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L'arrivée du baveux

Punaise ! Ca faisait deux jours que je trimballais le corps de Sho Kakaho ! Obligé de lui refoutre une grosse mandale à chaque fois qu’il reprenait ses esprits. J’avais la main aussi rouge que sa joue ! Mais au moins, toute l’île était au courant. L’autre gros primé allait pas tarder à se pointer et alors là, à nous la fortune !!! On allait être riche !! Tout le monde sur l’île savait que Sho Kakaho était tombé des mains de celui qu’on appellerait dorénavant « l’ange libérateur » ou « le héros ailé », enfin un truc comme ça. Mais les habitants savaient également une chose, que Saliva Shkiri allait débarquer. Et visiblement, ça leur faisait pas vraiment plaisir.

Hahaha ! Oh les grosses tapettes, c’est pas possible. Tous planqués chez eux, la ville était complètement déserte. On se serait cru dans… euh… dans… bah dans un désert, tiens ! On se sentait un peu seuls au beau milieu des rues. Au moins, si Saliva nous cherchait, on serait simple à trouver. La Team Rocket était au beau milieu des rues, sans personne pour nous cacher. Finalement j’en ai eu marre, j’ai posé le corps de Sho, lui mis un bon coup de pied dans la tronche et m’assis dessus.

- Bon, si on reprenait notre conversation. C’est quoi cette histoire de grande ligne ? En quoi c’est si dangereux que ça ? Et pourquoi on irait là bas ? Et pourquoi tu veux pas y aller IDK ? Et pourquoi « grande » ? Il y a des pirates qui valent des sous, là bas ? C’est loin ? Quelle heure il est ?

Sans attendre la réponse à mes questions je commençais un restaurant du regard, il faisait faim tout à coup. Mais j’avais pas une thune sur moi, je laissai donc les gargouillis de mon estomac se déchaîner sans entraves. Iwan et Sam tentaient désespérément de m’expliquer ce qu’était réellement cette fameuse ligne. Aussi grande soit-elle, je ne vois pas ce que ça a de si intéressant.

Sho Kakaho se réveilla et geignit. Il se plaignait encore d’avoir faim. Quel chieur ! Cela faisait maintenant deux jours qu’il avait faim. Toujours le même disque, toujours la même chose. Moi aussi j’avais faim, pas la peine de me gonfler ! Je pris une balle de base-ball et la lui enfonçait dans la bouche. Au moins, il ne pourrait plus se plaindre ainsi. Hahaha ! Décidément, j’adorais faire ça ! Le diamètre d’une balle de base-ball est très légèrement supérieur à l’écartement d’un crâne humain. Il fallait donc légèrement écraser la balle pour l’y mettre. La balle poussait donc ensuite les mâchoires, provoquant des douleurs et des crampes ne pouvant aucunement être stoppée, quoi que l’on fasse. Surtout avec les mains attachées dans le dos.

Je reportai mon attention sur Sam et Iwan. J’avais complètement oublié que je leur avais posé des questions. Sur quoi déjà ? Ha oui ! La grande ligne… Ca fait rêver, tiens….

    -Fortune, gloire et pouvoir. C'est homme avait amassé toutes les richesses du monde. Son nom, Gold Roger, Roi des pirates. Ses dernières paroles incitèrent les hommes de toute la planète à s'aventurer en mer.

    Je pris ensuite une voix plus ou moins ténébreuse, fronçant le front pour ombrager mes yeux sous mes sourcils. Ensuite, allongeant ma moustache et la lissant de manière peu réussie, je fis un sourire des plus malsains et maléfiques devant le regard à peine intéressé de James.
    -"Mon trésor? Je vous le laisse si vous le voulez! Trouvez le! Je l'ai laissé quelque part en ce monde!"
    Puis, continuant ma narration:
    -Tous se lancèrent sur la Route de Grand Line dans l'espoir de mettre la main sur ce fameux trésor. Le monde entier connut alors une vague grande vague de piraterie!... Hey, dit James tu m'écoutes?

    Visiblement non. Je soupirai un instant, comment un jeune homme si innocent, idiot et naïf à ce point pouvait réussir des prouesses physiques si impressionnantes? Je me le demandais, en fait j'en jubilais à un certains point. En effet, j'en étais presque à penser à écrire un essai, ou même un rapport d'expérience traitant du phénomène James Fermal. Mais bon, chaque chose en son temps, pour l'instant. Je m'assis aux côtés de James qui utilisait désormais Sho comme banc, grognant en sentant mon bas-du-dos craquer. Puis, rechignant le sol, je vins poser mon fessier moi aussi sur Sho qui gémissait alors que le jeune ange lui enfonçait un objet sphérique dans la bouche.

    Deux jours, quarante-huit heures, deux mille huit cent quatre-vingt minutes, cent soixante-douze mille huit cent secondes, dix millions trois cent soixante-huit mille centièmes de secondes. Voilà le nombre de temps que nous glandions dans l'attente ultime du dit primé Saliva Shkiri. Jusqu'à maintenant, plus rien ne nous retenait sur l'île, sauf peut-être l'hypothétique arrivée de Shkiri.

    Mais malgré tout, une force invisible sans réel rapport avec la gravité me poussait à ne pas vouloir quitter les côtes de l'île du karaté. Pourquoi? Car je savais déjà qu'au-delà de cette île nous attendrait quelque chose que je ne voulais jamais croiser. Reverse Mountain. James voudrait aller sur Grand Line, James voudrait conquérir Grand Line, James voudrait faire le tour de Grand Line si cela était seulement possible. C'est pourquoi il fallait le dissuader d'emprunter la Route de tous les périls. C'est dans ce simple optique que je repris mon discours.

    -C'est la mort aller sur Grand Line! Là bas la météo est complètement à l'envers! Là bas les îles sont toutes complètement tarées et bourrées de pirates beaucoup trop dangereux! Des monstres marins géants vont bouffer not' navire la seconde où nous voguerons là bas! En plus on a même pas de navire!!! J'te le redis James, une puce dans le poil d'un singe a plus de chances de survie que nous sur Grand Liiiiineeee!

    Parmi mes propose mal dimensionnés et trouble, on pouvait parfaitement comprendre que voyager sur la Route de tous les périls entrait dans ma liste des mauvaises choses à faire. Un suicide collectif. Voilà ce à quoi ressemblait le dynamisme de Sam et James a s'aventurer là bas. Personnellement, je me voyais mal survivre sur un tel océan. Pourtant, il me faudrait bien un jour être reconnu internationalement pour mon talent scientifique indéniablement supérieur, et aux côtés de James, j'avais l'air d'un vrai génie. Peut-être que voyager sur Grand Line était la clé vers ma renommée.
    -Ah et, il est midi moins le quart, au fait.

      Ca faisait déjà deux jours, qu’on attendait qu’il se passe quelque chose. La ville était d’un calme étonnant depuis que James avait fait son petit cinéma avec Sho. IDK avait pris du temps pour nous soigner James et moi, il avait recousu mon épaule en deux temps trois mouvements, je ne sentais presque plus rien, faut croire que les onguents qu’il m’obligeait à passer plusieurs fois par jour sur ma blessure était efficaces. James avait moins rigolé lors que papy lui avait retiré la balle qu’il avait coincée dans le bras. Il avait fait une chaleur horrible ces deux derniers jours, l’atmosphère était pesante, brulante et poussiéreuse. On s’était occupé comme on pouvait, en buvant un rhum au bar et en écoutant le vieil Iwan nous parler de sa jeunesse de hippie. On avait parlé de Grand Line, enfin, dans les grandes lignes, Iwan était pas très chaud mais ça intriguait beaucoup James, rien ne pressait. Shkiri, lui il se pressait pas, on l’attendait de pied ferme et on commençait à en avoir un peu marre.

      -Ah et, il est midi moins le quart, au fait.

      Iwan était réglé comme une horloge, il savait toujours quand il était temps pour moi de me mettre aux fourneaux. Depuis que j’avais compris que James aimait autre chose que la pieuvre, j'avais enfin la possibilité de cuisiner des choses un peu plus variées, James appréciait particulièrement le poulet et le chocolat chaud. Le proprio de l’auberge me laissait utiliser sa cuisine à condition que il partage nos repas.
      Avant de me mettre à cuisiner, j’étais sorti un instant pour finir mon verre de rhum, le soleil était de plomb, le bruit de mes bottes résonnait sur les planches de bois qui entouraient notre motel, l’avenue centrale était déserte ce midi, y’avait pas un chat, enfin presque, de l’autre côté de l’avenue poussiéreuse balayée par un vent brulent, y’avait ce petit vieux, encore plus ridé qu’iwan sur son Rocking Chair, qui regardait au loin dans l’avenue centrale. J’ai suivi son regard, et je les ai vu.
      Malbgré la distance, je les percevais déjà, ils étaient toute une troupe, peut être une centaine, plus ils avançaient, plus le nuage de poussière qui les suivaient grossissaient.

