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Tortuga Arc I : Avis d'expulsion version Sea Wolf.

Rappel du premier message :




Grand Line, 4ème voie.
A quelques miles nautiques de Tortuga, neuvième et ultime île de la 4ème voie.
La fin d'une traque.



Traversant les vagues tel la lame d'un scalpel tranche une carotide, la proue du Fenrir fend l'océan sans s’éloigner de son but, filant à vive allure avant même que l'éclat de l'écume n'ai eu le temps de l'accrocher. La mer gronde sur son passage, les vagues s'élèvent comme pour l’empêcher d'atteindre son but, mais malgré cela la fier navire de la marine ne ralentit même pas, comme insensible à la colère des éléments et à leurs funestes mises en gardes. A son bord, les hommes s'activent en cadence et avec une rigueur toute professionnelle, ramenant à eux le cerf volant géant qui leur a permis de voguer à une vitesse de croisière que les plus vifs esquifs de contrebandier envieraient. Deux jours de moins... deux jours de gagnés à la force des bras et grâce à l'expertise de ses marins et de leur capitaine qui connait la mer comme si elle l'avait enfanté elle-même. Deux jours qui permettront de lancer la manœuvre la plus audacieuse entreprise par la marine de la 4ème voie depuis bien longtemps. Tortuga est sa cible. Et les Sea Wolves sont ceux qui y écriront leurs nom sur le grand livre de l'histoire.


Dans la cabine du commandant, l'ensemble des officiers sont là, entourant comme à l'accoutumé une table couverte de cartes et de rapports d'information divers. L'alcool a été servit avec parcimonie, les cigares ont changé de mains, chacun se prépare physiquement et mentalement tandis que leur capitaine clarifie une ultime fois le plan établi. Et quand tout semble près et que la vigie signale leur destination proche, l'homme-poisson pose son regard sur chacun de ses subordonnés. Il est fier. D'être là. Fier d'avoir tant fait et d'être sur le point d'en faire encore d'avantage. Fier de l'avoir fait avec la meute qu'il contemple. Puis, d'une voix grave ou perce déjà les prémices d'une excitation bridée depuis trop longtemps :

- Tout l'monde est prêt les enfants ?

Signe de tête commun.


- Bien. Alors on y va.




Le Fenrir fend une nouvelle vague gigantesque en deux, faisant fit du ciel qui gronde et de la mer qui enfle. Il n'est pas dit qu'une tempête n'éclate pas dans les prochaines heures. Mais de cela la meute n'en a cure. Tortuga est là, et l'odeur de l'aventure et de la gloire est trop forte.




(...)


Du haut du promontoire de son phare flottant, Jacko l'persifleur tente tant bien que mal de se mettre à l'abri du vent glacial et chargé d'embrun qui le fouette depuis trop longtemps. Mal protégé dans sa cahutte exposée aux éléments, il ne peut que maudire son capitaine pour l'avoir mis de corvée de phare en cette soirée maussade. La mer est déchainée... la pluie ne devrait pas tarder à tomber, et en aucun cas il ne devrait avoir à être là : Son poste semble inutile en ce jours. Guetter la mer ! Surveiller l'arrivée des Sea Wolves du redoutable Contre-Amiral Arashibourei. Pffff... Ils ne devraient pas arriver avant au moins une grosse semaine, les informateurs de la flibuste étant formels : les Sea Wolves arriveront épaulés de toute l'armada de la contre Amirale Ziva, dès que celle-ci aura fini de prendre possession de ses nouveaux locaux à la Gueule. D'ici là il sera bien trop tard, l'ensemble des pirates présents s'étant alors dirigés vers le nouveau monde à la suite de leur chef à tous : le redoutable capitaine Drake. Celui-ci ne devant d'ailleurs pas tardé à arriver pour leur ultime voyage.

-Brrrr...

Et ce maudit brouillard qui arrive en plus de ça. Voilà qui ne va pas aider à rester au sec*... Mais... attendez... Écarquillant grand ses yeux fatigués par l'ennui, Jacko scrute avec plus d'attention un épais nuage de brume qui s'est arraché de la mer, et qui depuis quelques temps se rapproche décidément bien vite de sa position. Sur grand Line on doit éviter de s'étonner à chaque nouveauté, mais ce nuage a vraiment quelque chose de bien trop tangible. De trop concret. Et le fait qu'il se détache à chaque minute de la brume dont il s'est extirpé raffermit le doute qui s'instaure dans l'esprit du pirate. Le doute se transforme peu à peu en suspicion, puis en peur. Et puis il est trop tard... la brume happe le minuscule phare de bois, avant qu'un "Craaaack" lugubre retentisse...
De Jacko et de son phare, nulle trace si ce n'est quelques débris flottant épars, vite éparpillés par les courants puissants de Grand Line. Une oreille attentive pourra tout juste entendre dans la brume les voix de quelques mystérieux esprits vengeurs, fantômes marins à l'aura funeste :


-
Euh... on vient pas de percuter un truc là ?
- Piou.
-Roooh bordel les gars, faites gaffe quoi merde... N'allez pas m'rayer ma coque en roi des mers sur des cochonneries à la dérive hein.



(...)


Du haut de l'énorme Gaillard arrière de Galion qui lui sert de manoir, son chef bien à l'abri du mauvais temps ne remarquera même pas la disparition de ce minuscule avant-poste pirate, happé par la brume pour ne jamais en ressortir. Il fait bien trop sombre, les creux des vagues trop profonds, et le brouillard bien trop épais pour éveiller une vigilance endormie par un flot constant et parfaitement mis au point de désinformation. Car jamais au grand jamais Ziva n'aurait accepté de marcher sur Tortuga, ce qui de toutes façons n'a jamais été dans les ambitions de l'homme-poisson arriviste. Tortuga sera pour les Sea Wolves seuls. Et ils arrivent.


Car bien que confiants par les bonnes nouvelles du retard prévu du terrible équipage de marines d'élite, tous pirates qu'ils sont les plus perspicaces des veilleurs ne peuvent qu'être intrigués par l'arrivée imminente d'un bras de fumée, qui contre toute attente bifurque directement vers l'entrée du port donnant sur les principaux quais de l'île ; là d'où partent toutes les grandes artères de la ville d'épave, là où sont rassemblées ses plus nombreuses troupes et marchandises. Mais le fait est connu, lorsqu'on a plusieurs chefs et qu'on ne communique pas assez, il est difficile de prendre des décisions adéquat sans un sacré temps de latence. Et si les pirates communiquaient entre eux, même sous la bannière d'un seul chef, ça se saurait.  Un pirate est individualiste par nature... Alors lorsque le bloc épais de fumée sombre pénètre dans l'enclave de Tortuga, tous les yeux de la piraterie locale se sont un à un portés sur lui, sans pour autant qu'un petit malin ne juge nécessaire d'en faire la remarque. Le voisin s'en donnera la peine, logique. Ou pas.






Puis, d'un seul coup, une ombre effilée semble surgir de la brume, s'en extrayant en la déchirant telle la lame acérée d'un poignard. Une proue, agressive et pleine de crocs. Celle d'un loup. Puis... la silhouette fine d'un navire de course au centre duquel trône un SmokeDial géant en fin de vie, éructant ses derniers volutes. A son bords, une vingtaine de silhouettes pleines de confiance, s'exhibant sur le bastingage avec une hardiesse toute caractéristique. Et en haut de son mat... Stupeur générale : Une mouette bleue, célèbre fanion de la marine ! Et juste au dessus, celui tant redouté des Sea Wolves !


Tandis que le navire poursuit tranquillement sa course vers une embarcadère de libre, tous les regards exorbités ne peuvent se détacher de cette vision surréaliste d'un équipage dont transpire à chaque geste confiance en soi et la provocation. Nul n'ose émettre un son, et tous regardent sans savoir comment réagir. Ils sont là... Les loups sont là. Les Sea Wolves sont là !

