Le Deal du moment : -43%
VTECH Mon Super Etabli interactif + 2ème ...
Voir le deal
39.99 €

Rififi sur queue de requin


    Quelque part dans la brume, au large de la gueule de requin.

    -Hey, t'as entendu ça ?
    -Hein ? Ça quoi ?
    -Ça, le bruit, comme un chant...Chuut, écoute !



    Yo, ho, haul together,
    hoist the colors high.


    -Je crois que l'entends aussi...
    -On dirait ... Comme un cri venant des abimes...
    -Ou comme les sons torturés d'une âme en peine, le hululement macabre d'une banshee,...
    -Le hurlement de la veuve suicidé du marin perdu en mer, et qui cherche au gré des flots celui qu'elle entrainera au fond pour remplacer jusqu'à la fin des temps son époux défunt...

    Heave ho, thieves and beggars,
    never shall we die...

    Penchés à l'avant du "Jamais noyé" les marins avalent leur salives de concert avant de croiser les doigts et de cracher par dessus leur épaule pour se préserver du mauvais sort. Ils s'empressent aussi de tendre la main pour effleurer la chevelure de la sirène qui orne et protège la proue du navire. Depuis presque cinq ans qu'ils sont à bord elle ne les a jamais trahis. Même dans les pires tempêtes ou les pires abordages. Mais il n'est pas besoin d’être un vieux loup de mer pour comprendre que la brume de ce soir n'a rien de naturel, blanchâtre, poisseuse, et que ni le vent ni la pluie n'arrivent à dissiper. Et comment se protéger contre quelque chose qu'on ne voit pas venir ?

    -La, regardez !

    Sous les yeux écarquillés d'effrois des marins le brouillard s'écarte brusquement, comme si lui aussi fuyait quelque chose. Et devant l'étrave du navire apparait soudain une barque fantomatique, aux voiles déchirées, à la coque trouée et rongée par la mer. Et accroché par une corde à l'unique mat, un squelette grimaçant dans des habits pourris par l’humidité regarde fixement les trois marins qui manquent se compisser les bottes de peur. D'autant qu'entre ses mains squelettiques, le mort tient fermement l'instrument qu'ils ont entendus dans la brume, et que les quelques cheveux qu'il possède sur le crane ne laissent aucun doute sur son identité...

    -Le Brook ! c'est le Brook qui vient nous chercher !
    -Le non mort errant, le terrible guitariste des profondeurs, le héraut de Davy Jones ! Nous sommes perdus !-
    -Il va nous entrainer dans les profondeurs des abysses...
    -Dans les abimes sans fond ou l'eau est plus glaciale que la mort et ou aucune lumière ne perce jamais..
    -A la table d'ossement et de souffrance ou Davy Jones se repait sans trêve ni repos des âmes torturées des pauvres marins perdus en mer sans sépulture...
    -La mort est sur nous !
    -Pauvre de nous !

    -C'est la fin !

    Blancs de terreurs et cheveux dressés sur la tête les marins s'étreignent en se lamentant, fondent en larme en tombant à genoux ou s’arrachent les cheveux en hurlant et en s'agitant au hasard comme des poulets décapités. Plus bas retentit un long et terrible raclement quand la coque de noix rencontre la coque du "Jamais Noyé" et le grincement est tellement horrible qu'il suffit pendant un instant à faire taire tous les marins.

    -Il doit être en train de monter...
    -Il ne joue plus, peut être qu'il ne vient pas pour nous ?
    -Faudrait aller voir...
    -Mais s'il nous attend ? Peut être qu'il est juste la derrière, prêt à attraper le premier qui passera la tête ?
    -Je crois pas que Brook fasse ça... L'ancien ?
    -Non j'ai jamais entendu dire qu'il ait fait ça. Il joue pour les équipages que Davy Jones vient chercher, mais attraper un marin par dessus le bastingage, c'est plutôt les nageurs blancs..
    -Les nageurs blancs ?
    -Oui, les nageurs blancs, pantins blafards aux visages de noyés sans yeux ni lèvres, aux membres flasques et gluants et aux longs doigts couverts de ventouses pour mieux saisir leur proie et l'entrainer au fond des océans...
    -On dit qu'ils furent autrefois des hommes qui souillèrent leurs mains du sang pur d'une sirène et qui furent condamnés a nager sans sans jamais se noyer ni atteindre la terre ferme...
    -Et la seule chose dont ils se souviendraient serait leur haine féroce de tout ce qu'ils furent autrefois...


