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Bloody New Year


Les préparatifs sont terminés, mais Mongomry arrive pas à s'cooliser. C'est qu'sa s'maine a été rude. Le genre qu'on oublie pas. Son gang, amputé d'une bonne partie, sa pouvoir, fragile, même l'impressionnante somme de pognons qu'j'lui ai, soit disant, ramener, l'a pas rassuré. C'est qu'il se doute de que'qu'chose j'crois. C'est qu'il fait pas confiance. J'le mire, qui envoie régulièrement ses r'gards vers Brag', l'chef des hommes de mains du clan, comme si c'était son assurance vie. Problème Mongom', y a un truc que tu sais pas. Si Brag' t'es toujours fidèle, les types qu'il a sous ses ordres sont acquis à ma cause. Entre les p'tites mains des Saigneurs qu'l'ont infiltré, les gars de Bonzo achetés précédemment, les porte-flingues de Jo' Patchett et ceux qui sentent le souffre et me matent avec des étoiles dans les yeux, la garde perso du clan Python ressemble plutôt à un poignard dans son dos. Et ses pas les huits champions nommés à la va-vite par le vieux pour donner bonne figure qui vont empêcher l'coup d'surin. Non non.

D'bout à la droite de Mongom' j'observe les ouvriers qui mettent en place les dernières déco'. Les trois blasons des clans, en version XXL, au d'ssus d'l'arène. D'autres finissent aussi de se mettre en place. J'pense aux aubergistes "locaux" (tous à la botte de tel ou tel clan) qui montent leur stand à picole. C't'une grosse fête qui s'annonce, et les trois partis en présence cherchent tous à avoir la plus grosses échoppes, le plus gros drapeau, etc. Mais, dixit un charpentier qui s'occupait d'renforcer les gradins, l'édition d'cette année est plus p'tites que les précédentes. La faute au business des clans qui semblent pas florissant en ce moment. J'ai ri et j'lui ai payé une bouteille. On a trinqué au futur. J'ai vu dans se mires qu'il avait compris quelque chose, et qu'il n'allait pas rester pour le spectacle. Sage, bien que dommage. Je mire Mongom'. Il capte mon regard, et me fait un sourire forcé. Le pauvre bougre à la main qui tremble.

Tout est prêt maint'nant, et les sales gueules commencent à arriver dans c't'arène principale, c'te cave gigantesque. L'ambiance est déjà chaude, les spectateurs ont attendus ça longtemps. Picoler, et voir les plus mastoc des combattants se mettre dessus sur fond de guerre des gangs, tout un programme. Les autres clans sont arrivés aussi. Les Soeurs, funky comme la frigidité, et l'underground, toute creapy. Pourtant, malgré leurs grands airs, ils font pas les fiers. Eux aussi ont vécus des coups durs, dernièrement, et les boss me balancent des regards qui en disent long. Ca m'étonnerait pas qu'ils m'aient concoctés l'une ou l'autre surprise. Genre vilaine. Les paris me donnent largement gagnants, et c'sont pas d'fausses cotes. Perso, j'ai pris mes dispositions. J'ai d'la gnôle perso en suffisance, pour éviter les empoisonnements, et plusieurs gus qui gardent mes arrières. Parmi eux, Linus, fidèle saigneurs, Bonzo, fidèle acheté et le très malin Ankou. Avec ses trois là qui vieillent, j'devrais être à même de voir venir n'importe quelle saloperie. Plus Noa, et Alex Bishop "Le Doc", fidèles saigneurs parmi les fidèles, qui seront assis dans les tribunes pas loin de la loge des chefs de clan, histoire de venir filer un coup de main quand il faudra. Du monde donc. Et des monstres. Parce que je compte pas Anthrax. Anthrax... J'ai r'marqué y a pas longtemps qu'il me comprenait mieux, depuis qu'j'ai bouffer mon fruit. Idem pour moi, je le pige un peu. Alors j'lui ai dit d'aller s'poster en hauteur, et d'faire le guet. Il a accepté mais j'ai du lui promettre de lui filer un flingue et de le laisser tuer quelqu'un. Il adore ça, tuer. Sale bête.

Les chefs de clans prennent place, leurs champions avec. Les rangs font tristes mines. Hormis les vrais, les durs, les traîtres que je connais, y a d'autres gueules. Mongom' est aps le seul à avoir nommé de nouveaux champions. L'Under' et les Sœurs on fait de même. Une clique de nouvelles gueules sont avec eux. Des gueules faibles. Héhé. La température augmente dans l'arène. Les gradins sont pleins, les gens sont chauds. Ça va bientôt commencer. Le speaker prend le micro, relié à des escargomégaphones partout autours, et annonce la couleur!

Bonsoir brigands et pirates! Bonsoir amateurs de sang et de combats! Fans de violences et de mises à mort, ce soir, c'est VOTRE soir!


Le public gueule! Fort.

Pour fêter ce nouvel an, les trois clans de Dead End vous offre un spectacle sans pareil! Un spectacle qu'on ne peut pas manquer! Un spectacle que la mort, elle-même regarde en ce moment! Pour les clans, je vous demande UN TONNERRE DE BRAILLAGE!


Et ça gueule de plus belle! Fort, longtemps! Et au speaker d'enchainer, de détailler le déroulement de la soirée. D'abord, il y aura les combats des champions de 8 à 5. Tous, ensemble, dans la cage, et que le meilleurs gagne. Ensuite, les champions 4 et 3, en duo, à six donc. Petits intermèdes lubriques après, à base de danseuses et d'acrobates, pour finir sur ce que tout le monde attend: le combat des numéros un et deux. Du grand spectacle, et il ne croit pas si bien dire. Héhé
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Moi aussi j'veux faire des trucs comme Ankoü.
Bloody New Year 250px-Chess_pieces
"L'échec est un échec pour l'échequeur."
Hecheck Ist

Qu’est-ce tu veux que je m’attarde ? Il fait pas spécialement chaud ni spécialement froid, y a d’la mauvaise pive et des crados à gros bras qui rotent et se tapent dans les gradins. C’est pas beau, c’est Dead End. Mais l’Impasse pour qui ? Pour ceux qui veulent que c’en soit une et qui veulent pas en sortir, qui veulent croire à un stupide nom. Moi j’ai décidé d’être plus haut que ces arcasiens là, me placer dans un coin à l’ombre et bouger les pions. J’ai qui pour adversaire dans ce jeu d’la mort ? Pas le diable. L’impasse. Si je gagne, je m’en sors. Si je perds, j’en deviens un de pion à manipuler.

Scott m’a expliqué le plan et le déroulement du tournoi, y en a eu beaucoup depuis que j’l’ai rencontré, j’y pense. C’est un type bien le Scott. On parlait autour d’une table à gnôle et il m’disait « tu vas avoir un peu de temps pour montrer qui t’es, tu verras, explose des gueules et les gens y comprendront mieux que dans un d’ces livres où l’mec raconte sa vie, zbewah »
Zbewah, ouais. En gros, l'important du nouvel an ce sera quand même l’affrontement final qu’en sera même pas un. On va décimer l’île, rendre toutes ces petites gueules dociles et passer de force le cul-de-sac.

J’rode dans les stands avant que ce soit mon tour, j’vais m’battre, j’ai l’droit à pive à gogo, j'profite. Et même si je foutais pas un pied dans l’arène le type m’aurait donné c’que je veux. J’mate la populace en sirotant…pas, en buvant plutôt d’une gorgée le peu d’whisky que ce brave garçon m’a servi. J’le regarde, il est grand. Moi ? Moi j’suis p’tit, en fait mais j’ai l’vin mauvais et ça se voit dans l’regard. Regard perçant qui lui chuchote qu’il a pas intérêt à refaire une erreur de dosage. Je suis pas une radasse, je bois pas de cidre à petite dose, je bois même pas de cidre.

Là. Là, j’aime bien. J’lui balance alors ma topette qu’il la remplisse aussi dégueu soit sa boisson. Faut que je me pète pour observer d’plus près le combat des zozios des clans. Eux, ils font parti des pions. D’puis qu’on s’est fait toute l’équipe de l’underground, Patine en a engagé d’autres encore plus naze. Des tocards qui suivent et r'gardent quand il montre que’que chose de son doigt. Donc quand m’sieur se cure le nez, ils suivent aussi.

Leurs combats, malgré tout, est drôle. Si drôle que j’me pète faire le tour des gradins en marchant nonchalment avec ma topette dans la bouche. Y a bière, je prends. Y a rhum, je prends. Y a eau, j’passe mon ch’min. Faut pas s’foutre de la gueule du monde mon bon monsieur, hé. J’ai l’impression qu’j’ai pissé en moi, nan ça se dit pas, tellement mon lampas, mon pipe-line et mes poumons sont humectés.

Après qu’mon cerveau est revenu poivrot d’sa goguette, j’ai jeté un coup d’œil à la bataille des bouche-trous, et, fut grande ma surprise, c’est comme ça qu’ils disent, quand j’ai vu que c’était les bonnes femmes du feu qu’étaient en tête. Bon, en même temps fallait bien qu’elle gagne un truc, ça fait tant d’années qu’on les rejette à cause de leur corps ingrat. Ah oui parce que j’suis gentil quand j’dis bonnes-femmes hein ? Vous voyez la fille au marteau Billy ? Ben elles sont toutes comme ça. On dirait des ogres. C’est pas des femmes ça, c’est la vision des femmes qu’on a après avoir aperçu Boa Hancock. Ou Lana. Mais Lana, c’est personnel.

Les pions ont bien avancé, alors. Reste plus qu’à éliminer ces p’tits problèmes ou les faire se soumettre c’qui devrait pas être difficile vu qu’leur cerveau est dans leur Billy. En parlant d'Billy, v'là l'5ème du Python venir. Tiens, c'est bizarre, qu'est-ce qu'il fout là ? Il est pas censé être dans l'arène ? ça m'réflexionne et j'l'attrape par l'coleton avant qu'il se casse. J'lui fous un coup d'boule pour dire bonjour, puis j'demande. Ha. J'vois, ouais. C'mec est genre le plus gros pervers qu'j'ai jamais vu après la légende de Pludbus Celdéborde alors j'comprends qu'il ait pas envie d'se retrouver face à face avec les sous-vêtements des ogres du Feu Béni. Et ça m'fait marrer, tiens. Mais d'après l'règlement si y en a un, m'sieur a pas l'droit de déserter alors, en bon chieur que je suis, j'vais le jeter dans la cage. Alors l'type s'débat et essaie d'utiliser le perverse style sur moi. Dég. G'nou dans les couilles ça calme les mains habiles des obsédés. Le type fait une drôle de cafetière, et en y pensant à sa margoulette, j'me dis qu'y'a deux ou trois papiers de primes sur lui qui trainent sur le chantier naval ou j'bosse. 30millions pour un débile. J'réfléchis longuement. Tête à gauche, tête à droite. Je prends.

