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[Ecume] Au coeur de tout homme, il y a un instinct de vengeance.

Deux jours qu'on navigue et toujours rien. Tu m'diras qu'maintenant j'suis censé être habitué aux longs voyages d'ce style mais c'tout l'contraire. De plus en plus impatient le Bishop. Impatient de découvrir cette première île de Grand Line, impatient d'encore faire des trucs de psycho, impatient d'faire quelque chose qui marquera les esprits et qui sera fait au nom des Saigneurs. Mais pour le moment, c'est glandouille sur le pont d'l'Ecume. Ca fait deux p'tites heures qu'on a terminé l'repas et j'ai rien à faire c't'aprem. Pas de blessé à soigner, pas de médoc à fabriquer, rien d'autre que d'l'attente ou d'la parlotte. Mais j'en ai ma claque de discuter, faut d'l'action. L'point positif quand même c'est qu'aujourd'hui l'soleil brille. M'enfin, ça risque de pas durer très très longtemps. Car à c'qui parait, le climat sur la route de tous les périls c'est aussi changeant qu'l'humeur du Bishop. C'pour te dire.

Puis j'aperçois le beau gosse qu'est lui aussi en train s'emmerder. J'suppose. Le beau gosse c'est Reyson, c'nouveau qu'est presque aussi fort que Jacky. Pour te situer le niveau de la recrue. Un rude gaillard en somme. Autre chose que Schnick, Schnock et compagnie. J'ai pas oublié son fameux coup d'poing d'la fois où on s'est rencontré. Mais j'ai pas encore eu l'occas de m'venger. Disons aussi qu'j'ai pas envie d'le prendre par surprise comme lui a pu l'faire. Comment ça j'ai eu l'temps d'voir le coup arriver ? Ah t'y connais rien toi. Pour moi avoir l'esprit tranquille, i'm'faut un combat à la loyal. Afin d'lui montrer qu'on a l'sens de l'honneur chez les Saigneurs. Uhuh. Mais avant d'l'affronter, j'm'injecte une dose de morphine. Histoire de pas r'sentir la douleur. Car j'me fais pas d'illusions, j'ai peu d'chance de battre un type d'un tel niveau. Mais comme on dit, à cœur vaillant, rien d'impossible. Et donc si ces coups m'font moins mal, j'augmente mes chances - de peu, vraiment très peu certes - de faire un p'tit que'que chose de bien. J'patiente quelques p'tites minutes, pour qu'ça agisse bien dans l'corps et j'me lance.

"Salut l'beau gosse. J'ai toujours pas digéré c'te prune que tu m'as mise en pleine bouche, si tu vois d'quoi j'parle. Du coup j'me suis dit qu'on pourrait essayer de régler ça à l'amiable. Un combat d'homme à homme, rien qu'les poings et les pieds. J'te d'mande pas si t'es d'accord car t'as pas l'choix. Uhuh. Et t'inquiète pas pour ta belle gueule, j'essaierai d'l'épargner au maximum. Uhuh. Let's go."

J'garde mon sérieux sur l'début puis j'souris à ma blague. J'me place plus ou moins au centre du bateau et j'attends. Comme prévu, il relève le challenge. Si on peut appeler ça un challenge pour lui. J'fais même pas figure d'outsider dans c'match. Mais faut pas croire, j'ai un plan. Bien lâche, bien déloyal, bien dans mon style. Uhuh. Mais j'suis pas naïf, j'pense pas qu'il va s'laisser faire, lui aussi doit penser à un coup d'pute. Car c'est vil un pirate. Ou alors c'est pas un pirate. J'suis prêt, j'le sens prêt lui aussi. On y va alors. J'm'élance, poing droit en avant. J'vais y'aller progressivement, pas tout lâcher d'un coup, s'rait trop bête. Attendre que l'plaisir monte, que la morphine m'imprègne encore un peu plus, voir un peu commet il s'la joue. Allez Reyson, montre-moi c'que t'as dans le ventre !

      Dans mon grand flegme habituel, je pris le poste que je prenais à chaque fois lors de la navigation : celui de l'attente et du bronzage. Vous voyez l'escalier qui permettait de passer du pont à l'endroit où se situait la barre ? Mes pieds se trouvaient sur la dernière marche, mes fesses trois marches plus hautes, et mes coudes encore deux marches plus hautes. Pieds nus et chemise rouge grande ouverte, je m'exposais aux rayons du soleil tant qu'il était encore présent. Je pouvais même vous dire que cela faisait deux jours que je me trouvais là, ainsi, sur ce navire. Non, je ne comptais le nombre de nuit qui passait, je regardai mon niveau de bronzage. Une montre corporelle, exposée à la chaleur et au doux vent marin. Du moment que le voyage continuait ainsi, cela me convenait. Du moment que l'on ne retrouvait pas l'orage du début, de Reverse Moutain, je souriais.

      Ou plutôt, je ne souriais qu'à moitié. Personnellement, je ne savais pas vraiment ce que je faisais sur ce navire. Mon regard se posa sur ma main bandée, celle la même qui me faisait encore mal de temps en temps. Celui que l'on nommait capitaine ne m'avait pas raté, il m'avait bien empalé, bien que cela me sauva la vie. C'était d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle je me trouvais encore sur ce navire, en plus du fait que, n'ayant aucun moyen de transport et ne sachant pas nager, je n'avais pas vraiment le choix.

      Tiens, l'un des pirates se rapprocha enfin de moi. Faisais-je si peur ? Et mais, c'était celui que les autres appelaient le doc, non ? La personne qui aurait pu me soigner cette main mais chez laquelle je n'étais pas allé à cause de la façon dont s'était déroulée notre première rencontre. Sa tête semblait être revenue à la normale, du moins je crois. C'est sa tête normale ça ? En tout cas, il ne semblait pas avoir oublié qu'elle était plus déformée que ça deux jours auparavant. Ah, les hommes, toujours un peu de place pour entreposer de la rancune quelque part.