      -James, Iwan, on mangera plus tard, je crois qu'on à de la visite.

      Le p’tit vieux sur sa chaise avait sorti un harmonica, et il s’était mis à jouer.






      James et Iwan ont pas tardé à rappliquer, on à pris place dans l’allée James au centre, moi à sa droite, Iwan à gauche. C’était bientôt midi, le soleil était a son zénith, on les a regardé avancer et au bout de cinq minutes ils étaient plus qu’a cent mètres de nous. Ils n’étaient pas loin d’une centaine, pirates, despérados, chiens galleux armés de pistolets, de sabre et de fusils, c’était la compagnie sauvage de Shkiri qui venait chercher Sho…
      Au milieu des gonzes, y’avait trois types, un gros thon nourris aux stéroïdes, un petit gars tout maigre avec le dos vouté et un haut de forme façon croque mort, et le Baveux au milieu, avec son énorme langue qui lui pendait jusqu’aux genoux, il ne devait pas avoir beaucoup de succès avec les femmes, qu’est ce qu’il était moche...
      Et puis ils ont continué d’avancer au rythme de l’harmonica, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une trentaine de mètres entre eux et nous. On s’est regardé en chien de faïence pendant une bonne minute, sous le soleil de plomb, chacun de nos ennemis avais sorti ses armes. Le silence était pesant et la tension palpable, alors Salivah a fait un geste vers nous et trois types ont piqué un sprint dans notre direction, James avait même pas daigné enlever les mains de ses poches, il s’était contenté de lever la jambe, son adversaire était venu s’écraser bêtement la face sur le "quarante trois fillette" de l'ange. IDK s’était contenté d’une esquive et d’un petit croche patte bien senti (faut s’économiser à son âge), le mien avait fait demi tour sitôt qu’un de mes couteau lui ai traversé le mollet. Shkiri, n’avait pas bougé il observait la scène avec un regard fou.

      Puis il à pointé vers nous un doigt râgeur et nous à dit :

      -Fé fou fi affez hpturé fo hahao ? fou awé me fayer fa !

      James me regardait en se grattant la tête :

      -Il à dit quoi là ?

      -Aucune idée.

      -Fai gui , Fé fou fi affez hpturé fo hahao ? fou awé me fayer fa !

      -Hein ? Articule on comprend rien !

      -Fai gui , Fé fou fi affez hpturé fo hahao ? fou awé me fayer fa !!!*

      Houla, le monsieur avait grand besoin des services d’un orthophoniste, c’était vraiment incompréhensible.

      -Je crois qu’il nous dit un truc du style :
      Fai gui , Fé fou fi affez hpturé fo hahao ? fou awé me fayer fa !


      -Euh, bien vu Iwan...
      Spoiler:

      Pas besoin de comprendre ce qu’il disait pour savoir qu’il était maintenant passablement énervé, l’assaut était à présent inévitable. Les cloches sonnait midi…





      Dernière édition par Sam Sylvius le Ven 12 Oct - 17:40, édité 1 fois
          L'arrivée du baveux _naruto_orochimaru_signature_by_yoanribeiro-d56tzuc

          La tension est à son comble. La centaine d'homme dévisage le vieux, le gothique et l'ange. On n'entend plus que le souffle du vent, balayant sur son passage la poussière présente dans l'allée. Enfin ça c'est ce qu'il se passait avant que Saliva ouvre la bouche pour aligner quelques mots incompréhensibles pour les diminués dans le genre de Fermal.

          « nma faytches parrh dijrhe ché quche che nez pha di ! » ( ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! )

          On remarquera la capacité étonnante de la Team Rocket à faire passer les plus influants, les plus puissants et les plus... Etranges personnes pour des moins que rien dénués du sens de la parole et dont le ridicule n'a d'égale que le manque de charisme. Comment ça la Team Rocket est en fait parfaitement normal et ce n'est que ce bel abruti de Saliva qui - malgré sa force remarquable - n'est pas capable d'aligné deux lettres pour que cela forme un mot dont on puisse deviner le sens ? C'est faux.
          Ne pouvant plus supporter la honte tellement grande que sa masse pouvait aisément plaquer l'homme à la langue de vipère au sol, il tapote sur l'épaule de son coéquipier le vouté, sort un calepin, un crayon, et un sachet. Il vide le sachet sur le calepin, rassemble la poudre avec le crayon, et inspire celle ci. Puis il range son calepin.

          Le vent souffle encore et défini à merveille les "..." que la totalité des personnes présentes ici auraient voulus symboliser.

          « Fendez fous fo fafo fou fe fera lha ferre ! »

          Fermal s'apprête à tenter de fendre Sho avec sa batte.

          « Il a dit : Rendez nous Sho Kakaho, ou ce sera la guerre ! »

          Fermal arrête de préparer sa batte.

          « Oui, la guerre ! »

          Au risque de répéter bien des choses. Un vent souffle.
          Ils avaient appris à traduire ce qu'il disait à merveille après des années de bons et loyaux services.

          « kodako, fka, fepfeaknk foaepjf jieygdak nbbanfi ! »

          « ... Nié ? »

          « Non mais là on sait pas mais on va dire que vu qu'on est cent cinquante et vous trois, si vous nous le rendez pas ça va barder. Capiche ? ... »

          Saliva se met en position de combat. Les autres suivent. Ils sont prêts à en découdre avec les trois chasseurs de primes.


        Dernière édition par PNJ Requiem le Ven 16 Nov - 21:56, édité 2 fois
          Enfin, on allait pouvoir avoir un minimum d'action. Le soleil brillait et une goutte de sueur coula le long de ma tempe, tandis que je fixai sans sourciller mes adversaires. Iwan et Sam m'entouraient et notre trio ne semblait pas présenter la moindre faille. La tension était palpable. Plutôt molle, assez granuleuse, la bonne tension quoi. Le fameux Saliva Shkiri, dont la réputation n'était plus à faire avançait lentement, la langue frottant presque le sol, entouré de sa bande de larbins défoncés à toutes les substances que le monde avait réussit à créer pour faire disjoncter les neurones.

          Un mec soufflait dans une barre en fer d'où s'élevaient des couinements dignes d'une porte mal huilée depuis plusieurs années, mais le décor s'y prêtait. Je ne lui envoyai donc pas de balle dans la tronche. Les pirates s’arrêtèrent et Saliva envoya trois de ses hommes, surement pour nous tester. Sans même détourner le regard du dealer, nous nous débarrassâmes de ces sous-fifres. Il fallait qu'il comprenne avec qui il allait se frotter. Nous, on était le coté vert de l'éponge, celui qui gratte et qui griffe. Celui qui laisse des petits traits rouges pendant des heures sur ta peau. Et on allait le frotter.... Oh que oui...

          -Fé fou fi affez hpturé fo hahao ? fou awé me fayer fa !
          -Gné?

          Putain! Faut toujours un truc qui me pète mes effets dramatiques ! Il pouvait pas articuler non, au lieu de balancer des postillons partout sur le terrain? On était à plus de vingt mètres d'eux et je dus faire un léger écart pour ne pas me recevoir quelques gouttes! Je regardai Sam et Iwan et leur montrai l'autre psychopathe qui était en train de renifler de la farine avec une paille.

          -Il fait quoi là? Il va s'étouffer!

          Bizarrement non, en relevant la tête, il avait au contraire plein d'énergie et prêt à en découdre. Ses hommes étaient obligés de traduire pour nous parce qu'on ne comprenait vraiment rien à ses baragouinages. En gros, il espérait qu'on se rende alors que ça faisait trois jours entiers qu'on poireautait pour lui botter le fion! Franchement, si c'était pour entendre ça, c'était même pas la peine de se fatiguer à écouter les traductions. Par contre, la phrase résonna dans ma tête.

          -Rendez-nous Sho où ce sera la guerre.... Sympa comme phrase... Faudrait la modifier un peu. "Rendez-vous où ce sera la guerre." Mouais, c'est mieux. On verra ça plus tard. Bon les gars, on y va?

          Je me mis à balancer des balles en rafales. Avec un tel groupe en face, même pas besoin de viser, il suffisait de tirer dans le tas. Jamais un "It's raining men" n'avait été aussi simple. Tout en courant dans le tas, je visais les têtes éloignées avec mes balles et les têtes rapprochées directement avec la batte. Les mecs tenaient à peine debout, sujets à des spasmes et à des contractions dues au manque de drogues diverses et variées. Sam me suivait couteaux aux poings et Iwan avait une seringue dans la main mais... Je sais pas trop ce qu'il avait l'intention de faire avec, mais Saliva semblait très intéressé par un produit qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de s'injecter. Ça allait être Rock&Roll!!


