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Le procès du siècle (et demi)


BrouhahaBrouhahaBrouhaha...

Murmure immonde...
...Le bruit des vers qui gigotent et s'affolent.



BrouhahaBrouhahaBrouhaha...
Le bruit de la peur qui fait bouger les foules comme un courant...
... Qui fait sortir les rats des égouts fétides de ce monde.



BrouhahaBrouhahaBrouhaha...
Et dans le calme de la petite pièce sombre où j'attends en silence, j'entends distinctement les vers s'impatienter derrière le couvercle. Je les entends, tout fébriles qu'ils sont à l'idée du festin qui les attend... Tout impatients qu'ils sont malgré cette peur vivace qui doit en même temps s'être saisit de leurs cœurs depuis si longtemps.

Maudite vermine qui grouille, rampe et s'adonne à la faiblesse comme s'il s'agissait d'une mauvaise habitude. Maudit vers qui s’agglomèrent lorsque vient la pluie et le malheur ; lorsque vient la mort.

Charognards à visages humains...

Je vous entends et je vous vois déjà, tout fiers d'assister à ce jour même si vous n'auriez jamais eu le courage ne serait-ce que de parler de moi à vos enfants, à votre femme, ou encore à vous-même. Mais plus je vous imagine, plus j'entends votre ignoble gargouillis d'agitation... et plus j'ai cette étouffante sensation de haine qui me soulève l'estomac. Véritable nausée qui me prend à la gorge et dont les relents fétides se saisissent de mes narines ! Vous me dégoutez tous autant que vous êtes, vous humains, citoyens soumis et bien-pensants à la morale dictée par le dégout de sa propre faiblesse... Je vous vomis.



BrouhahaBrouhahaBrouhaha...

Le bruit des vers qui s’agitent s'intensifie, signe que tout ce ramassis ne tient plus de devoir attendre encore et encore sa part de la charogne qu'ils s'imaginent déjà à leurs pieds... Pathétiques.

Des mots percent le bois épais, ricochant jusqu'à mes oreilles.
Monstre... ripoux... animal... toujours su... enfers... honte... infamie...


Des mots alourdis encore un peu plus par cette haine fielleuse dont leurs bouches sont remplies. Des sons où raisonnent des airs de jugement populaire malgré tout ce qu'on pourra en dire. Tssss... Nuée de charognards trop pressés pour y garder leur dignité. Je ne perçois dans vos souffles haineux aucun des échos nobles et purs que l'on pourrait entendre dans les cris bestiaux de la bête. Il n'y a là nulle trace d'une colère assumée, dure mais fière... Juste la peur, la médisance et l'incompréhension.  Ils se sentent faibles et idiots, naïfs d'avoir voulu croire à une façade peinte là où on leur décrit maintenant des champs de ruines. Tsss... Troupeau aveugle plutôt qu'aveuglée. Vous êtes en colère de votre propre déficience, de votre propre veulerie à ne pas vouloir voir ce qui est. Et maintenant je vous entends vous rassurer en rejetant cette colère et votre faute sur moi...



BrouhahaBrouhahaBrouhaha...

Mais qu'à cela ne tienne... Il ne sera pas dit que la Bête et Moi resteront là sans réagir à supporter vos simulacres de bonne conscience. Je vous vomis, vers ; et je me battrais jusqu'au bout. Ceci, afin qu'encore et toujours j'arbore le monde sous vos yeux impuissants, plus fort et craint que jamais.

Quoi qu'il puisse être dit derrière cette porte, je saurais y faire face. De tout mon être.



(...)

Le Brouhaha s'estompe soudainement, puis j'entends juste le bruit des bancs que l'on tire et de centaines de vers qui s'assoient en silence.

Mon œil se porte alors sur l'homme qui attend lui aussi -debout à mes côtés- sans mot dire. Les ténèbres qui nous entourent l'enveloppent presque entièrement tel un manteau où mes yeux ont appris depuis longtemps à voir clair.  Dans la petite pièce où je suis assis attaché depuis plusieurs heures, l'air confiné et moite n'arrange en rien le sentiment étouffant des lieux, déjà électrisé par nos simples présences. Nos regards se croisent... nulle menace insulte ou défi ; nous avons dépassé ce stade depuis peu.

Puis l'homme en noire exécute un geste de la main, auquel réagissent instantanément deux de ces subordonnés qui saisissent alors à l'unisson les immenses battants de la porte allant de la cellule où l'on garde les prisonniers en attente au plus grand Hall de Justice que le monde n'ai jamais porté à ce jour.

- Il est temps.
Me déclare Ao Novas.
Une pointe de plaisir dans sa voix ; à peine perceptible dans le timbre monocorde du leader du Cipher pole... mais au combien éloquente car rarissime chez cet homme. Il savoure sa vengeance ; sa Justice... Je ne sourcille même pas ; et me lève alors en bombant le torse.




Le silence qui retentit derrière la porte toujours close est assourdissant. Presque étouffant même pour un homme tel que moi... Le souffle est lourd, tendu...
Puis d'un geste commun les agents du Cipher Pole 8 ouvrent les battants et une lumière aveuglante m'enveloppe et me dévore de ses cruels rayons ! Mes yeux se plissent sous la violence de la brulure, mais mon corps se refuse malgré tout à céder plus loin du terrain face à cette armée de charognards qui doivent me faire face et me contemplent muets de rage et de peur... Je reste ainsi droit, aussi fier et sûr de ma puissance que toujours, une pointe de dégout en prime cette fois là.

Restées trop longtemps dans le noir du box, mes pupilles s’acclimatent alors péniblement... Et dévoilent devant moi dans toute son immensité et sa splendeur :
Le Tribunal suprême d'Enies Lobby.



Dernière édition par Toji Arashibourei le Sam 29 Juin 2013 - 11:56, édité 1 fois
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Silence étouffé...
...plusieurs centaines de paires d'yeux qui m'observent sans oser ne serrait-ce qu'expirer.

Et dans ces yeux je peux lire de la peur ; plus souvent encore du dégout...
... parfois une certaine forme d'admiration morbide.


Sous le manteau de contre amiral dont on m'a habilement revêtit, je sens les plaies et les bosses infligés par Drake qui me lancent... Car il faut bien dire que ce fumier d'Ao a bien pris la peine de ne soigner que mes blessures les plus évidentes, les plus visibles ; afin que face au public on ne puisse les accuser de maltraitance. Ils doivent se garder une image belle et noble pour ne faire que mieux contraster ce dont ils m'accuseront. Par contre, pour le reste... Je ne sais combien de jour drogué dans une salle obscure, sans manger ni boire... Je ne suis que l'ombre de moi même.
Et pourtant... Je me dois de montrer un visage et une posture inflexible au monde. Je n'exhiberai pas le moindre signe de faiblesse. Pour tout l'or du monde je ne leur ferai pas ce plaisir.



Léger signe de tête d'un des Cipher pole qui m'encadre, alors qu'il refrène sans trop le vouloir son envie de m'pousser en avant du bout de son tonfa. Comme si le simple fait de m’érafler pourrait causer sa perte... Huhuhu, pas faux.

Alors je m'avance sans tarder, mais d'un pas lent et calme. La démarche d'un prédateur qui attend l'instant, l'ouverture... la démarche de celui qui se croit ou plutôt se sait chez lui partout où il va. La démarche des conquérants. Car je savoure l'instant. Non par joie, mais comme on gouterait un plat infect pour mieux s'en imprégner et le juger... Car oui je vous juge tous autant que vous êtes... Pour votre pathétique faiblesse à être là aujourd'hui.
Alors je vois sur mon passage les visages qui se crispent, horrifiés... Des mouvements de reculs lorsque se porte sur eux mon œil implacable. Tsss... Je pourrais tous vous tuer d'une simple pensée... le savez vous ? Oui vous le sentez au fond de votre instinct de victime, c'est déjà écrit.
Seuls restent inébranlables les membres du Cipher Pole qui voient là une consécration, ainsi que les membres de l'amirauté qui sont venus encadrer l'affaire de peur qu'elle ne tourne en drame. Tant de visages connus... Tous me haïssent ou au mieux me réprouvent... Alors que j'ai tant fait pour eux. Tsss... hypocrite amirauté. Hypocrites humains.

Le bruit de mes rangers résonne seul dans l'immense hall où nul n'ose émettre un son tandis que je remonte l'allée vers le pupitre qui devrait me servir d'échafaud public. La tension monte ; et pourtant elle ne m'étreint pas encore. Je suis trop occupé à assassiner du regards cette plèbe répugnante et mes confrères du QG qui auront vite fait de m'abandonner. Pas un regard amical dans l'assistance... En fait, j'avais moins d'ennemis sur Tortuga, ce qui n'est pas peu dire. Car là bas au moins j'avais mes Sea Wolves. Là pour le moment je n'ai personne; je suis seul.



Seul ? Pas tout à fait. Lorsqu'enfin j'arrive à la chaise massive où l'on me demande silencieusement de m'assoir, une connaissance vient vers moi et prend place à mes côtés. Seuls contre tous... Personnellement j'en ai l'habitude ; lui aussi, profession oblige.

- Ravi de vous revoir en personne Monsieur.
Cela fait bien deux ans n'est ce pas ?

Me déclare dans un fourmill'ment de tentacules Monsieur S.
avocat du cabinet Abyss and Co et ami de longue date.


- Tu as réussi à venir ?
- Oui patron. J'ai du jouer de mes relations et de palabre, mais j'ai pu finalement vous octroyer le droit rare d'un avocat. La présence de la presse mondiale et 10 millions pris sur votre compte auront aidé.
- Tu as pu... ?
- Amener tout ce qu'il fallait pour une... défense digne de ce nom ? Oui.
- Parfait parfait...


Savoir à mes côtés un homme de confiance et un confrère marin a vite fait de souffler les infimes signes de doute qui auraient voulu s'emparer de moi. Je sais qu'à nous deux nous pouvons faire tant de choses... Huhuhu, Cipher Pole8 , je vous attends de pieds fermes. Monde, je t'attends toi aussi. Viens nombreux... et bien armé.

Alors, comme un énième pied de nez à ces branlots qui voudraient m'écraser sous une pression indigne des hauts fonds, je m'installe confortablement sur ma chaise en étendant les pieds devant moi et en commençant à afficher un sourire en dent de scie. Chaque geste est accentué, théâtralisé... Je fais ainsi face à l'escargo-caméra du Mondial qui n'a cessé de me fixer de son regard globuleux. Mon œil valide lui renvoie alors malice autant que vice... Ils veulent du spectacle ces vers ? Patience...


Court moment de calme tandis que tous attendent la suite...
Ao me foudroie du regard...


Puis un officiel couvert de plus de dorure qu'un appart' de nouveau riche fait son entrée, et lance son annonce comme si c'était là son seul but d’existence :

- Mesdames et Messieurs,
Veuillez vous lever pour son honneur le Juge suprême C*...
BrrrrRRRRRRRRR !...
Vrombissement terrible ; qui enfle peu à peu pour finalement se saisir de tout et chacun ! D'abord simple vibration à peine perceptible, elle se transforme progressiv'ment en secousse qui va jusqu'à faire trembler les colonnes même du majestueux édifice. Les plus faibles s'exclament, les plus paranoïaques me foudroient du regard, le greffier réclame le silence... et moi je lève l’œil au ciel.

C'est alors que l'immense vitrail qui nous surplombe offre à tous nos regards enfin levés la vision irréelle d'une gigantesque trainée de fumée multicolore dans le ciel, coupant le carré bleu dans toute sa longueur avant de disparaitre hors de notre champ. L'assemblée en reste sans voix... même lorsqu'à l'horizon une explosion assourdie par la distance retentira.

Huhuhu, je ricane sous cape... une météorite zébrant le ciel... mauvais présage ? Message du ciel ou bien des enfers ? En tous cas voilà qui signe bien le début de cette mascarade.

-S'il vous plait ! Silence !

Mesdames et Messieurs,
Veuillez vous lever pour son honneur le Juge suprême Couak !

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La pendule fait tic tac tic tac
Les oiseaux du lac font pic pic pic pic
Glou glou glou font tous les dindons
Et la jolie cloche ding din don
Mais …

Couak
Quand la justice faire Couak
Tout avec lui dit Couak
Et c'est la paix qui s'éveille.
Couak
Elle chante "love in bloom"
Au rythme de ce Couak
Qui redit Couak à l'oreille

Le juge Couak se plaisait à caresser les statistiques selon lesquels 57,89% des criminels enfermés à Impel Down l'avaient été par ses décisions. Parmi ces presque soixante pour-cents, 83,18% vivaient au quatrième, cinquième, sixième et même au-delà niveaux. Et ça, c'était preuve qu'il faisait du bon boulot. Sans lui, la société irait à vau-l'eau. Non, il ne se posait pas de cas moral, non, il n'avait pas de doute. Jamais. Tous les êtres pensants étaient coupables de quelque chose, et deux-trois mois dans les premiers niveaux d'Impel Down n'avaient jamais tué personne.
Pour autant, il gardait l'esprit clair et voulait se montrer ouvert à toute possibilité d'excuse, de remord ou même de coup monté. Oui, au cours de sa carrière, il en avait vu, des choses bizarres, et sa cour de justice avait été trop souvent transformé en basse-cour.

Ceci dit, le dossier actuellement entre ses mains ne laissaient, à priori, aucune place au doute. Quant au remord. L'expertise psychologique pouvait se résumer en cinq mots : psychopathe dangereux à toute vie. Autant dire que ça se présentait mal pour l'accusé.

Le juge Couak se récitait sa propre version du serment des juges avant d'entrer et ce fut l'esprit calme, et en toute neutralité qu'il siégea.
- « Je déclare la séance ouverte. »

Sa voix grave calma les brouhahas que son entrée n'avait pas tu. Le juge regarda tout autre de lui : les jurés, le procureur de l'accusation, l'avocat de la défense, l'accusé, la dizaine de clercs et d'agents, les journalistes, le public. Un regard vide de toute émotion, sans dédain ou impatience.

- « Nous sommes ici pour juger le Contre-Amiral Toji Arashibourei, pour des crimes commis tout au long de sa carrière. Normalement, ce genre de cas fait l'objet d'un tribunal militaire, mais à cause de la gravité des faits, un tribunal exceptionnel a été convoqué. Les douze jurés ici présents donneront dunc un avis, que je déciderai en mon âme et conscience de suivre, de refuser ou de modifier. L'accusé bénéficiera d'un avocat le représentant dans sa défense, alors que le Gouvernement Mondial est représenté par le Procureur Sperz. »
Spoiler:

C'était un coup dur pour Toji. Sperz était un teigneux, un de ses hommes qui aimait le sang et qui ne s'arrêtait pas tant que l'adversaire n'était pas une boule de nerfs gémissante au sol. Sperz et le CP étaient comme cul et chemise sur ce dossier.

- « Je ne tolérerai aucun remue-ménage dans mon tribunal, aussi je prie urgemment toutes et tous de restreindre tout effet de manche oratoire, toute explosion de caractère théâtale et en général tout ce qui dépasse le comportement d'êtres civilisés capable d'un minimum d'éducation. »
Il était de mauvais poil, le Juge. Peut-être un coup de la comète qui lui avait fait de l'ombre au moment même de son arrivée. On ne pourrit pas l'arrivée d'un Juge. C'était leur moment, avec le verdict. Entre temps, ils ne servent à rien, à part agiter leur petit maillet en cas de tension.

