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Une alliance invraisemblable ? [PV Kentarô]

[Flashback début 1624]


Terre ! Je crie du haut du mat, sur mon nid-de-pie. Le capitaine m'a laissé prendre ce poste après de longues négociations.  En vérité je les ai juste tellement emmerdés pour qu'ils me laissent monter, qu'ils ont fini par accepter uniquement pour que je leur foute la paix. Suffit de persévérer, n'est-ce pas ? La raison pour une telle insistance : j'aime les hauteurs. Rien de plus. Maintenant, c'est mon rôle, en tant que vigie, de crier « terre » quand j'aperçois une... terre. Vous suivez, c'est bien. Sur le pont, le capitaine, tente de voir la dite île mais ne voit rien. Bien sur, d'ici je pouvais déjà voir plus loin, mais en plus ma vision est légèrement supérieure à la sienne. Au bout de deux minutes, il aperçoit enfin l'île, appelle tous les matelots, et donne des ordres pour se préparer à l'amarrage sur le port. Je reste sur mon nid-de-pie, j'ai fait mon boulot après tout, et je glandouille le temps qu'on arrive.

Je ne descends qu'une fois l'amarrage effectué. Je respire un grand coup et tire une grimace : l'air pourri de la ville comparé à celui en mer, c'est incomparable. Je regarde autour de moi, des bateaux de toutes sortes, des bateaux de la Marine, des bateaux marchands, des bateaux immenses, des bateaux minuscules... J'en vois même un qui ressemble plus à un radeau, avec une forge dessus ? Pourquoi pas... Je m'attarde justement sur le propriétaire qui semble être un grand mec baraqué et très pâle accompagné de deux autres gars un peu moins impressionnants. Je prend rapidement compte de leur gueule mais sans m'attarder, c'est simplement par curiosité pour ce bateau étrange.


« Eh mon grand, si tu cherches un endroit où dormir cette nuit, mon cousin tiens une auberge ici. Il te fera un prix si je le lui demande. »

« J'ai plus le moindre rond cap'tain, j'ai tout claqué dans le voyage. »

« Oh, dommage. A la revoyure dans ce cas, mon p'tit. »

Pas d'argent pour la nuit, ni pour la bouffe, et le pire, je n'ai aucun moyen de quitter l'île. J'ai besoin de renflouer ma bourse, très rapidement, sans quoi je risque de passer plus de temps que nécessaire ici. Ma seule option, trouver un prime à chasser, si tant est qu'il y en a une dans le coin. Information Time ! Première étape, chercher un panneau d'affichage. Avant de me renseigner sur une prime, encore faut-il savoir la quelle. Je suis inconsciemment le capitaine du bateau qui m'a transporté jusqu'ici, en jetant un coup d’œil à droite et à gauche pour me familiariser avec l'endroit, jusqu'à arriver devant l'auberge qu'il avait mentionné auparavant. Bingo ! Je vois un panneau d'affichage sur la façade.

Plusieurs primes, certaines dont la somme est monstrueuse, sûrement des gars incroyablement puissants face à qui je n'ai pas la moindre chance. Je me rabat sur de plus petites primes, je ne suis pas suicidaire non plus. Deux affiches attirent mon attention : Jemba « la hyène » avec 2 millions de Berrys sur sa tête, et Pumba « le phacochère » avec 1 million sur sa tête. Des surnoms ridicules, mais leurs têtes... Non je ne m'attarderai pas sur leur laideur, je tiens simplement à préciser que ce sont les gars de tout à l'heure, sur le radeau-forge ! Jackpot ! Voilà mes prochaines cibles... Je ne peux m'empêcher de sourire sournoisement. Ces mecs ne se doutent même pas qu'ils vont finir derrière les barreaux très rapidement.

Direction le port, je vais retourner voir s'ils sont toujours là, sinon je vais simplement récolter le plus d'infos possible, c'est toujours par là qu'on commence. Bien sûr, je ne les vois plus, mais le mec immense – d'autant plus que je le vois de près maintenant – est là. Sa pâleur me fait un peu flipper, on dirait vraiment un cadavre. Et son style vestimentaire est un peu particulier... mais je suis un chasseur de prime bordel, plus un gosse, je n'ai plus peur de rien ! Je m'approche de lui d'une démarche... pas assurée du tout, et je tremble même un peu, mais faut pas le dire !


« Hey, t-toi... D-dis moi où sont tes deux potes de tout à l'heure... »

Super, quelle incroyable démonstration de force et de confiance en soit ! Il va sûrement se foutre de moi... mais il faut qu'il me dise où ils sont, j'ai besoin de cette argent sinon je risque d'être bloqué sur cette île pendant encore un moment...


Dernière édition par Edhan Royard le Mar 13 Aoû 2013 - 0:56, édité 1 fois
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16 mars 1624

 J'en avais connu des moments difficiles. J'en avais passé des journées avec le ventre creux, à guetter le passage d'un bateau, donc de potentiels clients. J'en avais eu des désillusions quand on ne me demandait qu'un aiguisage à 100 berry'z. Et pire que tout! J'avais passé bien trop de temps à frapper du fer de récupération, faute de fond pour des matériaux de qualité. Mais ce temps là était révolu! La maison "Espoir" entrait dans une phase d'expansion! Depuis 2 mois, voilà que mon commerce était devenu florissant, une vraie mine d'or. Pour une bonne raison. Ma réputation commençait à se faire parmi les pirates et les commerçants. J'avais auparavant sous-estimé la puissance du bouche-à-oreille. Et maintenant les clients affluaient en masse au radeau. Bon d'accord en masse c'est un peu exagéré, mais dans l'idée c'est cela. J'avais amarré mon bateau au port de Haven, une petite ville située au Nord d'une île de North Blue. C'est pour dire si elle était au Nord! Et depuis que j'avais fais cela, la clientèle faisait des allers-retours et j'étais même obligé d'employer un livreur pour qu'il aille chercher mes matériaux. En ce moment même, certains de ces clients étaient là, des habitués...

Jemba "La Hyène" et Pumba "Le Phacochère", deux pirates aux faits d'armes aussi connus qu'ils sont minables. Attaque de bureau de poste, racket en primaire. Uniquement des actions au ras des pâquerettes. Mais bon, c'étaient mes meilleurs clients après tout. Et on ne néglige jamais sa plus belle clientèle. Même si elle empeste fortement. Ils étaient tout deux plus petits que moi, ce qui est normal. De carrure, ils étaient également moins balèze. Un point important pour le jour où une transaction se passera mal, si ce jour arrive. Un forgeron tel que moi, qui passe sa vie aux côtés des pirates, est obligé d'apprendre à se défendre. Bien que je n'étais déjà pas manchot auparavant, cette grande errance sur North Blue m'avait permis de m'améliorer.

- Alors Yohoshi ça vient ce sabre? Parce qu'on a pas toute la journée!
- Pourquoi, tu as une crèche à dévaliser, La Hyène?
- Quoi?! Répète un peu pour voir!
- Ça va je plaisantais. Pumba, dis à ton frère de se calmer. En plus il est prêt ton sabre. Je le marque et il est à toi.

PAM. Le bruit sourd du tampon qui s'écrase sur la garde. Sur cette arme aussi, un double A rouge s'inscrit, les deux lettres entrelacées. Eh oui! À quoi bon faire des armes magnifiques si personnes ne sait qu'elles sont de vous? Bref, toujours est il que cette commande là est terminée. Comme d'habitude avec eux, la transaction se passa plutôt bien. Je leur donne le sabre, leur annonce un prix de 3000 berry'z, ils acceptent de m'en donner 2000, tout va bien. Depuis le début, ils croyaient faire des affaires en baissant chaque fois le prix de 1000 berry'z. Sauf que ce qu'il ne savent pas, c'est que je leur annonçait un prix avec une hausse de 2000 par rapport au coût du marché. C'est donc moi qui me faisait une marge sur ce produit. Enfin. L'important c'est qu'ils aient leurs armes. J'allait enfin pouvoir prendre un peu de repos. Je m'allongeais dans le hamac de fortune installé devant ma forge, et commencais à dormir, d'un seul œil...

