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[FB 1622] Quand ça veut pas, ça veut pas.

Alors qu'elle vaquait tranquillement à ses occupations, on informa Maya qu'elle avait une mission. Elle haussa les épaules et partit se renseigner sur son objectif. Une troupe de pirate se cachait sur l'île de Baterilla. A la mention de Baterilla, Maya s'arrêta un instant. C'est son île natale, ça. Chassant ces quelques souvenirs, elle reprit sa lecture. Donc, une troupe de pirate s'y cachait, et les villageois. Et il fallait faire parler les villageois alors. Très bien. Parfait. La gouvernementale sourit. Elle acceptait cette mission, pour sûr ! Préparant un sac avec une tenue de rechange, du chocolat et quelques berries, elle partit dès le lendemain matin, alors que le soleil n'était pas encore levé. L'une de ses premières missions en solo l'amenait sur l'île qu'elle avait quitté presque trois ans auparavant. Génial, non ?

Durant la traversée, elle lu le dossier de fond en comble, ignorant sans le faire exprès l'équipage qui, de toutes manières, l'évitait scrupuleusement. Une borgne, presque gamine, qui bouffait du chocolat à longueur de temps en parlant d'elle à la troisième personne... Vrai que ça pouvait en surprendre ou en effrayer quelques uns. Mais l'intéressée s'en fichait de toutes manières. Elle était à des lieues de s'en offusquer. Planant dans son monde à elle, rempli de chocolat à gogo, elle ne faisait pas attention au monde qui l'entourait.

Arrivée sur l'île, elle resta un moment sur la plage, sans oser aller plus loin. Est-ce que Papa serait revenu ? Elle en doutait fort, mais elle pouvait toujours l'espérer.

Finalement, elle s'est avancée. Elle a franchi les limites du village de son pas léger, son sac sur l'épaule, et s'est directement présentée à la base des Marines. Une toute petite garnison était stationnée sur l'île. Et Maya les connaissait depuis qu'elle était enfant.


_ Bonjour ! Elle est l'agent envoyée par le Cipher Pol.

Le Marine à l'accueil l'observa avec des yeux ronds.

_ Ma... Maya ? Mais que... Tu... Sérieusement ? Tu es au gouvernement ?

Elle lui sourit, auréolée d'innocence.

_ Oui. Maya fait parti du Cipher Pol.

Il toussa, surpris, mais finit par se reprendre et appela son supérieur.

_ Chef ! L'agent du Cipher Pol est là et.. Euh.. Vous allez être surpris.

Le vieil homme entra dans la pièce. Il marqua un temps d'arrêt, se racla la gorge, puis fit signe à Maya de le suivre.

_ Maya... Bon retour au pays... Alors tu es là pour ces pirates qui se cache en ville ?
_ C'est ça.

Il hocha la tête, et lui fit signe de s'asseoir avant de s'installer de l'autre côté du bureau.

_ Et comment vas-tu t'y prendre ?
_ Elle va interroger chacun des villageois un par un. Elle connaît des techniques pour que les gens disent la vérité. Et elle a une sorte de sérum de vérité dans ses bagages. Tu peux prévenir tout le monde de la retrouver sur la place du village tout à l'heure ? Disons.. Dans un quart d'heure ?

Il se caressa la barbe -qu'il avait encore brune malgré son âge avancé, bien que quelques fils d'argent d'y mêlaient- et hocha la tête.

_ Bien, bien... Je le ferais. Vas poser tes affaires dans la pièce qu'on ta réserver. Tu pourras commencer ensuite.
_ D'accord. Bon après-midi Henry.

Il grommela quelque chose dans sa barbe avant d'appeler le Marine de garde à l'entrée pour conduire Maya à sa chambre. Elle déposa ses affaires, prit une tablette de chocolat, et alla sur la grande place du village. Les gens finissaient d'arriver. Elle monta sur l'estrade tout juste préparée, et s'adressa alors aux villageois médusés de la voir, elle.

_ Bonjour à tous. Maya a appris la présence de pirates parmi vous. Elle sait que vous ne voulez pas les livrer. Pourtant, elle vous laisse une chance de le faire de votre plein gré. Ou alors, que les pirates se dénoncent. Sinon, Maya fera ce qu'elle a à faire. Alors... Quelqu'un a quelque chose à dire ?

Silence. Pas un bruit. La blonde penche la tête sur le côté, grignotant un carreau de chocolat.

_ Bon. Maya va vous voir un par un. Si vous ne venez pas, vous serez considéré comme des complices, et alors vous serez condamné comme eux. Parce qu'elle les trouvera, soyez en sûr.

Un jeune homme, de l'âge à Maya, s'avança.

_ T'as même pas été fichue d'être une bonne fille pour tes parents. Espèce de folle.

Dardant son oeil unique sur lui, lui laissant tout le loisir d'observer son orbite vide, elle sourit.

_ Tu n'impressionnes pas Maya, ça sert à rien de jouer aux durs...

Puis elle fit un signe aux Marines qui attendaient à la lisière du village. Ils fermèrent les portes, es verrouillèrent, et condamnèrent le port.

_ Bon. Tant que personne ne dénoncera les pirates, la ville est fermée. Personne ne sort, personne n'entre. Et Maya va vous interroger. Un par un, vous serez appelé. Venez dans l'ancienne maison de Maya, elle mènera ses interrogatoires là-bas.

Elle descendit de l'estrade, sans faire attention aux protestations des villageois. Certains la traitaient de folle, certains de pire. Mais elle s'en fichait, finissant sa tablette pour aller préparer son matériel d'interrogatoire pour le transporter dans la maison qui l'avait vue grandir.
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Quand ça veut pas, ça veut pas

Fouille à Baterilla en 1622

J'avais obtenu depuis hier une autorisation pour effectuer quelques fouilles dans le ce petit village qu'on nommait Baterilla. Enfin... le site était localisé juste à la lisière du bled. Il n'y avait rien d’extraordinaire là-bas. Pourtant, j'étais convaincu lors de mes dernières lectures, d'y avoir trouvé des renseignements sur un petit trésor. J'avais la fâcheuse tendance d'appeler les bricoles que je trouvais "trésor". Même sans réel intérêts, ces trouvailles avaient toujours de la valeur à mes yeux. La chose que je cherchais en particulier était une boite en bois sculptée. Et selon les textes que j'avais récemment lus, il y aurait une tablette gravé et peut-être même des objets précieux. Disons que cela était plus comme un supplément.


Tôt ce matin, j'avais entrepris mon activité sur mes fouilles dont j'avais bien entamé la vielle. Il ne me restait que très peu de choses à faire. Avec un peu de chance, j'allais pouvoir repartir les mains pleines. Mon sac posé près de moi, je nettoyais une sorte de stèle grâce à mon pinceau. J'espérais qu'il allait indiquer une donnée. Tout autour de moi, là où il y avait de la terre battue, je pouvais deviner la présence d’anciennes fondations. Je me situais à l'emplacement même où l'édifice fut autrefois érigé. Je faisais extrêmement attention de ne rien abîmer quand je dégageais la grès. J'allais finir avec cette pierre que je passais au peigne fin quand une silhouette me fit de l'ombre. Étant allongé pour faire mon travail, je ne vis qu'une masse qui s’imposait devant moi. Le corps se dessina peu à peu à la lumière du soleil. L'homme qui se présentait devant moi m'ordonna de me lever et d'abandonner mes affaires pour aller dans une maison. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, je n'avais rien fait!!

    Levez-vous. Vous êtes aussi concerné par la juridiction de Mayaku Miso. J'ai l'ordre de centrer tout le village dans sa demeure afin qu'elle vous interroge tous un à un.


Il ne me laissa pas le temps de placer une réplique qu'il m'empoigna pour me mettre debout. En réalisant qu'un Marine me parlait de regroupement, je sursautai. Mon esprit était complètement confus. Je cherchai vite fait en vain dans ma tête une chose qui pourrait demander une telle mobilisation. Dans mes souvenirs, la localité était plutôt tranquille hier, je n'avais pas vu une quelconque agitation pouvait faire du bruit.

    Laissez-moi au moins prendre mes affaires. N'ayez crainte, je suis ouvert à toutes coopérations. Seulement, j'aimerais qu'on m'explique un peu plus aussi.
    Ne discutez pas. Je pourrais considérer vos actes comme un refus total aux ordres et vous mettre ainsi en prison.
    Mais... Je ne suis pas un habitant du village, moi.


Je cherchais dans la poche de mon manteau les papiers administratifs. J'avais l'air de gesticuler dans tous les sens alors que je ne voulais que montrer des faits.

    Regardez. Je ne suis pas d'ici. Je suis archéologue...
    Qu'importe! Maintenant, vous allez me suivre sans faire d'histoire.


Je n’insistais pas plus. Il avait le dernier mot de toute façon. Je pris néanmoins mon sac par-dessus mon épaule et je me mis en route. Il me guida au cœur du bled. On traversa alors la place où il y avait beaucoup de monde. Ils faisaient tous la queue. Les Marines les surveillaient comme si on était dans un camp de concentration, je n'aimais pas ça!! Il y avait un silence de mort à par les bruits des pas lourds ou des rares personnes osant discuter avec son voisin. Le soldat me plaça carrément au milieu de la file monotone après m'avoir soigneusement confisqué mes armes et mes biens. Elle était encore loin cette maison? Encore était-il qu'un interrogatoire se déroulait pendant un bon moment. Pourquoi les forces de l'ordre ne faisaient pas plusieurs séances pour gagner du temps? Passer par un seul individu allait être crevant... Ainsi, j'avançais tête baisée vers le lieu dit...