Seulement voilà. Comme il commençait à désespérer, il a utilisé ses dents pour me mordre et me faire lâcher prise. S'en est suivit une longue course poursuite dans les gradins. Il est rapide, agile et souple bien qu'on puisse penser que son moche visage et son accoutrement de dandy dindon l'alourdissent. Je shoot dans les kop-porn, les plateaux-repas et parfois dans des implants mammaires. Je suis passé quatre fois d'vant les mêmes mecs en faisant une ligne droite. J'me dis : le gars court tellement et a tellement peur qu'il s'retourne même pas donc j'vais m'poser et l'attendre, v'là. J'ai checké deux trois gars, on a fait une belote puis m'sieur Billy s'est ramené en sprint. Moi, alors tel un bon planteur, j'me mets au milieu et j'prends Harakiri quoi. Parce qu'un mauvais planteur, ben il va s'mettre au milieu, prendre Harakiri mais...voilà. Alors qu'un bon, il s'met au milieu, il prend Harakiri et, héhé, voilà quoi. C'est un bon planteur. Moi j'me mets au milieu alors, j'lance Harakiri de derrière à dans sa face. On entend une sorte de bruit qui r'ssemble à quand le Scott vomit. Et puis le sang s'répand d'la même façon que son vomi, aussi.

Ouais. Sieur, dames. Coolos, c'est bon, on dirait qu't'as jamais vu un mec s'répandre ? Ben là c'est exactement là même chose sauf que tu dois t'en foutre. Du coup j'ai pris l'corps d'ma victime et j'l'ai ramené au couloir d'avant de rentrer dans l'arène. Les bouches trous ont fini leur boucheries, maintenant, c’est à moi. L’impasse va voir ma pièce préférée du jeu d’échec.

Ça a fait bang ! ça a fait bim et même boum parfois ! On les aime où on ne les aime pas, les sœurs ont mit le feu béni à l’arène en ce début de spectacle.

Sœurs ? Je suis sûr que s’il n’y avait plus de steak de girafes, elles deviendraient cannibales tes sœurs, mon pote.

Et maintenant voici le moment que vous n’attendiez pas tous ! Celui des champions de clans 3 et 4 ! Par définition ce sont les 34ème plus fort de leur grou… hein quoi ? Attendez non, on me dit à l’oreillette que ce sont mêmes les 3 et 4ème plus dangereux des clans ! Faites place !

On me demande, j’arrive. Faites place comme ce débile qui sait pas mather vient de l’annoncer. Et j’vois Polaf, le troisième du clan se présenter avec moi. On est pas applaudit. Les gens gloussent, y a l’silence. Les pas des gus qui se mettent au centre de l’arène. Moi, j’vois flou. J’ai un peu l’mal de tête. Pivationné, pivation, j’sais pas comment on dit. J’sens direct une odeur de pas alcool par contre, ça j’reconnais vu que la gnôle j’baigne dedans, toutes les autres senteurs me paraissent être des flatulences.

Et là, j’vois ce type sorti d’nulle part, avec un putain d’iroquois crépu, de l’or sur tout le corps et cette odeur de thé… Bien sur que j’le connais. C’est Mister Tea. La tour à abattre. La tour dans l’échec, elle fonce et s’arrête pas. Le tout est dans l’jeu d’jambes. Ça tombe bien, y a une époque on m’appelait « Kiril d’l’agence tout risque » ou p’tèt dans un rêve…

Le roi, Haya, parce qu'elle est lesbienne et qu'elle fait plus roi qu'les autres zozios. Pas qu'j'aime pas les lesbiennes, mais c'est du gâchis. Enfin, pas dans son cas vu qu'elle a pas spécialement un prix d'beauté.. Et avec elle la r'Ein, elle j'l'aime bien. Parce qu'elle a pas d'bord. Et j'trouve ça drôle. Elle a pas d'yeux aussi. Pas d'âme. On lui dit un truc, elle fait. Elle arrive à bourrer l'crane d'la petite fille du marchand d'journeaux pour la faire v'nir prier tous les jours dans leurs églises de mal... Ouais. J'me r'tiens sur les mots mais j'en pense pas moins parce que j'suis un connard.

A côté d'ça, y a l'cavalier. John Johnny Brand, tout c'que j'sais c'est que mec arrive à se taper des meufs sans les payer, et ça, c'est extrêmement rare sur Dead End. Il a un p'tit costard et une arme à la ceinture, pas fait pour être discret. Il marche coolement pensant qu'on peut s'taper contre l'agence tout risque, l'undergroud en voie de disparition ? Et bien à cela je réponds, oui on peut ! Mais pas contre Kiril. Dites à l'impasse que le fou est la pièce la plus imprévisible sur l’échiquier. Mais alors un fou alcoolisé, ça l'est encore plus mes longés...

    Le combat est censé avoir déjà commencé mais personne ne bouge. Tellement l’arène et les gradins sont silencieuses, j’esgourde les respirations de mes adversaires. Le visage droit, il ne bouge pas, l’œil louche par contre. Il louche sur Mister Tea, ses bijoux aveuglent la plupart des combattants donc on évite de le regarder. Il louche sur Ein, qui elle comme l’aveugle qu’elle est ouvre ses oreilles bien en grand. Il louche sur Johnny qu’envoie des baisers aux meufs de la foule. Enfin, il louche sur H… Où est-elle ? Je me retourne vite fait et constate qu’elle a pas perdu son temps la lesbienne, derrière Polaf, elle envoie un grand coup d’épée que le vieux a comme prédit et donc éviter sans trop gros souci.

    Le temps de châsser les deux mecs, j’me suis pris un coup de poing de la tellière qui m’a littéralement explosé la tronche et envoyé sur le sol. C’est pas tant l’coup qui fait mal ni sa force colossale mais avec ses bagues pointues à chaque doigts, il m’a bien amoché la gueule. J’le vois qu’approche, son défaut le plus flagrant, c’est la lenteur. Alors, j’glisse une main dans ma poche et quand ses pieds sont à 2m, j’bondis et plante les crocs de Lana dans sa bottine. La douleur devrait le mobiliser pendant quelques secondes. Alors j’en profite pour lui foutre des beignes dans les côtes tout en enfonçant Lana avec mon pied. Il crie d’douleur alors pour le faire taire, rien ne vaut un coup de genou dans les couilles.

    Ah non. Apparemment, l’coup l’a énervé, alors avec sa grosse main droite, il m’attrape par le cou et m’estourbit.
    J’tente de me débattre, envoyant des mandales et des jus de bottes qui vont nulle part. La pression est énorme, ma caboche en prend un coup, j’la sens d’un coup, lourde alors par un énième effort, j’attrape Ken accroché sur ma chaîne et d’la force qui m’reste, fais un mouvement courbe et ample qui lui coupe 5mm de peau. Mais ça suffit pour qu’il le ressente et m’lâche.

    Une fois à terre, je suffoque. J’respire. J’sors au cas où Harakiri d’ma botte puis j’repars en reculant. J’mate la bête, il est vert de rage. Comme le thé à la menthe qu’il boit le matin. Confiant, j’envoie Harakiri en direction d’sa grosse masse, Harakiri paré comme si c’était normal par sa grosse chaîne en or. J’aperçois un p’tit bauchement avec ses dents d’ressortit. Colère ou pas, aura noire ou pas, j’me relève et j’fais face. On va s’la jouer comme à la vieille école, disons.

    J’arme mes poings. Pas d’arme hein, mais d’violence et d’mort tout ça parfumé par le cognac et l’whisky que j’ai ingurgité y a pas bien longtemps. J’envoie ma droite en arrière puis court en sa direction comme lui l’fait sauf qu’à la dernière minute j’me baisse pour éviter son coup. La pogne en plein dans son nez. Il recule d’un cran, d’un petit puis lui m’fout un marron dans l’bide et j’m’envole pour retomber sur le Johnny qui chargent ses flingots.

    Lui, plus facile, j’essaie d’le trancher avec Harakiri qu’j’ai gardé dans la main gauche mais pour se défendre il fout son bébé que j’égratigne un peu devant lui. Puis, il s’débarrasse de moi pour un court temps en m’donnant un coup d’pied. J’le vois sourire et j’comprends, Mister Tea arrive encore. Bordel de merde.

    J’jette un œil sur Polaf pris par les deux greluches puis j’disparais à environ 10 mètres des deux. J’bois une gorgée, deux, trois, jusqu’à finir ma topette.
    Fiou.

    L’alcool vaincra. Amis gars, amies femmes, me voici. J’fonce sur le Mister en n’arrêtant pas un seul de mes coups. Si le premier lui a rien fait, la cinquantaine qui suivent commencent à peser. Mais son pote le tireur, s’il a des flingues, c’est pour les utiliser alors subitement la gnôle m’dit de m’accroupir. C’que j’fais puis, comme j’suis en d’ssous le Tea, j’lui fous un aéropunch dans les couilles puis j’combo avec mon coude dans sa gueule. J’sens sa douleur puis subitement, ses yeux regardent sa montre.

    Hein ?

    Il sort du thé à la japonaise, s’asseoit en tailleur et moule les feuilles de menthe pour les renverser dans un verre qu’il a sorti de nulle part. Tout l’monde s’arrête pour regarder ce que ce batard fait. Ça laisse le temps à Polaf en mauvaise posture de reprendre le dessus en achevant d’un coup violent dans la tête, Ein. Puis qu’il reste qu’Haya. J’me dis : j’vais faire comme lui, rien à foutre de ton putain de thé et j’lui shoot à la gueule. Il est à terre puis j’le remets debout pour qu’il retombe à l’aide d’un...

    Beigne dans ta gueule et tu baignes dans ton sang.

