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Le syndrome du champ de force


    22h, dans les profondeurs de la base révolutionnaire, secteur du cocon.

    Pour la quatrième brigade révolutionnaire l'heure est au stress qui monte. Ses hommes sont stationnés dans le saint du saint de la base de la gueule du requin, dans la série de salles fortifiées qui mènent au cocon du commandant Maurice. L'homme le plus résistant du monde. Celui dont les pouvoirs maintiennent en permanence le bouclier impénétrable qui protège l'ile des assauts de la marine.

    La quatrième est composé de troupes d'élites, tous révolutionnaires au passif irréprochable et au conditionnement impeccable, tous prêts à donner leur vie pour empêcher quiconque d'approcher du cocon pour s'attaquer au commandant. Dés que l’alerte a été donné ils se sont mis en position avec la vitesse et l'efficacité d'un mécanisme bien rodé, prenant position dans toutes les salles reliant la base et le cocon et fermant toutes les portes. Et depuis ils attendent.

    Ils ont attendu quand les alertes ont commencés à pleuvoir un peu partout. Attendu quand les problèmes ont commencé sur le port, puis quand les annonces ont commencé à mélanger ordre et contrordres... Et quand leurs den den ont commencé à relayer des émissions étranges. Des émissions qui proviennent des postes de gardes sur le chemin du cocon...

    -Mais qu'est ce que c'est que ça ? Euarghhh !
    -Tout noir... Il fait tout noir !
    -J'ai peur ! MAMAN ! Ne me laisse pas seul dans le noir !
    -Des pingouins, ils ont des pingouins !
    -Les ténèbres, les ténèbres partout ! Noonnn !


    Et puis les den den se sont tus... Et les hommes de la quatrième brigade ont commencés à s'inquiéter. A s'inquiéter très sérieusement...

    -Qu'est que ça veut dire cette histoire de noir ?
    -Je sais pas. Mais je m’inquiète plus des pingouins. C'est vicieux ces bêtes la.
    -Hé les gars, chut ! J'crois que j'entends un truc de l'autre coté de la porte !

    Tout le monde se tait et se remet en position face à la porte, fusils et canons braqués sur l'énorme porte qui jusqu'a il y a un instant paraissait parfaitement rassurante et invulnérable. Jusqu'a que ce les autres groupes, tous abrités derriére des portes semblables cessent de répondre...

    -La regardez, c'est quoi ce truc noir ?

    Se glissant sous la porte une sort de liquide d'une noirceur insondable se répand lentement sur le sol de la salle. Tellement noir qu'il semble adsorber la lumière de la salle. Les lumières vacillent, les ombres s'agrandissent. Et la tache noir se met à s'agrandir et à tâtonner comme si elle était vivante, explorant le pied de la porte puis se retournant pour l'escalader. Sous le regard terrifiés de la bande de soldats la porte se couvre peu à peu de noir avant d’être rapidement complétement recouverte.

    -Il fait de plus en plus sombre !
    -Bordel mais qu'est ce que c'est ?
    -Gardez votre position. Quoi que ce soi on y fera face !

    Soudain un bruit d'aspiration et une sensation de vide. A la place de la porte il n'y a plus rien, comme si elle venait non pas d’être arraché mais juste de disparaitre. Et derriére la porte, la ou les révolutionnaires ont l'habitude de voir un couloir grisâtre et rassurant il n'y a plus qu'un abime de noirceur, un puits sans fond de ténèbres d’où surgit une silhouette menaçante habillé de rouge.

    -FEU !

    Mais les coups de feu partent trop tard. Sans que rien ne signale le moindre mouvement l'ennemi vient de surgir au milieu du groupe et distribue déjà des coups tout autour de lui. Les corps volent, des balles invisibles traversent la salle en perforant les rangs des révos qui ripostent à l'aveugle et multiplient les tirs amis dans cette salle ou il sont nombreux et n'ont qu'un seul adversaire qui semble apparaitre et disparaitre à sa guise bien trop rapidement pour qu'on lui mette la main dessus.

    La résistance est aussi héroïque que brève et désordonnée. Incapable de lutter contre un ennemi insaisissable et infiniment plus puissant qu'eux les révolutionnaires ne font que de la courageuse figuration...
    Quand les ténèbres s'engouffrent à leur tour dans la salle il ne s'est écoulé que quelques secondes depuis la chute de la porte, mais elles ont suffi. La quatrième brigade est anéanti. Et le lieutenant Red se dirige d'un pas conquérant vers la porte suivante...


    Dans le tas de révolutionnaire vaincu un jeune conscrit attrape à tâtons son flingue. Bravant la douleur il le braque avec difficulté sur le dos sans défense de l'ennemi du peuple. Et il appuie sur la détente. Poc !