    -Bon, je vais aller voir...

    Laissant le tas d'hommes terrifié enlacé sur le pont un des marins se décide à aller jeter un œil au bateau fantôme. Pendant que ses collègues le soutiennent en claquant des dents il se glisse précautionneusement jusqu'au bastingage et passe brièvement la tête au dessus sans conséquences néfastes. Ragaillardi il se relève franchement, mais n'a pas le temps de se pencher qu'un cri strident fond sur lui depuis la brume, et qu'une aile surement plus tranchante qu'un rasoir lui frôle la joue pendant qu'il se jette en arrière en glapissant de frayeur.

    -L’âme du noyé m'a touché ! Je suis perdu !
    -Nous sommes tous perdus, tu as irrité l'esprit du marin disparu en mer, nous sommes maudits !
    -Pauvres misérables marins condamnés à ne jamais toucher terre à nouveau !
    -Privés de leurs patrie et de leurs familles, perdus à jamais pour le monde !
    -L'Ankou est sur nous !
    -Pauvre de nous !

    -C'est la fin !

    -STOP !

    Coupés dans leur élan les marins se retournent vers le grand homme qui vient d'apparaitre sur le gaillard arrière. Manteau noir et or, moustache conquérante et cirée, tricorne noir frappé de la tête de mort et sabre et pistolet de prix au coté.

    -Capitaine c'est la fin !
    -N'importe quoi. Ce sera la fin quand je le dirais, et pas avant. Alors quoi ? Un cadavre et une mouette et vous voila hurlant de peur comme des fillettes ? êtes vous des forbans ou des pleutres ?
    -Mais capitaine, les signes...
    -Au diable les signes, nous sommes sortis pour la course et foi de Barkam, nous ne rentrerons pas avant d'avoir arraisonné quelque chose. Hardi les hommes !
    -Il a raison !
    -Hourrah pour le capitaine !
    -Sus aux marchands !

    Galvanisé par la présence de leur tout puissant capitaine, les marins se reprennent immédiatement en main et bondissent a nouveau aux commandes du bateau, agitant leurs armes et riant de la panique qui les tenaillait un instant plus tôt. Jusqu'a ce qu'un cri étranglé jaillisse de la cale, immédiatement suivi par un nouveau pirate qui en surgit, aussi blanc qu'une tasse de faïence.

    -Mon capitaine c’est affreux ! Il est à bord !
    -Brook ?
    -L'ankou ?
    -Les nageurs blancs ?
    -Si seulement c'était ça, mais c'est bien pire... Dans la cale j'ai vu...
    -Mais quoi donc ? Parle abruti !
    -La langoustine des prés !
    -Quoi ? Sur le bateau ? Impossible !
    -Pas de doute possible capitaine, je vous assure, j'ai bien reconnu ses horribles yeux rouges, et ses quenottes pointues et aiguisés, et sa fourrure blanche... Et surtout...
    -Surtout ?
    -Ses longues et horribles oreilles !

    Immédiatement le pont sombre a nouveau dans le chaos le plus complet pendant que les marins font mine de se jeter à l'eau, s'arrachent à nouveau les cheveux ou se roulent au sol en bavant...

    -La bête au longues oreilles est sur nous !
    -L'horrible langoustine des prés !
    -Elle va nous pétrifier de son rouge regard de rongeur avide de sang humain !
    -Nous mordre de ses longues et terribles incisives affutées comme des rasoirs !
    -Pauvre de nous !

    -Cette fois c'est la fin !

    -Demi tour, il faut rentrer au port au plus vite ou nous sommes tous perdu ! Contactez le port pour qu'ils nous ouvrent le bouclier sur le champ !