- « Contre-Amiral Arashibourei, vous êtes accusé de haute trahison envers la Marine et le Gouvernement Mondial, d'avoir enfreint les articles 3, 4, 19, 37 à 112 de la Charte Universelle Législative, du meurtre de sang-froid avec préméditation du Corsaire Greed, de détournement de fonds publics, de corruption de fonctionnaires, de destruction massive avec préméditation de biens publics et privés, de coups et blessures sur différents agents du Gouvernement, d'abus de position, de faux-monneyage, de détournement de fonds, de recels, d'actes de piraterie en bande organisée, d'exhibitionnisme et hum... trafic de photos des officiers féminins de la Marine en tenue suggestives prise à l'insu desdits officiers. La liste est longue et est surtout, affligeante. »

Des murmures ont salués l'énoncé des chefs d'inculpation, et encore plus quand le Juge annonce avoir de lui-même abrégé cette liste en écartant des accusations réellement farfelues ou redondantes, tel le vol d'une peluche à une enfant dans le but précis de simplement la faire pleurer.

- « Accusé, levez-vous. Avez-vous compris l'étendue des accusations à votre encontre ? Que plaidez-vous ? »
    La chaise grince de soulag’ment lorsque j’m’en extirpe à l’appel de l’emplumé technicolor. Faut la comprendre, trois-cents kilos de barbaque et de haine/colère/rancune forgées version composite ça aide pas à se sentir à l’aise à côté, alors en d’ssous... Mouvement lent et calculé du tigre qui sent pointé sur lui le canon des chasseurs… Mes muscles jouent sur l’uniformes et les bandages de fortune… Puis final’ment me voilà dressé devant la Justice et la foule d’oreilles qui jubilent du lancement des hostilités. Parasites en attente de spectacle. Tssss… mais derrière cette plèbe nauséabonde, quelques figures de marque ou de style. Des hauts gradés qui ne m’ont laissé que le souvenir d’une brève rencontre et de quelques mots doux. Couak, que j’verrai bien assez pour prendre le temps d’le mettre de côté quelques s’condes. Et Sperz.
    Enfoirés d’cipher Pole 8, z’ont bien magouillé leur combine fieffés salauds. Jeune, talentueux, implacable… le gars me regarde sans crainte comme le font ceux qui maîtrisent le terrain où ils jouent. Et là en l’occurrence, j’suis en plein d’dans.

    Du coup, ni lui ni moins ne sourcillons lorsque nos regards se croisent, et je finis donc par revenir au piaf qui n’va pas tarder à s’impatienter si j’joue encore plus longtemps des silences. Le suspense c’est bien, la taule moins.


    Mais comme j’suis d’humeur à prendre leur farce grotesque à contre poil, je lance les prémices d’un sourire en repensant aux dernières paroles du Juge. Repartie dans l’coin du bec, l’ironie et le sarcasme sont prêts à s’inviter à la fête avant même que l’public soit vraiment chaud. Tu vois voir si j’ai bien comp*… Geste presque imperceptible de mon cher avocat, qui m’arrête à temps d’une mine sévère. Trop tôt pour jouer les fielleux, ça m’lancerait bien mal dans les hostilités. J’renferme donc ma fierté dans une camisole double sécu’, et remercie en silence mon vieil ami sans qui un certain caractère de chieur serait bien préjudiciable. Bien qu’il soit là pour r’tenir lui…

    Alors je réponds sobrement, d’une voix aussi neutre que mon naturel me l’permet. Les mots sortent ainsi avec difficulté de ma gorge, chacun devant d’abord s’faire inspecter par la censure d’mon instinct d’survie qui me r’dit du coup qu’il est pas temps d’jouer. Pas poli ? Tu sors pas. Avec ou même sans baskets tu sors pas j’ai dis.

    -Non coupable votre… honneur.



    Prévisible. Premier tour d’échauffement à froid oblige, et l’public aurait été déçu que tout ça s’finisse trop vite. V’z’inquiéter pas les glandus, j’ai plus d’une chaîne à mon harpon. Le tout est d’réussir à garder c’ton le plus longtemps possible. J’enchaîne donc sans colère ni haine dans la voix ou dans l’carreau.


    - Pour ma défense si j’ai voulu faire pleurer cet enfant c’était pour déclencher une diversion visant à sauver des marines en difficulté. Vous préfériez tout d’même pas que j’lui pète le bras votre honneur ? TssTssTss.. Venant d’vous ça m’désole.

    Un tentacule s’écrase mollement sur le front d’un maître du barreau qui se dit que décidément l’affaire est loin d’être gagnée, comme s’il avait été naïf de vouloir y croire. Sourire en coin de mon côté par contre, parce qu’on n’refait pas sa nature, encore moins si on est joueur. Et puis baskets ou pas elle était accompagné celle-là.

    - Et pour ce qui est de … « l'exhibitionnisme et  du trafic de photos des officiers féminins de la Marine en tenue suggestives », j’peux vous certifier que tout l’monde était consentant. Vous pourrez leur demander, ils ont tous signé une décharge à bord du Fenrir ; hélas perdue au fond des eaux lorsqu’il a coulé.

    J’marque une pause en fouillant le sol du regard comme si j’cherchais sur quoi poursuivre… Puis comme si visiblement j’voyais plus quoi dire de plus, je redresse les yeux vers mon interlocuteur avant de l’interroger d’un ton innocent.

    - Bon ben j’crois qu’on a fait le tour… Autre chose ?


    Dernière édition par Toji Arashibourei le Mer 19 Juin 2013 - 1:11, édité 1 fois
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    Les chefs d'inculpations sont longs. Trop nombreux. Mais pour Rachel, assise sur le banc des témoins aux côtés de tous les autres Sea Wolves, ça ressemble à du vent.

    Une grande Mascarade.

    Un exemple.


    Ils étaient arrivés par bateau depuis Tortuga. Une simple halte à Mariejoa où red était allé jouer au petit espion, disparaissant lors de l'escale sans que personne ne le remarque. Rachel avait même trouvé son chapeau dans sa cabine, preuve qu'il avançait en terrain connu et surtout comme une ombre.
    Puis il était revenu et les sea wolves, sous bonne garde au cas où, avaient été amenés à Enies Lobby pour assister au procès de l'Amiral Arashibourei. Le procès du siècle murmuraient les marins durant la traversée. Une traversée que Rachel passa assise pour ne pas tirer sur sa jambe une fois de plus brisée.


    Et maintenant elle se tenait droite sur sa chaise, impassible, à admirer le corps brisé de Toji. Dont le regard restait malgré tout dur et fier. Même assuré depuis que son avocat s'était déplacé. Et si celui de l'attaque avait soulevé une rumeur à son arrivée -lui et sa tête de chien pour juger un loup- Rachel ne le connaissait pas. Et donc ne le craignait pas.

    Elle craignait le reste du procès. Durant la traversée, un homme du CP8 lui avait demandé de plaider en leur faveur pour qu'à aucun moment le nom de Rachel, de Lin, de Ryuuku ou aucun autre gradé de l'équipage ne soient associés à celui de Toji. Elle avait gardé le silence et l'homme était reparti en pensant avoir planté la graine de la discorde. Oh il l'avait fait, mais il l'avait plantée dans le mauvais champ. Et si ça ne prouvait rien, le doute était maintenant permis.

    Car Rachel aurait pu accorder du crédit à ces accusations. En effet, Toji était violent, extrême et n'avait toléré aucun écart de conduite ni survivant sur les Allods. Mais sa justice n'avait pas fait défaut au gouvernement jusqu'au meurtre de Greed. Et s'il avait été juste, le gouvernement n'en avait plus rien à faire. Toji était dorénavant dans sa ligne de mire. Engagé. Peut-être était-ce aussi à cause de sa notoriété, certes mauvaise, mais très grande que le cp8 avait besoin de plus de témoins, de preuves.

    « Trahison »... « Acte de piraterie »... « Recels, meurtre, détournement de fonds »... Tout ça ne voulait rien dire. Rachel savait avant d'arriver dans cet équipage de marins qu'il faisait partie des plus extrêmes. Déviant, jouant avec la limite sans jamais la dépasser. Jusqu'à tuer un Corsaire. Là était a vraie faute de Toji. Et puis « trafic de photos des officiers féminins de la Marine en tenue suggestives prise à l'insu desdits officiers »... ça virait au parfaitement ridicule.

    Toji le fit d'ailleurs remarquer. Seul le meurtre de Greed tenait vraiment la route. Et encore, peut-être que l'Amiral s'en sortirait avec une bonne défense. Ils n'avaient rien mais voulaient visiblement en faire un exemple.


    Et dans ce cas, quelle que soit la défense, c'était couru d'avance.


    Rachel avisa Red à ses côtés. Non loin, Ryuuku et Lin semblaient sur les dents. « Pas le patron » pouvait-elle lire sur leurs visages. Ils ne doutaient pas eux non plus. Tout comme la dizaine d'autre sea wolves auprès d'eux.

    Rachel, elle, n'avait pas de grand espoir qu'il s'en sorte. Elle s'assit donc au fond de son siège et soulagea ainsi sa jambe et son bras.

    Le pire restait à venir.
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    Putain... Ryuuku siège calmement à sa place, comme il a l'habitude de le faire. Peu d'hommes ont pu vraiment le contrôler, contrôler son esprit, et Toji en fait partie. Et des mentors comme ça, on veut pas les perdre. Car oui un aller simple pour Impel Down avec ce genre d'accusations... C'est difficile d'en revenir.

    Encore un de ces gros complots... Non, les vrais complots, on les connaît pas. Celui-là est trop gros pour être vrai, Toji est sûrement coupable. Oh oui il est coupable, mais il reste un marine qui a... "toujours" œuvré pour la justice. Ce mec, c'est le genre à faire son travail à la perfection, et d'habitude, on lui en pose pas des questions, il fait ça à sa méthode. Mais là, ça arrange tout le monde, apparemment, que l'homme-poisson soit enfermé. Il s'est fait pas mal d'ennemis, et comme on dit plus la médaille est belle, plus le revers est puissant. Oui, s'il est ici, quand un mec se retrouve ici en général, désigné comme coupable de tous ces crimes, il est déjà avec un de ses pieds dans la prison. L'autre ne tardera pas... C'est ce qu'espèrent tous ces yeux curieux, hypocrites visages ! Ils n'ont même pas d'opinion pour la plupart, ils se cachent derrière la Justice avec un grand J qui n'a que son nom qui sonne juste.

    Et pourtant... Tout cela semble rouler, un destin déjà acquis. Mais dans l'assemblée, quelques personnages ne semblent pas accepter cette réalité. Non, ça ne peut pas arriver au tout puissant Amiral Arashibourei, pas à leur patron. Lin est tout proche de Ryuuku, elle est nerveuse, espérons qu'elle tienne, ce ne sera pas la plus petite de ses batailles. Red mystérieux comme à l'habitude, aussi dans ses pensées. Non loin, Rachel qui regarde aussi l'équipage. Ils s'inquiètent des uns des autres, que c'est mignon... Oui, c'est de l'affection, leur patron n'est plus là, il faut qu'ils se gèrent eux-mêmes, comme ils n'en ont plus l'habitude depuis des mois...

    Les informations se pressent de la tête du commandant d'élite. Il y a beaucoup trop d'éléments, de personnes dans cette pièce. La seule façon de se concentrer est de se focaliser sur un objectif, ce qui fait qu'il est difficile de penser aux aléas de ses actes...

    Gakuen veut s'interposer, veut donner son avis. L'information est envoyée de son cerveau à ses muscles, mais avant même qu'un mouvement soit fait, une main se pose sur son épaule, main ferme qui ordonne.

    - Je te conseille de ne pas intervenir tant qu'on ne te le demande, pour ton bien, ou pour qui que ce soit. Laisse faire les choses, cet homme n'est pas blanc et tu le sais, il sera jugé comme tout homme doit l'être.

    Quelle voix puissante, alors que la personne qui possède cette voix a, dans un chuchotement presque interceptible dans cette salle silencieuse malgré les nombreuses personnes, prononcé ces deux phrases.

    Ryuuku se retourne, regarde l'homme dans les yeux et le remercie :
    - Merci, mais ici cet homme, qu'il soit blanc ou noir, peu importe. Ça fait assez stupide, mais c'est un peu notre mentor , l'homme blond serre sa main sur l'épaule de Ryuuku, cela semble lui rappeler des choses, et peu importe dans quoi il est, on le laissera pas tombera. Nous ne resterons pas là les bras croisés tant qu'il reste une chance..

    Cet homme qui maintient Ryuuku sur sa chaise a des traits tendus, et pourtant il est calme. Beaucoup plus calme que n'importe quelle personne dans cette pièce. Il lui répond que ce n'est pas stupide, mais déjà le Voyeur tourne une fois de plus sa tête pour se préoccuper à nouveau du procès.

    Et puis, il ne faut pas se faire de soucis hein ? se dit Ryuuku en regardant Toji Tu t'en sors toujours patron non ?
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    [HP : j'avoue que je n'ai absolument aucune idée de comment se déroule vraiment un procès, et j'ai la flemme de chercher. On va donc se fonder à moitié sur les séries américaines et à moitié sur ce qui me semble marrant et cohérent – ce qui, je le concède, n'est pas forcément marrant et cohérent pour tous.]

    Sperz n'a pas de prénom. Il n'a pas d'âge, il n'a pas d'existence au-delà de cette cour. Partout où il va, il est connu et appelé « Monsieur le Procureur » ou « Sperz ». Jamais juste « Monsieur Sperz ». On ne lui connaît aucune famille, aucun loisir. Son dossier étant classifié secret, personne ne pourrait répondre aux rares interrogations à son sujet. Il est arrivé un jour d'on ne sait où, nommé en tant qu'assistant greffier, et a monté tout seul les gradins de la Justice.
    En cela, il n'est pas très différent de l'accusé. Un homme ayant fait son chemin à la seule force de ses poignets, avec des méthodes parfois contestables, mais jamais contestées... faute de preuve. Qui sait, peut-être que dans un monde parallèle, c'est lui qui est à la barre entouré de soldats, et Toji appelé à témoigner contre lui ?
    Il sourit d'un de ses étirements de lèvres froids, sans aucune émotion et surtout pas la joie, en entendant les réponses. Entendant, mais pas voyant. Il a les yeux fixés sur le Juge, attendant un signal, tel un sprinter sur la ligne de départ, prêt à débouler dès que le coup de pistolet détonnera.