Un petit homme s'approche alors de moi, sans aucune discrétion. Je me réveille et, comme d'habitude, je suis d'humeur massacrante. Puis je m'attarde un peu plus sur le blondinet qui s'approche. Relativement petit, maigrelet, sans aucune assurance apparente. Tout ce qui manque pour faire des grands hommes. Par rapport à moi, il ressemblait à un oiseau blessé en face d'un chat. Et je pense qu'il s'en rendait compte. Sa démarche était peu assurée et, malgré ses efforts apparents pour le cacher, il tremblait. Devant moi? Il est vrai que je pouvais être impressionnant mais de tout de même! Je m'étais enfin levé, intrigué par ce nouveau client, si nouveau client il était. Ah non. Il n'avait pas une tête de client. Plutôt de mec qui veut demander un truc, mais qui sait pas trop comment s'y prendre. Apparemment il trouve la solution et m'adresse la parole... D'un ton...flippé. Je crois que c'est ça. Je lis une sorte de terreur dans ses yeux. Pourquoi? Qu'ai je fait? Cette seule pensée d'avoir fait quelque chose de mal envers un inconnu me rendit un peu triste. Et quand je suis triste, je suis encore plus incompréhensible!

Ce petit gars m'intéressait finalement. Il cherchait "deux types". Les seuls clients récents que j'avais eu étaient les frères racailles. Il cherchait des pirates réputés. Un marine camouflé, ou plutôt un chasseur de prime? Comment le savoir. Toujours est-il que j'allais m'amuser. Le ton qu'il avait employé avec moi ne m'avait donné qu'une seule idée.

- Bonjour petit bègue. Comment vas tu-yo? Tu cherches des pirates? C'est pas un peu risqué pour un enfant de ton âge-sha?

J'avais dans l'esprit de le laisser répondre, mais alors qu'il amorçait ses paroles, je le coupais immédiatement. Et en plus, je ne veux pas lui laisser l'occasion de se moquer de moi à son tour. A cause de mon problème d'onomatopées qui est revenu.

- Bon ça suffit les conneries-yo! Pourquoi tu cherches Jamba  et Pumba-sha? Tu ne sais pas qui ils sont-yo? Ce sont des pirates violents et cruels-sha. De plus je crois qu'ils sont primés-towa! Alors soit t'es un marine-wa, soit t'es idiot-sha, soit tu es chasseur de têtes-yo...

Bon j'avoue, même moi j'ai eu du mal à me suivre avec toutes ces onomatopées. Towa? Je l'avais jamais eu celle là. Il faudra que je pense à régler une fois pour toutes ce problème. Mais pour le moment, seule la réponse du petit blond m'intéressait.
    Ah... je viens de le réveiller. Mauvais timing, s'il est comme moi alors ça ne va pas lui plaire du tout. Car oui je ne supporte pas qu'on me réveille, du coup je me sens un peu mal de l'avoir réveillé... en même temps si je me sens mal, c'est peut-être parce que celui que j'ai potentiellement dérangé est aussi imposant... M'enfin, j'ai peut-être peur pour rien, c'est peut-être un bisounours tout gentil et innocent. Voyons Edhan, on ne juge pas quelqu'un par son apparence !

    Après sa réponse, ce n'est plus de la crainte que j'éprouvais à son égard, mais un grand sentiment de... What the heck ?! C'est quoi cette façon de rajouter des -yo et des -sha à a fin de ses phrases ? Vraiment très spécial... tellement spécial que j'ai mis un temps pour piger ce qu'il m'a dit, et encore un peu plus longtemps pour réagir. Déjà je ne suis pas PETIT, ni un bègue d'ailleurs, ce n'était que l'effet de la peur de l'inconnu, et puis il a rien à dire quand lui rajouter des syllabes au hasard  la fin de ses phrases.

    J'ignore carrément le « comment vas tu-yo », ou était-ce -sha ? Enfin peu importe, ce qui m'emmerde c'est la suite. Je ne suis pas un GAMIN ! Je l'ai déjà dit ! Bon, je l'ai au moins pensé, ça compte quand même. En tout cas cette fois je vais pas me laisser faire, aussi grand et pâle soit-il, je suis un homme moi aussi ! J'ouvre la bouche pour me plaindre et le charrier un peu pour sa déformation de langage, mais il me coupe. Impoli en plus de ça ? Oui bon, je suis pas un modèle de politesse non plus...


    « Bon ça suffit les conneries-yo! Pourquoi tu cherches Jemba  et Pumba-sha? Tu ne sais pas qui ils sont-yo? Ce sont des pirates violents et cruels-sha. De plus je crois qu'ils sont primés-towa! Alors soit t'es un marine-wa, soit t'es idiot-sha, soit tu es chasseur de têtes-yo... »

    Ouh la, pourquoi il s'énerve d'un coup ? Trop de -yo et de -sha, j'ai du mal à comprendre. Par contre j'ai cru entendre un -towa ? On passe de une syllabe à deux syllabes ? Il va continuer d'évoluer comme ça ? Si c'est le cas, j'ose à peine imaginer ce qu'il me sortira à la fin de notre conversation, un truc du genre -yoshatowakiragami... Voilà qui promet d'être difficile à déchiffrer, mais si on arrive là j'aurais un tout autre problème, comment garder mon sérieux face à ça ? D'ailleurs, étrangement, son étrange façon de parler m'a arraché un sourire sans que je ne m'en rende compte. Mais mieux vaut ne pas se réjouir trop vite, rien ne dit qu'il me dira où sont les deux autres pirates, peut-être est-il leur allié... c'est même très probable vu qu'ils étaient ensemble tout à l'heure.

    « Je suis un chasseur de tête moi, et j'ai pas peur des deux autres gars, je suis plus fort qu'il n'y paraît tu sais ? Et peut-être aussi un idiot... mais j'ai besoin d'argent donc j'ai pas le choix, hein. »

    Peut-être que je me suis balancé un peu trop vite, trop facilement. Lui mentir et dire que je suis leur ami, ça passerait mieux peut-être ? Trop tard maintenant, on verra bien ce qu'il me dira. Par contre j'espère vraiment qu'il n'a pas une dent contre les chasseurs de primes, je n'ai aucune envie de me taper contre lui...

    « Dis moi juste où ils sont, je vais te montrer que je suis capable de les battre seul ! En échange... je te donne un million de Berrys, marché conclu ?  »

    Je n'ai aucune idée d'où trouver une somme pareille, ma seule option serait de chopper les deux autres primes... Et si je n'y arrive pas, je cours et je me cache, dans ce cas j'aurais déjà deux ennemis, un de plus ou de moins...


    Dernière édition par Edhan Royard le Ven 16 Aoû 2013 - 4:47, édité 3 fois
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    Quoi? Ce gamin un chasseur? Et moi qui le prenait juste pour un adolescent en quête de sensations fortes! Non sérieusement j'étais choqué. Comment un si petit enfant pouvait il bien tenir tête aux plus grands malfrats? Ou espérer, parce que vu son niveau d'assurance, il n'allait pas aller bien loin dans le métier. Le moment de recarder tout ça. Tiens, en parlant de confiance en soi, il semblait que le blondinet en avait un peu récupéré. Il se dopait à la parole en fait. Plus il débitait, plus sa voix devenait sûre et décontractée. Du moins en apparence. Dans ses yeux, on pouvait bien lire la peur, mêlée à l'excitation et peut être aussi à un peu d'admiration. Normal. Pour un type comme lui, je devais représenter un vrai rêve physique. Tout le monde rêverait d'avoir mes lignes. Il avait enfin fini son déballage, finissant par s'avouer comme étant un idiot. Étrange. Je croisais soudain les mains sur la poitrine, un œil tourné vers mon locuteur, l'autre fermé, dans une position théâtralement parfaite.