    Il r’tombe et r’bondit par terre, moi aussi car le connard de Johnny-baltringue m’a dans le viseur. Et pam, même pas l’temps de savourer ma victoire qu’il me tire dessus. J’récupère avec plaisir Lana d’la botte du débile d’iroquois crépu et j’cours dans tous les sens pour faire genre que j’essaie d’éviter. Mais en vrai j’ai une sacré envie d’pisser.

    Environ vingt minutes de combat et déjà deux personnes à terre, il s’agit de Mister Tea et Ein !

    J’évite toujours les balles de cet enfoiré de sans roubignoles. Le riffle, c’est pour les faibles, pour ceux qu’ont pas le culot de se foutre devant leur opposant en lui renvoyant ses poings. Non, lui il préfère faire tout à distance. Alors, tout en gigotant j’me rapproche d’là où il est posté, couché peinard sur le sable. En leurre, j’envoie un d’mes os de moutons puis j’avance à mesure qu’il s’approche de Johnny. Lui, pas dupe, il roule vers l’côté mais l’temps qu’il fasse ça, il a déjà ma godasse dans la gueule et là, j’vais jouer comme lui, j’vais jouer sale. J’lui extirpe son flingot et l’fusille sans retenu et sans honte.

    Pow pow pow comme les mioches, ils sont cons ces mioches. T’apprendras qu’un mec à flingue qu’a pour seul atout la discrétion, dans un combat à mort, il sert à rien.

    J’tourne la tête et j’vois l’vieux galérer avec le Roi Haya. J’lâche le flingue et vais à sa rescousse. Z’ont bien été à deux sur lui au début, pourquoi pas nous maintenant ? Sans attendre, j’lui fous une beigne bien senti dans la gueule, le vieux lui attrape les deux bras et j’me la fais. J’vise où j’veux. Bon, elle a pas d’couille sinon ç’aurait été marrant. Alors, ce sera la tête, les côtes, l’thorax et l’bide. Elle finit par terre, plus qu’amoché parce que j’me suis pas retenu dans les coups. Soudain, y a un truc qui nous transperce presque, son épée qu’elle a récupérer par terre. On tombe sur l’cul, dans l’sens propre, tous les deux et elle, voyant qu’elle aucune chance face à deux gars, elle part.

    Vite. Elle part. ça compte comme un abandon alors…

    L’Underground gagne pour ce tour-ci ! Qui aurait cru qu’Haya aurait prit la fuite ? Qui aurait que Mister Tea aurait fait une pause-thé ? Que de rebondissements en ce début de tournoi… Bientôt le clou du spectacle ! Bientôt les combats des premiers et deuxièmes des clans ! Qui sera détenteur du titre de… Du titre ?

    Le speaker en plus d’être nul en math, parle comme quand le Scott vomit. J’le redis. C’est pas trop d’trois. Parce qu’il fait des trucs oufs quand il vomit, le Scott. Donc j’le redis. Puis, j’ramasse les corps des perdants avant qu’les chefs de clans viennent les récupérer. Polaf m’fait un clin d’œil. Oui l’vieux. Parait qu’t’es sympa. Couvre moi.

    Voici que Kiril le champion numéro 4 de l’Underground s’enfuit avec les corps des perdants ! Il y a du complot dans l’air ! Enfin, voyez-vous chers messieurs mon but n’est pas d’envenimer les choses. Disons que ça n’sent pas bon et qu’à la place des chefs de clans je serai allé attraper ce charlot ! Mais c’n’est qu’un avis.

    Il a du sentir que j’l’insultais du fond d’mes pensées. Du coup, des futurs emmerdes pour la suite et surtout, 4 corps qu’j’aurai du mal à transporter. Johnny, Tea, Ein et Billy-tocard.

    De beaux cadeaux pour le nouvel an, tiens. Happy new year.


    Dernière édition par Kiril Jeliev le Dim 28 Avr 2013 - 16:32, édité 1 fois
      Hope ? Peux-tu me faire mon thé ?
      Hm…

      Maman me fixe avec l’air de dire que c’est un ordre et qu’il est pas discutable. Depuis la mort de Lulu, l’histoire du cargo, Maman est étrangement irritable. Même si c’est pas si étrange que ça, finalement. Nina, à côté d'elle, la gueule encore marquée par les festivités, me lance un regard qui rajoute que c’est vraiment pas discutable, et que je dois la servir aussi. Moi, je matte l’arène, avec un petit sourire aux lèvres. Je matte le punk qui se déchaine avec son copain sur le ring. Je matte Ein qui se prend sa branlée, pendant qu’Haya court se mettre à l’abri. J’entends Maman qui braille sa déception, elle qui semble d’habitude si douce et si sereine. Les filles autour d’elle font la girouette, méfiantes, choquées par ce qu’elles voient.

      Les masques tombent, hein.

      On commence par les masques. Après, on passera aux têtes.

      Le liquide chaud coule doucement dans deux tasses que je tends aux piliers du clan. Maman l’attrape sans me remercier, Nina me renvoie un « merci » que j’ai l’impression de lui arracher. Ça me va. J’ai bien envie de lui arracher les yeux, mais c’est pas encore le moment. Pas encore. Je m’impatiente aussi, faut croire. Et pendant que Kiril et son iroquois terminent le show en évacuant les blessés dans un chariot, un sourire se marque sur mon visage. Je remonte mes lunettes qui glissent devant les yeux, et attend que le moment soit venu.

      Le moment vient.

      MESDAMES, MAIS SURTOUT, MESSIEURS ! NOUS INITIONS MAINTENANT LA DERNIERE PARTIE DE LA SOIREE, LA DERNIERE MAIS NON LA MOINDRE !...

      Maman fronce le nez, de colère. Elle tape sur l’accoudoir de son siège et nous fait un signe de main qui se veut dédaigneux, mais chargé de colère.

      Allez y.

      Nina se lève, me tape dans le dos pour que je la suive. Elle peste de ne plus avoir Haya comme coéquipière dans l’arène. Moi, elle me connait pas. Ou si, un peu. Mais pas trop. Elle sait pas ce que je peux faire, alors elle ne m’aime pas. Elle me sait pas dévouée à la cause. A sa cause, à maman. J’crois qu’elle comprend pas comment on peut pas clairement s’impliquer dans son clan, comme elle, pour la gloire de maman qui l’a sorti de j’sais pas combien d’emmerdes. Pour maman, qui l’a formaté comme elle voulait.
      Pathétique.

      LES DUOS DE TÊTES SONT INVITES A PRENDRE PLACE DANS L’ARÊNE ET A SE FAIRE SAIGNER !

      Oui, oui. Ça vient. Ça va saigner. T’inquiète pas, vieux. T’en auras pour ton argent.
      Nina avance devant moi. Doucement. Je sens son rythme ralentir progressivement. Elle commence à suer à grosses gouttes, d’un coup. Titube un temps. S’accroche à un siège en continuant de progresser. C’est rapide. Fulgurant même. Je jette même pas un regard derrière, ma petite voix me renseigne sur le reste. Un petit rire m’échappe tandis que nous gagnons l’arène. Nina se plie en deux, faisant difficilement face à nos adversaires, là. Moi, je les regarde tour à tour, toujours ce petit sourire que Nina remarque, et qui me dit naïvement :

      J’me sens… Pas bien.
      C’est dommage. Mais si tu t’énerves, ça ira plus vite.
      Quoi ?!
      Ou alors, demande-moi d’abréger tes souffrances. Ça me fera plaisir.

      Mon regard se lève vers Maman, qui, assise toujours à sa place, est atteinte des mêmes symptômes que Nina. Et en parlant d’elle, elle flanche. Sa taille se divise par deux lorsqu’elle s’accroupie, prise de violentes crampes d’estomac.
      Un hurlement perce la foule. Un hurlement différent des encouragements annexes. Le cri d’une femme qui a mal, suivi d’insultes en tout genre à mon encontre. On s’affaire autour d’elle, autour de maman : on gigote, on lui passe de l’eau sur le front, on l’allonge, on la regarde, on supplie pour qu’elle aille mieux. Les poisons de Bishop sont violents. Fulgurants, même. Et s’ils tiennent Maman en vie assez longtemps pour qu’elle me crache des infos sur ma gamine en échange de l’antidote, ça sera parfait.

      Les masques tombent. C’est ce que je disais.

      A PEINE ARRIVES SUR LE RING ET L’UNE DES SŒURS DU FEU BENI POSE DEJA LE GENOU A TERRE !
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      Depuis le Cargo, la semaine avait été chargée pour Joseph Patchett. Pensez donc, écouler le butin, graisser des pattes, menacer des sbires, ça en prenait du temps ! Mais le jeu en valait la chandelle car la récompense était de taille. Une île entière ! La fine équipe de Crack Joe grandissait à vue d’œil, les raclures de Dead End sentaient le vent tourner et ils se pressaient de se cacher derrière une figure perçue comme rassurante. Comparé à ces Saigneurs tout juste arrivés, Joseph était quasiment un natif de l'île, il était rassurant. Était ce pour cette raison que Sir Montgomery l'avait choisi comme nouveau n°2 ? P'tet bien que oui, p'tet bien non. Sûrement que non d'ailleurs.

      Le Boss s'était écouté parler pendant une bonne heure, râlant sur les conséquences fâcheuses de l'accident Cargo au premier rang desquelles figurait la mystérieuse disparition du Blaaack Knight. Une place s'était libérée en haut de la hiérarchie. Vu que le lapin n'était qu'un banal lapin et non un monstre tout puissant, le choix était simple pour Montgo. Mr Tea ou Crack Joe pour épauler Jack lors du final. Ce fut ce brave Joseph qui hérita du poste, rapport à la raclée qu'il avait flanqué à Lulu et Kiril durant l'assaut sur le Cargo. Deux Champions à terre et un fruit croqué, ça vous changeait un homme ! Ça plus le fait que ce cher Boss pensait pouvoir compter sur Joseph. Montgomery était peut être excentrique mais il n'était pas stupide, s'il l'était il serait mort depuis longtemps. Que Jack préparait un sale coup, il s'en doutait. Que Joseph s'était pris une raclée face à Jack, il le savait. Alors dans sa petite tête, il voyait dans le boxeur ses meilleurs chances de contrer le Saigneur. Grave erreur d'analyse.