    - «Amiral Arashibourei, bien que je respecte votre droit à exprimer votre personnalité, je vous avise de choisir avec soin vos propos. Je ne tolérerai pas qu'on se moque de la Justice dans ce tribunal.  » Couack parle d'une voix égale, et on peut comprendre qu'il n'y avait aucune ironie dans ses précédents dires. Toji a bel et bien été accusé de tous les crimes d'inculpation cités précédemment. Il n'a fait que les lire, et encore, il en a écarté de lui-même les moins crédibles.  « Je laisse maintenant la parole à l'accusation pour la présentation du cas. La Défense pourra par la suite présenter sa position. Je ferai ensuite appel à toutes les personnes désireuses de témoigner dans cette affaire, en faveur ou non de l'accusé. Les greffiers sont là pour prendre vos dépositions et puisque le procès est diffusé en direct... » et là on sent que cette intrusion technologique le perturbe et qu'il n'aime pas ça, être perturbé. « … nous avons fait en sorte que les personnes puissent se manifester à distance en se rendant dans les tribunaux locaux équipés. » Autant dire que ceux et celles qui utiliseront ce moyen pour participer au débat ont intérêt à avoir quelque chose de significatif à dire... « Je rappelle également à la presse présente que les débats n'ont pas à être interrompus, et que pour le moment, l'accusé bénéficie de la présomption d’innocence. Si j'attrape une de vos feuilles de chou qui dit le contraire, je vous colle un procès de atteinte à l'honneur et obstruction à la justice. » Pour ceux qui ne s'en doutaient pas encore, le Juge Couack et la liberté d'expression, ça fait deux. Et un juge qui menace de coller un procès, on sait tous comment ça finit : au mieux, en aller-retour de longue durée vers un bagne.

    Sperz se redresse alors et évite tous les clichés : raclements de gorge, effet de manche, courbette vers le jury. Non, il regarde le Juge et prend la parole, d'une voix étonnant grave pour une silhouette qui donnait à penser vers un timbre clair.
    - « Merci votre Honneur. Votre Honneur, Mesdames et Messieurs les Jurés, cette cour a été réunie pour juger l'impensable : la trahison d'un haut gradé de la Marine du Gouvernement Mondial. La faute est donc double : non seulement Toji Arashibourei a parjuré le serment de loyauté et de protection prêté lors de son acceptation dans les rangs de la Marine, désavouant ainsi l'ensemble de cette noble institution, mais aussi accentue-t-il son crime par le grade qu'il occupait. Pendant des années, il a su mentir, manipuler et à fur et à mesure qu'on lui confiait des missions plus dangereuses, des responsabilités plus lourdes, on lui prouvait ainsi de la confiance sans cesse renouvelé, de la reconnaissance et de l'admiration. Il a été cité en exemple dans les centres de formation militaire, et voilà que le modèle chute. »

    Bon, une mise en bouche classique. Pour le moment, rien de bien nouveau, et il semble logique que le Procureur mette en avant un pauvre petit Gouvernement blessé et trahi, meurtri dans son cœur d'innocent.

    - « Mais la faute est encore plus grande que ce qu'on peut croire. Il ne s'agit pas d'un homme qui a perdu son chemin, qui s'est laissé séduire par les sirènes de la richesse facile. Non, Votre Honneur, Membres du Jury. Je vais vous prouver que cet homme a, et ce depuis son premier jour en tant que Marine, chercher à nuire. Chaque mot, chaque geste, n'a été qu'un coup calculé pour dissimuler sa nature profonde de pirate. »
    Le mot est lâché. On l'attendait.

    - « Tout homme et femme est imparfait, et pourrions-nous reprocher à l'un d'entre nous d'avoir failli, en dépit de tous ses efforts ? Non, surtout devant un repenti sincère. Mais je vais vous prouver, avec des preuves et des témoins irréfutables, que l'Amiral Arashibourei n'a jamais poursuivit que ses propres intérêts, et n'a jamais cherché à respecter les ordres et les consignes. S'il a obéit, c'est uniquement pour préserver sa place et il n'a toujours fait que le strict minimum pour répondre aux attentes.»

    Petite pause théâtrale de circonstance. Ne serait-ce que pour respirer. Dire qu'il n'avait aucune note devant lui, le Sperz. Avait-il appris son discours par cœur, ou le brodait-il au fur et à mesure ? On pouvait ne pas l'aimer, mais on devait reconnaître son talent. Ce qui ne le rendait pas moins désagréable.

    - « J'apporterai la preuve que son comportement en tant que Marine, puis Officier et enfin meneur d'hommes, a toujours été pensé dans la violence et la voie de facilité, sans penser aux dommages collatéraux. Oui, nous avons besoin d'une Marine forte, capable de mater des rebelles et les fauteurs de troubles. Mais l'accusé a systématiquement endossé ce rôle dans le but avoué de tenir l'image de la Marine et du Gouvernement.

    Il avait juré de servir la paix et de garantir la tranquillité des eaux des Blues. Il a trahi ce serment. Il a juré de se montrer irréprochable, digne de la confiance qui était placé en lui. Le Gouvernement Mondial l'a accepté, sans préjugé, malgré toutes les tendances actuelles.
    Aucune discrimination n'a été faite à son encontre, et de la même façon qu'on ne peut retenir sa race contre lui, on ne peut s'en servir pour lui. Oui, j'ose dire tout ce qui se dit tout bas. L'Amiral Arashibourei est un homme-poisson, et les homme-poisson sont rares à servir dans les rangs du Gouvernement. Aussi apporte-t-il la honte sur la race des Hommes-Poissons, qui avait érigé en modèle à suivre cet individu

    Pour autant, ce n'est cette race composée de personnes honorables qui est cause. Je refuserai de mentir dans cette cour en laissant penser que tous sont ainsi et je réfuterai toute tentative d'argumentation d'un procès raciste. Je coupe court à toutes les rumeurs ou murmures qui pourraient se répandre dès à présent. La Marine demande justice, et présente son fils pour qu'il soit jugé pour ses actes, et rien cela.s.  »

    Des murmures forts témoignent que la presse réagit à cet argument. Bien entendu, tout le monde le pensait « bah, ce n'est qu'un homme-poisson » et on savait que le thème serait abordé à un moment, mais pas aussi rapidement. De même, on se doutait que la défense allait vouloir jouer la carte du « on s'acharne sur l'Amiral parce que c'est un homme-poisson ». En coupant l'herbe sous le pied dès la première prise de parole, Sperz signifiait qu'il ne laisserait rien passer.

    - « Cet homme, devant vous, n'a aucune conviction. Il n'est pas renégat, il n'est pas révolutionnaire. Il est un monstre d'égoïsme et de cruauté, incapable de changer alors que tant de mains se sont tendues vers lui. S'il a pu pendant autant d'années évoluer aussi librement, c'est bien parce que la Marine ne pouvait cautionner l'existence d'une personnalité aussi malfaisante, et encore moins dans ses rangs. Mais la ligne a été tirée quand l'Amiral Toji Arashibourei a assassiné le Corsaire Greed, pour des raisons inexpliquables, si ce n'est le conflit d'intérêt. En effet, qui mieux qu'un ancien pirate aurait pu débusquer un pirate caché ? Je vous apporterai les faits, répondrai à toutes vos interrogations, pour qu'en votre âme et conscience, vous soyez sûrs de la décision que vous prendrez à l'issue de ce procès. Cette décision, aussi pénible qu'elle puisse être, conclura à la culpabilité de l'accusé, et nous aurons ainsi mis hors d'état de nuire un dangereux individu assoiffé de vengeance et de pouvoir. »

    Il se rassoit sous une avalanche de flash d'escarphoto, et sous une nuée de questions lancée par les journalistes.
    - « SILENCE ! » Couack tonne et honteuse, la presse se calme. « A la prochaine incartade, je fais évacuer la salle et vous assisterez au procès depuis la place centrale. … Bien, la parole est à la Défense. »

      Sperz
      . SperzSperzSperz... Sperz.

      Le nom glisse sur ma langue, roule sous mon palais, se laisse écraser entre deux molaires... Je le goutte et en savoure chaque nuances tandis que l'homme-chien poursuit son laïus avec verve et zèle.

      Bien enfoncé dans le fauteuil qui voudrait me servir d'échafaud, je l'observe ainsi patiemment et bois son discours avec un plaisir non-feint. Et sur ma mine comme dans ma pupille, ceux qui me connaissent bien savent alors reconnaitre un éclat que tous ont apprit à redouter. Une étincelle brillante de malice et de joie morbide... Petit éclat carnassier que seuls les plus malchanceux ou téméraires ont eu le loisir de voir de près... Drake, tandis que mon poing s'abattait vers son visage ensanglanté... Potemkin juste avant que je ne l'enfonce dans un monde de terreur... Greed tandis que je trônais victorieux sur son corps brisé... L'éclat carnassier de la Bête.
      Sperz, mon petit Sperz... Tu parviens à réveiller en moi des choses qu'il faudrait mieux laisser endormies... Des choses sombres... sauvages... Qui se font un plaisir de relever tes attaques comme un défi et qui jubilent à l'idée même de t'en faire mordre la poussière. Tu seras un adversaire de valeur Sperz... en tous cas assez pour que j'en oublie presque la misérable foule de parasite qui nous entoure et pour capter toute mon attention. Défi relevé Sperz, huhuhu.



      [...] Je refuserai de mentir dans cette cour en laissant penser que tous sont ainsi et je réfuterai toute tentative d'argumentation d'un procès raciste.

      Tsss !... Comme si j'étais du genre à me soustraire par de telles arguments ! Etre un homme-poisson n'a jamais été une excuse ou un bouclier brandi face aux misères du monde ; bien au contraire ! Pathétique pensée d'êtres inférieurs, qui voudraient qu'on soit aussi veules qu'ils ne peuvent s’empêcher d'être. J'assumerai tout, seul, en première ligne comme il a toujours été le cas auprès de mes loups. Mais je comprends que tu ais besoin de dire ça face au public Sperz... C'est très rusé même ; bien qu'insultant pour moi. Peut être cela fait-il parti de ton plan ?... Huhuhu, nous verrons bien.



      [...] Bien, la parole est à la Défense. »

      Lentement ma silhouette massive se déplie... comme si elle devait faire attention à ne pas déclencher la fin du monde sur un mouvement trop brusque. Force et colère contenues... Peau de mouton toujours trop étriquée mais encore bien utile au prédateur qui se meut au milieu du troupeau. Seul en première ligne... Un geste de la main assoit mon avocat, montrant à tous que le Contre-amiral Toji Arashibourei compte bien rendre coups sur coups lui-même. En soutient, mais jamais en sacrifice, Monsieur S. sait comment je  vis et le rôle que je demande aux miens ; il se renferme donc en silence sans pour autant relâcher son attention sur ce simple geste.




      Une grande bouffée d'air s'engouffre ensuite dans mes poumons endoloris sans pour autant m'arracher autre chose qu'un peu plus de hargne... Tsss, je pourrais me lancer dans un discours mêlant éloquence et démagogie... Rappeler mes hauts-fais... mes médailles. Rappeler à toutes ces huitres ouvertes que le monde ne sera jamais plus propre qu'après mon passage ; et qu'il ne doivent leur sommeil qu'à des gens comme moi : efficaces.

      Mais je ne le ferai pas. Pour tout dire parler en leur présence pour tenter de les convaincre m'horripile au plus au point. Ils ne le méritent pas ; tout simplement. Alors je vais laisser faire ma réputation, toutes les histoires qui se racontent sur mon passage et qui me devancent. Car il n'est pas île qui n'ait entendu mon nom ; sans compter que la libération récente de la 4ème voie est aussi fraiche dans les esprits qu'un merlan dans un filet.


      Et puis... mon regard glisse sur les membres du Cipher Pole 8 et sur Sperz... Ma culpabilité est claire pour le monde entier depuis si longtemps ; alors à quoi bon prétendre être innocent si tous se sont mis d'accord pour vous juger coupable. Corde et menottes sont déjà prêtes, ne reste que la formalité des preuves. Et c'est là qu'est ma chance ! Ma diable de foutue chance qui jusque là ne m'a pas faite défaut !
      Car devant un public mondial comme celui qu'on a aujourd'hui et face à cette sacro-sainte Justice dont on voudrait redorer le blason, ils leur faut des preuves irréfutables pour que le constat soit indiscutable. Héhéhé, et jusqu'à ce jour nulle preuve n'a vécu assez longtemps pour oser venir me voir et réclamer vengeance. Place donc à ma version, qui faute de faits établis restera l'officielle et légitime. Je la clame donc avec force et conviction tout en foudroyant la plèbe du regard :

      -Greed était un fils de pute doublé d'un enfant d'catin.



      Le point final est là comme une sanction. En  plein tribunal, le jugement moral du Corsaire vient d'être établi et ordonné par mes soins, mon silence fermé qui lui succède tonnant alors avec autant d'intensité que le marteau du véritable juge.

      Pas d'chichi, pas d'détoure, je serai tel que je suis. Plus franc que votre justice présumée et faillible. Plus fort que vos lois si souvent brisées. Plus implacable que ne l'a jamais été le Toucan. Car devant-vous ce soir ne se dresse pas un condamné, mais un bourreau. Et bien que vous ne l'ayez pas encore compris vermines, cela viendra... Et alors vous regretterez de m'avoir défié sur un terrain que vous croyiez sûr... Le tribunal ne sera pas ma tombe, mais mon terrain de chasse ; et déjà mes premières proies s’agitent devant moi.


      Alors je raconte. D'une voix ferme et sans éclat ce qu'à été Greed, ce qu'il est devenu et ce à quoi ils ont échappé. Ses trafics... Les marines corrompus grâce à sa fortune tel que le commandant Spencer arrêté par nos soins. Son pacte secret avec Drake et les terribles ambitions que ces deux géants de la pirateries prévoyaient pour les citoyens du nouveau monde...  Chaque détail est dévoilé... chacun plus terrible et inquiétant que le précédant.
      Puis à la fin de cet interminable étalage d'une machination démantelée et décortiquée à la force des poings et du sang de loup, je leur raconte Tortuga... La cité pirate cachée par la marine presque entièrement corrompue ou aveugle de la 4ème voix. Vous vouliez des ripoux ? En voici ! Les noms de ceux qu'on n'a pas pris la peine d’arrêter y sont ; les détails aussi. Avalanche de noirceur sur l'étendard de la mouette qu'on voulait préserver de la souillure... Je vous avais prévenu misérables, huhuhu. Pas un royaume de la 4ème voie n'est épargné, si ce n'est peut être celui de Myriapolis comme par miracle ; ni la Vice-amirale Kandy-Ziva non plus par ailleurs, n'étant pas forcement très ingrat malgré son caractère de cochon d'mer.

      Mais si vous pensiez que j'allais m’arrêter là, vous m'connaissez mal. Fous !


      Du coup, avant que le tollé ne prenne trop d'ampleur je repars sur Greed lui-même et son manoir doré dominant Tortuga. Le fait que nous n'avions aucune preuve pour l'inculper sérieusement. Le fait que nous ne voulions pas alerter le QG sur des suppositions sur lequel le rusé corsaire aurait glissé avant qu'on ai l'occasion de lui tordre le cou. Il fallait le débusquer par surprise, le traquer sans qu'il le sache, le mettre devant les faits et rien de moins ! Ensuite vient le récit détaillé jusqu'au morbide d'une conversation que nul ne vit et sur laquelle je peux raconter ce que je veux. Nulle trace de mon père... mais quantité sur la culpabilité que le corsaire reconnaitra par vantardise avant d'essayer de me réduire au silence. Pas le temps pour les ordres, la Justice reste implacable et n'attend pas ! Greed est mort. Ce damné chien galeux est mort ; et la mer n'en est que plus propre.


      Puis comme je m'attends à la remarque du procureur, je raconte qu'une fois la prise de Tortuga faite j'ai voulu contacter l'amirauté pour leur expliquer les faits, mais hélas...

      [...] c'est là qu'nous nous sommes aperçu qu'un boulet avait frappé ma cabine lors de l'affrontement, balayant les escargophones codés d'l'équipage et nous muant au silence jusqu'à c'qu'un autre escargophone puisse être sécurisé en ligne privée.