          Dernière édition par James Fermal le Mar 30 Oct - 10:52, édité 1 fois
            Les yeux d’Iwan avaient brillé comme des étoiles lorsque Shkiri s’était repoudré le museau, il y avait sur son visage une sort de nostalgie affichée, comme s’il rêvait du temps jadis.

            -Eh ! Iwan, reviens sur terre, ça va être à nous.

            C’est James qui avait ouvert le bal, avec ses balles. On n’avait que quelque secondes avant de se retrouver dans la masse de pirates qui s’étaient jetée sur nous. J’avais bien envoyé une dizaine de lames, toutes avaient fait mouche mais ce n’était pas suffisant pour contenir leur nombre, alors j’ai joué les méchant, j’ai pris ma gueule des mauvais jours, j’ai lancé le « Frowning Sam », une machette dans la main droite, le couteau de mon père dans la gauche. Prés de vingt gars sont restés pétrifiés autour de moi, paralysés par la trouille, alors j’y suis allé franco, pas de quartier, j’ai joué les bouchers. J’ai découpé, tranché, débité, taillé, estoqué, amputé, mutilé, incisé, élagué, retiré, séparé, cisaillé, raccourci, équarris, divisé, percé, tailladé, dépecé… Euh, tué un peu aussi.

            Mon corps vibrait sous les pulsions de l’adrénaline, tous ces gars ne valaient pas tripette, de la bleusaille et pour le coup, du carpaccio. Par contre,aucune idée de ce qu’il pouvait bien se passer pour les autres.
            Puis des types plus balaises sont arrivés dans la mêlée, certains paraient mes coups, d’autres les esquivaient. La marée humaine ne cessait de croitre, un gros balaise à écarté les forbans à grands coups de poing américain, il m’a foncé dessus, je n’ai pas esquivé son coup. Il y avait probablement mis toute sa force, j’ai pas bougé d’un pouce, un « Stone Body » ça leur fout toujours les jetons. Ca faisait mal, rien à foutre, le gros cochon qui venait de me cognait n’en revenait pas. J’ai essuyé un filet de sang du revers de ma manche et j’ai répliqué ; un crochet dans la tempe, il est tombé net.
            Les boucaniers se tenaient maintenant à bonne distance, ça me permettait de reprendre un peu mon souffle.

            -Alors les gars, c’est tout ce que vous avez à proposer ? C’est ça l’équipe de Shkiri ? J’vous cache pas que je suis un peu déçu.

            -Laissez les gars, j’m’occupe du Monsieur.

            Alors les types se sont écartés pour laisser place à ce gars tout maigre avec le haut de forme et les cheveux qui lui tombaient devant les yeux.
            Je j’ai toisé un peu puis j’ai sorti ma lime à ongle. Je lui ai envoyé en plein visage histoire de le tester.
            Le type avait juste hoché la tête de coté et ma lime avait filé se planter dans la gorge d’un pauvre type derrière lui.

            -Hmmm, t’es pas assez rapide pour moi !

            Bam !

            C’était vrai, il était rapide, même pas vu venir le coup, je l’ai pris pleine mâchoire, et puis j’en ai pris un autre au foie, et un autre, et encore une autre, le tout en une fraction de seconde. Ses poings nus me frappaient comme s’ils étaient en métal. J’ai fais un pas en arrière, j’étais à moitié sonné. J’ai envoyé un coup de machette, il l’a esquivé comme j’aurais esquivé le coup d’un gamin. Voilà, je l’avais mon type dangereux..
              Si bien, si bien. Jamais de pareilles sensations physiques n'avaient été si bonne que celle procurée par le genre de substance qu'inhalait présentement Shkiri. Le bon vieux temps. Vous direz qu'c't'une réplique de vieux, je vous répondrais "sûrement". Car ce bon vieux temps là, le temps où j'étais le cobaye de mes propres expériences, ce bon vieux temps là ne m'était plus disponible. Aujourd'hui, je rejoignais l'équipe de chasseurs de primes la plus déjantée des Blues et affrontait une horde de mafieux en colère. Ce passé si doux et glorieux où j'avais accès à temps de substances et d'ingrédients pour mes expériences au service du gouvernement. Le temps où être scientifique signifiait un brillant avenir pour moi, un avenir lâchement brisé par un gouvernement n'acceptant pas de reconnaître mon divin talent de la science. Ce temps où..

              -Eh ! Iwan, reviens sur terre, ça va être à nous.

              Je me secouai la tête pour reprendre mes esprits, j'avais oublié que la situation était plus ou moins précaire, mais j'avais Sam avec moi. Sam qui les vianderait tous, Sam qui les découperait, trancherait, débiterait, taillerait, estoquerait, amputerait, mutilerait, inciserait, élaguerait, retirerait, séparerait, cisaillerait, raccourcirait, équarrirait, diviserait, percerait, tailladerait, dépècerait… Et euh, tuerait un peu aussi tout les connards qui oseraient s'en prendre à…

              Je fis les yeux ronds lorsque je posai mon regard là où, un instant plus tôt, Sam se trouvait. Il avait disparu dans la mêlée, partit utiliser les paquets de verbes énumérés plus haut sur les idiots à la botte de Saliva. Il ne restait que moi, James ayant déjà ouvert le bal depuis un moment. Moi, qui rapidement, se fit encercler par une bande de raclures armées de tout c'qui est chiant et qui fait mal, en partant de la patte de chaise, jusqu'au pot de fleurs en passant par la barre de fer. Zut alors.

              Habituellement, chez un grand guerrier, le réflexe premier est de se défendre, dans le cas d'un grand guerrier septuagénaire, ce réflexe a plus tendance à se muer en une fuite effrénée. Le genre de fuite accompagnée du typique hurlement de peur ainsi que des larmes sur le côté des yeux qui filent dans le vent qui ébouriffe la moustache et lisse le crâne. Bref, ce fut ainsi que se déroula la scène. Je fendis la horde en courant et en hurlant, rattrapant rapidement Sam et James, un peloton de tueurs et de revendeurs frustrés me tenaillant toujours.

              Du moins, jusqu'au moment où la jolie petite ampoule apparut au sommet de mon crâne pour s'allumer, signe d'une idée de génie, comme toujours quoi. Dégainant une seringue, je me retournai pour faire face à mes agresseurs. Brandissant l'outil de médecine au bout de mes chétifs bras, je gueulai:
              -QUE PERSONNE NE BOUGE! CETTE ARME EST CHARGÉE!

              La horde freina, un certains mouvement de recul avait saisit le groupe d'hommes en colère, mais avait permit à un paquet d'autres sbires de Saliva de m'encercler à leur tour. Cependant, chose spéciale, aucun n'osait s'approcher, comme mis en garde par mon avertissement bidon. Ce fut entre autre cette hésitation qui me permit de dégainer de ma sacoche d'ingrédients un flacon rempli à ras-le-bord d'un liquide transparent. Je fronçai les sourcils dans un air victorieux de celui qui s'est joué de ses adversaires. Puis, suivant un joli sourire machiavélique, je débouchai le flacon pour en asperger le contenu partout autour de moi.

              ACID SPLASH!

              Ce fut un mélange liquide de potassium vilement acidifié qui vint gicler sur la majorité des ennemis pour leur faire goûter à ses propriétés corrosives, puis pour s'embraser au contact de l'oxygène, qui, comme vous deviez vous en douter, abondait sur l'île du karaté. Je ne pu retenir un magnifique rire strident et rauque alors que tous mes adversaires couraient autour de moi, la plupart le feu aux fesses, les autres hurlant de douleur alors que l'acide grugeait leur épiderme pour le brûler à un violent degré.

              -Hey le vieux! Touche pas à mes hommes!

              Je me retournai, devant moi se tenait un ramassis plus ou moins humanoïde d'injections, de muscles, de stéroïdes et de toutes les substances possibles pouvant être assimilées de manière naturelle par un être humain. Bref, un vrai monstre d'un peu plus de deux mètres, armé d'un hachoir gros comme mon buste, se tenait devant moi, près à en découdre.

