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Mantra, mantra pas.

Le château de Drum, des murs en pierre, des plafonds en pierre, des planchers en pierre et ma pogne dans leurs mouilles de sales cons, pareil. Le thème, c’est la caillasse. Rikkard a un tempérament éruptif, il n’aime pas crapahuter dans les tunnels en silence. Son truc à lui, c’est d’gueuler bien fort et haut quand il écrase les gens. Il les écrase littéralement, façon crêpe bretonne. On dirait qu’il a peur qu’un des toubibs vienne saloper son boulot. Quand je lui ai demandé de fermer son clapet, il a presque tenté de me démonter le mien. Une fois, ça va, deux, non. D’ailleurs, j’ai dû lui expliquer que si on se fait trop vite gauler, les gens vont s’apercevoir que c’est une diversion. Il acquiesce vaguement convaincu. Lui, son truc, c’est de maraver les gens. Les subtilités lui font horreur. Un truc de gonzesses, qu’il dit. Un truc qui ne fera pas tout foirer, j’lui rétorque. Il est convaincu au fond, mais va empêcher un gaillard comme ça de maugréer. Fier à en être limite pète-couilles. Mais, je ne lui en veux pas. Il est quand même un peu plus jeune que moi, il a le temps. En tout cas, je l’espère pour lui et pour moi. Ce serait malheureux qu’il claque dans le processus, il a l’air honnête. Par contre, son fromton tabasse, un peu comme lui. Je crois qu’il pourrait devenir sympa avec quelques verres dans le nez ou carrément dangereux, voire les deux. Si je sors de cette taule, faudrait que je tente l’expérience.

« - Dis-moi, ces fumiers du gouvernement ne vont pas lancer leur Buster Call, si ?
- J’en sais foutre rien. Alleyn n’est pas du genre à faire ça, mais Alleyn est séparé en deux par le nombril. Qui sait.
- J’ai jamais pu blairer les citadins !
- Quelle partie de “parle doucement” tu ne saisis pas ?
- Haha ! On va pas s’faire chier, mon gars. Ça fait dix minutes qu’on assomme des crétins pour les mettre dans des armoires. Va pas m’dire que c’est du plan d’génie.
- Si, c’est un putain d’plan !
- Sacré Julius ! Tu crois vraiment qu’un type va aller fouiller un meuble dans le trou d’balle du château et trouver ces troufions ?
- Y a pas que ça, ils sont censés se réveiller. C’est sûr que si tu leur écrases le crâne, ils vont pas faire un marathon derrière.
- Quand c’est moi qui fait, c’est moi qui fait.
- Tu sais quoi ? Laisse tomber. »

Et sur ce dialogue prometteur et annonciateur d’une belle et solide alliance qu’on entend brailler au loin à l’intrus. Je lâche un sourire pour marquer l’coup. Histoire qu’il n’oublie que ma stratégie est passée comme dans du beurre. Il fait la tronche, il se prépare à contester. Et là, un connard vient interrompre la discussion. Et c’est pas de l’enfoiré de base, celui-là est propre sur lui, uniforme gris, cheveux blonds avec une mèche à la con, dentition de chanteur à minettes.

« - Posez vos armes ! Les mains sur la tête !
- Franchement, je l’sens pas. Par contre, toi, tu pourrais l’faire avant que je ne te fasse traverser le mur
- Jamais ! La garde meurt et ne se rend pas. »

Sur cette jolie phrase de cadavre en puissance que le gars décide de tirer. Mais, c’était une balle jetée par la fenêtre, aussi bien littéralement que métaphoriquement. Et Rikkard de lui aplatir le pif sur la paroi d’à-côté. La garde est donc morte faute de se rendre à l’évidence. Ou plutôt assommée.

« - Ah merde !
- Quoi encore ?
- J’ai oublié de lui demander comment il a fait pour nous repérer.
- À mon avis, il ne te dira rien, là. C’est marrant, il doit se brosser les dents trois fois par jour depuis qu’il est né et à cause de sa connerie, plus rien.
- C’est parce que c’est un citadin.
- En fait, citadin désigne tout ce que tu méprises, c’est ça ? »

Qu’est-ce que je m’en fous de sa réponse ? Tombera, tombera pas ? On est comme deux crève-la-soif qui attendent la pluie, une pluie de beignes. Il faudrait quand même qu’ils finissent par nous trouver. Parce que là, comme diversion, on fait pas du boulot de maître. Personne ne sait qu’on est là. Pendant que Rikkard pose en évidence le corps amoché du révolutionnaire, je tends l’oreille pour tenter de surprendre du bruit.