      J'donc laissé pour instructions à mes trois sous-officiers d'élite : Xan, Karl, Rolph
      -puissent les abysses les accueillir- de l'faire.

      Lorsqu'nous étions en route pour affronter Drake, le message n'avait toujours pas pu être transmis, comme pourra sans aucun doute l'attester l'officier de bord à qu'ils ont fait leur rapport juste avant la bataille ; bataille qui leur a couté à tous trois la vie ainsi qu'notre navire...


      Version semi-vraie visant à montrer que seule l'excellence des résultats et le chaos de la situation me poussent à sans cesse reporter le protocole ; mais qui faute des trois témoins morts et du navire entièrement brisé dans la bataille ne pourrait être contestée de manière formelle. A moins bien sûr qu'un de mes officiers ne craquent et s'décide à m'contredire évidemment...



      Je n'ai par contre à aucun moment donné le nom de l'officier en question exprès... Voir parmi les loups assis à la barre ceux qui sont vraiment de la meute... ceux qui seront près à couvrir leurs frères contre vents et marrées même si on ne le leur demande pas expressément. Et découvrir aussi l'éventuel chacal caché parmi les loups... eux-même cachés parmi les mouettes.


      Je me tourne alors vers eux et les observe sans honte ni remords.
      Je suis un loup. Car telle est ma nature et telle restera ma volonté.


      Lin. Ryuuku. Rachel. Red.
      Lesquels d'entre vous sont et resteront des loups... la véritable famille...
      Lesquels préfèreront l'appel de cette mouette et des illusions dorées qu'elle berce...
      Lesquels dévoileront être des chacaux... cals ?... Bref, des foies jaunes !


      Dernière édition par Toji Arashibourei le Lun 24 Juin 2013 - 18:22, édité 1 fois
      • https://www.onepiece-requiem.net/t154-fiche-de-toji
      • https://www.onepiece-requiem.net/t115-marine-toji-arashibourei
      Nous y voilà... Toji a encore lancé des grandes exclamations qui sont à l'image de ses actes, démesurés.
      Et la foule est en délire, mais n'ose pas le montrer. Les juges, les autorités, les escargophones... L'audience est effrayée. Et ils sont fascinés par cette homme poisson car ils en ont peur. Un peur bleue, héhé, même rouge dans la tête de certains...

      Ce Sperz, Ryuuku a essayé de se renseigner sur lui, mais impossible de trouver quoi que ce soit d'intéressant. A part l'observation qu'en fait le Voyeur en ce moment, on ne sait rien sur lui. Il a l'air confiant, qui ne le serait pas dans son cas et en ce moment, mais il attend. Il veut faire déraper le patron, il veut plus, toujours plus.

      Le commandant d'élite n'a jamais participé à un procès, mais il est simple de comprendre. Sperz a déjà contredit les arguments de son adversaire et attaqué sur plusieurs fronts. Le suivre dans son jeu et défendre chaque point serait une erreur, non. Il est du genre malin, mais le déconcentrer de son duel avec Toji est une idée. Personne n'osait interrompre ce duel (ou trio, avec le juge), mais l'homme-poisson appelle du regard ses loups. Ryuuku se lève, l'homme qui se trouvait derrière lui n'est plus là.

      - Ryuuku Gakuen, Commandant d'élite sous les ordres de l'équipage des Sea Wolfs.
      Il suffirait qu'un des loups le trahisse... Mais comme si cela allait arriver.

      - Comme vous l'avez remarqué, les premiers éléments que Monsieur Sperz a soulevés n'ont que peu de valeur, en citant par exemple le fait que l'accusé est un homme-poisson. Pourquoi en parler ? Essayez-vous d'enfoncer le pat... Toji Arashibourei par des petits faits et gestes ? C'est stupide et personne ne le pense dit Gakuen en voyant le regard accusateur du juge, lui rappelant que l'insolence n'est pas de partie ici , c'est pour cela que parler de ces petits choses n'ont aucun sens. Prenons maintenant votre conclusion le Voyeur essaye de rester le plus neutre possible, mais il faut bien l'avouer, il attaque l'homme Sperz et ne défend pas l'accusé.

      Le Juge Couak intervient :
      - Vous êtes à la défense Commandant, Monsieur Sperz n'a rien à voir dans cette affaire ! Le juge s'impatiente, il n'y a rien de concret pour l'instant. Mais Ryuuku continue.

      - Le capitaine est traité ici de "monstre d'égoïsme", oh que oui il est égoïste... Il l'est sûrement plus que vous tous réunis dans cette salle, mais savez-vous vraiment ce que veut dire égoïste ? Quelqu'un qui ne pense qu'à ses intêrets. Et les intêrets de cet homme ne sont pas moins que la Justice et le Changement !  Le changement de toute cette vilaine gangraine qui se trouve, se trouvait parfois, dans ce monde. Il faut la faire disparaître, ça c'est ce qui intéresse le patron. Ryuuku parle évidemment de Greed, mais il ne le nomme pas.

      Et quand on dit qu'il n'a jamais changé avec toutes ces mains tendues vers lui... Je ne peux que démentir, et je pense que je ne suis pas le seul. J'ai suivi personnellement Toji Arashibourei depuis maintenant plus d'un an, l'ayant suivi sur toute la quatrième voie de grand line. Je ne l'ai pas suivi partout et pour tout, nous n'étions pas spécialement confidents, mais ce que je sais de lui c'est qu'il a changé. Il est devenu plus humain à travers ce voyage, à travers sa carrière de marine des murmures se font entendre... un homme-poisson plus humain, sa carrière de marine... Gakuen regarde ses mains, comme s'il faisait une confidence, mais en vrai il a peur du regard de Toji, il a presque fini.

      Peut-être a-t-il commis de mauvais actes, mais justement, maintenant il n'en commet plus. Le Corsaire qu'il a tué dernièrement, n'était pas la goute qui fait déborder le vase, mais bien la goute qui le remplit en entier. Car par son parcours dans la marine, Toji Arashibourei est devenu plus humain, plus responsable qu'il n'a jamais été. Et le lui faire payer serait un retour en arrière injuste, qui serait dangereux pour lui-même, mais aussi pour la société.

      Pourquoi condamner ce qui s'améliore, même s'il subit des imperfections? Quand un jouet est cassé, doit-on le réparer ou le jeter? Peut-on vraiment réparer un objet si on le laisse sur le bas côté? Je vous le demande.. Je vous remercie de votre écoute.


      Le Voyeur s'assoit en espérant qu'il n'ait pas trop énervé le patron. Ryuuku n'a pas vraiment sortit de gros arguments bien concrets comme l'a fait Toji, mais il a réussi à semer le doute sur l'influence de la marine sur le Contre-Amiral. Et si comme le dit ce Gakuen, la marine le rendait vraiment meilleur ?...
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      • https://www.onepiece-requiem.net/t99-rp-donwload-100-100-ryuuku-gakuen
      [HRP : Alors, de la même façon que l'avocat et le CP 8 sont joués par Toji, je souligne que le Juge Couak et le Procureur Sperz me sont « réservés ». Merci]




      Sperz ricane intérieurement. « Un fils de pute doublé d'un fils de catin », en voilà un beau, de pléonasme. Si c'était tout ce dont le Toji était capable... Le CP8 l'avait vendu comme un ennemi implacable, mais le procureur ne voit qu'une bête sauvage à peine dressée. Tout juste s'il ne grogne pas en bavant et en pissant sur place, la patte en l'air. Aucun sens de la stratégie, du minutage, du bon mot au bon moment. Il déverse un discours sûrement semé de vérité, mais il endort, il embête, il ennuit. Trop vite, trop long, trop franc. Autant d'éléments qui font que la foule, la presse, le Jury et le Juge ne retiendront qu'une partie de tout ce blablas, et généralement, uniquement le bout qui les intéressent. Une information tronquée, mâchouillée, déformée. Alors que lui n'a fait que marteler la même idée pendant son discours : une créature mauvaise, manipulatrice et cruelle.
      Et ne voilà pas qu'elle tombait dans son piège, la bête du Gévaudan. Sperz jubile en lui-même.

      Le silence est retombé après la prise de parole de Gakuen. On attend, l'indécision flotte dans la salle comme une mauvaise odeur de pieds. On espère, on est fébrile, on se dit qu'il va y avoir d'autres intervants, que des témoins vont se signaler. Oh, il y a du monde, mais en faveur de l'accusation. Des témoignages, des demandes de prises de paroles affluent, et ce sont les greffiers qui doivent tirer le vrai du faux, éliminer ceux et celles qui pensent avoir un truc à dire, ceux et celles qui veulent juste passer devant l'escargoméra. Mais non, force est de constater que personne d'autre ne parlera en faveur du Contre-Amiral.
      Le CP 8 et Sperz ne jubilent pas. Ça serait mal venu. Ça pourrait les desservir, alors qu'ils sont sous le feu constant des journalistes. Ils se doivent d'être irréprochables, et irréprochables, ils seront.

      Le Juge Couak prend alors la parole. Dans un premier temps, il annonce que les personnes voulant témoigner ne seront plus entendues aujourd'hui, mais qu'elles pouvaient encore se manifester, puisque demain commenceraient l'audition des témoins. Puis, il te regarde, Ryuuku, directement, comme si vous étiez seuls au monde.
      - « Commandant, votre témoignage est enregistré et la défense aura tout loisir de faire appel à vous plus tard tout au long du procès. Cependant, je tiens à réagir, en ma qualité de Juge, à certains de vos propos. La Justice est, ou n'est pas. C'est une institution aveugle de toute considération ou nuance, elle est l'expression de la morale au sens le plus strict du terme. Un accusé est coupable, ou ne l'est pas. Si un homme ou une femme commet un crime, il doit répondre de ce crime, et ce qu'importe s'il a été un saint auparavant. Un violeur qui n'a pas violé depuis des années est-il pour autant affranchi de ses crimes ? Non, la Justice est atemporelle, et c'est ce qui fait qu'elle reste respectée par tous, en tous temps et lieux. »

      Bien des journalistes voient entre les lignes une manière subtile de te dire que ton témoignage, c'est pas mieux qu'un pet de chihuahua nain. On s'en fout, qu'il est été gentil récemment, qu'il t'ai bordé en te chantant des chansons. On veux savoir, on allait savoir le crade et l’innommable, les plaisirs pervers et les hontes les plus affligeantes d'un être. La Justice, atemporelle ? Peut-être... Respectée ? Crainte plutôt. Respectable ? Ah ! C'est plutôt une mise à mort, une chorégraphie barbare d'où l'accusé ressortira inéluctablement cassé. Même innocent, il aura été mis à nu devant tant de personne, le moindre de ses attrait, la plus petite de ses tentations connus et magnifiés.
      Et ça, Sperz et le CP 8 le savent. A partir du moment où le Juge Couak était entré en scène, Arashibourei était un homme fini. Oh, avec son caractère de cochon et son satané amour-propre, il serait capable de continuer à marcher et d'ignorer les murmures plus ou moins cachés dans son dos. Mais qui voudra encore lui faire confiance ? L'avoir sous ses ordres ou être sous les siens ? Qui pourrait accepter d'avoir son nom accolé à celui d'un homme dont on connaîtra la couleur du slip – s'il en porte – et les fantasmes les plus intimes ?

      Est-ce que Couak en est conscient, que ce procès n'est en fait que la cerise sur la gâteau. N'est-il pas quelque peu morfondu, de n'être qu'un miroir aux alouettes, un plan A qui précède le plan de sauvegarde automatique B ?
      Quoi qu'il en soit, il enchaîne.

      - « Contre-Amiral Arashibourei, vous avez avancé de nombreuses théories et explications. Charge à vous de les prouver. Bien entendu, la « mort de vos subordonnés » et la « disparition de votre bâtiment » se posent comme des handicaps certains. Cependant, cela ne serait constituer un argument valable. Nul doute que vous avez d'autres moyens pour certifier le bien-fondé des faits et gestes. Ainsi, à ce titre, je réponds positivement à la demande de la Défense, à savoir l'accès aux archives militaires, sauf celles scellées sous le secret Défense. Lequel cas, les Hautes Autorités de la Marine devront s'adresser directement à moi. »

      Impossible de lire sur la face impassible de Sperz si cet accord le contrarie. Lui et les CP 8 ont un visage de fromage frais : lisse et presque gluant. En tous les cas, on ne pourra pas reprocher à Couack de ne pas avoir été impartial. Le ferait-il exprès ? Ses mots à venir iraient dans ce sens. En tous les cas, il ne te rate pas.

      - « Cependant, Contre-Amiral, je vous prie dès cet instant de ne pas vous tromper de discours. Nous ne sommes pas là pour accuser la Marine. C'est vous qui êtes sur les bancs des accusés, pas le système et votre hiérarchie. Ne vous trompez pas de procès, et sachez qu'à l'avenir, je ne tolérerai pas des attaques gratuites envers le Gouvernement Mondial, sans preuve ou autre but que de discréditer gratuitement ou rejeter la faute sur autrui. Si la faute d'un ou plusieurs individus est relevée au cours de ce procès, faut qui amène donc à lever les accusations à votre encontre, je clôturerai les débats pour ouvrir une instruction plus larges. Mais tout comme vous, des possibles individus bénéficieront de la présomption d’innocence. Leur mise en accusation ne signifiera pas votre relâche.


      Bien, sur ce, je déclare la séance fermée. Le procès reprendra demain à 8H00.  »


      Il abat son marteau et quitte la salle, sous les aboiements d'un greffier « Mesdames et Messieurs, l'Honorable Juge Couack. Mesdames et Messiers, les membres du Jury. »






      La nuit porte conseil, dit-on.
      On est gai le matin, on est pendu le soir, en dit un autre.
      Le Juge aime une Justice matinale, et c'est avec force de bâillements qu'il est accueilli ce jour-là. Sûrement espérait-il dissuader la presse de venir. Bah, il se trompe. Les journaux ont quasiment tous titrés leur une sur ce procès.

      Le procès du siècle (et demi) Revue_11


      - « La séance est ouverte. La parole est à M. le Procureur, pour la présentation des premiers témoins. Les interrogatoires et contre-interrogations auront lieu après la présentation des témoins en faveur de l'accusé, s'il y en a cette fois. Si personne ne se manifeste, il ne sera plus possible à la Défense de produire quiconque. »

      Sperz se lève, et appelle d'une voix toujours aussi vibrante son premier témoin. Commence alors un défilé quasi ininterrompus jusqu'à la pause de midi de personnes, civils, Marines, Gouvernementaux, Chasseurs de Primes et même anciens pirates détenus qui parlent depuis une salle de la prison, qui viennent pour raconter – librement pour le moment, avec leurs mots, leurs mimiques – leurs rencontres et échanges avec Toji Arashibourei, tout au long de sa vie.