    - Ok gamin. Je t'ai mal jugé. Il apparaît évident que tu es idiot et par conséquent chasseur de primes. Ou bien le contraire, je ne sais plus. Bref, toujours est-il que... Et mais mon tic est parti! Super, je suis enfin réveillé.

    J'étais tellement pris dans mon délire, que je j'entendis pas la phrase suivante. Juste la fin, qui coupa court à toute ma surexcitation. Je devais avoir clairement mal entendu. Le " je te donne un million de Berrys" avait pourtant bien résonné dans mon crâne. Étrange. Comment un tel gamin pouvait-il avoir une telle fortune. Un gosse de riche? Digne héritier d'une famille de noble? Ou alors chasseur de primes redoutable? Je n'arrivais pas à me décider. Puis une idée me vint, m'apportant la solution. Il bluffait. Il n'avait pas ce million de monnaie. Mais il comptait l'avoir. Sans plus attendre, le coupant de court, je frappais dans sa main, scellant ainsi notre marché.

    - T'en fais une tête pour un mec qu'est riche comme Crésus! Pour ce prix là je tue le maire de cette ville! Enfin ce n'est pas ce que tu attends de moi hein. Tu veux juste les trouver eux. Ceci dit, comme je suis en dèche en ce moment, ça pourrait bien m'aider. Alors, maintenant qu'on est associés, je vais te montrer le lieu où ils squattent, ces deux immondices.

    Sans plus attendre, je rangeais le hamac, attachait deux marteaux à ma taille ainsi qu'une hache lourde. Des couteaux de lancer prirent place dans l'intérieur de ma veste et un sabre en acier s'installa à mon flanc gauche. Paré à la mission. Je devais encore plus l'effrayer le pauvre, dans cette tenue rocambolesque. Peu importe. D'un pas ferme, j'entamais la route vers le repaire "Dheboo", là où ils passaient le plus clair de leur temps, à se goinfrer de cochonneries d'origine non contrôlée ni identifiée...
      Cette scène est purement comique. Sa façon de me regarder dans une position théâtrale, sa façon de parler, moi qui reprend lentement confiance mais tout en gardant des réserves vis à vis de l'homme grand et musclé devant moi... D'ailleurs rien que la différence de carrure entre lui et moi est en soit comique. Le petit gringalet qui essaye de tenir tête au grand baraqué. Et alors ? Je parie que je suis plus fort que lui, hehe... Vous le prouver ? Mmh... ah j'ai quelque chose sur le feu qui sonne à la porte !

      La première chose qui m'a choquée quand il a enfin reprit la parole, c'est la disparition des -yo, -sha et autres -towa. Maiis j'aimais bien moi ! C'était assez marrant, si on passe outre le fait que ça rend sa réplique quelque peu difficile à comprendre. Je ne prends même pas compte de son pic à mon égard – je crois que j'étais idiot avant de devenir chasseur de prime... à confirmer -. D'ailleurs il semble s'en rendre compte à son tour, et ça lui fait sacrément plaisir à ce que je vois. Avant bien sûr de laisser place à une surprise, et une suspicion évidente quant à ma dernière réplique.

      Le million c'était peut-être trop ? Il doit se méfier, c'est normal. Même moi je me serais méfié si un gamin – Eh mais je suis plus un gamin bordel ! - me disait qu'il pouvait m'offrir un million de Berrys en échange d'une simple information. J'ai sûrement abusé... J'aurais du me contenter de 500 000... moins peut-être ? Non là ça ferait trop radin... Quel dilemme... Eh mais pourquoi je me casse la tête si c'est déjà fait ! Et merde, il va sûrement refuser, il n'est probablement pas dupe. Grand et baraqué ne veut pas dire forcément bête, j'aurais du le savoir... Ne pas juger sur les apparences Ed !

      Qu... tuer le maire ? Je n'irai pas jusque là... Mais ça veut dire qu'il accepte ? Il n'est pas inexacte de dire que je suis riche à vrai dire, du moins mes parents n'ont pas à se plaindre, mais je me vois mal retourner les voir pour leur demander un million. M'enfin s'il accepte, moi je dis super hein ! Il va me montrer où se cachent les deux autres pirates.


      « Cool ! T'es plus sympa que je ne le pensais. Mais t'es sûr que tu vas bien ? T'es un peu pâlot... Enfin bref, en route ! »

      Je le vois se préparer avant de prendre la route. Il prend deux marteaux... chacun sa façon de se battre hein, mais ça fait un peu barbare... D'ailleurs pourquoi ? Je suis censé me battre seul contre les deux laideurs... A-ha ! Peut-être qu'il va m'emmener jusqu'à eux puis me trahir ! Le fourbe... Non, je dois lui faire croire que je lui fais confiance pour l'instant, fais risette Ed, fais risette... Une hache... Là je recommence à flipper un peu. Des couteaux, un sabre. Manquerait plus qu'il sort une masse, mais heureusement il s'arrête là.

      Mmh... je devrais carrément me méfier... Ah je recommence ! Ne juge pas sur les apparences j'ai dit ! Peut-être que... ouais là je fuis la réalité. Il ouvre enfin le pas vers le repère des deux primés, je reste derrière lui sans baisser ma garde, ne sait-on jamais. Et puis après ce que j'ai déjà vécu, je pense que ma méfiance est légitime.

      On va vers l'est, en passant par la ville. C'est étrange, la marine est présente dans cette ville, et je doute qu'ils aient pu se cacher tout en restant ici. Mais plus on avance, et plus la ville semble devenir moins sûre, je vois toutes sortes de business illégaux œuvrer en plein jour. Je commence à comprendre, la ville est divisée entre le centre riche et sous le contrôle de la marine, et la partie vers l'extérieure sous... aucun contrôle du tout. Je ne me sens pas en sécurité du tout ici, je commence à surveiller mes arrières au cas ou, tout en gardant un œil sur mon « informateur ». Après plusieurs minutes, je le vois enfin ralentir. Devant nous, un bâtiment délabré, probablement abandonné, ce qui semble être une ancienne boutique qui fut nommée par le passé « Dheboo ». Je regarde à l'intérieur par une fenêtre brisée de la façade. Ils sont bien ici, tous les deux, et ils semblent être seuls.


      « N'empêche qu'on a encore fait une bonne affaire avec ce sabre. Ce forgeron est vraiment mauvais en négociations, baisser le prix de mille berrys aussi facilement, haha ! Pas vrai petit frère ? »

      « Mmh ! »

      Je jette un œil vers mon allié temporaire, qui ouvre la porte et entre. Je lui emboîte le pas, les deux pirates se tournant soudain vers nous.

      « Yohoshi ? Qu'est-ce que tu veux, hein ? J'ai acheté ton sabre en négociant honnêtement, maintenant il est à moi, ne pense même pas à le reprendre. »

      C'est marrant comme le mot « honnêtement » sonne faux dans sa bouche.

      « Mh ? C'est qui ce gars derrière toi ? »

      « Moi ? Tu peux m'appeler Kill Shot, chasseur de prime. Enchanté... non pas vraiment en fait. »

      Les présentations sont faites, je sors mes flingues et les braque sur mes deux cibles. C'est maintenant que les choses sérieuses commencent, et on peut le voir sur mon visage qui malgré un sourire discret affiche de la détermination.

      « Merci... euh mon grand. Je fais ce que j'ai à faire ici, j'empoche les primes, et je t'amène la somme à ton... radeau. »


      Dernière édition par Edhan Royard le Mer 14 Aoû 2013 - 6:51, édité 1 fois
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      Il est plutôt intéressant de voir à quel point les gens peuvent changer rapidement d'attitude. Et ce petit chasseur venait de m'en donner une preuve expressive. Tout d'abord il avait eu peur de moi, intimidé par ma taille et par mon teint, qui d'ailleurs n'avait rien de flippant, enfin je crois. Ensuite, il s'était galvanisé à l'auto persuasion et avait gagné en confiance, osant même sortir une blague. Blague qui m'avait arrachée un demi sourire, bien malgré moi. Ensuite il a eu de nouveau peur, encore plus qu'auparavant, en me voyant sortir mes différentes armes. Il avait peur de quoi? Que je décapite mon million de berry'z ambulant? Plutôt crever oui! Il avait ensuite repris une sorte de confiance en lui en traversant la ville, emboîtant mon pas vif. La vue des marines sûrement. Ses grands amis. Moi, ils avaient tendance à ne pas beaucoup m'apprécier en général. Au vu de l'illégalité totale de mon commerce. Puis, alors que l'on s'enfonçait dans une sorte de zone de non-droit et que les commerces illégaux se faisaient aussi rares que les marines sur Marinford, il perdit son sourire idiot, commençant lentement à s'inquiéter. Mais le plus intéressant restait à venir pour moi...

