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Le Niveau 2 ne répond plus.


Retour au niveau 2 pour Red. Moins seul, mais dans un autre camp. Un léger détail et moins d'une heure de temps, et pourtant à la clé rien de moins qu'un changement de perspective total.

Fini les couloirs accueillants de la prison de la marine, fini les portes qui s'ouvrent et les matons qui s'écartent respectueusement sur le passage de l'Amiral pendant que les détenus se planquent au fond de leurs cellules en essayant de disparaitre. Sous les yeux de Red ne s'étend plus qu'un niveau hostile et semé de chausses trappes et d'ennemis. Et autour de lui le groupe qui le regarde avec méfiance et ne le tolère qu'a cause des Tahgel père et fille n'est composé que de têtes primés qu'une heure avant il aurait massacré.

Qu'est ce que disait Tahar déjà? Ah oui, l'ironie ne nous lâche pas...

Et tant pis si les évadés autour se demandent ce qui peut bien faire rire le type en rouge qui arrache négligemment les galons de sa veste pour les laisser tomber au sol.

Après tout, vu leur allure et leur passif, il serait quand même un peu fort que ce soit eux qui le trouvent bizarre.


-Par la.

Facile pour Red, il est déjà venu. Et les trous qu'il a creusé alors qu'il servait de bélier à Tazzer sont encore la pour les mener droit vers la salle de contrôle du niveau et vers l'escalier attenant. Il n'y a plus qu'a marcher droit devant. Et vu la panique qui émanait de la directrice dans son bunker de surface, il ne semble pas y avoir quoi que ce soit qui puisse s'opposer à Red, au Chien fou et à sa môme dragon. Sans même parler des autres.

Enfin, rien de sérieux.


Et comme en contrepoint à l'analyse de Red les gardiens du niveau lâchent leur premiére carte. Des hurlements monstrueux résonnent dans les couloirs, des portes s'ouvrent, et des monstres tout droit sortis du bestiaire de Frankenstein se ruent à l'assaut du groupe, courant, rampant, sautant, et agitant en hurlant des centaines de griffes, dents tentacules pour attraper et écharper les fous qui osent se tenir devant eux.

Et Tahar explose. Se transformant soudain en une nuée de particules carmines qui se ruent à l'assaut de la horde et la traversent comme une volée de minuscules et mortelles aiguilles et perçant les peaux de fauve et les écailles de centaines de blessures...

Et Red frappe. Libérant derriére le Saigneur un flot massif de ténèbres qui se répand devant lui et va engloutir les monstres comme un raz de marée engloutissant une plage. Laissant les stupides animaux ayant échappés au sang s'enliser dans un sol soudain plus mouvant et visqueux qu'un marécage de sables mouvant.

Et disparaitre lentement en beuglant leur souffrance et leur surprise.

-Allez !

    Et que ça moissonne, et que ça aspire, et que ça massacre sauvagement. Si l'effectif de bêtes contenait un minimum de challenge pour les membres isolés de votre troupe à l'étage inférieur, ici, les pauvres bestiaux se font violemment tailler en pièce par votre équipe de choc qui a gagné un membre supplémentaire. Et un membre de choix, il faut dire.

    Impel Down,
    Salle de commande du Seigneur des Enfers,

    Herr Judge jubile devant son panel de commande alors que ses nombreux écrans lui dépeignent sous différents angles les derniers feulements d'agonie des monstres du Deuxième se noyant dans les ténèbres du Sous-Amiral félon.

    -Hmm… Tu joues à un jeu dangereux Red. Tu as détruit ma tour, mais il me reste toujours des pièces sur mon échiquier. Tout en disant cela, il avise un escargophone qu'il vient de raccrocher. Oh oui, il a beau avoir perdu un sous-amiral et un vice-amiral dans la bataille pour les plusb as niveaux, il a en échange fait l'acquisition de deux nouvelles pièces de choix.

    Kindachi Tetsuda. Blacrow L. Rachel. Un Cavalier et une nouvelle tour.