Je n'imaginais pas les Gouvernementaux agirent de la sorte. Je me demandais bien ce qu'il se passait, bon sang! Alors qu'on traînait longuement notre allure, je vis la propriétaire de la taverne où je logeais. Elle me reconnut aussitôt, mais elle semblait m'ignorait. Je n'avais pas peur de refuser un ordre. Je m'approchais d'elle tout en l'interpellant. La population ne comprenait pas mon manque de discipline. Certain d'entre eux rouspétaient. Alors que je cherchais à m’incruster vers l'aubergiste, une Marine me somma d'arrêter.

    Hé! Toi! Retourne à ta place.


Décidément, c'était pire que je le croyais. Ma tentative était vaine. J'attendis alors même sous les revendications des soldats et de la populace. On devait déjà me voir d'un mauvais œil, désormais... Quel que soit le camp, j'étais fiché. En tout cas, il me restait cette femme avec qui j'avais bien sympathisé la nuit dernière. Elle m'expliquerait tout.

    Ppsss!
    Chut!
    Il faut que je te parle.
    Tu t'es déjà fait reprendre, qu'est-ce que tu veux?
    Silence!!
    Juste deux minutes, s'il te plait.
    Ok. Mais seulement deux minutes.
    J'ai dit silence!!


Finalement, je parvins à parler avec elle. Seulement, la Marine m'observait maintenant. Je restais alors près de mon amie quelque temps sans ouvrir la bouche. Je recommençai alors la conversation afin de comprendre mieux ce qu'il se passait.

    Pourquoi on doit tous subir un interrogatoire forcé??
    Il y a une agent du Cipher Pol qui inspecte tout Baterilla. Elle soupçonne que les habitants cachent des pirates dans leur maison.
    Et dire que je ne suis même pas du coin. Penses-tu que je puisse faire quelque chose pour vous tous?
    Tu es gentil, mais tu n'es pas en opposition de force. Laisse faire, vas. Je n'ai rien à me reprocher et j'imagine que toi non plus.
    Certes...


Alors qu'on marchait dans la queue, il y avait d'autres Marines qui forçaient les gens à sortir de chez eux. Cette matinée allait être longue...

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D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.



Dernière édition par Wohrwèlch le Ven 2 Nov 2012 - 1:11, édité 8 fois
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Maya avait dit qu'elle les appelleraient, un par un. Mais la Marine avait fait du zèle, et voilà qu'une file d'attente se formait devant l'ancienne maison de Maya. Elle haussa les épaules et pénétra dans la demeure, disposant deux chaises face à face. Puis elle fit entrer le premier villageois. Le boucher. La bouche de celui-ci se tordit en une grimace mi-terrifiée, mi-dégoûtée. Elle le fixa de son air impassible, son oeil unique fixé sur sa silhouette épaisse.

_ Assis.

Il la regarda d'un air peu amène.

_ Tu n'as pas à me donner d'ordres la folle.
_ Maya a tout les droits à présent.
_ Tu trouves pas que tu as fait déjà assez de dégâts ? En plus d'avoir poussé ta mère au suicide et ton père à la fuite, il faut que tu reviennes nous persécuter. Et ne me dit pas que tu n'as pas tué Monsieur Polo, parce que je ne te croirais pas. On t'a retrouvée en train de l'ouvrir et de trifouiller à l'intérieur. Et maintenant, tu oses te ramener comme ça, avec un oeil en moins, et prétendre démasquer les criminels de cette ville ? Mais regardes-toi, pauvre folle !

Maya l'observa sans mot dire. Elle s'assit sur sa chaise, croisa les jambes, et désigna la chaise en face.

_ Assis, elle a dit.

Il la regarda encore un moment, la défiant du regard, puis s'assit, manifestant sa mauvaise volonté avec force soupirs et grognements.

_ Tu ne perdes rien pour attendre gamine.
_ C'est une menace envers un agent du gouvernement ?

Elle sourit. Il se tait. Elle reprend.

_ Pourquoi vous n'avez jamais aimé Maya ?
_ Parce que c'est une question du gouvernement ça ?
_ Non. Elle est juste curieuse.
_ Alors je n'y répondrais pas.
_ Bon. Alors. Quels sont les habitants qui abritent les pirates ?
_ Tu crois vraiment qu'il y a des pirates ici ?
_ Absolument. Alors ?

Il renifla de mépris, et refusa de répondre.

_ Maya va perdre patience. Alors ?
_ Je ne sais pas.
_ Vraiment ?
_ Vraiment.
_ Bon. Maya te crois, parce que tu n'es pas du genre à mentir, même si tu es buté, prompte à t'emporter et malpoli.

Il hésita entre soupirer de soulagement, et lui balancer quelques jurons bien sentis. Mais quand elle lui fit signe de sortir, il obtempéra sans rechigner. Le suivant à entrer fut le boulanger. Lui aussi était honnête, et Maya le laissa repartir intact.

La file diminua assez rapidement malgré tout, la jeune femme étant assez douée pour déceler lorsque ceux qu'elle avait connu plus jeune disaient la vérité. Seuls deux ou trois des citoyens avaient menti jusqu'à présent. Maya les avait fait mettre au frais, après les avoir questionné à sa manière (comprendre par là que certains doigts/bras/pieds/oreilles/autres-parties-du-corps manquaient), et les Marine fouillaient leurs maisons.


_ Suivant !

Le Marine de l'entrée laissa alors passé l'archéologue.

_ Assis.

Maya nettoyait le couteau de cuisine qu'elle avait utilisé pour chatouiller le précédent villageois, et ne regarda pas l'homme obtempérer s'il le faisait.
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Quand ça veut pas, ça veut pas

Fouille à Baterilla en 1622

J'avais vraiment l'impression d'aller à l’abattoir. Encore heureux qu'il s'agisse simplement de nous soumettre quelques questions. Je me demandais bien ce qu'il pouvait arriver à ceux qui refusaient toutes coopérations. De toute manière, je n'étais ni pirate, ni un criminel quelconque, je n'avais donc rien à me reprocher. Seulement, je voulais bien aider ces pauvres gens. Déjà que l'aubergiste avec qui je parlais n'était pas spécialement bien fortunée et n'arrivait pas à garder un mode de vie convenable.


    Tu comprends, Aline, on ne peut pas rester sans rien faire. J'imagine que personne ne dénoncera les pirates ou quelque chose comme ça. Je veux dire par là qu'il pourrait y avoir un blocage. Soit par crainte, soit par menace, les habitants refuseront de vendre le morceau... Tu as certainement entendu des rumeurs ou des informations circulaient dans ton auberge, non?
    Tu en demandes beaucoup trop à mémoire, mon pauvre Wohrwèlch.


En effet, elle était assez âgée. Cependant, elle n'était pas atteinte de la maladie d'Alzheimer, mais je ne voulais pas trop forcer. Madame Dupont Aline était quelqu'un je respectais beaucoup, même si je ne la connaissais que depuis hier. Elle m'avait énormément appris sur le village. Elle était la doyenne du patelin durant un temps quand elle était moins vieille. J'abordais maintenant sur l'agent du Gouvernement.

    - Tout le monde semble connaître cette fille. Qui est-ce?
    Une peste de la pire espèce.
    Hmm, ça ne me dit pas tout. Elle avait causé tant de tord à la communauté que tout le monde la déteste? À priori, il ne devrait pas y avoir de problème, non? Elle est de la Marine...
    Détrompe-toi. J'ignore comment elle a pu devenir une personne bien vue par le Gouvernement, mais cette gamine est complètement immature et instable. Dérangée, surtout! Je doute fort de ses capacités.
    Dérangée?
    Oui.
    ...
    En fait, pour tout te dire, elle est complètement folle, une vraie psychopathe. Elle était du genre solitaire, elle n'était pas ouverte à la société. Mais le pire, c'est qu'elle avait poussé ses parents à bout. Sa mère s'est pendue et son père s'est tiré.
    Une balle dans la tête?
    Non. Il a quitté l'île, je veux dire. Et elle a même tué le chien du boucher.


Ce n'était pas joli, mais j'avais une vague idée à qui j'avais affaire. Mais j'aurais préféré avoir une autre personne pour me dire ce qu'il pensait de Mayaku. Mais bon, j'allais la voir d'un moment à l'autre. Je pourrais ainsi faire mon propre opinion. On approchait maintenant de la fameuse maison. Elle ne m'inspirait pas beaucoup. Le Marine qui gardait l'entrée semblait être plus clément et je pouvais alors discuter avec mon amie sans me soucier qu'on m'interdise de le faire. Soudain, j'entendis une voie de femme depuis la demeure qui réclamait le suivant. C'était à mon tour.

    Suivant!


Je vis l'antiquaire qui ressortait. Le Marine m'invita à rentrer. Je laissai alors derrière moi mon amie qui m'encouragea au dernier moment.

    Bonne chance. J'espère qu'elle ne te va pas te saquer.
    Merci.


J'étais dans le salon salle à manger. Je pouvais voir au-delà de la petite table aménagée la cuisine qui était ouverte sur le séjour. Ce fut une vision d'horreur. Il y avait du sang frais sur le sol. Un petit frison me parcourra le dos. À la vue de la mademoiselle, j'eus un léger mouvement de la tête pour exprimer malgré moi une réaction de surprise.