    (...)

    21h10, Novograd, sur le port, un peu plus tard.

    -Tu vois ? Je te l'avais dit, y'a pas plus superstitieux qu'une bande de marin. C'est fou non ? C'est quand même dingue que des types capables de te balancer à la mer avec des boulets au pieds juste pour passer le temps et rigoler un coup puissent flipper comme des fillettes en voyant un cadavre qui bouge un peu la tête.
    -Piou (C'est vrai)
    -En tout cas ça a marché du tonnerre. Du vrai gâteau. Hé t'aurais vu la tête du type sur qui j'ai tiré le goéland empaillé. Pour un peu il me claquait direct dans les pattes.
    -Piou ?
    -Oui le lapin je savais que ça les achèverait. T'as été parfait dans le rôle. Mais tu vois il en fallait pas beaucoup, une paire d'oreille et des fausses dents et ils ont même pas vu que t'étais un pingouin. Les marins ont tous une terreur panique des lapins. T'a bien entendu, ils osent même pas prononcer son nom à bord. J'ai jamais trop compris pourquoi... Une fois j'ai vu un type se faire balancer à la baille pour avoir parlé de lièvres.
    -Piou ! (C'est bon à savoir)
    -Ouaip, d'ailleurs garde le costume sous la main. Et a propos de camouflage, chouette ton déguisement de pirate.
    -Piou (Merci, le tien est pas mal non plus)
    -Dommage qu'on ait le même...Enfin c'est pas très grave...

    L'un a coté de l'autre Red et le pingouin arpentent les quais de Novograd d'un pas tranquille, sur de leur impénétrable déguisement de pirate. Bandeau sur l’œil, tricorne, sabre et pistolets en bandoulière, et évidemment, grand manteau noir portant la tête de mort et les tibias croisés.

    -L’hôtel de la Nouvelle Aube... Je crois qu'on est arrivé. Et on est largement dans les temps...


Dernière édition par Red le Dim 11 Nov 2012 - 16:41, édité 7 fois

      A l'intérieur de l’hôtel de la nouvelle aube on tombe direct dans le style rococo flamboyant, des sculpture et des bas reliefs en plâtre partout, des fresques qui couvrent le plafond en représentant un lever de soleil tellement réaliste qu'on a presque envie de plisser les yeux en le regardant, et des miroirs et des tentures surchargés sur le moindre espace disponible. On se sent tellement écrasé qu'on en louperait presque la jolie hôtesse d'accueil en mode sexy qui attend derriére le comptoir. Et qui affiche un grand sourire de commande éclatant de blancheur au pirate et à son pingouin.

      -Votre nom s'il vous plait ?
      -Paul, Calder Paul.
      -Vous l’épelez comment ?
      -CP. Je vous l'écris ?
      -Non monsieur ça ira, puis je vous poser quelques questions ?
      -Ouais...
      -Lorsque l’on meurt, souvent on voudrait que tout s’arrête avec soi.
      -Mais, c’est le cycle même de la vie : lorsque quelqu’un ou quelque chose meurt, quelqu’un ou quelque chose naît ailleurs.
      -Des scientifiques font des expériences sur les mouches drosophiles parce que la structure de leur cerveau est extrêmement proche de la nôtre.
      -Le cheval nous voit plus grand que nous sommes avec son œil déformant. Ce n’est que grâce à cela que nous l’avons domestiqué.
      -C’est notre œil, notre regard, qui nous dicte notre façon d’agir par rapport aux autres. Mais on peut être myope.
      -L’aveugle ne voit pas, il ressent. Et, paradoxalement, il voit.
      -Le cul-de-jatte a une jambe qui le démange encore.
      -Bon je crois que ça suffit non ? C'est pas que je suis pressé mais un petit peu quand même. Et si on les fait toutes on va y passer la nuit. Alors on se concentre. J'ai donné les bonnes réponses, je suis bien un agent du Cipher Pol, vous aussi et je veux voir votre chef. On est d'accord ?
      -Suivez moi monsieur, je vous y emmène tout de suite... Euh ? Le pingouin ? Il est avec vous ?
      -Évidemment...