« - Mais arrête de bouger, j’essaye d’écouter ce qui s’passe.
- C’qui s’passe c’est qu’on s’terre dans des tunnels comme des rats, par ta faute. Et qu’on s’emmerde. J’étais censé m’envoyer une bonne raclette. Avec ce qu’il faut comme bibine pour digérer. »

J’aime autant ne pas commenter.

Miracle, j’entends des pas qui viennent dans notre direction. Des bottes cognées contre le sol avec une certaine emphase. J’arrive pas à dire combien ils sont. Mais à vue de nez, je dirais un bon paquet. Je regarde l’endroit où nous sommes : il y a une porte à un mètre de nous et encore une autre quatre mètres plus loin. Et puis, le couloir se coude. Derrière, il y a un escalier, celui qui a livré voyage à Mr Smile. Du coup, ils vont venir des deux côtés et on va pouvoir se porter au contact. Et ça, déjà, je veux bien. Mais y a pas que moi. Rikkard aussi en veut. Il a même l’air vaguement possédé, très agressif. Je m’demande ce qu’il lui prend.

« - Ça va ?
- Mieux, maintenant. »

Je suppose que c’est son élément. Marcher dans la forêt, puis dans des tunnels et enfin dans des couloirs ça lui a donné des fourmis dans les mains. Une forme d’inaction qui ne sied pas au parangon de violence qu’il est. Alors, donner le change, ça va deux minutes, mais là, faut qu’ça swingue.

Et au détour du couloir, d’autres aussi ont entendu l’appel du Jazz. La trompette qui sonne au lieu du clairon. Nous nous mettons dos à dos, chacun prêt à couvrir l’autre. Et puis, ils arrivent.

Ce qu’il y a de terrible avec l’ennemi, c’est qu’il n’est personne en particulier. Son existence éphémère et souvent sans but avoué fait qu’on ne se pose souvent pas la question sur son identité. De par le fait, il s’agit simplement d’un autre, d’un autrui. Il arrive en face et il est hostile. Il cherche à tuer et on le tue pour ça. Ou alors c’est juste une excuse. Il est juste plus facile de dire que ce n’est pas de sa faute de commettre des meurtres. Si seulement je trouvais le moyen d’arrêter toute cette folie.

Mais, va pas te distraire en pleine baston, mon bon Julius. Il s’agirait de pas finir en passoire à la première occasion venue. Du coup, je sors mon épée et une dague. Et de face, les autres sortent la tête des escaliers. Et l’un d’eux perd la sienne au profit d’une dague. Je le vois basculer pendant que ses deux potes se remettent de la surprise. Le temps pour moi d’en abattre un second. Mais, très vite, j’entends des chiens de fusil s’armer. Le métal cogne le métal et le plomb jaillit. Je suis presque surpris par un craquement dans mon dos. Par contre, j’ai pas bien le temps de résoudre le mystère. En face, quatre balles fusent dans ma direction. Chacune détournée par mon épée. Et puis, les autres posent leurs fusils et dégainent leurs lames. Je surprends dans le visage de l’un d’entre eux une sorte de résignation forcée. Pathétique. Je le désarme du dos de ma main gauche avant de le renvoyer d’un coup de pied dans le buste sur ses amis. Tous reculent avant de le laisser par terre et monter à l’assaut. Mais, l’endroit ne se prête pas vraiment à l’attaque à plusieurs. C’est donc à deux qu’ils tentent de me surprendre. Ils n’ont clairement pas le niveau pour me mettre en danger. D’un coup rapide, je bloque l’attaque de celui de droite puis celui à ma gauche avant de les égorger d’un seul mouvement de ma sénestre. Le sang coule à flot alors que dans leur dos, un pistolet crache son projectile presque à bout portant. Celui-ci ricoche sur mon épée qui tombe verticalement sur le malheureux tireur. Et puis, ils ont bien saisi que ça ne servirait à rien, alors, ils entament une retraite vers les escaliers. Mais, dans leurs yeux, une haine farouche, celle qui dit qu’on n’en a pas encore fini. Pour ma part, j’en profite pour éponger ma sueur et ramasser quelques dagues sur le corps de mes ennemis.

