La fin de la route !

    ~On the End of The Road~

    Cela faisait bien deux belles années qu’il n’était pas venu en cet endroit du globe. Il n’avait pas vraiment gardé un bon souvenir de son dernier voyage en Shell Town ; cette ville contrôlé par la Mouette, toujours empreinte d’une chaleureusement atmosphère maritime ; mais il avait apprit beaucoup sur lui-même quand il y séjourna. Edward avait maintenant mûri en deux belles années de vogue en East Blue et il ne lui restait plus qu’une seule chose à accomplir avant de traverser Calm Belt : devenir un chasseur sans faille. Au terme de ses aventures, il s’était retrouvé confronter à ses faiblesses, avaient appris à connaître ses forces. Seavers comprit qu’il avait l’avantage en tant que tireur, que sa vue exceptionnelle représentait son principal atout et que donc, le combat à distance était son favori. Mais, qu’advenait-il de lui quand l’ennemi s’approchait de trop près. Qu’était-il quand les balles manquaient ? Sans son flingue, sans son arme de poing, Edward avait l’impression d’être un faible. Sa frustration était grande ; il s’était rappelé de la discussion qu’il eut autrefois avec Shogun* qu’il lui dit qu’un utilisateur de fruit du démon était faible, car c’est un faux combattant qui, sans ses pouvoirs démoniaques, ne sait pas se battre. En d’autre terme, le tueur de pirate semblait être un maudit dépourvu de sa force surnaturel : sauf que sa force à lui était un stupide flingue. Il lui fallait un second atout, une sorte de force physique et une dextérité au corps à corps semblable à ceux des bretteurs. Nombres de légende parlent de grand sabreur, des combattants honorables, légendaires qui furent à leur époque de véritable démon. Et un homme sur la mer de l’est était tout indiqué pour que Ed’ devienne ce genre d’individu. Ainsi, possédé par l’idée de trouver son maître, il gagna le port de pêche de la ville de Shell.

    - Holà voyageur ! Ta tête m’ait familière !

    Edward venait à peine de débarquer. Il avait rejoins l’île grâce à l’aide d’un groupe de pêcheur qu’il eut croisé bien au large, au bord de sa barque.

    - C’est possible que vous me connaissiez, ce n’est pas la première fois que je viens. Il lui serra la main.

    - Maintenant que tu es plus près…tu es ce type qui s’est fait tabasser au bar de la cinquième rue !

    - …cet évènement n’a-t-il pas était oublié ?

    - Tu sais, la ville est toujours calme, avec tous ces marines, du coup, la moindre bagarre nous reste en mémoire.

    Edward en rigola. Il s’était en effet prit une rouste ce jour là. Ils passèrent vite ce moment du passé et continuèrent à marcher le long du ponton ensemble. Le pêcheur se nommait « Bobby », il surnom affirma t-il. C’était un homme fort corpulent qui rappelait beaucoup à Edward son ami Ten le cuistot*. Sauf que Bob’ était vêtu d’une salopette et d’un bonnet bleu digne des gens de son métier. Un gaillard sympathique en soi, a la voix portante et très pesante. On l’écoutait sans pouvoir lui couper la parole. Arrivés sur la place du port, ils commencèrent à parler de l’importante garnison de marine qui s’était installé ici et de son impact sur l’île. Le gouvernement avait en effet dépêché d’impressionnante section militaire pour défendre le chantier naval contre toute attaque.

    - Que construise t-il ? demanda le chasseur à son interlocuteur.

    - Un navire de guerre surpuissant. J’ai pas trop compris, je crois qu’il s’appelle le Léviathan, leur bateau.

    - Je vois…

    Il resta en silence, regardant l’agitation autour du chantier. En effet, involontairement, les deux individus avaient pris sa direction. C’était assez dément. Il y avait un nombre de marine incroyable, s’en était presque stressant. Ca grouillait de partout. Ils étaient tel des fourmis autour de la Reine. En voyant de cela, Seavers eut presque envie de remercier le Ciel de ne pas avoir fini marine.

    - Dis moi Bob’.

    - Ouaip ?

    - C’est bien le colonel Colonel Alheïri S. Fenyang qui dirige les opérations ici ?

    - Bien sûr ! C’est marqué dans tous les journaux ! C’est la fierté de l’île, et même d’East Blue !

    - Il faut que je le rencontre.

    Silence…

    - Je crains que ce soit assez compliqué de le voir en ces temps. Il doit être occupé, avec ce chantier naval…

    - Ok. Je vais quand même tenter ma chance. Je te laisse l’ami, bonjour à ta famille !

    - haha ! Ma famille, c’est le poiscaille !

    Ils se serrèrent la main et partirent chacun de leur coter. Maintenant, Ed’ devait trouver un moyen de rencontrer ce Fenyang. Il ne pouvait s’éterniser trop longtemps à la recherche de l’homme et décida dès l’instant d’aller voir un officiel. Et c’est au chantier qu’il allait en trouver un. Il s’approcha des quelques remparts fortuites et se fit arrêter par une de ces canailles en uniforme. Edward en savait long sur les grades et l’homme devait être un caporal. Il était fier, le genre qui porte son fusil bien haut et qui laisse passer personne.

    - Houlà citoyen ! L’accès au chantier est interdit au civil.

    - En fait, je ne veux pas entrer, juste un renseignement.

    - Dites toujours.

    - Je voudrais voir le colonel Fenyang.

    -…hahaha ! Vous n’êtes pas le seul ! Moi aussi je veux le voir ! Et tous les habitants de cette île !

    - Je vois…

    Edward s’en alla doucement, tournant dos au soldat. Il resta pensif, tête vers le sol. Puis, il s’arrêta soudainement, soupira et se retourna vers l’officier qui le dévisagea, l’air de dire « Il veut quoi encore ? » Et Edward répondit admirablement bien à son interrogation. Même avec un peu trop de franchise ; Et de violence. Un poing dans le pif, oui. Il fit preuve de violence gratuite, le chasseur. Et sur un marine en plus. Le caporal s’étala au sol, il ne résista pas à la force du tueur de pirate. Son acte ne passa pas inaperçu et ce ne sont pas moins de trois collègues qui vinrent vers la scène. Ils crièrent sur notre héros et un des soldats essaya de prendre par la manche de son kimono Seavers. Il fut accueillit lui aussi par le poing aujourd’hui survolté de notre protagoniste. Dans l’impulsion, il dégomma généreusement les deux autres ; il avait à ses pieds donc, quatre corps assommé. Et il comptait bien continuer. Sauf que là, ça devenait trop. Une dizaine de soldat pointèrent leur fusil sur le brigand, et cela plus par force de dissuasion qu’autre chose.

    - Bouge plus le malade, ou on tire !

    Edward fit un pas. Puis deux, puis trois ; de petit pas. Il était encore à au moins 4 mètres des soldats. Ils n’osaient guère tirer. En un an et demie personne n’avait provoqué la discorde en Shell Town. Tous auraient crû que le nombre suffisait à dissuader n’importe quel hors-la-loi. Aucun de ces officiers ne pensait devoir tirer un jour sur un être humain. Ils le firent, et cela devant quelques civils qui s’étaient un peu regrouper autour de la bagarre. Dix balles fusèrent vers le chasseur. Certaines des balles avaient un peu de retard par rapport à d’autres qui furent tirés en avance. Edward avait l’expérience, nombre de fois il se retrouva devant une nuée de balle. Ce n’était pas la première fois qu’il était la cible de tireur. Mais ces gus, malgré leur formation, n’était pas très bon. Edward n’aurait aucun mal à passer…Entre-Les-Balles…Il fonça droit vers les munitions et passa sous deux, puis fit un rapide demi-tour droite pour en esquiver une autre. Il se détourna de l’axe de tir des autres et ne se prit qu’une méchante égratignure à l’épaule dût à une balle croisé. Il continua sa course imprévisible vers le ploton de tireur et fonça au hasard sur l’un d’entre eux. Il brisa la ligne d’escadron en se servant de sa course pour dégommer de son genou la tête d’un de ces marines. Une casquette avec la mouette vola au ciel, sous les yeux de neufs autres gaillards surpris. Edward continua ensuite sa course quand il retomba de son saut, puis entra rapidement dans le chantier où les cachettes étaient légions. La pagaille était au rendez-vous et les jeunes gars qu’il laissa derrière lui le coursèrent, motivé à ne pas faillir à la mission. Edward n’aimait pas vraiment se qu’il était en train de faire. En effet, de nombreuses personnes maintenant croyaient qu’il était une brute, un forban. Il espérait vraiment que son plan marche et qu’aucune prime ne lui serait mise. Au pire des cas, il avait décidé à l’avance de se rendre.

    La course continua. Le chasseur en parka continuait de se cacher dans le chantier, sautant au dessus des matériaux et passant près des travailleurs. Il analysa un peu les alentours et comprit qu’il n’était pas vraiment dans le chantier principal. Il ne voyait aucune construction navale. Le Léviathan n’était pas présent et cette zone où il était se trouvait être un dépôt de bois. Bien entendu, Ed’ ne se douta pour le moins du monde qu’il s’agissait du célèbre bois d’Adam. Et ce détail, qu’il lui été inconnu, faisait qu’il était vu comme un véritable danger. Plus qu’un minable agresseur, il était l’étranger dans les stocks d’Adam !

    Soudain, Seavers s’heurta à quelques choses de rude. Peut être un bois mal rangé, ou un outil déposé là par un travailleur irresponsable. En tout cas, cette chose frappa en pleine accélération le visage du chasseur qui, sur le coup, vit ses chambre partir sans lui en avant tandis que lui tombait violement en arrière. Visage tourné maintenant vers le ciel, il vit une silhouette. L’homme était costaud, baraqué et quelques peu vieux, du genre….la quarantaine. Ed’ regarda ses badges. Un lieutenant-colonel…

    - Et merde…

    Et oui, ce n’était pas le bon officier. Toute cette pagaille pour rameuter le mauvais gars. Edward n’avait pas de chance aujourd’hui. Et le lieutenant-colonel paraissait bigrement sérieux. Il ramassa comme une poubelle notre homme, par le col de son kimono, et l’envoya valser plus loin, l’approchant d’ailleurs de la sortie. Le type était fort. Pouvoirs soulever le tueur de pirate comme cela, d’une main, et le jeter deux mètres plus loin…Ed’ ne voulait pas sortir ses armes. Déjà avait-il tabassé des soldats, alors menacé d’une arme à feu un haut gradé…trop risqué. Et le combat au corps à corps, même pas la peine d’y penser. Ce lieutenant colonel était une brute…le sentiment de frustration refaisait surface. Si seulement il savait se battre autrement !

    - Qu’est ce qui te prend jeunot, à tabasser mes hommes et à foutre la pagaille sur le chantier ?

    Ed’ se releva et essuya la poussière sur son vêtement. Il se frotta aussi le visage avec le plat de la main. Du sang. Encore ce foutue nez.

    -…en fait, j’aimerais voir votre colonel, Fenyang.




* Pour ces personnages, voir fiche technique.
      • Dis… Tu reviendras très prochainement ?