    Assis.


Quelle autorité. Sa voix était ferme et plutôt froid. C'était assez agaçant. Je me sentais un peu mal, mais je me reprenais. Je m'installais alors sur le siège en bois. Il était rigide et très inconfortable. Voyant que je n'étais pas du coin, elle me demanda mon identité. Sous ma capuche, je devais certainement avoir de l'effet également.

    Wohrwèlch.


Bien sûr, elle cherchait à savoir ce que je faisais, ici. Je répondis alors.

    Je suis archéologue, c'est pour cela que je ne suis pas d'ici. J'habite Logue Town et je viens de faire des fouilles à la lisière du village. Le maire m'a autorisé à effectuer mes travaux. Vous pouvez même voir les papiers administratifs, si vous voulez.


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D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.

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Finissant de nettoyer le couteau, Maya décide enfin de se tourner vers le nouveau venu qu'elle doit interroger. Bizarrement, elle ne le connaît pas. Ou alors, c'est la capuche qui fait ça. C'est vrai, elle ne connaissait pas cette capuche. Une nouvelle venue ? Haussant les épaules, elle s'assit à son tour face au citoyen qui allait être interrogé. Elle jouait avec ses doigts sur le côté non tranchant de la lame pour le moment. Puis elle posa les question d'usage. Nom, prénoms, profession, raison de la venue sur l'île, et tutti quanti.

Elle hocha la tête lorsqu'il y répondit, et croisa les jambes. Elle ne le connaissait pas. Ce serait déjà plus dur pour savoir s'il mentait ou non, comme elle n'avait pas vécu près de dix-sept ans avec lui. Bon. Tant pis. Elle se passa une main dans les cheveux, rougissant le blond avec le sang qui traînait encore sur ses doigts, et pencha la tête sur le côté.


_ Bon. Donc vous n'êtes pas un pirate.

Elle déposa le couteau derrière elle, sur la petite table qui servait autrefois à manger avec ses parents. Puis, de nouveau tournée vers l'archéologue, elle demanda :

_ Et la capuche, elle sert à quoi ?

Un grand sourire flottant sur les lèvres, la gouvernementale posait les questions qui lui passait par la tête. Elle n'était pas irresponsable non. Elle y viendrait après, pour les questions essentielles. Ou maintenant en fait. Autant enchaîner.

_ Vous savez où se cachent les pirates dans ce village ? Chez qui est-ce qu'ils logent ?

Avalanche de questions ? Pas du tout. Ou juste un peu. La blonde tira un bout de chocolat de la tablette posée à côté d'elle et croqua dedans, attendant les réponses de Worwèlch.

_ Il faut que vous sachiez une chose. Si vous n'êtes pas honnête, Maya elle aimera pas ça. Et quand elle aime pas ça, les gens crient. Comme le vendeur de poisson. Et le fils du chef du village. Alors vous devriez vraiment dire la vérité.

Un petit conseil pour la route, ça ne fait jamais de mal. Pour appuyer ses propos, elle reprit le couteau de cuisine et la pulpe de son doigt passa sur le côté tranchant, ouvrant la peau sans que la borgne ne tique, fixant toujours de son oeil unique l'homme en face d'elle. Le sang goutta rapidement, coulant sur l'acier. Puis elle reposa l'ustensile et suçota son doigt, l'air de rien.
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Quand ça veut pas, ça veut pas

Fouille à Baterilla en 1622

Cette fille me donnait la frousse. On aurait dit une sorte de poupée désarticulée quand elle penchait sa tête. Mais ce qui était encore plus frustrant, c'était cette orbite creux et avide, laissé nu aux yeux de tous. Elle pouvait au moins faire l'effort de le cacher. Ma cagoule n'était pas sur ma tête par hasard. Ce qui me donnait le plus de sueurs, c'était son unique œil qui tantôt, pivotait lugubrement, tantôt, me fixait d'un regard perçant. Brrr, j'avais presque froid. J'étais très mal à l'aise et je changeai de position.


    Et la capuche, elle sert à quoi?


J'ignorais si elle était sérieuse ou si elle mélangeait son devoir pour des questionnements aussi peu primordiales pour le Gouvernement, mais je ne préférais pas plaisanter ou faire une quelconque remarque. Je ne la sentais pas cette fille... Dans le doute qu'elle me demande de la retirer ou non, je pinçai mon indexe et mon pouce contre le tissu pour dévoiler mon visage à moitié lépreux, tout en lui expliquant à quoi elle me servait.

    Par respect d'autrui, je préfère cacher ce qui peut mettre mal à l'aise une personne. Autrement dit, cette maladie infâme qui me ronge la peau.


J'essayais d'éviter son regard.

    Vous savez où se cachent les pirates dans ce village? Chez qui est-ce qu'ils logent?


Soudain, elle changea de raisonnement. Jouait-elle avec moi? Je ne comprenais pas son mode de fonctionnement. Elle venait de passer à la question essentielle. Je devais alors faire attention à ce que j'allais dire. Elle pouvait me mettre aux fers pour n'importe quels raisons. Je répondis doucement.

    Écoutez, je suis arrivé hier et je ne sais pas qui peuvent bien être ces pirates. Je suis archéologue, mademoiselle. Je ne risque pas de savoir qui sont ces gens et où ils se cachent.
    Il faut que vous sachiez une chose. Si vous n'êtes pas honnête, Maya elle aimera pas ça. Et quand elle aime pas ça, les gens crient. Comme le vendeur de poisson. Et le fils du chef du village. Alors vous devriez vraiment dire la vérité.


Aaahh! Mais voilà qu'elle se parle à la troisième personne du singulier. Aline avait raison, elle était folle!! J'avais encore plus peur maintenant. Tous ces noms étaient ceux qu'elle n'aimait pas ou qu'elle soupçonnait de garder chez eux les forbans? Vu qu'elle ne me considérait pas comme un criminel, je ne comprenais pas pourquoi elle s'obstinait de cette façon. Comment je pouvais prouver que je ne savais absolument rien? Bon sang!

    Je vous dis ce que je sais. Vous avez même remarquée que je n'étais pas de la communauté, alors comment voulez-vous que je sois au courant de cela?


J'étais tendu. Trop, même. Je doutais fortement qu'elle apprécie ma dernière réplique, mais mon ton n'était pas méchant. Je cherchais juste à expliquer que n'avais rien à voir avec ces évènements. Ce mal entendu pouvait dégénérer et je ne voulais pas. Il fallait bien que je trouve une solution. J’hésitais une seconde, mais je préférais échanger que de subir un lourd questionnement. En parlant, elle finira bien par me croire.

    À défaut d'être un ignare, je peux certainement vous aidez au moins. Je ne suis pas un homme qui reste sans rien faire, s'il y a un problème, je suis toujours prêt à rendre service...


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D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.

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Quand il souleva sa capuche, elle ne tiqua pas. Pas du tout. Qu'un homme soit défiguré ne l'horrifiait pas. Qu'il manque un oeil, le nez, le bras et une partie de la jambe ou qu'il soit entier, c'était du pareil au même. Elle se fichait de l'apparence d'autrui comme le dernier doigt humain qu'elle avait coupé. Hochant la tête, signifiant par là qu'elle comprenait le pourquoi de la capuche, Maya écouta ensuite la réponse qu'il donna. Il était arrivé la veille ? Tant mieux. Mais le Marine avait dit à Maya qu'il avait parlé à la vieille Aline.

_ Maya sait que tu as parlé à Aline.

Oui oui, Big Government is watching you. Et Maya aussi, à l'occasion.

_ Hm. Rendre service ? C'est-à-dire ?

Collaborer simplement ? Aider Maya dans sa recherche des pirates ? "Infiltrer" les villageois pour soutirer des renseignements ?

Suçotant à nouveau son doigt, elle attendit qu'il réponde, puis embraya directement sur une question essentielle :


_ Et... Gratuitement ?

Elle prit un autre carré de chocolat, le croquant en réfléchissant.

_ Archéologue donc. Il y a quoi ici à découvrir ?

Changement de sujet ? Nooon. Il faut juste suivre les pensées de la blonde. Après tout, elle a vécu là près de 17 ans. Qu'y aurait-il de si intéressant ? Des os d'animaux enterrés (comme le chien du boucher par exemple) ?

_ Et sinon, vieille Aline a dit quoi ? Des choses sur Maya ? Sur les pirates ?
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Quand ça veut pas, ça veut pas

Fouille à Baterilla en 1622

*Vivement que cet entretien se termine.* Cela me faisait du mal de le dire ainsi, mais j'avais vraiment l'impression de vivre une histoire d'épouvante. Cette fille glaçait les os rien qu'à son regard étrange. Il était pourtant normal qu'on observe son interlocuteur quand on lui parle, mais juste avec son unique globe, cela donnait une autre façon de percevoir et de pré-sentir la chose. Brrr!! Une marionnette!

    Maya sait que tu as parlé à Aline.


Je ne répondis pas, car je ne préférais pas aborder un quelconque sujet sur cette vielle femme de peur lui faire du mal involontairement. Vu qu'elle allait passer juste après moi, elle pouvait passer un mauvais moment à cause de moi si jamais je ne faisais pas attention. Fort heureusement, cette folle n'insista pas. Mon cœur s’accéléra, puis ralentit voyant que la mademoiselle avorta cette discussion. L'envoyé du Gouvernement continua toujours sous son air lugubre son interrogatoire.