      Résultat des courses, Crack Joe bénéficia du privilège d'être dans la loge des boss au début des combats. Fauteuils en cuir, balcon, hommes de main et tout le tralala. Crack Joe prit plaisir à constater qu'une bonne moitié des porte flingue présents roulaient pour eux. Ne restait plus qu'à profiter du spectacle en attendant l'heure H. Les affrontements des second couteaux, il s'en fichait comme d'une guigne. La victoire de l'aminche Kiril par contre, ça c'était positif. Joseph eut le plus grand mal à refréner un fou rire quand le punk quitta l'arène en emportant les vaincus. Il avait peut être de bonnes droites mais il manquait encore carrément de classe. Cela dit, récupérer des têtes primés ça pouvait toujours servir... si on disposait des bons réseaux. Mais une chose à la fois, l'heure était à la conquête. La Gloire n'attendait plus que les Saigneurs et Joseph Patchett.

      LES DUOS DE TÊTES SONT INVITES A PRENDRE PLACE DANS L’ARÊNE ET A SE FAIRE SAIGNER !

      Le speaker avait parfaitement su choisir ses mots, ça allait saigner mais pas comme les Maîtres de Dead End l'espéraient. Les fous ne savaient pas ce qui les attendaient. Montgomery avait adressé un geste d'encouragement à son boxeur de champion. Pauvre fou... Ah ils avaient fier allure dans l'arène les six Champions. Walt' et tête de piaf ne se quittaient pas du regard, l'air de vouloir se mettre sur la gueule à la première occasion, Jack et Hope souriaient en mode peinard genre je contrôle tout et Nina douillait sévère. A peine arrivée et déjà à terre ? Bah mince alors, c'est que Crack Joe n'aurait même pas le temps de s'amuser avec elle à ce compte là ! Quelle injustice ! Et maintenant ça hurlait aussi dans les tribunes ? Le responsable fut aisément trouvé. Elle était impressionnante l'afro girl quand elle s'y mettait. A peine débarquée et voilà déjà Môman et sa n°1 out. On reconnaissait bien là l'efficacité légendaire d'un Saigneur. Dans l'arène, Owl regardait nerveusement autour de lui. Le piaf se rendait doucement compte qu'il était exclusivement entouré d'ennemis. Pour quelqu'un qui répugnait à mettre les mains dans le cambouis, c'était la pire des situations possible. Maintenant, c'était à Joseph de jouer son rôle.

      Tête de Piaf était très fier de son fruit du démon et de sa forme hybride. Ah c'est sûr qu'il en avait des avantages l'emplumé, vol, super force, super vision, super ouïe, j'en passe et des meilleures. Vous avez bien sûr tous compris ce qui se tramait dans la tête de Crack Joe. Les avantages, ça se renverse. Une fois Nina un genou à terre, le boxeur se mit à remuer lentement les lèvres, comme s'il psalmodiait une quelconque prière. Son regard restait rivé sur le piaf. Les vagues soniques ce n'étaient pas forcément audible et une surdose d'ultrasons n'allait surement pas faire plaisir à l'emplumé. Sonic Wave ! En mode silencieux, s'il vous plait, il fallait savoir ménager ces effets. Et Owl chancela, il faut dire qu'il n'avait sûrement pas prévu de se prendre un coup pareil. C'est qu'il était traître le Joseph, traître et content de lui vu le sourire méprisant qu'il servait au piaf. Va au sol et restes y.

      C'EST INCROYABLE CE QUI EST EN TRAIN DE SE PASSER ! OWL VIENT LUI AUSSI DE METTRE UN GENOU A TERRE ET SANS AVOIR ENCAISSE LE MOINDRE COUP ! LE CLAN PYTHON PROFITERA IL DE CETTE INCROYABLE OPPORTUNITÉ !

      Le Clan n'en profiterait sûrement pas mais les Saigneurs par contre, ça c'était une toute autre histoire. Le signal était donné. Ouais il était comme ça Joseph, bouffi de confiance. Il avait prévenu ses porte flingues qu'ils devraient se mettre en place quand Owl poserait le genou à terre. Fou ? Sûrement que non, Joseph était trop confiant pour perdre, il ne pouvait tout simplement pas perdre. Les Saigneurs s'empareraient de l'île, les masques tomberaient et la Gloire rejaillirait sur lui. Le Haut de l'Affiche, il l'apercevait enfin alors que ses porte flingues commençaient leur sinistre besogne dans les coulisses. Tous ceux qui n'étaient pas avec eux étaient contre eux et devaient être éliminés. Les gars de Joseph avaient pour principale tâche de sécuriser l'accès à la loge des Parrains. Faudrait pas qu'ils s'enfuient tout de même, ce serait bête qu'ils ratent le spectacle pas vrai ? D'autant plus que Joseph avait préparé un petit discours de circonstance à l'attention de la population de Dead End. Il l'avait intitulé, l'heure du sang. Un rien pompeux mais c'était surtout une question de style.
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      Bon, j'vais pas reprendre ce que speaker raconte, parce qu'il commence à me les briser net, comme à peu près tous les speakers qu'j'ai entendu causer. Plutôt qu'ça, on va passer aux choses importantes. C'est à dire, le connard de service qui s'traine d'jà à moitié à terre. J'zieute l'responsable, pas l'air méchant mais presque. Il ferait mieux d'comprendre qu'celui-là il est pour moi l'blondinet, sinon il risque de s'choper une baffe qui fouetterait n'importe quel requin flibustier KO.

      Mais j'imagine qu'il aura bientôt d'autres chats à fouetter. Du coup, j'vais m'charger du reste de l'affaire. J'racle un dernier coup ma gorge, histoire d'être certain qu'y a toutes les saloperies qui pouvaient s'y trouver qui r'montent, ça fait une plombe que j'prépare ce glaire. Ouais, j'tiens toujours mes promesses. J'largue le truc au sol, c'est plus visqueux qu'liquide, et avec des bouts solides en n'dans. Un vrai délice quoi.
      D'un coup d'pied, j'fout l'crâne d'piaf à l'allonge, la face contre terre, juste à côté du mélange buccal. J'me baisse pour l'occaz', pendant qu'j'entend qu'dans la foule tout autours les sons changent des encouragements à la baston à l'étonnement. Les amis, vous v'nez d'entrer dans un nouvel univers, ça vous changera un peu tiens.
      J'trape l'cou d'loiseau et j'le plaque dans la soupe salivaire. Tout ça, c'est histoire d'être enfin clair sur c'qui va lui arriver. J'm'approche d'sa face et j'lui susurre deux-trois mots doux.

      "Choses promises... On va enfin pouvoir r'mettre les choses dans l'bon sens. R'garde mon con, r'garde la tête qu'j'vais péter à ton Patine de mes deux."

      J'le lâche et lui flanque un pointu dans les côtes. Il va surement se r'lever, mais s'il l'faisait pas ce s'rait pas drôle en même temps. Moi j'avise le Jack, pas besoin d'paroles. Un hochement de tête et j'me r'tourne vers la loge d'l'Underground. J'vois les gus qui tente d'se barrer mais qu'is y arrivent pas. J'vois leur bosse, qui m'toise et m'vois aussi. J'espère qu'il sent bien son bide se r'tourner, pasque y'aura pas qu'ça qui va faire du manège.

      Et ouais, j'ignore les paroles du speaker. Il m'gonfle, jusqu'à c'qu'il coupe. Ou qu'il est coupé plutôt. Dans tous les escarg'haut-parleurs, y'a une explosion qu'a sonné. Celle d'un flingue qui balance d'la cervelle contre un micro. C'est ça l'truc qu'à coupé la glotte à toute la foule. J'crois bien qu'y'en avait qui n'kiffait pas c'type non plus. Et j'crois qu'il voulait faire savoir qu'il était là aussi. Quelle enflure c'monstre qui gueule comme un dingue. Ouais, les cris d'Antrax, c'est un machin à t'rendre dingue si c'est tourné en boucle.

      Dans un sens, j'vais commencer d'croire aux esprits. Parc'que là, y'en a un qui traine sévère. Dès que l'macaque s'l'est bouclé, dans l'silence d'la foule, j'ai un truc qui m'vient aux lèvres. J'suis pas musical mais j'crois qu'on peut dire qu'c'est un chant. J'le r'tiens pas, mais s'pas grave, ça sort, lentement, dans c'que j'crois être des basses. J'suis pas musical et j'sais pas chanter. Mais si ça sonne faux eh ben ça n'sonne que plus juste.

      "Voici venir les Saigneurs des mers
      Craints tout au long des quatre vents.
      Tueurs, brigands sans foi ni père
      Inutile d'cacher femme ou enfants.

      Taillent, et tranchent, et crèvent, et saignent
      Les faibles tocards, ou les grands puissants.
      Libres du destin, ils vont et peignent
      Leur histoire dans ton sang."


      J'entend ma voix qui résonne dans l'arène quand j'm'arrête. J'entend qu'on lui répond. Moi j'me stop, j'arrive vers le 'culé en chef dans sa cape avec sa face de pizza. Et lui arrive vers moi aussi. Il a compris qu'il pouvait pas fuir et qu'il n'lui restait plus qu'à v'nir s'faire botter les fesses. Mais il est pas v'nu seul. Y'a une quinzaine d'mectons avec lui. Des gars d'son gang. Des gars auxquels il tient une couille pour les contrôler. J'les mates. J'peux pas m'empêcher d'sourire. J'sens qu'certains sont sur la balance. On verra bien s'ils l'sentent aussi.

      J'ignore les mectons, et j'fonce vers Papy Patine. Y'a un coups d'feu, et un clampin tombe. Un des gus qui m'avait mis en joue. J'vois qu'y'en a qui ont d'l'instinct, et j'vois aussi qu'ça pars en bircher. Ils savent plus qui est leur pote, ou qui n'l'est pas. C'est l'heure des coups bas et tordus. Moi, j'les ignore et j'fonce vers Patine. Eh ouais gros, c'bien d'tenir un gus pas sa couille, mais un gus il en a deux, et moi j'ai plus d'poigne on dirait.

      ...

      C'est dégueux d'présenter les choses comme ça, vraiment crade.