      D'un discret coup de sonnette la demoiselle cède la place à une de ses copines tout aussi aussi bien taillé pour le poste et entraine Red dans le monte charge de service qui file droit vers le bureau du chef. Une brave taupe du CP2 infiltrée la depuis un bail et qui attend dans l'opulence et un luxe outrancier que le service le rappelle ailleurs. Red mate la déco, les poules, et se souvient de ses infiltrations à lui sur des équipages pirates miteux et dans les pires bas fonds de Last Camp. Y'a pas à dire, le relationnel c'est important.

      Un couloir avec une moquette suffisamment épaisse pour y perdre n'importe quoi plus tard et voila le trio à la porte du bureau du chef. La miss tapote un code compliqué sur la porte et laisse entrer tout le monde...

      Un regard sur Rokko Korino laisse à Red le temps de se conforter dans son opinion, a tout les coups le type a couché pour avoir son poste. Enfin le type... Ou pas quoi. Red dans le fond n'a rien contre les okamas, mais faut avouer que parfois les couleurs piquent un peu les yeux, pis la pose aussi...M'enfin, les gouts et les couleurs, ça se discute pas.

      Rokko Korino:

      -Soyez le bienvenu à la nouvelle Aube agent ?
      -Red, agent Red... Jolie déco...
      -Merci, j'ai tout fait moi même. Alors, quels ordres apportez vous? Est ce le grand soir ? La grande première que nous attendons tous ? Ou juste d'autres ennuyeux préliminaires ? (D'un claquement de doigt l'okama convoque les trois petites sœurs de la standardiste et un mini bar roulant tout ce qu'il y a de bien achalandé... Sympa)
      -Oh non. Les Sea Wolfs ne sont pas de passages pour une répétition, il n'y aura qu'une seule représentation et on la donne ce soir. On joue à guichets fermées et une seule fois. Il ne s'agit pas de se manquer...
      -Formidable... Si vous saviez depuis combien de temps mes chéris s'entrainent pour le grand soir, elles vont en être toutes émoustillées. Si vous me permettez de vous montrer ?
      -J'allais le proposer...


      D'un geste de type habitué à jouer les monsieur loyal, Rokko tire un corde dorée pendu dans le coin, et attrapant Red par l'épaule il le fait pivoter vers une cloison amovible qui se décale doucement en révélant une scéne.

      -Juste pour vous, les meilleurs de mes petites chéries, Lizzy, Maggy, Vicky, Suzy, Lilly et Angy...

      Une boule de fumée éclate sur scéne, juste assez pour cacher l'arrivée du fantasme du pirate de base, une écolière qui joue avec un grand sabre. Puis une autre munie d'une paire de nunchakus débarque dans une superbe série de s altos pour s'en prendre à la première et enchainer à une vitesse ahurissante des enchainement tout ce qu'il ya de plus impressionnants. Une volée de shurikens surgis de nulle part signale l'arrivée de la troisième mais ils sont tous déviés par le coup de baton de la quatrième. Les étoiles se dispersent dans la salle mais n'ont pas le temps d'abimer la déco qu'une double salve de tir de pistolet les cueillent en l'air pendant que les deux dernières amazones et leurs canons fumants apparaissent à leur tour...
      Et puis comme dans tout bon tableau de groupe, les filles s'immobilisent au centre de la scéne en mode pause sexy, armes apparentes, moue boudeuses et dessous luisant... Wow, y'en a même une qui a une sucette...

      Lizzy, Maggy, Vicky, Suzy, Lilly et Angy:

      -Alors agent Red ? Sans mentir, votre avis ?
      -Whouah, impressionnant... J'adore...
      -Piou !

      Sur un signe du chef les filles se dispersent rapidement, non sans lancer au passage leur quota réglementaire d’œillades provocantes...

      -Alors quel est le plan ? J'ai trente ninjas surentrainés, des lames, des armes à feu, des explosifs, du poison, et tout ce qu'il y a savoir sur l'organisation des forces locales... Alors à vous de me dire, de quoi avez vous besoin ?
      -Tout, je prend le tout...