              L'arrivée du baveux 642139ToxicMundoSkin

              -Eh beh, comme on disait dans mon temps…
              CRAC!
              Je jetai un œil fatigué sur le hachoir qui venait de s'abattre dans le sol a l'endroit où je toisais mon adversaire une seconde plus tôt.
              -…plus ils sont gros, et plus ils tombent de haut.
                Du côté du Gentleman du groupe, tout va pour le mieux. Il vient d'impressionner l'un de leur adversaire de part sa vitesse ahurissante. Son adversaire lui balance des ustensiles de la vie courante. De la lime à ongle au couteau de cuisine, cela varie, mais pas assez pour le faire sourcier. En effet, Daddy le Dandy préfère le corps à corps, et donc, le tout pour le moment est de réussir à approcher notre petit gothique de service pour le mettre en difficulté. Il s’empresse de se rapprocher de lui, tentant d’éviter chaque outil étrange. Arrivé à quelques mètres, cela devient de plus en plus dur. En effet, ceux-ci commencent à le froler, à l’érafler, à l’entailler, mais rien de bien grave. Aucun n’est allé profondément. Mais il ralentit. Comme lorsque quelqu’un court face à une rafale de vent d’une centaine de kilomètre heure. Il va moins vite, et il est plus vite fatigué. Mais Daddy croit en ses capacités. Arrivé à un mètre de Sam, il se glisse derrière lui et tente de lui infliger un coup de poing. Un gros coup de poing. Bien chargé, bien puissant, mais bien lent. Trop puissant pour être bloqué, mais assez lent pour être éviter. Mais si Sam l’évite, Daddy enchaînera encore et encore, cette fois avec des coups rapides et à des endroits stratégiques.

                Verdé, lui, c’est un drogué, mais pas aux mêmes que celles de Saliva. Pas du tout même. On ne sait pas vraiment si ce sont vraiment des drogues qu’il prend. Parfois il s’enferme tout seul, on entend des gémissements, des cris de douleurs, et il en ressort plus grand, plus fort, plus étranges, et toujours plus… Vert. Il est face à un nain. Enfin, c’est ce qu’il en a conclu en comparant sa taille à celle des autres opposants. Ouais, Verdé, il est comme ça, il est con et il tire des conclusions de rien. Comme le fait que le blondin veut faire comme ci c’était un saint, ou quelque chose comme ça. Avec ses ailes d’ange collées au mélange eau/farine. Ouais, il est comme ça… Mais une cible petite est une cible difficile à atteindre, contrairement à lui, qui manie une grosse hache maintenant coincée dans le sol après avoir donné un coup un poil trop puissant. Il bondit. Le petit vieux regarde. Il bondit haut. Six, voire sept mètres. Et il retombe. Vers le petit vieux. Il retombe vraiment vite. Très vite. Son ombre s’étale de plus en plus, jusqu’à pouvoir recouvrir une petite trentaine d’Iwan. Ecrasera, n’écrasera pas ?

                Quant à Saliva, lui, il s’est éclipsé. Furtivement, il s’est déplacé de sorte à arriver en retrait, et en hauteur. Il observe le combat de haut, mais bientôt il fera bien plus qu’observer. En effet, tout ce qu’il voulait, c’est être à l’abri du regard du blondin. Ainsi, il pourra se faufiler derrière lui, et lui injecter une drogue hallucinogène, empêchant alors le chasseur de primes de viser correctement. Descendant sans faire le moindre bruit de son point d’observation, il marche sur la pointe des pieds vers le dos de Fermal. Mais là. Crac, boom, uh. Une balle. Bordel de couille, qu’il dit, en tombant. Le Blondin se retourne, Saliva le fouette le visage à coup de langue. Histoire de le dégoûter. Puis il bondit, seringue à la main. Piquera, ne piquera pas ?
                  Les coups pleuvaient, et j’étais le nuage, héhé ! Oui, j’ai un coté poète, des fois. En tout cas, c’était une sacrée pagaille qui se déroulait sous mes yeux et sous mes phalanges. Les types se jetaient sur nous alors qu’ils avaient carrément du mal à marcher droit et s’arrêtaient toutes les vingt secondes pour avaler un truc bizarre. Des petites boules de couleur, de la poudre, des morceaux de papier… Un peu tout et n’importe quoi je dirais. Mais à chaque fois, ils repartaient avec plus de conviction, mais moins d’équilibre. Du coup, je n’avais presque pas à me servir de ma batte, il suffisait de les pousser un petit coup pour que les faire tomber. Et avant qu’il se relève, on avait le temps.

                  Tout en repoussant les vagues successives, je dois bien admettre que je m’ennuyais. Ces mecs étaient faibles et sans intérêt. Ils ne regardaient même pas en face d’eux. Du coup, je regardais comment s’en sortaient Sam et Iwan, même si je me doutais qu’ils n’étaient pas en grande difficulté. Sam était lancé dans un combat au corps à corps, son point fort, justement.

                  -Haha ! Vas-y Sam ! Vas pas te fouler le poignet surtout !

                  Ah ! Juste quand je lui ai dit ça, il s’est pris un méga coup de poing en pleine figure qui l’a fait voler à quelques mètres de distances. Ben finalement si, il allait avoir un peu de boulot on dirait. Iwan était encore plus en difficulté, il se battait contre un mec vachement gros, vachement grand et vachement vert. Enfin, d’après mon point de vue, en tout cas. Il sautait haut et tapait fort. Un vrai malade mental.

                  En fait, j’étais le seul à me faire chier, visiblement. Je n’avais aucun adversaire qui méritait un tel nom. Même l’autre avec la grande langue n’était plus là. Tiens d’ailleurs, il était où celui-là ? J’avais beau regarder un peu partout autour de moi, il avait totalement disparu. Faut croire qu’il avait eu peur de mon talent, héhéhé ! Pour marquer le coup, je pris une dizaine de balles et les balançai à l’aveuglette. J’avais fait fuir un chef pirate de plusieurs millions de berrys rien que par ma prestance. C’était trop la classe !!! Une balle frappa un drogué de plein fouet dans le visage et repartit derrière moi.

                  -Ting ! Ziooouuufff… Paf ! Aïe ! Ziooouuufff… Paf ! Aïe ! Bordel de couilles !

                  Tiens ? La balle avait frappé un autre gugusse derrière moi. Je me retourne et voit alors une immense langue qui vient se coller sur ma tronche et dépose une grosse quantité de bave sur ma peau. Dégueulasse ! Alors que je m’essuie la face avec ma manche, il me saute dessus et me pique avant de se barrer en courant.

                  -Mais il est malade ce mec ! Il m’a piqué le bras ! Regardez, ça saigne ! J’ai… que…grzf… bekeu…

                  Ils cachaient bien leurs jeu, finalement ! Les pirates possédaient tous des pouvoirs magiques, ils grandissaient, rapetissaient, se déformaient… Ils changeaient de couleur et même le décor partait en cacahouète. J’avais beau taper un peu partout, j’arrivais pas à les toucher, et d’un seul coup, je trouvais qu’ils avaient beaucoup plus d’équilibre qu’avant.
                    Léger frémissement de ma moustache alors que partout autour de moi, les hommes de Shkiri fuyaient en courant. Pourquoi fuyaient-ils en hurlant de peur? Grâce à un principe particulièrement simple qui régissait notre monde. En effet, comme l’avait si bien prouvé l’inventeur du télescope, paix à son âme, lorsqu’on lançait une roche ainsi qu’une plume du haut d’une tour, on en découvrait indubitablement que la pierre, beaucoup plus lourde et dense que la plume, se retrouvait au bas de la tour relativement plus tôt que la plume. Et cette fois, on pouvait aisément associer ce même principe à l’immense monstre drogué qui s’élançait ridiculement haut dans les airs pour retomber à une vitesse tout aussi stupide vers ma pauvre carcasse.

                    Cette même descente non-contrôlée par mon nouvel ami le gros bourrin vert pouvait donc se traduire de la façon suivante; Le monstrueux paquet de muscles et de violence qui s’apprêtait à violemment m’aplatir au sol se devait d’être probablement même plus dense et lourd qu’une très grosse pierre. Bref, le cratère que sa chute provoquerait m’écraserait sûrement très rapidement. En gros, si je n’m’écartais pas, c’en était fini. Et quoi de plus chiant que de dérouiller des articulations sur utilisées durant les derniers jours pour éviter de crever sous le choc.

                    -Oh et puis zut!

                    Je plongeai une main dans ma sacoche, en sortant aussitôt une longue seringue que je m’enfonçai dans le cou. Efficacement, le concentré chimique vint s’écouler dans mon sang. Combattre le feu par le feu. Combattre la drogue par la drogue.

                    Lethal Injection No2 : Le Mur de Berlin!

                    Mon organisme complètement durci par l’injection ne ressenti rien lorsque Verde vint s’écraser de tout son poids sur moi.