    -Et j'ai toujours un pion caché chez les tiens, Tahgel… murmure-t-il de sa voix de basse tout en appuyant sur différentes touches aux fonctions inconnues.

    Et alors que des "bip" sonores répondent à chaque combinaisons de touches sur lesquelles il appui, le géant décroche à nouveau son escargophone.

    -Les prisonniers du niveau deux ont-ils été évacués?
    […]
    -Dommage pour eux… Le contexte m'empêche de les épargner. Ouvrez les valves immédiatement, je lâche Les Bêtes aquatiques.

    Impel Down
    Sous-Sol -2

    Vous progressez à travers les décombres laissés par Tazzer et Red un peu plus tôt lorsque vous remarquez l'étrange silence qui règne sur le niveau. Les prisonniers ne hurlent plus, ne crient plus. Plus de bêtes, plus d'officiers, de gardes, plus de sirène d'alerte. Rien. Un silence accompagnée d'un air lourd, un calme délétère avant un cataclysme.

    Et fendant peu à peu ce silence, il vous vient à l'oreille un bruit qui fait tâche sur l'endroit. Un bruit de cascade, comme si, bien loin dans l'étage, une chute d'eau coulait tranquillement. Puis, suivant ce bruit qui vous rappelle tous la mer, l'iode et le poisson, un son plus désagréable. Un vague bruit de succion, entraînant un doute grandissant chez chacun de vous.

    Puis soudain, au tournant d'un couloir, à une centaine de mètres devant vous, vous apercevez un ruisseau qui s'écoule sur le sol, gagnant de plus en plus en volume. D'où vous êtes, l'eau doit vous arriver aux chevilles, mais ce n'est pas ça qui retient le plus votre attention, c'est plutôt l'immense museau qui s'infiltre lentement dans le couloir.

    Un museau piqué, luisant d'un gris foncé, un museau suivit de deux immenses yeux sombres aux larges pupilles. Un museau sous lequel transparait une légion de dents acérées et pointues.

    Spoiler:

    -GRRRRRAAAAAAOOOOOORRRRWW!!!!

    Et pourtant, à travers ce rugissement, le véritable qui semble passer est plutôt un grave avertissement. Le niveau se remplit peu à peu, les gardiens ont choisit noyer le sous-sol!

      GRRRRRAAAAAAOOOOOORRRRWW!!!!

      Ça ? C’est moi.
      Parce que oui, je suis toujours là. Les deux de devant ont beau monopoliser l’attention, je suis aussi avec eux, et j’ai les crocs. Alors quand la grosse bébête est arrivée, j’ai répondu à son cri. Et oui les gars, celui-ci, c’est ma proie, et ça tombe bien, j’ai de la frustration à vider depuis tout à l’heure.

      Mon cri a attiré son attention. C’est bien. C’est très bien. On se regarde, on s’observe. Il a des pattes arrière plus grosses que ma tête draconique avec de grosses griffes, mais n’a que des nageoires inutiles en guise de pattes avant. Sa tête n’inspire pas confiance avec toutes ses dents, mais son cou me rassure de part sa presque inexistence. Et ses yeux… Noirs, perçants, me fixant de toute sa hauteur tandis que je suis au ras du sol, prête à bondir.

      Et on tourne. Un pas. Deux pas. Trois pas.

      GRRRROOOOAAAAARRRR

      Je vise sa gorge, il vise mon dos. Mon agilité me donne l’avantage. Je mords ! Et lui se secoue, se débat, mais je tiens ! Je l’ai déjà fait plus tôt, à ce même étage. Je dois tenir, je le sais. Je plante mes griffes dans sa chair pour plus de stabilité. Mais mon corps, que je ne visualise pas encore assez me fait défaut. Cette queue est trop longue et une patte griffue finit par l’écraser, par la lacérer.

      La douleur me surprend, je lâche et me retrouve au sol, allongée. A peine ai-je le temps de regarder en l’air que la bouche du colosse se rapproche dangereusement de ma tête. Moment de panique, je saute pour esquiver.