        Dans un coin relativement peinard et planqué, avec vue plongeante sur le port de Novograd.

        Vue aérienne de la gueule:

        -Donc le plan c'est de faciliter un assaut sur New Libertad en empêchant les navires de Novograd d'aller intercepter la flotte de l'amiral ?
        -C'est l'idée.
        -Bon, je vous fais un topo rapide, vous connaissez bien le port ?
        -J'ai vu le plan, et lu vos mémos. Mais faut pas hésiter à faire un rappel...
        -Pour le port c'est facile, la rade est constituée de cinq jetées dans le seul coin abrité et dépourvus de récifs qu'on a pu trouver le long du requin. Vous voyez les deux plus éloignés la bas, en bouts de nageoires ?
        -Ouais.
        -C'est celles des extérieurs, c'est la bas que s'amarre les bateaux de passages, tout ceux qui ne passent que le temps de déposer des trucs et d'en charger d'autres. A l'Ouest, sur la caudale, c'est le dock des Ober marchands, en face, sur la dorsale, la guilde concurrente, les petits marchands. Inutile de se préoccuper de tout ça, même s'il y en a beaucoup aucun de ses navires ne peut rivaliser avec les vaisseaux de ligne de la marine. Le danger c'est les autres. Ceux qui sont amarrés sur les trois jetées intérieures. Neuf navires en tout dont deux sont en permanence en patrouille...
        -Le gros la, c'est quoi ?
        -Le Talula, le navire amiral de Nerio Cooldo. Le plus gros pirate du coin avec cinq navires sous ses ordres. Le bateau est un des vieux modèles de trois ponts de la marine, il a été pris par les révolutionnaires quand l'ile a changé de camp y'a douze ans. Nerio l'a récupéré et retapé a sa sauce y'a quelques temps. Il a rogné sur l'espace de stockage pour ajouter des canons, et a fait renforcer toute la structure. Il est plus lourd et encore moins manœuvrable qu'avant, mais niveau puissance de feu il n'a pas de rival.
        -Et la bas en mer ?
        -Les lumières ? C'est les rémoras, C'est a cause d’elles que le port n'a pas besoin des défenses pléthoriques de la gueule.
        -Des phares ?
        -Ouais. D'ici on ne les voit pas mais toute la zone extérieure aux nageoires est bourrée de récifs affleurants. Aucun moyen d'entrer dans le port sauf le canal qui passe précisément entres les rémoras. Et il est tellement étroit qu'on a du mal à s'y croiser. La derniére fois que la marine a passé le bouclier et attaqué ici plutôt qu'a la gueule, on a eu qu'a éteindre les feux et regarder les navires s'éventrer sur les rochers...
        -Et le Talula ? Il arrive à passer?
        -Nerio reste le meilleur pilote du coin. Il n'y a que lui qui ose ce genre de manœuvre. Son bateau est tellement gros que c'est un miracle à chaque fois qu'il arrive à sortir...
        -Et Nerio, il loge à bord ?
        -Toujours... Il a trop peur qu'un sous fifre décide subitement de s'asseoir dans son fauteuil s'il s'absente. Mais, pourquoi cette question ?
        -Parce que... Je Passe un coup de fil et on va saboter tout ça à l'explosif...


        Red sort son mini Den Den de sa poche et lui susurre rapidement le message qu'il destine aux autres Sea Wolfs. D'aucuns trouveraient dangereux l'idée de faire des points réguliers sur la situation de chacun par escargophone, mais sur un plan aussi vaste c'est indispensable. Et puis, même si par un malheureux hasard les révos étaient à l'écoute, la conversation est évidemment codée.

        -Ici Redoutable Étourneau Doré à toute la volière. J'ai trouvé la poissonnerie et je me prépare à écailler la Limande. Je répète, ai trouvé la poissonnerie et me prépare à écailler la Limande. C'était Redoutable Étourneau Doré. Over...

        Réponse immédiate du patron en personne, pas des autres...