                    Pour résumer mon état physique après l’évènement, il fallait commencer par ma cage thoracique légèrement renfoncée, puis un de mes bras qui malgré mon injection, me faisait atrocement mal, peut-être une fracture?. Ces deux blessures accompagnées par diverses contusions et claquements musculaires ainsi que d’autres fractures bénignes composaient mon nouvel état physique après que les deux pieds aux allures de troncs d’arbres de Verde m’aient piétiné durement.
                    Mais malgré ces blessures, je me relevai devant la tronche ébahi du monstre verdâtre, désormais quasi insensible à la douleur provoquée par l’impact drastiquement réduit de son corps m’écrasant véhément.

                    -Héhé, faut dire que tu y vas pas d’main morte mon p’tit. Tu sais une fois y a une quarantaine d’années, j’ai rencontré un mec avec ta carrure. Mais lui tu sais il avait pas prit d’mauvais trucs pour en arriver là, il savait se garder en santé et faire du sport. De nos jours les jeunes ne sortent plus dehors comme avant tu sais. Comment qu’y s’appelait déjà le bon vieux sergent dis donc… J’ai un blanc là…

                    Blanc mis à bon escient par Verde qui vint me balancer un de ses bras en corde à linge au niveau du coup. Mais croyez moi, jamais je n’accepterai me faire avoir deux fois par une imperfection de stratégie et un pathétique sous-exemple de force brute. Aussi me penchai-je vers l’avant pour laisser l’immonde colosse passer sur ma gauche et renverser au passage quelques inattentifs qui avaient fait l’erreur de rester dans le champ d’action du drogué.

                    -Tu m’as bousillé un bras et tu m’as même pas laissé terminer ma phrase jeune impertinent! J’vais te montrer c’qu’il en coûte de…!

                    Un poing gros comme un boulet de canon vint me caresser le menton pour m’envoyer voler trois mètres plus loin, propulsé par le choc de l’impact.
                    J’étais rouge de colère, ma moustache était tâchée de sang et mon nez giclait comme une cascade, aidant à l’effet écarlate qui prenait mon visage.
                    Vous direz alors « Nan mais il est fou le vieux !? » et moi je répondrai « Non, il est un génie! ». Et voilà en quoi les opinions iront à l’encontre les uns les autres.
                    Ignorant grâce à mon injection les puissantes douleurs qui m’agressaient à chaque mouvement, je m’élançai à la course vers l’ignoble créature couleur gazon. Le Protocole de neutralisation de mon adversaire s’enclenchait.

                    Étape 1
                    Je dégainai une fiole de vitre au contenu bleuâtre que je lançai en pleine tronche de l’aberration humaine qui osait faire face à ma vieille carcasse. Résultat? Une virulente moustache se mit à pousser sans retenu dans la figure de Verde, alors que je minimisais la distance me séparant du monstre.

                    Étape 2
                    Lethal Injection No4 : Propagation du Chaos Infernal
                    Mon bras droit s’élargit et ses muscles se durcirent, en faisant un membre disproportionné qui vint s’abattre sur le visage aveuglé par les poils faciaux de mon ennemi. Prit de surprise par la frappe, le colosse vert s’envola, emporté par le choc. Roulant dans la poussière, ce dernier semblait plus qu’irrité. Dégainant une nouvelle seringue de mon bras toujours proportionné, je me préparais à accueillir la charge colérique de mon adversaire.

                    Étape 3
                    Verde fonça, quant à moi, je stoppai son élan d’un puissant coup de poing, en fait, je le stoppa jusqu’au moment où son hachoir vint me cueillir du plat de la lame en pleine figure, me broyan au passage une partie de la mâchoire ainsi que me fendant le crâne. Mais jamais je ne pris le temps de ressentir la douleur atténuée par la violence de l’impact, plutôt, je sautai directement sur Verde pour lui enfoncer ma seringue dans le bras tenant l’arme de charcuterie.

                    Lethal Injection No3 : Agression invisible des milles lianes

                    La seconde d’après, le puissant produit chimique concentré dans l’injection se répandait dans les muscles du bras du colosse pour complètement paralyser le bras du monstre. Neutralisé.
                    Néanmoins, je devais terminer ce combat au plus tôt, la douleur ainsi que la puissance des attaques du monstre ne seraient pas éternellement atténuées par mes injections.

                    -Arf, tu m’as bien amoché, mais là c’est à ton tour de...de...hum... Jeune salop!
                      Daddy le Dandy, c'était loin d’être un amateur, j'étais en train de prendre une sacrée rouste. Il était rapide mais manquait un peu de puissance, ça me permettait d'encaisser, par contre même sans puissance, ses coups me faisaient un mal de chien. Au corps à corps, pas moyen de le toucher, il esquivait toutes mes attaques comme si j'étais un débutant. Fallait pourtant que je trouve une faille.
                      Je commençais sérieusement à fatiguer, à pisser le sang aussi, j'voyais mon ombre au sol sur laquelle tombait des grosses gouttes sombres. J'esquivais seulement les coups les plus puissants, les plus lents. J'étais haletant. Lui à peine essoufflé, marqua une pause, droit comme un I. Il me regarda les yeux abrités derrière son son affreuse mèche.

                      -Tu sais le chasseur, j'avoue que je suis un peu déçu. Parrait que c'est toi qui à tu le « Sabreur », je m'attendais à mieux.

                      Il leva ses deux poings gantés et me les montra.

                      -Il y à quelques années, on m'a greffé des plaques de métal sous la peau de chaque phalanges, cela fait de ces mains des armes mortelles. Maintenant que je suis bien échauffé, j'te réserve ma botte secrète.

                      Iron Bolt !

                      Rapide comme le vent, il fondit sur moi. Le coup fut tellement violent que j'ai décollé du sol.
                      J'me suis envolé comme un vulgaire fétu de paille et suis allé m'encastrer dans une maison de bois.
                      Je voyais trente six chandelles, fallait que je me reprenne vite, ce type là avait le niveau pour me coucher définitivement.

                      Iron Bolt !

                      Il avait une faiblesse, j'avais une chance de la trouver, une seule.

                      *Observe le Sam, Observe le bien.*

                      Baaaam !

                      Le coup m'avait projeté jusque sur le toit de la maisonnette de bois, j'étais bien sonné et cette fois j'avais vraiment morflé...Mais j'ai pas fermé les yeux, et j'ai l’œil du vautour, j'l'ai vu, la faiblesse.

                      J'me suis relevé, mes pieds glissaient sur la toiture de bois, j'avais du mal a garder mon équilibre, il était déjà devant moi.

                      On s'est regardé, il affichait un petit sourire narquois.

                      -Tu fais pas le poids chasseur, j'me suis bien amusé mais il est tant d'en finir.

                      -T'as raison, il est tant d'en fini, envoie moi encore ton attaque et tu t'en relèvera pas !


                      -Mouarf, tu manques pas d'air, tu tiens à peine sur tes quilles.

                      James avais raison, j'encaisse comme personne et ça , il ne le savait pas.

                      Iron Bolt !

                      Un pas, deux pas, trois pas : Maintenant !

                      -Fixin' Dagger !

                      J'ai lancé une lame acérée, bien équilibrée... Au moment où il posa le pied pour faire son quatrième pas, celui juste avant qu'il ne saute, la lame se planta dans son joli godillot ciré, traversant le pied de mon adorable Dandy, et le clouant à la toiture. Emporté par son élan, il plongea en avant et j’accueillis sa mâchoire avec un superbe coup de genoux.

                      -Crack !

                      Ça c'était le bruit de sa mâchoire !

                      -Ploc, ploc ploc.

                      Ça c'était le bruit de ses dents qui tombaient sur la toiture !

                      -Rahhhhhh !

                      Ça c'était un cri de douleur.

                      J'ai sorti une paire de ciseaux qui traînaient dans ma botte.

                      -Couic !

                      D'un geste vif et précis, j'lui ai coupé son affreuse mèche, c'est moche les mèches.

                      -Enfoire, fu m'a brivé les dents !

                      -C'est une manie dans votre bande les défauts d'élocution !

                      Cet enfoiré avait de la ressource, malgré la violence du coup, il était toujours conscient.

                      Il arracha la lame de son pied.

                      -Fette fois, fini de vouer !

                      Je n'en avais apparemment pas fini avec Daddy, mais il allait probablement se déplacer un peu moins vite maintenant...