      *Splatch*

      Merde.
      L’eau.
      Merde.
      Mes forces.
      Merde.
      Merde.
      Merde.

      Ça monte. Lentement, mais surement. Je dois
      me sortir
      de là.

      Un mur, vite. Mes griffes, allez ! Je les enfonce dans la pierre pour prendre de la hauteur et m’éloigner de cette eau.

      GGGRRRRRRROOOOOOOOOOOAAAAAAAAAARRWWWWWWWW
      *Pam* *Pam* *Pam*


      Attaque « surprise » du monstre. Nouvelle esquive de ma part, nouveau saut. Mais cette fois je vise et cette fois je ne fais pas *Splatch* en atterrissant. Par contre, lui, il hurle de douleur. Se prendre des griffes dans le dos, ça doit pas faire du bien.
      La bête tourne sur elle-même pour tenter de m’atteindre. Cette fois, je me fais ne pas avoir et j’enroule ma queue autours de son corps écailleux. Mais cette situation ne rime à rien. Les autres galèrent à cause de l’eau et des malédictions qu’ils ont. Je dois vite en finir avec lui pour les aider.

      Je mords ce que je peux : la chair, je l’arrache et son aileron dorsal n’est maintenant plus qu’un souvenir. Dans un ultime effort de se débarrasser de moi, le bougre se jette le dos contre un mur. La première fois, je me retrouve écrasée sous son poids. Mais malgré la douleur, je tiens bon. La seconde, je la vois venir, alors juste avant de me revivre cette mauvaise expérience, je rampe rapidement sur son ventre. Au final, seule ma queue se retrouve légèrement labourée. Et pendant que lui souffre de sa connerie, moi, je m’approche de sa gorge pour lui arracher la trachée.

      Mes pattes se plantent dans sa chair et l’écartent. Le trou formé, je plonge la gueule dedans pour en extraire le tuyau tant vital pour toutes créatures terrestres…
      Terrestre…
      Putain de poisson.

      Le mégarequin hurle mais ne meurt pas sous le coup. Normal, il n’y avait pas de tuyau à tirer. Putain de poiscaille de merde.
      Ce rappel me fait perdre ma concentration et d’un simple mouvement brusque, l’animal me fait valdinguer dans les airs.

      Dans les airs… Je dois y rester. Il le faut ! Allez papattes ! Faites moi voler !

      Je réussis à me stabiliser. A force, je commence à comprendre le truc qui fait que je défis la gravité. Alors je reprends le contrôle et je fonce droit vers une des joues du monstre. Il n’a pas de trachée, hein. Je m’en fou, je vais lui défoncer ses branchies !

      Mais la bête me voit arriver et tourne la tête, prête à me gober. Je vais bien trop vite pour m’arrêter. Ma seule défense, c’est l’attaque. Et d’un double coup de pattes prématuré, j’envois des lames d’airs préparer ma traversée.
      Et ma charge finit par lui décrocher tout le haut de sa tête.

      Cette fois, s’en est fini de lui.


      Le Niveau 2 ne répond plus.  1425067977-izya-sflagopr Le Niveau 2 ne répond plus.  1465207581-signizya Le Niveau 2 ne répond plus.  1lmh
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      « Trois maudits remontent actuellement vers le niveau 2. Déplacez-vous-y et empêchez-les de continuer. Edward Désiré a été parachuté chez l'adversaire. Il n'est pas le seul, mais surtout veillez bien à ce qu'il ne nous nuise pas plus. »

      Il ne voulait pas la voir du tout, au final, Herr Judge. Juste lui parler. On lui avait présenté un escargophone et le sous-directeur lui avait énoncé le plus simplement possible la situation. Sans omettre évidemment l'implication de Red dans ce foutoir. Et la mandale qu'il avait mise à un Amiral...

      Bon sang Red...