« - Tu t’en es pas trop mal sorti ?
- Mais ouais ! Et toi, pas trop de mal avec tes blessures ?
- Je tiens le coup. Le toubib a fait du bon boulot, même si c’est un gros con. Le mur arraché, c’est toi ?
- Oui, ils avaient des fusils ces enfoirés de lâches. »

Nous sommes donc tous les deux indemnes. Lui, en tout cas l’est. Il repose le morceau de mur pris. C’est une telle masse ce type que je me demande ce qu’il a bien pu bâfré dans sa vie. Comme s’il est tombé sur une recette spéciale pour devenir une masse. Au moins, je vais pouvoir compter sur lui pour couvrir mes arrières et ça, c’est pas mal. C’est là qu’on apprend ce qu’ils ont préparé à notre intention. Des explosifs. Des grenades artisanales allumées. Il y en a une bonne dizaine sur le sol. Y en a même trop pour les renvoyer une à une. Alors, on pousse la porte de la pièce à côté et on se réfugie derrière la porte. L’explosion éprouve les murs sans les détruire. Et, pendant que les gravats finissent leurs courses sur le sol, on se concerte sur la suite des opérations :

« - On fait quoi, maintenant ?
- Franchement, je ne saurais pas dire. J’avais la partie jusqu’au début de la diversion. Mais pas plus. T’as une idée ?
- Bah, on y retourne. Et on leur casse la gueule.
- Pas con. »

Forcément, les autres ne sont pas d’accord. C’est donc une seconde rafale qui nous aurait presque cueillis à la sortie de la chambre. Visiblement, on reste dans notre cachette.

« - C’est chaud dehors.
- Bande de lâches. »

Rikkard grommèle dans sa barbe pendant que le château gémit sous la pression des explosifs. Décidément, ils ont le budget pour nous crever, ces mecs. Et on peut même pas sortir leur mettre des gnons tellement ça tombe. Et puis, le bruit s’arrête soudain. Je passe une tête et manque de me prendre un couteau de lancer dedans. Des hommes drapés de noir nous attendent désormais dans le couloir déserté par les troufions de tout à l’heure. On ne voit ni leur visage, ni le reste. Le tissu sombre ne laisse voir que leurs yeux d’assassins expérimentés. Et c’est là que je réalise que ça ne va pas être la même que tout à l’heure.

« Mais, on y va, là. J’en ai marre d’attendre. »

Si tu veux, mec. On va bouger. Ils sont six. C’est pas beaucoup six, d’ailleurs. Mais je sens qu’à eux, ils sont largement plus dangereux que tous les autres réunis. Du coup, les bombes étaient une stratégie pour gagner du temps une fois qu’ils ont réalisé qu’ils n’étaient pas de taille. On se remet dos à dos, prêts à en découdre.

Et puis, ça repart. Ils bougent comme des reptiles, ces enfoirés. Comme si leurs os n’avaient aucune consistance. Quand on les cogne, ils n’offrent aucune résistance, ils se plient presque sous le coup. Pourtant, ils ne se blessent pas. Et puis, ils ont une synchronisation épatante. Comme s’ils avaient déjà préparé une chorégraphie.

On perd tous deux du terrain sur ces nouveaux venus. Ils se louvoient comme des serpents et attaquent vicieusement. Si bien qu’il est impossible de ne faire autre chose que de se défendre. J’ai à peine le temps d’en repousser un que deux autres me foncent dessus d’un angle improbable. Et puis, arrive la première blessure. Une longe estafilade sur mon torse, encore une. L’occasion aussi d’en embrocher un au bout de mon épée. Il s’effondre, mort. Sauf que la douleur reste et se multiplie. Une vraie brûlure s’étend désormais en surface de ma peau. Mes deux autres ennemis en profitent pour me surprendre, mais Rikkard est là pour me sauver la mise. Il les balaye d’un revers du bras. Il les écrase tous les deux contre le mur, tournant le dos à ses adversaires qui ne se gênent pas pour le poignarder dans le dos. Et là, de manière surprenante, j’ai comme eu la certitude que l’un des voilés allait viser le cœur du montagnard bourru. Une forme d’intuition qui s’est imposée à mon esprit. Un instinct animal que j’ai suivi sans me poser de questions. Et qui lui a sauvé la vie. C’est là que les trois survivants nous ont faussé compagnie on nous laissant des surprises dont la mèche est allumée. Cadeau qu’on a lourdé vite fait.

Marre de se faire enfumer.

Je finis par jeter un œil à mon torse pour constater les dégâts. La peine reste et s’amplifie. Alors, Rikkard décide de me mettre dans la pièce où on s’était caché pour me rafistoler qu’il dit. Il sort une pâte qui sent fort le fromage et me l’applique sur le torse.