    Hm. Rendre service? C'est-à-dire?
    Bien sûr. Autant que simple civil, je peux contribuer à vos recherches. De plus, cela affirmera que je n'ai rien à faire avec des pirates. Je ne vois pas pourquoi cela ne sera pas compatible avec ma sincérité.
    Et... Gratuitement?
    Évidemment.


Plus la conversation durait, plus je me demandais si cette fillette travaillait bien pour le Gouvernement. Son attitude et ses réfections étaient complètement immatures!! Je n'arrivais pas à croire qu'une telle gamine pouvait mener un interrogatoire. *La justice ne doit pas être rendue en fonction d'un salaire.* C'était bien des réactions dignes d'une représentante de la justice... J'espérais que le débat allait bientôt finir. Seulement, elle reprit. Elle me faisait peur!!!

    Archéologue, donc. Il y a quoi ici à découvrir?


Et dire que cette question aurait dû être posé depuis que j'avais décliné mon identité!! Elle m'exaspérait. Son cheminement n'avait ni queue, ni tête, aucune logique! Bon sang, soit elle était vraiment folle, soit elle était très immature!!!! Je sentais que je m'emballais un peu à l’intérieur de moi-même. Mes angoisses avaient presque disparu dans mon emportement silencieux. Limite si je m'étais levé... Faisant un peu de calme en moi, je répondis tranquillement, toujours en évitant son œil qui m'observait.

    Une tablette en pierre ou une relique en or n'importe peu pour un archéologue. Je pense pouvoir trouver une statuette en chryselephantine dans l'ancien temple.


Je n'avais pas tout dit, car je craignais une nouvelle vague de questions. Je ne voulais surtout pas étaler ma science ou dire d'une certaine manière quelque chose qui pourrait la fâcher. Elle enchaîna sur autre chose et là aussi je ne voyais pas pourquoi elle me l'avait pas demandé avant. Le débat partait dans tous sens, jamais j'en finirais... Galère...

    Et sinon, vieille Aline a dit quoi? Des choses sur Maya? Sur les pirates?


Je ne savais pas quoi répondre. Mentir ou dire la vérité? Je fus à nouveau saisi d'angoisse. Cette pauvre femme risquait d'être mal traitée si cette Mayaku ne l'aimait pas. J'avais l'impression qu'elle triait les villageois en fonction de leur tête et non en fonction de leur acte! Bon sang, je n'aimais pas cette situation. Et dire que j'étais venu que pour faire des simples fouilles. Si j'avais su, j'aurais fait des efforts pour finir le jour même. Je cherchais à me détendre. On était décidément mal assis sur cette chaise, bordel.

    Juste que vous êtes la propriétaire de cette maison et que vous êtes une jeune fille qui avait vécu ici. Je ne sais pas plus sur vous.


Je me maudissais. J'avais l'impression d'avoir commis un crime. Après cette dernière phrase, la borgne m'autorisa enfin à sortir. Aline était la suivante. Je me levai de la chaise de bois et je fis un bref mouvement de la tête pour remercier. Puis, je quittai la demeure avec assurance, mais aussi avec une crainte pour mon ami. Je me demandais si je pouvais rester sur le seuil pour écouter la conversation prochaine. Et peut-être réconforter d'autres citoyens...

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D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.

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Maya était à des lieues de juger les gens sur leur tête. Elle les jugeait plutôt sur ce qu'elle savait d'eux. La plupart des citoyens du village, elle les avait connu depuis toute petite. Elle savait reconnaître le mensonge de la vérité. Untel avait le sourcil qui frétillait quand il mentait, Machin se grattait le menton, Bibi se mordillait la lèvre, Truc tapait le sol de son pied... Etc. Mais Maya ne connaissait pas l'archéologue. Elle le testait, alternant questions innocentes et Questions avec un grand Q, en rapport avec sa mission. Aussi, elle ne lui fit rien. Elle ne lui découpa pas un doigt, elle ne lui arracha pas les oreilles... Et ce, parce qu'il disait la vérité. Du moins, jusqu'à la dernière réponse.

Cela dit, elle le laissa partir. Aline était la suivante. Et Aline ne mâchait pas ses mots. Aline ne mentait jamais, du moins, d'après l'expérience de Maya. Le Marine devant la porte partit chercher d'autres soldats, a cas où il faudrait visiter d'autres maisons. L'archéologue était tout à fait libre d'écouter à la porte.


_ Bonjour Aline.

Ladite Aline la regarda d'un air peu amène.

_ Assise.

Toujours avec ce regard plein de mépris, elle s'assit face à Maya.

_ Maya voudrait savoir ce que tu as dit à l'archéologue.

Elle cracha par terre avant de répondre.

_ La vérité petite. Que c'est à cause de toi que ta mère s'est pendue, que ton père s'est barrée et que le chien du boucher est mort. Que tu es une cinglée, et que le Gouvernement doit avoir de la Merde dans les yeux pour ne pas le voir.
_ Hm. D'accord. Et que sais-tu des pirates qui se cachent en ville ?

Elle fixa Maya d'un air soupçonneux.

_ Pourquoi je te le dirais, ce que je sais ? Pour que tu tortures encore les habitants de ce village ? Pour que ces pauvres hères terminent en pièce ?
_ Pour ne pas que Maya ne rapporte au Gouvernement que ce village est infesté de pirates et qu'ils n'y envoient plusieurs bataillons de soldats.
_ Qu'est-ce qui me dit que tu dis la vérité ?
_ Maya n'a jamais menti. Elle n'a jamais juré. Maya est gentille.

Aline éclata de rire.

_ Alors ça, c'est la meilleure.
_ Maya attends ta réponse.

Son interlocutrice la fixa un moment, puis sembla se résigner.

_ Bon. Si tu veux tout savoir, les bougres menacent les nouveaux-nés du Boulanger, de la Tisseuse et de l'Institutrice. Ils tiennent aussi la femme du Chef. Moi, c'est tout ce que je sais.
_ Maya apprécie.

Elle laissa partir Aline, et s'occupa des derniers. Comme prévu, personne ne dit rien. Et surtout pas le Boulanger, la Tisseuse et l'Institutrice. Le Chef du village, lui, laissa entendre que personne ne dirait rien parce que les pirates le menaçaient, mais il ne donna pas de nom. Maya n'eut pas à découper d'autres doigts ou autres.

Quand elle eut fini, elle fit signe au Marine qui gardait la porte d'approcher.


_ Allez chercher l'Archéologue.

Pendant ce temps, elle libéra ceux qu'elle avait fait enfermer, les fit soigner, et donna pour ordre aux soldats de se tenir prêts. Prêts à intervenir, prêts à tuer du pirate ou à en capturer, prêts quoi.

Quand l'archéologue fut amené, un peu brusquement parce que le jeune soldat fit du zèle, Maya exposa son idée.


_ Les pirates menacent les citoyens pour qu'ils ne dévoilent pas leur présence. Worwèlch va nous servir. Il n'est qu'un visiteur ici, les pirates ne se méfieront pas. Il faudra qu'il les distraient suffisamment pour encercler la maison où ils se cachent et les sortir de là. Les maisons, même. Maya veut que tout le monde soit habillé en civil. Et quand ce sera fait, il faudra procéder maison par maison.

Elle posa son oeil unique sur chacun des participants présents.

_ Compris ?
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Quand ça veut pas, ça veut pas

Fouille à Baterilla en 1622

    Bon. Si tu veux tout savoir, les bougres menacent les nouveaux-nés du boulanger, de la tisseuse et de l'institutrice. Ils tiennent aussi la femme du chef. Moi, c'est tout ce que je sais.
    Maya apprécie.

J'avais écouté toute la conversation. Curieusement, le Marine qui gardait l'entrée ne me fit aucune remarque. En tout cas, avoir épié la discussion m'avait permis de comprendre certaine chose. Aline m'en avait même pas parlé. La peur? J'étais très curieux, mais je considérais mon acte d'espionnage comme quelque chose de positif dans le sens où il s'agissait de veiller sur la santé de cette pauvre femme. Par chance, Mayaku ne l'avait pas torturée ou accomplie d'autres supplices...

Je m'éloignai de la maison avant que l'aubergiste n'en sorte. Je ne voulais pas qu'elle sache que je l'avais surveillé. Elle me vit en sortant que j'étais un peu en retrait et s'avança alors vers moi. Je fis mine de n'avoir rien entendu.

    Tu vas bien? Qu'est-ce qu'elle t'a demandée?
    Oui, ne t'inquiète pas. Les mêmes conneries que pour tout le monde, j'imagine.
    Si tu vas bien, tant mieux alors. Dis-moi, je ne voudrais pas faire preuve d'égoïste, mais vu que la journée a été gâchée, tu veux bien m'accompagner sur mon site de fouille avant de retourner chez toi? Cela te frra l'occasion de voir ce que je recherchais à Baterilla.
    Si tu veux, oui. Je n'ai rien à perde, de toute façon. Ni or, ni temps. Donc autant que je t'accompagne. En tout cas, c'est très gentil.


Ainsi, on repartit à la lisière du village. Les soldats nous laissèrent passer. On était enfin libre! Pour ma part, je voulais en finir avec mon travail et peut-être repartir à Logue Town. Tous les outils laissés tout à l'heure à l’abandon étaient toujours là. Rien n'avaient bougé.

