
« Je crains devoir refuser votre exigence, adjoint… » Elle se rapprocha pour tendre son oreille, désireuse de connaître l’identité du jeune homme. Chose qu’il communiqua immédiatement. « …Miles Barton. J’ai promis à mon amie de lui offrir le meilleur des repas. Croyez moi adjoint Barton, l’estomac d’un cornu doit être rassasié en vitesse, sinon l’affamée risquerait de vous dévorer. Croyez mon expérience pour avoir nourri une charmante cornue un peu trop amoureuse de substances illégales. Bonne journée messieurs. »
Sans prendre le temps d’écouter la réponse du représentant de la loi, elle inclina respectueusement son sombre chapeau -son préféré à vrai dire- et indiqua à l’inconnue par un geste de son visage de la suivre.
« J’accepte de répondre à ton caprice, mais en échange tu dois me promettre de ne commettre aucun mal à qui que ce soit, du moins en ma présence. » avertit la mère de deux adorables filles. Pour satisfaire légèrement l’appétit de la cornue, Jaina lui lança une pomme d’un rouge rivalisant avec la couleur des yeux de l’albinos. « Je m’appelle, Jaina Rosenberg. Je t’emmène chez moi, je dois faire à manger à ma famille. Inutile de te préciser que si tu mords un membre de ma meute…tu n’auras plus l’occasion de dévorer quoi que ce soit. Avons-nous un accord ? »
Marchant en avant, traçant le chemin comme une louve Alpha à sa destination, elle remarqua que sa manière de vouvoyer les gens commençait à faiblir. Depuis combien de temps l’albinos souhaitait garder un langage propre et non sale ? Peut-être depuis ses aventures en tant que Ravengeuses. Une histoire dont Jaina avait tourné la page. Un véritable fiasco ce chapitre, surtout à cause de son incompétence.
Arrivant à son logement, ou plutôt celui de sa mère Daisy, qui était partie quelques jours chez sa grande sœur Annie, la Dame Blanche ouvrit l’accès à l’habitation pour laisser entrer son invitée. Fermant la porte derrière elle, la cow-girl déposa le panier de nourriture dans la cuisine.
« Fais comme chez toi, mais évite de casser quoi que ce soit ou de faire peur à mes enfants. » gronda celle qui devait réparer son intervention pour avoir privé la chasse de la demoiselle. « Wanda ! Nous avons une invitée, une cornue. »
Le plafond se mit à grincer, des bruits de pas à l’étage, sûrement celle du louveteau de la Louve Blanche. Une adolescente descendit les escaliers en colimaçon et leva sa main en guise de salutation à l’invitée.
« Wanda…enchantée. Tu es une nouvelle recrue de la Rose Noire ? » questionna l’intéressée qui se rendit compte que la demoiselle avait peut-être son âge, voire un peu plus en inspectant sa bouille.
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