      Une voix douce et mielleuse captiva mon attention alors que je me rhabillais tranquillement. Après avoir enfilé mes sous-vêtements, je me retournais vers la propriétaire de ladite voix que je regardais avec un gros sourire aux lèvres qui en disait long. Si j’allais revenir ? Ce soir même, très certainement. Sa maison était peut être assez éloignée de la base, mais le déplacement y valait la peine vu ce qu’elle m’avait fait toute la nuit. J’étais loin d’avoir chômé, moi. J’étais même un peu fatigué mais avec le dossier du Léviathan, je ne pouvais décemment me permettre un repos trop long. Ce pourquoi il me fallait vite retourner sur le terrain, histoire de jouer un peu le rôle de superviseur ; quand bien même la construction n’était plus sous ma responsabilité, mais plutôt sous celle de la division scientifique. Alors que j’attrapais le cintre où était accroché mon pantalon, la jeune propriétaire des lieux, vint me tenir la taille en posant sa tête contre mon dos. J’eus été obligé d’arrêter mon geste pour me retourner vers elle et la prendre dans mes bras vigoureux. Elle avait un beau minois, des yeux bleue, des traits assez fins et une chevelure d’un blond clair. Nonobstant, Christiane aussi callipyge fut-elle, déplorait l’absence d’une poitrine plus proéminente. L’absence de cet atout indéniable que je ne négligeais jamais ne me déplaisait pourtant pas. Et c’était une première, gros fétichiste de poitrine que je suis habituellement. Je lui rendais son sourire et promenait mes mains sur sa belle croupe qui faisait sa fierté. J’crois bien que je l’aurais marié si je n’avais toujours pas réussi à faire correctement le deuil de feue Aisling, ma première femme. A cette pensée, je soupirai un peu en regardant ailleurs. Christiane qui décela dans mon regard, une mélancolie assez alarmante s’évertua à m’embrasser langoureusement pour me faire oublier tous les soucis qui venaient à me tarauder… Et il faut avouer qu’elle le réussissait merveilleusement bien…

      • Restes avec moi…

      Sa voix et son étreinte chaleureuse faillirent me faire chanceler. La petite maligne. Elle me connaissait tellement bien qu’elle savait comment me retenir ici. Pour peu, elle allait réussir. Mais auprès de cette cité, j’avais des responsabilités énormes. Des responsabilités qui passaient malheureusement avant mon propre plaisir. Je la regardai en caressant toujours sa chevelure. Elle finit, résignée par poser ses petits poings sur mon torse avant de me sourire tendrement. Pris d’un violent rougissement, je détournais mes yeux une fois encore. Ma compagne finit par pouffer de rire avant de repartir poser son gros derrière sur le lit et ce, avec grâce et toute l’élégance d’une princesse. J’grattais ma chevelure, les joues toujours rouges et commençais à enfiler mes vêtements. Ce n’est que lorsque je finis par porter ma chemise blanche qu’elle revint me mettre les boutons et m’arranger les cols. J’en avais de la chance moi. Parmi les très nombreuses maitresses que j’avais dans cette ville, c’était certainement cette femme qui était en tête du classement, encore s’il en eut un. Douce, simple, belle, bonne au pieu et totalement indépendante, c’était tout à fait le style de femme que j’appréciais énormément. D’autant plus qu’elle finissait de m’impressionner en refusant toujours catégoriquement les sommes de berrys que je lui avançais, prétextant qu’elle gagnait assez bien sa vie comme ça pour recevoir l’aide d’un homme. M’aimait-elle ? Un mystère assez grand pour moi, bien qu’en apparence, Christiane ne se lassait pas de me le dire à chaque fois qu’elle en avait l’occasion. Avais-je ce besoin de l’entendre ? Un peu ouais… Même les pervers n’étaient pas insensibles au mot d’amour vous savez… Bien qu’elle sache pertinemment que j’avais plusieurs préférences un peu partout dans la ville, cette femme était toujours là pour me soutenir. Et rien qu’à cause de ce fait, je redoutais grandement une affectation autre part, elle qui me répétait parfois qu’elle ne ferait sa vie, nulle part ailleurs que dans cette ville. Mais on était encore loin de tout ça…

      • Si tu viens ce soir, je te concocterais une spécialité d’Arabasta. Rien que pour toi.

      • J’essaierai…

      • Tu as intérêt… Et maintenant file, avant que je ne ferme toutes les portes pour t’empêcher… de t’en aller…

      Tout en passant ses mains autour de mon cou, Christiane me gratifia d’un dernier baiser savoureux avant de me pousser hors de sa chambre. Je lui souriais en prenant mon meitou et ma veste de marine à la volée avant de sortir de la pièce et de dévaler des escaliers qui menaient à un couloir donnant au grand salon dont elle disposait. Je le traversai rapidement et atteignait la porte principale que j’ouvrais tranquillement. Une forte lumière m’éblouit et m’obligea à me servir de mon avant-bras gauche comme protection notable. Le soleil était déjà très haut dans le ciel dis donc… Mais… Quelle heure était-il donc ? Je ne le savais pas et je voulus consulter ma montre du coup. Bémol… Je l’avais oublié là haut. Mais comme ma maitresse était semblable à un ange, elle passa sa tête par la fenêtre et m’appela doucement avant de me la jeter adroitement. Je rattrapai mon bien, lui fit un bisou imaginaire auquel elle répondit en clignant de l’œil et hop… J’étais parti. J’allais d’abord faire un détour au port avant de retourner m’occuper de la paperasse à la base. Mais il me fallait aussi vérifier les stocks de bois d’Adam que nous avions jusqu’à présent. Il était nécessaire que le gouvernement nous en fournisse. J’savais pas dans quel marché noir ils dénichaient ce bien, mais force est d’avouer qu’ils étaient habiles. Avec tous les agents gouvernementaux sans compter ceux du Cipher Pol, le résultat ne m’étonnait pas tellement. C’est dire que même le gouvernement avait le monopole d’un grand nombre de chose. Et c’était de bon augure pour la restauration du navire. Cependant, le nom du navire me laissa perplexe… Il était dit selon les écrits saints que le Léviathan était un monstre marin, une abomination… Le choix de ce nom ne convenait pas tellement à un engin qui devait contribuer à l’éradication de la piraterie, m’enfin, je gardais l’impression pour moi-même. Qui avait le temps d’écouter de telles sornettes venant d’un petit colonel ?

      Soudain, j’entendis des coups de feu depuis le port, ce qui m’inquiéta légèrement. Était-ce l’arrivée de pirates ou groupes révolutionnaires ?! Encore un point d’interrogation. Pour en voir le cœur net, je commençais à dévaler les rues en direction dudit port, là où les échauffourées se déroulaient. Je bousculai au passage plusieurs personnes sur mon chemin, non sans pour autant m’excuser prestement tout en continuant mon chemin. Lorsque j’arrivai près des docks qui abritaient provisoirement le bois d’Adam, je vis plusieurs corps meurtris. Que se passait-il au juste ?! Sans trop m’occuper des civils qui regardaient impuissamment les marines touchés, je m’approchai rapidement d’un des mes caporaux avant de lui demander ce qui se passait. Tout en se tenant le nez, il m’expliqua qu’un forcené me cherchait et qu’il avait forcé le passage dans les entrepôts pour me retrouver. Soupirant, je me relevais et ordonnait à quelques civils d’aider ces marines à se relever, tout juste avant de m’engouffrer moi à l’intérieur des entrepôts. J’vis alors un groupe de marine au loin que je fis vite d’approcher, avant d’entendre une voix faiblarde dire qu’elle me cherchait. Un d’mes hommes en me voyant, se mit au-garde à vous, avant d’écarter brutalement les autres pour me laisser le passage. Une fois cela fait, j’eus alors la possibilité de voir un jeune homme avachi par terre, devant un lieutenant-colonel Lewis II très en colère. Il fulminait même. Au moment où il voulut enfoncer un coup de poing dans l’bide du jeune, j’intervins en tapant des mains, un peu comme si j’applaudissais : « Ça suffit Lewis ! » Celui-ci se redressa vite fait avant de se mettre au garde-à-vous en balbutiant des mots incompréhensibles que j’interprétai comme une plainte. Je contournais le corps du jeune homme au sol, avant de poser ma main sur l’épaule de Lewis II. S’il était une armoire à glace, je l’étais tout autant puisque je surplombais tout le monde de mes 222 centimètres. Lorsqu’il se résigna à lâcher l’affaire, je me tournais vers l’inconnu…

      • Même si j’ai pour habitude d’être laxiste et très compréhensif même envers les pirates, je déteste par-dessus tout qu’on s’en prenne à mes hommes, lui disais-je d’un ton ferme le visage fermé… Mais bizarrement, mon petit doigt m’dit que tu es loin d’être une menace… De toute façon, même si tu étais une petite frappe, certainement que l’un de mes matelots t’aurais reconnu…

      Lui avais-je finalement déclaré tout en souriant chaleureusement, le faciès désormais doux. J’avais toujours de bonnes intuitions et encore une fois, je m’y fiais. Je ne fis pas tellement attention à ses armes parce que malgré ma posture, j’pouvais facilement lui trancher les deux mains et ce, d’une facilité assez déconcertante. Je ne fis pas non plus attention aux réactions affolées de mes hommes qui avaient plutôt envie de le tabasser et ci possible de l’enfermer pendant un bon moment. Seul mon lieutenant-colonel semblait avoir compris l’affaire et redevint assez calme. J’finis par me pencher vers l’fouteur de merde, avant de le soulever tranquillement par les cols. N’était-ce pas mieux ainsi pour adresser la parole à un officier de la marine ? Très certainement. Et puis je fouillais dans mes poches avant de placer un mouchoir dans ses mains. Comme je l’ai dit plus tôt, il fallait qu’il soit un minimum présentable pour m’adresser la parole vu ce qu’il venait de faire. « Essuies toi au moins l’visage… Tu es plein d’poussières ». Je finis par me retourner vers les quelques hommes arrêtés derrière nous avant de leur ordonner que je gérais la situation et qu’ils pouvaient partir aider les autres à se remettre de cette attaque surprise. Lorsqu’ils rompirent les rangs, je me retournai vers le lieutenant-colonel et lui fit un signe de tête qui lui confirmait qu’il pouvait rester près de moi. Vu que j’avais stoppé son envie de bastonnade, j’pouvais bien lui accorder sa présence à mes côtés. Et puis au moins, j’avais un garde du corps si jamais le jeune inconnu voulait faire une vilaine bêtise, comme par exemple, m’assassiner, les trucs dans le genre… Je grattais ma chevelure ébouriffée par ma précédente course folle, avant d’aller prendre place sur des planches de bois, tout juste en face de celui qui m’avait si durement cherché. Comme quoi, son effort n’a pas été vain. Je posais mon meitou contre le bois et reprenait tranquillement la parole :

      • J’ai l’impression qu’on t’envoie à moi… Même si j’peux sans doute me tromper… Enfin bref… Daignes décliner ton identité et donne moi les raisons qui t’ont poussés à venir m’voir au point de frapper mes hommes…

        Il était arrivé au bon moment. Alors que le mastodonte s’apprêtait à matraquer de son poing le pauvre scélérat encore couché au sol, une seconde ombre, encore plus imposante, fit son apparition. Le bonhomme était un véritable géant, une sorte de statue massive qui imposait un respect grandiose et solennelle à l’ensemble des hommes présents. Les soldats qui s’étaient regroupés dans le chantier pour lyncher le voyou avait calmé leur ardeur en présence du type. De même, le lieutenant colonel, pourtant très énervé par les diverses agressions commise par Edward, s’était tout simplement calmé, retenant avec difficulté ses mains volumineuses. Le chasseur de prime, encore au sol, ne pouvait qu’admirer la carrure du colonel Fenyang. Il ne pouvait douter, c’était bien l’homme qu’il recherchait. Sa présence a elle seul avait apaisé les esprits. Le visage des civils étaient marqués par un sourire d’épanouissement et les travailleurs, qui s’étaient alors stoppé à cause du grabuge, repartirent au travail. Seul le célèbre Alheïri possédait la réputation et le grade pour tenir en autorité toute une garnison. Salem, appelé ainsi sans que le tueur de pirate ne connaisse ce nom, allé devoir se relever et se présenter s’il ne voulait pas finir au cachot. Mais alors qu’il s’apprêtait à faire les gestes nécessaires pour se remettre sur pied, la main musculeuse du haut gradé l’attrapa par le colbac et le mit de force sur ses deux jambes. L’homme restait docile. Il n’était pas une brute et malgré son mécontentement face aux blessés, il tint à dire à notre protagoniste qu’il ne croyait en aucun cas que l’agresseur en était vraiment un. Alors, en plus d’être un colosse, le colonel possédait de l’empathie. Edward se dit qu’il avait bien fait de foutre la pagaille ainsi. Mieux encore, le marine lui offrit un mouchoir pour se laver le visage. Celui-ci était marqué par la poussière, mais aussi par une teinte rouge dû au choc face au second mastodonte. Le bras de ce dernier fut aussi brutal qu’une barre de fer. Il s’essuya donc, puis se moucha le nez afin d’y sortir un amas de sang peu charmant. Il était presque présentable. Il ne manquait plus que son nom.