« - C’est quoi ce bordel ?
- C’est un remède spécial de chez nous.
- Mais c’est que du fromage !
- Que ? Que du fromage ?
- Ah ben, putain, ça marche !
- Je sais, je sais. On y va ou bien ?
- Oui, faudrait bouger. Par contre, j’ai envie de leur laisser un truc à ces enflures.
- Quoi comme truc ?
- Une mine artisanale, j’ai pris ça de chez Lilou. Le stock qu’elle se trimballe, elle. Elle a de quoi faire péter un navire de guerre. Tu nous fais une sortie pendant que j’installe le tout ? »

Bien qu’intrigué par la fulgurance de cette intuition particulière et par l’efficacité étonnante de cet onguent, je me suis mis à bricoler une petite mine. Il suffit d’un détonateur, d’une charge explosive et d’un peu d’ingéniosité. Et j’ai les trois. Et je mets ces acquis à profit en piégeant la porte. En attendant, j’entends les gardes encercler la pièce et le colosse s’affairer.

« - Magne-toi, je n’attends plus que toi.
- C’est fini, voilà. »

Comme issue de secours, le grand gaillard a creusé un trou dans le sol. Classique. Je jette pour la première fois un coup d’œil à l’endroit où on s’est terré pour découvrir qu’il s’agit visiblement d’un lieu de débauche rudement bien équipé.

« - Oui, c’est comme un bordel perso, tu veux une invitation sur papier bristol ?
- Non, merci. Par contre, tu pars devant. Je ne veux pas me trouver en dessous quand tu vas tomber.
- Rendez-vous ! Vous êtes cernés !
- C’est ça face de cul, compte là-dessus et boit de l’eau fraîche. »

Le gros tas de bidoche tout en barbe et en fourrure animale s'engage dans le trou. Je le suis. Et juste au moment où j’atterris, j’entends du monde qui force la porte.

Et rien.
Il devait manquer un truc à ce piège. C’est définitivement pas mon truc. Et comme j’avais la charge explosive et le détonateur. Le choix est restreint.

« Ils sont partis par là, chef !
- Suivez-les !
- Suivons-les.
- Toi d’abord, petit malin. »

Et nous quittons donc une salle aménagée en golf miniature pour entrer dans le même couloir qu’il y avait un étage plus haut.

« - Dis-moi, qu’est-ce que tu faisais tout à l’heure avec la porte ?
- Rien, je ne faisais rien.
- Mouais. Et la mine artisanale ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- …
- Dis, ça n’sent pas un peu fort ?
- C’est l’onguent, tu sais.
- Ah oui ! L’escalier ou le couloir ? »

Admettons. Et cette intuition ? C’était quoi ? À la limite, je voudrais bien savoir si je suis encore sain d’esprit ou si c’est plus d’actualité.
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Marre de se faire enfumer. C'est le terme.

Ils étaient rentrés, il l'avait su au moment même où trois hommes étaient venus le chercher, la tête encore pleine de débris. Suivant les instructions du Seigneur Ombre, l'assassin avait arrêté sa course folle pour aller s'occuper du faux-jeton qui occupait la place d'oppresseur du peuple. Celui qui était orné d'une couronne dorée, vous remettez ? Bref. De fort mauvaise humeur, l'assassin avait descendu à la volée les marches de la tour. Sa blessure ne faisait que le tirailler à présent et il ne pouvait se permettre de mouvements brusques. Mais au moins, il gardait sa pleine maîtrise de son pouvoir. La marche et les soins avaient été efficaces, même s'il n'avait pas pu profiter des soins d'un des médecins du cercle. Quoi que. Il ne s'en était pas préoccupé après tout, et avait pris le premier vieillard à dégaine de soigneur qui s'était présenté par là. Le vieux n'avait fait que le recoudre, rien de plus. Mais cela suffisait. Il était constitué de fumée après tout, alors une fois que la blessure était rafistolée, ça allait déjà beaucoup mieux. Il faillit, donc, rentrer dans l'un de ses frères à la tête explosée. Il semblait avoir pris un gros coup en travers de la figure et revenir de loin - une porte à moitié fermé à vrai dire, mais par soucis de sa dignité cette histoire ne fut pas mentionnée. Quoi qu'il en fut, il avait reçu l'information de l'un des groupes chargés de fouiller les salles des sous-sols ainsi que d'explorer les premiers souterrains qu'ils trouveraient. Une absence d'information aurait été plus exacte : il ne répondaient plus. Ainsi que dans les tunnels 3, 6 et 113. Rafael tiqua sur le système improbable de numérotation de ces accès, puis éluda le problème en secouant la tête.