      Nous arrivions enfin devant le repaire miteux des deux frères pirates et primés. La façade était sobre, pour minimiser les termes. Alors que je m'approchais de la porte, je vis un morceau de tuile tomber au sol à ma droite. Décidément, les bandits avaient le don pour choisir les repaires les plus délabrés. Sans plus attendre je poussais la porte, tombant sur Jemba et Pumba, encore en train de se féliciter de l'affaire qu'ils avaient fait en achetant ce sabre. Ils paraissent surpris de me voir, mais La Hyène, comme à son habitude, ne perd pas son sens de la débilité. Personne ne sait manquer de tact comme il le fait. C'est un véritable dans la matière. Il faut dire que la lumière n'est pas allumée à tout les étages chez lui. Quand à son frère, je ne l'ai jamais entendu parler autrement que par grognements interposés. Ça me fait mal de le dire, mais je crois que Jemba est le cerveau de la bande...

      - Yohoshi ? Qu'est-ce que tu veux, hein ? J'ai acheté ton sabre en négociant honnêtement, maintenant il est à moi, ne pense même pas à le reprendre.
      - C'est bon Jemba. Je me fous de tes états d'âmes. Je suis venu t'apporter quelqu'un. Regarde ça devrait t'intéresser.
      - Mh ? C'est qui ce gars derrière toi ?

      Ça donnait presque l'impression qu'il avait vu cela tout seul. Derrière moi, il y avait le petit chasseur de primes blond, qui semblait bien ridicule à mes côtés. Je commençais à me demander si il était vraiment prêt à affronter deux monstres comme eux. J'allais le présenter, quand il me prit de court. Je devais bien avouer que, sur ce coup là, il m'avait bien surpris. Apparemment, son taux de confiance était remonté. Peut être un peu trop à mon goût. Quand il fut présenté, un petit moment de silence s'installa. Et puis les deux frères débiles se mirent à rire. Des rires qui stoppèrent immédiatement lorsque le jeune garçon sortit deux flingues et les braqua vers eux. C'était à mon tour de rire. Ce gamin était vraiment plein de surprise. Il avait vraiment l'intention de se battre contre. Comme je tenais à mériter ma prime, je pris la décision de me joindre à lui. Après tout, j'étais rouillé depuis le temps. De ma taille, je dégainais les deux marteaux rattachés par des fils. J'allais me préparer au combat, quand je sentis le regard de mon allié providentiel se poser sur moi. D'un ton sec, et fortement désobligeant, il s'adressa à moi.

      - Merci... euh mon grand. Je fais ce que j'ai à faire ici, j'empoche les primes, et je t'amène la somme à ton... radeau.

      A l'intérieur, j'étais en train de bouillir. Cette fois il avait vraiment pris la grosse tête. Il pensais sûrement être supérieur à moi. Il aurait sûrement mieux fallu pour lui qu'il garde sa crainte envers ma personne. D'un geste, un de mes marteaux alla s'enrouler autour des deux flingues. Je tirais un coup sec, et ils partirent voler à l'autre bout de la pièce. J'affichais maintenant un grand sourire de satisfaction.

      - Ça t'apprendra à raconter des conneries, gamin. Et je ne suis PAS ton "grand". La prochaine fois que tu redis un truc pareil, ce marteau finit dans ton crâne, compris?

      D'un geste, mon deuxième marteau alla frapper le poing tendu de Pumba, le plus carré des deux. Un coup de poing destiné au blondinet. Non mais! On touche pas à mon fric! Sans plus attendre, mon poing vint s'écraser dans le nez de mon adversaire, marquant maintenant clairement mon camp. Je rangeais mes deux marteaux et sortit la hache lourde. Grâce à ma musculature, je pouvais la manier à une main. L'autre allait servir à porter le sabre. J'allais enfin pouvoir débloquer mes muscles. La tête que faisait mon compagnon était légendaire...
        Dorikis estimés : 450

        Ces deux pirates sont des clichés ambulants. Le grand frère « cerveau » du duo, non pas parce qu'il est malin mais parce qu'il est un peu moins idiot que son petit frère qui lui... Je n'ai pas besoin de vous faire un dessin ? En tout cas, je peux dire sans risquer de me tromper que je suis au moins plus intelligent qu'eux, un avantage déjà. Cela dit, je doute que le forgeron à mes côtés me prêtera main forte, c'est donc du deux contre un, un avantage pour eux. Quoique... Il dégaine ses deux marteaux, je suis curieux quant à ce qu'il va faire, et un peu inquiet qu'il se retourne contre moi. Manquerait plus que ça, autant pour ce qui est des deux en face, je pense avoir mes chances, autant face à ce qui me semblait être un géant devant mon mètre soixante-quinze, je suis beaucoup moins confiant.

        En face, les primes – car maintenant je ne vois en eux que des sacs de Berrys sur pattes – continuent de se marrer, bien qu'ils semblent incertains du camp de l'homme dénommé Yohoshi. Cela dit, cela change rapidement, lorsqu'il me lance son marteau avant que je ne puisse réagir, enroulant le fil qui y est rattaché autour de mes armes pour les envoyer valser un peu plus loin. Et merde, je le savais ! Là je suis en sérieux désavantage. Je lui adresse un regard noir tandis que de l'autre côté, Jemba ordonne à son petit frère d'en profiter pour me mettre hors course. Il faut que je réagisse vite, que j'aille récupérer mes flingues, mais Yohoshi me barre la route. Bordel !


        « Ça t'apprendra à raconter des conneries, gamin. Et je ne suis PAS ton "grand". La prochaine fois que tu redis un truc pareil, ce marteau finit dans ton crâne, compris ? »

        Ca veut dire quoi ça ? Il est de mon côté ou non ? Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi imprévisible, je n'arrive pas à me décider entre lui faire confiance ou non. Et là, bien que mon niveau de confiance est tombé à zéro, il remonte rapidement quand il me sauve in extremis du poing de Pumba, qu'il envoie son marteau heurter. Le pirate primé crie de douleur, avant de se prendre un pain légendaire qui l'envoie voler deux mètres plus loin. Voilà que le grand frère se lève cette fois, en comprenant, en même temps que moi probablement, que Yohoshi est bien de mon côté, du côté du chasseur de prime.

        Alors sa petite saute d'humeur n'était due qu'à mon dernier commentaire ? Eh bah faut pas s’énerver comme ça mon... Yohoshi, c'est carrément mauvais pour MON cœur. Cette fois mon expression est un gros mélange de soulagement, d'incompréhension, d'un tout petit peu de colère pour la peur qu'il m'a fait, ce qui se traduit par un sourcil haussé, la bouche entre-ouverte étrangement, et les yeux écarquillés.


        « Désolé mon... euh Yohoshi c'est ça ? Je voulais pas t'offen... ser ! »

        J'esquive de justesse le sabre de la Hyène, fais une roulade et me retrouve devant Pumba. Derrière j'entends des son métalliques, des lames qui s'entre-choquent. Et vu la lame du géant, le sabre de Jemba risque de ne pas tenir jusqu'à la fin de l'affrontement. Mais j'ai d'autres phacochères à fouetter, j'esquive cette fois un bon coup de poing qui aurait très certainement fait de gros dégâts avant de lui foutre un coup de pied dans le ventre... Sans effet, ça le fait même un peu rire. Le corps à corps n'est vraiment pas fait pour moi. Je ne sais pas ce qui est le plus menaçant entre le corps sculpté du petit frère ou la lame affûtée du grand...