    Le percuteur ne frappe rien, bloqué avant la mise à feu par l'extrémité d'une main palmée et gantée de noir qui vient de le saisir...

    -Piou... (Même pas en rêve gamin)

    Et avant que le révolutionnaire ait le temps de bafouiller le mot pingouin, le ninja lui colle un point de compression de l'école secrète de la mort qui tue dans la glotte et le renvoie rejoindre ses camarades dans les limbes de l'inconscience...
    Puis à son tour il emboite les pas de Red.



Dernière édition par Red le Dim 11 Nov 2012 - 16:39, édité 2 fois

      Les défenses révolutionnaires c'est un peu comme un gâteau de grand mère. C'est dur au niveau de la croute mais dedans c'est tout mou...

      Red fait disparaitre une nouvelle porte façon vortex et change de technique en inversant le trou noir pour vomir son contenu sur l'escouade derriére.
      Probable que les révos avaient prévus beaucoup d'attaques possibles mais que se faire ensevelir sous des piles de gravats qui leur déboulent sur la gueule façon avalanche ne faisait pas partie des assauts prévus.

      D'un coup on change de décor, pour un peu on se croirait dans une scéne dédiée à l'aide humanitaire, façon lendemain de cyclone ou de raz de marée. Un sol couvert de gravas entassés sur plusieurs mètres d'épaisseur avec de ci de la quelques survivants qui surnagent, laissent échapper une main ou un pied. Et au dessus de tout ça les gentils marines qui viennent aider.

      Sauf que Red n'est pas précisément la pour aider et que les rares révos assez proche de la surface pour réussir à sortir armes en mains se font immédiatement mettre hors de combat par le pingouin. Pas de bol... Mauvais jour pour garder des portes.

      D'ailleurs quand on parle de portes... Red jette un coup d’œil au plan griffonné qu'il a recopié dans la salle de contrôle. Il recompte les barres dessinés en travers du couloir, compare au nombre de portes qu'il a passé et sourie. Techniquement il n'en reste qu'une pour accéder au cocon. Il va être temps de saluer Maurice...

      Juste le temps de démolir une nouvelle porte pour déboucher dans le cœur de la défense locale... Ah tiens, la porte s'ouvre toute seule devant l'homme et la bête ninja.


      -Piou ? (Personne ?)
      -Ouais c'est bizarre. On dirait que ça sent bon le piège...

      La salle est un grand rectangle vide tout à fait désert qui semble n'attendre que les premiers arrivants pour se révéler. Sur les murs latéraux se forment un a un des demis cercles bleus huit de chaque coté espacés de cinq mètres, étrangement ressemblant a ce qu'on perçoit du bouclier protecteur de l'ile quand don le regarde depuis la mer. Des champs de force miniature ? Du sol de la salle émergent une série de plots circulaires qui se nimbent aussi de bleu crépitant.

      -C'est marrant, on dirait des genre de bumper...
      -Piou ? (hein ?)
      -Tu sais, ces machin qui servent à faire rebondir les boules dans les flipper. C'est un jeu ou tu empêches des balles de tombant dans des trous en les envoyant rebondir un peu partout dans le décor...
      -Piou ?
      -Quelles tailles feraient les balles qui iraient avec ces bumper ? Oh ben... énormes c'est sur... Tu penses que ?
      -Piou !
      -Non dis rien... La porte vient de se fermer c'est ça ?
      -Piou (Oui, et je sens que je n'aime pas ce jeu)

      LAUNCH BALL ONE !

      -Et merde... Cours !


        L'avantage du Tekkai, c'est que même quand vous vous prenez une bille métallique pleine de deux mètres de diamètre. Ben ça ne fait pas mal.
        L'inconvénient c'est que même si ne fait pas mal, ça ne permet pas de rester sur place. Alors on fait ce que fait tout poids léger qui rencontre un poids plus lourd allant dans le sens opposé à toute vitesse, on encaisse et on suit le mouvement... On appelle ça de la physique de base, et c'est toujours utile à savoir...

        Red encaisse donc la premiére boule de plein fouet, et tout raidi par le Tekkai il part voler à travers la salle. Tout seul. Comme à son habitude le pingouin lui a déjà disparu. C'est beau les techniques ninjas.