Et tout à l'avant, un profil plus massif que les autres, fermement campé debout sur l’immense tête de loup qui sert de proue au Fenrir et se tenant fermement d'une main au cordage tandis que l'autre repose sur sa hanche dans une attitude pleine de défi : Le contre amiral Toji Arashibourei. Son regard porté droit devant lui provoque des sueurs froides dans le dos des moins braves, tandis que le sourire carnassier peint sur son visage paralyse de frayeur les plus faibles... et derrière lui sa meute gronde comme une seule bête. Leur réputation les a précédé depuis bien longtemps, sapant les forces des frères de la côte ; qui plus est pris sous le coup de la surprise. Si seulement Drake était déjà là...




Près de cinq cents glottes avalent leur salive à l'unisson, tandis que le navire de la marine poursuit sa courte route vers le cœur de la cité pirate.



  • https://www.onepiece-requiem.net/t154-fiche-de-toji
  • https://www.onepiece-requiem.net/t115-marine-toji-arashibourei
Courir c'est long, c'est fatiguant. Surtout après avoir tant utilisé le Soru... Le Voyeur avance, mettant un pied devant l'autre, il manque de tomber à plusieurs reprises, il se rend à peine compte du bateau sur lequel Toji se trouve et qui passe au-dessus de sa tête, il n'a qu'une idée en tête et c'est de rejoindre les autres, se mettre à l'"abri". Puis un bruit se fait entendre, un son qui ressemble au patron qui charge son ennemi. Le travail se fait peu à peu, c'est bien. Cette première partie se fait facilement, c'est parfait. Surtout que là, c'n'est qu'la première vague. C'est l'attaque, c'est le plus marrant, le plus facile. Après le calme la tempête, à c'qu'on dit. Et quand Drake va arriver, on va moins rigoler.

Enfin bon, c'est pas le calme non plus, mais les quelques pirates sur le chemin du marine ne lui font pas beaucoup de mal. Le plus chiant dans tout ça, c'est la pluie qui commence à tomber. Enfin, ça a ses avantages et désavantages. C'bien, car la pluie ça crée une atmosphère de "recul", les pirates ont plus de mal à se lancer pour attaquer le marine. Mais c'pas bien, car ça réduit la visibilité, puis c'est chiant la pluie, on est trempé avec ce truc.

Soit. La course continue, et alors que Ryuuku arrive enfin sur l'endroit de débarquement, il glisse soudainement. Le sol mouillé à cause du mauvais temps, on se croirait dans les contrées bien connues de Gelbique où il pleut tout le temps. Il se ramasse sur le dos, ce qui lui fait assez mal. Quelques pirates voyant là une bonne occasion, s'approchent mais déjà le marine est debout. Sauf juste un homme qui se trouve devant lui. Avec un flingue pointé sur Gakuen. Ce dernier lève les yeux.

- Tu ferais mieux de regarder au-dessus de toi.
- Tu crois m'avoir avec ta petite ruse stupide? Ahaha
- Je t'aurais prévenu.

Et un mat tomba sur le pirate. Pas le temps de regarder d'où ça vient, apparemment d'en haut, Gakuen doit s'écarter dans un bond en arrière. Le mat écrase le pirate tandis que Ryuuku se trouve sur le cul, lâchant une petite expiration, un petit "pfuu" (celui qu'on fait quand on vient d'éviter de se prendre un mat sur la gueule). Classique. Le marine se relève, mais d'un coup d'un seul il sent une ombre qui se trouve derrière lui. Il a le temps de la voir venir, mais pas de l'esquiver. Il place juste sa main au niveau de son cou pour bloquer un possible étranglement. Mais non, c'est un couteau qui apparait, et des mains glacées qui tiennent Ryu bien en place, l'empêchant de se mouvoir presque totalement.

-Et le cas de ces marines risque d'être réglé plus vite que prévu, n'est-ce pas Lieutenant ? Fit-elle, dédaigneuse et rajoutant un peu de pression sur la gorge de Ryuuku qui, pauvre de lui, n'a rien pu faire ni rien anticiper.

Bordel, ce couteau est bien placé. pense le Voyeur. Il a affaire ici à une très bonne combattante, qu'il ne faut pas prendre à la légère. Il le sait, Brain Master va devoir utiliser de ses ressources... Il essaye de parler, déconcentrer la femme.

-Hoey, ça fait grff

La prise s'est resserrée, coupant comme il faut la respiration de Ryuuku pour qu'il ne parle plus.

-Tu ne m'auras pas comme ça petit, ne joue pas au plus malin, laisse-toi faire.

Ne plus pouvoir parler, c'est mauvais pour le Voyeur. C'est grâce aux mots qu'il s'en sort souvent. Mais là, va falloir faire autrement. Déjà, Tekkai. Tomoe sent que le corps du marine se durcit, et pour bien lui montrer qu'il ne doit rien tenter, elle ressert encore le couteau sur la gorge du Voyeur, un filet de sang commençant à couler. Bon, va falloir y aller par une autre tactique alors. Ça, il ne s'y attendra pas. Et de sa main qu'il avait réussi à ne pas se faire prendre par la prise de la naga, il met sa main en-dessous du coude de la naga et d'un coup sec pousse dessus, faisant relâcher la prise de la sirène. Mais ce n'est que pour quelques instants, car avec une énorme rapidité Tomoe revient et met à terre le marine, sur le ventre, les bras de ce dernier dans le dos, écrasé par le talon de la naga.

Il est bloqué, mais heureusement dans cette position, il peut exécuter un Tekkai digne de ce nom. Il est bien allongé, ses muscles bien tendus, une position parfaite. Tekkai Mais la sirène en a marre, elle n'est pas des plus fortes, mais un coup de dague bien placé sur le derrière de la gorge du voyeur devrait le terminer, elle le sait et va en profiter.

- Au revoir pitoyable humain... et dans un mouvement, elle abat son arme, mais juste avant de terminer son mouvement, elle lève les yeux au-dessus d'elle, pour voir qu'un bateau est en train de lui tomber dessus.

Et boum. C'est un bateau qui s'écrase sur le deux combattants, un énorme bateau qui vient du ciel. Et dans cet amas de poussières et de débris, c'est difficile de voir ce qu'il reste des deux adversaires... Sont-ils encore vivants? A voir. En tout cas, aucun des deux n'a eu le temps de s'échapper de cette catastrophe, car un bateau qui tombe du ciel, ça va vite.

  • https://www.onepiece-requiem.net/t146-ryuuku-no-fiche
  • https://www.onepiece-requiem.net/t99-rp-donwload-100-100-ryuuku-gakuen
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Rester imperturbable quel que soient les circonstances. Voila la vraie classe de l'agent de terrain, un flegme parfait et un authentique regard vide et dénué d'expressions qui le rendent parfaitement indéchiffrable pour l'ennemi et lui donnent l'air terriblement impressionnant et maitre de lui... Et parfois, parfois, un authentique j'men foutisme un poil blasé du type que plus rien n'étonne et qui sais combien il est parfois judicieux de laisser pourrir une situation jusqu'a ce qu'elle finisse par se résoudre toute seule...

-Toji ?

Et puis arrivent Naga et Ryuuku, l'une tenant l'autre comme un joueur abattant son joker. Menaces, cris, gémissement, victoire à portée de main.. A coté de Red numéro quatre se sent horriblement grillé et se voit déjà dans le rôle du fusible qui saute et qu'on balance à la mer rejoindre son plan de trahison foireux. Dans sa tête il cherche une excuse pour sauver sa peau et tourne vers Red un regard plein d'angoisse.. Surement que le lieutenant aura une solution...

Mais Red ne négocie pas avec les preneurs d'otages... Et en plus, il est actuellement occupé en ligne...

-Toji ? Tooojiii ?

Ryuuku se débat et le sans coule. trop pressé Ryuuku. Un type qui veut négocier faut le le laisser mariner un peu dans son jus... Bon, Red n'est pas l'otage alors évidemment, c'est plus facile. Et puis peut être que Ryuuku a comme le lieutenant entendu ce bruit maintenant familier qui accompagne les trucs qui pleuvent dans le coin...