                          Saliva n'a pas mis longtemps à piéger l'ange au sang chaud dans ce cercle infernal d'hallucinations et d'illusions. Tout ce que voyait Fermal doit maintenant s'être transformé en Saliva. Fermal voit des Saliva partout, néanmoins ils se déplacent comme ils se déplacent dans la réalité. Tandis qu'il est encore sous le choc, le vrai Saliva en profite pour le fouetter à coup de langue. Il profite de sa faiblesse pour lui donner des coups. Il le gifle, il le fouette, il le torture, mais prend bien le temps de reculer après chaque coups, car Fermal a beau être sous drogue, il n'en reste pas moins fort, et frapper Saliva pourrait s'avérer facile dans un court laps de temps, même si les réflexes de celui-ci sont atténués par ce qu'il lui a donné.

                          E voi, fve fveu faufvi !

                          A son tour, Saliva se fait une injection. Celle-ci consiste à intensifier tout ce que ressent l'homme à la grande langue. Il veut se sentir bien, se sentir vivant, il veut prendre du plaisir à fouetter Fermal. Mais cette drogue a des effets néfastes. Il ne pense qu'à ce qu'il veut faire et en oublie ce à quoi il devait absolument penser avant de se droguer : Les effets de la drogue de Fermal ne durent que trois minutes.



                          LIGHTNING BOLT !

                          Cette fois, c'est différent. Daddy se rue sur Sam, mais la technique semble compromise par son pied blessé. Il va trois fois moins vite. Voire quatre. Allant à une vitesse plus que raisonnable, mais bien moins rapide que celle qu'il avait il y a peu, Daddy se dirige vers Sam.

                          Bouh.

                          Arrivé devant lui, il le regarde et utilise un pied de pivot pour se retrouver derrière lui. Il avait beau s'être rapproché avec lenteur, son pied de pivot se fit assez vite pour que Sylvius ne puisse pas l'attaquer. Une fois arrivé dans son dos, il lui inflige un coup de poing dans la colonne vertébrale.. Sam se retourne, et Daddy réutilise le pied de pivot. Encore un coup dans la colonne. Et ça allait continuer, jusqu'à la mort de Sam.


                          Du côté de Verde, la situation est tendue. Son adversaire est capable de bien des exploits. Il maîtrise les drogues, comme son patron, alors que lui, il en est dépendant, il est tombé dedans quand il était petit, if u know what i mean. Tandis qu'il se fait malmener par son ennemi le tout petit, il réfléchit. Oui il réfléchit. Il réfléchit mal, mais il réfléchit. C'est alors qu'il eut une idée. Après un coup de poing ravageur, Verde est projeté du côté d'une maison en bois.

                          Brraaaaazingaaaaa !

                          Il attrape la toiture de la maison et la jette sur Iwan. Toiture sur laquelle se trouvent Sam et Daddy, deux personnes en train de se battre, dont une dans son camp. C'est vraiment pas une flèche, mais en tout cas, ça marchera peut être. La toiture, Sam et Daddy se dirigent droit vers Iwan. La largeur de la toiture ne laissent pas à son adversaire la capacité d'esquiver par le côté, et sauter signifierait que Verde fasse un smash avec son corps. Alors alors ?



                          Ouaahahhhhaaha, le bad trip ! Les mecs, ils étaient tout…tout… héhéhéhé ! Marrant celui-là ! Tous les pirates s‘étaient transformés et avaient des têtes de Saliva Shkiri. J’essayai de me concentrer et tirai la langue pour tenter de me transformer moi aussi. Les yeux fermés, j’essayai fort, fort, fort ! Mais impossible de savoir si j’avais réussi ou pas… Je mis un pied devant moi, mais ce coquin de sol s’en alla et je trébuchai en explosant de rire. Qui avait mis un accordéon sous mon pied ? A moins que… Je soulevai mon pied et vis un type allongé qui venait juste de crier de douleur lorsque je lui avais marché sur le thorax. Lui aussi avait une tête de Saliva. Yeah ! Trop drôle !

                          -Papoum, papoum ! ♫
                          -Aouch ! Aye ! Argh !

                          C’était marrant comme instrument ! Je me mis à taper de plus en plus fort avec mon pied en bougeant la tête en rythme, mais après un moment, ça a arrêté de marcher… Dommage, je l’avais cassé. J’étais un peu triste, mais je n’eus pas le temps d’y penser qu’un truc chaud et mouillé me frotta la figure. Déséquilibré, je fouettais l’air avec ma batte, mais je touchais jamais rien. Surtout que je savais pas lequel viser… Et même si j’avais su, j’y serais pas arrivé de toute manière. Je faisais n’importe quoi et mes bras me disaient clairement « merde ! ».

                          -Allez ! Mais vas-y ! C’est rigolo de taper, non ?

                          Comme pour me répondre, mon bras partit brusquement et je sentis un truc dur résonner au bout du manche. Bwahaha, ça a du faire mal ! J’espérais que ce n’était pas Iwan ou Sam. Je me rendis compte alors que j’avais mal, moi aussi. De tous les cotés, je me faisais taper depuis le début, mais je ne m’en rendais pas compte. Je me baissai rapidement pour éviter les crabes qui volaient un peu partout et levait bien haut les jambes pour ne pas écraser les champignons multicolores qui chantaient un air bien connu sur Skypiea et m’avançai alors vers le « mec à tête de Saliva » qui était le plus bizarre. Difficile d’imaginer pouvoir les distinguer, hein ? Ils étaient tous bizarres !

                          Et pourtant, il y en avait un qui bougeait plus vite et qui bavait plus. Il avait les yeux révulsés en arrière et rigolait bruyamment, comme un démon… Une peur panique me submergea ! J’avais toujours eu peur des démons ! Et si ce type était réellement possédé ? Ma maman m’a toujours dit que les démons mangeaient les anges qui n’étaient pas sages ! Et moi je… si j’étais sage… enfin ça va quoi… quelques morts par-ci, par-là… Putain, j’étais vraiment dans la merde ! Il fallait que j’attaque le premier !

                          -Gyaahhh !!!! Je suis un gentil petit ange !!!


                          L’adrénaline me fit retrouver l’usage de mes bras et je me mis à taper, encore et encore sur la tête du possédé ! L’exorcisme version Fermal, ça dépote ! Mais très vite, je ne fus plus capable de le reconnaître parmi tous ses doubles et je dus frapper partout, plus vite, plus fort ! La tête me tournai et je me faisais frapper de partout. Soudain, je vomis…


                          Dernière édition par James Fermal le Jeu 6 Déc - 18:29, édité 1 fois
                            Alors, alors ?

                            Alors on était dans la merde, mais on avait vu pire.
                            Daddy tournait autour de moi, me malmenant la colonne vertébrale un peu plus à chaque coup. Si le gros vert n’avait pas eu la bonne idée de projeter la toiture, je serais probablement mort à l’heure qu’il est.
                            L’intervention de Verdé m’avait permis de dégager de Daddy pour un temps, le problème, c’est que maintenant, c’est Iwan qui risquait de se prendre la toiture; dans l’état ou il était, je doutais qu’il se remette d’un tel impacte et je nous voyais nous rapprocher de lui à toute allure.

                            Je me suis donc relevé et j’ai couru sur le toit, mon adversaire à mes basques. Arrivé en bout de course, j’avais pris suffisamment d’avance sur mon adversaire pour pouvoir prêter main forte à IDK.
                            Au moment où la toiture aurait du percuter mon p’tit vieux préféré, je l’ai attrapé par le col pour l’expédier dans les airs.

                            -Yaaaaahhhhh !

                            Qu’il a dit. Bon en même temps, j’m’attendais pas à ce qu’il me sorte une théorie à la con sur ses sangsues des marais de North Blue ou j’sais pas quoi… Finalement c’était plutôt bien placé son Yaaaaahhhhh !

                            Baaaaam !

                            Juste à temps pour Iwan, le Dandy et moi nous sommes retrouvés sous les décombres de la toiture, j’ai eu l’impression que mes os se disloquaient sous la violence du choc.
                            J’avais peu de temps pour préparer la suite, je savais que Daddy serait vite sur moi, alors j’me suis dit que c’était le moment idéal pour la deuxième partie de mon plan. J’entendais maintenant les bruits de pas sur les décombres de bois. Au moment le plus opportun, j’ai émergé devant Daddy, mon tube de crème solaire à la main.

                            Vous vous souvenez quand j’ai coupé sa mèche ? C’était pas que pour le style.

                            Sproutch !

                            Sans qu’il ait eut le temps de réagir, le bandit s’était retrouvé les yeux pleins de crème indice trente.
                            Aveuglé qu’il était, j’en profitai pour attraper une lourde poutre de bois, et lui écraser sur le crâne, dans la foulée…Ce coup ci, il avait son compte, moi j’étais couvert de sang et d’échardes, j’en menais pas large.

                            -Sam, derrière toi !

                            Pas le temps de souffler que l’énorme masse « vert morve » fondait déjà sur moi, il avait pas du apprécier que je poutre son ami, merci Pépé...