        Je prends mes distances rapidement en évitant de me faire attraper. Je tire ma première balle, le coup de feu résonnant dans la pièce. J'ai toujours aimé ces armes, c'est spectaculaire, comme elles donnent l'impression de foudroyer quelqu'un d'un simple mouvement de doigt. Certains se plaindront du non-contact avec la cible, mais moi ça me convient parfaitement. Et si on me dit que ça ne requiert aucune niveau de maîtrise, je vois rouge. Bref, la balle se dirige droit vers la poitrine de mon adversaire, qui réagit assez rapidement, mais pas suffisamment. Elle vient se loger dans son épaule, et à en juger par son cri de douleur, ça doit faire mal. J'en profite pour tirer avec mon autre flingue, mais il réagit cette fois rapidement, sûrement la peur de l'arme qui s'imprègne dans son esprit et le force à éviter à tout prix de se faire toucher. Le grand inconvénient de ces pistolets à silex étant : on ne peut tirer qu'une balle à la fois, et il faut recharger après chaque tire. Voilà pourquoi je tente au maximum de finir le combat en deux coups. Pas pour cette fois...


        « On fait une pause ! Je dois recharger okay ? »

        « Mmmhhh ! »

        Ça veut probablement dire « te fout pas de moi salop ». Il tente un nouveau coup de poing, que j'esquive de justesse. Je remercies mes reflex... Je sors deux balles de ma poche et tente de recharger rapidement mes armes tout en évitant au mieux les poings dangereux de mon ennemi. En voilà une tâche délicate, je suis adepte du « une chose à la fois », et faire deux choses en même temps ne me réussit pas vraiment. Si je parviens à recharger mes pistolets, je me prends tout de même un bon coup de poing qui me sonne et m'envoie valser contre une caisse en bois. Je ne sais plus où donner de la tête entre la douleur que je ressens au visage et la douleur que je ressens dans mon dos et mes côtes. Comment j'ai pu croire que je pourrais me faire les deux en même temps ? Je commence à être sérieusement reconnaissant de l'aide que m'apporte le forgeron...

        Ma vision revient lentement, juste au moment où le Phacochère – sa façon de foncer sur sa cible comme un sanglier enragé répond à la question : d'où lui vient un tel surnom ? - arrive sur moi. Je relève les bras pour lui braquer mes flingues sur la tête mais trop tard, d'un revers de la main il me fait lâcher mes armes avant d’entourer mon cou de ses puissants doigts avant de serrer de toutes ses forces. Je manque rapidement d'air, mon visage prend une teinte rouge, et je n'ai pas mes armes à portée de main... Me voilà dans un sacré pétrin...


        « Lâche... moi... enf...oiré... »

        Garde ton calme et réfléchis Ed... Comment quand on a une paire de main autour du cou et un déficit d'oxygène ?! Je tente de regarder autour de moi pour chercher la moindre chose qui pourrait m'être utile. Des armes, tout autour de moi, et d'autres cochonneries, mais surtout des armes, et c'est le principal. Le contenu de la caisse que j'ai heurté précédemment. Je vois des lames, des armes à feu, même des flingues étranges mais qui semblent ma foi très intéressants... Pas le temps pour ça, je chope une dague au hasard et la lui enfonce dans le ventre. La douleur lui fait enfin relâcher son étreinte, un ultime coup de pied dans le menton et je me dégage de son emprise. Je récupère en priorité mes armes que je braque sur lui, malgré la toux incontrôlable qui m'affecte et les larmes qui m'aveuglent légèrement. J'espère vraiment que ça l'achèvera...


        Dernière édition par Edhan Royard le Mar 30 Juil 2013 - 1:44, édité 1 fois
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         Comme un beau diable. Voilà le mot. Le vocabulaire précis qui pouvait décrire le comportement actuel du chasseur. Oui, il se débattait comme un beau diable. Cela a été mon erreur. Si Jamba avait la plus haute prime, il n'y avait aucun doute sur le fait que Pumba était le pire ennemi à opposer à un débutant comme ce "Killshot". Il venait d'éviter de justesse, mais avec une certaine habileté, le gros sabre du Phacochère. J'en viens presque à regretter d'avoir jeté ses armes au loin. Mais sa tête était mémorable. Il avait eu l'air complètement perdu, comme si rien de lui passait plus dans le crâne. Jusqu'à ce que le son du métal ne le réveille.

         Alors que je me perdais dans mes pensées idiotes, observant le jeune garçon face à la bête, un sabre fit de l'ombre sur mon crâne. Par un pur réflexe, je levais la hache pour contrer le coup ascendant. La vache! Ce mec sautait haut pour un type aussi petit! Mais il manquait cruellement de puissance. La situation était cocasse. Je me retrouvais à tabasser le petit des deux, et mon allié devait se farcir le gros molosse. Il fallait absolument régler ce problème. Je devais jouer au sauveur. Dans ma tête, cette pensée fut entourée d'un grand halo de lumière. J'entendis à peine le cri de Pumba, qui venait de recevoir une méchante bastos dans l'épaule. Pas mal le blondinet! Bien qu'il utilise des armes de faible.
         
         La Hyène se remet enfin de ses émotions, et repart à l'attaque. D'un pas, j'esquivais de peu sa lame, manquant de perdre un œil. Quelle agressivité! Nos deux épées s'entrechoquent. Un petit sourire s'affiche sur mon visage. J'ai forgé les deux armes maintenant croisées. Et je sais pertinemment à quel point ma lame est plus résistante! L'acier de son sabre a été plié sur lui-même 5 fois seulement. Le mien, a été plié plus de 30 fois sur lui-même. Bien l'on des grandes lames de ce monde, mais suffisant pour détruire une arme pareille. Elle ne mérite que cela d'ailleurs, tellement son existence est abjecte. J'arrive à peine à croire que cette arme est sortie de mon enclume. Tssss. J'entame les festivités, enchaînant plusieurs entailles dans sa direction. Sur de la qualité de cette épée, il se protégé, s'autorisant même un sourire narquois. Mais quand l'acier se rompt sous ses yeux, il perd son beau sourire, soudainement transféré sur mes lèvres. Selon le proverbe, le cordonnier est le plus mal chaussé? Et bien sachez que le forgeron n'est jamais le plus mal armé!

         À côté de nous, j'entends le bruit d'une caisse qui explose. Je jette un coup d'œil et je vois le chasseur entre les mains du géant, manquant visiblement d'air. Je m'apprête à aller le secourir, et ce geste me sauva sûrement d'une mort certaine. Par ce léger mouvement en avant, la lame de Jamba, précieusement récupérée au sol, parmi le tas d'armes explosées au sol, ne se plante que dans mon épaule. Sans cela, mon cœur aurait été percé de part en part. J'entends un autre coup de feu, celui du petit chasseur, mais je ne le vois plus. Mon regard se fait flou, soudainement. J'ai un vertige de quelques secondes, qui permet à mon ennemi de me planter les restes de son sabre dans le flanc, grâce au fait que je titube. Je m'écroule au sol, et cesse de bouger. Ce coup là était violent. Trop violent. Je vois La Hyène se propulser sur le chasseur, et je n'ai que le temps d'un réflexe. Je lance de toutes mes forces restantes la hache en direction de Pumba. Au bruit que j'en entends, la lame vient de s'enfoncer dans la chair. Au moins, il serait à un contre un. Mes yeux se ferment et je perds conscience. Pour un temps incertain. Mais quel idiot...