Et alors que Ryuuku tombe au sol, que la Naga plonge dessus pour le planter et que Numéro 4 tend la main vers Red pour le supplier de faire quelque chose. Un bateau modèle standard, merde, celui du corbeau, vient s'écraser a quelques mètres devant le petit groupe. Pile sur l'otage et sa proie...
Le bateau traverse les couches successives qui forment le sol artificiel de Tortuga, projetant une fois de plus poussières et bouts de trucs plus ou moins dangereux. Lin, Red et le pingouin, protégés par les ténèbres ou par leurs techniques ninjas s'en sortent indemnes. Numéro quatre lui se paye une belle buche dans la tête et une empreinte rouge qui accentue encore son air désespéré.

-Oh mon dieu ! Vous pensez qu'ils sont morts ?
-Elle non... Regarde, le bateau a atteint l'eau. Et je n'ai jamais entendu parler de sirène qui soient mortes en tombant à la mer..
-Et votre collègue, vous allez pas le chercher ?
-Bah, il a le Tekkai et il nage mieux que moi. Il va s'en tirer.
-Et pour le reste ?
-Ben.. Vous êtes grillés. Maintenant plus moyen de faire marche arrière mon gars. C'est marche avec la marine ou crève... Ou sont vos hommes ?
-Un peu partout, rassemblés pour défendre nos installations.
-Y'a un moyen de les reconnaitre ? Une cocarde ? Un bonnet Rouge ?
-Oui, le symbole des usuriers. Ils cousent des berrys sur leurs habits...
-Parfait... (Reprenant le den den Red abandonne l'espoir de joindre Toji pour passer au numéros des sous offs) Ici Red. On a des alliés imprévus. Faites attention, on ne tire pas sur les types qui portent des Berrys cousus sur leur fringues... Je répète, les types avec des berrys cousus sur leurs fringue sont avec nous...

Puis raccrochant il passe le den den au numéro 4...

-A toi gros. Lance l'assaut. Que vos hommes attaquent les groupes organisés par derrière et les repoussent vers le port... On va jouer à la nasse. Avec le bordel ambiant et miss queue de poisson partie, va pas leur falloir longtemps pour s’apercevoir qu'il y a de meilleurs endroit que le Fenrir pour mourir...

Et pendant que numéro quatre transmet les ordres et qu'une nouvelle armée de pirate se lance dans la bataille au cul de la vague précédente. Red de son coté revient à son boulot du moment...

-Lin ? Lin est ce que tu m'entends ? Il faudrait vraiment que j'aille aider Rachel... Lin ?


Dernière édition par Red le Dim 27 Oct 2013 - 11:18, édité 1 fois
    Oh son air supérieur avait disparu, oui. Et avec quelle fierté elle s'était faite une joie d'effacer le sourire assuré de son visage de corbeau. Elle s'était relevée, nimbée de ces filaments qui l'enlaçaient, et dans son dos avait grandie la silhouette noire de la Dame. Captivante. Effrayante. Mister Crow recula d'un pas en observant, muet de stupeur, la masse sombre enfler dans l'ombre de Rachel. Et cette dernière s’enorgueillit de cette terreur qu'elle faisait soudain naître en lui. Maître des Corbeaux, il apprendrait à craindre la Faucheuse.

    Elle savait, maintenant. Elle avait conscience de cette Dame qui l'accompagnait, qui toujours restait auprès d'elle et qui se montrait lorsqu'elle avait une chance de se repaître d'une âme comme celle de Potemkin ou Mister Crow. D'après une discussion qu'elle avait eue avec Red et Toji suite aux Allods. Oui elle en était fière, oui elle était joyeuse de voire passer devant le visage de Crow le spectre de la fuite.

    -Mister's Axe ! S'époumona-t-il soudain en envoyant plusieurs ondes tranchantes qui avaient su avoir raison d'une attaque marine de l'amiral Arashibourei.

    Rachel les détourna d'un geste ample et frénétique puis se jeta vers lui pour éviter les deux dernières avant de riposter avec le même genre d'ondes.

    -Le Corbeau fantomatique !

    Le bateau vola en éclats une nouvelle fois, envoyant nourrir le trou noir faiblissant de dizaines de débris supplémentaires. Une poignée de corbeaux s'envola encore, quittant la coque qu'ils soutenaient jusqu'alors, comme des rats le navire. Mister Crow s'envola avec peine pour échapper aux lames mordantes avant de s'apercevoir que même sa retraite était coupée.

    -Le couple de Corneilles !

    Les lames courbes l'avaient pris à revers. De justesse, il s'en débarrassa d'un coup de canne bien placé. Son visage déformé par une peur qu'il n'avait jamais connu, il observa une Rachel fondre sur lui avec bien trop de vitesse à son goût. D'un battement d'ailes, il s'écarta de son chemin avec difficulté, et tandis qu'elle s'encastrait dans les planches d'un navire dorénavant en ruines, une pluie de plumes acérées fondirent sur elle.

    -Mister's Rain !

    Mais entre les planches de bois éparses et la grande lame de sa faux, seules quelques plumes avaient réussies à se ficher dans sa peau déjà tiraillée. Elle ne les sentit même pas. Pourtant, elle resta un temps infiniment long dans son trou. Tant que Crow crut avoir touché au but. S'il avait été du genre à rire, il en aurait profité, et alors le beaupré s'effondrant sur lui aurait pris un plaisir à le faire taire. À la place, les voiles détournèrent juste assez son attention pour que jaillisse Rachel.

    -Les ailes du Corbeau !

    -Mister's Wings !

    Dans un craquement sonore impressionnant, le mât brisa le pont du navire comme un arbre s'effondrerait dans une forêt vierge. Dans ce nouveau fond toujours changeant, Crow s'envola de plus belle en repoussant la faucheuse d'un courant d'air créé par ses ailes majestueusement noires, évitant par la même les deux faux qui le prenaient pour cible.
    Et pourtant, il ne put s'échapper comme il voulait. Une force le retenait. Une force l'empêchait de fuir. Son regard paniqué se porta vers le Lieutenant qui retombait vers le navire plus si volant. Il y vit une main noire, décharnée, presque squelettique, le retenir de sa poigne aussi froide que les plus profondes eaux des mers. Et au bout de ce bras ténébreux, fait de filaments, une silhouette dardait sur lui un flamboyant regard sépulcral. D'un vert profond, pénétrant.

    De son côté, le lieutenant Blacrow, à bout de souffle et les membres gourds, prit le temps d'une dernière respiration avant de tirer avec force sur la chaîne qui la reliait réellement au zoan, se précipitant vers lui, qui fuyait son destin. Alors qu'il ne le pouvait. On n'échappe pas à la faucheuse.

    -Le Corbeau des potences !

    La gerbe de sang lui arracha un croassement et le marqua d'une gigantesque zébrure sur son corps fait de plumes noires et dorénavant poisseuses. Son aile gauche en fut vraisemblablement inutilisable. Peut-être deux-trois tendons sectionnés, qui savait ?
    Il toussa du sang, réalisa que sa douleur n'était pas factice et remarqua que Rachel, maintenant au-dessus de lui, commençait à tourner sur elle-même. Dangereusement.

    -Finalement, une fois ta horde de corbeaux écartés, tu es plutôt faible.

    -Attend attend... je veux bien te le signer ton papier ! ...Attend attend.

    -La Sentence du Corbeau !

    Une vague tranchante avec la forme de centaines de corvidés agglutinés le fit taire. Et accessoirement trancha en deux le navire du maître Corbeau.

    Il se jura, avant de perdre connaissance, que l'on ne l'y prendrait plus.

    Puis il toucha terre.
    Son navire, puis lui, dans un déferlement d'enfer qui traversa les couches de navires entassées ici depuis que le géant y avait élu domicile. Rachel, elle, avait perdu son amie et c'est seule qu'elle suivit la course de Mister Crow avant de s'écraser à son tour dans le cratère de bois, de planches et de clous. Putain de clou ! Mais à la différence du feu volatile, c'est sur ses pieds et avec bien plus de classe qu'elle atterrit sur le plancher des vaches.
    Se redressant lentement en retirant le clou de son pied, elle extirpa Crow de son lit éphémère et le traîna hors de la zone de carnage, sans savoir qu'elle venait d'enterrer Ryuuku et Tomoé sous une tonne bien tassée de gréements et de batteries. A bâbord, elle discerna une voix qu'elle reconnaissait facilement. Celle du médecin Red en pleine conversation avec une autre qu'elle ne connaissait pas.