        • J’ai l’impression qu’on t’envoie à moi… Même si j’peux sans doute me tromper… Enfin bref… Daignes décliner ton identité et donne moi les raisons qui t’ont poussés à venir m’voir au point de frapper mes hommes…

        Ed’ regarda autour de lui. Tout le monde était encore sur le qui-vive et il déclencha une certaine angoisse quand sa main rentra dans la poche intérieure de son kimono. Allait-il sortir une arme ? Non. Ses deux pistolets étaient rangés plus bas dans son vêtement, au niveau de la ceinture. Et ils étaient bien visibles. C’est une carte qu’il sortit de sa pioche et qu’il présenta à Fenyang.

        - Mon nom est Edward Seavers. Et voici mon passe de chasseur de prime. Il y a mon nom ainsi que la preuve légal de mon statut. Quant aux raisons...

        Ed’ cette fois ci dégrafa son kimono, le laissant tomber à ses pieds. Il laissa ainsi a vu son torse tandis que le abs de son corps étaient toujours gardé par un pantalon bleu foncé. Le chasseur s’était dévêtu pour montrer ses hématomes et ses cicatrices. Presque aucune partie de son corps ne fut épargné par ses péripéties. Au niveau de l’épaule gauche se dessinait une cicatrice de mauvaise allure. Au dessous de celle-ci, tout près du cœur, une pauvre taillade venant d’un couteau heureusement peu meurtrier. Puis, partant du haut de son épaule droite pour ensuite descendre vers sa hanche gauche, une singulière blessure, encore rouge de sang. Elle était impressionnante, mal soigné et comme datant d’hier. La partie abdominal était elle aussi gravement touché. Des hématomes bleu salace se dessinaient ici là au niveau du ventre. Et Fenyang ne pouvait voir son dos. Celui-ci était affreusement coloré par d’autres ecchymoses. Mais aucune cicatrice ou autre marque de sabre ne venait ternir sa nuque ou son bassin. Pour finir, et ça tout le monde avait pu le voir, son visage était presque épargné, si ce n’est son nez farouchement rouge. Edward ne s’attarda pas sur la réaction des deux marines, et parla.

        - Toute ces blessures ne sont en aucun cas des marques de fierté. J’ai honte, affreusement honte de toutes ces preuves de faiblesses. Durant un an je me suis battu pour vivre, j’ai survécu à tous mes combats. Trop pauvre pour me soigné, j’ai longuement agonisé. J’ai connu trop souvent la défaite et la souffrance physique. Je ne veux plus subir de blessure stupide. Je veux combattre. Je veux détruire mes ennemies autrement que par les fusils. Colonel Alheïri S. Fenyang, si je suis ici c’est pour que vous deveniez mon maître. Et si vous refusez, alors vous serez dans l’obligation de me mettre au cachot. Car je suis déterminé à apprendre.


        Sa voix était un exemple d’humilité. Edward, en un an et demi, avait gagné en maturité. Jamais durant ses aventures il ne connu la facilité ni même le réconfort. En tant que chasseur de prime, il dût chasser sa propre viande, mériter son lit et accepter le refus de l’hospitalité. Il était un aventurier pauvre, et devait attendre sagement que ses blessures se referment. Il n’était pas encore le tueur de pirates, mais son âme souillée par son propre sang réclamait la paix. Poussé par le désir de devenir fort et de retrouver sa mère. Encouragé par son sens de la justice. Motivé par la frustration de ne pas avoir capturé un hors la loi, il demandait au colonel son enseignement. Ravalant sa fierté, le regardant droit dans les yeux en signe de royal respect, il réclamait son aide.
          Edward… Edward Seavers. Voilà comment se nommait celui qui avait qui avait botté le cul de quelques uns de mes hommes. Je tendais ma main vers lui et récupérait ses papiers avant de les regarder minutieusement. Il était bien chasseur de prime. Je caressais mon semblant de bouc en me demandant ce qu’il pouvait bien m’vouloir. C’était pas comme ci j’interdisais aux chasseurs de prime d’officier ici. Au contraire même. Même si ce n’était que pour de l’argent, ces gens contribuaient grandement à l’éradication de la piraterie. Fort de cela et depuis ma prise de fonction sur l’île, j’avais tout mis en œuvre pour qu’ils soient sur Shell-town à leur aise. Aussi fronçais-je les sourcils. Peut être avait-il eu un problème avec l’administration de ma base. M’enfin, dans tous les cas, il était toujours bon de l’entendre. Alors que je reportais mon attention vers lui, je vis qu’il avait retiré son kimono… Et les nombreuses ecchymoses qui couvraient son buste. J’écarquillai les yeux de surprises sur le coup. Était-ce ms hommes qui l’avaient passé comme à tabac ? Et comment réussissait-il à tenir sur ses deux jambes avec ces bleus sur son corps ? J’étais certes un Terminator moi aussi, mais c’était toujours aussi impressionnant de voir que certains individus lambdas avaient comme moi cette résistance hors-norme. S’il m’impressionnait réellement, il choquait assurément mon lieutenant-colonel qui ne put rester de marbre face à l’image de l’homme meurtri qu’il nous donnait. Sa bouche était grande ouverte et ses yeux écarquillés comme les miens. C’est pas pour dire, mais nous étions sur le cul quoi. A voir sa réaction, il ne s’agissait alors pas de mes hommes et heureusement. Mais qu’i est-ce qui avait bien pu le tabasser comme ça ? Un pirate ? Sans doute. Mais la réponse en elle-même ne tarda point, puisque le dénommée Edward reprit la parole en nous expliquant tout avant de finir sur une demande… assez surprenante…

          • C’est bien beau tout ça, mais le colonel ne va pas accepter cette requête, jeune homme !

          J’avais voulu parler puisque j’avais même ouvert la bouche pour ce faire, mais Lewis me prit de court puisqu’il brailla avant moi. Je tournai mes yeux vers lui avant de voir son visage redevenu ferme, comme d’habitude en fait. Je refermai la bouche en le voyant avancer vers nous d’un air autoritaire, prêt même à braver le jeune Edward. D’ailleurs, il renchérissait à propos d’une phrase qui lui était passé au travers de la gorge : « Que disais-tu déjà ? Te mettre dans les cachots ? Certainement qu’il ne le fera pas ! Il n’en aura pas besoin. Tu crois qu’il n’a que ça à faire ? D’ailleurs, si tu veux vraiment qu’on te traites comme un prisonnier, je suis ton homme. » On pouvait aisément voir la veine de colère qui palpitait nerveusement sur l’une de ses tempes, tandis que ses yeux devenaient complètement rouge. Il sembla esquisser un mouvement de dégaine vu qu’il avait lui aussi un glaive, mais il ne fit finalement rien, se contentant de toiser d’un œil rouge, le jeune chasseur de prime au corps complètement contusionné. Bien qu’il avait fait preuve d’une énorme preuve d’humilité et de respect, il n’en demeurait pas moins, en effet et à mon sens, que son avant dernière phrase avait été de trop. S’il était tombé sur bon nombre de mes collègues colonels, surement que certains l’aurait déjà enfermé pour l’effronterie dont il venait de faire preuve. Néanmoins, ce culot là m’avait vraiment touché, si bien que je souriais doucement à Edward au grand dam de mon lieutenant-colonel qui me vit et qui commençait à craindre vraiment le pire. J’étais à son gout, bien trop bon. Et il n’avait pas tort. Même si je ne pouvais m’empêcher d’apporter assistance aux nécessiteux. C’était ma nature. C’était comme ça. Et l’aide que le bon monsieur m’demandait, j’allais le lui apporter au prix d’un effort qu’il devait fournir…

          • Ta demande est vraiment louable… Néanmoins, tu comprendras qu'un colonel a des responsabilités bien plus importantes que ta demande. Si tu as suivi la voix de celle des chasseurs de primes, il fallait t'attendre à encaisser des coups. Mais je t’épargne volontiers la morale. Disais-je tranquillement, sourire toujours aux lèvres. Tout ça pour dire, que je veux bien t’aider. Je ne sais pas pourquoi tu t’adresses spécialement à moi, mais je veux bien t’aider. A une seule condition cependant, et la voici : Battre mon lieutenant colonel… Renchérissais-je tout en pointant Lewis du doigt. Si tu réussis, je veux bien t’apprendre à développer ta force. Mais il va falloir d’abord que tu me prouves que tu as un minimum dans l’ventre.

          Dur dur hein ? Et pourtant. J’étais conscient qu’avec son corps, l’homme ne pourrait faire grand-chose, d’autant plus que Lewis était assez baraqué dans son genre. Mais s’il voulait subir mon entrainement, il lui fallait me montrer que je ne perdais pas de temps en lui offrant une chance. Il avait usé des mots, il devait maintenant user de sa force pour me bluffer. En vérité, je ne cherchais pas vraiment sa victoire, ce qu’il ne pouvait pas savoir. Elle importait peu. J’voulais juste qu’il me prouve sa hargne d’vouloir apprendre et tout ça. Parce que des plaisantins dans ce bas monde, il y en avait des tonnes. Je jetais un énième regard à mon lieutenant-colonel qui approuva d'un hochement de la tête après quelques secondes de réticence. Brave homme. Il était l’un des rares qui se voulait compréhensif quand à mes choix. Il n’était pas seulement mon lieutenant mais aussi mon conseiller. J’me rappelle encore le jour où j’lui avais sauvé la vie… Une histoire bien longue et bien lointaine. D’ailleurs, l’officier se mit à craquer sinistrement les jointures de ses doigts pour impressionner le jeune chasseur de primes. Pour ma part, je ne fis que sourire tranquillement. On serait très vite fixé. Sans trop s’attarder sur des futilités, le marine empoigna Edward du bras et l’entraina un peu de force vers un espace dégagé, soit au beau milieu du chantier. Il n’y avait aucun objet aux alentours si ce n’est que du sable et rien que du sable. Pour ma part, je fouillais mes poches avant de sortir une clope que j’allumais tranquillement. Après avoir pris une merveilleuse taffe, j’me levais non sans ramasser le kimono de Seavers et me rendait vers eux. J’allais être simple spectateur ou plutôt, simple juge. Si le chasseur de prime ne m’impressionnait pas, j’allais être dans l’obligation de refuser sa demande sans qu’il n’y ait d’espoir. Ses pleurs et ses supplications n’allaient rien y faire…

          • J’garde ton kimono si tu veux, disais-je une fois arrivé près d’eux. C’est combat simple. L’premier qui réussit trois fois à mettre son adversaire au sol gagne. Le choix de l’utilisation des armes vous revient. Messieurs, c’est à vous !

        Spoiler:

            - Ta demande est vraiment louable… Néanmoins, tu comprendras qu'un colonel a des responsabilités bien plus importantes que ta demande. Si tu as suivi la voix de celle des chasseurs de primes, il fallait t'attendre à encaisser des coups. Mais je t’épargne volontiers la morale.

            Il l’interrompit vivement.

            - Mon discours n’était en aucun une plainte, colonel. Juste une justification honteuse de ma vie de faiblard.

            Et alors Fenyang choisi de le mettre au défi. Les blessures, les hématomes, eurent leur effet sur le brave homme qui eut ressentit de la pitié envers le garçon de vingt six-ans. Mais cette pitié, et en tant que combattant il le savait, ne pouvait que déplaire au tueur de pirates qu’était Edward. Et celui-ci ne demandait en aucun cas qu’on s’apitoyer sur son sort. Non, il voulait gagner le respect de son futur senseï ! Pour cela, il avait déjà fait preuve d’humilité et de courage. L’homme avait aussi démontré qu’il ne reculerait devant aucun obstacle pour satisfaire sa soif de puissance : il offrit ses plus honteuses blessures aux regards des gens afin de prouver qu’il n’était pas venu par un stupide caprice. Seavers était là en connaissance de cause et dans l’optique de réussir le but de sa vie : retrouver et défendre sa mère disparu. En soit, Ed’ était déjà un homme désespéré, car son propre but, sa raison de vivre, se basait sur l’hypothèse incertaine qu’elle était encore vivante.