"Et ?" grogna-t-il, voyant l'air convaincu du Révolutionnaire.

"Et ... Et bien, ça veut dire qu'il y a des Marines là-bas." répondit le benêt.

"Bordel ... vous avez rien de plus ? Aucun équipe n'a été envoyée sur place ?" poursuivit l'assassin, avançant au pas de course dans les couloirs.

"Ah si, une unité d'assassins de l'Umbra." continua le soldat, comptant plusieurs fois sur ses doigts.

On avait pas idée de filer une telle responsabilité à un crétin pareil. Rafael soupira, leva les yeux au ciel et s'arrêta.


"Et ? Des contacts, de nouvelles communications ? Depuis combien de temps ? Cazzo, on est en pleine bataille, c'est pas à moi de creuser les fonds de tiroir !" l'engueula l'Auditore.

Le Révolutionnaire se recroquevilla puis secoua la tête pour affirmer un non assez incertain puis leva la main. Cinq minutes ? Il acquiesça de nouveau. Bon, ce n'était pas une super nouvelle. S'ils avaient été capables de mettre à mal une unité de ses assassins, ce n'étaient pas les premiers gusses venus. Salem avait du envoyer des troupes formée pour ce genre de situation. Oswald pour l'extérieur, mais qui pour l'intérieur ? Les bombes, tout ça, c'était certainement un coup de Lilou. Elle devait se trimballer avec son foutu attirail de parfaite ingénieure. Bon, il s'occuperait d'elle de ce fait. Staline gérait l'académie, et prendrait grand plaisir à découper Oswald de bas en haut. Mafaele gérait le Roi, du moins il l'avait compris comme ça. Bien. La rouquine y passerait donc. Il se dépêcha de se diriger vers les niveaux inférieurs, usant de sa fumée pour avancer encore plus vite. Il passa à travers plusieurs groupes de Révolutionnaires qui se recroquevillèrent sous le passage surprise de l'assassin mais rien de plus. Ils n'étaient pas encore remonté dans les niveaux supérieurs. Rapidement, Rafael se glissa dans la zone indiquée par les trois hommes chargés de relayer l'information. Il décrocha son escargophone, tira sur les antennes et caressa son petit ventre replet pour composer le code requis. Ils lui répondirent en choeur, il était bien au bon endroit. Bien. Il posa la main gauche contre le mur puis commença sa traque.

Une fumée grisâtre se déversa dans les escaliers et commença à dévaler les marches comme de l'eau aurait pu le faire. Les yeux fermés, Rafael se laissait guider par son pouvoir. La fumée se partagea en deux au niveau du couloir puis commença à arpenter des directions différentes. Rapidement, il put avoir une vision claire du dédale. Il perçut quelques pas précipités au sein de sa fumée et à l'instant même, il posa un genou à terre et planta son bras droit dans la masse brumeuse. Sa silhouette se fondit dans celle-ci et il apparut au milieu d'un petite troupe de Révolutionnaires. Les hommes se mirent en garde, se tournèrent et s'affolèrent. Puis l'un d'entre eux reconnu les symboles de l'assassin, et finit par se rendre compte qu'ils pataugeaient dans la fumée depuis plusieurs secondes maintenant. Ils baissèrent leurs armes, s'interrogèrent. Mais il ne leur laissa pas le loisir d'aller plus loin.


"Où sont-ils ?" demanda-t-il, faisant coulisser sa dague secrète hors de sa gaine.

Les types indiquèrent vaguement une position, mais Rafael se rendit bien compte qu'ils n'en avaient aucune réelle idée.


"L'un des deux a creusé un tunnel à même la roche pour fuir d'une salle, et nous avons perdu leur trace à partir de ce moment là. Mais ils ont du passer dans cette direction." fit celui qui avait indiqué le fond du couloir à l'assassin.

"Bon. C'est déjà ça. Une idée des avancées des opérations pour les autres tunnels ?" demanda l'Auditore, rengainant sa lame.

"Nos hommes ont fini de préparer les pièces avec les tonneaux. Si l'un d'eux tente de passer par là, ça va faire un joli feu d'artifice." répondit le Révolutionnaire.

"Bien. Continuez comme prévu et rabattez les vers les salles supérieures. Je me charge de les intercepter ... ou de récupérer leurs restes. Pour la Cause, mes frères." fit l'assassin, avant lever son poing gauche.

"Pour la Cause !" répondirent-ils tous en choeur.