    Elle surgit soudain d'un amoncellement chaotique de vitres et de tables, faux sur l'épaule et poids mort à forme animale traînant dans sa main gauche, en tandis que le soleil noir se mourait, elle avisa Red et lui sourit.

    -Il faudra que tu me refasse ce coup avec les ténèbres... Et je dirais pas non à un peu de biafine.

    Puis elle détailla l'homme à ses côtés, inconnu, qui ne se fait pas prier pour donner des ordres hésitants. Retourner sa veste fait toujours cet effet là.
    Et enfin, elle avisa Lin, étendue. En sang et avec un trou béant dans le bide. Soudain tendue d'appréhension, elle franchit la distance qui la séparait du petit groupe en quelques enjambées, le crâne de Crow cognant le sol à un rythme régulier.

    -Bon sang il lui est arrivé quoi ? Elle va s'en sortir ? Relevant le regard vers Red qui était plus calme que ne l'aurait laissé imaginer la blessure de Lin, elle prit le temps de calmer sa voix. Où en sont les autres? Tout se passe bien? On mène la partie?

    Puis tout en écoutant la réponse, elle se détourna pour sortir son fameux papier de succession et posa une plume ensanglantée de Crow au bas du document, comme paraphe. Les corbeaux en savaient peut-être pas lire, mais au moins, ils lui appartenaient légalement. Ou presque.


    Dernière édition par Blacrow L. Rachel le Sam 26 Jan 2013 - 2:48, édité 1 fois
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    Lin était dans le noir le plus totale, seule, accroupie et les mains sur la tête comme lorsqu'on veut que tout s'arrête. Si dans la réalité Red était en train de s'occuper de la commandante, dans son esprit c'était tout autre chose... La rouquine était emplie de remords, de culpabilité comme si ce qui venait de se passer était de sa faute, comme si elle était responsable des choix de son frère et alors que ses plaies étaient traitée à l'extérieur, à l'intérieur elle souffrait.

    *Qu'est-ce que je dois faire ?...*


    Après la douleur la confusion, Lin était tiraillée entre son devoir et sa vie personnelle, elle ne pouvait pas laisser son frère vivre impunément après ce qu'il venait de se passer et même si c'était inévitable elle n'arrivait pas à l'accepter. Face à elle toujours enfermée dans son esprit, un tigre, surement une représentation primaire de cette Lin maudite depuis qu'elle a mangée le Neko neko no mi version Tigre.

    *Qu'est-ce que tu me veux ?*

    Mais elle ne répondait pas, silencieuse et posée à terre tel un pacha, la tigresse toisait Lin du regard de ses yeux dorés et perçants.


    *Laisse-moi tranquille !*

    Elle restait là, silencieuse face à une Lin totalement déphasée avec elle-même. Les deux faces de cet esprit confus se regardèrent, droits dans les yeux, la rouquine savait qu'elle ne pouvait pas rester inerte à ne rien faire alors que dehors tout le monde se battait. Elle savait, non, elle croyait profondément que sa vision de la justice n'était pas erronée et qu'elle devait passer au-dessus de ce qu'il venait de lui arriver pour un jour prendre sa revanche sur son frère. Aussi si une telle blessure psychologique ne pouvait pas immédiatement se refermer elle aurait au moins la volonté nécessaire pour faire avec elle accompagnait les Sea Wolves depuis Reverse Mountain, Toji, Ryuuku, Rachel, Red, l'pingouin, l'équipage, elle ne pouvait pas les laisser tomber... non pas maintenant alors que tout allait se jouer. La marine se releva et s'avança vers la tigresse.

    *La prochaine fois, je serais celle qui restera debout à la fin.*

    Elle passa sa main sur le front de l'animal qui se leva et...

    -Lin ? Lin est ce que tu m'entends ? Il faudrait vraiment que j'aille aider Rachel... Lin ?

    -Bon sang il lui est arrivé quoi ? Elle va s'en sortir ?

    Elle ouvrit les yeux à l'écoute des voix, prenant une grande respiration comme si elle venait de faire surface après une longue séance de plongée. En face d'elle, le ciel et la tête de Rachel qui semble attendre une réponse de Red.

    - M'en sortir ? Qu'est-ce que tu raconte...

    Déclama t'elle calmement, ignorant ce qu'il se passait autour d'elle, elle se redressa naturellement, faisant sauté certaines des aiguilles de Red encore sur son corps.

    *J'ai mal... mais au moins je suis en vie...*

    Sans attendre plus elle tenta de se relever totalement, elle posa un genou à terre et senti dans la poche de son pantalon un poids, il s'agissait du gant que son frère avait laissé. La commandante serrât les dents et finie par se relever totalement, constatant autant que faire se peut la situation autour d'elle. Il était facile de deviner que la bataille n'était pas terminée, aussi elle inspira un grand coup avant de se remettre à parler, saisissant le gant orné de plaque de fer de sa poche.

    - Tant que Tortuga et Drake ne seront pas tombés...

    La tigresse enfila le gant calmement et tout en relevant la tête.

    - Même si je dois finir recouverte de mon propre sang, je n'aurais de cesse de me battre !
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    Une main qui bouge, un soubresaut. Les articulations se délient, le marine se réveille avec une sensation très spéciale : sa tête trempée, se trouve à l'air libre, mais le reste de son corps se trouve dans l'eau. Que se passe-t-il... Il observe sans bouger et voit qu'en fait, sa tête se trouve sous une barque ou du bois en soit, qui le protège comme une cloche le ferait dans l'eau créant une bulle d'air, cette dernière ayant sûrement sauvé Gakuen d'une mort certaine. Délicatement, le Voyeur essaye de bouger ses jambes mais au contraire de ses bras, elles semblent se trouver sous une lourde masse car impossible de les soulever.

    Il est bloqué là, au fond de la mer. Sensation horrible : Il ne peut bouger et personne ne le sait. Il peut crier, mais ça ne servira à rien. La pression de la profondeur donne un peu des vertiges au commandant d'élite et avec ça, ses jambes sont assez douloureuses, elles ont du prendre beaucoup durant la chut (même si Ryuuku était en Tekkai, ça n'a pas suffit).

    Bon, il faut que je réfléchisse à comment sortir d'ici. La surface ne doit pas être trop loin, mais c'est le problème de mes jambes bloquées qui pose souci... Comment me sortir de là sans renverser ma bulle d'air de fortune... pense le marine.

    Quelques minutes s'écoulent, il n'arrive pas à sortir de là. Il a beau tout essayer, s'il se retourne le bois qui le protège de la noyade va sûrement bouger, et sur le ventre il n'arrive à rien. Par ailleurs, heureusement qu'il n'a plus son fruit...

    Soudain, il sent quelque chose lui frôler la main. La sirène? Ce serait étonnant qu'elle soit encore là, elle a du subir un grand choc à cause du navire, mais elle n'est sûrement pas morte elle est trop forte pour ça. Elle a du aller prévenir Drake...

    Encore quelque chose, ou quelqu'un qui passe à côté du Voyeur. Il frissonne, ses membres s'engourdissent encore plus à cause de toute cette eau, il ne saurait attraper ce qu'il y a dehors. Et ça continue, mais peu à peu Ryuuku sent le poids sur ses jambes diminuer. Quelqu'un est en train de le sortir de là. Toji ? Non, il ferait ça de façon plus.... expéditive. Lin et Red c'est impossible, et Rachel semblait assez occupée. Ah mais oui, il reste lui...