      Trois maudits remontent vers le niveau deux.
      *Dont Red. D'où l'ouverture des vannes je suppose.

      Veillez à ce qu'il ne nous nuise pas plus.
      *En gros : éclate-lui la tronche.

      Il a été parachuté, mais il n'est pas le seul.
      *C'est plutôt le shôgi ça... Il parlait de Toji ? J'en doute. Il n'est même pas dans l'échiquier.


      Trouver les trois maudits fut bien aisé. Il suffisait de suivre les trous dans les murs, le courant du ruisseau de plus en plus gros et les hurlements de bestiaux enragés. À en faire trembler les murs. Et puis... Il y avait cette fichue boussole dans sa tête. Qui la martelait. Qui la harcelait. Red est par là. Tout proche. Red est là. Là. Va chier sale truc. Elle savait très bien qu'il était là. Tout le monde savait qu'il était là.
      Mais du coup, il en était de même pour son entrée surprise. Comment aurait-elle pu arriver sans qu'aucun ne la repère ? Rien que Red devait la sentir depuis qu'elle était entrée dans le pénitencier.

      Une chose était certaine.

      C'était elle le leurre.


      Une volée se marches totalement inutile en cet instant la mena directement sur un long couloir. Un long couloir au bout duquel elle savait que l'affrontement titanesque prenait fin au cri d'agonie que poussa subitement un requin pas très à l'aise. Il fallait avouer que face à un dragon...
      Punaise.
      Un dragon...

      *Y'en a qui se font plaisir...

      Mais il fallait bien avouer que niveau classe, celui-ci en imposait. Rachel eut une subite envie de le monter, de le dresser. Juste pour le plaisir et les sensations. Un Dragon chinois en jetait tout de même vachement plus que les petits dragons occidentaux des Allods.
      Oh et puis au diable le dragon. Deux empathes lui faisaient face. Et tandis qu'elle descendait une à une les dernières marches, les lambeaux d'une silhouette sombre aux yeux ardents dans son sillage, elle devenait lentement la source des attentions. C'était tout ce qu'elle serait : une source d'attention. De toute façon, dans son état, que pourrait-elle faire d'autre? Rien. Elle n'était qu'une simple pièce dans un échiquier, et son rôle serait le sacrifice. Deux empathes, un Dragon. Deux logias, d'après Herr. Et elle n'avait apporté que la Faucheuse dans son dos et Black Crow. Sa jambe tremblait sous la tension qui avait gagné le couloir. Ils pouvaient bien voir, de toute façon, qu'elle s'appuyait sur la manche de son arme titanesque pour ne pas fléchir. Car elle ne fléchirait pas. Il fallait qu'elle ramène Red. Par la peau du cou s'il le fallait, en dépit des deux autres... En dépit de l'eau qui montait de plus en plus vite et de la dizaine d'autres prisonniers qui les suivaient.

      Et Red.... Imperturbable. Au milieu des autres. De révo, il était devenu agent du gouvernement. Puis marine. À croire que Désiré aimait retourner sa veste, jusqu'à cette dernière révolution.

      Si elle avait su que, cette fois, il l'avait retournée pour elle...

      -Tu me présentes ?
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      • https://www.onepiece-requiem.net/t816-rachel-la-grande-faucheuse#8700

      Elle n'a pas écouté et elle est venue. Fâcheux mais prévisible. Trop prévisible. Pourtant elle devrait le savoir, savoir que si on l'a laissé venir ici c'est avant tout pour un test, un test qui risque d'échouer comme celui de Red si elle ne mesure pas très précisément les conséquences de chacune de ses actions.

      Une évidence que confirme la pointe de douleur ressenti un instant auparavant, comme une aiguille dans le coeur, probablement au moment de son arrivée la haut. Quelque chose la menace, la mine. La surveille ? Non, ça c'est inutile, a Impel rien ne peut échapper à personne de toute façon. Pourvu qu'elle le sache.

      Pourvu qu'elle l'évite.