Soudain, une léger vibration secoua la poche intérieure de la veste de l'assassin. Il arqua un sourcil, vérifia le contenu de sa poche puis leva un index pour s'excuser auprès de ses frères. Il s'empara de son denden et recula de quelques pas, le portant à son oreille. Qui cela pouvait-il bien être ? Un changement d'ordres ? Ou Céline ... oui, elle était restée vingt-quatre heures sans donner de nouvelles et il commençait à s'inquiéter. Non pas qu'il doutait de ses capacités, mais le poisson qu'elle suivait était bien assez gros.


"J'ai localisé Envy." lâcha la petite voix fluette de la jeune femme à travers l'escargophone.

"Il était au camp de Krabbs : il commence à se diriger vers ici. Et ..."

tuuuuuuuuuuuut

Et ? ... ET ? ... ET ?!! Merde, bordel. Il se retourna vers les autres révolutionnaires, perplexes. Puis son denden tenta de le mordre. Il sentit ses petites dents s'enfoncer dans le métal de son gantelet puis croquer la fumée. Il tenta de sauter de sa main. L'asssassin contint la créature dans sa main puis la fourra dans sa sacoche en cuir. Il tira sur la lanière et serra fermement le tout. C'était quoi cette histoire ? La bestiole s'agita dans sa bourse, mais elle ne pouvait en sortir. Quelqu'un avait du faire quelque chose à leurs communications, foutus Marines. Son denden devenait fou, et Céline qui avait été coupée au milieu de sa phrase. De plus, si Envy commençait à venir par ici, il se devait d'aller prévenir ses frères. Il n'y avait pas de temps à perdre, déjà que la Marine se préparait à prendre le palais d'assaut, s'ils se retrouvaient avec un corsaire en plus, leurs chances de s'en sortir seraient d'autant plus minces. Il revint vers les révolutionnaires, la main sur le pommeau de Durandal.


"Bon, je dois remonter. Continuez comme ça et rapatriez les vers les explosifs. Dépêchez-vous de condamner les souterrains et remonter nous prêter main forte, ça risque de secouer pas mal à la surface. Restez hors de portée d'eux, attirez les et tuez les. Epargnez les civils : il pourrait y avoir quelques retardataires, ou des curieux." fit-t-il, soupirant de dépit.

Il les salua d'un signe de la tête, puis se fondit de nouveau dans la fumée, qui commençait à se dissiper. Il était revenu à son point de départ et il n'avait pas pu mener à bien sa mission. Il savait où se trouvait Staline. Et avait une vague idée concernant Mafaele. Bon, que faire, que faire ...




Dernière édition par Rafaelo Di Auditore le Jeu 18 Avr 2013 - 12:35, édité 2 fois
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« Le couloir m’a l’air pas mal. Ou finalement, laisse tomber, prenons les escaliers. Ces gens n’ont pas l’air très amicaux. »

Une volée de projectiles nous a poussés à dévaler les marches sans délai. J'irai même jusqu'à dire que c’est pas le moment idéal pour parler itinéraire. Derrière nous, ça grouille de types aux mauvaises intentions et aux lames aiguisées et empoisonnées. Et ils ont la ferme intention de nuire. Pour une diversion, ça marche en tout cas. Mais, bon, il faut quand même que j’entretienne l’effet au lieu de leur foncer dessus comme un con. Je n’ai aucun moyen de contacter les autres ni de point de ralliement.

Il faut croire que Lilou n’est pas le meilleur stratège qui soit, en fin de compte. Cela dit, je vais quand même tenter de survivre tout en empêchant Rikkard d’aller se bastonner. Apparemment, c’est pas le style de la maison que de tourner le dos à l’ennemi. Sauf que là, il s’agit d’une armée entière. Et il y a une frontière nette, pour le coup, entre la bravoure et la connerie.

Et donc, forcés de nous enfoncer toujours plus bas dans les boyaux du château, je commence à me poser des questions.

Je trouve qu’on s’fout un peu d’ma gueule.

Il y a dans cette fuite quelque chose d’artificiel. Les assassins ont subitement changé de tactique. Ils ont arrêté de chercher à s’approcher et se contentent d’attaquer à distance. Ou bien ils se disent qu'ils n'ont pas le niveau qu'il faut pour nous faire du tort ou bien ils essayent de nous la faire à l'envers. Et ça, j'aime pas.

En d’autres termes : si on leur fonce dessus, on a toutes nos chances. Ne serait-ce que pour éviter d'entrer dans leur jeu. Et ça, Rikkard le sait depuis le début qu’il dirait tout à l’heure.