        Pas le temps de se rattraper ou de jouer les acrobates pour une réception parfaite que Red tape dans le premier bumper et rebondit, repartant dans l'autre sens en accélérant pendant que retentissent les tintements caractéristiques du score de flipper qui monte. Putain de jeu...
        Red frappe un autre bumper, puis croise de nouveau la bille, ensuite il passe dans un machin qui doit faire des points parce que les couleurs changent et clignotent, puis retraversée de la salle jusqu'a l'autre bout et découverte des flippers, d'énormes battoirs devant un gros trou noir. Impossible de changer de trajectoire, PING, Red encaisse une frappe qui l'envoie traverser une cible tombante trop fragile pour l’arrêter complétement mais qui le ralentit assez pour qu'il cesse de voler e se mette a rouler sur le sol, jusqu'a s’arrêter dans un trou.
        Un instant pour souffler et relâcher le Tekkai, et un autre pour capter le piège. Jailli du plafond un énorme piston se laisse tomber dans le trou ou git le lieutenant. Trop risqué pour tenter de le bloquer, Red bondit hors du trou au moment ou x tonnes d'acier s'y abattent avec toute la puissance que peut générer une machinerie à vapeur. Le lieutenant y paume un bout de veste mais heureusement rien de plus personnel.


        -GNIHIHIHI !

        Un rire démoniaque retentit à travers le flipper. Un rire que Red n'a pas besoin de longtemps pour localiser. La bas, juste au dessus des deux flippers se trouve une joli cabine de verre dont on dirige probablement tout ce bordel. Et campée dans sa cabine, manettes en mains comme tout bon méchant digne de ce nom se trouve une révolutionnaire que Red connait plutôt bien. Et dont il garde un souvenir impérissable gravé dans un coin de son crane... C'est quoi déjà le nom de cette tarée ? Iroquois ? Hiroko ?

        -Tu es rapide petit agent, et coriace... Mais ce n'est que le début ! Évite donc celles la si tu peux !

        MULTIBALL !

        Le bruit assourdissant d'une cascade de pièce envahit le plateau, pendant que s'enchainent les coups sourds du lance bille en action.
        Un, deux, tout en comptant les tirs Red cherche frénétiquement l'issue de secours qu'un concepteur organisé n'aura pas manqué d'inclure dans cette série de piège. Trois, deux rampes façon tunnel vers un autre étage tombent du plafond, quatre, des séries de trous se creusent dans le sol, réplique probables du nid à piston qui a failli le broyer un instant plus tôt. Red n'a pas le temps de compter le cinquième tir que la premiére des billes finit son début de parcours pour lui débouler sur le coin de la tronche.

        -Soru !

        Red esquive une bille, puis uns autre, sautant de piège en piège sur le plateau comme un écureuil sous acides dans une essoreuse. Coup de piston, billes, plaques de pression délivrant une nuée de projectiles divers, et CLAC. Au hasard d'un bond de plus Red met le pied sur un bête piège à loup et n'a que le temps de durcir sa jambe pour éviter de se faire amputer d'un pied. Quand à se ronger la patte pour se sortir de la, inutile d'y songer, déjà une bille adroitement lancé par Hiroko lui arrive dessus. Un instant d'éternité pour choisir entre faire sauter le piège et se manger la bille ou encaisser la bille et se faire arracher le pied..

        -SHIGAN !

        Et BAM ! A peine libéré Red se fait rouler dessus façon brutale comme s'il était un putain de lapin en train de jouer sur les rails du Puffing Tom.

        Et le pire, c'est qu'il y en a une que ça fait marrer...


          Pendant que la mécano hystérique continue de se marrer dans sa méca bulle, Red se remet lentement et douloureusement sur pied. Il a mal partout, un peu l'impression qu'on a un lendemain de soirée baston entre potes et gueule de bois, ces matins difficiles ou on se réveille tout flasque avec l'impression désagréable qu'on a servi de plancher à un Davy Back Fight modèle géant et qu'on a plus que du cartilage mou à la place des os...

          -Et maintenant l'attaque finale !

          -Déjà ? J'ai l'air d’être fini c'est ça ? Il va falloir trouver mieux qu'une balle dans le crane pour m’arrêter cette fois !

          -Mieux qu'une balle ? Accordé !

          TANK BALL !

          Et voila que les balles arrêtent de rouler sur le plateau de flipper pour se figer sur place. Pas très naturel. D'autant moins qu'ensuite elles s'ouvrent verticalement en deux, permettant aux deux moitié de s'écarter pour dévoiler une partie centrale pas si homogène que prévu. Entre ce qui est clairement une paire de roues se trouve maintenant un complexe mécanisme à vapeur muni d'une tourelle et d'un canon tout ce qu'il y a de menaçants.

          -A l'assaut ! Mort à l'agent félon !

          Et obéissantes comme seules savent l’être les mécanismes, les six boules se mettent à rouler lentement pour encercler l'agent et le coincer dans un feu qui promet d’être nourri...
          Mais la situation a changé...

          Immobile au milieu de la salle Red change de tactique, d'abord parce que ça ne marche pas, et ensuite parce qu'il a un peu mal pour ça. Alors à la place il laisse se dégager son pouvoir tout neuf. Ses mains et son corps se couvrent de flammes noires qui tombent au sol et s'élancent en vagues concentriques autour de lui. Se répandant sur le plateau de jeu comme une vague de feu courant sur une flaque d'alcool.
          Et quand les armes d'Horiko se mettent en marche, Red aussi est prêt...