      Un duel ? Un combat d'homme à homme ? Le seul souci, c'était que cela impliquait le faire qu'on soit à égalité. Il suffit de regarder nos têtes pour comprendre que ce n'est pas le cas. Mais regardez voir, il a une tête en acier clouté ! Ah, c'est une visse ? Tu es au courant que tu viens de faire tomber ma blague à plat, à l'eau, à la poubelle ? Tu as de la chance que j'ai déjà un combat sur la liste, sinon je me serais occupé de toi !

      Bon, va falloir se lever. Allez les jambes, au boulot ! Il semblerait qu'elles préféraient le bronzage… Mais bordel, c'est une histoire d'homme, je ne pouvais refuser ! Mes bras, prenant appui sur l'escalier, obligèrent mon corps à se lever. Maintenant, plus le choix, mes jambes devaient y aller si elles voulaient retourner se relaxer. Soit, occupons nous de se doc qui se croyait réellement de taille face à moi. Vu comment c'était déroulé notre premier entrevu, cela ne durera pas longtemps.

      L'adversaire était au centre du navire, comme s'il voulait mettre en place une sorte d'arène. Pour ma part, j'avançais d'un pas lent mais décidé, tout en laissant échapper quelques soupirs. C'est alors que je remarquai qu'une planche du pont allait de mon pied jusqu'en-dessous de l'intersection des jambes du doc. Ouh la vilaine idée que voilà. Seulement, cela impliquerait de faire quelques dégâts au navire, bien que le combat serait directement fini. Je regardai alors tout autour de moi, mais le capitaine était présent. Cet être sanguinolent me le ferait sans doute payer si je blessais son précieux bâtiment. Bon, je n'avais pas le choix, je devais régler ça à la loyal.

      Le doc se dirigea vers moi, poing en avant. Attendant le dernier moment, j'esquivai dans la direction la plus éloignée à sa main libre, et de ma main droite, j'agrippai le poignet menaçant qui me visait auparavant. Je me retrouvais alors face à son bras tendu, tandis que ma main gauche, celle bandée, longeait le dessus du bras, poing fermé, afin d'atteindre la tête qui se trouvait en bout de course.

      " Tu devrais plutôt t'occuper de ta propre gueule ! "

      Le duel avait débuté, les regards commençaient à se tourner vers nous. Cependant, personne n'interviendra, car tous savent ce que signifie que l'honneur pour un homme. Lorsqu'un tel combat débute, il doit se finir dans les règles de l'art.
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    Uhuh. J'aime ce gars. J'l'ai d'jà adopté. L'a l'air du genre à pas s'laisser faire, du genre rancunier lui-aussi, un peu blagueur. L'a l'air joueur également. Et sérieux. P'tet un peu trop d'ailleurs. Mais d'ici une semaine, moi et les Saigneurs on aura vite fait d'lui r'tirer c'balai qu'a dans son fion. Puis comme j'l'ai plus ou moins mentionné lors d'notre première rencontre, il parait solitaire. J'me demande toujours c'qu'un mec comme lui foutait sur ce bateau. Surtout qu'il semblait pas être le Capitaine. Mais ici il a trouvé son chez lui. Un équipage de pirates costauds, ou en devenir. Un équipage de tarés, tous autant qu'on est, et que'que chose me dit qu'il est pas tout net non plus ce beau gosse. Ouep, j'suis content d'le savoir avec nous plutôt qu'l'inverse. Mais j's'rai encore plus heureux si j'arrivais à gagner. Ou au moins à faire jeu égal. Enfin, on va juste essayer d'pas prendre une dérouillée. Voila qu'est plus raisonnable. Plus dans mes cordes.

    Comme attendu donc, il esquive l'offensive. Et il réplique. Mouvements rapides et précis. Y'a d'l'entrainement, y'a d'la bouteille, pas comme moi. Bien qu'c'es derniers jours, j'ai pu engranger d'l'expérience. Puis ça m'revient, j'repense à c'que m'avait dit Jack quand on s'était entrainé. C'tait y'a un bail déjà. Et c'jour là, j'me rappelle avoir pris cher. Même ma p'tite blague de fin avait pas marché. On va pas laisser ça s'reproduire hein Bishop. S'faire humilié - un peu fort comme mot, j'aurais pu trouver moins pire - une deuxième fois c'est à éviter. Et j'y met un peu d'cœur donc. Et d'l'envie.

    J'vois l'poing arriver sur la joue droite. Uhuh. C'est la mauvaise main on dirait. Celle qu'a un bandage. Celle que c'est pas moi qui l'a soignée et que par conséquent, ça fait encore un peu mal. Pourtant tout l'monde le sait sur le bateau que c'est moi l'doc et que quand tu r'ssort du cabinet du Bishop, t'as plus mal du tout. Bon en vérité, j'sais pas si c'est la morphine ou mes talents de médecin qui font qu'les gens sentent plus rien une fois qu'j'me suis occupé d'eux. En fait si j'le sais. Uhuh. Allez Bishop, c'est l'moment d'savoir. Savoir quoi ? Attends j'y viens. Au lieu d'me prendre la pêche de plein fouet - une fois pas deux gars ! - ou au lieu de gentiment l'esquiver, j'recule la tête, la ravance aussi vite que j'peux et contre avec mon front. C'est l'moment savoir donc. Savoir si ça lui fait mal de mettre des beignes avec sa main gauche. Savoir aussi si la morphine a fait effet. La morphine marche c't'une chose. Quant à savoir si l'Reyson a mal, c'en est une autre. J'parviens pas à lire son visage. Merde.