        J'me sens toute chose. Si fier. Être ici, dans cette cage central, entouré de beaux Saigneurs aux dents longues, je sais pas, j'ai l'impression d'avoir enfanter sans devoir me taper leur adolescence. Comme un père démissionnaire qui revient pour vendre de la drogue à ses gosses qu'ont passé les dix-huit piges. Et c'est beau. Les cafards à coté, ceux qui collent à nos basques dans cette fange carnavalesque du tartage, ont l'pif qui tremble. Les odeurs se confirment, ça sent pas bon pour eux. Mais le meilleur, c'sont les frémiss'ments qui viennent de la loge... royale! Hoho, la tête de ses prétendus grands. Pour la première fois dans leur vie, j'crois Mongom', Maman et Palpa' se sentent proches les uns des autres.

        J'ai souri quand les moins que rien s'sont cassés entre eux, les bas champions, encore plus quand j'ai vu Kiril se tirer avec les corps des moyens rien, et j'ai ri, fort, quand le speaker s'est pris une bastos pour diction défaillante. Mais, quand j'ai ouïe les braillages d'un Anthrax au travers des escargomégaphones, je peux pas décrire. Anthrax... tu auras droit de tuer une personne par jour dès lors. Promesse. Tu es un être de bon gout, après tout, et pour l'avoir si longtemps nié, j'en ferai amende honorable. Voila.

        ...

        Maint'nant fini les conneries. Walt' se prend des envies d'poésie, et j'le comprends bien. Mais il est temps d'montrer que les Saigneurs, c'est d'abord des actes, ensuite du sang, puis parfois des palabres. J'souris aux autres, dans la cage. Les masques ont sautés, ils étaient déjà bancals (on dit pas banco?), mais c'était le délice de se plan. Plus il allait s'révéler, moins il devenait arrêtable. Je suis un Stratège. Owl et Nina ont du feu dans les yeux. Ils voudraient s'relever, sauver les meubles, mais les pouvoirs conjugués du Doc' Bishop et d'Jo la voix font leur oeuvre. N'empêche, je vais tuer ça dans l'oeuf! J'bondis vers l'homme hibou. Quand j'arrive sur lui, il tente un mouv', trop tard! J'abat un krapax sur sa nuque. Sans l'achever, c'est juste un handicap, 'stoire qu'il puisse apprécier tout, du début à la fin. Et si l'un d'mes compères s'met en tête de l'finir... boarf, j'suis grand, je pleurerai pas. J'tourne la tronche vers Nina. Elle tente de se r'prendre, mais elle sait. J'arme une droite. Boum, une onde de choc file droit vers elle. Cadeau. Mange, Hope s'occupera surement volontiers d't'expliquer après. T'aimeras pas.

        Autours de l'arène, ça commence à pétarader! Les troufions encore fidèles aux clans ont enclenché une réaction, mais elle se parasite. C'est qu'ils imaginaient pas qu'y ai autant d'Judas parmi eux! Ça surine à souhait, dans l'dos, en accompagnant le tout d'crachage de poudre. C'est le chaos, les gus tombent sans piger d'où vient l'coup, ça saigne vilain. J'ai dit aux p'tites têtes pensantes, pour les briefer:

        Visuelles les exécutions! Visuelles et sans appel!


        Ils ont pris ça au mot. Héhé. Mon r'gard se porte vers le balcon, la loge des boss, bientôt r'traités. Walt' s'est déjà précipité, il avait faim. J'accompagne à mon tour. Mes pattes agrippent les barreaux d'la cage, qui se tordent, rompent. Et j'bondis vers nos amis chefs de clan. Leurs gardes rapprochées sont là. Bien serrées. On pointe des canons d'pétoires vers ma gueule, mais déjà ça cafouille. Dans leurs rangs s'éveillent les traitres et les opportunistes. V'la qui m'évite de cabrioler, j'pause donc, léger, le pied sur le balcon. J'envoie l'autre panard dans la gueule du premier venu. Les mires me pointent, presque unanime.

        Je, moi, Jack, Saigneurs de Dead End. Choisissez votre camp, tant qu'suis enclin à l'amnistie.


        Les claques baves se laissent pendre, le doute s'installe, jusqu'à c'qu'un gus moins con qu'les autres, à la droite de Mongom', tente tout à coup d'le poignarder! Mongom', qu'est pas impotent, l'envoi valser, mais l'mal est fait! Les gardes commencent à s'entredéchirer. Héhé, ça m'fait bouillonner, et quand j'bouillonne, les autres aussi. La violence monte d'un cran. J'en profite pour avancer vers le cinglé vieillard. Il me fixe, ne bouge pas, l'air amusé. Sur le ch'min, deux types encore fidèles à lui trouvent assez d'courage qu'pour venir m'braver. J'lève la patte, près à les sécher. Ils s'écroulent... et je n'ai rien fait. Ces deux gus sont tombés sous les coups de ... Mongom'. Il me mire, triomphant, pose un genou au sol. Baisse la tête.

        Jack Sans Honneur, je suis votre obligé.


        Ca m'surprend, puis ça m'fait sourire. Mongom' a jamais été un con, il aura lutter jusqu'au bout, pour savoir reconnaitre sa défaite en fin d'compte.

        En effet Mongom', tu l'es.


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        Merci Jack. Pour le joli punch à distance. Ça lui a remis les idées en place, pour sûr. Elle doit plus s’entendre penser, mais l’essentiel, c’est qu’elle m’entende encore parler. Que j’lui explique en gros ce qu’elle va vraiment pas aimer. A peine pencher à côté d’elle que déjà autour, ça s’affole.

        Ouille. Elle était vilaine, celle-ci. Jack est comme ça. Un franc-cogneur. Il prendra pas le temps de t’expliquer tout ça, alors que moi, j’suis bonne âme dans mon genre, tu sais. J’vais t’accompagner dans tes derniers instants de vie. J’vais te rassurer sur la suite, te dire qu’on se souviendra de toi. T’as de la chance, Nina. T’auras ta marque, oui. Ta tête servira à glorifier les Saigneurs, à rétablir leurs vilaines réputations, si c’est pas super sympa de notre part... J’dis tout ça, mais j’crois bien que Bishop m’a dit qu’au bout d’un moment, ce poison grillé les neurones. Tu dois même plus m’entendre. Bave pas sur mes chaussures, tu seras mignonne.

        Je me relève sans prendre la peine d’éponger le filet de sang qu’a coulé sur ma chaussure. J’ai vu pire, moi aussi. Je me tourne et trace droit vers la matrone, sous les yeux implorant d’une grosse bonne fille qui crie avec ses dernières forces pour sa maman. Dernières forces, ouais. Celles-ci la quittent enfin. Dans un dernier râle bien sale. Voilà pour toi, Kiril, un colis qui t’attend. Un gros coli. Sais pas si t’arriveras à le soulever, c’lui là. Mais vu qu’tu fais le sale boulot… On t’a bien embauché pour ça, non ?
        J’avance donc, avec le panache que Jack aime tant. J’prends même plus la peine de regarder ce qu’il se passe, parce que toutes ces voix me le disent. Et même si je les écoute pas, je le sais. Vaguement, mais suffisamment pour ne pas m’en méfier. L’intensité des voix varie selon la distance. La couleur aussi varie selon les gens. Et la couleur de maman vire à un vieux truc brulé. Cramoisi. A un vieux truc qui s’estompe au fur et à mesure que je m’approche. Sa voix, à elle, n’est bientôt plus qu’un murmure qui gueule pour se faire entendre.

        S’il vous plait, les filles.

        La horde de ses groupies veut se ruer sur moi. Me tanner. Me frapper pour défendre bec et ongle leur maman. Mais la première droite a vite fini de s’écraser sur la bouille d’une première que la seconde a aussitôt reçu son coup de pied dans le bide. La troisième recule sans faire d’histoire, et la foule s’ouvre en deux pour me faire un accès vers Maman.

        J’ai ça pour toi.

        Je me penche et sors de ma poche une petite fiole, donné par Bishop. Au cas où j’ai de la pitié, qu’il disait. J’pourrais en avoir, oui. J’pourrais. Maman tend sa main pour l’avoir, la fiole. Elle tend, mais je retire :

        Hop.

        Un sourire plus tard, elle comprend que rien n’est simple dans la vie. Rien du tout.

        J’ai ça pour toi si t’as quelque chose pour moi.

        Elle suffoque, se tord dans tous les sens pour atténuer la douleur. Je sais pas ce qu’il lui a donné, mais ça a l’air de faire mal. Je ris. Et je m’étonne moi-même d’être aussi sèche. Peut-être que la folie est contagieuse, ouais. Ou peut-être que la vengeance fait son effet. Ça doit être ça.

        Lia ?
        Elle est… Elle est à Marie Joie.
        Comment tu sais ?
        Argh…
        Saigne pas sur mes bottes.
        Donne-moi l’antidote et je te dirais tout !
        Ah, oui. L’antidote.

        Je le regarde avant de le lâcher. La fiole s’écrase par terre en mille petits bouts de verre, en même temps que le liquide translucide se répand au sol. L’espoir dans les yeux de Maman s’éteint soudainement. Cette flamme-là, je l’ai soufflé. C’était simple.

        Désolée, il m’a échappé.

        Une pause. Avec l’espoir s’en va la vie. Maman s’éteint aussi.

        Et puis, j’avais pas vraiment l’intention de te le donner.

        Les autres autours poussent un cri horrifié à l’unisson. Elles ont pas vu le pire. Oh, ça non.

        J’ai besoin de toi, Maman.

        J’ai besoin de toi, pour peindre sur les murs en rouge sang la marque de ceux qui t’ont fait tombés de ton trône.

        Quand tu taperas aux portes d’en bas, oublie pas notre nom. Oublie pas de dire qui t’as tué. Passe un message au diable pour lui dire de pas nous oublier…

        De ne pas oublier que les Saigneurs sont toujours en vie.
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        L’air est lourd et frais à la fois. Frais parce que le sang s’y douche, lourd parce que les poings s’y baigne. Jeu de mot. Le bel air, on dit. Mais mon air vient s’griffonner quand j’vois Walt sortir de nulle part. J’promène quatre corps, lui, ça l’fait marrer, moi pas. Mais du coup il sent l’malaise et scshrrom, le bruit qu’ça a fait, j’me retrouve avec quatre têtes. Sans lâcher un mot il s’met à courir avec dans l’but de rafraichir l’air. Le sang. Sa tête m’a refait penser à un truc, une histoire de gosses. Et voilà ! La veille on s’était bien pivé lui et moi et j’ai failli oublier ses marmots qu’la fille Polaf avait donné leur position. J’réfléchis. D’jà que j’me rappelle plus d’la gueule à la fille alors pour m’souvenir de ce qu’elle a dit…

        « Les sous *** de l’***** »

        Coquine vicelarde de mémoire qui veut tout garder pour elle. Avant d’recroiser Walt, j’ai du ch’min à faire puis j’suis sûr que lui aussi s’souvient de que dalle. Tiens, y s’passe des choses dans l’arène, des choses pas très belle. L’afro fait du bon-sale taf parce qu’un corps tombe. Clairement pour moi. Mais j’irai pas maintenant, pâlot, faut qu’j’me souvienne. L’arène oui ! C’est ça !