            Mais les souvenirs n’avaient point de place en ces lignes aujourd’hui. C’était encore un combat que le héros allait devoir subir pour avancer. Ces différentes marques sur son torse prouvaient l’expérience qu’il avait et aussi sa volonté de ne jamais faillir. Mais certaine de ses cicatrices n’étaient pas complètement fermé. Le chasseur de prime se devait de disputer ce duel dans un état amoindri et contre un adversaire résolument plus fort. Le coup d’avant bras qu’il se prit précédemment, en pleine course, informa notre protagoniste que ce lieutenant colonel était une brute, une sorte de colosse non pas sans état d’âme mais terriblement confiant. Peut être trop même. Il fut choqué par les ecchymoses, mais pas sensibilisé. Face à l’état de son ennemi, Lewis ne pu que sourire à sa victoire futur. Et il avait bien le droit le bougre ; il faisait face à une sorte d’infirme mal-lavé et dégoulinant de crasse. Pauvre est la vie d’un chasseur de prime sans proie. Non pas qu’il manque des pirates sur les mers : mais trop sont puissants. Trop de zéro dans leur avis de recherche, trop de barbarisme et trop nombreux…les raisons étaient nombreuses et Edward, certes courageux, n’était que trop peu téméraire. Sa folie n’allait pas l’amener vers un ennemi qui le tuerait sur place. Mais plutôt vers un homme bon, tel que le fameux Salem. Celui-ci d’ailleurs annonça les règles du combat. En terrain plat, sableux et sans prise, les deux adversaires pour gagner se devaient de mettre leur opposant au sol à trois reprises. Un combat singulier, sans ses deux armes à feu…c’était un véritable défi et aussi un échec assuré ! N’était-il pas venu justement pour se perfectionner dans l’art du combat au corps à corps ? Pour s’entrainer ? Et non pour encore se faire tabasser. Encore…ça faisait deux fois que ça lui arrivait ici, à Shell Town.

            Le duel commença. Le lieutenant ne tira même pas son épée, sur que sa seul force suffirait à détruire le chasseur. Ils s’avancèrent l’un l’autre doucement. La différence de gabarit était étonnante. Les travailleurs curieux qui s’étaient rassemblés autour de ce combat de rue ne parièrent jamais sur la victoire du jeune garçon. Lewis était favori, Edward un outsider. Et le début du combat n’allait pas arranger cette image. Le colonel attrapa vivement le garçon par les épaules et le souleva ardemment en appuyant bien sur un des bleus. Seavers pâli à la douleur et se fit jeter en arrière comme un déchet. Il tomba sur le dos misérablement, sous le regard sûrement pitoyable de Fenyang. Et de une ! s’exclama le marine. Le tueur de pirate cracha au sol et retourna au combat avec la ferme intention de se prouver quelques choses. Il évita cette fois ci les grosses mains de l’officier et lui donna un coup poing dans l’abdomen. Il s’heurta à une espèce de mur de brique. L’autre ne sentit presque rien et balaya du verso de la main droite le jeune gars. Il ne tomba pas. Pas encore. Le géant décocha une gauche monumental à Edward, qui vacilla sous le choc et s’effondra seul dans le sable.

            - Et de deux. Laisse tomber l’ami, tu ne fais pas le poids.

            Le chasseur cracha derechef et se mit sur ses pieds sans lâcher de ses mains le sol sableux ; L’autre avança rapidement afin de lui décocher un coup de pied dans l’abdomen. Mais un nuage de poussière vint arrêter son action. Le saligaud ! Le misérable ! haha, le chasseur avait prit dans sa poigne une quantité suffisante de sable pour aveugler le lieutenant colonel. Celui-ci cria légèrement, ses yeux pleins de particule. Pendant qu’il se frottait les orbites afin d’en retirer la poussière, Edward se leva et balança la pointe de sa chaussure dans le genou de l’officier. Celui ci plia le même genou et le déposa ensuite à terre. Maintenant, la tête de Lewis était à porté de bras de Seavers qui prit une admirable impulsion en levant son épaule vers le ciel et préparant son poing droit. Ed’ le fit retomber violement dans la face sableuse de Lewis qui s’étala au sol, tête la première. Le bougre était pour la première fois au sol, gémissant de colère et bientôt de nouveau capable de voir. Son nez saigné un peu. Le chasseur n’y avait pas était de main morte. Le combattant se tenait a deux mètres de son ennemi maintenant et regarder le colonel Fenyang, afin de voir s’il avait accepté sa manière de faire… en tout cas les travailleurs autour du combat étaient perplexes. Certains huaient Ed’ qui n’avait pas été très fair-play. D’autre l’applaudissait, car il avait sût user du terrain à son avantage. Et ce n’était pas de la triche. Après tout, cet enfoiré d’officier ne disputait-il pas un combat contre un énergumène blessé ?

            Lewis se releva plus énervé que jamais. Il n’avait pas crû une seule seconde que le misérable gabarit qu’il avait en tant qu’adversaire aurait le pouvoir de le mettre à terre. Il s’était trompé, mais au lieu de voir cela comme une leçon, il s’en trouva emporté par un sentiment de frustration. Cette même émotion qui avait autrefois emporté le jeune chasseur. Lui même connaissait la défaite, le remord et l’humiliation. Aujourd’hui encore, Seavers la ressentait, tout en sachant la contenir. Le lieutenant colonel, lui, s’emporta et tira son épée de son fourreau. C’était une lame bien aiguisé, scintillante en ce soleil d’après midi et quelques peu menaçante entre les mains de son propriétaire. Qui ne tarda pas à s’en servir. Il vint vers Ed’ et essaya de découper un peu plus le torse du héros. Le gaillard esquiva une puis deux, puis trois taillades. Le tueur de pirate comprenait soudainement quelques choses : il était rapide et anticipait efficacement les attaques adverses. En fait, il ne devinait en aucun cas les prochaines offensives de l’officier, mais voyait dès leur exécution l’axe d’attaque et donc la trajectoire de la lame. En d’autres termes, Edward était à cet instant semblable à celui qui passe Entre-Les-Balles, sauf que cette fois ci il évitait judicieusement l’épée du colosse. Une arme d’ailleurs guidé par la colère et non par le bretteur. Chaque coup tranchait le vent et Seavers jouait de ses hanches et de ses appuies comme le fait un boxeur pour se dérober des jam de son opposant. Et quand l’autre commença à ralentir, il prit appuie sur sa dernière esquive et sauta vers l’avant tout en décochant à Lewis un uppercut bien placé. Cette attaque le fit vaciller mais il ne tombait pas. L’homme était robuste, c’était un véritable guerrier. De plus, Edward n’était pas très fort et ses attaques certes malines n’étaient que peu efficaces.

            L’affrontement perdurait. L’officier haut gradé était donc en train de reculer, titubant légèrement. Le chasseur de prime cherchait un moyen de le faire tomber. Viser les jambes peut être…Seavers en décida autrement. Il quitta l’axe d’attaque de son ennemie d’un demi tour droite et se faufila derrière lui. Le soldat reprit ses esprits et chercha à retrouver l’empafé. L’ayant vu le contourner, il se retourna…et la une force légère mais implacable le souleva au niveau des jambes. En essayant de tourner vers l’arrière, le lieutenant colonel avait dû changer d’appuie et c’est à ce moment là que Edward décida de soulever par les cuisses le bonhomme pour le faire tomber dans son dos. En d’autre terme, se servant d’un petit déséquilibre, il fit passer au dessus de son épaule le colosse qui tomba à la renverse juste derrière le chasseur, les omoplates en tête. A la retombée, la poussière se souleva et le tueur de pirate roula en avant pour se dégager des grandes jambes de Lewis.

            - Et de deux ! –tousse-

            Tout deux était tombé le même nombre. Mais un problème se présentait. Edward posa genou gauche à terre. Seul et sans coup. Ses blessures montrées à Fenyang le faisaient souffrir et Lewis ne s’était pas gêné pour appuyer dessus. La grande taillade qui lui traverser le torse était encore plus rouge qu’avant. Le garçon cracha de nouveau par terre puis tomba vers l’avant…il se retint du bras gauche de tomber complètement. A deux doigts de perdre, une silhouette machiavélique se levait au dessus de lui. Le soldat s’était relevé et allait abattre son jugement sur notre protagoniste trop affaibli pour réagir. Il y allait avoir dans le prochain coup quelques choses de terrible. Une vengeance, une punition. La lame partait vers l’avant, en un sens vertical de haut en bas vers l’omoplate gauche du chasseur. Celle-ci ne présentait aucune taillade, aucune blessure…une attaque visant le dos…

            - Pas dans le dos…

            Murmura t-il avant d’attraper le poignet meurtrier du lieutenant sa main droite. Pourtant en pleine forme et plus fort physiquement, le soldat ne put continuer son attaque, stoppé par le bras tendu et déterminé de Seavers. Celui-ci regardait d’un regard presque sombre son ennemi dans les yeux. Il lui montra sa volonté. Puis, il lâcha le bras de l’homme et tomba à la renverse sur le coter droit. Il finit sur le sol, dos par terre et visage vers le ciel bleu, tellement paisible. Il resta conscient et dit un rictus aux lèvres.

            - Chier, j’ai perdu…

              Il avait fini par perdre. Après un match totalement époustouflant et assez riches en rebondissements. J’avais d’ailleurs cru à un moment donné qu’il allait lâchement abandonner, mais non, il s’était donné à fond comme si sa vie en dépendait. J’étais… Bluffé, vraiment. Malgré ses nombreuses blessures, Edward avait réussi l’impensable, soit mettre à terre et à deux reprises, mon lieutenant-colonel qui lui, fulminait d’une part. Tout comme moi, il l’avait senti plus que quiconque : Le jeune gérait comme un chef, vraiment. En plus d’avoir une force assez conséquente pour son jeune âge, il en avait également dans le cerveau puisqu’il avait réussi à utiliser le sable en sa faveur. Certes, le coup fut d’une fourberie à n’en point douter, mais il m’avait bien assez surpris et bien fait rire. Quand on est faible, on fait ce qu’on peu avec les moyens du bord. Et c’était très bien pensé. Lewis pestait. J’savais qu’il était en colère, mais je n’eus pas besoin de lui dire de se calmer et que c’était maintenant fini. Sagement et comme le ferait un bon marine, il rengaina son arme et s’inclina vers Edward toujours au sol avant de me dépasser. Nous échangions un regard rapide et je me mis à sourire. Au passage, je lui tapotai l’épaule que je pu atteindre et le laissait partir ruminer dans son coin ou méditer sur ce qui venait de se passer. Il avait bien besoin de se reposer. Pour ma part, je tapotais des mains et aussitôt, tous les autres travailleurs qui s’étaient convertis un instant en spectateurs, se remirent automatiquement au boulot. J’sentais même qu’ils avaient été ravis par les prouesses de ce jeune inconnu… M’enfin… Pour la plupart disons. Lorsque la foule fut dispersée, je me dirigeais doucement vers lui, avant de lui procurer une ombre notable vu comment le soleil tapait fort. Si j’avais eu un parapluie, tout aurait été mieux…

              • Tu as perdu Edward.

              Je le regardais malicieusement pour ponctuer mes dires. Il n’y avait normalement plus de raisons pour que je le laisse une minute de plus ici. J’devais le jeter dehors hein, j’devrais… Pourtant, je n’allais pas le faire, mais plutôt lui apporter l’aide qu’il avait demandé avec toute la volonté qu’il avait. Il m’avait totalement convaincu qu’il serait à la hauteur de mes espérances si jamais je lui prodiguais quelques rudiments de mon art. Je tirais une dernière latte de ma cigarette avant d’jeter le mégot encore allumé un peu plus loin. Dans un effort considérable tout de même, je me penchai vers le jeune chasseur de primes que je soulevai avant de placer sur mon épaule, comme s’il s’agissait d’un docker et d’un sac rempli de patates. Peu importe s’il avait mal. Il souffrirait une dernière fois pour la journée. La détresse dans ses yeux m’avait aussi marqué, il faut le dire. Si j’avais pitié, ce qu’il ne voulait sans doute pas vouloir de moi, je saluais néanmoins son courage et sa grande détermination à vouloir devenir on ne peut plus fort. Je ne gagnais pas grand chose à l’aider. Rien même, en fait. Si ce n’est une satisfaction personnelle. Et la grande conviction que les pirates avaient du sang d’encre à se faire. Je me dirigeai alors vers la sortie, comme si de rien était et sans vraiment broncher. Croyait-il que je voulais le vider moi-même ? Semais-je le doute dans son esprit ? P’être que oui, p’être que non. Et la situation était bien rigolote, il faut dire. Lorsque j’arrivais avec ma charge vers la sortie, mes soldats se mirent respectueusement au garde à vous. « Rompez et contactez moi l’infirmerie de ma base, il y a un patient qu’ils devront traiter… » S’agissait-il d’un homme autre qu’Edward ? Que nenni ! Mais pour être sur qu’il l’avait compris alors que nous sortions maintenant de l’entrepôt pleins d’bois d’Adams, j’reprenais une nouvelle fois la parole…

              • T’es en bien mauvais état, là, actuellement et on peut décemment pas commencer l’entrainement. Tu te reposeras quelques temps dans ma base, rien ne presse. Et ne t’inquiètes pas, tu n’auras pas de frais à couvrir et ne me remercies surtout pas, lui disais-je aimablement alors que je reprenais tranquillement la route de ma base au sommet de l’île…

              Quelques temps plus tard…

              • MAIS VOUS ETES MALADE ?! LEWIS AURAIT PU TUER CE PETIT !