    J'me tire de là et quitte le centre du bateau pour m'rapprocher du bord. J'suis plus sans savoir que ces êtres étranges craignent l'eau. Il sera p'tet un peu craintif, un peu perturbé, un peu moins fort s'il a peur d'faire un plongeon. Voila c'que j'appelle un combat loyal. Uhuh. Et dire que c'est pas fini. Uhuh. Il s'ramène sans attendre. C'bien, ta chute n'en sera que plus rapide. Une fois qu'il est assez près, j'me r'tourne pour faire face à l'océan. Magnifique étendu d'eau dans lequel on risque encore de passer une semaine avant d'poser l'pied. Une longue et putain d'semaine. J'fonce ensuite vers le r'bord, j'le sens pas bien loin derrière moi, j'prends appui sur la rambarde et deux pieds, m'propulse en arrière, pour atterrir derrière l'beau gosse à l'aide d'une jolie pirouette. Quelle agilité ce Bishop. Un vrai singe. C'est Anthrax qui va être jaloux. Uhuh.

    Me v'la en position d'force. J'vais l'prendre par derrière. Phrase à s'remettre dans l'contexte bien sur. J'voudrais éviter tout malentendu. Puis t'façon j'suis pas d'se bord là moi monsieur. Et ni une ni deux, j'm'élance, afin d'lui mettre un bon crochet du droit au niveau d'l'oreille. Tu vas apprendre au fur et à mesure à quel point j'suis un homme honnête, réglo et pas fourbe du tout. Uhuh !

        On dirait que le doc avait préparé un tant soit peu son coup. Il n'était donc pas du genre à venir simplement avec sa rancune. Lors de notre première rencontre, il avait bien remarqué l'écart de puissance qui nous séparait. Voilà pourquoi il n'était pas venu tout de suite, il avait laissé passer deux jours, le temps d'échafauder un plan. Deux jours c'est quand même beaucoup pour un petit plan… Peut-être aussi le temps que sa tête guérisse ? Oui, cela paraissait déjà un peu plus crédible. Après, de là savoir si c'était la vérité… Et puis d'ailleurs, je m'en fiche totalement de ça ! Nous étions dans un combat, la seule chose à savoir était la façon de coller son poing sur la figure de l'autre ! Un homme, ça réfléchit pas, ça cogne, et ensuite ça se demande pourquoi il a cogné.

        On voyait bien là un doc, frapper les zones déjà blessées de son adversaire. Le fait de savoir guérir un corps lui permettait aussi d'en connaître les faiblesses. Ses connaissances l'aidaient bien sur ce coup… Comment ça, c'était surtout le bandage autour de ma main qui l'aidait ? Mais n'importe quoi, c'était ses connaissances en médecine pardi ! Et il envoya ses connaissances droit sur mon poing, ou plutôt sa tête. Je dus étouffer un rictus lors de la collision. Et comment qu'il faisait lui pour pas râler après un coup pareil ? En tout cas, ma main qui était sur la voie de la guérison, prit subitement le chemin inverse. Je ne serais d'ailleurs pas étonné que la plaie se soit rouverte. Bon, il valait peut-être mieux que je n'use plus de cette main.

        Pendant que le doc s'en allait, respectait les distances de sécurité, je regardais le bandage qui commençait à rougir tout doucement. Bravo ! Deux jours de guérison qui tombent à l'eau ! Le doc allait me payer ça. Mais d'abord, je retirais lentement le bandage qui chuta au sol. Un trou, bien plus petit qu'au départ mais encore présent, se situait au centre de ma paume. J'y plantai deux doigts avant d'injecter des hormones de vigueur, afin que toute trace de douleur disparaisse. Ainsi, je n'avais plus aucune contrainte, je pouvais m'occuper tranquillement du doc.

        Doc qui venait de monter sur le bord du navire. Il croyait peut-être que l'eau me faisait peur ? J'avais baigné dans la mer de Reverse Moutain, je n'allais pas avoir peur de ces petites vagues ! Et puis, le sanguinolent n'aura qu'à me repêcher, lui qui ne fait aucune différence entre poisson et humain. Remarque, ce serait pas mal d'éviter de me faire trouer de partout. Bah, il suffisait de ne pas couler non ? Sans plus attendre, j'allais à l'encontre de mon adversaire. Sauf qu'on ne m'avait pas dit qu'il avait travaillé dans un cirque.

        Sitôt à sa hauteur qu'il se mit à courir, m'obligeant ainsi à le poursuivre. C'était un duel ou le jeu du chat ? Une fois au bord, l'acrobate refoulé fit une pirouette afin d'atterrir derrière moi. Il voulait me jeter à l'eau, mais c'était bien trop prévisible. Instinctivement, je me baissais, ainsi accroupi, je tendis une jambe sur le côté tout en tournant sur moi-même, fauchant les points d'appuie du doc. Mais avant qu'il ne tombe au sol, je finis mon tour face à lui, et, me relevant, j'agrippai ses vêtements, au col et à la ceinture. Avec l'élan du soulèvement, j'offris au doc un superbe décollage, le lâchant une fois mes bras bien tendus vers le haut. C'était lui qui voulait faire des acrobaties, je lui donnais l'occasion de faire le trapéziste au niveau du mat. A moins qu'il n'en ait pas le réflexe et revient s'écraser sur le pont ? En tout cas, c'était parti pour l'étude de la trajectoire d'un doc en chute libre, avec une vitesse initiale dirigée selon l'axe OZ d'un certain nombre. A quelle date t retombera-t-il au sol sachant que l'équation de la trajectoire est...
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      L'coup de l'acrobate était p'tet prévisible mais c'beau gosse s'en sort que trop bien. En une demie seconde, me v'la soulevé comme une vulgaire loque. Et dans l'autre moitié d'seconde, me v'la projeté en l'air. Il fait ça avec une facilité en plus. On dirait bien qu'c'est mal barre la vengeance. Puis sous l'coup d'la surprise, j'ai pas eu l'temps d'réagir. J'me suis fait levé puis jeté sans même que j'réalise c'qui s'passe. Légault qu'est au poste de vigie m'voit m'rapprocher. J'comprends pourquoi y'aime bien le haut du mât l'borgne. C'est qu'on a une belle vue d'ici. Y'a tout qu'est plus petit quand on r'garde en bas. C'fait comme si t'étais l'maître du bateau, comme si tu t'sentais l'plus balèze. Bon pour l'instant on dirait qu'c'est Reyson l'plus fort de nous deux mais c't'une stratégie. C'faire passer pour un faible. Et puis après, Boum, on élève le niveau d'un coup et on prend l'ascendant. Sauf qu'en fait j'suis vraiment plus faible. Uhuh. Dommage, ça m'semblait bien comme technique de combat.