    - Piou ? (Le cuistot?)
    - Oh c'est toi, sors-moi et je te revaudrai ça, et cette récompense ce comptera en harengs
    - Piou (Je n'ai pas besoin de toi pour ça)
    - Juste, sors-moi de là
    - Piou (Mot magique?)
    - S'il-te-plaît
    - Piou (Je préfère ça)

    Et quelques minutes plus tard, c'est dans un saut magnifique que le pingouin sort de l'eau avec Ryuuku expulsé. Ce dernier s'écrase sur le sol, tandis que le manchot marche tranquillement et retourne auprès de l'équipage.
    Car oui, il les a ramené tous les deux là où se trouvent Red, Rachel et Lin.
    Et Gakuen est arrivé au bon moment, il arrive quand Lin dit d'une voix forte :

    - Tant que Tortuga et Drake ne seront pas tombés...
    Même si je dois finir recouverte de mon propre sang, je n'aurais de cesse de me battre !


    Ça c'est bien dit. Et même si le Voyeur se tient avec difficulté sur ses deux jambes, il prononce d'une voix bien forte aux trois autres :

    - C'est pareil pour moi ! En attendant, la sirène Tomoe s'est échappée, elle est sûrement partie prévenir Drake. Ce qui veut dire qu'on va avoir un Drake au courant de ce qui se passe, et qui va falloir faire en fonction.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t146-ryuuku-no-fiche
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    - Bon il vient c'drapeau oui ou merde ?

    Le ton est impatient. Pas méchant r'marquez, mais foutrement impatient. Mes yeux s'accrochent dans tous les sens sans pourtant vraiment regarder ce qui s'y trouve, l'esprit étant déjà quelques minutes et quelques miles plus loin. Jamais j'ai pu blairer poireauter... Un truc de faible ça, un truc de mec qui a pas les moyens d'plier le monde à son propre timing. Sauf que là j'suis en famille, alors j'fais contre mauvaise fortune bon cœur. Mais bon, s'agirait d'se bouger quand même hein !

    - L'voilà patron ! Qu'me lache dans un souffle un Xan pris entre quatre feux.

    Brave gars que c'Xan. Rien à r'dire depuis que j'l'ai tiré du tribunal militaire il a toujours été au top. Alors gérer mes p'tites lubies, un navire, l'étroitesse du port et les tirs ennemis, tout ça en même temps ; ben c'est un défi qu'est loin d'être insurmontable pour l'loustic. Sans ça j'lui aurais pas d'mander r'marquez. J'demande pas à mes hommes c'que je sais impossible. Question d'confiance, et de n'pas les envoyer à la mort inutil'ment. Alors du coup, quand j'leur demande de faire un truc, ils savent qu'ils vont en chier mais qu'ils peuvent le faire. Confiance là encore.

    - Merci mon gars
    - Euh patron ?
    - Hum ?
    - Vous avez votre poche qui vibre depuis tout à l'heure.
    - Ah merde le den den ! J'l'avais mis en vibreur pour pas être dérangé avec Greed ! Foutre-roux !

    Et sans plus perdre une seconde me voilà qui fouille frénétiquement mes poches dans un mer'merd'merd' ininterrompu. J'en sort un escargo qui tremble plus qu'un drogué parkinsonienne en manque d'acide.

    - Mushi-mush*.... Raaaah bordel ça a raccroché !


    Forcement, c'est toujours trop tard. F'chier ! Bon ben merde hein, ça devait pas être important. J'oublie donc direct l'affaire pour me remettre tout à mes ambitions, et à mon drapeau à tête de loup que j'ai enfin entre les palmures. Un dernier coup d’œil pour m'assurer qu'mes hommes vont s'en sortir au milieux des flammes et des balles qui sifflent, puis je me dirige vers le bastingage sans plus attendre.
    Au dernier moment, alors que j'suis les deux pieds sur l'garde fou en train de m'arquer pour un saut vers les airs et les quais aux loin, Xan m'appelle précipitamment, un den den à la main. Hum ? Koikiya encore ?... Rapide topo entrecoupé d'explosions et de ricochets de flèches... Ouais bon ok j'vois l'histoire. Red a bien fait, c'est impec' et il s'ra toujours temps d'revoir le contrat à la hausse plus tard. Une emmerde à la fois comme on dit.

    - Parfait Xan. Dis lui juste de dézinguer en direct un des membres des usuriers. D'ma part. J'voudrais pas qu'ils s'en sortent indemnes sur l'moment et qu'ils pensent avoir eu d'la chance ou l'talent pour passer entre les gouttes de l'orage. J'veux qu'ils sentent que leur survie tient juste à notre bon vouloir. Ils sont neuf si j'me souviens bien, alors un d'moins devrait pas poser soucis, même maint'nant. Exécution comme on dit, huhuhu !


    Et sur ces belles paroles me voilà qui traverse l'encablure du port en une série rapide de Geppou, me faisant atterrir sur un quai couvert de cadavres et vide de vie. Mon regard se porte aussitôt sur l’immense grue qui surplombe cette partie des chantiers navals, point culminant de la zone des combats.



    (...)


    Quelques minutes plus tard, une voix puissante éclate dans le ciel. Surplombant les détonations et le fracas des armes, elle se répand dans chaque chaumière de Tortuga, dans chaque ruelle, et surtout dans chaque oreilles des combattants. Tout ceux qui ne sont pas directement en train de se battre ou de mourir lèvent alors les yeux vers le ciel grondant à la recherche de sa source, intrigués et inquiets. Le vent puissant qui enfle minute après minute portent alors les paroles mieux encore que le plus sûr des messagers ou des escargo-mégaphones. Chaque mot est ainsi perceptible avec soin, détachés les uns des autres et dit avec le poids d'une plaque de marbre. Dans le ciel , se découpant des nuages sombres où déjà percent les premiers éclairs : une silhouette. Imposante malgré la distance, irradiante de confiance : Toji Arashibourei. Dans sa main un drapeau qu'il tend fièrement dans le ciel : celui des Sea Wolves, de l'ennemi.

    Et sa voix résonne ainsi dans l'air :




    Écoutez moi bien bande de moules : Greed est mort !


    J'ai moi même ôté le cœur de la poitrine sanguinolente de ce sale fils de chienne !
    Et vous savez tous autant qu'moi à quel point ça a été facile de l'faire !

    Jusqu’ici moi et mes hommes nous sommes contentés d'démonter un à un ceux qu'vous appeliez pathétiqu'ment vos chefs, mais aucun d'entre eux n'a tenu ! Alors si vous n'voulez pas qu'on s'attardent plus sur chacune de vos misérables vies, déposez les armes et implorez la pitié des Sea Wolves !


    Et comme pris par son propre discours, la voix de l'homme-poisson enfle mot après mot comme si la rage qui l'habitait débordait à chaque fois un peu plus. C'est presque comme si la voix de la bête était audible derrière lui. Il en éructe presque lorsqu'il reprend son discours vers la cité en contrebas, comme si cela lui coutait de se montrer d'une quelconque magnanimité :


    Car sachez-le bande de pourceaux sans honneur !

    Vos vies ne vous appartiennent plus ! Elles sont désormais MA propriété !
    Ma putain d'foutue propriété dont je vais pouvoir jouir comme bon me semble par la seule loi du plus fort !
    Drake n'est pas là pour vous défendre ce droit, alors ne comptez pas sur lui pour vous sauver !

    Les misérables têtards que vous êtes ne pouvez rien, alors implorez ma putain d'pitié avant que n'nous prenne l'envie de raser toute cette putain d'île et vos putains d'têtes avec !

    VOUS êtes à MOI ! Toute cette île est aux SEA WOLVES !



    Et tout en crachant ces derniers mots avec une puissante et une brutalité sans pareil, le marine accroche l'étendard de son équipage au plus haut point de la grue, fier bannière symbolisant sa main mise sur ce qui était jusqu'ici le QG de la piraterie locale. Et comme prévue, plusieurs éclairs se décident alors à s'abattre sur les multiples "Signatures électriques" laissées par l'homme poisson sur divers piqués de la grue, encadrant et illuminant ainsi le tableau de la victoire des Sea Wolves !
    Fond de tempête naissante, foudres s'abattant dans une pluie d'étincelles, contre-jour surplombant, drapeau flottant au vent... Dommage qu'il n'y ait pas de reporter du "Panda Enchainé" pour immortaliser l'instant.