      - « J'étais à terre, M'sieur. Ouais, il m'avait traqué. J'dis pas qu'il avait tort, après tout, j'avais volé. Mais bon, j'm'étais rendu, M'sieur-Dames. Il a continué à me frapper, alors que j'étais sans arme et déjà bien amoché. Il rigolait en me traitant de raclure de couilles de cachalot, sauf votre respect, Votre Grandeur. Il a frappé encore, jusqu'à ce que je perde conscience. Me suis réveillé en prison... à l'hosto en fait. J'en ai soupé pendant 3 mois, de leur putain de bouffe d'hosto. Alors que je m'étais rendu. »

      - « Il a foncé droit devant. On savait pourtant qu'ils étaient armés jusqu'aux dents et désespérés au point de ne plus avoir rien à perdre. Ce fut une véritable boucherie. Ils sont tous morts... et nous aussi. Moi, j'ai survécu parce que j'ai été un des premiers à tomber. Mais j'ai hérité de ça et ça. Ouais, un bras et une jambe cybernétique. Un cyborg, voilà ce que je suis devenu. Et on m'a enlevé du terrain. Je bosse au QG de South Blue, maintenant. Pourtant j'étais vachement bon, comme Marine de terrain. Mais il a foncé et il a dit que ceux qui ne venaient pas, ceux qui survivaient mais qu'il en doutait car on était tous des lopettes, ils les traîneraient devant le colonel pour abandon de poste. Mais tout le monde savait que c'était suicidaire... Il savait mieux que tout le monde, et il a refusé d'attendre les renforts. Ouais, il me doit ma carrière... »

      - « Il m'a filé une torgnole en disant qu'une gamine comme moi n'avait qu'à estimer heureuse de ne pas me prendre une balle pour entrave à la Justice. Mais c'était moi qui l'avait capturé, ce sale révo. Six mois que je le traquais. Il avait fait sauté la boutique de mon fiancé, avec lui dedans, alors vous pensez que je l'avais mauvaise. Et alors que j'allais pour me présenter au bureau pour toucher ma prime, ce type – j'sais pas s'il était lieutenant ou pas, à cette époque, je débutais, et j'connaissais pas bien les grades – il se pointe et m'a volé mon bonhomme. Résultat, j'ai eu une pommette fracturée et que dalle, alors qu'il empochait la prime et les honneurs. Le pire ? Il rigolait alors qu'il me foutait à terre... J'étais et je suis toujours une honnête chasseuse de primes. Mais c'est bien à cause de ce type que je n'ai jamais envisagé de devenir Marine moi-même. »

      - « En général, nous aimons bien avoir des navires de la Marine dans notre port. * tousse tousse * Sur Grande Line, les dangers sont multiples, et la Marine repousse les menaces les plus pressantes. Bon, il faut faire avec les débordements de l'équipage... un peu trop enthousiastes,* tousse tousse * mais en général, oui, ça se passe plutôt bien. Dans le cas présent... je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Ce type, il est rentré dans notre village, * tousse tousse * et il a tout pillé. Tout. La moindre barrique d'eau et d'alcool, la moindre gousse d'ail, le plus petit quignon de pain. Réquisitionné, a-t-il dit. Nous aurions volontiers participé à ses efforts de guerre, mais là, il nous a affamé. * tousse tousse * Et nous n'avons pas pu faire le contrat habituel, * tousse tousse * pour être remboursé après. Non, il a tout pris, et avec son équipage, ils ont démoli deux-trois bâtiments, la boutique de Monsieur Loliro parce qu'il avait protesté et la maison des Cullag parce le père les avait traité de « raclures ». * tousse tousse * Cet hiver, ça a été terrible pour nous. Je suppose que MM. Loliro et Cullag seraient venus en personne témoigner, mais ils n'ont pas survécu à la fièvre qui a frappé l'île... »

      Le portrait dressé de l'officier est tel que Sperz l'avait dit. Autant de visages que d'histoires, et ces petits bouts de rien, des anecdotes bien que souvent cruelles pour qui les subissaient, se lient et fusionnent, tels les fils de la toile d'araignée.
      A midi, le constat est fait : à chaque moment de sa vie, Toji a été un ignoble salaud. A se demander pourquoi est-ce qu'il n'est pas accuser de la mort des dinosaures...

      [HRP : je vous laisse donc sur ce petit pavé, puisque je rappelle que je suis en congés pendant 10 jours. Donc, premier poste de réponse pour Toji, pour réaction diverse et enchaînement avec des témoignages pour son caractère pour le moment (l'accusation des faits aura lieu plus tard). Libre aux Pjs de réagir sur cette première journée, puis de poster en faveur de Toji!]

        Déçu.

        Voilà un bien vilain mot dont j'ai horreur qu'il m'tapisse la bouche. Être agressé, amoché, insulté ; ça je tolère. Mais être déçu... Dire qu'on m'avait tant vanté ce cher Sperz. Un instant j'en avais presque l'eau à la bouche tant les promesses d'une bonne tranche semblaient innombrables. Un bon steack tartare qui sait s'débattre et vous mordre en retour... de quoi raviver mes papilles quoi. Mais voilà... Sperz va de banalité en banalité.

        Après mes origines savamment rappelées, misons donc sur le fait que je suis un horrible salaud aux méthodes inavouables... SANS DEC' ?! Le moindre enfant de par les 7 mers a entendu au moins une fois parler de moi avec de la crainte dans la voix d'son père ! Pas un pirate ignore le sort que je réserve à mes ennemis ! Pas un révolutionnaire ne doute de ce qui l'attend s'il tombait entre mes mains ! J'AI CONSTRUIT de mes propres palmures cette réputation que tu sembles si fier d'étaler au monde Sperz ; tu ne fais que jouer l'écho d'une histoire dont j'ai écrit dans le sang la moindre page, et non sans fierté !

        Alors après ton p'tit discours on peut s'demander qui voudra encore me faire confiance ? M'avoir sous ses ordres ou être sous les miens ? Qui pourrait accepter d'avoir son nom accolé à celui d'un homme dont on connaîtra la couleur du slip – s'il en porte – et les fantasmes les plus intimes  ? Sans doute une question que tu te poses Sperz et dont tu jubiles à l'idée de la réponse.
        Ben mon gars j'vais t'faire une fleur, et même pas du mal c'est pour dire. Ouaip ; j'vais te faire gagner un temps précieux, vu que visiblement t'es plus lent à la détente que le reste du monde des vivants et même des macchab's. PERSONNE ne m'a JAMAIS fait confiance ! Ce n'était pas le cas lorsque je suis sortit des arènes, ce ne l'était pas lorsque je suis monté en grade et en responsabilité, ce ne le sera pas plus à la fin de ce procès. Et je n'ai d'ailleurs JAMAIS compté sur la confiance volontaire de qui que ce soit, forçant toujours la main du destin pour me mettre en position où on ne peut faire autrement que me prêter cette confiance.
        Seuls mes loups restent libre de me suivre ou non de leurs pleins grès. C'est un droit qu'ils ont gagné, qu'ils ont mérité... Le reste du monde me rejette, mais je sais comment l'obliger à m'accepter. Je l'ai toujours su et il n'y a que toi qui pouvait encore croire le contraire.

        Ahahahaha pauvre esprit qui n'a même pas idée de ce qu'il cherche à faire ! Tu ne fais que ressasser encore et encore de belles paroles en vain, tachant de prouver ce que tous savent déjà ! Déçu par cet esprit si étriqué qui ne comprend même pas les enjeux de mon influence dans ce monde déjà pris sous l'ombre de ma protection, ou de ma menace selon.




        Et ce brave Couak... Déçu là encore. A m'en faire blêmir les phalanges.  Peste soit du piaf qui ne sait que s'offusquer là où je lui étale les preuves de ce que j'avance. MOI au moins j'ai des preuves ! La culpabilité de Spencer, des monarques, de Greed. Tout cela est donné par les soins de mon avocat ; mais tout ce que le juge sait faire reste de nier là où tous voient. Car le monde peut observer la ronde des rapports et saura comprendre que la justice ne peut -ou ne veut- visiblement que nier ce que j'apporte, voulant ensuite convaincre sans apporter leurs propres preuves.
        Où sont tes preuves Sperz ? OU sont tes preuves Couak ? Tu l'as énoncé toi-même il y a présomption d'innocence, hors tu as vite passé outre mes affirmations sans pour autant les infirmer. Selon la loi que tu prônes elles sont donc valides tant que nul ne pourra prouver le contraire, et ça seul un de mes loups présent le peut...

        Car au final de tes accusations que reste-t-il ? La mort de Greed ?! Pfuhuhuuhu ! Toutes les preuves écrites prises sur Tortuga et les témoignages de marines hautement gradés et décorés confirment mes dires ! Et vous avez bien vite plié devant tout cela à mon gout. Presque trop vite... Déçu. Nous voilà donc repartis sans que l’accusassion n'apporte quoique ce soit de crédible si ce n'est ma seule réputation dont tous avaient déjà conscience... Est une stratégie en plusieurs étapes ? Je l'espère, bien que cela me desservirait. Car tous confiants que puissent être mes accusateurs, cela manque sérieusement de répondant. Et s'ils arrivent à se convaincre eux-même suffisamment fort pour poser un verdict et offusquer la salle, je doute que cela suffise pour convaincre le monde entier.

        Et n'est-ce pas ce que vous désirez ? Montrer la "vraie" justice ? Prouver à tous que les mers sont sous l'emprise de l'impartialité et de l'honneur ? Bien étrange façon pour vous y prendre.

        Allez, montrez moi ce dont vous êtes vraiment capable. Sortez vos dossiers, vos preuves, vos arguments irréfutables. Et par pitié arrêtez de faire venir de stupides témoignages obscures et sans fondement. Si j'avais du tomber pour si peu je ne serais jamais aller aussi loin dans ce monde infect.

        Tant déçu... Demain peut être ?...



        (...)

        Ou pas.

        Après les livres d'histoire, voilà que Sperz s'applique à nous jouer le syndicat du peuple. Par tous les enfers d'impel down, ce n'est plus un procès c'est une mascarade ! J'enrage intérieurement, parvenant à me contenir avec grande peine uniquement parc'que j'ai un tel flot d'injures en tête que toutes assemblées les peines d'outrage à magistrat pourraient valoir ma mise à mort. Il m'use... ce mec m'use... Par pitié faites qu'il se décide enfin à réagir !

        Du coup, là où j'étais prêt à monter au créneau plus vite qu'une paire de navire face à une seule place d'embarcadère libre, me voilà affalé sur ma chaise d'un air particulièrement las. Las sans être là à vrai dire. Et c'est donc au tour de Monsieur S. d'intervenir, prenant cas après cas ma défense. La longue litanie des jérémiades s'enchaine, et l'envie de ronfler me démange... Sans rire, changer de musicodial, celui de Sperz semble rayé...


        Houinhouin le vilain homme poisson m'a cassé la tête et le médecin a du me faire un bizoux magique ! Oh mon dieu c'est pas vrai ?! Aurais-je fais ça? Noooon cela serait indigne d'un officier de la marine mandaté pour... pour ?... casser la tête des pirates ? Ah ben oui c'est vrai, j'ai même été médaillé pour ça ! Sur les avis de recherche il y a marqué quoi à ton avis glandus ? Mort ou vif ! Sois déjà redevable que j'ai choisi la solution intermédiaire là où ça aurait été plus facile de t'ramener en kit !
        La loi martiale est d'mon côté, l'efficacité de mes méthodes ainsi que les médailles et grades qui en ont découlé prouvent que le gouvernement a toujours su et m'a même félicité pour ça. Mais c'est gentil d'être passé. Suivant !

        Bhouhou... Le vilain officier il a donné des ordres qui ont conduit mes copains à la mort... Et en plus je n'peux plus me curer l'nez que d'une seule main si j'veux pas encrasser mes rouages. Dure la vie... Rappelle moi ton métier bonhomme... Soldat c'est bien ça ? Et les soldats ça fait... ça fait ?... la GUERRE ! Bravo, un bon point pour la machine à café sur patte !
        J'ai d'ailleurs ici le rapport de mission indiquant que par le sacrifice de ton unité et de ta couille droite nous avons pu prendre cette base ; et ainsi sauver une route maritime d'importance et surement de nombreuses vies. Ah au fait, bon courage pour trouver une nouvelle affectation sale pleurnichard. Suivant !

        Alors moi je m'appelle fanfan la tulipe, je suis qu'un pauvre chasseur de prime, et le monsieur il a fait que me voler mes billes ! Pôv' bout d'chou... j'ai honte... Si seulement les chasseurs de prime avaient plus de crédit aux yeux de la marine et des civils qu'un évangéliste à un congrès d'science. Tu appartiens à la lie de ce monde et tu voudrais que ton témoignage ai du poids ?!  Mais corniaud tous les rapports indiquent clair'ment que tu étais en tord ! Je l'sais bien je les ai fait moi-même et il est trop tard pour pouvoir clairement les remettre en question ! Bwahahah SUIVANT !

        Monsieur S. pouvez vous donner au greffier la liste des biens inventoriés lors de la réquisition de cette petite bourgade de ploucs dont monsieur "sent la marée" semble tenir grande estime ? Voilà, celle-là même que je vous ai envoyé ensuite pour tenir à jour les comptes de l'équipage... Et qu'on ne dise plus que je suis pas un ami des rapports ou des chiffres hein. Que dit-il d'ailleurs ce fameux rapport ? Tout en règle ? Étrange ça, je croyais qu'on ne l'avait pas fait selon monsieur le maire... Monsieur le maire n'aurait-il donc pas essayer de se faire rembourser sa mauvaise récolte de l'année ? Un embarcadère cassé par une tempête et qu'il voudrait mettre sur le dos du premier marine à la mauvaise réputation venue ? Aubaine pour un village sans un sous comme celui-là que mes loups soient là pour payer les pots cassés... VOS pots cassés ! 67% des plaintes liées à des dommages collatéraux seraient des arnaques à l'indemnisation selon les derniers études du gouvernement c'est bien cela Monsieur S. ? Voilà la dite étude d'ailleurs, histoire de. SUIVANT !!!


        Déçu...

        Encore une fois une foule de témoignages aussi crédibles et surtout recevables qu'une flatterie de rombière. L'accusation apporte, la défense renvoie... dire qu'il y en a qui arrive à faire des ping pong quelque chose d'excitant... Mais pas Sperz visiblement. Bouh je suis méchant, bouh j'ai des casseroles aux culs pour conduite louche... mais toujours rien que ne puisse me faire réellement plonger plus profond qu'une marre à têtard. Un blâme à la limite, mais j'vous dis pas à quel point la crédibilité du tribunal en prendrais un coup dans l'aile si on faisait tout ce tintouin pour un pauvre blâme. Et une mouette avec un coup dans l'aile, ça n'vole pas bien loin. Ou longtemps...




        Et tandis que se poursuit la longue liste des témoins sans importance, je m'accorde un clin d’œil aux journalistes sans doute étonnés de mon flegme actuel, avant de tourner la tête en arrières vers ceux dont le regard importe vraiment : mes chers loups.

        La plupart toujours silencieux, Red jusque là absent... On ne peut pas dire qu'ils se soient montrés d'une grande effervescence jusque là. Peut être parce que Sperz ne cherche pas encore à attaquer de ce côté là ?... Étonnant.
        Seul Ryuuku a osé élevé la voix... et ceci pour dire des choses... des choses... bon sang une bonne torgnole dans les dents qu'il va se prendre le fameux "voyeur" ! Et avec un coquard, tu me verras toujours aussi "humain" ou ça va définitivement régler ta mire ?
        Lin étrangement absente bien que le volcan endormi soit celui dont il faut s'méfier le plus. Clin d’œil là encore pour tester la réaction... Boarf.
        Puis Rachel... Et là j'me dis qu'il va falloir qu'on reparle sur'mment un jour. Et bordel vu la galère que ça a été la dernière fois, j'peux pas dire que ça m'enchante vraiment. A la limite le procès fait office d'amuse-gueule à côté de la guerre à laquelle on a failli arrivé la dernière fois. Heureusement qu'il y a eu la fête après ça parc'qu*...