                            -Attrape ça !

                            Iwan, à quelques mètres de moi, venait de m’envoyer deux seringues, je les attrapai au vol et dans la foulée, les balançait sur le gros tas.

                            -Wathever Spikes !

                            Double splotch, une seringue dans chaque œil ! Le monstre, stoppé dans son élan hurla de douleur avant de s’agiter de convultions et de changer de couleur. Je voyais son corps de déformer chaotiquement au gré de la potion magique d’Iwan… Overdose? J'préférais pas savoir ce qu'il y avait dans cette seringue.
                            Moralité, si tu t’attaque à la team rocket, c’est la cécité qui te guette.

                            Juste après ce combo magistral, je crois que je suis tombé dans les pommes.


                              Cubitus, radius, humérus et leurs amis les fibulas, les fémurs et les tibias de ma pauvre carcasse gisaient mollement à mes côtés, seuls mes tristes articulations malmenées maintenant les membres en bouillie à mon tronc lui aussi particulièrement mutilé. Exténué je venais d’observer Sam en finir avec nos deux adversaires respectifs, ce dernier ayant crevé les globes oculaires de Verde pour le mettre hors circuit. Une stratégie qui avait échappé à mon esprit et qui pourtant, aurait été très efficace si ce n’était que la distance me séparant de la boite crânienne d’un colosse sur stéroïdes me semblait insurmontable. Mais malgré tout, il me faudrait féliciter le p’tit Sam, joli travail pour une intelligence inférieure. Cependant, je me devais de vous faire part que, lors de ma folle jeunesse, il m’était souvent arrivé d’avoir à obtempérer de telles cascades pour venir à bout de puissants et dangereux pirates, comme tout héros de la Marine se devait de faire.

                              Faiblement, je réussis à tourner mon corps brisé sur lui-même pour avoir un nouveau point de vue de la situation. Ma moustache vint caresser la poussière du sol alors que devant moi s’élevait un digne champ de bataille. Les sous-espèces bornées servant de sbires au criminel primé qu’était Saliva gisaient ça-et-là dans la rue de l’île du Karaté. En fait, pour être plus précis, ceux-ci formaient pour la majorité un monticule inextricable de bras, de jambes et de têtes qui prenait continuellement plus d’ampleur autour de James qui fauchait sans grande considération les antagonistes qui avaient le malheur de l’approcher. Saliva, quant à lui, agressait de son mieux le chef de notre équipe qui semblait absorbé dans une tout autre contemplation.

                              Je plissai mes vieux yeux fatigués pour mieux discerner l’ange mentalement retardé à travers la mêlée.

                              Ma moustache frémit à la vue des symptômes dont il était victime. Je marmonnai sans plus attendre de vieilles notes de laboratoire qui me revenaient à l’esprit comme un flot ininterrompu d’inutilités cuisantes dont étaient principalement constitué ma lamentable vie passée dans des souterrains à servir de cobaye ou tout simplement à tester de nouvelles expériences pour le gouvernement.

                              -Nom de la drogue employée sur le cobaye : (Appellation protégée) Entéphéromonénoïdialopathétiphobityte de second degré type F, aussi renommé « Le truc de ouf’ » par de récents testeurs, tous légalement acquis et tous en accord avec les différents critères à accomplir.
                              Symptômes rencontrés par le cobaye :
                              .Légère présence d’écume sur la commissure des lèvres
                              .Yeux fous aux pupilles dilatées
                              .Iris oculaire aux couleurs changeantes
                              .Déconnection mentale avec la réalité
                              .Déséquilibre physique flagrant
                              Ingrédient de ladite drogue : (…)
                              Moyen d’atténuer les effets de ladite drogue : Une bonne injection dans l’arrière train!


                              Mes sourcils se froncèrent et de profonds plis se creusèrent dans mon front lorsque je luttai contre la douleur pour saisir en tremblotant une seringue dans ma sacoche. Était-ce la bonne injection? Probablement pas, mais peu importe les effets, je me devais de tenter le tout pour le tout pour sauver James des symptômes néfastes de la drogue dont il était victime. Lentement, mes jambes lourdes me levant avec difficulté, je rampai quelques mètres dans la poussière pour m’appuyer sur un débris du toit que le monstrueux Verde avait fracassé sur le sol quelques minutes plus tôt. M’aidant de ce nouveau support, je pu me tenir relativement solidement sur mes deux jambes.

                              Désormais, je ne pouvais me fier qu’à ma ruse et mon talent au tir assez discutable.
                              Premièrement, il me fallait trouver un moyen de disperser le troupeau d’imbéciles heureux qui s’en prenaient à James. Et pour cela, seul l’incompétence innée du groupe d’abrutis me permettrait d’arriver à mes fins, si bien que je lançai :
                              -Attention à la bombeuuuh !!!!

                              Ma voix chevrotante malgré elle porta assez loin et fort pour que la totalité des sbires de Saliva se jettent au sol, les mains sur les oreilles. Profitant de l’arrêt momentané du combat, je projetai de toute mes forces restantes la seringue qui vint se planter directement dans l’arrière train de James qui fit un bond de surprise dans les airs lorsque la longue aiguille pénétra le tissu de son pantalon pour s’enfoncer violemment dans l’épiderme de son derrière.
                              La seconde d’après, le corps de James changeait brusquement de teinte pour devenir complètement violet, ses cheveux, quant à eux, viraient subitement du blond au roux, lui donnant automatiquement un air ridicule. Air ridicule qui me fit automatiquement rire de ma voix flûtée, rire qui me fit tousser du sang en provenance de mes poumons, j’étais plus amoché que je ne le croyais. Pour tout dire, en fait, je m’évanouis sous le choc de mes blessures.
                                  Deux d'entre eux sont au tapis, mais une vingtaine d'autres reviennent à la charge. C'est ça la puissance d'une armée. Et celle-ci vaincra. Quoi qu'il en coûte.

                                  Même si deux généraux sont tombés ils ne plieront pas. Ils sont légions. Ils les briseront et ne s'arrêteront que lorsque les coeurs des trois olibrius cesseront de battre.

                                  Marchant au pas, ils profitent du plongeon presque désespéré du vieux nain pour lui fondre dessus et le tabasser. Lui, il a son compte malgré ses potions magiques impressionnantes.

                                  La drogue c'est bien quand tu ressens les effets, mais le contre coup est monstrueux. Mais le soucis ici, c'est plus leur chef qui vire au violet. Il semble que la potion administrée par ce petit hurluberlu a estompé les effets néfastes de la drogue de Saliva. D'ailleurs celui-ci bat en retraite et chuchote dans l'oreille d'un de ses petits copains de prendre celui dans les vapes et de l'emmener dans un immeuble.

                                  Hinhinhinhinhin.

                                  Il s'assure donc une porte de sortie avant de ramasser un sabre par terre puis il se rue sur James, sabre au clair.
                                  C’était vraiment hard comme sensation ! J’avais sentit une piqûre au niveau des fesses, et la seconde d’après, mon corps se mit à faire n’importe quoi. Mes jambes se tendaient au maximum, mes bras faisaient des tours à toute vitesse et tout mon corps était parcouru de spasmes violents. Ma peau se mit à me picoter et mes cheveux me grattèrent. Mais qu’est ce qui se passait ? En contre partie, je retrouvais petit à petit ma lucidité, réalisant alors le carnage que j’avais fait autour de moi. Ceux que je prenais pour des mini Saliva étaient en réalité ses subordonnées qui étaient tous tombés sous mes coups de battes aléatoires.

                                  -Saliva ! Sale enfoiré !

                                  Sam et Iwan étaient tous les deux au sol. IDK avait la mâchoire complètement fracturée et saignait abondamment. A peine arrivé parmi nous, il faisait déjà ses preuves le papy. Il fallait que j’assure maintenant ! Sam aussi était au sol, mais ça m’étonnait déjà beaucoup moins. Un mec qui base sa capacité au combat sur le fait de bien encaisser, il faut pas qu’il s’étonne s’il en a pris plein la gueule à la fin de l’affrontement. Un rapide coup d’œil sur la gauche me fit apercevoir notre primé qui fonçait droit sur moi, sabre au poing.

                                  -Pftit falop ! Tfwa vwar fque chfais tfaire !