        - Ici Targnole Oppressive d’une Justice Implacable. Reçu. D’mon côté, m’semble qu’on était attendu les gars. Rien d’grave, même si acheter les steaks pour le barbecue prendra p’têtre plus de temps qu’prévu... Révisez vos codes et tenez vous en au plan. Over.

        -C'est un code non ?
        -Ouais
        -Et ça veut dire quoi?
        -Targnole Oppressive d’une Justice Implacable c'est Toji. Le retard sur le barbecue ça veut dire qu'il est tombé dans un piège. Et si les autres ne répondent pas ça veut dire qu'il n'est pas tout seul. Pour le reste, les codes c'est pour moi, et tenez vous en au plan ça veut dire changement de programme. Il va falloir que je rejoigne la base pour leur expliquer comment on mène une infiltration. Alors il faut finir vite ici. On oublie le sabotage global et on passe à l'action directe. Fais monter les filles...


      Dernière édition par Red le Lun 13 Aoû 2012 - 20:33, édité 1 fois

          5 minutes plus tard, soit 21h40, sur le pont du Talula.

          Fade To Black

          -Vous trouvez pas qu'il fait sombre d'un coup ?
          -Ouais c'est bizarre. Les lampes marchent pourtant.
          -Ouais mais on dirait qu'elles éclairent moins. Regarde, tout à l'heure on voyait très bien jusqu'au quais et la plus rien.
          -C'est peut être le brouillard ?
          -Plutôt louche comme brouillard. Ouvrez l’œil les gars, avec les Sea wolfs sur la ligne LP on risque de devoir lever l'ancre en vitesse, et il faudrait pas qu'on vienne nous ralentir...


          En même temps, sur les quais à proximités du Talula. Une trentaine de jeunes filles en tenue légère cherchent visiblement à regagner leur embarcation...

          -Hé les filles il fait chaud non ?
          -Hou toi t'as encore trop bu je crois, on a bien fait de rentrer avant que tu ne danses toute nue sur les tables...
          -Vous êtes sur que c'est celui la notre bateau ? Il est grand non ?
          -Mais oui c'est lui, il fait sombre mais on pas encore assez bu pour se tromper non ?
          -Oh moi j'ai vraiment trop chaud, j’enlève tout...
          -Hihi, je savais pas que t'avais un tatouage sur la fesse, tu l'as fait quand ?
          -Oh ça ? En même temps que celui de Lizzy...
          -Lizzy en a un aussi ? Faut absolument que tu nous le montre !


          Et pendant qu'une bande de filles ivres mortes et de plus en plus nues attirent immédiatement tout les hommes de garde sur un des flancs du navire. Red passe à l'action de l'autre coté. D'un Soru il se propulse sur le pont supérieur, atterrissant dans le dos des hommes presque tous penchés vers le spectacle de l'autre coté.

          -Et mais, Vous êtes qui vous ?
          -Toy's Gun !

          D'une pichenette Red envoie une balle d'air traverser le front du malchanceux qui s'est retourné trop tôt. Un bille d'air plus rapide et plus meurtrière que n'importe quelle balle, et tout en silence...

          -Toy's Guns Overkill !

          Braquant ses deux mains devant lui comme un gosse jouant au pirate Red déchaine toute la puissance du Shigan Bachi, enchainant les pichenettes avec le même effet dévastateur que s'il avait un régiment de fusiliers en train de faire feu derriére lui. Troués de partout la vingtaine d'hommes de garde s'effondre sur le pont avant même de réaliser ce qui leur arrive. Et suivant le carton, la bande de jeunes filles arrachent leurs robes pour passer en modes tenues de cuir et dégainent cordes et grappins avant de se hisser en un tournemain sur le pont.

          -Lizzy, a toi les commandes, Vicky, Suzy, vous vous occupez de la sainte barbe et des armes. Maggy et Angy aux dortoirs de l'équipage, Lilly, avec moi...

          Et rodés comme seuls savent l’être les équipes de ninja en action, tout le monde ou presque s’engouffre dans les entrailles du navire sans perdre un instant. Il s'agit de liquider, gazer ou enfermer les hommes d'équipages encore en sommeil, s'assurer que les armes restent inaccessibles, libérer le bateau du quai. Et pour Red, Lilly et son équipe de liquider le plus vite possible le capitaine Nerio, ses officiers et les hommes de quart...