         Il y a seulement deux heures, j'étais tranquillement sur mon bateau, discutant affaire avec l'homme qui venait de me porter ce coup qui aurait pu être fatal. Maintenant, j'étais au sol, baignant dans mon propre sang, une sensation âcre sur les lèvres, un sentiment d'échec dans l'esprit. Et je ne pouvais plus me lever, avec ce débris d'épée extrêmement tranchant planté dans la jambe. Seule mon épaule droite et la jambe droite marchent encore. Un miracle qu'il n'ait pas frappé sur ce côté. Et puis non. Mon esprit ne peut pas s'y résigner. Abandonner un enfant à la mort, pas question. Et il est encore moins imaginable que je meurs ici, tué par un idiot pareil. Je tente de toutes mes forces de me sortir de cette inconscience partielle. Je lutte. Et je prie. Je prie pour que ce petit blondinet ne soit pas mort entre temps. Désolé petit, je t'ai mis dans la mouise. Je vais essayer de t'en tirer...
          Un coup d’œil vers mon nouvel allié. Il est salement amoché lui aussi, même bien plus que moi. Et merde. C'est pour ça que je lui ai demandé de retourner à ses occupations, je suis censé me sentir comment moi en sachant que s'il crève, ça sera de ma faute ? Je déteste avoir la moindre dette envers qui que ce soit, et c'est encore pire si la personne risque sa vie pour m'aider. Certes il y a un million de Berrys à la clé, mais ça ne vaut pas une vie, si ? J'ai tué pour moins, mais ce mec, Yohoshi, m'a l'air d'être un bon gars malgré tous les doutes que j'ai pu avoir. Bon il m'a fait de sacrées frayeurs mais au final il s'est mit de mon côté quand il aurait pu simplement me laisser mourir là ou au mieux, me revoir plus tard avec un sac d'argent, que puis-je demander de plus ?

          Je réfléchis trop, le manque d'oxygène que j'ai connu il y a quelques secondes affecte mon esprit, très clairement. Sans parler de la mort que j'ai cru apercevoir de très près, trop près. La lame plantée dans le lard de Pumba semble faire son effet, mais en même temps ça ne fait que mettre de l'huile sur le feu de sa rage. La seule chose à laquelle je peux penser est : mais il va finir par crever bordel ?! La peur semble s’immiscer dans mon esprit, comme dans le sien. Je tire sans réfléchir une autre balle, qu'il tente d'esquiver, mais les blessures qu'il a déjà subit l'empêchent de bouger comme il le veut. La balle se loge dans sa jambe, lui arrachant un autre cri de douleur. Ce combat est vraiment devenu du grand n'importe quoi, on est tous les deux dans un état pitoyable. Je pose un genou à terre sous l'effet de la douleur, j'ai du me casser une côte tout à l'heure, manquait plus que ça...

          Par terre, toutes les armes éparpillées un peu partout, je me rend compte que comme ça a été un avantage pour moi précédemment, ça peut l'être aussi pour nos ennemis. Il me faut autre chose, des armes un peu plus utiles que ces deux pistolets à silex à la con. Mon regard est attiré par deux armes dorées. Des revolvers. Les enfoirés, ils cachaient des trucs pareils dans leur coffre. Je bouge du mieux que je peux pour les récupérer et les ranger dans mes holsters, deux flingues quasi-identiques, avec un barillet de six coups, voilà qui peut m'être utile. Je relève les yeux vers le Phacochère pour m'assurer qu'il n'en profite pas pour me sauter dessus, mais la blessure à la jambe que je lui ai infligé juste avant semble le faire tellement souffrir qu'il s'est recroquevillé au sol en pressant ses grosses mains sur l'endroit où s'est logée la balle.

          Mais je ne vois pas arriver le grand frère, la Hyène, qui fidèle à son surnom me saute dessus par derrière. Je vois à nouveau ma vie défiler devant mes yeux en même temps que sa lame s'approche dangereusement de moi. Puis il disparaît de mon champ de vision, éjecté un peu plus loin par la hache qu'a lancée Yohoshi, me sauvant ainsi la vie. La hache semble s'être plantée dans son flanc. Ce n'est pas une blessure mortelle, mais voilà qui le calmera. Je me retourne vers mon allié de circonstances pour le remercier mais je constate avec horreur qu'il est sacrément mal en point, bien plus que tout à l'heure. Je veux accourir auprès de Yohoshi mais cette fois c'est le petit frère qui se relève et me fonce dessus après avoir ramasser une épée à la taille impressionnante.


          *Ne crève pas mon grand, pas maintenant, pas contre ces gars...*

          Avec ces pensées pour mon équipier en tête, je fais quelque pas en arrière avant de décocher la dernière balle de mon vieux pistolet à silex, qu'il dévie facilement avec la lame de son arme. Bordel. Je lui balance mon flingue à la gueule ce qui n'a pas grand effet. Je tente de m'éloigner de lui mais il se rapproche trop vite, comme si sa blessure à la jambe n'existe même pas. Je me baisse, la lame passe juste au dessus de ma tête – j'espère qu'il n'a pas touché à mes cheveux... -, je titube, roule sur le côté et en profite pour me déplacer derrière lui. La situation est critique, il ne va pas me laisser le temps de recharger, d'ailleurs je ne suis même pas sûr de pouvoir esquiver sa lame bien longtemps.

          Si seulement ça pouvait s'arrêter là. Jemba me réserve encore une surprise, je le vois s'approcher de moi avec son sabre avec une expression on ne peut plus féroce. Je ressens du désespoir, moi qui pensais que devenir chasseur de prime était à ma portée, mais je ne suis même pas capable de battre ces pauvres tâches. C'était bien plus simple avec mon équipage... cet équipage de traîtres, ce n'est pas le moment d'y penser. Je ramasse un sabre court par terre et me met en position de combat. Si on peut appeler ça une position de combat, je n'ai jamais manié une arme blanche, je ne sais pas du tout comment m'en servir, mais c'est déjà mieux que deux flingues non chargés.

          Ils sont à présent sur moi, je pare le coup de la Hyène, esquive d'un pas sur le côté la lame du Phacochère, et constate avec horreur les dégâts qu'il a fait sur le sol. Un coup et je suis mort. Cela dit si Pumba est puissant, Jemba est rapide, et c'est son deuxième swing qui me frôle la poitrine, me fait perdre mon équilibre et me fait tomber. Eh bien me voilà dans une situation délicate...
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          Noir. Un grand noir, constellé de points de toutes les couleurs. Un néant dansant devant mes yeux, comme s'il me narguait. Une sorte de douceur dans laquelle je me sentais bien. Un doux coussin qui m'emmenait peu à peu vers le fond, m'éloignant de tous les signes de lumière présents. Je me perds dans l'infini, je me perds dans cette obscurité. Et je crois me perdre moi-même. Je ne sens plus mon corps, je ne contrôle plus rien. Je vois ma silhouette tournoyer devant mes yeux, comme une poupée agitée par un enfant excitée. Mais je ne sens rien. Je ne suis plus ce corps. Je ne sais plus si je le suis, en vérité. Je suis autre part, entre la vie et la mort...

          Entre la vie et la mort! Voilà où je suis, voilà pourquoi je le Let's soudainement à délirer. Une rapide recherche dans ma mémoire endolorie me rappelle la raison de ma présence dans ma position. Et la raison pour laquelle je dois émerger. Vers la vie naturellement. Le jeune chasseur est probablement déjà mort, ou bien il n'en est pas loin. Je n'ai pas le droit de l'abandonner à une mort aussi cruelle. Je n'ai pas le droit de m'abandonner à une mort pareille! Je ne mérites pas de mourir aujourd'hui, pas plus que Kill Shot. Ce jeune garçon est très surprenant, mais seul contre ces deux molosses, son espérance de vie était réduite d'environ...une vie! Je me devais d'émerger, mais rien ne semblait plus dur à cette heure ci. Il est plutôt simple de gagner un combat physique. Mais il est beaucoup plus dur de gagne un combat psychique. Le mental humain est un outil compliqué, il faut bien l'avouer.