        Hum ? On me parle ?
        Si j'le r'connais ? Non. Tenir un trombinoscope de toutes les têtes de glands que j'ai rencontré dans ma carrière serait un hobby bien trop prenant ; même si pour la tienne Sperz j'vais faire un effort. Oui j'aurais très bien pu lui casser la jambe et alors ?... Raaaah mais c'est un pirate nom du diable! Un PI.RA.TEU ! Dis lui Monsieur S. moi j'peux plus...


        Et étrangement le CP8 reste toujours en retrait... Sperz les garderait-il en réserve ? Méfiotte...
        • https://www.onepiece-requiem.net/t154-fiche-de-toji
        • https://www.onepiece-requiem.net/t115-marine-toji-arashibourei
        Vivement la Fin

        éditorial

        Le Loup, le Chacal et le Corsaire mort...

        Comme vous le savez tous, hier s'est tenue la première séance de ce procès qui promet de faire couler beaucoup d'encre de la part de mes confrères, peu aptes à discerner la vérité, même si on leur présentait sur un plateau d'or : Le jugement de Toji Arashibourei, contre-amiral de la marine, dirigeant des Sea Wolfs, et anticonformiste réputé.

        Pour l'instant, les partis n'ont appeler personne à la barre, la première journée ayant pour but de planter le décor et les fais, en laissant l'occasion aux avocats d'exposer chacun leur vision des fais.

        Première étape, à l'ouverture même du dossier : exposition des crimes. Première étape, et première mascarade. En effet, là où mes confrère se contentent de lire les mots, je préfère voir au travers, et comprendre ce qu'ils signifient. Meurtre, détournement, corruption, destruction coup et blessures, trafics divers, piraterie et exposition de photos d'officiers féminin nues... Tous ces mots ne sont-ils pas qu'une liste quasi-rébarbative de tout ce que le gouvernement condamne ? Quel homme, si dérangé soit-il arriverait à une telle liste de crimes ? Même les plus redoutables forbans ou révolutionnaires n'arrivent pas à atteindre un tel niveau.

        Et que penser fasse à la demande attendue du contre-amiral, se réclamant non coupable, pour juste après avouer presque clairement avoir exposer des photos de nue de la part des femmes de son bord ? Culpabilité réelle, ou coup monté ? Qui juge-t-on réellement dans ce procès ? L'officier véreux, ou quelqu'un d'autre ? L'homme est-il si sûr de lui qu'il en vient presque à bafouer son droit le plus strict à la présomption d'innocence ?

        Le procureur lui-même ne semble aucunement douter de son verdict. « Cet homme est un monstre d'égoïsme et de cruauté » explique-t-il, définissant ses actes comme rejetant la honte sur la valeureuse race des homme-poissons, sans que la race ne soit la cause d'un tel procès. Un réquisitoire plein de ferveur et de passion, mettant au plat la volonté réelle de l'homme, et la principale cause de ce procès : la mort de l'ancien capitaine corsaire Greed.

        Ce Greed même que le contre-amiral accusé définira comme « un fils de pute doublé d'un enfant de catin ». Ce Greed même définit comme « la goutte d'eau qui remplira le vase en entier » selon le commandant Ryuuken Gakuen. Et la défense ne s’arrête pas là. Ainsi, Arashibourei certifie avoir des preuves de ce qu'il avance, et en appelle aux données détenues par la marine. Données qui, pour la plupart, ont été mises à disposition de la défense, immédiatement.

        La journée se conclut dans ce que je vois personnellement comme une apothéose, à savoir une bilan où le juge Couak affirme : « Si la faute d'un ou plusieurs individus est relevée au cours de ce procès, faute qui amène donc à lever les accusations à votre encontre, je clôturerai les débats pour ouvrir une instruction plus larges. » Simple formule d'usage, ou anticipation inavouée de l'avenir ?

        Libre à vous d'en juger mes amis lecteurs, le Vivement la Fin réserve son opinion à un moment où le procès aura révélé plus d'actes, mais je me dois de vous avouer que tout cela m'amène à une interrogation profonde. Serait-il possible que l'homme jugé ne soit pas celui que l'on croit ? Pourrait-on envisager que sous la façade de ce procès, la défense ne soit dirigée par le procureur Sperz, et que l'accusation ne soit autre que le contre-amiral lui-même ? Bien sûr, sa réputation le précède et son histoire aussi sombre que dense fera l'objet d'un dossier détaillés d'ici la fin du procès, cela dit, quel étrange hasard que ce témoignage maladroit du second d'un homme bien plus réputé pour son intolérance et sa cruauté que pour le droit à la parole qu'il laisse à son équipage...

        Ainsi, je ne peux m'empêcher de penser que si le contre-amiral Toji Arashibourei s'avère être coupable de quelques crimes à la fin du procès, il ne sera pas le seul à tomber. Bien sûr, le premier nom qui vient est celui du corsaire mort, mais la justice du gouvernement nous a maintes fois prouvé que ses serres pouvaient s'immiscer dans tous les milieux et que peu de criminels échappaient à son regard.

        En conclusion, ce procès est, je pense, loin d'être aussi simple qu'il n'y paraît, et quelques soient les actes réels du Contre-amiral, nul doute que le juge Couak aspire à ratisser au plus large. « La Marine demande justice, et présente son fils pour qu'il soit jugé pour ses actes. » dit le procureur Sperz, mais le fils est-il seul ? Quelle mère jugerait son fils sans compter en faire autant de ses compagnons de jeu ?

        Mémé nT, vigilante depuis toujours, vigilante pour toujours...

        L'ancienne regarde l'édition spéciale du jour. Il est huit heure, la S.P.A.M livre des centaines d'exemplaires du Vivement la Fin. Pendant ce temps, la rédactrice en chef du journal assiste en qualité de journaliste à ce que beaucoup appelle le "procès du siècle". Enfin, c'est la version officielle...

        Les rares membres du CP1 sont en effervescence. Le jugement d'un Contre-amiral de la marine pour le meurtre d'un corsaire, le tout révélé par une organisation sensée être discrète, voilà quelque chose qui allait mettre à l'épreuve la crédibilité du gouvernement mondiale. Lucie s'occupe de la médiation avec les dirigeants des nations, les foules liront le Vivement la Fin.

        De là où elle est, l'ancienne a la position idéal pour entendre les témoignages divers prouvant la dangerosité et la corruption de l'homme-poisson. Ses confrères journalistes ont laissé l'espace le plus grand possible entre elle est eux. Sa réputation de dénicheuse de scandales n'est plus à refaire, et personne ne tient à être sa prochaine cible. Elle a son éternel sourire calculateur étendu sur son visage vallonné. Son regard perçant est collé sur l'homme-poisson, qui regarde très régulièrement son équipage. Parmi eux, un ancien agent du Cipher Pol. Autre détails à craindre. Les tanks du CP8 ont encore une fois prouvé qu'ils n'y connaissent rien en politique et en diplomatie.

        Aux premiers de faire leur boulot et de colmater les brèches...

        Elle sourit.

        Sperz est bon. Toji aussi. Couak est compétent. Monsieur S. est du genre à bien se débrouiller aussi.

        Chacal, poisson, pélican et poulpe réunis. Tous des petits, des petits réunis autour d'un enfant capricieux, un enfant nommé Ao Novas. Ils agissent comme des enfants, chacun utilisant ses jouets pour gagner le droit de régner sur la cour de récréation, que ce soit pour se venger, pour faire chuter un rival, pour sa sauver la vie, pour le plaisir de diriger ou même par sens du devoir. De jeunes petits lâchés dans la jungle sans être sevrés. La progéniture sauvageonne utilisant ses ressources sans discernement, et courant droit vers la gueule du prédateur révolutionnaire qui dort dans les hautes-herbes.

        Heureusement, la vieille guenon est là pour leur apprendre comment on fait une grimace.

        Mais avant de sortir la belle gazelle bien cuite aux fine herbes pour le fauve, voyons qui va marcher sur la branche qui craque en premier...
          Une mascarade, oui une putain de pièce de théatre et le dindon de la farce était Toji... Au début, Lin ne voulait pas y croire à peine pouvait-elle sortir de son lit qu'on la conviait au procés de son capitaine. Sérieusement ? On libère la 4eme voie de Grand Line et on se prend un procès comme le derniers des criminels ?

          Ainsi Lin était assise aux côtés des autres loups, couverte de bandages au niveau du corps elle gardait la tête baissée. Refusant de la levée, écoutant secondes après secondes les déblatérations sans aucun sens de ces prétendus défenseurs de la justice. Les poings fermés, les dents serrées, elle savait qu'elle devait se contenir, elle savait qu'une explosion de rage ne pourrait que mettre plus Toji dans l'embarra mais malgré ça il était quand même devant elle, sur le banc des accusés en train de se faire juger alors qu'il devrait être en train de savourer sa victoire sur Grand Line.
          Toji prit la parole, se défendant comme le père-tempête savait si bien le faire et juste après Ryuuku fut le premier Sea Wolves à se lever et parler au nom du capitaine, la rouquine se sentait honteuse de ne rien dire, de ne pas se lever pour défendre son capitaine.


          La première journée de procès passa et la commandante rumina toute la nuit de ne pas être intervenue...

          Le lendemain la mascarade reprie de plus belle, nombre de "témoins" vinrent cracher leurs venin sur Toji, la jeune femme reconaissait en quelques témoignages la manière d'agir un peu violente de Toji certes mais ça s'arrêtait là. À midi le défilé d'escrocs cessa, des chuchotements voletaient dans la salle, le portrait d'un monstre avait été dessiné en direct et finalement Lin craqua, au moment où le juge permit au témoignages aux services de la défense d'intervenirs elle se leva d'une impulsion, le poing sur le coeur et se mit à parler d'une voix claire mais surtout forte.

          - Ayzami Lin, Commandante d'élite, charpentière et commandante en second au sein de l'équipage des Sea Wolves.

          Elle prit une grande inspiration et lança la contre-attaque.

          - Toute la matinée les hommes et les femmes qui on défilés ici on salis un peu plus le nom du contre-amiral Arashibourei avec leurs témoignages. À en écouter certains c'est un monstre, un égoïste qui ne s'occupe que de lui même... c'est faux ! Toji aussi excentrique soit-il a toujours oeuvré pour le bien de la justice et du gouvernement mondial !

          L'air dur elle regardât dans les yeux Sperz puis Couak et continua.

          - Sur Inocent Island sous les ordres du capitaine Arashibourei nous avons mis fin au partenariat entre les pirates de Rowbert et le révolutionaire Jérémiah

          Sur les Allods d'Akeem grâce aux directives du Capitaine Arashibourei nous avons pus annihiler un bastion de la révolutions sur Grand Line. Opération qui a continué sur la Gueule de Requin bastion de la révolution tombés sous la supériorité écrasante de la marine GRÂCE au Capitaine Arashibourei.


          Et comme pour en rajouter une couche elle aborda Tortuga même si tous le monde était au courant.

          - Encore une fois grâce à la grandeurs et au sens de la justice du Capitaine Arashibourei nous avons vaincu Drake et son équipages qui était une menace certaine pour la justice. Sans parler de tous les pirates mis sous le fer au coeur de Tortuga grâce à nous, il est inutile que je reparle du cas de Greed, le contre-amiral Arashibourei à déjà tous dit.

          Simple énumérations de fait qu'aucun membre gradé du gouvernement ignore ? Peut-être, mais le rappeler devant les camera n'était pas chose inutile.

          - Le capitaine Toji Arashibourei a toujours sû guider ses hommes d'une main de maitre avec respect et rigueure. Certains on parlé d'attaques suicidaires moi je parle d'audace et de talents. Sans lui, sans les Sea Wolves Gueule de Requin serait encore une base de la révolution IMPÉNÉTRABLE aujourd'hui.

          D'un air moqueur elle continua.

          - J'ai entendu parler parmis les témoins des fiers soldats de la marine toute la matinée, se plaignants des traitements infligés par le contre-amiral Arashibourei. Certains se qualifiaient même "doués" ou "de l'élite" avant d'être comme par hasard blessés à cause du contre-amiral. Moi je n'ai vu que des hommes qui auraient dûs rester dans leurs blues à surveiller le menu fretin, je ne vois pas des hommes d'élites, des hommes d'élites ne pleurent pas pour un bras en moins, ce sont des blessures de guerres, qu'importe si l'on perd un bras tant que la victoire et la justice prévalent non ?! N'avons-nous pas tous acceptés au coeur de la marine de servir la justice jusqu'à notre mort ?!

          - Toutes les actions menées par les Sea Wolves sous les ordres du contre-amiral Arashibourei on été dans le but de servir le gouvernement mondial ainsi que la justice et jamais en tant que marine, je n'ai douté de la voie que nous faisait suivre cet homme ! Aussi en ce jour je l'affirme à la face du monde.


          Sur une dernière inspiration elle conclua...

          - Je pourrais confier aveuglement ma vie à cet homme que nombres de personnes ici présentes aujourd'hui insultent et trainent dans la boue !

          Un discours surement plus que naïf pour la plupart des rapaces présents, la marine était loin d'être le fleuve tranquille et lumineux défendant à tous prix la justice mais c'était une réalité que la jeune femme ne conaissait pas encore. En tout cas elle avait craquée mais il le fallait, il était hors de question que l'impétueuse Lin reste assise sans rien faire alors que son capitaine se faisait insulter en publique !
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          Et c'est pour ça que Rachel se leva. Difficilement, douloureusement, mais elle se leva et tourna le dos à toute cette agitation. Le visage bas, la bouche close et les dents serrées sur sa douleur.

          Juste... Elle ne savait pas bien où elle avait mal.

          Cette justice qui n'était que fictive ? Ce gouvernement qui jouait au théâtre de marionnettes ? Cet Amiral qui se faisait juger la tête haute ? Il n'était pas tout blanc, elle-même avait eu du mal au départ, mais il lui semblait que tout était excessif. Les chefs d'inculpation, les témoignages et même les interventions des Sea Wolves. Car tout était joué d'avance.

          Pessimiste ? Rachel ?


          Elle sortit donc en boitant légèrement, faisant tout pour ne pas paraître si faible devant l'assistance qui l'observait sans comprendre. Elle ne croisa pas le regard de Lin encore enflammée par son discours. Ni celui des autres. Qu'auraient-ils pensé d'elle ? Elle s'en fichait. Tout ça était inutile. Pourquoi se battre pour une cause perdue et plonger avec Toji alors qu'il suffirait de se taire pour en sortir aussi blanc qu'avant l'ouverture de ce procès. Non pas que le blanc lui convienne...


          Elle ferma la porte derrière elle, tranquillement, pour ne pas déranger ce qu'il restait de débats. Et elle alpagua la première personne qui passa devant elle. Pour lui demander une cigarette. Et sans se poser de questions, elle alla s'appuyer contre une rambarde de pierre qui encerclait la salle du tribunal et fuma sa toute première cigarette. Sans conviction, sans plaisir, mais avec délectation.