      Bon c'est pas qu'j'apprécie pas la vue d'ici mais y'arrivera bien un moment où j'vais r'tomber. Donc faut s'creuser les méninges. Pour pas chuter sur le plancher. Déjà ça f'ra pas du bien mais en plus ça f'ra un trou dans le bateau. Et puis c'est pas comme si Noah et toute la troupe s'était fait chier à tout retaper après la descente de Reverse. Uhuh. Mais l'beau gosse a fait une erreur de calcul. 'Fin il a surement pas réfléchi à ça mais au lieu d'être en l'air au milieu d'nulle part, j'suis en l'air à coté du mât. C'ta seule chance. A la fois faire un truc classe et un truc efficace. Impressionner l'monde qui nous r'garde. Et lui montrer à lui que moi aussi j'sais mettre des paillettes dans les yeux.

      J'pose les deux pieds sur le mât donc et attrape une corde d'la main droite, une autre d'la main gauche. J'ai toujours la tête en haut et les pieds en bas. L'est temps d'changer c'te position. J'tire sur les cordes pour m'donner un peu d'élan. J'fais passer mon pied droit par-dessus l'gauche, pivote ce pied gauche de cent quatre-vingts degrés et me voila dos au mât. Et maintenant c'est la partie la plus délicate. Un p'tit manque d'attention et ça va faire mal. A moins qu'la morphine fasse effet comme il faut. Mais on va pas tenter l'diable. J'vais presque tomber à pic. J'fais donc tourner mes bras et enroule les cordes autour d'ceux-ci. D'manière à c'qu'elles me retiennent un brin. Allez Bish, faut qu'ça marche. J'pousse sur mes pattes, qui sont toujours contre le mât, c'qui fait que j'me r'trouve à l'horizontal. Parallèle au plancher. Parfait. L'est toujours là l'beau gosse. L'attend. Tu m'diras, difficile de v'nir me chercher ici. Puis la pesanteur faisant qu'j'suis attiré vers le bas, j'peux pas rester indéfiniment comme ça. Du coup, j'me met à courir sur l'poteau. Les frottements des cordes sur mes manches font qu'j'accélère pas comme un malade mais qu'j'reste pas non plus statique. J'en r'viens pas moi même, ça marche. Alors mon p'tit Reyson, c'est qui l'beau gosse maintenant ? Question rhétorique bien sûr. Tout l'monde sait qu'c'est moi. Uhuh.

      Ouah, c't'encore mieux que l'vol plané. Là on dirait que j'plane. Et non, c'pas la morphine qui fait ça. En peu d'temps, j'me r'trouve presque en bas. Tu pensais t'être débarrassé d'moi hein ? Perdu. L'est toujours en bas du mât. A attendre. Je viens à toi Reyson, je viens. Puis comme j'arrive à l'extrémité des cordes, j'me dis qu'il faut que j'mette un point d'honneur à c'te spectacle. Une fois qu'mes bras sont libérés, j'me propulse avec mes guiboles, un p'tit salto avant, pour le show, pour passer, une fois de plus, au dessus d'l'adversaire également et voila. Et voila. Et parce que tout ça, ça ressemblait pas à Bishop, y' a fallu rajouter un truc. Comme une serpillière toute mouillée qui trainerait au milieu du pont par exemple. Par exemple hein. Donc quand j'repose les pieds sur l'bateau, ou plutôt sur l'torchon, j'glisse, comme si l'truc était un skate et j'vais m'fourrer dans le mur d'en face. Alors Reyson, c'est qui l'beau gosse maintenant ? Uhuh. C'pas drôle.

      J'me relève, parce que si j'étais pas tombé ce serait pas marrant. Et bien sûr d'son coté, il en a eu marre de patienter le beau gosse, du coup il a pas perdu plus de temps. T'oserais frapper un homme à terre ? Spèce de lâche va ! Et là ça sent l'boudin. Mais j'suis vilain. Et moi aussi j'suis lâche. Uhuh. D'un coup d'pied, j'envoie la serpillère - putain d'serpillère - au visage d'Reyson et j'enchaine direct par des coups d'poing, des coups d'pied, limite un coup d'boule si l'occasion s'présente. Bon une nouvelle fois, peu d'chance que j'parvienne à l'toucher, ne serait-ce qu'une fois, mais l'but est pas là. Comme j'te l'ai dit, j'suis vilain, j'suis méchant, et tu risques te découvrir jusqu'où j'peux aller.

          Après l'acrobate, voilà qu'il se mettait à la haute voltige. Le doc a dû travailler dans un cirque dans une vie antérieure. Un cirque égyptien, car il momifia ses bras à l'aide de cordes avant d'entamer son show. Le voilà qui commence à redescendre, se rappelant que son adversaire l'attendait patiemment plus bas. Ou bien il retirait sa tête des étoiles pour retomber sur terre ? Au choix. A moins que ce soit simplement l'effet de la gravitation terrestre appliquée sur le corps du doc, mais ce serait bien moins marrant de dire ça. Les cours de physique, ça n'intéresse pas les lecteurs. La physique expérimentale de Pangloss dans Candide, peut-être. Ou le physique, mais pas la physique.

          Revenons donc au doc qui, vu ce que l'on voit, aimait passer au-dessus de moi. Du moment qu'il ne veule pas me sauter dessus. Bien que là, il souhaite me prendre par derrière, m'asséner des coups de hanche, ou de poings, donc de doigts, pénétrer ma garde avec son gros cylindre, son bras, bien entendu. Je vois bien votre petit sourire, chère lecteur. Voyez, la physique expérimentale vous intéresse aussi. Mais vous serez déçu, car il n'y aura que les différentes facettes du doc.