    Rendez-vous pirates ! Et implorez pour vos vies !


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    En bon nakama soucieux des effets de style de son capitaine, c'est à ce moment la que Red efface du ciel le soleil noir... Laissant retomber sur l'ile de Tortuga un véritable déluge d'objets divers tous plus ou moins dangereux. C'est un peu comme si tout ces trucs n'étaient maintenu en l'air que par la volonté de Toji et n'attendaient que son ordre pour se prosterner à ses pieds...

    D'ailleurs a propos d'ordres, c'est aussi a ce moment la que les pirates menant l'assaut prennent conscience que ça fait un moment qu'ils n'en ont pas reçu. Et comme tout bon général le sait, un assaut héroïque c'est comme une course à vélo. C'est quand on s’arrête qu'on tombe... Et pendant qu'on écoute le discours et qu'on se met à couvert pour éviter les projectiles, on en profite aussi pour s'échanger les infos... Greed ? Mort... Le géant ? Mort ? Tomoe ? Disparue ? Les autres ? Liquidés... Et en sbires bien entrainés, les hommes de Tortuga savent bien que sans leurs meneurs, toute cette histoire d'assaut commence a sentir un peu le pâté...

    Alors quand, en point d'orgue de cette situation de plus en plus pourrie, les traitres de la guilde des usuriers surgissent derriére les courageux pirates pour les flinguer dans le dos, la réponse ne se fait pas attendre. Sans chef pour gueuler que la racaille meurt mais ne se rend pas, les pirates choississent l'option de la survie et s'empressent pour la plupart de lâcher leurs armes. Évidemment, quelques irréductibles choississent comme partout de continuer envers et contre tout la lutte contre l'envahisseur, ceux la partent mourir sous les balles des sea wolfs, des usuriers, ou plus malins foutent le camp discrètement pour attendre le retour de Drake et continuer à se battre plus tard...

    Affaire rondement menée. Toji 1. Tortuga 0.


    [...]

    -Numéro 4 ? J'ai besoin de savoir comment joindre ton chef...

    Plutôt complaisant depuis qu'il a vu Rachel massacrer le corbeau et Lin et Ryuuku revenir d'entre les morts comme des monstres ressuscités. Numéro 4 ne fait pas d'histoire. Il est clair maintenant qu'il a choisi le bon camp dans cette salle affaire, et qu'en plus comme il a pris des risques inouïs en assurant le contact, nul doute qu'il sera bien récompensé par ses pairs usuriers... Dommage que Toji aime briser les carriéres dans l'oeuf.

    -Mais euh... De toute façon, je vais vous mener à lui...
    -Non...
    -Non ? Pourquoi ?
    -Parce que t'es mort. Tomoe t'a buté.
    -Mais mais... Non... Je suis pas mort...
    -Toji a dit que t'étais mort. Et tu sais. Si tu respires comme si t'étais vivant, si tu bouges et que tu parles comme si t'étais vivant, mais que Toji dit que t'es mort ben... Y'a pas à dire. C'est que t'es mort...
    -Mais alors... Je fais quoi ?

    Red hausse les épaules comme si c'était évident. Puis finissant de ranger ses affaires il se relève et sort un couteau de sa poche. Couteau qu'il envoie d'un geste expert se planter juste entre les deux pieds de numéro 4.

    -Moi à ta place, je me trancherais la gorge...

    Le pauvre numéro 4 en est tout décomposé. Pendant un instant il semble à deux doigts de se liquéfier... Puis se reprend un peu. Après tout, c'est un négociateur né, la parole l'a amené la, la parole peut l'en sortir...

    -Et... Et si je partais en courant et que je ne revenais jamais ?

    Red soupire et secoue négativement la tête.

    -Désolé mec, c'est le boulot...


    Rakkan Shigan !


    Le lieutenant bouge et frappe si vite que numéro 4 ne le voit que quand il s’arrête, sa main a deux doigts de sa poitrine, les doigts écartés comme s'il se préparait à lui arracher le cœur...

    -Allez dégage...
    -Oh ! Oh merci... Merci.. Snif...

    Numéro 4 ne perd pas de temps en remerciements inutile et il tourne les talons pour foutre le camp à toutes jambes vers l’embarcadère le plus proche... Déjà dans sa tête il échafaude le trajet, les gens qui vont pouvoir l'aider, le plan de reconversion qu'il va devoir mettre en place. Mais il n'a pas le temps de faire six enjambées que soudain il se fige... Son regard s'affole, sa main se lève vers son cœur... Et il s'effondre comme une masse, mort avant de toucher le sol. Le cœur broyé par la frappe la plus mortelle et la plus précise que connaisse le lieutenant Red, Rakkan Shikan, la frappe des cinq doigts et de la paume. Si foudroyante qu'une fois frappé on ne saurait faire plus de cinq pas et survivre...


    D'un geste Red indique le cadavre à l'escouade qui a amené Lin. Après tout, c'est Tomoe qui l'a tué. Et Tomoe se bat au couteau.

    -Tranchez lui la gorge et ramenez le au Fenrir.

    Lin et Ryuuku sont repartis comme en quarante et déjà en train d'aller mettre un point final à la reddition locale. Ne reste dans le coin comme au début que Rachel et ses amis Corbeaux, et une agent du Cipher Pol qui après un coup d’œil à la situation préfère continuer à jouer les évanouies...

    -Tu l'as fouillé ? On a une affaire de paperasse en souffrance avec lui non ?


    Dernière édition par Red le Dim 27 Oct 2013 - 11:19, édité 1 fois
      Et juste dans le fond, en arrière plan, tandis que Red annule un pouvoir qui a déjà retourné l'île comme une fourche la terre meuble d'une jardinière au printemps ; tandis que Lin, dans une parfaite imitation de Walters Scott, se relève comme si de rien n'était pour finir de corriger une plèbe en déroute ; Tandis que Toji se lance dans un discours enflammé par des éclairs sur sa propriété privée et les droits qu'il exerçait dessus, le tout dans une pluie qui commençait à tomber drue ; tandis que Ryuuku a raison pour la quatrième fois de l'un des cinq capitaines du conseil du crâne ; tandis qu'Argos rame à qui mieux mieux, investi de la mission qu'on lui avait confié, mû par ce qu'il a finalement aperçu dans la longue vue... Pendant tout ça, Rachel était en grande discussion avec des corbeaux doués de parole mais visiblement durs de la feuille.

      -Non, Crow c'est lui ! Quand il était encore réveillé. Moi c'est Blacrow !
      « Croa... Miss Crow... ? »
      -Qu'importe. Lui, là, ton maître, il t'a donné à moi.
      « Croa... Mon maître Crow est un corbeau d'honneur... »
      -Tu me l'as déjà dit trois fois, ça... Oui, c'est un corbeau d'honneur, donc ce papier dit qu'il n'est justement plus ton maître...
      « Croa... Les Documents de Spencer sont pour nous. Croa... vous pouvez garder* »
      -Ouais, non, mais tu radotes là ! Là ! Tu vois bien que c'est sa signature ! Sa plume, juste au bas de cette page ! Tu es donc à moi, toi et tes amis corbeaux !
      « Croa...Mon maître Crow...* »
      -Non pas ton maître Crow ! Ta maîtresse Blacrow !
      « Croa... ? »
      -Bon, ta maîtresse Rachel. C'est moi, et ça il faut le dire à tous les autres. Vous me suivrez d'accord ?
      -Tu l'as fouillé ? On a une affaire de paperasse en souffrance avec lui non ?
      -TU VOIS PAS QUE JE ME TUE A... Hum, pardon. Se calma Rachel comme le corbeau parlant s'enfuyait à tire d'ailes. Une paperasse... ? Ah oui, sa monnaie d'échange. Oui, je l'ai fouillé, il n'a rien sur lui. Mais je vais tout de même ramener ce corbak à Toji. C'est drôle, j'aurais cru qu'il redeviendrait humain une fois inanimé... et puis quelle quantité d'écume il peut avoir au bec pour un oiseau... Et t'aurais vraiment pas une baignoire de biafine dans le coin ?