          D'un bond Red saute dans l'entrepont ou l'équipage de nuit s'active et prépare appareillage et armement en vue d'un assaut qui ne saurait tarder. Les chefs de pièces inspectent une derniére fois leurs canons, on installe les sacs de sable protecteurs le long des cloisons, on vérifie les râteliers d'armes... Et on a tout juste le temps de s'apercevoir que quelque chose cloche quand Red et ses hôtesses ninja font irruption au milieu de la scéne. Juste le temps pour le lieutenant d'attraper sa batte.

          -Homerun 108 !

          La batte de Red frappe l'air et propulse devant lui une onde de choc de la largeur du bâtiment. Fauchant tout ce qui n'est pas solidement ancré au sol et envoyant voler pèle mêle hommes, canons et matériels vers le fond du bâtiment ou ils s'écrasent et s'entassent en vrac contre la cloison. Du boulot facile pour les miss ninja.

          Ne se déplaçant plus qu'a une vitesse tout à fait indécente Red ne s'attarde pas assez pour avoir le temps de frapper pour annoncer sa venue et traverse directement la porte qui ouvre sur le gaillard d’arrière et les cabines des officiers. Et il tombe en pleine réunion...

          Ou plutôt, en pleine passation de pouvoir...

          Assis autour d'une grande table rectangulaire les officiers ont le regard braqués sur le siège du capitaine. Et ce n'est pas Nerio le rasta qui s'y trouve installé, mais un type qui n'a rien à voir. . Un type que Red connait bien pour l'avoir par le passé conduit lui même à Impel Down. Don Vigo Torleone, capitaine pirate mégalomane et ambitieux possédant les pouvoirs du terrible fruit de l'essorage...

          Rififi sur queue de requin Vigo10

          Pouvoirs dont il vient visiblement de faire usage au vus de la corde à linge tendue derriére lui et sur laquelle est pendue à des pinces à linges en or une silhouette humaine fripée aussi mince qu'une feuille de papier... Une silhouette avec une coupe afro...

          Il semble que le Talula de Nerio Cooldo vienne de changer de maitre... Rien qui n'ait plus qu'un intérêt très marginal pour les plans du lieutenant Red. Évidemment, ce n'est pas l'avis de Vigo qui reconnaissant aussi son ancien adversaire et bourreau se redresse en suffoquant de rage dans son trône.

          -Toi ! C'est toi !
          -Salut Vigo...
          -C'est un agent du Cipher Pol, massacrez le !

          Mis aux arrêts devant l'ennemi héréditaire les pirates ne perdent pas de temps à réfléchir et dégainent dans l'instant pour tomber férocement sur le lieutenant.

          -Tekkai Go !

          Jouant de son tekkai partiel qui lui permet de durcir à volonté des zones réduites de son corps et d'éviter ainsi l'immobilisation complète, Red à tôt fait d'établir le rapport de force à bord. Les deux premiers pirates qui brisent leurs lames sur ses bras n'ont même pas le temps de pousser une exclamation de surprise que les coups de battes de Red les encastrent dans les cloisons. Et les suivants n'ont pas plus que les premiers la moindre chance de rivaliser avec les capacités du lieutenant. Une frappe montante intercepte un homme pour le cueillir sous le menton et l’envoyer traverser le plafond avec sa tête, le laissant pendre dans la pièce façon lustre, coincé dans le pont jusqu'aux épaules. Faisant tourner sa batte façon bâton de majorette Red intercepte une volée de couteaux et riposte d'un coup de chapeau qui va proprement scalper le tireur qui s'évanouit sous le choc.

          Et une poignée de secondes de brutalité plus tard, la batte de Red a gagné deux dents en or et un nappage sanguin, et la fine fleur des officiers du bord ne sont plus que des corps gémissants éparpillés un peu partout dans la pièce.