      Mais non, elle ne le fait pas. Guidé droit vers Rachel qui suit sa progression aussi bien que lui la sienne, Red mène les évadés vers la sortie, ou plutôt vers les pièges suivant. Et abandonnant le facteur humain la prison se rebiffe. Des vannes s'ouvrent et la mer envahit le niveau 2, et avec lui les monstres qui rodaient la dehors. Autour des évadés les murs se mettent à bouger. Facilitant la montée des eaux et le déplacement des créatures aquatiques que le gardien en second vient de libérer pour remettre de l'ordre. Malin, s'il y a bien un truc que Tahar Red et Izya ne peuvent pas tuer, c'est bien des trucs qui nagent.

      Ou pas. Visiblement la miss Dragon ne partage pas l'analyse pessimiste de l'ex amiral, et la voila qui se rue à l'assaut du premier monstre à se mettre sur sa route. Un choc de titan qui mériterait une den den diffusion, Dragonizya contre Megashark, impressionnant. Mais Red ne voit pas la fin.

      Elle est la.

      Et elle ne fait pas attention à ce qu'elle dit... Pas assez.

      Les présenter ? Et pourquoi pas lui proposer de venir leur serrer la main et discuter autour d'un café et de biscuits ? Depuis quand on discute avec les des pirates qu'on est censé empêcher de s'évader?

      -Non.

      Dans le couloir derrière Red un mur de plus pivote pour laisser entrer une massive vague d'eau qui s'abat sur l’arrière garde, une vague d'eau avec des dents qui prélèvent immédiatement leur part de sang frais sur le groupe d'opportuniste qui ont suivi le mouvement. Mégashark n'est pas seul et il n'est pas content. La vague inonde la pièce et vient lécher Red jusqu'aux genoux, sensation de faiblesse si forte qu'il se sent soudain vaciller comme s'il était pris de vertige, puis il bondit et l'impression disparait pendant qu'il atterrit aux pieds des marches. Tout seul. Sans faire attention au mur qui vient de le couper des autres, de leur flotte et de leurs monstres...

      Prévisible pourtant, après tout c'est un test.

      Un test pour elle.

      Un test qui l’empêche de lui dire ce qu'il pense vraiment pour ne pas la voir chuter comme lui. Un test dont elle n'a pas l'air de mesurer l'importance. Et pourtant. Elle doit bien se douter qu'ils sont ici obligés de jouer le rôle qu'on leur a distribués. Et que le jeu de Red n'est la que pour elle.

      -N'essayes pas de m’arrêter. Tu n'en as jamais eu les moyens.

      Voix dure, rauque, pleine de morgue arrogante. Crédible pour les den den espions et tout ce qui peut guetter noter et rapporter dans les couloirs d'impel. Une phrase qui ne s'adresse qu'a la postérité et que dément son regard qui ne fixe que Rachel. Son regard qui la supplie de ne pas écouter ce qu'il dit et de faire le contraire. Le combattre, l’arrêter.

      Seule manière pour elle de montrer maintenant qu'elle n'a pas failli comme les autres déchus.

      Mais elle hésite et ne peux pas se le permettre, alors il frappe. Mieux vaut le doute qu'une vie de criminel traqué et une fin sordide dans une cellule anonyme. Elle comprendra. Elle doit comprendre...

      Tekkai. La main blessée de Red vient frapper d'un coup sec le ventre de Rachel qui ne s'y attend probablement pas. Une frappe assez forte pour traverser de part en part une paroi d'acier. Et qui l'a déjà fait.  

      Une frappe rendue plus puissante encore par la maitrise totale du Rokushiki du pirate qui transforme sa main détruite en un bloc de métal plus résistant qu'aucun Meitou.

      Et du Tekkai au Haki il n'y a rien...

      Pourtant ce n'est pas la main de Red qui se couvre de noir cette fois ci. Quel intérêt ? Lui faire mal à elle ?