        « Les sous *** de l’arène »

        Rah, on s’en fout d’l’autre mot qui manque, c’est en dessous d’l’arène, ça c’est certain. J’jette un œil dans tous les coins, à la recherche d’une trappe ou d’un truc comme ça. Pas bingo, vu qu’j’vois rien. J’vais pour poser mes pas et mon regard partout donc, et, pas bingo vu qu’y a rien. Puis, éclair d’génie, j’me dirige à la loge underground après avoir bastonné tous les gars sur mon ch’min à coup d’pied vu qu’mes bras sont pas libres à cause des têtes des primés.

        Que bien sûr ! La loge de Pat-boum coup de feu. Y a que, Walt est passé par là. Ça pue. J’m’infiltre alors comme si personne pouvait m’voir et là j’châsse les lieux. Trappe, pied, plus trappe, vide.

        J’tombe dans une sale grotte et j’entends des rires chelous. Ouais, ça peut qu’être des gosses. J’vois rien dans l’noir, j’cherche un interrupnoir donc, puis j’sens clairement quelque chose tout prêt d’mon visage avant d’me prendre un coup d’non identifié dans les couilles.

        On fait quoi Gram ?

        On le tue.

        Haha, haha, haha. On m’a fait cette blague tout au long d’ma vie et j’y ai toujours répondu par un poing dans les dents. Alors, j’vois pas mes adversaires mais rien à foutre, je frappe. Du pied, parce que les bras pas libres. Et ça atteint.

        Sont où les enfants du Scott ? C’est vous Gregoire et Machin ? Et une fille aussi ? J’suis venu vous chercher votre papa vous attend. P’tèt, enfin l’a l’air.

        Et la lumière fut. Trois horribles monstres apparaissent devant moi. Un grand et deux petits. Tous avec des têtes de morts sur les visages et là, j’sais qu’ya plus à douter sur leurs identités, si c’est pas les enfants du Scott, j’me coupe c’qui m’sert à en faire. Ça m’étonne carrément pas. Mais alors pas du tout. Glauques comme lui. Dieu qu’ça fout les chaleurs. J’aperçois le p’tit a qui j’ai donné un coup, aussi. C’est l’plus petit des gars, une capuche et un masque très chouette. La p’tite s’rapproche de moi et à l’air d’être fascinée par les têtes et là m’vient une idée qui m’débarrassera sûrement d’mes charges. Z’ont l’air d’aimer la mort ou des trucs comme ça, grand bien leur fasse. Mais du coup, ramasser des corps ça peut être cool aussi.

        Dites, les enfants du Scott. J’ai un boulot sympa pour vous…

        ***

        Avec Am, on r’garde les deux frères agirent comme des p’tits pros. D’abord, Stram a fait une apparition éclair sur l’arène pour récup la dépouille de Nina. L’afro de Micha a bougé, un peu. Puis Gram avec une sarbacane lance des minis-poisons confectionnés par Am aux larbins undergroundesques qui tenteraient d’nous nuire. Cool spectacle. J’sais pas si Walt voit ça mais il peut être fier de ces enfants. Enfin, la p’tite d’puis tout à l’heure avec son aiguille, elle joue bizarrement ‘vec les têtes des morts. Sauf celle de Billy. Non, Billy elle l’a royalement ignoré. Pauvre homme, il dégoutera toujours.

        Maintenant, j’deviens spectateur. Stram vient m’voir avec l’corps de Nina. Bien. Parfait boulot, maintenant dans les gradins VIP on peut s’poser et mater comme Dead End se fait prendre. Dans l’sens d’enculade et dans l’sens de prise, hein. Et prise dans l’sens d’enculade aussi.
          Tiens... il m'semble qu'il y a des trucs chelous qui s'déroulent autours de moi. Outre le Jack et l'reste j'veux dire, ça c'est du normal même si ça l'est pas pour tout l'monde. S'prendre une trempe du gorille ça n'advient pas à tout l'monde tous les jours faut dire... Nan, c'que j'entends, c'est les pas plus légers d'enfants qui m'rappèlent quequ'chose. Et ça m'revient, j'me r'tourne, j'les vois, avec l'copain Kiril qu'est plus un simple mec maintenant.

          J'les vois, et ouais, ils font c'qu'ils savent d'faire l'mieux. Récolter des têtes à sous, c'est c'que leur géniteur leur a appris après tout. J'souris, et j'entends...

          Une goutte d'eau qui fusait vers la tête du Scott, prête à la faire éclater...

          J'me baisse et laisse un gulu s'la prendre à ma place. C'est l'Patine qui s'agite. C'est qu'c'est un type du fond d'l'océan qu'on dirait... Et avec sa main qui goutte il a l'air un peu vaseux... poisseux... poissonneux quoi.

          "C'est bon, patron, j'arrives."

          J'crache au sol, encore une fois. La promesse, elle était pour deux personnes après tout. Il ira gouter l'sol l'Pat'. J'fonce vers lui, et un d'ces loyau qu'veux s'interposer s'fait descendre par un des miens. Il évite mon premier coup d'masse en s'baissant mais voit pas mon pied qui fonce vers lui dans l'mouvement. Il vole bien l'ami, j'saute vers lui, plante comme un clou le gus qui veut l'saigner. Ouais, c'est l'mien, j'suis jaloux.

          C'est qu'il en profite le vicieux. J'sens que j'goutte du sang après qu'il m'soit passé à côté. Il est vieux et lent, mais c'était pas toujours l'cas... Et ses muscles ce souviennent de c'qu'était leur job avant de d'voir rester assis. Mais de r'vivre ça c'pas la même chose que d'raconter tes exploits à tes p'tits enfants papy.
          Bref, tout ça pour dire qu'il va profiter d'chacune d'mes ouvertures pour m'suriner. Il a p'tet' plus les réflex, mais l'a toujours l'oeil qui va avec. J'me d'mande si j'peux en profiter tiens...

          J'me rapproche encore de lui. Ma masse tourne deux-trois fois autours d'lui, puis j'frappe en force. À l'horizontale, ça siffle bien mais il évite et profite de c'que mes bras s'ouvrent en grand pour m'charger. V'savez quoi ? J'ai gagné !
          Il tient sa dague en avant et vient m'la planter dans l'coeur. J'crois qu'j'entends son p'tit rire de hyène qui s'croit forte. J'lâche ma masse et j'l'attrape à la place. Y'a plus son p'tit rire, c'dur d'rire quand t'as deux mains serrées autours du cou. Moi par contre, j'lui offre un grand sourire.

          Et i m'le rend...

          C'est pas bon, c'est c'que j'me dis quand j'sens une patoune chambouler mon champs d'vision. J'me r'trouve les yeux à ras du sol. De là j'vois surtout des pieds et des type qui tombent, loin. J'sens l'sang qui goutte sur ma joue. C'pas l'mien, mais il a l'odeur qu'est forte. C'est un type qu'a pris cher. Et puis y'a aussi les ongles qui s'enfoncent dans ma joue que j'sens. Ils sont pointus. Et j'capte qui c'est, j'le r'connais quand j'l'entends.

          "Heum... Vous avez fait une grave erreur Monsieur Scott..."

          "Ouais, mais j's'rais pas ton bon M'sieur Scott si j'l'avais pas fait, face de bec."

          "Vous devriez... Heum... tenir votre langue. Il était un temps où je... Heum... Où j'étais réputé pour picorer les yeux de mes ennemis..."

          "Picorer, comme les pigeons t'veux dire ? J'croyais pas qu't'étais une si p'tite bestiole t'sais ?"

          Il serre. Moi, j'me marre. Pourquoi ? Parc'que pendant qu'il s'occupe à m'taper la discut' il entend pas la face d'son patron servir d'papier d'verre sur l'sol. Ouais, j'ai pas b'soin d'ma tête pour faire ça.

          "Vous vous pensez puissant ? Vous pensez que... Heum... Vos amis vont venir vous sauver ?"

          "Nope connard, si j'avais b'soin d'êt' sauvé, j'serais pas arrivé jusqu'ici. On est pas comme ça nous, c'est marche ou crève chez nous. Et t'sais quoi ? Moi j'fais les deux."

          J'le vois pas, mais j'suis sûr ses mirettes d'hiboux d'viennent plus grandes qu'elles l'ont jamais été. J'crois qu'il commence d'percuter. Mais c'cool, j'ai juste eut l'temps claquer la nuque d'Patine. J'vais pouvoir m'concentrer sur lui.

            Dead End paie sa dette. Sa structure, ses pontes, sa hiérarchie passe à la trappe. Les têtes tombent ou se courbent, c'est au choix. Si Mongom', loin d'être un con en matière de survie, a suivi, c'est pas l'cas d'ses deux collègues. Principes persos, ou juste le fait qu'ils ont emmerdé les mauvaises personnes, quand ils le pouvaient encore? En fin de compte, chacun fait son choix, un moment. Le leur n'allait pas vers la pérennité. ... Ouais, t'parles d'un euphémisme! Se foutre un Saigneur à dos, même s'il est soi-disant r'traité... faut être con. Ou juste pas nous connaitre.

            En totu cas, tout l'monde nous connait maintenant. On sait c'qu'il en est. La purge efficace qu'est en train d'se faire dans c't'arène remet les choses en place. Le public en a pour son pognon. Il voulait du sang, du chalenge? On les gâte. Oh ça oui. Pourtant, j'en vois qu'essaient de fuir. Des adeptes de l'ancien régime, ou juste des lâches? On s'en fout, j'ai prévu quelque chose pour ceux-là aussi. J'profite d'une seconde de calme pour faire un signe à Linus et Bonzo. Y mirent. Pigent. Et disparaissent, accompagné d'leur troupe de vilains. Pour c'qui est d'mon commandant d'Linus, son but, c'est Oz. Y s'en va lui susurrer dans l'pavillon qu'tous les navires quittant Dead End doivent être envoyé par le fond. Jusqu'à nouvel ordre. Quand à Bonzo, lui et ses affreux vont aller saboter les navire des docks, et rançonner les fuyards. Héhé. La prise de pouvoir ne se fait pas que dans l'arène.