          -Tu as changé de bateau mais je n'ai pas l'impression que tu ais fais beaucoup de chemin Vigo..
          -Ce n'était que des clowns, je vais te montrer la véritable puissance de mon fruit aujourd'hui. La derniére fois tu n'as gagné que parce que tu n'étais pas seul. Je vais t'étendre et te mettre à sécher...
          -Marrant ça. C'est à Impel Down que tu as perdu ton accent ? Je suis sur qu'ils vont étre content de te voir revenir.
          -Je ne retournerais jamais la bas... LAVAGE A SEC !

          Et ôtant sa veste Vigo saute à pieds joints sur la table et se met à la faire tourner devant lui comme s'il voulait l'essorer. Et voila que la veste l'allonge soudain et file en spiralant droit vers le lieutenant Red.

          -Tekkai!

          Le tissu frappe Red sans choc notable, rien d'étonnant face à la défense impénétrable du Tekkai. Sauf cette étrange sensation de...

          -AHAH, je n'ai plus besoin de te toucher pour t'essorer maintenant ! Je suis le roi de l'essorage ! Mon pouvoir n'a plus de limites !

          Red pose un regard consterné sur son bras qui pend mollement à ses cotés, inerte, tordu, déshydraté, bref, essoré... Pas le temps de trouver la flotte qui constitue la parade mise au point par Leanne que déjà le tissu revient, et pas question cette fois ci de rejouer le tekkai pour se faire essorer. Red esquive deux fois et se recule de quelques pas.

          -Plus de limites hein? Essaye celle la... Black out !

          Red tend un main qui se noircit de ténébres devant lui, et une irrésistible attraction s'empare du pirate qui décolle de sa table pour venir colle sa gorge dans la paume de Red. Les deux hommes s’empoignent, Vigo s'empressant d'attraper le bras de son agresseur pour le vider de son jus. Mais c'est le pouvoir des ténèbres qui est le plus rapide. Et le geste de Vigo n'essore pas la moindre goutte de sueur.

          -Bel effort, mais toujours pas suffisant Vigo, Tu perds encore...

          Red relâche au sol un Vigo qui cherche désespérément les vestiges de son pouvoir, incapable de comprendre ce qu'il vient de lui arriver. Puis le lieutenant frappe. Son poing valide agrippant la gorge du pirate qu'il soulève d'une main et qu'il aplatit sur le plateau de la table avant de lui coller un coup de coude brutal dans le ventre pour avoir le temps de se dégager...

          -Hokuto Shigan !

          D'une série de frappes précises Red frappe les points vitaux de l'adversaire, déclenchant chez lui un tekkai incontrôlable qui le fige telle une statue dans la position qu'il occupe. Plutôt moche comme déco.

          -Agent Red... Nous tenons le bateau !
          -Parfait, trouvez moi de la flotte...



        Dernière édition par Red le Dim 11 Nov 2012 - 16:37, édité 2 fois

            -Amarres largués !
            -Je reçois des signaux, on nous demande ce qu'on est en train de faire !
            -Des marins arrivent sur le quai !

            -A temps pour monter à bord ?
            -Non, on est parti !
            -Parfait, alors voila le plan. Puisqu'on n'a pas le temps de saboter la flotte, on va l’empêcher de quitter la rade. Je veux que vous filiez droit sur le canal de sortie du port et que vous me sabordiez ce navire en plein milieu. Vous me le collez en travers, vous balancez les ancres et vous le laisser aller sur un de ces récifs qui servent de repères. Après ça il leur faudra des heures pour le tracter ailleurs et dégager la route pour leur navires de combat...
            -Et nous ?
            -Vous avez des canots et des vivres à bord. Ralliez un des phares et je viendrais vous chercher après l'assaut. Si tout va bien ça ne devrait pas durer.
            -Et vous ?
            -Moi ? Moi j'ai encore quinze minutes pour rejoindre la base et aider ceux qui ont réussis à se coincer les couilles dans un étau... Autant dire que j'ai du temps...
            -Mais... Vous ne pouvez pas nager non ?
            -Et depuis quand c'est un probléme ? Geppou !