    Je pense que j'en aurais encore pour un petit moment. Cela ne te dérange pas?
    Non, je vais rester avec toi.
    Je te remercie de partager du temps avec moi. Je m'inquiète quand même beaucoup pour le village. Je sais que je viens d'arriver, mais je trouve cette atmosphère tendue.


Pendant que je continuais mes fouilles, Aline et moi échangions encore quelques mots. Elle m'expliquait finalement ce qu'elle savait, car elle avait peur que le Marine me prenne pour un mauvais élément. J'appris alors que certains membres de la communauté cachaient les vrais criminels. J'étais donc content que cette histoire s'éclaircisse.

Au bout de quelque temps, je parviens à dégager la fameuse statuette en chryselephantine et la tablette. Aline fut extasiée devant ces merveilles. Je ne pensais pas les trouver dans un état de conservation aussi parfait. La femme âgée m'accompagna ensuite sur la jetée.

    Halte! L'accès au port est interdit pour les civils, exceptionnellement aujourd'hui.
    Tout ça à cause de cette peste de Maya? Ce jeune homme n'est pas d'ici, il peut au moins repartir, non?
    Laisse tombé. Inutile de nous mettre des problèmes sur le dos. Je peux rester encore avec vous. Et même vous aider dans cette affaire de pirate.
    Ouai mais... Ce n'est pas la peine qu'on t'implique dans cette histoire. Je t'ai dit que ça ne me gêne pas de te laisse repartir tout à l'heure sur le site.
    En attendant, ce n'est pas un lieu pour régler vos affaires. Veuillez regagner le village, s'il vous plait.
    Désolé, on part, là. Aller viens, Aline.
    Hé! Vous deux, là-bas! Restez où vous êtes.
    Il faudrait savoir!
    Ce n'est pas grave.
    Je dois vous chercher. Vous, là. L'archéologue.
    Hé bien voilà une bonne raison pour vous interdire l'accès au port. Vous voulez fuir?
    Mais non. Loin de nous une telle idée...
    Laisse tombé, Charles. Je dois juste remettre le mec bizarroïde à Maya.
    ...
    ...
    Ah?
    Venez avec moi.


Je le reconnaissais. C'était qui m'avait conduit dans le village. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. L'autre folle avait dit que je pouvais y aller. Je regardais Aline. Bon, il fallait y aller. Je me demandais bien pourquoi la gamine avait besoin de moi. Il y avait des Marines pour faire ces enquêtes et faire régner l'ordre. On suivait alors le soldat. Je questionnais le représentant de la justice.

    Comment se fait-il que vous avez besoin d'un archéologue pour vos recherches?
    Bah, vous n'aviez pas dit tout à l'heure que vous proposeriez vos services?
    Beh, je n'avais pas dit que je devais à tout prix vous aider. C'était seulement si vous aviez besoin d'un petit plus, mais bon...
    On arrive.


Je rentrai assez brusquement dans la maison. On demanda à Aline de rentrer chez elle. Il y avait des Marines dans la maison de la folle et cette dernière était toujours là. Elle avait fini son interrogatoire. Il y avait plus de sang sur le sol que tout à l'heure. Bon sang, me voilà enrôlé avec les militaires et je n'avais pas pu dire au revoir à ma compagne. Sans plus attendre, la propriétaire rentra dans le vif du sujet.

    Les pirates menacent les citoyens pour qu'ils ne dévoilent pas leur présence. Worwèlch va nous servir. Il n'est qu'un visiteur ici, les pirates ne se méfieront pas. Il faudra qu'il les distraient suffisamment pour encercler la maison où ils se cachent et les sortir de là. Les maisons, même. Maya veut que tout le monde soit habillé en civil. Et quand ce sera fait, il faudra procéder maison par maison.


Je sentis son regarde me glaçait les os encore une fois. *Mais qu'est-ce que je fois là?*.

    Compris?
    Hmm. En cas de problème, j'aimerais qu'on me redonne mes armes. Et dans quelle maison on va exactement? Car je me vois mal entrer en me présentant que je suis le gentil monsieur...
    Ne vous en faites pas. On vous expliquera cela en chemin.


C'était un officier qui venait me rassurer. Au moins, je me sentais plus confiant envers lui qu'avec l'autre poupée désarticulée... Il était grand avec une fine moustache noire. Il était... genre trentenaire. Il demanda mes sabres à un jeune soldat, puis, me les remit en mains propres. Je les rengainais dans leur fourreaux, puis en s'en allait voir le chef du village dans sa maison.

Je préparais en chemin ce que je devais faire. Vu que je venais de finir mes fouilles, c'était une occasion pour parler de ce que j'ai découvert. Au moins, cela me fera une bonne raison de les déranger. On me laissa seul dans l'allée qui menait chez le représentant de la communauté. Celui-ci était avec sa famille et probablement avec des pirates qui ne devrait pas me poser problème.

    Toc tOc TOc!!!
    Oui?
    Je suis Wohrwèlch. Vous savez, l'archéologue qui est arrivé hier matin. Je voulais juste vous remercier.
    Mmh?
    Vous savez, vous m'avez rempli un papier comme quoi je pouvais faire mes fouilles, ici.
    Ah? Un problème avec l'administration? Entrez.


J'entrai alors chez lui. Je me demandais dans quel galère j'étais. Si je devais continuer ou pas.

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D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.



Dernière édition par Wohrwèlch le Dim 4 Nov 2012 - 16:19, édité 3 fois
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Le plan était simple. Enfantin. Un peu comme Maya. Mais en même temps, inutile de se compliquer la vie, de pondre un plan super-compliqué qui -au final- ne marchera pas, et de se faire casser la figure par des forbans sans foi ni loi (et encore moins de morale). Penchant à nouveau la tête sur le côté, la blonde regarde les soldats et l'archéologue. Puis un officier arriva pour rassurer ce dernier, tandis que la gouvernementale redressait la tête.

D'ailleurs... Si elle penche la tête aussi souvent, c'est pour une bonne raison. Quand on a deux yeux, il y a vision panoramique. Mais elle, elle n'a plus que le droit. Du coup, en penchant la tête, elle a une meilleure vision d'ensemble et n'est pas obligée de tourner sans cesse la tête. Alors, certes, ça fait poupée psychopathe, un peu (beaucoup) flippante. Mais au moins, elle économise des mouvements, évite le torticolis et s'amuse des réactions des gens.

Un coup d'oeil à la vieille pendule familiale lui apprend qu'interroger tout le village, comme ça, lui a prit près de quatre heure. Sa voix est d'ailleurs un peu enrouée, à force de parler. Pour se réconforter, elle pioche une tablette entière de chocolat de son sac, la grignotant en observant les soldats de la Marine se préparer pour assaillir sans fracas les quatre maisons nommées. De son oeil unique, la blondinette observe l'archéologue qui va toquer chez le Chef. Bla bla bla, et puis il entre.

Sur un signe de Maya, les soldats sortirent de la maison et se déployèrent en silence autour de la cible, accroupis le plus souvent pour ne pas se faire voir des pirates qui devaient être cachés à l'intérieur. La borgne allait les suivre, mais un mouvement attira son attention. Une silhouette rasant les murs à l'extérieur. L'éclat d'une arme blanche. Et un pressentiment qui n'annonçait rien de bon pour les Uniformes. Alors elle modifia légèrement son plan. Tapant rapidement dix fois sur le sol, elle usa du Soru pour se propulser à très grande vitesse, puis frappa l'air à plusieurs reprises, très vite, pour utiliser le Geppou. Elle vola alors, pour les yeux des non-initiés. Mais en réalité, elle ne faisait que des bonds dans l'air.

Atterrissant en douceur sur le toit, elle trouva la trappe qui permettait d'entrer dans la maison. Cette trappe était aménagée sur toutes les maisons du village. Maya se souvenait du jour où ça avait été installé comme si c'était hier. Une vieille était morte dans sa baraque, cramée, parce qu'elle n'avait pu sortir par la porte. Alors, lorsque les maisons avaient un étage, comme celle du Chef, du Boulanger, de la Tisseuse et de l'Institutrice, il y avait une trappe creusée dans le toit pour leur permettre de sortir si le bas était enflammé.

Donc. La blondinette ouvrit la trappe et s'y glissa, tel un serpent sur le sol de la jungle. Elle atterrit souplement à l'étage tandis que des bruits de pas dans l'escaliers se faisaient entendre. L'archéologue devait être dans la pièce principale. Or, elle était plutôt à l'arrière de la maison, elle. C'était donc les Pirates qui grimpaient pour se cacher encore. Mais cette fois-ci, ça ne prendrait pas. Maya veillait. Et pendant qu'elle veillait, son esprit analysait les derniers faits, commençant à en déduire que les forbans n'avaient pas choisi ces quatre maisons par hasard mais en tenant compte de ces trappes.

La borgne se dissimula dans un coin d'ombre au fond, observant la porte s'ouvrir en silence et deux hommes venir se glisser dans la pièce sans un bruit. Discrétion semblait être leur maître mot, jusqu'à ce que l'un d'eux grommelle un truc à propos d'un foutu type encapuchonné venu retarder leur évasion du village. Discrétion était aussi le maître mot de Maya qui, comme une ombre, arriva à hauteur des gredins pour les choper par le cou et leur fracasser la tête ensemble. Ils furent sonnés, pas tué. Mais la gouvernementale arrangea les choses en tirant le sabre du premier pour détacher la tête du corps. A tout les deux. Satisfaite, elle planta l'arme dans le thorax de son propriétaire, constatant que ça s'y enfonçait comme dans du beurre, passé la barrière des côtes. Le second type avait un paquet dans les bras. Quand la borgne s'en saisit, elle se rendit compte qu'il s'agissait d'un bébé emmailloté de linges.