      Et c'est sur son propre Haki, déployé comme un invisible bouclier juste devant elle que vient s'écraser le poing meurtri de Red. Le choc est suffisant pour que Rachel remonte quelques marche sous l'impact, mais rien de plus.


      Bats toi Rachel.

      Ou ils auront ta peau...


      Dernière édition par Red le Jeu 22 Aoû 2013 - 10:41, édité 1 fois
        Salle de commande du Seigneur des Enfers

        Ses titanesques doigts pianotent longuement sur son panel de contrôle alors que, acoudé à son siège d'Adam, le menton dans la paume, il fixe avec dérision les écrans.

        Rien du tout?! Il la frappe?! Pas de dialogue? Pas d'aveux? Juste une bonne vieille mandale échangée entre vieux potes?
        Décidément, le Seigneur des Enfers est déçu. Soit Red est plus futé qu'il ne le laisse croire, soit Rachel n'était pas la bonne pièce à jouer pour reprendre Red à l'ennemi, ou alors c'est que l'ex-amiral est officiellement passé chez les rouges.

        -Hmmm…. Pfff…. Éteignez-moi ces escargophones-espions, c'est pas aujourd'hui qu'on obtiendra quoi que ce soit…

        Il soupire une nouvelle fois, presque découragé par ce zèle chez les évadés. Il ne peut les laisser sortir, il ne peut admettre que Tahgel est meilleur que lui. Il a un amiral de son côté, des hordes de pièges et de monstres, il ne peut pas perdre.

        -Faites noyer  l'niveau le plus vite possible, ouvrez toutes les valves auxiliaires, demandez l'aide des Blugoris si ça ne va pas assez vite.
        […]
        -Comment ça ce n'est pas une bonne idée?! Vous savez à qui vous parlez, Rafael?! Je n'ai rien à foutre de la sécurité de la Commandante d'Élite, elle est descendue, c'est son problème! Elle devrait toujours être à Enies Lobby, il me semble!
        […]
        -Qu….QUOI?! L'AMIRAL EST…

        Son cri tonitruant s'éteint dans sa gorge. C'est impossible… Sous ses yeux s'effondrent sa plus précieuse pièce. L'amiral Kindachi Tetsuda a pété les plombs, il s'est mis en tête d'arranger le portrait due Thunder F. Il n'est plus d'aucune utilité tant qu'il n'aura pas réglé le compte de l'homme-poisson. Et il ne reste que deux niveaux à traverser pour les évadés!!
        Ah non, tout va de travers, le rythme de pianotage des doigts du géant s'accélère alors qu'il inspire calment et reprend contenance et parole envers l'escargophone placé sur main-libre.

        -…Gardons la Commandante d'Élite pour l'instant… Et ouvrez les portes de l'escalier donnant sur le premier niveau, ils arrivent.

        Il n'a pas encore perdu la partie. Herr Judge le Seigneur des Enfers peut encore remonter la pente et bloquer le passage aux évadés. Tu n'as pas encore vaincu, Tahgel.

        Dans un dynamisme acharné et une fouge qu'on ne lui reconnait pas, le Seigneur des Enfers se remet à marteler les touches de ses claviers…

        Impel Down,
        Sous-sol -2,

        Le niveau ne ressemble plus à quoi que ce soit de logique ou d'architecturalement concret. Les planchers deviennent murs alors que les murs deviennent plafonds tandis que les barreaux des cellules se transforment en échelles ou en nouveaux obstacles dans des couloirs à la structure factice.

        Des tremblements constants agitent le niveau tandis que le grondement de puissantes chutes d'eau se fait entendre, omniprésent. Le son en est si fort qu'on ne croirait même plus entendre les cris des prisonniers qui se font parfois écraser sur place par des murs mouvants, piégés dans leurs cellules. D'autres ne peuvent que crever silencieusement alors que le niveau d'eau changeant par endroit les immerge totalement.