              • Non mais il fallait que…

              • VOTRE GUEUUUUUULE !!!!

              Comme un gamin en classe de primaire, j’écarquillais mes yeux d’un air fataliste tout en curant nonchalamment mon nez, avant d’me la fermer, sous peine de me prendre un thermomètre dans le trou du cul. V’la ce que me réservait l’infirmière en chef à chaque fois que je ramenais des blessés qu’ils soient civils ou marines. Tout comme moi, elle avait bon cœur, très bon cœur même… Mais elle ne supportait pas l’idée que moi son supérieur, colonel émérite de Shell-Town, puisse blesser des gens autres que des révolutionnaires ou des pirates. Elle en avait horreur. Alors qu’elle beuglait toujours sur moi, je hochais ma tête d’un air grave comme pour lui dire que j’étais désolé et que j’approuvais totalement ses dires. Mais je reviens à ces questions fondamentales pour vous situer : Où étions-nous ? A l’infirmerie au deuxième étage de la plus grande tour de la base. Qu’est ce que nous y faisions ? C’est simple… Edward venait d’se faire enrouler dans des bandages à un tel point qu’il ressemblait à une momie. Cloitré au lit de force par l’infirmière, le pauvre n’avait pas eu le choix… Et puis franchement, il était bien mieux que moi qui subissais des réprimandes de cette vieille pie. Que j’allais tuer un jour, j’vous jure. Après avoir fini d’me crier copieusement dessus, elle finit par se retourner vers Edward à qui il souriait aimablement… « M’dis pas que tu as le béguin pour lui… Manquerait plus que ça… » Disais-je soudainement en faignant d’regarder ailleurs, l’doigt curant grassement l’une de mes narines. Fatale erreur qui allait m’couter cher puisqu’en se retournant vers moi et je ne sais comment, cette vielle folle m’donna un coup de pied très rapide qui m’envoya contre un mur que je heurtais piteusement. Un peu en colère, la sorcière finit par sortir du lieu, pendant que je rampais vers le lit d’Edward et contre lequel j’pris appui en lui présentant un visage assez retamé et un peu comique…

              • Fais pas attention à elle… C’est qu’une vielle folle… Mais toi… T’as intérêt à vite te rétablir. On commencera dès que tu te sentiras un peu mieux.
                Quand le chasseur de prime rouvrit les yeux, il vit une femme d’une trentaine d’année asséner un coup de pied ravageur au colonel de la marine qui percuta le mur de la chambre. La chambre oui. C’est en tout cas ce que comprit Edward en regardant un peu autour de lui. Il était allongé sur le dos, sur un lit bien confortable ; son torse, autrefois nu et abusé par les cicatrices, étaient maintenant recouvert de bandage blanc. Même son visage n’était épargné par les feuilles de soins qui venaient apaiser son nez et les quelques autres blessures, tel qu’une coupure au niveau de la joue. Il reposait ainsi regard tourné vers les deux personnes présentes dans la pièce. Fenyang rampa vers le lit d’hôpital tandis que la femme quittait les deux hommes pour les laissés discuter tranquillement. Notre héros en profita pour se redresser et se mettre assis sur son lit, tout en se reposant avec un certain confort sur l’oreiller qu’on lui avait donné. Edward affichait un large sourire, se moquant légèrement de la scène à lequel il venait d’assister. Il était aussi heureux, heureux de voir que l’officier avait accepté sa demande et l’avait même emmené pour se faire soigner. Seavers ne s’était pas trompé, et les rumeurs sur cet homme n’étaient donc pas fausses. Alheïri était vraiment un type bien et généreux, un soldat respecté et admirer. Car oui, le haut gradé avait accepté d’entrainer notre héros après ce combat mémorable contre le lieutenant Lewis. Certes, le tueur de pirates avait perdu contre le colosse, de par ses blessures, mais il avait aussi prouvé sa valeur à tous en arrivant à mettre agilement son ennemi à terre à deux reprises. Tout aussi admirable, il avait refusé que l’autre bougre lui assène un coup dans le dos. Personne n’eut à comprendre son geste symbolique, qui dû passer aux yeux de chacun comme un simple réflexe de survie ; il en était tout autre…En tout cas, suite au combat, le brave homme avait emmené son nouvel élève à l’infirmerie pour soigner des cicatrices trop importantes pour être négliger. Il voulait sûrement d’un apprenti qui sache au moins tenir debout. Et Seavers allait lui faire se plaisir.

                Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas séjourné dans une pièce aussi propre et agréable. Le soleil rentrait par la fenêtre qui elle-même donnait une vue resplendissante sur Shell Town. Nous étions sûrement aux plus hauts de l’île, dans une de ces tours du quartier général de la marine. La journée presque terminé, la mer brillait d’un ton orangé aussi chaleureux que l’atmosphère de cet hôpital.

                - ‘Fais pas attention à elle… C’est qu’une vielle folle… Mais toi… T’as intérêt à vite te rétablir. On commencera dès que tu te sentiras un peu mieux.

                Dit-il, le colonel, en s’accrochant au lit d’hôpital.

                - Je serais prêt bientôt. Je me sens déjà mieux.

                On lisait une grande détermination en lui. Il semblait qu’il voulait sortir au plus vite de ce lit afin de suivre l’enseignement du colonel. Mais ça n’allait pas se passer comme ça ; Alors qu’il allait se lever pour voir la fenêtre de plus prêt, la vieille folle revint. Elle fronça les sourcils et cria comme jamais. Interdiction de se lever, qu’elle hurlait. Fichtre, elle était vraiment folle. Jamais Edward n’allait réussir à tenir en place. Puis, elle vira Fenyang de la chambre, disant avec autorité que le chasseur de prime avait besoin de repose. Le chevelu se retrouva donc seul sur son lit, à cogiter. Il mata ses avants bras, eux aussi enfermé dans d’incroyable bandage. Certaines parties du papier de soin avait épongé quelques goutes de sang. Ed’ croyait se sentir mieux, mais son corps n’admettait pas la même opinion. Face au couché du soleil, il accepta malgré lui son état et se donna deux jours pour se rétablir.

                Le matin se leva. Les goélands étaient comme furieux, criant leurs sentiments par delà les mers. Puis, il y avait cette petite brise matinale revigorante, que l’on ressent en chaque ville portuaire. Ed’ en avait des frissons, lui qui était en plein courant d’air près de la fenêtre. Nous étions donc le lendemain matin. Notre héros avait dormi toute la nuit sans jamais être réveillé. Quand les premiers rayons de lumières frappèrent son visage, il se décida à briser l’interdit et à se lever. Les premiers pas furent assez aléatoire…ses jambes étaient engourdit et son corps avait réagit assez bizarrement. En effet, les muscles de sa carrure avait toujours eut l’habitude d’être crispé et prêt à subir n’importe quel douleur. Hors, en douze heures, Seavers n’avait pas bougé et avait même dormi ! Quand il se leva, il sût se qu’était les « courbatures ». Des douleurs passagères mais violente –elle l’était pour lui- qui le mirent à l’épreuve dès le matin. Il eut presque du mal à aller pisser ! Aussi, il avait difficilement enfilé un pantalon blanc trouvé dans un placard, car depuis hier il se baladait en caleçon. Et il avait bien le droit à un pantalon ! Seul se jambes étaient épargnée par les blessures. Enfin, tandis qu’il rêvassait en regardant la ville se réveiller, il eut un coup de frayeur en entendant la porte s’ouvrir. Il repensa à la vieille folle, au coup de pied ravageur, et se retourna avec la bouche qui faisait « euh ». Et il ne vit que cette personne. Une jeune femme souriante et mince. Elle émerveillait de par sa chevelure couleur sakura. Son sourire salutaire et sa timidité craquante explosèrent de clarté face au soleil matinale. Mais Edward, confronté à cette fille, n’eut ressentit que le soulagement. Ce n’était pas la vieille folle !

                - Bonjour ! dit-elle avait une certaine énergie ; nous devons changer vos bandages !

                - Salut…euh ouais si vous voulez…

                Elle le regarda, fronça les sourcils, se pencha en avant et mit ses mains sur ses hanches.

                - Dis donc…vous n’aviez pas le droit de vous levez, non ?

                - C’est vrai. Mais j’avoue avoir du mal à rester sans rien faire.

                Edward s’assit sur son lit et laissa la jeune femme enlever les bandages. Il l’aida bien sur, en déroulant ceux de ses avant-bras. Pendant qu’elle le faisait dans son dos, il se décida à lui demander combien de temps encore allait-il devoir se reposer.

                - Ça dépend. La patronne m’a dit…deux semaines.

                - Quoi ?! C’est hors de question, je ne resterais jamais aussi longtemps à rien foutre.

                - C’n’est pas moi qui décide…ho ! mais, vous n’avez rien dans le dos !

                La rouquine regardait son dos son aucune blessure. Elle avait raison, il n’y avait aucune trace de cicatrice sur cette partie là du corps. Puis, elle se plaça devant le patient et pu constater l’étendu des dégâts au niveau du torse. La longue cicatrice traversant en diagonale son tronc l’impressionna. Elle reprocha son visage de cette blessure là. Ed’ en fut gêné. Il en était étonné d’ailleurs. Il ne ressentit jamais cette crispation sentimentale. Le souffle respiratoire de la jeune femme lui révélait une nature pudique et même timide. Le grand gaillard balafré était donc un faible innocent. Elle releva la tête, se doutant de rien, et dit avec humour.

                - C’est affreux !


                - C’est vrai que cette cicatrice n’est pas très belle.

                - Non, c’est juste affreux a quel point vous sentez mauvais !

                Le drame. Cette fois ci il rougit discrètement. C’est vrai qu’il n’avait pas prît souvent de douche. Sa dignité l’empêchait de sonner à la porte pour demander un bain. Et vu qu’il était pauvre, les hôtels ou autre auberge ne lui était pas permis. L’infirmière le jeta à la douche, refusant de passer de nouveaux bandages sur une peau aussi crasseuse. Elle le dit avec une banalité si quelconque et avec un rire si pur qu’Edward n’en fut même pas offensé. Il passa donc son corps meurtri sous la douche et poussa quelques gémissements de douleurs quand l’eau chaude frappé ses plus grosses blessures. Quand il finit, il sortit de la douche avec une serviette autour de la taille et alla dans la chambre. Elle était toujours là, et lui, se sentait terriblement mal face à elle. Il était pudique mais avait perdu tout reflexe de timidité. Jamais il ne pensa que la vu de son corps, pratiquement nu, allait le gêner ou gêner l’infirmière.

                - C’est déjà mieux. En fait ! Moi, c’est Celia.

                Il s’en voulu de ne pas s’être présenté à cette jeune femme.

                - Moi, c’est Edward.

                - Cool, allez venez vous mettre sur votre lit.