Elle grimaça. Il avait grand besoin d'être changé. Le tenant à bout de bras, elle ouvrit la porte et descendit de son pas sautillant.


_ Maya pense que c'est à vous.

Elle tendait le bébé à son père, avec une répugnance visible. Étrangement, elle venait de découvrir qu'elle n'aimait pas les bébés. Elle passa outre le fait que le Chef du village ne la remercie pas et fit signe à l'Archéologue de la suivre.

_ On passe au boulanger. Elle a comprit pourquoi les pirates logent chez certains et pas d'autres.

Dehors, elle fit signe aux soldats que tout était réglé ici, puis leur expliqua -ainsi qu'à l'archéologue- en quelques mots son nouveau plan.

_ Ils ont choisi les maisons avec trappes sur le toit. Alors toi, toi et toi, elle désigna trois soldats, Vous allez prendre chacun en charge un groupe de trois. Puis vous irez visitez les maisons qui n'ont pas d'étage, genre inspection de précaution ordonnée par Maya. Puis toi, elle désigna le gradé qui avait accompagné Wohrwèlch tout à l'heure, Tu vas mener le reste avec elle et encercler les maisons tandis qu'elle ira sur le toit. Toi, elle posa son oeil unique sur l'archéologue, Tu vas continuer à jouer la diversion.

Elle croqua le reste de sa tablette de chocolat avec gourmandise.

_ Compris ? Bon, alors direction le Boulanger. Les autres, à vos postes.

Maya ne nommait pas les citoyens en général. Ils ne comptaient pas beaucoup pour elle. Ils l'avaient dénigrée dès son plus jeune âge. Elle faisait exception pour Aline, parce que la vieille frappait sacrément fort.

Sans attendre de réponse du civil, elle fit signe aux soldats d'avancer.


Dernière édition par Mayaku Miso le Lun 5 Nov 2012 - 0:58, édité 1 fois
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Quand ça veut pas, ça veut pas

Fouille à Baterilla en 1622

J'espérais que mon rôle n'allait pas se voir, car j'avais peur de compromette la mission. Je n'étais pas un Marine, moi! J'avais même l'impression de jouer les chasseurs de primes. Mon travail consistait unique à de la recherche. Encore heureux que je sache me battre, car s'il arrivait un problème quelconque, je pouvais me défendre. Je distrais alors comme on me l'avait demandé le chef du village avec mes histoires de paperasses. Je lui montrai même le petit souvenir du pays. Je rangeai ensuite la petite statuette d'or et d'ivoire dans ma sacoche . Soudain, Mayaku nous apparut comme si de rien n'était par les escaliers. Mais où diable avait-elle donc pénétré dans la propriété?? Elle faisait vraiment flipper!

    Maya pense que c'est à vous.


Je n'arrivais pas à croire ce qu'il se passait. En tout cas, elle avait l'air dégoûté de tenir un bébé dans ses mains. Cette peste n'avait aucun respect en fait. Pour n'importe qui. Je me sentais mal pour le couple, mais apparemment il n'y avait pas de dégâts pour les civils. Heureusement!! En parlant de cela, où étaient donc ces fameux pirates qui étaient censés menacer la maison? En haut? Je ne comprenais pas pourquoi elle ne les avait pas ramenées avec elle. On devait capturer ces brigands et protéger les familles victimes de leur agissement, non? La poupée me fit signe de la suivre, puis nous expliqua son nouveau plan.

    Ils ont choisi les maisons avec trappes sur le toit. Alors, toi, toi et toi, vous allez prendre chacun en charge un groupe de trois. Puis, vous irez visiter les maisons qui n'ont pas d'étage, genre inspection de précaution ordonnée par Maya. Puis toi, tu vas mener le reste avec elle et encercler les maisons tandis qu'elle ira sur le toit. Toi, tu vas continuer à jouer la diversion...


Me voilà replongé dans la mission, je devais à nouveau distraire pendant que les soldats exécutaient les ordres de leur dirigeante hiérarchique. Finalement, c'était presque une balade de santé...

[FB 1622] Quand ça veut pas, ça veut pas. Separateur-2

Pendant ce temps-là, toujours dans la maison du chef, un malfrat qui n'était pas présent lorsque ses compagnons furent tué par Maya, alerta ses complices qui se cachaient toujours dans les autres demeure via un Mini Den Den Mushi. En effet, ce dernier était témoin de l'incident et devait aider ses collègues à distance. Quand la gouvernementale avait trucidé ses amis, il était dans le couloir pour savoir qui avait toqué à la porte. Seulement, au retour il vit deux cadavres.

    Pullu, pullu, pullu. Pullu, pullu, pullu.
    Ici, votre capitaine. Il y a un changement de programme, les mecs.
    Qu'est ce qu'il se passe, boss?
    Écoutez-moi tous, c'est très urgent. Jack et John sont morts. Les Marines se dirigent tous chez le Boulanger.
    Merde. Bordel, on fout quoi alors?
    Calme toi, Caleb. J'ai une idée. Vous allez tous les surprendre en allant chez le boulanger le plus discrètement possible. Quant à moi, ils ne m'ont pas vu et je vais nous procurer des otages. Faites de mêmes de votre côté. Jeanne, profite aussi pour prendre avec vous l'institutrice. Pareil pour toi avec la tisseuse, Bartac.
    Et le port on fait comment?
    Suis un peu, Bartac. Les otages vont nous servir de monnaie d'échange.
    Je ne veux pas de bavure, d'accord?
    Compris.
    Okay.
    Entendue.
    Ne perdez plus de temps, terminé.


Ainsi, la dénommée Jeanne, sortit de sa cachette en ayant avec elle l'institutrice comme otage et quatre de ses compagnons. Le petit groupe se dirigea alors vers leur capitaine ne second, Caleb. Ce dernier se trouvait chez le boulanger avec cinq de ses camarades en plus des otages. En ce qui concernait Bartac, il s’élança aussi vers le point de rendez-vous avec trois de ses collègues et la tisseuse en otage. Quand au capitaine, il descendit dans le salon et menaça à nouveau le chef du village avec sa femme et leur bébé. Il arracha le nourrisson des bras des parents, puis assomma les géniteurs et s'en alla en douce. Il était prêt à tout pour faire quitter sain et sauve tout son équipage.

[FB 1622] Quand ça veut pas, ça veut pas. Separateur-2

La maison était encore loin. Du moins, depuis celle du représentant du village. Le boulanger se situait près du port. Je ne me réjouissais pas encore. Même si je trouvais l'opération plutôt facile, j'avais toujours la phrase d'Aline qui raisonnait dans ma tête. Si on mobilisait un certain nombre d'hommes, c'était que la difficulté était grande. *Bon. Si tu veux tout savoir, les bougres menacent les nouveaux-nés du boulanger, de la tisseuse et de l'institutrice. Ils tiennent aussi la femme du chef. Moi, c'est tout ce que je sais.*. Ces malfrats avaient en leur possession des otages. Je doutais que le petit tour de magie de Mayaku allait fonctionner, cette fois. En tout cas, j'avais un mauvais pressentiment. J'étais donc en compagnie de la folle et d'autres Marines. Le gradé qui m'avait accompagné tout à l'heure me demanda ce qu'il n'allait pas. J'étais un peu patraque...

    Un problème?
    Non, non. C'est juste que je pense à tous ces jeunes enfants en otages. Comment peut-on être aussi ignoble?
    Ne vous inquiétiez pas, vous avez réalisé un bon boulot tout à l'heure. Tout se passera bien pour tout le monde.
    Si vous le dites...


On arrivait bientôt. Je me demandais toujours comment j'allais les divertir. De plus, je n'avais aucune raison de venir... Bon sang.

[FB 1622] Quand ça veut pas, ça veut pas. Separateur-2

Durant ce temps-là, les membres pirates arrivèrent en premiers dans la maison du boulanger. Hommes, femmes, enfants et bébés étaient bâillonnés et ligotés. Ils rentrèrent par la porte de derrière, à l'abri de tous regards indiscrets. Ils avaient de quoi se défendre et surtout mettre la pression sur les représentants de l'ordre. Ils préparaient leur fuite et attendait les nouveaux restrictions de leur capitaine. Ils ne pensaient pas qu'un civil vienne les voir.

[FB 1622] Quand ça veut pas, ça veut pas. Separateur-2

Je fis le calme ne moi. On me laissa à nouveau seul dans l'allée et je me dirigeai alors vers l'entrée . Je toquai à la porte en verre.

Toc tOc TOc!!!

Rien. Je recommençai, hésitant.

Toc tOc TOc!!!

Toujours rien. Je me retournai comme si j'allais voir quelqu'un. Évidemment, les Marines étaient cachés. J'observai alors à l’intérieur pour trouver des éventuels personnes. Ce vide ne me disait rien qui vaille. Je pénétrai donc dans la boulangerie. Je sentais la bonne odeur des pains qui malheureusement n'avaient pas pu être achetés ce matin. Soudain, j’entendis du bruit derrière la boutique. Un coup de feu retentis et la balle siffla juste à quelques centimètres de mes oreilles. Un homme avait bousculé un autre qui tenait le fusil encore fumant. Il l'avait poussé pour "me sauver la vie".