          Acrobate, voltigeur, le voilà qu'il exerçait aussi le métier de clown. Son action précédente réclamait presque le respect, mais ce qui suivit ne demandait qu'un simple sourire amusé à afficher aux yeux de tous. Un simple torchon, car une peau de banane n'est plus originale, envoya le doc dans le décor, ou plutôt dans le mur. Peut-être valait-il mieux mettre fin à ce duel qui touchait davantage au ridicule qu'au sérieux ?

          C'était dans cette optique que je m'approchais à grand pas du clown qui décida de se recycler dans le foot. Un simple coup de pied et le torchon vint se coller à mon visage, m'ôtant toute visibilité. J'entendis le doc avancer d'un pas, il allait donc attaquer. Ne voyant rien, je n'avais pas le choix, je fis un pas en arrière avant d'entendre un bras fendre l'air. Un autre pied s'avança vers moi, je reculai donc encore une fois. Trop facile… Un autre pas vers moi, et je rec… Erf, obstacle. Mon dos se cogna contre quelque chose. N'ayant d'autre choix, je fis un rapide pas sur le côté avant d'entendre le son d'un coup réussi. Pourtant, je ne sentis aucune douleur.

          A ce moment, le voile tomba, déjà que la loi l'interdisait, même s'il s'agissait plutôt d'un torchon, dévoilant ainsi la scène à mes yeux surpris. Le doc avait bien réussi son coup, mais son poing venait de cogner un autre membre de l'équipage qui se mit à grogner, une marque rougeâtre sur la joue. Cet homme était Nolan, si je me souvenais bien. Son regard noir se tourna vers le doc, et il prit sa hache en main. La suite semblait prévisible, mais aussi inévitable.

          Deux contre un dorénavant. Ceci poserait problème à un homme honnête, mais voilà, un pirate était par définition classé dans la catégorie des gens malhonnête. Par conséquent, il n'y avait aucun problème au niveau de la conscience. Amusé, je souriais au doc avant de me tourner moi aussi vers lui, comme pour lui faire comprendre que le duel continuait tout de même.

          " Désolé, mais comme tu l'as si bien dit, je n'ai pas le choix, je dois continuer le combat… "

          Voilà, maintenant il ne manquait plus qu'à attendre que Nolan frappe. Si le doc esquive, j'aurais le loisir de l'accueillir dans la direction de secours qu'il choisira, mon poing déjà prêt à tâter de sa chair. Et cela ne saurait tarder…
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        J'l'ai senti, j'l'ai touché ! Ahah ! On fait moins l'fier hein monsieur ! Mais - parce qu'y'a toujours un 'mais' - c'est pas l'bon gars qu'en a pris une. C'est l'bûcheron d'Nolan. Mais qu'est-ce tu fous là ?! Merde ! Et quelle réaction du beau gosse quand même. Dès qu'y'a senti l'obstacle dans son dos, boum, un pas sur la droite pour s'tirer de l'endroit. C'est là qu'on voit qu'un mec a d'la bouteille. Bishop lui se serait d'mandé c'qu'y'avait dans son dos. Et il s'rait resté planté là, s'mangeant un crochet, un uppercut et tout le jargon d'la boxe. Mais l'beau gosse, par définition, c't'un beau gosse, alors il fait tout avec classe. Même se battre. C'pas fairplay.

        Et Nolan est pas content. Normal vous m'direz. Le type est là, à r'garder le ciel ? A bronzer ? A r'garder l'combat ? A faire chier l'monde ? On connait pas les réponses. Sauf pour la dernière question. Et le v'la qui en mange une en pleine bouche. Normal qui soit pas content. Et comme tout bon pirate, il va pas en rester là. Lui aussi il veut faire mumuse. Sauf que c'est pas un jeu. J'essaye de m'venger là tu vois pas ? C'est pas comme les autres fois où on s'met d'ssus pour le plaisir, là y'a une vraie raison. Alors arrête tes conneries et repose cette hache ! Comme si j'en chie d'jà pas assez avec le beau gosse, tu vas pas non plus t'mettre contre moi ? Puis Reyson parle. Pour rien dire. Pour dire qu'on continue. Bien sûr qu'on continue tu m'prends pour un con ou quoi ? Nolan, la hache bien en main, tend les bras vers l'arrière pour prendre un max d'élan.

        "POSE TA HACHE J'AI DIT !"

        Intimidation. Ratée. Comme tout bon bûcheron qu'il est, Nolan tranche en horizontal. Niveau du tronc. Pas l'tronc d'l'arbre hein. T'as d'jà vu un feuillu planté au milieu d'un bateau toi ? Non, ça existe pas. Tronc humain quoi. Abdomen pour être plus précis. Bien que ça soit possible. Suffit d'faire un bac, mettre de la terre et planter une graine. Puis t'arroses et ça pousse. Mais c'pas d'ça dont il est question. Et donc, comme j'ai pas envie d'finir couper en deux, je saute. Donc ça serait plausible un arbre sur un bateau. Et à ce moment là pourrait y'avoir confusion dans mes propos. Mais comme y'en a pas, on peut pas s'tromper. Et comme j'l'ai dit, je saute sur place. Pour faire une pierre deux coups. C'est vrai que ce serait comique un arbre sur bateau. Uhuh. Par exemple mettre un poirier. T'as un long trajet à faire et plus d'vivres. Boum ! Tu prends une poire, t'es rassasié. Magnifique ! Comique et pratique. Une pierre, deux coups. J'esquive la hache et elle se dirige vers l'beau gosse dans le même mouvement. Il va pas s'faire prendre par un tel truc c'est sur. Mais au moins ça m'laisse le temps d'penser vite fait. Ou bien un pommier, ça a pas d'importance le type d'arbre, c'qui compte c'est l'fait qui produit des fruits. A deux contre un, j'ai encore moins d'chance d'parvenir à mes fins. Par conséquent, faut en mettre un hors combat rapidement. J'aimerais bien que ça soit l'beau gosse mais restons cohérent deux minutes. Enfin un pommier, un poirier, même un mandarinier si ça te chante, c'est pas là l'problème. Comment ça c't'idée d'arbre m'encombre l'esprit ? Bien sûr que non, ma tête va parfaitement bien. Et pas grâce à toi Monsieur l'beau gosse ! Si t'vois à quoi j'veux faire allusion.