                Maintenant plus proche l’un l’autre, il put parler avec elle avec plus de sympathie. Celia était une très belle personne, mentalement et physiquement. Généreuse, elle ne cessait de sourire et était d’une gentillesse incroyable. La douceur de ses gestes et ses excuses, à chaque fois qu’elle faisait mal au chasseur de prime, le ravissait étrangement.Il la pensa introvertie, mais il eut tout faux. Elle avait juste du respect envers tout être et retenait sa propre vitalité. A ses côtés, il découvrait comme qui dirait une nouvelle facette de sa propre personnalité. Il se sentait touché par l’âme de cette jeune femme, il semblait ému par son charme mais croyait éprouver rien d’autre que de la sympathie. Comme elle, Ed’ se donnait des excuses, lui en convainquant son esprit qu’une telle réaction n’était dû qu’au fait qu’il n’avait pas côtoyer une fille aussi aimable depuis longtemps. Celia, elle, était indifférente au sentiment qu’elle avait depuis le premier regard et mettait cette soudaine aimance sur l’aspect de son métier : pour la jeune femme, cette délicatesse et cette attention qu’elle offrait à Seavers était comme une obligation ; elle était infirmière, donc elle devait bichonner son patient. Seulement, elle oublia de faire la comparaison avec les autres blessés et alors elle aurait comprit que cette gentillesse était beaucoup plus intense qu’avec tout autre homme.

                - Fini pour les avants bras ! Ça vous semble plus confortable ?

                - Ouais, merci. En fait, ou est passé la vieille folle ?

                - La patronne ? Elle est partit soigné ceux que vous avez disons…tabassé.

                - Je vois…

                Petit silence…

                - Je peux vous demandez quelques choses ?

                - Oui, mais à une condition.

                - La quel ?

                - Tutoie-moi ! Je n’ai que 26 ans et j’ai l’impression d’être dix fois plus vieux que toi quand je t’écoute parler.

                - Ho je suis désolé, je ne pensais pas que ça allait vous…te gêner.

                Elle prit une voix désolée, comme si elle semblait se rendre compte d’une grosse bêtise. Edward lui s’en voulu d’avoir été si direct. Mais son franc parler réussit aussi à détendre ce respect mutuel et à rendre la discussion beaucoup moins solennelle. Après tout, ils étaient tout deux de jeunes personnes. Celia devait avoir vingt belles années derrière elle, alors que le tueur de pirate en avait vingt six.

                Elle posa sa question tout en passant dans le dos d'Edward.

                - On m’a dit que tu étais disons, un chasseur de prime, c’est ça ? Tu as combattu de nombreux pirates pour être dans cet état, non ?

                - Ouais, et pas que. Les sales types ne sont pas tous des pirates, crois moi…

                - Ah bon ? Pourtant certains sont de véritables sanguinaires.

                - Certains oui. Et c’est ceux là que je pourchasse.

                - Tu les pourchasse...pour leur prime ?

                Il la regarda par-dessus l’épaule. Elle semblait touchée par les préjugés. Il est vrai que nombreux sont les chasseurs de primes qui se battent pour l’argent…

                - Et bien, en vérité, je chasse pour l’aventure ! Le simple fait de les pourchasser me fait aller au quatre coin du monde. Et si je peux nettoyer la face du globe d’une pourriture, alors je le ferais.

                - Je vois…c’est terminé !

                Elle avait fini de bander le torse de notre héros. La discussion qu’ils eurent fut pour elle une véritable révélation. Elle croyait que tout les chasseurs de primes étaient des hommes fous, parfois sanguinaire, toujours alcoolique, surtout suicidaire, et quelques peu mélancolique…Il en était rien de Seavers qui annonçait que l’aventure le faisait vivre et qu’il vivait pour l’aventure. Il ne pourchassait pas les pirates par ennui ou déchéance, mais plus pour laver ce monde de la souillure. Aux yeux de Celia, il était cet homme sauvage, fort et téméraire. Il représentait à lui seul l’horizon. Son horizon.

                Une semaine passa. Longue pour notre héros qui voyait défiler les heures. Heureusement, la présence de Celia lui permettait de s'évader un peu. Elle venait chaque jours changer les bandages. Puis, lors du quatrième jours, il eut le droit de se balader dans les couloirs et d'aller, en présence de l'infirmière, s'excuser auprès des quelques marines qu'il dût assommer. Ces derniers furent loquace et félicitèrent le chasseur d'avoir tenu tête au lieutenant Lewis. Enfin, vint le 7ème jours. Au matin, alors que la nuit fut bonne, Celia entra une nouvelle fois. Elle souriait encore plus qu'avant. Se réveiller en sa présence était une bénédiction. En ces jours heureux, les deux personnages s'était rapprochés et étaient devenus de véritable ami. La jeune femme avança vers le brancard afin de le soigner, quand quelqu'un toqua à la porte. L'homme entra ; il s'agissait d'un marine. Il portait exactement le même vêtement traditionnel de tout bon soldat. Le gaillard salua la femme de sa casquette et donna un message à Ed'. Ce message était court, écrit sur un petit papier blanc.

                - Qu'est ce que c'est ?

                - Un message du colonel Fenyang. je n'ai pas eu le droit de lire.

                Seavers lu le court message et rigola légèrement. Puis, l’homme regarda Celia, d'un regard désolé. Il sauta de son lit, échappant au main tendre de la jeune femme, puis s'approcha de la fenêtre.

                - Merci pour les soins, Celia.

                Il mit un pied sur le rebord. Celia mit sa main devant sa bouche comme pour retenir un cri de surprise, puis le laissa tomber de l’étage.Il serait assez fort pour se rattrapait d'une tel hauteur. Elle l'espérait en tout cas. Quand la chambre fut vide, elle sauta sur le papier alors laissé par le chasseur et vit ce message…

                Rendez-vous dans le bois derrière la base, chasseur.

                Fenyang.

                  Une semaine plus tard…

                  Réveil assez difficile. Je n’avais que peu dormi la nuit parce que Christiane encore une fois, m’avait usé à mort. Infatigable cette femme. On aurait dit un androïde du docteur Vegapunk. Elle était tellement à fond dedans que j’eus été le premier à demander grâce pour pouvoir me reposer un peu. Ca m’apprendra à vouloir profiter des bonnes choses. Malheureusement donc, je n’avais dormi que vers quatre heures du matin pour ne me réveiller qu’à sept huit heures. La mouise. Autant dire que j’étais complètement cassé. Mais il me fallait me lever. Selon le garde à qui j’avais assigné la tâche, le message était parvenu à bon port. Une semaine, j’trouvais que c’était déjà assez pour lui comme ça. Surtout qu’il devait trépigner d’impatience de commencer son entrainement avec moi. Le pauvre… S’il savait… Il n’y avait aucun entrainement spécifique. Développer sa force n’était que le seul moyen pour un mec comme lui. Il avait déjà le mental, un certain potentiel, mais sans doute était-il passé à côté du b.a.-ba concernant le corps à corps. L’on ne se levait pas du jour au lendemain pour l’apprendre comme ça. Et il allait bien vite le comprendre. Tranquillement, je revêtais non pas mon uniforme de la marine mais un beau kimono noir qui me permettait de plus amples mouvements. J’avais surtout noué le haut autour de mes reins. Et m’voilà en partance pour la petite forêt derrière ma base, sans que ma maitresse ne cherche à m’emprisonner, elle qui dormait à poings fermés.

                  Quelques minutes plus tard…

                  C’était un espace verdoyant et bien dégagé qu’on ne pouvait louper si on suivait très bien le seul sentier qui menait dans la forêt. Il y avait plusieurs arbres autour qui nous permettraient alors d’agrémenter l’entrainement que j’allais lui faire subir si besoin se faisait sentir. Caressant ma petite barbe un instant, je regardais autour de moi en souriant alors que le soleil naissait doucement. En y repensant, j’aurai pu demander à mes soldats d’emmener quelques accessoires pour lui faciliter la tâche, mais finalement, on pouvait bien s’en passer. Je posais au sol mon meitou et un sabre classique que j’avais envoyé avec moi et je grattais ma chevelure en baillant. C’pas pour dire mais fallait qu’il s’bouge le cul pour revenir ici. Pou passer le temps, je me tins en équilibre sur deux doigts avant de commencer à pomper à la seule force de ces doigts là. Impressionnant non ? Pour réussir ce genre d’exploit, il fallait passer par de longs entrainements assez harassants. C’que mon père m’avait fait subir dans le temps. Comme quoi… Être marine n’est parfois pas de tout repos. Alors que je pompais toujours sur deux doigts, j’vis le jeune homme arriver enfin ! Il semblait être en meilleure forme. C’est bien… Parce qu’il allait trimer fort. Mais bien avant qu’on ne commence, j’allais directement procéder par quelques explications qui sans doute, allaient un peu éclairer sa lanterne. Alors que je reprenais une position normale sur mes deux pieds, j’entendis alors un grognement proche. Un animal sauvage dans les parages…

                  • Je suppose que tu as déjà entendu parler du haki, que ce soit dans une contrée lointaine ou même ici, sur cette île… Beaucoup de personnes pensent que ce pouvoir est forcement indispensable pour se tailler une force impressionnante. J’vais pas aller jusqu’à dire que c’est complètement faux, mais on peut faire sans. Si j’ai une certaine notoriété dans la grande catégorie des épéistes, ce n’est pas parce que je dispose du haki, mais bien d’une force de frappe conséquente en plus de la technique, disais-je avant de marquer une petite pause. Ton cas est un particulier. Les snipers font généralement dans les combats à distances, mais si tu tiens vraiment à maitriser le corps à corps, on va d’abord plancher sur ton souffle. Le but n’est pas forcement de te muscler mais de te faire acquérir une robustesse remarquable. Lors de ton confrontation contre Lewis, j’ai bien vu que tu avais une certaine technique, mais si ça avait été un combat à mort, surement que cela aurait été insuffisant même sans tes blessures. On va commencer par une chose. Tu vois cette petite clairière ? Tu en feras 500 fois le tour sans t’arrêter, avec une charge spéciale sur ton dos : Moi.

                  Sans trop perdre en temps et malgré ma taille relativement plus grande, j’vins me placer derrière lui en attendant qu’il me mette sur son dos, avant de courir. J’savais qu’il ne réussirait pas cet exercice en un seul coup, mais qu’importe. Il allait recommencer autant de fois qu’il le faut et même si cela devrait prendre une semaine toute entière. Mais bien avant qu’il ne fasse quoi que ce soit, je me fis un plaisir d’ajouter : « Le choix de la forêt n’est pas un hasard. J’veux tenir notre entrainement secret sinon beaucoup d’personnes rappliqueront me demander cette faveur c’que je ne pourrais certainement pas satisfaire. Et comme la clairière est bien assez grande dans ce bois pour cet exercice, j’sens que tu vas trimer fort. Oh ! Et fais en sorte de ne pas t’arrêter plus de dix secondes. J’te ferais recommencer tout à zéro même si tu es au 499ème essai. Crois-moi… On est pas là pour jouer Edward » Lui disais-je en souriant un peu méchamment quand même. S’il était si décidé à apprendre, surement qu’il dépasserait ce cap. Et puis ça m’permettrait aussi d’voir s’il ne découragerait pas à cause de cet exercice que je lui imposais. Si ça semblait au idiot aux premiers abords, il fallait dire qu’en réussissant c’truc, il accroitrait et sa force et son endurance. Rien de tel qu’une révision des bases pour commencer à apprendre à cogner…
                    Le chasseur de prime sauta du deuxième étage du centre hospitalier et atteignit en contre bas une sorte de store qui limita sa chute. Atterrissant dessus, il le quitta en atteignant l’entrée extérieure de l’hôpital. Une fois sur ses deux jambes, Ed’ se dirigea vers le bois derrière la grande base de la marine. Là très exactement où le colonel Fenyang lui avait donné rendez-vous. Edward avait perdu une semaine à dormir dans cette chambre, il n’avait pas fait d’exercice, avait dû attendre patiemment que ses plus importantes blessures se referment…il avait aussi rencontré Celia. Peut être que ce seul point lui suffisait à se convaincre que ces derniers sept jours furent bénéfiques. Embrumé par la pensée de la jeune femme, il se rendit compte qu’il allait à l’entrainement en marchant. Encore une perte de temps ! Pour se remettre d’aplomb, l’aventurier décida de s’infliger un petit footing de remise en forme afin de mieux se préparer et surtout pour reprendre les bonnes habitudes. Il était convaincu que ces nombreuses heures sans défi l’avait tout simplement affaibli. Autre qu’un désir de puissance presque obsédant, c’était ses faiblesses qui occupaient son esprit à chaque instant de sa vie. A tout prix, il voulait le pouvoir, la puissance. Devenir indomptable, invisible. Un souhait intense motivé par son passé et les différentes péripéties de sa vie. Chaque défaite fut une honte. Chaque homme qui le mettait a terre humilié en même temps son âme et crachait sur ses objectifs. Seavers ne permettrait plus que quelqu’un piétine son ambition. Une ambition noble. Celle de protéger son être et sa mère, quand il l’aura retrouvé.