                                  Je me pliai en arrière pour éviter le coup qui me trancha quelques mèches de cheveux et me relevai tranquillement en sifflotant. Maintenant que j’avais retrouvé mes pleines capacités, chaque mouvement, chaque coup, chaque réflexion me semblaient d’une facilité surnaturelle. Il n’avait aucune chance de s’en sortir ! Les attaques pleuvaient, mais je parvenais à les parer ou simplement les esquiver. On pouvait aussi mettre cela sur le coup de la fatigue de Saliva qui avait visiblement tout de même encaissé certains de mes coups de battes donnés au pifomètre. Ou alors était-ce parce que le drogué commençait à être en manque… Ce qui expliquerait cette petite mousse blanche qui se dessinait au coin de ses lèvres. En tout cas, il avait fait appeler ses petits copains qui semblaient pas beaucoup plus frais. Ils avaient visiblement d’une dose régulière et là, le combat durait trop longtemps. J’allais pouvoir en profiter.

                                  -It’s raining men !

                                  Dégainant plus vite que mon ombre, je fis pleuvoir littéralement les balles dans leur gueule. Saliva restant ma cible prioritaire, je lui accordait une balle sur deux, ce qui est déjà franchement pas mal. Au fur et à mesure que je balançai les projectiles, je remarquai que certains des mecs du pirate reprenaient leurs esprits. Les effets de la drogue prenaient visiblement fin au fur et à mesure et c’est bientôt toute une bande de paumés qui se relevaient en titubant. Les yeux bouffis, l’air perdu, ils avaient l’air de chercher ce qu’ils faisaient là. Par bonté d’âme, je cessai de viser ceux qui étaient de retour du bon coté de la force. Calcul évident, au fur et à mesure que je cessai d’en viser, le délai entre les impacts contre la tronche de Saliva diminuait.

                                  Rapidement, certains anciens drogués se remémorèrent ce que le père Shkiri leur avait fait subir depuis parfois des années et commencèrent à se retourner contre lui. Héhéhé ! La partie était quasiment gagnée ! Je pris un revenant à partie et lui demandai d’aller chercher Iwan et Sam et d’aller les mettre à l’abri parce que je ne visai pas encore parfaitement et qu’une balle perdue est vite arrivée.
                                    Le visage de Saliva Shkiri était totalement méconnaissable. Déjà qu’il était là à la base, les impacts de mes balles devenaient visibles, soit par une grosse bosse rouge, soit par un hématome bleu. On aurait pu penser qu’il venait de se foutre la tronche au beau milieu d’une ruche. En tout cas, ses yeux étaient tellement gonflés qu’il ne semblait même plus pouvoir regarder devant lui. Il tournait sur lui-même en faisant des grands moulinets avec sa langue dégueulasse ! Bien vite, je remarquai que ses subordonnés s’étaient mis de mon coté et attaquaient également le pirate drogué ! C’était hyper impressionnant ! Je m’arrêtai de lancer des balles, et ce, pour deux raisons.

                                    Premièrement, le corps de Shkiri était en train de disparaître littéralement sous la masse grouillante d’anciens junkies avides de vengeance. Les coups pleuvaient et j’entendais régulièrement des craquements sinistres. Les cris du parrain de la drogue étaient passés du stade de hurlements déchirants à celui de vulgaire gargouillis sans énergie recouverts par le brouhaha des assaillants. Difficile dans ces conditions de continuer à le mitrailler. Mon talent était immense, mais il fallait tout de même que je puisse voir ma cible pour l’atteindre.

                                    Deuxièmement… J’avais plus de balles… J’en avais balancé plusieurs centaines ! Ma cartouchière est très grobill, mais pas sans limite non plus. Voyant que je n’avais plus rien à faire, je me retournai et cherchai mes compagnons du regard. Un homme de Saliva s’approcha de moi en courant. Par réflexe, je lui mis un coup de batte dans la tête avant de me rappeler qu’ils étaient à présent avec moi.

                                    -Oups désolé. L’habitude.
                                    -Putainnnnnn, dit-il en se frottant la tête. Je venais juste vous dire que vos compagnons étaient à l’abri dans le hangar de Sho Kakaho.

                                    Je lui fis un signe de remerciement et d’excuse mélangé. C’était difficile. Il fallait hocher la tête en collant les paumes des deux mains mais aussi lever le pouce gauche en signe de succès et l’index droit pointé vers l’interlocuteur tout en croisant les doigts d’une main sur l’autre. Une fois ceci fait, il suffit de plier et déplier l’index. Vous n’y arrivez pas ? Okay tant pis.

                                    Je secouai les mains pour me démêler et courut en direction du fameux hangar lorsque quelque chose me revint à l’esprit. Putain, mais c’est vrai ! Sho Kakaho ! On l’avait oublié celui-là ? Il était passé où ? Je jetai un œil là où on l’avait laissé. Il n’y était plus. A la place, un groupe d’anciens partisans étaient en train de former une boule grouillante de pieds et de poings. Cool, ils s’en occupaient. Je me remis alors en route. C’était pas bien difficile de retrouver le hangar. L’odeur de chocolat embaumait à des centaines de mètres. J’arrivai en nage d’avoir tant couru. Les corps inconscients des deux membres de ma team reposaient sur le sol. Ni une ni deux, je me précipitai vers la marmite pour prendre un doigt de chocolat chaud afin de pouvoir me concentrer. Des civils étaient en train de leur apporter des soins et de leur faire avaler différents chocolats.

                                    -Hey ! C’est quoi que vous leur filez là !
                                    -Ne vous inquiétez pas, nous allons vous les remettre sur pieds en moins de deux ! C’est du cacao extra-noir sans sucre ! Ca réveillerai un mort !

                                    Effectivement, Sam se réveilla et ouvrit un œil en grimaçant tandis que IDK se releva avec des yeux exorbités avant de retomber sans un mot. La mâchoire cassée, ça n’aide pas, c’est certain.

                                    -… C’est dégueulasse…

                                    Soulagé de les voir sain et sauf, je les pris sur mes épaules. Les soignants m’engueulèrent et me poursuivirent pour continuer à les soigner, mais on devait absolument retourner voir ce qui se passait. C’était alors une surprise sans pareil qui nous attendait. Tout le monde s’était calmé et formait un cercle au milieu de la place. Je posai mes amis et me faufilai pour voir ce qui se passait. A en juger par la taille de la langue, cela ne pouvait être que Saliva. Il était devenu tout bleu et était pris de convulsions. Des postillons giclaient dans tous les sens à chaque mouvement et il poussait des gémissements de souffrance. C’était vraiment pas beau à voir. Retenez le bien, la drogue c’est de la merde. Me désintéressant de lui, je retournai en arrière et me dirigeai vers Sho. Il n’avait pas l’air en bien meilleur état, mais au moins, il était lucide. Il se frottait l’avant bras avec les ongles au point de se faire saigner et son corps étaient secoué de spasmes violents.

                                    -Hey ! Je suis sûr que t’as des produits qui calment la douleur. Mes potes vont pas très bien là !
                                    -Va crever, sale enfoiré !
                                    -Tu n’as pas de prime. Tu n’as donc aucun intérêt pour moi. Soit tu m’aides et je te files ta drogue, soit tu ne m’aides pas et je t’éclate la tête avec la batte que voici. Fais ton choix!

                                    Je levai ma batte et la lui présenta avec une infinie douceur. Il la fixa longuement, pesant visiblement le pour et le contre avant de sortir deux pilules de sa poche et de me les tendre. Je les pris et fit un signe à un ancien junky. Celui-ci sortit une seringue de sa poche et la lance vers Sho qui se précipita dessus comme si sa vie en dépendait. Les médicaments eurent un effet quasiment immédiat. Sam et Iwan se relevèrent sans grimacer. Ils n’étaient pas soignés, certes, mais au moins, ils ne s’en rendaient plus compte !

                                    Nous nous approchâmes de Saliva et je fis un signe d’invitation à Sam en désignant le pirate à terre. Sam leva son pied et le posa sur le visage de Saliva. IDK fit de même au niveau du ventre et je me plaçai au milieu en posant le mien sur le thorax. Nous levâmes alors nos bras en signe de victoire. La foule poussa alors un hurlement et un tonnerre d’applaudissement nous entoura. On l’avait eu ! On avait libéré cette île de l’oppression de cet enfoiré ! La drogue n’aurait plus sa place désormais ! Les civils ne vivraient plus dans la peur, les anciens hommes de cette enflure allaient pouvoir retrouver leur famille et reprendre leur vie normale. Une cure de désintoxication à base de chocolat allait leur être proposé et ils s’en sortiraient.

                                    -La marine arrive ! Pour la team Rocket hip, hip, hip ?
                                    -HOURRA !

                                    Ouais, ouais… On est un peu des héros quand même ! Peut-être même qu’on construira une statue en notre honneur ! Voilà comment se termine la magnifique histoire de la capture de Saliva Shkiri. Au fait, vous pouvez arrêter d’essayer de faire le signe avec les doigts. C’est pas grave.