            Et rev'nons y à c't'arène. Les choses commencent à s'tasser. Ouaip, les ennemis tombent, nombreux, restent plus qu'les nôtres. Les fidèles. J'en profite pour me diriger vers le balcon, c'lui du speaker. Le gus s'est planqué sous sa table, j'savais pas qu'on pouvait se faire si petit. Je l'empoigne, et le lance. C'qui m'intéresse, c'est son micro. Dans tout le plan, c'est l'moment qu'je redoute le plus. Jamais été bon pour parler. Mais soit. J'tapote l'escargomégaphone, et balance:

            Salut les gars, c'est Jack. Pour vous, maint'nant, c'est m'sieur Jack... Non, appelez moi boss. Ou le Roi. Le Roi Jack, ça sonne. Alors.. le roi a dit: faut pas quitter l'ile maintenant. Sous peine de mort. Faites comme a dit l'Roi, et j'vous foutrai une paix royale. Casser lui les couilles, et y vous écrase avec. Dead End appartient aux Saigneurs des mers maintenant. Suivez ou mourrez!

            Un gus s'ramène par derrière. J'entends ses pas saccadés. Y court, probablement avec uns arme, pour m'rosser l'dos. L'est tout près. Saute. J'me baisse. Y va s'viander sur le sol, en bas. J'admire une miriade de petits types lui foncer dessus pour le finir. On est de plus en plus populaire faut dire.

            Bientôt vous s'rez riches et en paix. Si v'z'êtes du bon coté. C'est grand Dead End, y a des travaux de prévus. Des opportunités à prendre. Prouvez moi votre bonne foi: j'veux d'vant moi toute tête primée sur Dead End, pourvu qu'elle soit pas estampillé Saigneurs and Friends. Et tout l'monde doit jouer. Sisi. Vive les Saigneurs.

            J'repose l'appareil mou, et mire. Une hésitation, dans l'public. Le temps d'checker l'voisin d'gauche, l'voisin d'droite. Le temps d'faire son choix, à nouveau. Attention, 3, 2, 1,... Bingo. L'entredéchirement commence! Le pirate d'vient un Lou pour le pirate. Les forces vives rentrent en conflit, mais l'autre camp a déjà perdu. Oui, ils sont malins, ils sont roublards, les pirates. Ils savent se mettre dans le sillon des puissants... le temps de.


            Dernière édition par Jack Sans Honneur le Lun 20 Mai 2013 - 12:41, édité 1 fois
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            M’sieur Jack a parlé, du coup. J’ai entendu. J’ai senti comme un nouvel air, j’l’ai aspiré, qu’il est doux. Les gars dans les gradins s’sont tej dessus. J’ai ri, j’ai inspiré, qu’c’est doux. Doux parce qu’j’suis dans l’camp des vainqueurs. J’mate les enfants. On a les têtes. Ils ont les têtes. L’est temps alors d’aller voir tonton Jack dans la loge du speaker. La topette vide, j’ai l’gosier sec, j’aime pas. Alors j’fais la chose qu’j’aime le plus après boire et taper des têtes, la prose. Mais la prose chantée.

            Le cœur de Bloody Jack
            Ne bat qu’un coup sur quatre
            Mais sous ses baisers doux
            Le tien bat comme un fou.


            Une goualante qu'on chantait dans les bars, ça parle des faux jetons qui s'tapent des filles faciles. Mais celle-ci m'fait penser à la situation actuelle. Bloody Jack, d'jà. Les baisers s'rait c’est ses poings du Saigneur. L’cœur son cœur, ouais mais l’tien c’est c’lui d’Dead End. Il l’a charmé, s’est infiltré pour la prendre. N’y vois pas d’obscénités, j’dis vrai. Puis ça, c’est audacieux, y a d’l’audace, ouais. J’remplace.

            Le cœur de Bloody Jack
            Ne bat qu’un coup sur quatre
            Mais sous ses gilquin doux
            Dead End, lui, devient fou.


            Mieux. Plus vrai. N’est-ce pas les enfants ? M’écoutent pas les enfants. Allez-vous faire voir, alors.

            Dans le noir, on les écoute battre
            Je compare les deux battements
            Et tandis qu’Dead End en a quatre
            Bloody Jack en a un seulement.


            Quand on parle du loup, voici le responsable de tout ce foutoir. Il a demandé des têtes, moi j'en ai plein et j'souhaite m'en débarrasser. J'suis pas un croque mort ni le Scott. J'châsse le panorama, belle vue d'là sur l'chaos qu'il a provoqué. Il dit rien mais son visage si, son visage dit qu'il a réussit, son regard, son sourire. Sa victoire.

            Cœur contre cœur, le cœur bat plus vite comme sous l’emprise de la peur. Mais tandis qu’c’lui d’Dead End s’agite, c’est à peine si on entend ton cœur. Salut Jack.

            J'fais signe aux mioches de déposer les têtes. C't'une signature. Le contrat ? Le contrat c'est les Saigneurs des Mers. J'vais pas parler, j'aime pas. Quand tu parles trop, y a des chances qu'on remarque que t'es pas aussi intelligent qu't'en à l'air. Moi, j'en ai l'air mais j'suis pas si, du coup, j'parle pas. J'me pose, p't'être, j'montre mes dents p't'être mais j'parle pas.

            J'suis plein aux as
            D'la sale race
            Des seigneurs
            Toi, t'as la classe
            Tu es un saigneur !

            Le Scott, l'afro, Crack et maintenant Bloody Jack. Le ciel peut attendre. Peut-être aussi qu'il ne nous verra jamais. Peut-être qu'on ne l'atteindra jamais, le ciel. A ce stade de ma vie, je peux dire que ce serait un rêve d'y aller mais hélas, les rêves vieillissent plus vite que les rêveurs. N'est-ce pas, Jack ?

              Bloody New Year. J’peux dire ça avec mes fringues recouvertes du sang de l’autre grognasse. Ça sonnerait presque comme halloween. Les enfants aiment bien halloween. Et bientôt, on racontera les histoires des saigneurs qui font peur aux enfants qui feront des bêtises. Jack dans le rôle du gros monstre diabolique. Et son équipage comme petite diablotin qui sautille autour de lui. Moi… Moi, je serais la sorcière qui regarde dans sa boule magique… Ouais.
              Classe.

              Tout ça pour dire que…

              1625 sera une belle année pour les Saigneurs. Parole de Hope. Je la bénis, même. Je la bénis en avançant dans les rues désertées de Dead end en quête d’information. Mais pas de n’importe quelle information. Ça… Jack veut savoir ou en est son plan parfait. J’y vais donc vérifier pour lui. A pas de géant, ou presque, c’est au port que j’arrive, là où notre aide-charpentier, Noah, se tient en regardant au loin avec un grand sourire et ses jumelles fixées sur les yeux. Lorsqu’il m’entend me rameuter, il se tourne et me lance son plus beau regard en me filant sa paire de loupes :

              Alors ?
              Alors quoi chérie ? T’es enfin prête ?
              T’arrêtes d’être con et tu me dis ou ça en est avec Oz.
              Il travaille bien.
              Bien ?
              Bien.
              Bon, mise à part ça ? Le Roi Jack s’impatiente.
              Si l’Roi Jack s’impatiente. Oz les coule. Bien. Très bien, même. Regarde. Gloups.
              Ah ouais.
              Les prochains, c’est eux là-bas. T’les vois ?
              Ouais.
              Voilà. Gloups.
              Ça a vachement l’air de t’éclater, Noah.
              C’est quand même drole. J’aime bien les cris qu’nous arrivent. C’est poétique.
              Ouais, trop.
              Romantique même, t’trouves pas ?
              Bon, j’me casse.

              Je tourne les talons sous les commentaires vaseux du charpentier qui recommence à regarder au loin et à s’éclater du spectacle d’Oz. Au moins, les autres sont prévenus : rien ne sert de s’enfuir de Dead End. Il ne reste qu’à accepter le nouveau pouvoir en place. A l’accepter, et surtout, à le respecter. Faut pas croire, Jack fera sans doute un très bon meneur d’hommes. Il a réussi jusqu’ici à maintenir les Saigneurs à flot. A ramener de nouvelles têtes pas trop mauvaises. Bizarres mais pas mauvaises. Il a su prendre le temps d’imposer son autorité et le respect. Avec panache et raffinement.
              Je reviens dans l’arène rapidement, là où tout le monde a fini de s’agiter. J’admire l’œuvre que j’ai moi-même peinte tout à l’heure. Je la trouve jolie. Elle rappelle certain souvenir. Le bon vieux temps, ou quelque chose dans ce genre-là. J’suis pas du genre nostalgique. J’aime bien aller de l’avant. Mais parfois, se rappeler d’où l’on vient et qui on est, ça a du bon. Hein, Jack ? Et j’vois le Walters qu’est là, et la nouvelle fine équipe que Jack a rassemblée. J’vois qu’on a du beau monde. Même si le retour du borgne m’enchante pas, je sais qu’il vaut mieux l’avoir avec nous que contre nous. Dommage… J’aurais plus la paix sur le navire, quand on reprendra la mer.

              Oz travaille bien. Noah a bien travaillé. Bishop a bien travaillé. Nous aussi, faut croire.

              Il y a plus qu’à te couronner, mon Saigneur.
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              Si le reste du monde a fini de s'fouttre dessus, moi j'ai toujours un volatile à mater. On m'fout la paix et ça, c'est bien. Les gens sont plus occupés à fuir ou à péter les g'noux d'ceux qui tentent qu'à m'faire chier. Bien. J'vais pouvoir savourer.
              J'me r'lève, la tête toujours au sol, et j'fonce sur l'gus qui m'la tient. Une bonne benne, d'la gauche, un truc en ordre pour le jarter d'là comme il faut.