        Bref, mon cher Nolan, vous allez d'voir nous laisser tranquille deux p'tites minutes. Histoire que j'règle mes comptes. Puis après tu pourras t'venger si tu veux. Juste qu'c'est pas l'moment pour ça. Une fois qu'mes pieds se r'posent sur le plancher, j'amorce un direct du droit. Puis j'lui met en plein nez. Alors c'est ça qu'a ressenti l'beau gosse c'te jour là. Pas mal. J'l'ai mis out mais j'vais pas rester indemne. L'Reyson a sauté sur l'occas. Et v'la qu'lui aussi y'en déclenche une bonne de droite. Pleine joue. La mienne hein d'joue. Pas celle du Nolan. Boum, un deuxième coup de suite, pour pas perdre de temps. L'a pris l'ascendant, beaucoup trop. Hé mais ... J'sens pas grand chose en fait. Ah ouais c'est vrai. La dose de planant qu'j'ai pris taleur. Uhuh. Va pas comprendre pourquoi ses coups m'font pas si mal. J'lui expliquerait, j'lui expliquerait.

        Mais maintenant, show-time. J'écarte son direct du droit d'ma paume droite, puis son crochet gauche du revers. J'lance mon poing gauche vers son visage. Argh juste, j'avais dit qu'j'abimerais pas trop le faciès. Tant pis. Il recule la tête, j'ai pas l'allonge suffisante. Il réessaye un crochet du gauche. Parfait. J'm'abaisse, j'attends qu'le poing passe au dessus et j'fais un tour sur moi-même tout en remontant. Façon anti-horlogique. J'porte la main droite à la poche aussi, pour s'saisir d'la serpe. L'chemin jusqu'à son torse a pas l'air encombré. C'est l'moment c'est l'instant. Une fois l'tour sur soi-même arrivé au trois quart, j'sors l'arme. Et tout en continuant le pivotement, j'tente de l'atteindre au pec. Que je suis méchant. Voila c'que j'appelle un combat à la loyale. Uhuh. Et là tu t'dis qu'la Bish avait tout prévu. "L'enchainement" entre guillemets de taleur, c'était juste pour l'habituer à la portée d'mes coups. Si tant est qu'il s'en soit soucié. Et maintenant, bam, l'allonge a pris une vingtaine de centimètres en plus. Faudra j'pense à lui trouver un nom à c'te sournoiserie. Bon après, pas sûr qu'ça marche. Juste que si ça l'touche, tu vas m'en entendre parler pendant au moins ... Poufff ... Au moins ça. Et encore, c'est l'minimum. Allez ma précieuse, fais moi voir son sang ...
            On comprend pourquoi le Nolan a fini sa carrière de bûcheron. Regardez ses coups latéraux, ils ne s’arrêtent pas ! Combien de fois avait-il tranché l’arbre et le voisin d’à côté en même temps ? Moi qui m’attendais à simplement cueillir le doc, j’avais oublié que je me trouvais dans un équipage de fou. Et voilà que la hache qui ne m’était pas destinée s’envole vers moi. Fallait dire que j’étais plutôt focalisé sur l’autre, d’où le fait que je ne pus éviter l’arme tranchante. Par contre, mes réflexes étaient toujours là, et mon bras le plus proche s’interposa au niveau du bois de la hache, juste en-dessous du tranchant. Bon, j’allais avoir une petite marque rougeâtre sur la peau, mais mes os ne prirent rien. Nolan devait encore se muscler un peu avant de s’attaquer à un arbre comme moi. Mais il n’était pas le sujet du combat.

            D’ailleurs, le voilà qui tombe à terre après le coup de l’ennemi principal, il voulait savoir ce que ça faisait de se sentir supérieur. Tandis que le bûcheron se couchait pour une sieste bien méritée, je me lançai à mon tour vers son assaillant. Mon attaque porta son fruit, pour rester dans le registre du bûcheron et des végétaux. Cependant, les racines du doc étaient bien ancrées, son écorce ne semblait pas tomber, sa sève ne voulait pas couler. Par le bois d’Adam, comment pouvait-il tenir bon face à un tel torrent ? Faudra qu’il m’explique, faudra qu’il m’explique.

            Mon adversaire était un doc, soit une personne dotée de pas mal de connaissance et normalement d’un sentiment d’altruisme. Un doc sert à soigner, à sauver des vies, un métier honnête quoi. Moi, je ne suis qu’un pirate, jouant avec l’organisme à mes heures perdues et futur bretteur, une vocation moins lumineuse quoi. Moi je suis malhonnête. Et on sait qu’un homme malhonnête le restera quoi qu’il arrive… Honnêtement, ce sont des hommes honnêtes dont il faut se méfier, parce qu’on peut jamais prévoir à quel moment ils feront un truc incroyablement… stupide. Comme se déroger à ses propres règles par exemple.

            L’arbre, qui encaissait les coups comme de petites gouttes d’eau, se mit à se mouvoir, se prenant pour un Ent, il esquiva mes assauts avec brio, envoyant même ses branches à son tour, mais ne parvint pas à me toucher. C’est alors qu’il décida de changer son feuillage, agrandissant ainsi la longueur de son branchage. Et comme on ne se méfie pas d’un arbre médicamenteux qui semble honnête par sa vocation, on ne s’y attend pas. Enfin de compte, c’était un pirate plus qu’un doc.

            Sa serpe vint se planter dans mon torse, faisant apparaître des gouttelettes de sang sur ma peau fraichement bronzée. Je dus étouffer un gémissement, à la fois de surprise et de souffrance. Lui qui réclamait un combat à main nu, il venait de changer l’énoncé du duel. Et après ça, sans nul doute que je l’entendrais souvent en parler, se vanter, pendant au moins… Pouff… Au moins ça. Alors autant lui rendre son pouff, avant qu’il ne pouffe de rire.