« - Et si on leur mettait sur la tronche ?
- J’attends que ça, mec. Après moi, d’ailleurs. Héhé. »

D’un commun accord, le montagnard étant plus d’accord que moi, on a changé de cap sans prévenir. Pour leur rentrer dans le lard. Et là, j’ai vu une image qui s’est imposée à mon esprit de manière tellement réelle que je n’ai pu l’ignorer. Un homme qui écrase le bouton d’une console, un homme que je n’avais encore pas vu et qui faisait s’effondrer sur notre pomme une bonne partie des tunnels où on se trouve actuellement.

Une seconde avant d’entrer au contact avec l’ennemi, Rikkard ayant largement entamé sa part d’adversaires, je remarque le type en question. Et mon instinct rue dans mes veines et obstrue mon jugement. Je dois agir. Je le sens du fond de mes tripes me brailler à la gueule de m'bouger l'fion. Alors, je lance un couteau qui va se ficher dans la main du gars en question. Un boîtier tombe à terre.

Je repousse prestement une lame venue fendre l’air dans ma direction et me précipite en roulant sur le sol. Je domine maintenant la scène d’un bon mètre. Rikkard aux prises avec deux troufions, les autres en train de s’approcher de moi. Ils braquent l’objet que je tiens avec avidité. C’est amplement suffisant pour confirmer mon hypothèse. D’ailleurs, j’écoute moins souvent ma pensée que mes instincts. Eux seuls savent avec certitude.

Le montagnard et moi avons fondu leurs lignes et nous trouvons désormais entre deux feux. Cela dit, ça vaut certainement mieux que d’entrer dans leur jeu. Ils sont une bonne dizaine. Et ils savent que nous ne fuiront plus et que nous possédons l’un de leurs atouts. Et puis, comme pour nous rappeler à l’ordre, une explosion suivie d’autres. Les choses bougent enfin. Il n’est déjà plus temps de la jouer fine. Et même si nous ne sommes que cinq, on va bien les faire chier. Et puis qui sait, peut-être que la marine va bouger et nous filer un coup de pouce.

Quoi qu’à y penser, ça fait quand même pas mal de boucan juste pour les trois autres loustics. Si ça se trouve, les festivités ont commencé dehors. Et pendant ce temps, on s’observe mutuellement.

Jusqu’à ce que débarque du tunnel un type.
Un type élégant comme on n’en fait plus.
Visage fatigué, marqué par une vie de soucis.
Un corps imposant et une démarche puissante.
Mais surtout, le souvenir d’une nuit qui date de quelques jours.
Un coup de pied à l’homme désarmé que j’étais.
Et la torture qui marque encore mon corps.
Et la haine, qui monte, cette fois incoercible.
Et mon doigt qui presse le bouton.
Sa surprise de voir le plafond se disloquer et lui tomber dessus.
Et moi, de sourire, pendant que la troupe des assassins décide de se disperser.


Dernière édition par Julius Ledger le Sam 4 Mai 2013 - 2:02, édité 1 fois
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Le bruit de l’explosion a été assourdissant. Il nous a bien fallu quelques minutes pour que les acouphènes se dissipent et les vertiges se calment. Couverts de gravats, nous avons échappé à une bon gros éboulement comme on n'en voit pas deux dans une vie. Mais, le palais est assez solide pour ne pas s’effondrer. Du moins, il n’a pas l’air de se casser la tronche dans la minute. Autant fermer ma gueule. On s’époussette en toussant. Devant, les tunnels sont presque condamnés. Et nos ennemis enfuis ou morts.

« - T’as failli nous tuer, bordel !
- Pas pu faire autrement, désolé. J’ai un compte à régler avec cet enculé.
- Mais, comment tu as su que ça servait à ça ?
- J’en sais trop rien. Je l’ai vu dans ma tête avec précision. Comme quand l’un des connards a tenté de t’attaquer par derrière. »

Je me suis apprêté à plier les gaules et aller voir ailleurs où irai-je être jusqu’à ce que j’entende le son d’un mouvement sous la roche. Une main ensanglantée a émergé de la masse rocheuse empilée forçant mon respect d’un côté, mais animant ma rage de l’autre. Il est encore vivant, ça veut dire que je peux encore le faire souffrir avant qu’il ne clamse. Avant même qu’il finisse de se dégager, je me suis précipité sur lui, ma lame prête à le taillader en pièces. Une joie telle que je ne me suis plus senti agir. Le premier coup s’est logé dans son épaule sans défense. Et sa tête qui vient à peine de sortir a affiché un rictus d’une souffrance exquise.