          Et je lutte. Mon esprit et ma conscience s'allient pour me sortir de cette torpeur malsaine dans laquelle je suis bloqué. Une torpeur qui n'a pas l'air simple à briser. Je sens de plus en plus le froid de la mort me tirer vers lui. Non! Je n'en ai pas le droit! Je dois vivre, il n'y a pas de choix. Je me sens remonter, comme un noyé flotterait vers la surface. Le moment où je retrouve de l'air à la même sensation qu'une renaissance. Je sens le précieux gaz envahir mes poumons, me redonnant le soupçon de vie que je nécessitais. Je sens chacune de mes facultés me revenir, comme dans un rêve. Mes lèvres reprennent le goût de l'oxygène, mes oreilles entendent de nouveau chaque son émit et mon bras droit sent de nouveau la lame coincée dans ma main. Mes yeux m'autorisent enfin à observer la scène devant moi, dont je me serais volontiers passé. Le jeune homme est assis contre une caisse, visiblement mal en point. Devant lui, les deux frères sont là, un regard entre la haine et la jubilation planté dans leurs yeux. Leur regard habituel.

          Je peux à peine bouger le côté droit de mon corps, mais j'arrive tant bien que mal à me lever, dans le dos des deux idiots, qui sont persuadés que je suis mort. Je ramasse une épée au sol, assez légère. Je la lance à toute vitesse vers le bras de Jamba, brandi au dessus du crâne du blond. Ouf. De justesse. Mais le coup a un impact encore plus grand que ce que je pensais. Continuant son mouvement, la Hyène a placé son biceps dans la route du sabre, sensé juste l'effrayer, à la base. Le sabre, affûté comme pas deux, ne fais aucun quartier de ce membre. Ou plutôt ci, il en fait. C'est un sabre de basse qualité, qui n'est pas prévu pour trancher autre chose que des pommes de terre. Il a assez de puissance pour trancher la chair, mais pas l'os. Le sabre se plante dans l'os, laissant un bras inutile et pendant au bout de l'épaule de Jemba. La violence de la scène est assez dure à soutenir, mais il faut continuer. Sans attendre, profitant de l'affolement des deux frères, je me saisis du bout de sabre planté dans ma cuisse. Je le lance aussi, ne pouvant pas me déplacer. Cette fois, j'ai visé juste. Le bout de lame, long de 20 centimètres au moins, vient s'enfoncer dans la gorge du semi-amputé, le traversant de part en part, mettant une fin immédiate à ses souffrances. Le corps inerte de l'homme qui valait deux millions tombe au sol, dans une mare de sang assez impressionnante. J'ai beaucoup de mal à croire que je suis responsable de cela...

          Je regarde le visage de mon partenaire et il a l'air aussi choqué que Pumba. Un air de tristesse en moins. C'en est presque touchant... Je cherche un moyen de me débarrasser du gros, mais il ne m'en laisse pas le temps. Il entre dans un état de rage incompréhensible, ne maîtrisant même plus ses coups. Il se saisit d'une caisse entière d'explosifs, un sourire fou sur le visage. Il s'apprête à lancer son arme, et je vois son désespoir dans ses yeux. Il veut nous faire sauter avec lui. Il ne veut plus, ne peut plus vivre sans son frère. C'est une racaille de première, mais il éprouve des sentiments. Et j'en viens à le prendre en pitié. En voyant le début du lancer, je saute en arrière, me préparant à l'explosion. Quand soudain... Rien ne se passe. Juste un coup de feu. Et Pumba qui s'écroule, une balle dans le dos. Derrière lui, un pistolet doré dans la main, Kill Shot...
            J'ai frôlé la mort trop de fois aujourd'hui, si ça continue je vais vraiment y passer. Et ça risque d’arriver plus vite que prévu. Ces deux visages aux expressions carnassières, comme deux carnivores qui sont en train de saliver à la vue de leur proie. Je suis la proie de cette Hyène, moi, pauvre oiseau blessé, incapable de voler, incapable de se tirer de cette situation critique. Le petit frère a arrêté de balancer sa grosse épée, pour laisser le plaisir de m'achever à son grand frère, son grand frère qui semble jubiler à cette idée. Je m'en suis pris à de sacrées pourritures, ou en tout cas à UNE sacrée pourriture, l'autre semblant simplement suivre, la seule chose que son faible esprit lui permet de faire.

            Je soulève le sabre court que je tiens dans ma main droite pour tenter de me protéger, une tentative aussi désespérée qu'inutile. Un coup de sabre de la part du pirate, faisant s'entrechoquer ma lame et la sienne, fait valser mon arme, me laissant ainsi totalement impuissant, privé même de mes serres. Juste un oisillon attendant son heure... Mon voyage aura duré quatre ans, quatre longues années à survivre sur ces mers impitoyables, c'est pas mal. Je regrette tout de même de ne pas pouvoir revoir ma famille et mes amis une dernière fois, mais c'est la vie. J'ai déjà abandonné tout espoir de m'en sortir. Je regrette de ne pas avoir retrouvé Sayle, le pirate que je cherche depuis tout ce temps, je regrette de laisser Yohoshi à son funeste sorte, qui arrivera bien assez vite après le mien. J'aimerais m'excuser auprès de lui, mais il est un peu trop tard.

            Je ne dévie pas les yeux de cette lame brillante qui s'approche au ralenti, poursuivant une trajectoire sombre qui résultera en ma mort. J'aurais au moins aimé décider du lieu de ma mort, et même de la personne qui endossera le rôle de faucheuse pour moi. Car oui, au plus profond de moi, j'étais conscient que je ne vivrais pas jusqu'à mes vieux jours, je dirai même que je ne désirais pas vivre jusque là, mais ça n'a plus d'importance maintenant. Finissons-en...


            *SHLACK*

            « Huh ? »

            Les deux frères me font écho, nous partageons tous la même surprise, l'idée de partager quoi que ce soit avec eux me répugne d'ailleurs. Je vois son bras retomber, sans vie, à ses côtés, je vois ses yeux s’écarquiller, sa bouche s'ouvrir en préparation à un grand râle de douleur, mais trop tard, une seconde lame vient lui percer le cou, la gorge, et les cordes vocales, le privant même d'un dernier cri, d'un dernier mot. Son sang gicle à côté de moi, tâchant même ma chemise, et coule abondamment malgré la lame toujours plantée, puis son corps retombe au sol inerte, de la même façon que son bras quelques secondes plus tôt. Ma surprise, je dirai même mon choc, est mêlé à du dégoût et à du soulagement, un mélange assez étrange.

            Pumba est le premier a réagir à cette scène, la vue de son frère gisant dans son propre sang juste à ses pieds semble trop cruelle, trop dure pour lui, le faisant entrer dans une rage incontrôlable. Plus que de la rage, je vois de la détresse, et une détermination à nous finir en même temps que lui-même. Ce n'est pas bon du tout. Mon corps réagit de lui-même, l'instinct de survie peut-être, qui m'interdit de laisser passer une telle chance de survivre, un tel espoir, là où quelques secondes auparavant il n'y en avait pas. Je sors un de mes nouveaux flingues en même temps qu'une balle, j'espère ne pas avoir besoin de plus, et de toute façon je n'ai pas le temps. Je vois déjà le pirate primé à un million soulever une petite caisse d'explosive qui se trouvait juste à côté de celle qui me servait de soutien. Je vise, il s'apprête à lancer, je tire, la balle semble partir au ralenti, atteindre son dos, transpercer la chaire, passer parfaitement entre les côtes, atteindre le cœur, libérant son âme subitement.

            Je suis encore en état de choc, tout a été trop rapide. Je vois son corps retomber, inerte, comme celui de son frère juste avant, et je réagis juste à temps pour rattraper la dangereuse caisse remplie de ce qui aurait fait un énorme feu d'artifice. Au moins une réjouissance dans la mort de nous quatre combattants. Mais pas cette fois, heureusement.


            « Je... On a... Merde... »

            Je n'arrive pas à sortir quoi que ce soit de logique ou de sensé, encore perturbé par la suite des événements. Je jette un œil à Yohoshi qui est toujours à terre, gravement blessé. Je dois lui venir en aide, comme il l'a fait il y a un instant. Je me relève encore fébrile, je suis presque surpris que mon pantalon soit encore sec. Je m'agenouille devant mon allié, mon sauveur.