          Elle pessimiste ?
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          Le juge Couak dévisage Lin avec un regard qui, s'il avait pu, l'aurait réduit à l'état de fillette dans son baby-grow en train de bavouiller, ou pire, un cafard en train de bruisser des ailes, là, sous son nez.
          - « Commandant Lin, je vous remercie de votre témoignage pour le moins passionné, mais je vous rappelle pour la dernière fois que vous ne pouvez accuser autrui sans preuve. De même, je vous prie de ne pas insulter vos camarades de rang, qui ne partagent pas votre … ferveur guerrière. Je fais donc effacer toute mention en ce sens de votre déposition. Est-ce que la défense veut présenter d'autres témoignages en faveur de l'accusé ? Non, bien la séance est levée. »

          Sperz jubile intérieurement. La question n'est pas « la défense veut-elle », mais bien « peut-elle » présenter des personnes volontaires pour mettre en valeur Toji Arashibourei. Il avait bien noté le départ de la Commandante Blacrow. Les rats quittaient-ils le navire, ou était-elle suffisamment intelligence pour voir quand une cause est perdue ? Qu'importe.

          La nuit passe et le procès reprend. Aujourd'hui est un moment primordial des questions. Il n'est plus question de témoignage, de sentiment. Ici et désormais, la vérité sera exposée, disséquée et indubitablement, incontestablement, prouvée.

          Sperz fait venir des témoins qu'il interroge avec soin. Il s'attache à démontrer que Toji a toujours préféré la voie de la violence, quelque fussent les autres solutions disponibles, en dépit parfois – si ce n'est pas systématiquement – du bon sens. Il exhibe des rapports de l'académie, interroge les professeurs. Oui, le cadet Arashibourei a toujours été un sanguin. Les psychologues militaires confirment ce fait
          - « Ce genre de profil n'est pas inhabituel pour des recrues de la Marine. Nos rangs ne sont pas formés que d'enfants de cœur. Après tout, nous sommes une force armée. Mais généralement, les impulsifs et les sanguins se calment avec le temps. Ils trouvent dans la Marine de quoi canaliser leur énergie ou leur colère. Ou alors, au bout de trois-quatre missions, ils prouvent qu'ils ne sont pas capables de se gérer et ils quittent rapidement les troupes. »
          - « Que pouvez-vous nous dire sur le cas de l'accusé ? »
          - « Ah, autant vous dire que le matelot Arashibourei a fait l'objet d'une surveillance particulière, étant donné son passé. »
          - « Pour la clarté du dossier, je rappelle que notre expert, le docteur Duck, fait référence à son statut d'esclave, pratique interdite au sein du gouvernement, et à laquelle le Contre-Amiral a échappé grâce à l'intervention d'un Marine haut placé. »
          - « Oui, tout à fait. Nous voulions être sûrs que son engagement n'était pas motivé par le désir de vengeance. Ça serait compréhensible. Mais le matelot Arashibourei a toujours refusé toute aide qu'il était en droit de recevoir. On a donc se contenter de l'observer. »
          - « En droit ? Ou en devoir ?»
          - « Selon le règlement, c'est le devoir de l'officier supérieur de demander de l'aide de notre section s'il décèle une faiblesse ou un risque chez un de ses hommes. Or, aucun des supérieurs de Arashibourei n'a agit en ce sens. »
          - « Comment expliquez-vous ce fait ? Voulez-vous, pour le jury, bien expliquer votre opinion sur l'accusé ? »
          - « De mon point de vue professionnel, appuyé sur près de quinze ans d'expérience à l'époque, il est inconcevable que le matelos fut « sain d'esprit ». Cela ne veut pas dire fou. Mais qui peut sortir d'années d'esclavages sans traumatisme ? Si j'avais été l'expert instructeur, j'aurais refusé son intégration dans le corps de terrain, et je l'aurais redirigé vers un travail plus éloigné des réalités de notre monde. Et je l'aurais contraint à un suivi psychologique de longue durée, qui aurait pu conclure à son affectation au terrain. »
          - « Pourquoi est-ce que cela n'a pas été requis par vos collègues ? Loin de moi l'idée de sous-entendre qu'ils n'ont pas bien fait leur travail, mais il est nécessaire de comprendre comment une personne que tous savent traumatisée, s'est retrouvée intégrée dans un parcours connu pour sa dureté. »
          - « A mon avis, c'est justement ça. On ne voulait pas contraindre le matelot Arashibourei. Il avait assez souffert d'une autorité imposée. Nul doute qu'on espérait qu'il viendrait de lui-même consulter. Et nul doute que ses supérieurs avaient ordre de garder un œil sur lui. »

          Sperz produit alors le dossier du Contre-Amiral. Une monstruosité administrative, débordant de la grosse caisse, tel des abcès déformant le corps d'un rongeur, des empilements de papiers, rapports et autres joyeusetés hiérarchiques. Il montre que chaque chef avait bien reçu cet ordre, et qu'aucun n'avait agi.
          - « Mesdames, Messieurs les Jurés, Votre Honneur, ceci est bien la preuve que l'accusé a depuis le départ fait preuve d'une mauvaise volonté. Nous ne pouvons soupçonner autant de bons et loyaux instructeurs et officiers d'avoir ignorés les signaux qu'aurait dû lancer un homme-poisson qui a connu l'ignominie de l'esclavage. On pourrait avancer que Arashibourei est d'un caractère discret, ou renfermé. Mais personne ne peut dissimuler à ce point... à moins de le vouloir, et de garder un contrôle intégral sur son esprit, son corps. À moins de vouloir consciemment tromper la Marine et le Gouvernement Mondial. Dans ce cas, nous pouvons en déduire qu'il n'y a pas eu d'autre motif à l'engagement de l'accusé que le désir de nuire. Peut-être pas immédiatement de nuire à la morale, mais de nuire à des méthodes, des procédés, qui n'avaient pas su le protéger et le délivrer à temps. Cette pensée, nous pouvons la comprendre. Elle expliquerait pourquoi l'accusé a toujours milité et agi de façon violente, immédiate, sans réflexion, sans pitié. Il voulait une Marine forte, il a obtenu une Marine indigne.  »

          Il prend une respiration et alors que son dernier témoin quitte la barre, il reprend la parole.
          - « Les deux témoignages en faveur du Contre-Amiral Arashibourei viennent de membres de son équipage. Le second, puisque le premier a sombré corps et bien. Tous deux ont confirmé les méthodes brutales de leur officier supérieur. Aucun n'a jamais remis en question le fait qu'une méthode peut-être moins violente ou traumatisante pour les parties civiles. Mais les faits qui nous ont été présenté sont bien ceux-ci : un comportement aux méthodes discutables, mais dans le seul but d'aider, sauver, protéger. Un changement d'état d'âme bien surprenant, mais qui sait ? Tout le monde a droit à une seconde chance. Une épiphanie peut-être ? Mais l'accusé lui-même a justifié ses actions barbaresques par la menace d'une Marine corrompue tout le long de la quatrième voie, jusqu'à l'assassinat de Greed, le Capitaine Corsaire. Qu'il fut un exemple d'immoralité, cela ne devrait surprendre personne. Greed était un pirate primé avant de se ranger sous le contrôle de notre Gouvernement.  Accuser un mouton noir d'être noir, c'est une chose facile. Ça en devient ironique quand l'accusation vient d'un monton noir.
          Mesdames, Messieurs du jury, votre Honneur, je vais maintenant prouver que les accusations de l'accusé ne sont pas fondées.
          Si Marine était corrompue, c'était son devoir de reporter les crimes, pas d'agir en vengeur. Avait-il si peu confiance en l'institution qui l'a nourri, élevé, grandi ? Pensait-il donc être le seul pur, le chevalier blanc en armure éclatante ? Alors qu'il était déjà marqué du fait de l'infamie ? Ce n'était pas pour se racheter une conduite, mais bien pour couvrir ses propres manquements. Il ne faut pas se laisser abuser, comme tant d'autres auparavant. Pour faire la lumière sur les actions de l'accusé sur Grand Line, je passe la parole aux agents du Cipher Pol 8. »

            A son appel, le leader du Cipher pole 8 se lève gravement, le visage n'offrant toujours pas la moindre expression. Gabardine de cuir noire qui claque juste au vent malgré toutes les fenêtres fermées, l'homme s'avance d'un pas lent jusqu'au pupitre où Sperz attend sa contribution.

            Et dans sa tête, l'homme ne peut s'empêcher de jubiler. Jubiler car il a vu dans le regard jusque là blasé de son adversaire une pointe d'éveil. Comme si soudainement cet affreux homme-poisson avait senti le danger qu'il représentait. Tu peux trembler Arashibourei, car malgré ta suffisance de ces derniers jours ton heure est venue.

            Derrière lui, un de ses hommes tout aussi silencieux porte à bout de bras un imposant dossier parfaitement tenu, qu'il pose avec fracas sur le bureau du Juge afin que tous puissent entendre résonner le poids du papier et des preuves qui doivent l'habiter.



            Puis d'une voix grave où la ténèbres-attitude a été élevée au rang d'art, Ao nova parle :

            - Agent et leader effectif du Cipher Pole 8 : Ao Nova.

            L'homme marque une pause, et tous peuvent alors voir le quasi imperceptible mouvement de l'accusé qui se redresse sur sa chaise comme pour mieux être à l'écoute, aux aguets. Dans un angle mort hors des cameras, Sperz s'en amuse.

            - Messieurs. Il n'est pas dans ma fonction de faire le portrait de cet homme, le procureur s'en est déjà largement chargé. Par contre, si l'accusé se plaignait jusqu'à présent d'une absence de preuve, je suis là pour en faire étalage devant la cour.

            Murmures étouffés de la foule maintenant suspendue à ses lèvres.
            Le regard de l'homme poisson se fait quant-à-lui plus perçant...

            - Cela fait maintenant plusieurs années que nous nous chargeons de surveiller les agissements du Contre amiral Arashibourei ; notre attention ayant été attirée par les multiples accusations portant sur sa personne, mais jusqu'ici sans trouver de réelles suites.
            Hors, par notre filature nous avons maintenant la certitude que non seulement l'accusé a assassiné le corsaire Greed en dépit de tout protocole, mais qu'en plus il a fait cela afin de camoufler les traces de sa propre corruption. Traces que nous avons pu heureusement sauvegarder à ses dépends lors de notre filature.

            Monsieur le Juge, vous avez dans ce dossier l'ensemble des indices et preuves montrant à tous et sans ambiguïté que le Contre amiral Arashibourei était lui même affilié aux trafics de Greed que nous savons maintenant à la solde du feu-pirate primé Drake "feu dans l'âme". Et ce n'est que par égoïsme et rapacité que l'accusé à assassiné son ex-collègue afin de faire main basse sur ses trésors. Trésors d'ailleurs vite récupérés par son lieutenant de l'époque, l'actuel Sous-amiral Red dont le silence actuel ne fait que jeter de l'ombre sur cette affaire. Coïncidence ? Nous ne pensons pas.



            Devant Ao, Toji manque de s'étouffer avec sa salive lorsque "ex-collègue" et "Greed" se présentent dans la même phrase. Lui affilié à son Némésis ? Son allié ? Hérésie que tout cela ! Aberration ! Et pourtant le coup marque et la réaction impulsive de l'homme poisson est vue de tous.

            - Nous avons récolté et compilé l'ensemble des mouvements financiers qui s'est fait entre l'accusé et l'ancien corsaire, comme vous pourrez le voir.

            Monsieur S. interroge discrètement son client du regard, tandis que celui-ci ne peut que lui renvoyer un regard incrédule et courroucé. Pendant ce temps, Ao poursuit et enchaine avec méthode et clarté.

            - [...] les pages 18 à 64 nous dévoilent comment les deux hommes ont subtilisé les fonds prévus aux garnison de Tosha, Karija et d'une grande partie de East Blue, afin d'alimenter toujours plus leur vaste réseau commun d'escroquerie de vol et de racket. Réseau dont une bonne partie des détails y sont parfaitement lisibles des pages 65 à 127 [...].

            Tosha ? Karija ? Bon sang mais de quoi parlait-il ? Visiblement l'homme poisson n'avait jamais entendu parler de ces bases, mais cela ne pouvait très vraisemblablement n'être qu'une réaction fictive.

            - [...]Nous avons là également l'ensemble des liens qui peuvent être fait entre l'accusé, les affaires dont il est question ici, et plusieurs magistrats et employés de l'administration du gouvernement mondial qui ont "mystérieusement" disparu en mer depuis. Et si nous manquons de preuves pour accuser d'homicide -voir plutôt d'assassinat- le Contre amiral Arashibourei, cela ne peut que confirmer l'ensemble des charges de corruption portant sur sa personne. Corruption s'étendant depuis le meurtre de son ancien partenaire jusqu'à Grand Line, voir jusqu'aux portes de Marie Goa où aux dernières nouvelles le Sous-amiral Red aurait été vu opérer par nos services avant qu'il ne daigne répondre à votre convocation.



            La longue litanie parfaitement préparée du Cipher pole se poursuit encore et encore, sans accroc, tandis que sur le banc des accusés Toji se renferme dans le silence. Son regard n'est que promesses de mort, mais il parvient encore à garder son calme. De son côté, Monsieur S. farfouille aussi discrètement que possible dans ses dossiers en vue de ce qui s'annonce être un tournant de la confrontation.

            Car le Cipher pole tient bientôt sa vengeance ; et ne compte alors pas laisser son rival entier.


            (...)


            Quelque part dans les couloirs de Enies Lobby...

            - Commandant Blacrow. Vous avez quelques minutes à m'accorder ?

            L'homme qui vient de tirer la sea wolf de ses méditations nicotiniques n'est autre qu'un des agents ô combien identifiables du cipher pole 8, tout en tenu de sport noir et en lunette de soleil. Pourtant, là où d'ordinaire il n'y a que le visage sans expression des poseurs, on peut voir une pointe de sympathie. L'homme ôte d'ailleurs ses lunettes comme un geste d'ouverture, chose rare dans sa branche.

            - J'aimerai vous entretenir à certains sujets. Si vous voulez bien vous donner la peine de m'écouter.


            (...)


            Proche du banc des témoins, un journaliste plus en-gaillardie que ses confrères se décide à laisser de côté le gros des nouvelles que ses confrères se déchireront pour aller chercher d'autres informations là où il le peut : auprès des autres SW alors médusés par les accusations du CP8. L'homme profite donc que les greffiers et gardes présents ne peuvent détacher leur attention des lèvres de l'accusation pour se faufiler près de la tigresse et de Ryuuku, sentant que ces deux là ne sont pas loin de craquer.


            - Commandant Lin. Et pssssst, Commandant Lin !
            Un petit mot pour le "Potin d'East Blue" s'il vous plait ! Juste quelques questions en exclusivité.


            Est-ce vrai que l'on vous a accusé de manger les bébés pour vous octroyer leur puissance ? Est-ce pour cela que les rumeurs selon lesquels les friteries du commandant Ryuuku auraient été financées et aidées par Arashibourei sont vraies ? Vous aimez les coeurs d'enfant avec des frites ?


            Oubliant tout instinct de survie devant la promesse d'un scoop, l'homme poursuit à voix basse.

            - D'ailleurs, est-ce tout aussi vrai que vous auriez une liaison sulfureuse avec votre officier supérieur le Contre-amiral Arashibourei ? Ainsi que le matelot première classe Gringo si mes sources sont sûres ? Est-ce là le vœu d'enfin faire de vous une porte parole des relations interraciales ?