    Crétin!! Tu vois bien que ce n'est qu'un civil!


Je compris que c'était des pirates, les autres devaient être certainement cachés dans le grenier ou la cave. Je dirais à vu de nez, la cave. En effet, les deux individus qui se présentaient face à moi sortaient d'une porte qui conduisait probablement dans les sous-sols. Je sentais que celui qui menait le groupe avait un doute sur ma personne. Seulement, il y avait eu d'autres personnes innocentes qui avaient dû passer par là bien avant moi. Je pouvais lire dans sons regard une certaine méfiance.

    Qui es-tu? Tu ne vois pas que le boulanger n'est pas là? Tu ferais mieux de repartir.
    Je sais que tu mens, pirate. Tu ne peux rien faire de là où tu es.
    Ahahahah. Tu as failli perdre la vie et tu oses nous faire des menaces? Voilà ce qu'il arrive quand on est trop curieux. Tue-le, Alex.


Je sortis en un instant mon sabre, Zaarïn. Je lançai ma lame vers le tireur d'élite. Si je le manquai, je pouvais dire à dieux à ce monde. Il avait trop de temps pour viser et mon arme pénétra dans son épaule et sous la douleur il tira maladroitement dans un geste brusque sur des pains. Pourvue qu'avec deux coups de feu pareilles, les Marines se décideraient de venir à mon secours...

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D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.

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Tous en route pour aller chez le boulanger. Maya trottinait comme à son habitude. Elle frottait ses mains l'une contre l'autre aussi. Elle avait l'impression que le petit qu'elle avait remit à ses parents avait fait dans sa couche, et qu'elle le sentait encore. Pouah. Elle en grimaçait encore.

Heureusement, la distraction arrivait. Lorsqu'ils furent tous enfin au port et que l'archéologue entra dans la boulangerie, Maya ne pensa plus -trop- à l'odeur du mioche qu'elle avait tenu à bout de bras tout à l'heure. Elle observa les Marines encercler la boulangerie. Un premier coup de feu retentit. Haussant le sourcil, la gouvernementale fit signe aux soldats de ne pas bouger. Pas encore. Puis vint le second coup de feu. Là, elle hocha la tête.

Alors, comme un seul homme, le cercle de Marines se rapprocha de la boulangerie. Certains entraient par les fenêtres, d'autres par la porte. Et Maya, toute sautillante, elle utilisa encore le Geppou pour "voler" et se retrouver sur le toit. Au diable la discrétion à présent. Elle explosa la trappe avec la technique du Ran Kyaku. Paf ! L'entrée est dégagée. La blonde sauta dans la pièce qui s'ouvrait alors sous ses pieds. Personne à l'horizon ? Ha si. Deux pirates, armés jusqu'aux dents.


_ Coucou vous. Il n'y aurait pas un bout de chocolat qui traînerait par-là, des fois ?

Ils s'entre-regardèrent, surpris non seulement par l'arrivée d'une blondinette borgne de même pas vingt ans mais aussi par la question incongrue.

_ Non ? Tant pis.

Elle allait user du Ran Kyaku une nouvelle fois, pour abattre les deux dangers de la mer, mais l'un d'eux sembla se réveiller.

_ Hey, mais c'est la gamine envoyée par le gouvernement !

Hochant la tête, la blonde approuva.

_ Et vous, c'est les pirates qui se cachent ici en menaçant les habitants pour qu'ils ne disent rien. Enchantée.

Puis elle s'élança, avec l'intention manifeste de les transpercer avec son index, pointé en avant, tel un cobra qui frappe. Mais il faut croire qu'ils ne sont pas si attardés que ça les pirates, parce que d'un revers de la main, le plus costaud renvoie la borgne dans son coin. Il espérait qu'elle se fasse mal en cognant contre le mur. Mais si le bruit que ça a fait était sourd, le choc n'a pas beaucoup ébranlée Maya. Un peu sonnée, mais sans lâcher d'exclamations de douleur comme l'attendait son agresseur, elle se releva et se frotta l'arrière de la tête. Des picotements se faisaient sentir à l'endroit où sa calotte crânienne avait amorti le choc.

_ C'est pas gentil ça. Shigan !

Et la voilà qui, en combinant la vitesse du Soru et l'arme qu'est le Shigan, elle cloue presque le massif pirate au mur par son épaule. Outch qu'il fit, quand l'index de sa main doite traversa l'épaule, esquintant os, tendons et muscles. Et Ouille Ouille Ouille. Pour se maintenir, la main gauche de la gouvernementale s'appuya un peu au-dessus. Il grogna aussi à son compagnon, deux têtes de moins que lui, de l'aider. Résultat, Pan. La balle part. Elle traverse la main gauche de Maya et va se loger dans le mur, esquintant une nouvelle fois les os et les tendons du pirate cloué au mur. Outch qu'il refait.

_ Bougre d'imbécile !

L'autre se confondit en excuses, et tenta de tirer à nouveau mais sur la blonde cette fois. Sauf que, le temps de recharger l'arme et de viser à nouveau, Maya avait fait usage du Soru pour se rejeter en arrière et se poser juste derrière lui. Crac a fait la nuque en se brisant sous l'impulsion qu'elle donna au cou du pirate. Pivotée à plus de 90°, elle semblait regarder derrière lui. Mais trop tard. Pour lui, en tout cas.

_ Bordel, chier, tu vas payer raclure !

Fronçant les sourcils, la gouvernementale s'approche du balèze qui se tient l'épaule en grognant d'autres insanités.

_ Ta maman ne t'as jamais appris à être poli, surtout avec les demoiselles ? Hein ? Ou alors tu lui désobéis ? Pauvre d'elle ! Elle ne doit plus t'aimer.

Et pour ponctuer ses paroles, le poing de la demoiselle en question vient frapper sur la main qui couvre la blessure du pirate en le faisant grimacer. Ce qui ne l'empêche nullement, toutefois, de la renvoyer balader d'un revers de cette même main encore intacte. Encore une fois, à part quelques picotis, Maya ne ressent rien et se relève aussi sec.

_ Maya elle aime pas les mal-élevés. Et tu en es un. Alors elle t'aime pas.

Et zou, la voilà qui file à la vitesse grand V avec le Soru et qui renverse le pirate sous son élan. Et Shlak, un os qui craque sous la violence du Shigan. Et re-Shlak, un second. Et Shlak, Shlak, Shlak, Shlak, Shlak. Les os du bras qui était encore valide et les côtes du bonhomme craquent. L'une d'elle s'enfonce d'ailleurs dans un des poumons du pirate, le perçant. Et c'est avec un dernier souffle sifflant qu'il maudit encore une fois la blonde.

Pendant ce temps, en bas, les Marines tenaient les Pirates en respect avec leurs armes. Les bruits de la lutte à l'étage n'étaient pas passés inaperçus. Si ça les a dérangé ? Maya le saura en descendant. Et les otages ? Au sous-sol, attendant d'être utilisés sans doute. Bientôt leur tour, probablement.

Tirant les deux macchabées par le col, Maya descendit les escaliers en les traînant tant bien que mal.


_ Légitime défense ! Qu'elle lança en arrivant. Ben quoi ? Ils l'ont attaquée, elle les a tués...

Elle arrivait comme un cheveux sur la soupe, sans se soucier des combats en cours s'il y en avait.

_ Libérez les otages, et vous serez saufs. Même si vous irez quand même en prison.
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Quand ça veut pas, ça veut pas

Fouille à Baterilla en 1622

Caleb réalisa une fraction trop tard de son erreur. Une erreur fatale. Il se sentait comme un sombre crétin. Et dire qu'il était le capitaine en second des Fureurs Pirates, une place qui n'était pas rien et dont la responsabilité n'était pas moindre. Son supérieur devait avoir une confiance absolue en lui... Seulement, ce jour-ci n'était pas comme les autres et il semblerait que tout jouait contre eux.

Il chassa ses mauvaises pensées et bondit vers Wohrwèlch dans la ferme volonté de l'éliminer. Il en oubliait presque son ami qui venait de s’effondrait sous la douleur. Il ne supportait pas à l'idée d'être humilié et de voir les plans de son supérieur tomber à l'eau à cause d'un foutu civil. Que pouvait-il y avoir de plus rageant que d'être la risée de l'équipage par la faute d'un lépreux?

C'était au deuxième coupe de feu que les Marines purent alors commencer leur assaut. Ils encerclèrent rapidement la boutique. Ils entrèrent par les fenêtres sans faire de bruit, tel des ninjas silencieux.
    Crèèèèvvveeeee!!!


Diantre, il n'était pas content du tout. L'homme venait de sauter par-dessus le comptoir, sabre à la main, avec une folle envie de me tuer. Sans plus attendre, je dégainai alors ma seconde lame, Erx. J'entendais l'autre gémir. Il devait certainement retirer péniblement Zaaraïn. Je parais alors un de ses coups avec entrain. Mon assaillant portait des gestes frénétiques et vifs. Il savait où viser. Il n'hésitait pas non plus à voir comment je pouvais réagir si jamais il réussirait à ouvrir ma peau contaminée. Seulement, je ne me laissais pas faire et je contre-attaquais de plus bel. Lors d'une répulsion, je fis glisser sa lame vers le sol, alors le forban chuta vers moi dans un équilibre toutefois contrôlé.