      Avisant la cp bizarrement tremblante et les yeux excessivement fermés, Rachel se pencha et la ramassa pour la mettre sur son épaule. De l'autre, elle attrapa Crow par le col de sa queue-de-pie et le traîna derrière elle, direction le Fenrir, sur les pas des deux autres, espérant que le corbeau parlant reviendrait.

      Mais à peine avaient-ils fait une douzaine de pas, dans un mutisme passant totalement inaperçu au milieu des restes de vacarme, qu'une sonnerie étrange retentit. Le genre de sonnerie reconnaissable entre mile...

      Pullu pullu pullu. Pullu pullu pullu.

      -Je croyais que tu l'avais fouillé...
      -Oh ça va, hein !

      Laissant tomber son bardas dans un souffle et une grimace de douleur, elle se mit à fouiller consciencieusement Mister Crow, suivant les sons étouffés de l'escargophone qui manque visiblement d'air pour sonner. Et c'est finalement dans la tête de la canne du corvidé qu'elle découvrit l'appareil visiblement soulagé. Un regard à Red, puis elle se décida à décrocher.

      -Mushi mushi... Allo ? Mushi mushi
      -Oui Mister Crow, nous avons été coupés tout à l'heure. Quelles nouvelles ?
      -Hum hum... diverses... hum hum.
      -Il nous semble voir que la situation empire. Du moins c'est ce que nous disent nos Vigies. Drake vous voudrait à ses côtés pour son arrivée et un résumé de ce qu'il a raté. Revenez vers la flotte. Abandonnez votre observation, et rejoignez-nous. Ayant eu vent de la progression des Sea Wolves, Drake a fait accélérer la cadence et nous sommes en vue de Tortuga. Volez jusqu'au Nord, vous nous verrez vite. Over !
      -Bien bien... …
      GOTCHA.

      Regard étrange envers l'escargophone qui n'a envie que d'une chose, se dégourdir les non jambes et surtout ne jamais retourner dans cette canne. Un peu plus loin, un corbeau à trois yeux s'envole à son tour.

      -Tu l'imites vachement bien...
      -Merci.

      Mais son esprit était ailleurs. Son œil vert avisa un bout de papier caché dans la canne. Et ainsi elle en extirpa une moitié de parchemin, visiblement un plan. Incompréhensible pour elle, mais dont les nombreuses références combatives, les dimensions gigantesques et les nombres extraordinaires au quatre coins du papier lui firent penser qu'une gamine avec un robot-canard y comprendrait sûrement bien plus qu'elle à ce bout de chiffon. Avec un sourire, elle reprit son fatras sur ses épaules et exhiba le morceau de papier à Red avant de lui tendre. Et elle se remit en route vers le Fenrir.

      -Ça nous fait combien de bonnes nouvelles à apprendre à Toji, tout ça ?
      -Ben, au moins trois. Et une mauvaise pour compenser évidemment. Vu que c'est toi qui a répondu, je te laisse la mauvaise. Et comme j'ai les papiers, j'annoncerais les bonnes... Normal non ? Aprés tout. C'est toi le nouveau corbeau.

      Et pendant qu'une nuée de volatiles sans maitres tourne en rond au dessus de la faucheuse, les deux marines suivent Ryuuku et Lin... "Crow est mort, vive Blacrow..."

      -Hey marrant ça. Des papiers adressés aux Sea wolfs. Le sale volatile interceptait notre courrier... Tiens regarde, ça c'est pour toi. T'es passé Commandante... Hey... Moi aussi... Ah non... Commodore ! Héhé, qui c'est le patron, c'est bibi... Tiens, encore un... Fatche ! Bordel c'est énorme ! Je suis Contre Amiral ! Mieux, Sous Amiral...
      -Et du coup. T'es plus gradé que Toji ?
      -Ah ouais...Euh... Si je lui transmet les mauvaises nouvelles. Tu dis rien pour le grade ?
      -Vendu. Termina-t-elle dans un sourire en déchirant sa propre missive.


      Dernière édition par Blacrow L. Rachel le Sam 2 Fév 2013 - 1:46, édité 1 fois
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      - Patron, on a des nouvelles brulantes. Des bonnes... et une mauvaise.

      - Hum ?

      Le ton est sans équivoque, j'ai une patate d'enfer et j'me sens au sommet d'ma forme ! Alors les mauvaises nouvelles qui voudraient m'faire retomber le brakmar spirituel, j'peux vous dire qu c'est loin d'me rendre jouasse. Et vu la gueule de l'ex-Cipher Pol, ça sent la news bien pourrie du fond d'merdier. Du genre à vous dégueulasser malgré la pluie qui tombe maintenant en trombe depuis que je suis redescendu de la grue en conquérant.

      - Ben drake arrive... alors qu'on est occupé.

      Mon visage reste figé. Comme dans l'attente... Puis j'comprends au mutisme de mon subalterne que ça devrait suffire à m'faire réagir. Alors tout naturel'ment, je réagis.

      - Mwouahahaha mais putain en quoi c'est sensé être une foutue mauvaise nouvelle ?! Tant mieux ! Qu'il vienne le Drake, j'avais justement un trop plein d'énergie que j'lui réservais !


      Et malgré les nombreux arguments au combien pessimistes et mesquinement logistiques du mauvais timing de l'arrivée d'un leader sur une troupe à peine rendue, je resterai hermétique à ses humeurs, souriant comme un diable à la seule pensée du combat d’anthologie que l'approche de Drake me promet. Pensez-vous, le but de notre venue sur Grand Line, juste là qui vient à nous sans se rendre compte qu'il nous facilite la tache ! Huhuhu... bien bien bien...

      Les prisonniers ? Boarf, enchainés dans la cale du Fenrir pour les plus dangereux et les plus lucratifs !
      Tomoe ? Qu'elle revienne cette pinbèche, j'l'attends !
      La flamme de la piraterie ravivée par la nouvelle ? D'ici que Drake pose un pied su l'île, tout ne sera que ruines et morts si un seul de ces cancrelats ose se révolter !
      Lin et Ryuuku mal au points ? C'est des Sea Wolves foutre-dieux ! Et pas les moins hargneux !
      Les usuriers ? La terreur devrait les pousser à tenir leurs obligations, du moins tant que l'on gagne ! Où pourraient-ils fuir ou cacher leurs biens de toutes façons ? Et si l'ont perd... Bah, on ne perdra pas.
      Tortuga n'est plus le QG de la piraterie, mais rien d'autre qu'une prison à ciel ouvert ! Oh bien sûr on ne pourrait jamais leurs courir tous après s'ils décidaient tous de fuir au hasard de Grand Line... Mais l'idée même du sort que je réserve à ceux qu'on rattraperait devrait calmer les plans de fuite. C'est l'avantage d'avoir son nom interdit de prononciation dans plusieurs pays ; ça vous aide pas à recevoir des lettres d'amour, mais niveau intimidation c'est signe d'un bon pédigrée.
      Non, je reste persuadé que nul ne fera le malin tant qu'ils nous sauront à proximité de leur île et assez en forme pour tous les écorcher avec un épluche patate. Et croyez-moi, dans la marine on apprend à éplucher les patates sans avoir beaucoup à s'fatiguer.