          -Black Hole !

          Bloquée par une force bien plus puissante que leurs mécanismes les boules s'immobilisent, enlisées dans la matière noire comme dans un marais. Puis pendant que les flammes partent à l'assaut des appareils, ceux ci commencent lentement à s'enfoncer dans les ténèbres. Comme si le sol de la pièce avait soudain disparu... Et suivant le mouvement tout le décor suit le même chemin. Les bumpers s'éteignent et disparaissent, les lumières arrêtent de clignoter. En quelques minutes la pièce n'est plus qu'un immense lac de flammes noires agités de pulsations régulières sur lequel Red donne l'impression de flotter.

          Et en face de lui dans sa bulle de verre, Hiroko commence à comprendre que la situation a pas mal changé depuis qu'elle a mis une balle dans le crane d'un agent CP qui essayait de la buter...

          -Ohoh, on dirait que tu as rencontré ton démon toi aussi. Pas de doutes ça fait peur ! Et je n'ai pas rafanounet sous la main pour te liquider cette fois ci mais... Je ne suis pas sans défenses monsieur ténèbres, j'ai encore quelque chose pour toi dans mon sac. J’espère que le nom te plaira... DARKWATER !

          Ayant liquidé le décor Red se propulse droit sur la cabine, Hiroko écrase du poing le gros bouton rouge au milieu de son tableau de commande, le poing de Red traverse la verrière comme si elle était en papier et file vers le visage de la révolutionnaire qui tente de réitérer son exploit de l'année précédente. Le flingue dissimulé dans son œil fait feu mais la balle ne fait que s’écraser sur le tekkai de Red, le stoppant néanmoins dans son mouvement juste avant que son poing ne traverse le front d'Hiroko...

          Puis propulsé par la mise à feu qu'Hiroko a actionné un instant plus tôt le siège de la révolutionnaire décolle a toute vitesse dans un tunnel prévu à cet effet et file vers un endroit sécurisé pendant qu'entre en action le dernier piège et que des trombes d'eau salée à haute pression jaillissent de partout pour noyer la salle et l'agent Red.

          -C'est vraiment pas juste...

          Plouf ! Bloups...


            BAFFE !
            BAFFE !
            BAFFE !

            -Bleargh !

            Red reprend conscience en vomissant de l'eau de mer dans un couloir ou s'épanouit déjà une large mare de flotte. Sensation très désagréable que se retrouver trempé et remplit de tellement d'eau salé qu'on a l'impression d'avoir tenté d'avaler une vague.

            Penché sur lui le regard perçant du pingouin se teinte d'un soupçon de soulagement. les techniques ninjas de réveil qu'il applique au lieutenant depuis plusieurs minutes, baffes dans la gueule et alternance de sauts à pieds joints sur le bide on fait leurs preuves, mais il n'a jamais sauvé de la noyade de possesseur de fruits du démons avant aujourd’hui.

            -Piou ?
            -Kof kof... Est ce que j'ai l'air d'aller bordel ? J'ai l'impression d'avoir bu un marais salant..
            -Piou (pas loin)
            -En tout cas champion... Elle a bien failli m'avoir une deuxième fois. Faut vraiment que je fasse gaffe à la flotte.
            -Piou ! (Sur...) Piou ? (Au fait, Toji a appelé...) Piouu (Tiens j'ai pris des notes )

            Comme d'habitude le pingouin sort de nulle part une note griffonnée sur un petit bout de papier. Red finit de cracher et parcourt rapidement le texte. Ryuuku est en avance et a ouvert la porte. Toji va bien et file vers le cocon.. Surement le vrai d'ailleurs, y'a que Red pour tomber dans des pièges aussi grossier. Vie de merde...

            -Bon ben pas question de mollir alors, on a un bouclier à démolir. T'as repéré le chemin ?
            -Piou ! (C'est par la)
            -Et euh, t'es sur de ton coup ?
            -Piou ! (Tout à fait)
            -Et... On peut savoir comment tu fais? Juste par curiosité ? Parce que la, je trouve ça un peu facile...

            Le pingouin regarde Red de l'air de commisération narquoise du type consterné par la façon dont ses collègues manquent de confiance en lui. Puis il désigne un des embranchements du couloir un peu plus loin...

            -Piou (C'est facile. Toi tu prendrais celui la non ?)
            -Euh ouais...
            -Piou (Donc c'est l'autre...)
            -Ah ouais... Imparable...
            -Piou (Exactement, il suffit de deviner ou tu veux aller...) Piou ?
            -Ouais ouais on est parti...