            « Tiens bon, on a gagné, tu peux pas crever maintenant, pas contre ces gars, pas de ma faute... »

            La porte s'ouvre avec fracas, attirant mon attention. Je prie une quelconque dieu s'il en existe pour qu'il ne s'agisse pas d'ennuis supplémentaires, j'en ai déjà assez eu... Mais l'homme qui entre, accompagné de deux ou trois autres personnes dans le même accoutrement, fait partie de la marine. De l'aide, juste ce qu'il me faut, juste ce qu'il LUI faut.

            « Je suis le lieutenant Greaves... Bon sang, qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? On a entendu des coups de f- »

            « C'est pas le moment, vous devez l'aider, il perd trop de sang ! »

            « Mmh... très bien. Kaya, il semblerait que tu aies bien fait d'amener ton matériel de soin, occupe-toi du grand. Vous, expliquez moi ce que tout ceci signifie. Si ça ne me plaît pas, je vous arrête tous les deux. »

            Je lui explique tout, le fait que je suis chasseur de prime, le fait que j'ai voulu capturer ces mecs – qu'il a reconnut bien assez vite, avant de faire examiner les corps par son équipe et fait appelé du renfort pour nettoyer tout ce bordel -, et que le mec pâle là, m'est venu en aide. Je tente de ne pas trop en dire, je ne sais rien de celui qui a pourtant risqué sa vie en m'aidant et a sauvé la mienne. Toutes ces informations fusent à une vitesse impressionnante. Pour cause, je veux vite retourner auprès de Yohoshi pour m'assurer qu'il va s'en sortir, c'est la seule chose qui compte pour l'instant...


            Dernière édition par Edhan Royard le Dim 11 Aoû 2013 - 18:13, édité 1 fois
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            Le goût du sang… L'odeur du sang… La couleur du sang… La texture du sang. Tout en moi, sur moi et autour de moi ne semblait plus être que sang. Ma vue devenait chaque seconde un peu plus trouble. J'avais l'étrange et désagréable sensation que mes pieds quittaient le sol et que mon corps s'élevait, léger comme une plume. Cette sensation était d'autant plus désagréable qu'elle semblait réelle. Je me sentais littéralement soulevé du sol, comme déplacé par une force inconnue. Cette force semblait avoir la ferme intention de me décoller du sol, de m'arracher à ce sol sur lequel je déversais mon sol. Etrangement, je ne me sentais plus aussi mal qu'au départ. Mon état avait l'air d'évoluer. Soudain, cette sensation d'envol prit fin, sur une brusque mais modérée chute. Une chute qui ne me fit pas atteindre le sol, comme je m'y attendais. J'étais toujours en l'air, reposant sur quelque chose.

            - Morgan, Lether, emmenez le sur le bateau, il a besoin de soins intensifs, je ne dispose ni d'assez d'espace, ni d'assez de matériel dans ce taudis.

             D'accord. Je comprenais à présent le pourquoi du comment. Pourquoi je m'étais soudainement élevé dans les airs. Et pourquoi cela semblait si réel. Deux hommes de grande taille, avec des bras comme des cuisses, venaient de m'attraper par les pieds et les mains, afin de me déposer sur ce que je pensais être un brancard. La femme qui leur donnait des ordres semblait être un médecin professionnel, au vu des ordres précis et concis qu'elle donnait. J'allais être emmené sur un bateau, en vue d'être soigné par des professionnels. Parfait. Un seul truc clochait. Qu'est ce que des gens comme eux faisaient dans une cabane de bandits? Auraient-ils étés alertés par les coups de feu? Encore une fois, c'était peu probable, au vu de la position géographique de la planche. Il n'y avait que des escrocs et une patrouille de marine de temps en temps dans ce coin ci de la ville.

             Soudain, alors que j'examinais toutes les solutions possibles, un détail attira mon oeil. Un éclat doré, vif, sur l'épaule d'un des deux hommes. Une marque distinctive qui ne pouvait être portée que par une seule catégorie de personne dans cet endroit: les marines. Je n'avais aucune raison d'avoir peur d'eux, ils ne m'ont jamais rien dit. Mais si ils apprenaient qui sont mes principaux clients, quelle serait leur réaction? Ils deviendraient fous, sans aucun doute. Et je finirais en prison. Mais pour le moment ils ne semblaient pas du tout hostiles envers moi, bien au contraire. Le brancard se souleva enfin, et nous partîmes en direction de leur bateau. Pour la première fois de ma vie, j'eus l'impression de voyager dans le vide. Des rues que  nous traversâmes, je ne vis que les couleurs et de vagues formes géométriques. Une impression plus qu'étrange. Ensuite… Et bien, pour être honnête, je ne sais pas ce qui m'est arrivé ensuite. La seule chose dont je me souviens est de mon réveil. A coté de moi, posé sur la table de chevet, dans une cabane de bois que je reconnaissais comme étant celle de mon radeau, il y avait un sac, contenant 1 million de berry'z. Dessus, il y avait juste un papier avec un nom: Kill Shot
              Une journée dont je me souviendrais longtemps. Risquer sa vie, frôler la mort à plusieurs reprises, pour finalement survivre et recevoir le fruit de ses efforts. Voilà trois millions de Berrys dans mes mains. Autant de Berrys durement gagnés, en mettant ma vie en jeu. Mais ce n'est pas la seule récompense que j'ai eue aujourd'hui, j'ai gagné de l'expérience, et peut-être un peu en maturité, car je comprends maintenant que les choses que je crois à ma portée ne le sont pas toujours, que ce qui me semble facile à atteindre est en vérité loin, que la mort peut survenir plus rapidement que ce qu'on ne le pensait... Beaucoup d'enseignements que j'ai récolté au prix de nombreuses blessures, frayeurs, autant pour moi que pour mon allié de circonstances.

              Est-ce que je peux le considérer comme un ami ? Aucune idée, je le voyais comme un équipier temporaire, mais quand on combat côte à côte, et qu'on risque sa vie ensemble, on peut dire qu'il y a un lien spécial qui se forme, non ? Une chose est sûre, je suis soulagé qu'il ai survécu, et j'ai du mal à l'admettre mais s'il en était venu à mourir, j'aurais probablement ressenti une profonde tristesse. J'essaye de me convaincre que ça n'aurait été qu'un sentiment de culpabilité au pire, mais c'est faux.

              Je soupire de soulagement, après tout ça, toutes ces péripéties... Le forgeron est devant moi, allongé sur un lit, dans le bateau appartenant à cette mystérieuse unité de la marine qui par un hasard heureux s'est retrouvé proche du lieu de notre lutte sans merci. Il semble en bonne voie pour guérir, tout comme moi. Fort heureusement, je n'ai eu que des blessures superficielles et un ou deux os cassés, pas de quoi s'affoler, contrairement à la situation critique dans laquelle Yohoshi se trouvait.


              « Tu devrais le laisser se reposer. Je te rassure, on prendra bien soin de lui. »

              Je me retourne vers le médecin de cet équipage, Kaya. Je hoche la tête, dépose sur le chevet du malade une bourse contenant sa part, et m'en vais. Je remercie le lieutenant et les autres, et repars discrètement vers le port. J'ai fini ce que j'avais à faire, j'ai même pu passer quelques jours à me reposer à l'auberge du coin. Maintenant que c'est fait, je peux enfin repartir à l'aventure.

              Là, un navire de passagers, menant à une île non loin. Le capitaine m'annonce son prix, qu'il reçoit immédiatement en Berrys, et me fait signe de monter à bord. Avant ça, je me retourne vers la ville, ferme les yeux, respire un grand coup. Ces quelques jours ont été riches en émotions. C'est peut-être pour ça que j'ai commencé mon voyage, et même si après une expérience pareille, je suis tenté de retourner vivre tranquillement sur mon île natale, il y a toujours cette flamme qui me pousse à continuer. L'aventure est dangereuse et imprévisible, mais c'est ce qui fait qu'elle vaut la peine d'être vécue.
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