                    Il arriva rapidement, grâce à son jogging matinal, dans les bois. Le chasseur avait suivit le sentier principal et atterrit dans une clairière agréable et verdoyante. En son centre, il aperçut le colonel faire un exercice très impressionnant. Le marine soulevait son corps de ses deux seuls doigts. Son corps musclé et contracté était un exemple de perfection. Sa stabilité représentait à elle seul son accord avec soi même. Edward fut prit d’admiration mais resta concentré. Toute son attention était centrée sur son entraînement et il patientait sereinement face à son nouveau mentor. Ce dernier reprit une position normale et rentra dans une brève explication, où il parla d’un pouvoir nommé « Haki ». Conjecturant que Edward savait de quoi il s’agissait, Fenyang continua ses explications. Seulement le tueur de pirates ne possédait aucune connaissance précise sur ce fameux fluide psychique. Mais cela importait peu car le colonel voulait dire en fait que sa réputation de grand combattant reposait sur son endurance hors du commun et de sa force de frappe. Et le maitre était apparemment bien décidé à développer en Ed’ le premier point. Sa volonté de combat était grande, mais son corps ne suivait pas.

                    La suite fit sourciller le chasseur de prime. L’exercice allait consister à faire le tour de la clairière 500 fois de suite, avec pour fardeau le colonel lui-même. Le marine ne perdit d’ailleurs pas de temps et se mit sur le dos du gringalet. Edward, à peine avait-il prit le colosse sur ses épaules, mit genou à terre. L’homme n’en était pas un ! Il devait bien faire 100 kilogramme et sa taille imposante n’aidait en aucun cas notre héros à se stabiliser. Dès les premières minutes, il dût revoir ses appuies afin de s’équilibrer convenablement. Une fois bien poser sur ses deux pieds, il tenta de faire un pas…il faillit tomber à la renverse. Immobile, ça allait, mais marcher avec ce grand gars sur les épaules…cela paraissait mission impossible ! L’effort serait grand. Passant dix minutes sans même faire un tour, Seavers travailla sur la force de ses jambes et de ses bras. Il comprit après le deuxième tour que le plus dur n’était pas de porté le colonel, mais de le porter pendant plus d’une heure. Ses bras tétanisèrent vite, la circulation de son sang était coupée à certains endroits. Edward luttait contre son corps. Son cœur battait la chamade et quelques blessures le brûlaient légèrement mais ça allait. Soufflant fort et se concentrant, il réussit à trouver le juste milieu et à prendre habitude. Les tours commencèrent à s’enchainer, lentement mais sûrement.

                    Tandis qu’il suait à forte goûte, Edward eu soudainement envie de faire quelques théories…Il s’adressa donc à son mentor qui rêvassait sur son dos.

                    - Hey colonel…vous avez parlé tout à l’heure de « Haki », n’est-ce pas…c’est quoi ?

                    Il parla difficilement, interrompant sa phrase à deux reprises. Habitué à bien parler et à faire de belles phrases composées, il ne faisait là que le minimum au niveau du langage. Cette nouvelle prise de parole reflétait parfaitement l’importance de l’effort.

                    • Hu ? Tu ne connais pas le haki... ? Je suppose que c'est normal... Après tout, même certaines personnes sur Grand Line ignorent l'existence de cette puissance. Note seulement que c'est un pouvoir "mystérieux" qui permet aux gens de rivaliser avec les utilisateurs des fruits du démon et même de toucher les logias. Après moi non plus, je n'en sais pas grand chose. Hé ho... Fais attention au caillou devant toi ! Si j'tombe, c'est toi qui rendras tes tripes !

                    Il passa au dessus du caillou…Un pouvoir mystérieux capable de réduire à néant un logia…voilà une compétence qui intéressa fortement le jeune aventurier assoiffé qu’était Edward. Il savait que le granit marin agissait bien contre les maudits, mais ne connaissaient pas, jusqu’à maintenant, l’existence du haki. La possibilité d’une telle ressource capable de vaincre de puissants ennemis plaisait au tueur de pirate…

                    - Hgm…Cet entraînement…va-t-il me permettre…d’acquérir…ce pouvoir mystérieux ?

                    Fenyang resta pensif…

                    • Je ne pense pas... Seuls les plus grands hommes de ce monde peuvent prétendre à ce pouvoir. Moi même je ne l'ai pas... Et tu m'as l'air bien ambitieux tout d'un coup, toi... C'qu'on fait n'est que basique, souviens-t-en !

                    Le senseï avait bien raison. Rétorquer ainsi Edward obligea celui-ci à méditer sur le véritable sens de cet entrainement. Il était venu en voulant changer. Son humilité prouvait son intention de se transformer, de devenir moins arrogant, moins naïf et beaucoup plus sage. Seavers voulait se transcender afin de mieux se contrôler. Car malgré lui, il commençait à connaître la noirceur de son âme…Face à ces pensée, cet exercice lui paraissait d’un coup beaucoup plus essentiel à son évolution. Ed’ décida alors que ces 500 tours était une première lutte pour son soi.

                    Fenyang devint alors quelques peu curieux…

                    • Si jamais il arrivait que tu ais ce que tu es venu chercher ici, qu'est ce que tu comptes faire par la suite ?

                    - Je m’en irais vers south blue afin de trouver Yume la chasseuse déchu. Sa tête est mise à prix et je suis chasseur de prime.

                    • Yume... ? La chasseuse à la chevelure verte là... Celle qui a un gros cul... et des pastèques en guise de seins ?!


                    Edward tourna la tête, un rictus aux lèvres. Sauf qu’il ne vit pas revenir le même caillou qu’il avait évité précédemment. Son pied rentra en collision avec le petit rocher et il tomba en avant, la tête dans l’herbe. Le colonel lui s’était habilement rattraper

                    • C'est balot, on était au 108eme tour.... Bon bah relèves toi !

                    Notre héros était colère, mais pour la première fois, il fit le vide et accepta son échec. Il n’avait plus l’intention de répondre avec haine. Et sa faute d’inattention alors que son senseï disait des conneries était la cause de sa mauvaise concentration. Ed’ fit preuve d’une nouvelle humilité et sourit en se relevant. Dans son geste, la bande de sa hanche se déchira et il jura quelques peu. Il avait aussi légèrement mal aux avants bras mais la douleur était surmontable et n’était que le résultat de ces 108 premiers tours. Il ne s’inquiéta donc pas, contrairement à la jeune femme derrière le buisson qui sortit de sa cachette alors que Fenyang allait remonter sur le dos de son élève.

                    - Arrêtez !

                    Elle se dirigea vers les deux hommes, tout deux surpris de la voir là. Ed’ se dit qu’elle avait dû lire le papier et qu’elle était venue pour crier sur lui et lui faire le moral. Sauf qu’elle ne posa même pas le regard sur le chasseur et ne fit que réprimander le colonel de la marine. Tout d’un coup, Aheïri paraissait bien plus petit face à la puissante autorité féminine.

                    - Non mais vous êtes fou ! Il n’est pas en état de se dépenser autant ! Ses blessures peuvent se rouvrir à tout moment, au moindre gros effort !...

                    - Celia…

                    - Je suis son infirmière et je ne permettrais pas que vous faisiez subir un tel entrainement à mon patient ! Je vais prévenir..

                    - Celia !

                    Edward haussa le ton et souleva son corps entouré de bandage du sol. Elle le regarda en se taisant. Il lui envoya un regard désolé mais sincère. Puis, il sourcilla et montra toute sa détermination.

                    - J’ai...j'ai pris la décision de suivre cet entrainement. Je suis seul responsable de mon corps…va t-en s’il te plait, et ne dis à personne que nous nous entrainons ici.


                    Elle parût déçu, énervé. Elle baissa la tête et se retourna vers le sentier pour rejoindre la ville. Elle s’était inquiétée pour la chasseur, mais lui ne s’inquiétait que trop peu de lui-même. Et se mit sur son genou droit et demanda à Fenyang de remonter sur son dos.

                    - On recommence…



                  A l'intention des donneurs de récompenses ! a écrit:
                  Dans ce rp, les dialogues de Fenyang en orange ont été rédigé bah...par Fenyang en MP =D
                      Il y avait deux raisons pour lesquelles je n’avais pas remit cette jeune femme à sa place. Primo, les femmes c’est sacré. Ma môman m’avait toujours dit qu’un homme digne de ce nom devait toujours respecter le sexe beau et faible, le vénérer, le choyer si possible ; ce que je faisais même quand j’étais confronté à une femme en plein combat. Une révolutionnaire avait failli m’tuer une fois rien que parce que j’avais cette morale en tête. Heureusement que j’avais une alliée de taille à mes côtés, à savoir ma lieutenante Ketsuno qui était assez bonne en escrime et qui régla bien vite le problème. Grosso modo c’était un peu la raison phare. La deuxième raison était tout simplement le béguin évident qu’elle avait pour le jeune Edward. Faut dire qu’il avait là une sacrée prise quand même. J’pouvais lire dans les yeux et la ténacité de cette mademoiselle toute l’affection qu’elle portait pour le jeune chasseur de primes. Elle qui habituellement peinait à me parler vu mon grade et ma grande carrure avait dépassé un grand cap en me hurlant littéralement dessus. D’autant plus qu’elle n’aurait pas eu le culot de suivre Edward jusqu’ici en temps normal. Brave petite. Je ne faisais que sourire en la regardant s’égosiller pour rien. Et comme je l’avais pressenti, mon élève du moment fit vite de tempérer ses ardeurs avant d’me redemander de prendre place sur son dos, ce que je fis avec plaisir pour tout vous avouer. J’avais même la nette impression d’être un tenryuubito…

                      Vers midi et deux…

                      • Halalala ! Dire que tu arrivais presque à 200 tours… C’pas mal pour un début. A vrai dire, j’aurais bien cru que tu t’arrêterais à 100 mais je suis surpris d’voir que tu as dépassé ce cap. C’est bien, très bien même… Bon, on va pêcher, j’ai la dalle !

                      M’voilà qui curait mon nez en direction d’une crique derrière l’île. Tout en tirant le corps lourd d’Edward qui n’avait encore rien vu, j’me curais grassement une narine en cogitant sur son cas. Il était… Impressionnant. La première fois que je fis cet entrainement à South Blue sous l’égide d’un grand maitre qui était un vieil ami et ancien officier de la marine, j’n’avais pas dépassé les 101 dalmatiens tours, d’autant plus que l’arène dans laquelle il m’faisait trimer comme un porc était bien plus vaste que cette clairière. Ce jeune m’étonnait. Il était très prometteur. J’me disais que j’aurais à m’occuper de son cas pendant au moins un mois ou même plus mais là… J’étais même entrain de revoir mes calculs. En une semaine ou deux, certainement qu’il aurait acquis une force déjà conséquente. Il n’aurait alors aucun mal à défier les petites frappes de ces blues. Mais je m’efforçais de repenser à l’histoire de cette chasseresse alors que je le tirais à même le sol, comme un vulgaire sac de patates. Yume… A bien voir les choses, j’me rappelais que sauf mon intervention, cette fille aurait tué l’un de mes hommes. Bien sur, j’l’avais invité dans un bar à boire, chose qu’elle avait accepté, avant d’la sauter pendant toute une nuit dans ma base. Si j’savais qu’elle était aussi instable -C’qui ne se sentait pas au lit- sans doute que j’l’aurais arrêté… N’empêches que j’me rendais à présent compte que j’avais sauté une hors-la-loi, et si ça se savait… De graves soucis, j’allais en avoir pour sur…

                      • Yoooshaaaa !! On est enfin arriv… HAAAAAN ! UN BANANA CROCOOOOOOOOO !