              - Pestilence Grip -


              J'crois qu'ça marche, mais j'suis pas sûr. J'sens que j'le tiens. J'pourrais l'lâcher mais j'me r'tiens. J'pense que c'sera mieux d'le garder assez prêt l'oiseau. Histoire d'pas l'laisser s'faire la malle. Du coup, j'le plaque au sol. Fort. Derrière, j'entends Jack qui s'la ramène au micro. J'écoute pas. Y'a mieux à faire.

              Aussi, j'écoute pas parc'que mon attention s'ramène à un point précis. S'pas la douleur qui m'fait tilter, mais l'sentiment qu'y'a quequ'chose qui m'quitte, et qu'en même temps pas vraiment. Ouais, ça m'fait mal et j'crois qu'j'ai un peu hurlé d'puis l'sol où j'me trouve. J'suis pas sûr, parc'que là, j'perçois plus rien d'la même manière.

              J'vois, j'entends, j'goutte, j'sens et j'sens plus. À la place, j'perçois, tout simplement. J'crois. C'compliqué en fait, mais sur le coup ça m'fait comme un gros arrêt sur image et j'me r'trouve partout et nulle part à la fois. Y'a l'Jack dans son box qui cause. Y'a l'Kiril avec Amy dans les gradin en mode bouffage de pop corn. Y'a les surineurs qui surinent, et les mort qui mourinnent. Y'a l'aut' nouveau boxeur qui bourrine et la Micha qui s'coltine une trottine.
              Et y'a moi, en trois parties. La tête, qui hurle. L'corps, qui fout une torpenée tout c'qui y'a de plus honorable au crâne de piaf. Et un doigt, coupé, au sol, par l'bec.

              J'perçois ouais, la vie et la mort, de tous. La mort du cadavre qu'mon corps écrase sur l'sol, des surinés, qui vient s'installer tranquillos dans leur p'tite fragilité perso. La vie, d'ceux qui sont en train d'tenir bon, dans leur sang. Ou d'Jack, qui en impose sévère dans son box. Bref, d'ceux qui l'ont assez solide pour tenir bon dans s'monde.

              Et y'a moi. Moi qui n'suit ni mort, ni vivant. Juste avant qu'j'me r'plonge dans l'monde des sensations, j'l'entend. Ou j'l'écoute, plutôt, pour la première fois. J'comprend que, comme mon ombre, c'est là. Qu'ça l'était là et que ça y sera toujours. K.
              Et ça m'dit qu'c'est l'moment.

              J'lui dis ta gueule. C'tout c'que ça mérite. J'me relève et j'récup' ma tête. J'me la r'met à sa place et j'matte ma main. J'sais déjà c'que j'vais voir, mais c'pour être sûr. Voir, c'est croire, et j'peux très bien savoir un truc sans l'croire. Et j'vois qu'entre le p'tit et l'tout grand, y'en a un qui manque. J'retourne vers la carcasse du volatile et j'y ouvre le bec. Au fond, j'le retrouve, mon doigt.

              J'le sors et j'le matte. J'fais l'poing, et j'le vois qu'il s'plie. Bien, il marche encore. J'l'enfourne dans ma poche, me r'tourne et m'dirige vers l'attroupement qui s'forme autours du Jack. C'est l'moment d'régler les comptes j'crois. À voir comment on voit l'av'nir et si on s'convient l'un à l'autre. J'arrive vers lui, on s'toise, j'sens qu'y'a d'la tension prête à craquer, mais qu'elle vient pas d'nous. Elle vient d'tous les gus qui nous r'gardent. J'les sens, j'sais qu'is sont prêts à m'sauter d'ssus si j'lève l'poing vers leur nouveau patron, juste pour s'faire bien voir.
              J'sais qu'ils se f'raient casser, aussi.

              Mais j'tends la main, la complète hein, vers mon pote.

              "Alors, fini d'piller et d'bruler ? On bâtit l'empire des Saigneurs maint'nant ?"

                Ils ont réglés leurs comptes, les Saigneurs, les anciens, comme les nouveaux. Ils sont tous là, ceux qui sont pas encagés. Y a Jo', furieux cogneurs à la mire portée vers la gloire, y a Kiril (qu'on m'dit dans l'oreillette), punk rageux à la patte anar', Ankou, discret, rusé, la plume fourbe, Micha', fidèle lieut', au potentiel dévastateur, comme ses coups d'poêle. Puis Walter. Le sans-tête, qui après s'être fendu d'un double meurtre avec préméditation, s'en vient me tendre une main à quatre doigts.

                Je le mire qui me mire. Le pathos est lourd, entr'nous. Cette main tendue. ... Je la prends. Si Gui, Dieu des flots et des grivèleries, a permis qu'on se retrouve, ici, maintenant, dans le même camp, c'est qu'il a encore des projets pour le borgne et moi. Ouaip. C'la dit, la main, on la lâche vite, et on évite les embrassades. On est pas des marines, merde. C'te catharsis consommée, j'me tourne vers les autres, sur l'balcons. Y a Bishop, qui rit. Noah lui est au port. Et derrière le Doc', toute une clique de gus qu'sont des nôtres fraich'ment ou anciennement, mais dont j'ai jamais su r'tenir le nom. Pas intéressé. Ça fait une belle troupe, tout d'même, un beau tas d'chairs à canon. Puis derrière encore, là, qui s'agite... Mongomery. Il s'insinue entre les gros bras, jusqu'à arrivé au premier rang, face à nous.

                ... J'imagine que je suis en... en sursis, comme qui dirait!


                Disons qu't'as fais l'bon choix.


                Oh, oui, bon choix, bon choix, ça pour sûr, oui. Quelle chance, quelle bonne idée j'ai eue. ... Je peux partir?


                Non, tu restes.


                La gueule à Mongom' change.

                Tu restes en poste ici, tu seras l'garant de l'île auprès d'nous.


                ...Garant?


                Si quelque chose se passe mal, si on nous fourbe, si Dead End m'paie pas l'impôt, ce sera ta faute.


                Ah, évidemment, c'est une grosse responsabilité.


                En contrepartie, tu pourras continuer le business du clan python. Dis merci à Jack.


                Il baisse les yeux, vaincu. Moi, j'le mire toujours, avec insistance. J'attends. Il comprend.

                Merci Jack.


                Bon chien.


                Temps d'affronter le pire. Le monde, le public. Il s'est calmé. Les tueurs ont égorgé les tués. Égorgé, étranglé, étêté... Y en a pour tous les gouts. Ils sont là, repus, nous regarde car leur vie en dépend. J'les toise. J'en vois un qui s'avance, entre les gradins, un colis à la main. Il le lance au pied du balcon. Une tête, coupée. Elle roule, un peu. D'autres le suivent, font de même. Je promène mes mires sur leur manège, avant de, lentement, frapper ensembles mes paluches. Graduellement, j'applaudis. Seul d'abord, puis ce d'autres s'y mettent, pour qu'enfin une douce folie s'empare, encore, de la salle. On me tend l'escargophone. Je me lance.

                C't'un grand destin qu'est la devant. Allons-y, défonçons le!


                Ca hurle dans la salle, j'crois même entendre mon nom qu'on scande, puis celui de Saigneurs. Une forme noir apparait des hauteurs, vient s'poser sur mon épaule. Anthrax vient prendre sa part de gloire.

                ---

                Sur le port, Noah, Bonzo et ses gars nous accueillent, nous les Saigneurs, et les deux ou trois cents types qui nous suivent. Le charpentier à l'air de bonne composition, comme l'casseur, qu'a la face jolie. Ces deux là ont l'air de s'entendre comme larrons en foire. J'demande un rapport. C'est Noah qui s'y colle. Fier, y me montre, là-bas, sur les eaux, ces barquettes flottantes peuplées d'ombres, qui collectent des sacs sur l'océan. Les sacs sont des sacs d'Os, voir des sacs d'Oz. Les vils fuyards qu'ont pensé qu'se carapater c'était une bonne idée. Le Wotan s'fait plaisir, barbote sur l'horizon, heureux d'avoir pu faire ce qu'il fait le mieux. Les petites fourmis récoltent. Héhé. Bonzo pour sa part me montre le quai, plus loin. Des gus à g'noux y sont entassés. Menottés. Ceux qui n'ont même pas eu le temps de lâcher les amarres. Y sont tombés sur leurs navires, saccagés par la bande à Bonzo, impraticables. Nos hommes, supportés par eux on fait le reste. Les ont mis au fer. Parlant de ça.

                Noah, on a d'la résistance sur l'ile?


                Yep, mais surtout sur les cotes.


                J'fais signe aux Saigneurs.

                Prenez des hommes avec vous, réduisez ça à néant. Noah, tu leurs indique où c'est. J'vous attend ici même. D'ici un d'mi jour. Tuez les primés, capturez les autres.


                Tout l'monde se dispatch. J'arrête Walter, fais signe à Linus, qu'est pas loin.

                Linus, tu me ramènes l'Ecume au chantier, on va la retaper. Walt' mon p'tit doigt m'a dit qu'tu crêchais dans le Santa? On va la retaper, ça fera plaisir à Tahar, héhé.


                Tout l'monde s'en va, va vaquer à ses petites affaires. Moi aussi. J'rassemble les gars, d'mande des scies, et on commence.

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                Les gens sont au rendez-vous. Avec ce qu'il faut. Ils n'auront pas résister bien longtemps, ceux qui refusaient le Roi Jack. Ils ont pliés le genou, ils ont perdus la tête. C'est selon. Les têtes, on en fait un grand tas. Et on les emballe, soigneusement. De préférence dans l'avis de primes haddock. Je me tourne vers la foule des sujets, la clope fumante au coin du bec. Passe en forme hybride, par la même. Ma voix portera plus.

                Mauvaise troupe, bien joué. J'en vois des sales gueules parmi vous, elle me plaise. Les Saigneurs recrutent. Venez donc. Engagez vous. Premier arrivé, premier servi, et les places sont limités.


                Une hésitation, puis une chiée de types se mettent à courir vers Linus, qui tient l'registre. Moi j'me tourne vers les autres, les vrais, les Saigneurs non sacrifiables.

                Y reste plus qu'à envoyer les têtes. On verra c'que la marine en dit, mais y s'peut qu'on s'mange l’amnistie, qui sait. Héhé. Pour les esclaves, j'ai un acheteur potentiel. Maintenant on va mettre un peu d'ordre en attendant, le temps de retaper les bateaux. D'ici une semaine, on lève le camp. ... Bien joué, Saigneurs!
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