            L’arme encore plantée dans mon corps, son propriétaire était à ma portée. Légèrement énervé par ce manque de respect des règles, et surtout par mon manque d’attention, je me laissais guider par mon sens de pirate à mon tour. Une bonne dose d’hormone dans le bras, et celui-ci se mit à grossir avant d’asséner un coup vertical sur mon assaillante. Pouff, le voilà enraciné dans le pont du navire. Bah, on demandera au bûcheron de faire une nouvelle planche de bois à son réveil. Pour le moment, l’arbre venait de rétrécir de moitié, bloqué au milieu de ses congénères, les planches sur lesquelles on marche, celles qui restent en-dessous de nous et qui ne peuvent qu’espérer nous frôler la cheville.

            Le doc végétal de nouveau à sa place, je retirai la serpe de mon torse dans un rictus témoignant de mon mécontentement. Mon regard des plus sombres donnait un indice quant à la suite des événements. Il ne respectait pas les règles, je n’avais donc pas besoin de les suivre non plus. Et ce fut mon pied qui tata le premier du visage du pirate. Sa parure avait beau sembler insensible, sa ramure sentait tout de même les coups qui se suivaient, exclusivement sur son faciès. Mais cela ne suffisait pas, il serait sans doute encore en état de parler pour se moquer de ma plaie dont le sang coulait de plus en plus. Encore une cicatrice à ajouter à ma panoplie, mais j’en prendrai soin après. D’abord, il me fallait couper les racines du doc, lui montrer de quel bois je me chauffe et qu’on n’est pas de la même écorce.

            Ainsi, je pris la hache du bûcheron entre mes mains avant de me rapprocher de nouveau, à pas lent, de mon adversaire toujours bloqué dans le pont. Je ne pensais qu’à lui apprendre à la leçon, pas du tout à la réaction du capitaine lorsqu’il verra ce qu’on a fait à son précieux navire. Totalement dans mon rôle de bûcheron, je brandis la hache haut dans le ciel tout en lançant au doc :

            " Tu es prêt ? Je vais te trancher le cocotier pour m'en faire des lauriers ! "

            Bon, peut-être un peu trop dans le métier de bûcheron, mais cela n'allait pas empêcher la hache de fendre sur le doc.
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          J'ai gagné ... J'ai gagné ... J'AI GAAAGNAAAYYYY ! Ouah ! Au top Bishop. Et ouais l'beau gosse, c'moi l'meilleur, c'moi le plus beau, c'moi l'plus fort. Parce que là, la serpe, elle taillade le torse. Et le torse, il saigne. Et le sang, c'est rouge. Et le rouge, c'est la couleur des gagnants. La logique des choses ! Il a rien vu v'nir le jeunot ! Rien du tout ! Echec et mat. Tu l'as pas vu arriver en diagonale le Bishop. Avoue ? Tu m'appelleras maître à partir de maintenant. R'garde cette coupure un peu. Tout en fluidité. La serpe qu'a glissé sur ses pec comme une Bish sur une serpillère. Si c'est pas d'l'attaque de génie, j'y connais rien. Puis tu vois, j't'avais dit qu'j'toucherai pas ton visage. Promesse tenue. Bam. Double victoire du coup. Le mec tient sa parole et bat son adversaire dans les règles. Avoue qu't'as du mal a accepté ta défaite. Allez vieux, tape m'en cinq, qu'on oublie tout ça. La suite de l'histoire est anecdotique bien entendu car j'ai gaaagnaayy mais j'vais quand même t'en faire part.

          Car l'beau gosse est pas content. Uhuh. T'vois un peu c'que ça fait d'se faire battre. Que dis-je : se faire laminer, écraser, anéantir ! En même temps l'adversaire était d'qualité. Faut bien l'admettre. Ohh vas-y, encastre moi dans l'bateau si ça t'fait plaisir. Moi j'm'en fous j'ai gagn. Humhum. S'tu pouvais retirer ton pied d'ma bouche. Voila merci. Oh c'est beau. Ce sang qui dégouline. Si j'étais artiste j'intitulerais cette œuvre 'Rivière de sang en serpentin'. Mais bon, j'suis pas artiste. Et puis c'nom est nul t'façon. Mais plus l'temps passe et plus qu'il est en colère. Bah, suffira qu'tu prennes ta revanche un de ces quat'. Ah mais qu'est-ce que j'dis, tu peux pas, j'suis trop fort pour toi ! Uhuhuh. Attends, tu comptes faire quoi avec cette hache. Pose cette hache. Pose cette hache. Lève pas l'bras. Lève pas l'bras. Mais obéis moi merde ! N'abats pas cette hache sur mon crâne. N'aba...

          J'ferme les yeux. J'suis mort ? J'en rouvre un. Et j'vois l'Noah, qu'a retenu l'beau gosse par le bras. J'te dis merci mais j'men s'rais sorti tout seul. Aucun doute là dessus. Mais c'pas pour autant qu'il décolère pas le beau gosse. J'vois bien qu'il a l'intention d'pas m'faire que du bien. Mais avant d'arriver à un niveau équivalent au mien, va t'falloir des mois et des mois d'entrainement. Non, ne relève pas ton bras. Non.

          Mh.

          Voila des paroles sensées Capitaine. Remettez à sa place ce vil chenapan. Ahah t'es calmé hein maintenant. Dès qu'le Capitaine fait son Mh plein d'autorité y'a plus personne pour l'ouvrir. C'est bien beau d'faire le malin devant tout l'monde en s'donnant en spectacle mais dès qu'le chef se pointe y'en a plus un pour faire le mariole ! D'dieu ! Quoi comment ça, moi aussi faut qu'j'me calme Capitaine ? Hé j'viens d'gagner un combat alors si toi aussi tu veux t'faire écrabouiller par le majestueux combattant qu'je suis tu m'fais signe Cap' ! Merde. J'viens d'dire 'tu' au Cap, j'viens d'dire 'tu' au Cap ... Merde. En fait j'l'ai pas dit tout haut mais j'l'ai pensé fort. Et comme le Cap' est balèze p'tet qui lit dans les pensées. Merde. Merde.