      Et puis... Comme si j'n'étais pas déjà assez remonté comme ça... Les bonnes nouvelles qui pleuvent derrières. Et là quand j'vous parle de fébrilité, j'peux vous assurer que j'ai pas vu beaucoup d'mômes plus tremblants d'excitation quand j'ai droit aux rapports de mes hommes. Et lorsque j'ai devant moi une Rachel qui étend à mes pieds un corbac encore à moitié baveux, j'vous jure qu'à un moment j'ai cru qu'ma tête allait s'couper en eux tant j'me suis mis à sourire. Sans déc'... Crow ! Ce brave p'tit Crow qui avait accepté qu'à moitié ma proposition de rejoindre nos rangs... Et qui dit accepter à moitié, dit aussi refuser à moitié. Et j'compte bien lui apprendre à c'fichu corbeau d'malheur qu'on n'refuse pas une proposition d'ma généreuse personne sans en payer le prix fort. Mon regard étincelle donc de vice et de cruauté tandis que je contemple la masse de plumes noir à ma merci. J'peux même vous dire avoir vu plusieurs d'mes propres hommes de reculer d'quelques mètres à c'moment, eux pourtant habitués à mes pulsions. Drake arrive, mais j'en peux plus d'attendre ! Crow, mon brave petit piaf, tu veux bien m'aider à patienter un peu plus ? Aaaah j'savais qu'tu s'rais d'accord ! T'es un prince ! Juste histoire de m'maintenir en l'état pour le face à face avec ton chef.

      - Rolph.

      La voix est douce, presque chantante.

      -Patron ?

      Mes yeux ne se détournent pas du corbeau, comme fascinés rien qu'à la simple pensée de ce que je lui réserve.

      - J'ai toujours rêvé de me faire un manteau d'hiver en plume de corbeau.
      - Pardon chef ? J'ai pas bien comp*...
      - Prends deux-trois gaillards avec toi, et plumez moi c'putain d'foutu corbac avant que j'ne m'en charge moi-même version scalp.

      Là le ton a changé ; plus rapide, plus vif. Avec des accents malsains nés d'une impatience et d'un sadisme tous juste contenus. Un peu comme l'impression que donn'rait le son d'une lame rouillée glissant sur un os. Et comme Rolph sait que rien d'bon n'arrive lorsqu'on discute avec moi dans ces moments là, il obtempère au plus vite. Dommage que l'corbac soit pas plein'ment conscient.... Dommage oui... Mérit'rait presque qu'on attende ? Non ! Maint'nant ! La bête le veut tout d'suite !

      - Puis vous l'tremp'rez au bout d'une corde dans la flotte. J'veux voir la vraie gueule de c'fumier.
      - B... bien patron.
      - Et puis j'voudrais aussi vérifier si l'manteau d'plumes deviendrait alors un manteau d'peau humaine.
      - Glups...
      - Dans l'genre salissant merci. J'préfère être sûr avant tu comprends.
      - Euh... ok patron.


      Et trois sea Wolves de plus volent dans les plumes d'un corbeau qui a été trop indécis pour son bien. Enfin... c'est plutôt les plumes qui volent sur les Sea Wolves là. Moi j'profite du coup du spectacle en amateur d'la chose, tout en écoutant d'une oreille les rapports de mes hommes et les différentes stratégies qui s'offrent alors à nous. Quelques mots à voix basses sortent ainsi doucement de ma bouche pour seules réponses, comme si j'étais déjà ailleurs. Je le suis. ON l'est la bête et moi. On est à Crow. On est par son biais déjà à Drake. A la fin de Grand Line. A la Gloire. Ou à la mort. Je suis ailleurs... on est ailleurs.
      Une histoire de plan... oui oui bien... dans la nouvelle veste que m'apporte un matelot zélé et inquiet d'mes blessures. Mes blessures ? Ridicule. Drake qui arrive au nord... bien bien oui... Et un type emmitouflé dans d'drôles de tissus. Numéro deux qu'on me l'présente. Je n'regarde même pas de plus d'un quart de l'oeil, mais je sens sa peur transpirer à travers ses vétements pourtant épais. Il sait qu'il est pas l'premier à v'nir nous voir. Oui, plus de plumes encore. Qu'il n'en reste plus une seule... Hum ? Numero deux oui c'est vrai. Tomoe a tué ton prédecesseur dis-tu?

      - Non. C'est nous qui l'avons exécuté.

      Que j'lui dit tout naturellement et sans la moindre gène. J'le sens qui accuse le coup. Et la vision d'un ancien adepte de crow en phase de déplumage par une bande de marines qui rigolent grass'ment, ainsi que les autres membres du conclave à l'exception de Tomoé qu'on rassemble, vivants comme morts ; tout cela ne l'aide pas à retrouver d'sa prestance. Mais comme j'ai pas l'humeur locase, surtout envers un sous fifre de sixième zone comme lui, il s'pousse à s'ressaisir et relance les pourparlers, histoire d'être sûr de chez sûr que les termes vus avec Red seront respectés.
      J'le coupe. Calmement mais avec fermeté, comme si rien que d'prendre le temps de quitter mon spectacle pour lui adresser la parole me coutait. Ah il veut mettre les choses au point ? Ah il veut s'assurer qu'on tiendra nos enguag'ments ?! Ben écoute ça coco, avant que je n'te l'écrive à même la peau.

      - Écoute moi bien p'tit père.
      - ... Silence effrayé.
      - Si toi ou tes marioles de copains s'prenaient l'envie d'nous doubler ou bien d'nos priver d'un seul putain d'berry...
      - ...
      - ...J'peux vous jurer qu'aucun océan ne sera assez vaste pour échapper à notre vengeance.
      - Glups !
      - Alors non seul'ment vous allez tenir votre putain d'accord...
      - ...
      - ...mais en plus vous allez veiller à c'que ce soit pas l'boxon en notre absence.
      - V... v.... votre absence ?
      - Ouais...




      Et comme à c'moment là Crow a fini d'redev'nir aussi rose qu'à la sortie d'l'oeuf et commence la trempette, je lance un puissant cri de ralliement dans l'ciel. L'attention de tous mes loups est alors captée, ainsi que celle de bon nombres de pirates encore entre liberté et reddition. Puis l'ordre fuse :


      C'est décidé les loups ! Drake vient à nous et il ne sera pas dit qu'un Sea Wolf ne va pas au devant du danger à son tour ! Nous irons donc à la rencontre de celui qui prêtant vouloir dev'nir Yonkou !

      Finissez d'embarquer les prisonniers ! Mettez en état le Fenrir ! Pansez vos plaies !
      Car voici venu l'grand soir ! Allons écrire l'histoire dans le sang des Drake's Pirates !

      Et quand nous aurons fini avec ce flibustier du dimanche, nous reviendrons ici ripailler et fêter notre aventure comme jamais encore nous l'avons fêté !
      Et si par malheur cette racaille de flibusterie ne nous accueille pas de nouveau en courbant l'échine, nous leur apprendrons alors la vraie signification du mot Terreur !


      Sea Wolves ! Seuls contre le reste du monde !...


      ... ET QUE LE RESTE DU MONDE PRENNE GARDE !

      Hurle la meute diminuée mais au moral intact.


      Et mon regard retombe alors implacablement sur un Numéro deux comme écrasé par la présence des Sea Wolves autour de lui. Et dans ces yeux il peut voir la bête qui se lèche les babines à la seule idée de ce que je pourrais lui demander de lui faire subir. La "Terreur Abyssale" qui l'enserre alors finira de lui glacer les os et d'éventuelles velléités de soulèvement.


      Puis tandis qu'un Red l’emmène régler les menus détails de l'organisation où il est passé maitre, un Rolph revient vers moi. Et si mes yeux n'étaient pas alors si fous, si mon cœur n'était pas à ce moment là tout à la bête, je verrais de la sincère inquiétude à mon sujet sur le visage de mon vieux compère.

      - Patron ?
      - Il est là Rolph, tu te rends compte ? Si près ! Presque à ma portée !
      - Patron, vos blessures...
      - Et Greed ! Tu l'as vu partir en morceaux ?! Pu.tain qu'c'était'bon !
      - Vos blessures de Mandrake chef, elles se sont r'ouvertes. Vos côtes là... ça coule...
      - Qu'est-c'que tu m'parles de Mandrake ?! Drake ! Drai... keuuuuu.
      - Patron...
      - Huhuhu ! Bon ça avance ces préparatifs ?! Vous entendez pas comme la tempête s'impatiente ?! Huhuhu !


      Oui ma belle... bientôt... bientôt...


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