              Nan... mais... quels... FUMIERS !


              J'en ai les ongles qui s'plantent d'eux même dans les accoudoirs d'ma chaise  tandis que j'contiens toujours plus de vagues de haki qui par le biais d'une Bête maitrisée mais pas pour autant affaiblie se déchainent dans mon esprit et dans mon cœur ! Et si les cameras et regards qui restent pointés dans ma direction dans l'attente d'une explosion m'aident à faire preuve du minimum syndical de tenu, j'vous avouerais sans mal que c'est pas l'envie qui m'manque d'arracher la gorge de ce maudit Ao avec les dents. Ça serait si facile, si rapide. Trop rapide sur'ment... Un tel affront mérite mille fois pire que la  mort ; surtout devant tant de témoins. Calme toi Toji, fais le vide... tu vaux mieux que ça maint'nant,  tu as appris à apprécier les plats froids ; et ce carpaccio de Cipher pole n'en sera que plus savoureux.

              Mais putain qu'ça m'fout les glandes en revancharde nom de nom ! Moi et Greed, alliés ?! Moi aidant et me faisant aidé par une telle raclure de résidu d'vermiceau anémique ?! Raaaah ! Zeeeen toji... retiens toi... laisse faire Monsieur S. le temps que tu t'gères toi-même... Et il m'faut bien ça croyez moi ! Car si j'avais pas mal de trucs à renvoyer dans les dents du discours de Sperz, tout ça passe au second plan immédiatement. Que dis-je second plan !  Quantième plan ouais ! Ao a pris toute la bobine de ticket d'la file d'attente pour sa pomme en attendant que j'lui arrange la sienne, de bobine.

              Et c'est là que j'commence à m'dire que les loustics que j'ai en face se sont bien trouvés... Bien forcé d'reconnaitre que leur numéro a été rodé et bien préparé pour que l'moment venu je trinque fort. Sperz prépare le terrain ; et avant que j'n'ai pu lui remettre les idées en place Ao en profite pour y planter tout un potager d'accusations ! Pas l'temps d'faire face à ces deux fronts sous la houlette de Couak, ces maudits batards en profitent ainsi et abuse de leur supériorité numérique. Je n'peux qu'écouter... et grincer des dents.




              Tandis que je ne peux détacher mon regard du visage de mon ennemi, Un poulpe tout ce qu'il y a de plus grave se penche doucement vers mon oreille avant de me demander  :

              - C'est quoi ces comptes ? Je n'en avais jamais entendu parler. Tu sais que tu peux tout me dir*/...
              - J'ai sais rien bordel ! Jamais entendu parler de c'putain d'fric non plus !
              - Ok je comprends, je vais voir ce que j'peux faire...



              Ouais, car force et de constater que l'cipher Pole 8 a su profiter d'ces quelques années pour monter un truc qui a d'la gueule. On est loin des petites mesquineries administratives dont on se gratifiait dans le passé. Nan là c'est de l'artillerie lourde soutenue par un véritablement débarquement d'infant'rie que j'dois être en train d'me prendre dans les dents.

              Au fur et à mesure que se débitent les accusations, mon avocat et moi voyons sous nos yeux et ceux de l'assemblée ahurie croitre toute une organisation du crime affiliée à Greed, mais surtout à ma propre personne ! Bordel, des boutiques illégales financées par d'anciens grand noms de la piraterie et par Greed en personne, le tout offert ensuite à mon propre nom. Nom et signature affiliée qui d'ailleurs ornent tous les actes de propriété et de transfert. Y en a pour des centaines de millions de détournement, racket et autres joyeus'tées... Et putain j'en ai pas vu un seul de ces berrys ! Et le pire c'est qu'dans l'lot j'suis sur que c'est pas du chiqué! Doit y avoir que ma signature de fictive dans tout ça ! J'en reste sur le cul... Ces enfoirés ont carrément du financer avec l'argent occulte de leur groupement tout un faux réseau qu'il m'ont ensuite fait endossé. J'y crois pas... Ces mecs sont des malades. Des malades méthodiques et déterminés qui plus est.

              Alors Monsieur S.  -en bon avocat et gérant de mes comptes- s'attaque aussi-sec à chercher la faille dans tout ce maelström administratif, mais pour l'moment on n'peut parvenir qu'à gagner du temps. Bordel mais du temps pour quoi ! Il lutte, arrange et cherche la petite bête comme il sait si bien le faire ; mais face à ce dossier méticuleusement préparé et posé dans ce contexte de méfiance que Sperz à établit, autant dire que sauf par un vice de procédure ça semble prendre un tournant qui sent la vieille charogne. Bordel, gagner du temps pour réfléchir, se remettre en position, raffermir ses appuis et consolider ses bases. Trouver une faille pour faire craqueler l'attaque et briser l'assaut.
              ! Une annonce timide d'un lien entre Red et des fonds de Greed pillé ! Monsieur S. s'en empare aussitôt et dément la chose par les relevés de Red lui-même et les fiches établies à ce moment là pour le Gouvernement où ces fonds sont allés. Mais ce n'était pas vraiment un attaque ; Red est sauf, mais ce n'était qu'une diversion pour mieux nous enchainer ensuite sur un autre flanc. Monsieur S repart en première ligne vaillamment ; et moi je fulmine et me concentre sur la nébuleuse vengeresse qui envahit mon esprit.



              Et puis ces gars ! J'en ai jamais entendu parlé de ces maccab' moi ! Pour une fois que j'y suis pour rien ! Pourtant c'est pas faute d'en disséminer un peu partout dans l'monde!  Non il faut que messieurs du Cipher pole se décident à m'accuser sur des accidentés contre lesquels je n'ai du coup pu préparer aucun alibi ! Ok le truc de la disparition  en mer c'est un d'mes grands classiques, mais là pour une fois c'est pas moi quoi merde !

              Ce type disparu en mer sans laisser de trace ?  J'étais où à cette date là ?
              Ben voyons voir... en perm'... au même endroit.
              Ah... Tin les fumiers ils ont vraiment tout coordonné. A chaque fois j'étais dans l'coin mais sans témoins fiables pour m'innocenter. Aucune preuve vraiment valable non plus, mais assez d'coïncidences pour que ma culpabilité ne fasse alors aucun doute. Bordel ! Quel idée à la con ils ont tous de crever en mer là où j'passe mes vacances ! J'sais que j'suis pas un porte bonheur mais quand même ! A moins que... à moins que ces maboules n'aient réussi à convaincre certains de ces gars de disparaitre de la circulation pour alourdir encore un peu plus la liste ?...  Ce s'rait bien un truc du genre de Ao ça tiens ! Fumiers ! Humains hypocrites et sans cet honneur dont tu me reproches de manquer !

              Là encore Monsieur S. clame la présomption d'innocence et le manque de preuve viable, mais ce n'est que quelques grains de sable qui couleront moins vite dans le sablier...



              Ao a visiblement estimé que m'faire plonger pour le meurtre de Greed seul était trop risqué et a donc décidé d'employer des méthodes sales pour faire tomber plus sale encore : moi. J'aurais jamais du sous-estimer le puputtisme de ce maudit chacal ni sa motivation à gagner notre bras d'fer commencé depuis maintenant neuf ans. Pourtant je suis si bien placé pour savoir que la vengeance pousse aux pires extrémités... Mais peut être est-ce ma chance... Une erreur à exploiter ? Par pour le moment... trop précis, trop bien préparé...

              Et tandis que le boulet rouge qui nous sert maint'nant de balle rebondit entre Monsieur S. et Ao, pour ma part je reste étrangement silencieux... Mais contrairement à l'attitude fuligineuse que j'affichais bien malgré moi au début de ce tissu d'mensonges, c'est un sourire carnassier dont les prémices apparaissent aux coins de mes lèvres. Timide et discret pour le moment, mais au combien sincère. Et une prunelle qui brille comme rarement on la voit bruler.
              Mes loups savent la reconnaitre... J'ai dépassé le choc de la surprise et de la colère qui s'ensuit... J'en suis bien au delà, là où tous mes sens et mes pensées se concentrent pour briser tout ce qui se mettra sur ma route. Pour faire du mal. Beaucoup de mal... Et si Ao fait semblant de rien et reste imperturbable, la bête et moi enflons petit à petit face à lui...
              Ao... Sperz... toutes mes félicitations. Vous êtes sur ma liste noire en première page.




              Il nous faut gagner du temps.

              Du temps ? Oui mais du temps pour quoi...



              Étant tout à mes pensées, bien qu’efficace et sans peur Monsieur S. se retrouve alors seul en bouclier...

              Seul ? Pas sûr. Certains de mes loups semblent avoir déjà montré les crocs et il n'est pas certain que la solution ne viendra pas de leur côté. Mais ça je ne peux le voir, trop focalisé que je suis sur mes plans de vengeance et à savourer ce challenge que m'offre enfin le cipher pole 8.


              Sperz.... Ao.... oh oui on va bien s'entendre tous les trois final'ment.... Oh oui............. vous allez voir....

              • https://www.onepiece-requiem.net/t154-fiche-de-toji
              • https://www.onepiece-requiem.net/t115-marine-toji-arashibourei
              -Certains sujets sont sensibles. Je vous conseille de bien choisir vos mots.

              Il était du genre de type louche avec lequel on n'a pas envie de s'entretenir. Et vu la cigarette qu'elle tenait maladroitement entre ses doigts, on pouvait sentir que Rachel n'avait envie de s'entretenir avec personne. La cigarette, d'ailleurs, ne lui convenait pas, mais elle n'avait pas trouvé mieux pour occuper ses mains. Elle comprenait le geste mécanique dont avaient besoin les vrais fumeurs. Ça soulageait et permettait de ne plus penser à grand chose. Certes elle aurait mieux fait de faire n'importe quoi d'autre, comme lustrer sa faux, mais ils lui avaient interdit de l'apporter à l'audience, ce qui restait parfaitement normal. Elle avait dû improviser.

              Elle se tourna lentement vers l'homme du gouvernement qui se découvrait face à elle. Un signe d'estime, de soumission ou voulait-il juste l’appâter comme un chien errant. Elle-même ne savait plus comment elle aurait voulu interpréter ce geste pourtant anodin pour la plupart des autres personnes. Il n'était pas la plupart des autres personnes. Un simple inconnu pourtant, pour elle, rien de plus. Peut-être une taupe, peut-être un allié, peut-être le type qui allait tout faire basculer... Elle n'avait aucun confiance en lui et tout dans le regard qu'elle posa sur lui était explicite à ce sujet. Elle le jaugea comme lui s'abstenait de le faire puis oscilla d'un pied sur l'autre pour soulager de son poids son genou une énième fois en mauvais état. À ce rythme, elle devrait se le faire remplacer par un os mécanisé...

              -J'ai une envie très limitée de vous parler, alors faîtes court.
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              Faire court. Evidemment. Ta patience est étiré jusqu'à la dernière fibre, prête à rompre à tout moment et pour tout prétexte. Peut être est-ce pour cela qu'il vient te voir maintenant. Te pousser à commettre l'irréparable, ou bien t'en protéger ; vas savoir. En tous cas devant l'intonation de ta voix et le regard que tu lui offres, l'homme perd de sa superbe. Il déglutit donc bien malgré lui avant de reprendre sur un ton bien moins serein et en choisissant ses mots avec soin.

              - Je comprends parfaitement, ainsi je serais bref.

              - Votre patron est fini. C'est un fait et vous le sentez venir bien mieux qu'il ne le fait lui-même. Vous êtes bien plus lucide et intelligente que son égocentrisme et sa confiance aveuglante. Et que vous le croyez innocent ou non n'y changera rien.

              L'homme marque une pause, guettant prudemment un signe d'explosion qui ne vient pas encore...

              - Mais je voudrais savoir à titre personnel ce qui vous pousse à vouloir croire en un tel homme. Comprendre ce qui vous lie tous à lui et à son destin. Vous en l'occurrence puisque vous êtes la seule à qui je puisse parler calmement.

              - Je comprends parfaitement qu'on puisse avoir une confiance presque aveugle en son supérieur. Moi-même je donnerais ma vie pour Ao. Mais de là à oublier ce pour quoi je me suis engagé sous les bannières... de là à oublier le vrai sens du mot justice... Je ne crois pas. Et je ne pense sincèrement pas que ce soit votre cas également.

              Tu peux alors lire une sincère empathie dans les yeux du Cipher Pole, comme si un instant il s'imaginait à ta place, Ao au banc des accusés et sa loyauté tiraillée...



              - Au fait, mon nom est Paul.
                Elle n'aurait pas dû le laisser parler. Raconter des âneries pareilles dans un tel moment. Finalement, qu'elle n'ait pas sa faux sur elle était une bonne chose ; il aurait sûrement pu exhiber aux collègues une belle balafre faite par Black Crow. Une cicatrice de guerre, une marque de renommée. Peut-être. Mais heureusement pour lui, elle n'avait aucune arme. Et sûrement que dans son état, il aurait pu la maîtriser sans grands soucis. Elle écrasa le mégot de sa cigarette sur la rambarde contre laquelle elle s'appuyait avant son arrivée. Avec une brusquerie montrant bien son agacement et à quel point cet homme avait mis les pieds dans le plat. Lui et son chapeau bas. Son regard se fit plus sombre qu'il ne l'était. Et en général, les gens qui croisaient son regard dans ces conditions ne faisaient pas de vieux os autour d'elle.

                -Je vous avais pourtant conseillé de bien choisir vos mots...

                Je donne l'impression de suivre Toji aveuglément ? Serais-je ici et non dans la salle d'audience si c'était le cas ? Il est mon supérieur. Point.


                Son ton est glacial et cassant. N'admettant aucune réponse. D'ailleurs, elle suspend un instant sa respiration. Elle voulait s'arrêter, mais son venin était là, sur sa langue, et elle avait besoin de le cracher un bon coup. Il venait pour des vérités ? Il allait avoir la sienne en plein visage. Alors elle enchaîna.

                -Mon supérieur et surtout un Contre-Amiral de la Marine. Et ça, tout le monde semble l'avoir oublié, tout à coup. Ce n'est pas un monstre sans foi ni loi, ce n'est pas un danger pour la marine. Il est extrême, autoritaire, violent oui. Mais sa justice a toujours servi la marine. Mais soit. Pendons-le haut et court parce qu'il a tué un Corsaire. C'est logique. ...C'est normal.

                Mais le trainer dans la boue sous prétexte qu'il est ce qu'il est, je trouve ça aberrant. Qui est-ce sinon le Gouvernement qui l'a autorisé à monter son équipage, qui l'a promu à ce rang improbable ? Tout le monde connait ses méthodes depuis plus de dix ans et tout à coup il devient la bête noire à abattre ? C'est de l'Hypocrisie pure et simple ! Alors ne venez pas parler de Justice !

                Vous pouvez disposer, Paul !


                Cracha-t-elle acerbe et le regard dur. Et sans même attendre, elle se détourna pour face à la grande porte qui donnait sur la salle d'audience. Elle resta une seconde comme ça, avant de se décider.

                Parce que mine de rien, il avait raison sur deux points. Toji était fini. Et elle était assez lucide pour s'en rendre compte.

                Qu'à cela ne tienne...
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