    Bordel! Tu es plus coriace qu'un simple freluquet. Bon dieu, t'es qui??


Je ne répondis pas à sa question et j'osais en poser une à la place.

    Et où sont les otages? Vous êtes cernés!


À ce moment-là, son compagnon se releva avec mon deuxième sabre. Crachant un peu de sang, il grogna un juron avant de s’élancer également. Laissant place à la rage et à la colère, il en oubliait carrément son fusil. Ainsi, je me retrouvais donc avec deux adversaires des plus perspicaces décidés à me corriger. Alors que je combattais déjà le premier, le deuxième tenta un coup d'estoc. Il avait saisi une ouverture. Je fus blessé à l’abdomen. Fort heureusement que c'était mon côté droit et que la plaie n'était pas profonde.

[FB 1622] Quand ça veut pas, ça veut pas. Separateur-2

Alors que Mayaku et Wohrwèlch s'affrontaient chacun dans leur côté. L'une à l'étage, l'un dans la boutique même du boulanger, les Marines arrivèrent enfin dans le bâtiment. Certain arrivèrent donc par les fenêtres et par la porte de derrière. Seul, l'officier qui avait accompagné le lépreux et quelques hommes pénétrèrent par devant. Face au combat qui devenait inégale, l'homme à la fine moustache alla aider l'historien. Quant à ses hommes, ils se mirent en joues pour faire feu sous son ordre. Des éclats de verres se firent entendre dans les autres pièces de la maison. Les pirates qui voulaient faire leur petite défense n'eurent pas le temps de se préparer. Ainsi, les hommes de la justice les maîtrisèrent rapidement.

[FB 1622] Quand ça veut pas, ça veut pas. Separateur-2

On était à présent deux contre deux. Au moins, c'était à nouveau équitable. Je regagnais en confiance et je fis plus d'effort pour mener à bout nos adversaires du jour. Je réussis à désarmer l'individu qui avait pris mon arme et il se tenta une fuite, mais fut intercepté par d'autres Marines qui avaient capturés des criminels. L'officier fit de même avec le chef. On les ligota tout de suite comme les autres. À ce moment-là, Mayaku revenait avec deux macchabées.

    Libérez les otages, et vous serez saufs. Même si vous irez quand même en prison.
    Si vous descendez, ils sont morts!! Vous ne vous en tirerez pas comme ça.
    On fait quoi ensuite?
    On libère les otages, ils n'auront pas le choix. On est plus nombreux et plus organisé.


Ainsi, on continua notre progression. Nous trois à la tête du groupe, suivi d'une bonne quinzaine de soldats, on descendit. D'autres gardaient les prisonniers. Arrivée au sous-sol, je me demandais si foncer tête baisée était la meilleure des solutions.

    Vous êtes sûr que ce n'est pas dangereux? Je veux dire... pour les villageois détenus. Si on s'approche, ils seront bien capables de les exécuter...


Seulement, la gouvernementale n'en pris pas compte du danger et alla s'approcher des complices. Ces derniers agirent fermement et prouvèrent finalement qu'ils n'avaient pas froid aux yeux. La pauvre femme fut abattue sans répits. Ils étaient sérieux, bordel! Cette peste de Mayaku s'en fichait. À cause d'elle, les flibustiers prirent peur et commencèrent à tirer sur les Marines, et moi. C'était la panique. Moi qui pensais que les militaires étaient plus détendus que moi. Un autre coup de feu tua le boulanger, cette-fois. Je pris mon courage à deux mains et rejoignis la folle pour éviter que le massacre n'en pire. Galère!!!

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D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch.

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Maya arriva joyeusement au milieu des Marines qui finissaient de saucissonner quelques pirates. Elle laissa les deux cadavres dévaler l'escaliers tout seuls, sautant à terre d'un bond léger et rejoignant l'archéologue et l'officier. Direction, la cave d'où provenait des gémissements terrifiés, des cris de pirates, etc. Un voix derrière eux cria que s'ils descendaient, il n'y aurait plus d'otages. Mais menaces que tout cela. Maya l'avait bien apprit au CP. Les pirates, ça bluffait pour ne pas se faire avoir. Peu passaient vraiment à l'acte. Et s'ils le faisaient, de toutes manières, elle pouvait être bien plus rapide qu'eux et sauver un maximum de gens. Les autres n'était que des dommages collatéraux.

Les civils-otages en questions aurait été des gens que la blondinette ne connaissait pas, elle n'aurait pas jouer les téméraires. Elle n'a rien contre les inconnus. Mais là, il s'agissait de gens qu'elle avait connu toute sa vie. Des gens qui la rabaissaient, se moquaient d'elle et la mettaient à l'écart. Des gens qui ne croyaient pas à son innocence juste parce que les faits étaient contre elle. Bref, des gens qu'elle ne portait pas dans son coeur. Elle se fichaient qu'ils meurent ou qu'ils vivent.

Elle prit alors les rênes du trio de tête, et descendit les escaliers vers la cave d'un pas bondissant. Pour un peu, elle siffloterais joyeusement. Mais juste pour un peu. Pour le moment, elle veut en finir assez rapidement pour aller croquer d'autre chocolat.

Elle arriva donc la première. Le pirate fit mine de la menacer, puis menaça les otages. Maya sourit. Elle haussa les épaules, et avança encore d'un pas. Le méchant-pas-beau (il était plein de verrues) tira sur l'Institutrice. Ploutch, la tête explose. Maya sourit faiblement. Elle n'avait jamais beaucoup apprécier cette pimbêche qui croyait tout savoir (notamment sur Maya). Elle continua à avancer. Et là, le pirate paniqua et tira partout, dans tout les sens. Quelques Marines furent blessés. Maya se prit une balle perdue qui traversa un peu au-dessus de sa hanche droite, ne touchant par chance ni organe, ni os, ni muscle.

Ça par contre, Maya elle n'apprécia pas. Elle sentit le picotement, et le sang couler. Elle avança toujours, allant prendre à la gorge le pirate-pas-beau qui lui avait tiré dessus. Elle le fixa de son oeil unique, pas contente du tout. Mais alors, pas du tout. Elle lui décoche un sourire pas rassurant, et le rejette en arrière. Un autre tire, et Ploutch le Boulanger. Maya s'en fiche. Elle laisse les Marines et Wohrwèlch s'occuper des trois autres pirates tandis qu'elle se jette sur celui qu'elle a mit à terre. Les bébés cries, la femme du Chef et la Tisseuse pleurent, les autres gueulent. Et Maya elle déchire la gorge du pirate-pas-beau avec les dents. Elle crache la chair à côté et recommence. Et encore.

Ben ouais, Maya, elle n'aime pas qu'on la fasse saigner. Il n'y a qu'elle qui peut le faire. Et quand quelqu'un d'autre outrepasse ses droits, elle sévit. Même si elle effraye les autres, elle s'en fiche. Elle continue. Quand elle se redresse finalement, les trois quarts de la gorge du pirates sont recrachés à côté de lui. On voit l'os blanchâtre des vertèbres. Et lui, il ne peut même plus glouglouter. Il est mort. Douloureuse mort.


_ Fallait pas tirer sur Maya...

Les trois autres pirates furent maîtrisés. La gouvernementale s'essuya la bouche avec sa manche. Elle remonta les escaliers, faisant fi des regards posés sur elle, et recompta les pirates ligotés en haut. Elle fit le compte total, et trouva qu'il y avait donc quinze pirates cachés dans le village. Souriante, elle attendit le gradé et l'archéologue quand l'un des Marines jeta qu'il manquait le capitaine des pirates.

La borgne grimaça. L'un des pirate capturé s'esclaffa, disant qu'on ne retrouverait jamais le capitaine parce que c'était un as de la dissimulation. Maya le fixa.


_ C'est juste un lâche. Et vous, vous êtes des crétins.

Elle fit signe aux Marines de les conduire à Henry. Certains restaient pour libérer les otages. Maya observa un moment. Elle entendit le gradé remercier Worwèlch à qui elle n'adressa qu'un signe de tête. Elle l'entendit insister pour le conduire auprès d'Henry et pour le payer. Puis elle tourna les talons sans faire gaffe à l'archéologue, s'il la suivait avec le gradé ou non. Elle rattrapa bien vite le convoi de Marines et de prisonniers. Les villageois les regardaient passé, dubitatifs.

La blonde entra sans frapper dans le bureau d'Henry.


_ Il y en avait quinze. En plus du Capitaine. Cinq sont morts. Le Capitaine est parti. Maya va le rechercher.

Il hocha la tête, un peu surpris. Elle tourna les talons rapidement. Dehors, des pleurs retentissaient. Ils pleuraient les deux otages morts. Ils maudissaient Maya. Lorsqu'elle passa devant eux, elle les ignora superbement. Elle voulait retrouver le capitaine. Mais elle luttait pour ne pas s'endormir. Elle avait les yeux qui se fermaient tout seul. Elle bouscula des gens, sans y prendre garde, et fila au port. Le navire qui l'avait conduite là l'attendait. L'après-midi touchait à sa fin. Elle allait se poser dans sa cabine, dormir, et partir à la chasse au pirate le lendemain.

A peine eut-elle franchi la porte de la cabine qu'elle s'écroula sur son lit. Avant même de toucher le matelas, la gouvernementale borgne dormait déjà. Et elle dormirait ainsi pour quelques jours, ne pouvant donc pas partir à la recherche du Capitaine.
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