          Mh.

          Okayy j'me calme. No soucis. Zen attitude. Quoi ? Si j'vais recommencer ? Bien sûr que non. Puis c'est pas moi qu'a commencé d'abord ! Puis façon j'm'en fous j'ai gagnn. Humhum. Ouais ok j'me calme. Alors j'reprends une expression faciale proche du zéro sentiment mais tout au fond d'moi j'souris. J'l'ai eu ma vengeance. Et d'une belle manière en plus. Mais faudrait pas trop trop l'chauffer l'beau gosse parce que quand y'est en colère, il d'vient presque aussi fort que moi.

          Bien l'merci d'me sortir de là Noah. Pas qu'c'était pas confortable ce p'tit trou mais j'suis mieux sur mes guiboles. Bon allez, l'est temps d'aller saluer l'adversaire. Ce fut serré, à un moment j'ai même cru qu'il allait m'battre mais comme souvent, c'est l'favori qui l'emporte. Merci merci. Les gens s'lèvent, applaudissent le prodige, c'est moi, cri mon nom. Bishop ! Bishop ! J'salue mon public, envoie des baisers aux femmes, les larmes me montent aux yeux, l'émotion toussa toussa. Je dicte des ordres à droite à gauche : Jacky, sort les feux d'artifices, Micha, fais nous un repas à nous faire péter la panse, Noah, vas sortir les bouteilles, Walt, fais un truc et fais le bien. L'monde s'active, prêt à célébrer la victoire de leur champion ... A moins qu'ce soit le planant qui m'fait c't'effet là. Car en vérité j'crois qu'j'm'approche simplement du beau gosse et j'lui tends la main. Mais comme ça semble pathétique, j'préfère m'imaginer un truc qu'en jette. Puis j'me souviens plus d'c'que j'lui dit. P'tet un 'Bien joué', un 'On est quitte maintenant ?' ou alors pas d'parole du tout, juste une poignée d'main. Reyson, tu d'viendras un bonhomme, un vrai. Même que j't'aime bien. P'tet même que j't'aime plus que l'Jacky. Le dites pas à Jacky. Même que si j'avais une piécette là dans ma main, j'parierais sur toi ! Même que ... Merde j'ai oublié c'que j'allais dire. Attends, est-ce que j'pense encore là ? Bouah laisse tomber, j'suis plus en état d'réfléchir. Uhuh.

          Puis l'principal dans c't'histoire c'est qu'j'ai gaagnaaayyy !
              C'était quoi ce grand sourire béat sur les lèvres du doc ? Ce sourire satisfait, cette rengaine contente, cette apparence joyeuse. Cela ne devait pas être comme ça ! Mon pied avait beau frapper ce rictus déplaisant, il ne s'effaçait pas. Pourtant, cette blessure pouvait être comparée à une égratignure comparée à ce que j'avais déjà pu subir, et c'était lui qui se trouvait dans la plus mauvaise situation. Mais le fait de voir ce sang, ce liquide rougeâtre s'écoulait sur ma peau, c'était cela qui rendait la scène plus humiliante qu'elle ne l'était.

              Il avait utilisé une arme tranchante, d'où la présence de la hache dans mes mains. Le sang le faisait jubiler ? Il allait voir le sien ! Mes bras fendirent vers sa tête, mais ma course fut interrompue par un autre membre de l'équipage ne semblant pas vraiment apprécier les tueries entre nous. Seulement, ce n'était qu'un pirate, il n'était pas supérieur à moi et ses mains ne suffiront pas à m'arrêter. Doc, fais tes prières !

              Mais un murmure m'arrêta dans mon élan. Tournant la tête, je pus identifier l'auteur du murmure, le capitaine. Et lui n'était pas qu'un simple pirate, c'était Le capitaine. Son murmure était bien plus persuasif que les bras d'un pirate. J'avais encore le mauvais souvenir de la leçon qu'il m'avait donné, et la revivre n'était pas dans mes envies. Obligé, je laissais tomber la hache qui se planta juste à côté du doc. Seulement, je n'avais pas oublié le coup déloyal de la serpe, et il le paiera tôt ou tard. Bon, vu le capitaine ce sera plutôt tard que tôt. Mais un jour je le surpasserai, ce Tahar Tahgel, Ta Gueule pour les intimes. Ce devait être un ami de Johnny, lui aussi avait un souci avec sa gueule, même qu'il s'exclamait : quoi ma gueule, qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? Une célébrité notre capitaine, et comme toutes les stars, il devait avoir droit à un petit éloge.

              Ô Tahgel rougeoyant de sang,
              Tu sais mettre tout le monde dans le rang.
              Dénudé de toute sensualité,
              Tu es nudé de sanguinolarité

              Comment ça j'invente des mots ? Du néologisme ? C'est toi qui invente des mots oui ! Je ne suis qu'un pirate, pas un érudit, mais n'importe lequel de mes collègues te dira que ma version est vraie ! En tout cas, heureusement que ces verres (de vin ! Hein ? Des vers ? Vers de terre toi-même !) ne sonnaient que dans ma tête, et non pas aux oreilles du capitaine. Mais pourquoi il murmura une nouvelle fois ? J'avais lâché l'arme, j'ai rien fait de mal !

              D'ailleurs, même le doc s'était calmé tout à coup. Nolan l'aida à sortir de son trou, et mon adversaire s'approcha en me tendant la main. Sous le regard du capitaine, je n'avais d'autre choix que d'accepter sa poignée de main, tout en prenant soin de serrer quelque peu l'étreinte. Dos à l'arbitre, je chuchotai au doc qu'il ne perdait rien pour attendre, avant de quitter le pont, échapper aux regards des autres, et aller m'occuper de cette petite blessure des plus humiliantes.

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