Mais, soudain, il se dégage entièrement, me projetant loin sur la paroi escarpée. Celle-ci déchiquette mon dos et verse mon sang dans un déchirement atroce. Je me relève pour faire face à cette menace qui semble indestructible. Avoir survécu à l'explosion est un exploit, mais s'en sortir avec la force de lutter est d'un tout autre niveau. Il bande sa blessure dans un mouvement rapide et sort une épée de son fourreau. Une épée qui se retrouve à deux centimètres de mon visage alors que je m'attendais à voir l'homme s'écrouler. Incapable de réagir, je reste sidéré devant une telle vivacité. Seule l'intervention de Rikkard me sauve de la mort. Le connard change de direction et me fonce dessus à nouveau, l'épée au clair. Visiblement expérimenté, il fait abstraction de sa blessure et du choc des explosifs. Nos épées se rencontrent dans un coin laissé libre par l'éboulement.

Nos regards se rencontrent, son visage est concentré, une goutte de sueur perle de son front avant de couler le long de sa joue. Crispés dans l'effort, nos lames luttent, les coups pleuvent. Pendant un court instant, je le vois dominer. S'il n'avait pas été blessé, il aurait gagné contre moi. Rikkard intervient et écrase son poing sur la tempe de l'homme qui n'arrive visiblement pas à gérer deux adversaires dans son état.

On dirait qu'il ne peut rien faire d'autre qu'espérer me tuer quitte à laisser une ouverture à l'autre. Il sait qu'il ne tiendra pas longtemps alors, il ne ménage pas ses efforts pour tenter de m'emmener dans la tombe avec lui. Je me demande ce que cette femme représentait à ses yeux. Probablement, n'en saurai-je rien. Ce qui est certain, c'est que toute sa personne me révulse au plus haut point. Sa simple présence ravive en moi toute la frustration et l'impuissance ressentie sous le fouet de mon bourreau. Certainement mort à présent.

Mais lui, l'anonyme, il reste encore à le tuer de la pire des mort.

Je me surprends à hurler à la mort en me jetant sur lui. Perdu dans une vindicte qui me prive de tout bon sens. Et là, l'homme cède, l'hémorragie et sa blessure dépassent sa volonté de me tuer. Ou alors, son corps se brise alors que de ses yeux il m'incendie. De mes deux mains, je matraque sa lame. Il bloque de plus en plus difficilement. Il essaye une botte pour me désarmer sans succès et puis, il titube avant de s'écrouler au sol.

Je le regarde, baignant dans son sang, tremblant de fureur.
J'en ai pas encore fini avec lui.
Et lui non plus.

Il se remet sur ses pieds en exhalant un long souffle. Il inspire profondément. Sa force d'esprit pourrait inspirer le respect à un adversaire honorable, mais les bons sentiments ne m'étouffent pas face au responsable de mes longues journées de torture. Je me garde de lui laisser le temps de se reprendre et je me précipite sur lui. Il oppose à mon coup d'estoc une parade qui le laisse désarmé et en mon pouvoir. Le type ne lutte plus, il me regarde avec des yeux de démon. Il me maudit en murmurant des paroles incompréhensibles. La vengeance me transporte de bonheur, je suis une bête sauvage, un prédateur, rien d’autre. Et, Je, en tant qu’être tout puissant, décide de le décapiter d’un coup sec.

Sa tête roule quelques pas plus loin. Ma main se pose sur sa tignasse blanche et la soulève pour la mettre dans une besace.

T’inquiète pas, va. Ta dette n’est pas encore payée, espèce d’enfoiré. Me torturer, moi ? Tu ne sais pas à qui tu as affaire ? Je jure de chercher tous ceux qui te sont chers et de les faire souffrir milles morts avant de les découper en morceaux, comme je l’ai fait pour toi.

Mais ça, au lieu de le penser, je l’ai gueulé haut et fort. Et c’est seulement la main de Rikkard sur mon épaule qui me l’a fait réaliser.

« Laisse de côté ta haine, mon gars. Il est mort, c’est terminé. Je sais que t’as morflé, mais t’es plus fort que ça, sinon, on n’en serait pas là. Tu vaux plus que ça. »

N’est-ce pas ce que tu t’es promis, Julius ? Et si tu avais encore besoin de moi ?
Ta gueule, Mark, ta gueule.

Quelques mètres plus loin, la besace a continué à égoutter le sang de la tête décapitée pendant que la résolution de l’homme lutte à armes égales avec la folie de l’animal.

L’homme est un loup pour lui-même.
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