                      Spoiler:

                      Les yeux pleins d'étoiles, ma langue était pendue à l’air libre pendant que de ma bouche, dégoulinait une quantité impressionnante de bave. J’adorais manger ce truc ! On les croisait plus dans la région d’Arabasta, alors qu’en voir un ici relevait tout simplement du miracle. Sans doute avait-il traversé Calm Belt avant d’atterrir dans la région. Néanmoins, cet animal était très, mais vraiment très dangereux pour les embarcations et les humains qui risquaient de nager aux côtes de l’île. Et cela me donnait une très bonne raison de le buter. Double avantage de l’affaire : La dégustation d’cette bonne chair et la protection de ma population. Comme ça, aucun remord à avoir ! Les mains sur les hanches, je contemplais l’animal errer dans le coin comme si de rien était. Comme ce genre de carnivores ne sont jamais pacifiques, plus de temps à perdre. « Héhé ! Regardes moi ça Ed ! » D’une lenteur inquiétante, je dégainais mon meitou que j’avais accroché à ma taille avant de lever l’arme en l’air. Je restais immobile un moment avant de sourire façon Gold Roger et d’engendrer une grosse lame de vent en tranchant le vide devant moi. Dans sa course, mon attaque fendit la surface de l’eau avant de frapper de plein fouet l’animal qui commença à gigoter de douleurs. Il finit par couler une masse tandis que son sang se rependait un peu. Peu de temps après, son corps sans vie remonta à la surface. L’était tout simplement mort. Je rangeais tranquillement mon sabre légendaire avant de m’asseoir à même le sable de plage…

                      • Bon, on s’partage les tâches. J’fais du feu pour le braiser et tu m’le rapportes. Il doit peser plus d’une tonne au moins, sans compter que tu devras nager sur une grande distance et le tracter à la seule force de tes bras. Ça t’feras un entrainement de plus pour développer tes aptitudes physiques. Bon courage boy !

                      Comment ça, j’suis pas bien ?!
                        Reprenant l’entrainement, Edward portait son senseï sur son dos depuis déjà bien une bonne mâtiné. Et les minutes qui passaient atrocement lentement n’aidait en rien le chasseur de prime qui subissait l’entrainement du colonel. Ce dernier, toujours sur le dos de Seavers, eut soudainement la brillante idée d’aller pêcher. Quand il entendit le grand gaillard dire ça, Ed’ s’imaginait déjà avec un bob sur la tête, une canne en main, errant au large sur une barque, avec, en fond, le crépuscule scintillant…ahhhh…qu’elle délicieuse imagine avait-il eu à ce moment là. Une fine déconcentration…qui ne le perdit pas. Elle lui redonna force ! Et c’est en direction de la crique, tracté par l’officier, qu’il traqua dans la réalité un paysage semblable à sa rêverie. Bien sûr, il était midi, un peu tôt pour le crépuscule. Mais cela lui importait peu, il voulait juste se reposer, reprendre son souffle. Voilà un souhait qui venait contre dire sa mégalomanie. D’ailleurs, c’est en pensant dormir qu’une vague de frustration l’emporta. Il sourcilla, en conflit contre lui même. Son obsession par rapport à ses faiblesses le transcendait. Son esprit n’était plus claire et ses dans ses démons qu’il s’engouffra le temps d’arriver en bord de mer. Heureusement, Fenyang le sortit involontairement de sa torpeur en lui montrant ses talents de sabreur. Le colonel avait vu au loin une sorte de crocodile géant qu’Edward n’avait jamais vu de sa vie. Le « truc » était assez massif et paraissait tellement dangereux. Un banana croco’, qu’il dit l’autre goinfre. Le chasseur de prime resta perplexe et attendit de voir ce qu’allait décider son maître. Notre héros avait presque peur que le type lui dise d’aller chasser cette chose. Il fut soulagé quand il entendit le bruit puissant de la lame frotter contre son fourreau. L’acier glissa doucement de sa protection, aidé par la main du bretteur qui, d’un large sourire, trancha l’air. Ed’ observa et vit un slash de puissance s’en aller fendre l’océan et terrasser en un instant la grosse bête plus loin. La chose disparue, puis remonta à la surface accompagnée d’une large quantité de sang. L’eau était devenue autour du cadavre lugubrement pourpre. Bon…le déjeunait était a bien 10 mètres du bord...

                        - Vous délirez ?

                        Seavers regarda incrédule son senseï qui lui avait demandé avec simplicité d’aller chercher la tonne de viande qui était en train de flotter. Le marine allumait le feu tandis que l’élève souffla et mit les pieds dans l’eau. Elle était plutôt bonne…Il enleva son pantalon, gardant que le caleçon, puis se décida à rentrer dans l’eau. Le chasseur rentra doucement, plus lentement encore quand l’eau vint mouiller ses bandages. Le sel venait s’incruster dans ses blessures et il dû respirer plutôt fort pour ne pas revenir sur le sable. Puis, d’un élan de motivation, il sauta tête la première dans l’océan et se trempa donc les cheveux et les épaules. Quand il revint à la surface, Ed’ cria de colère a cause des picotements. Il jura, puis nagea vers la bête morte afin de la pousser vers la plage.

                        C’était trop lourd. Le tueur de pirate essaya tant bien que mal de pousser cette chose, mais même flottante, elle était sacrément lourde. Au moins une tonne. Elle bougeait pratiquement pas et seul les vagues, faibles, la faisait bouger. Le crocodile n’était porté que par la force de l’océan, et non celle d’Edward. Au bout d’une demi –heure, le jeune gars de 26 ans frappa l’eau du poing et retourna voir Fenyang qui se prélassait au soleil près du feu. Sortant de l’eau, Ed’ tirait une tête déçu et agacé. Il s’assit sans un mot face à la mer, regardant le repas flotter encore…

                        - C’est impossible. J’ai beau pousser, ça ne bouge pas.

                        Avait-il la mauvaise technique ? Fallait-il nager autrement, pousser avec les jambes ? Ou était-ce simplement une façon d’apprendre à Edward que parfois sa force ne serait pas suffisante…il refusait cette idée. Il était venu ici pour remplir ce vaste trou qu’était sa faiblesse physique.

                        - C’est impossible.

                        Dit-il en lançant sur l'écume une poigne de sable. Les deux compères allaient mangé quand la mer daignerait à vouloir pousser plus férocement la chair du crocodile.
                          J’étais pas pessimiste. Nan nan. Mais je savais pertinemment qu’il n’y arriverait. Alors déjà pour m’soulever sur Terre, monsieur il a de gros problèmes, mais alors pour tracter un banana croco dans la mer, là, ça l’faisait vraiment pas. Mais ne savait-on jamais, hein. Ce pourquoi je lui avais laissé une chance de s’essayer. J’avais bien vu les mimiques du jeune homme quand je lui avais donné l’ordre de nous rapporter la viande, mais je ne m’en étais pas occupé, me relevant plutôt pour rassembler quelques brindilles, histoire de faire de faire du feu, c’que je réussis de mon côté. Pour le gamin, c’était une toute autre paire de manche. Il peinait beaucoup pour ne pas dire qu’il n’arrivait à rien. Les seuls mouvements qui faisaient un tant soit peu bouger la carcasse du monstre étaient dus à l’agitation de la mer. Rien de plus. Je constatais donc qu’il lui fallait un autre entrainement mis à part l’endurance qu’il devait travailler. Et pour accroitre sa force physique, des haltérophiles l’attendaient. Non pas pour le muscler, mais pour lui apprendre à savoir soulever des charges colossales comme un gros chêne, des trucs du genre. Finalement, il revint au rivage et je pu constater sa déception. Boarf… On allait quand même l’bouffer, vous savez…

                          • C’est pas grave. Ça m’a donné l’idée de te soumettre à un autre entrainement dès que tu auras acquis une endurance conséquente.

                          Je me levais tranquillement et passait près de lui en lui tapotant son épaule droite d’un air amical. Il ne fallait pas qu’il s’inquiète pour si peu. Ce n’était pas encore de son niveau, donc c’était largement compréhensible. J’ôtais mes gétas avant de fouler le sable chaud. Ca faisait longtemps que j’avais pas piqué de plongeon moi. Aussi commençais-je à faire des étirements comme s’il s’agissait d’un combat que j’allais ardemment mener. C’était pas très loin, mais l’fait était que je n’aimais du tout pas avoir de crampes dans l’eau. C’était très désagréable. Bien plus désagréable que le tranchant d’une lame sur la peau… Enfin non… pas jusqu’à là… Mais c’est tout vous dire quoi… Enfin bon. Une fois le rituel terminé, j’craquais mes jointures avant de tourner ma tête vers Edward. « Protèges le feu, mon meitou et… Ton cul… » Je lui fis un gros sourire hébété après ma phrase floue, avant de courir vers l’eau et y plonger sans qu’il n’est à m’demander pourquoi. Il le saurait bien vite. Rapidement alors, j’effectuais quelques brasses rapides jusqu’à arriver vers la bête deux minutes plus tard. Elle se vidait continuellement de son sang, ‘fin bon, question sang, j’en avais vu des litres provenant même des humains, alors bon… C’était pas la fin du monde quoi.

                          Je souris en caressant la peau rugueuse de la bête morte. C’était du tout bon ça. Si j’le revendais, j’allais me faire de la tune, bowdel ! Mais je m’en abstiendrais. Le reste de la chair reviendrait à une vielle pie qui avait servie la marine et qui avait fréquenté mon grand père, grand marine de son temps. Enfin… Si on n’allait pas tout bouffer quoi. Comme j’étais particulièrement glouton devant ce genre de chose et que je ne savais pas comment mangeait Edward -‘Façon il avait intérêt d’y aller mollo vu qu’on reprendrait l’après midi- j’pouvais pas faire des prévisions de la sorte. Conscient que le petit m’attendait pour bouffer, je me rapprochais du bout de la queue que je plaçais sur l’une de mes épaules avant de commencer à nager à l’aide unique d’une main et de mes pieds. Faut dire que c’était quand même un peu laborieux vu qu’il y avait un bail que j’avais pas effectué ce genre d’exercice. Au moins, l’croco bougeait et c’était un peu ça l’essentiel. Je le trainais comme ça cinq ou six mètres derrière moi avant d’arriver à la zone peu profonde. C’est là que je me stoppais avant de me saisir de sa queue des deux mains. C’est pas que j’étais fatigué, mais un peu las de le trainer ainsi. Aussi misais-je sur une bonne partie avant de le soulever littéralement d’un coup…

                          Et de le projeter sans perdre de temps…

                          Ca en jette hein, un colonel des blues qui pouvait faire ça ? Et pourtant, et pourtant, j’pouvais encore bien plus. Le banana croco atterrit lourdement sur le rivage en provoquant une petite avalanche de sable dans le coin. Voilà pourquoi j’avais prévenu Edward de se tenir prêt. J’doutais pour le feu, mais j’espérais au moins qu’il avait eu le réflexe de se sauver comme il faut ainsi que mon meitou. J’haussais les épaules et je recommençais à nager doucement jusqu’à arriver au rivage ou presque tout était sans dessus dessous. J’me grattais la tête en m’disant qu’il avait p’être déguerpi ou qu’il était p’être enseveli sous une tonne de sables… Ou encore mort écrasé sous le croco. Pouah ! Comment que la petite Celia allait pleurer… J’allais la réconforter à ma manière, pour ça il n’y avait pas de problèmes… A cette pensée d’ailleurs, j’me curais le nez en me rappelant qu’il fallait que je prévienne Christiane… Et mes autres maitresses par ailleurs… Fallait que je m’occupe d’un coup d’ce petit avant de revenir à mon train-train quotidien… Mwouaip… J’allais faire de lui un grand guerrier… P’être qu’il accepterait de devenir un marine après ça… Vu comment j’étais cool avec lui… Pis, il allait m’devoir des trucs lui… M’enfin bon, c’était bien aussi d’avoir des contacts chez les chasseurs de primes… Bref… Où il était déjà c’petit malin ? P’être qu’il a fui vu comment j’allais l’faire trimer… Bah ouais, c’lui qui allait découper et cuire la viande…

                          J’étais pas un cordon bleu moi.

                          • EDWARD ! T’ES OU ?!