        Ces murs qui ont déjà chassé Red t'assaillent aussi, te coupant du Megashark et de ta fille qui flotte dans les airs. Trempé, c'est plus difficile de se faufiler entre les interstices sous forme sanguine, n'est-ce-pas? Et c'est dommage, parce que soudainement, d'un coup, dans un fabuleux et ingénieux jeu de murs et de planchers, tu te retrouves complètement cloisonné.

        Emmuré à un point tel que même le bruit tonitruant des chutes d'eau ne te parvient plus. Tout ce que tu captes, c'est ta propre respiration, tes propres pensées et celles de pauvres prisonniers pratiquement morts qui agonisent non loin de ton antre.

        Tes propres pensées, ta respirations, le noir entre ces six murs.

        Comme Au Trou.

        Puis quelque chose te parvient, quelque chose de plus désarmant encore. Plus qu'un simple souvenir cauchemardesque, plus qu'un bénin reflet de l'enfer que tu as vécu. Une odeur, nauséabonde, putréfiée, une odeur de fange et de crasse. De musc et de sang.

        Comme Au Trou.

        Et là, dans la pénombre de cette pièce où l'oxygène se raréfie petit à petit, tu perçois une large et haute silhouette affaissée. Des poils drus, secs, arrachés par endroit. Une musculature déchue, de grandes épaules carrées. Une bête sauvage comme compagnon de cellule.

        Comme Au Trou.

        Puis, une réplique d'outre-tombe qui perce le silence dérangeant de cette chambre mortuaire. Un seul mot qui te lance au visage toute cette détresse psychologique des derniers mois.

        -…Tahar….

        Potemkin. Grandeur perdue. Roi vaincu. Prisonnier brisé. Il est là, seul compagnon dans le noir et le vide de cet endroit.

        Comme Au Trou.

        ***

        C'est décourageant, non? Ce sentiment?

        Ce sentiment lorsqu'on vient de se donner corps et âme pour occire un ennemi et qu'on réalise que deux autres comme lui viennent de surgir à l'embouchure du couloir? Et ce qui est encore plus décourageant, c'est cette eau qui monte sans arrêt. Cette eau qui piège Lion, Reyson, Chuck et les autres sur un plateau surélevé à travers cet enfer de murs mouvants.
        Comment les sauver? Tous les embarquer sur ton dos? Ça semble trop lourd non?

        Donc? C'est décourageant , non? D'avoir les pouvoirs de se sauver soit mais pas les autres, d'avoir la force de combattre, mais de posséder une limite?

        Tu vas en voir, des limites.

        Parce que comme tu voles au dessus de ce labyrinthe mouvant et azuré par l'eau, tu remarques une silhouette en hauteur. Une bonne femme perchée sur le sommet d'un haut mur.

        Le Niveau 2 ne répond plus.  Pzo8500-eglantine_imagesia-com_9m5l_large

        Qui est-ce? Tu t'en doutes, mais pour l'instant, tu sais que sa présence n'indique rien de bon. Et comme pour te donner raison, elle saute dans le vide dans ta direction. Et avant même qu'elle entame une chute vers le bas, un mur s'insère sous ses pieds, lui donnant un nouvel appuie.

        En fait, à chaque pas qu'elle fait vers l'avant, une pierre, un muret, un mur, trouve le moyen de la garder en sécurité. Le niveau au complet semble bouger pour elle.

        Et aussi surprenant que cela puisse te paraître, la vieille bonne-femme dégaine soudainement un rouleau à pâte et te fonce dessus à une vitesse que tu ne pouvais lui soupçonner. Et toujours sous ses pieds, la prison fait office de chemin aérien…

          Vous l’entendez cette voix ? Vous savez, cette voix qui résonne. Cette voix qui rit à gorge déployée. Cette voix qui se moque de tous nos efforts…
          Celle qui dit…
          « Vous ne sortirez pas. »

          Moi je l’entends, et j’enrage au son de ces mots. Existe-t-elle vraiment ? Je ne pense pas. Mais vu les événements, elle n’a pas besoin d’exister pour être entendu.

          Découragée de voir ces deux autres Mégarequin arriver ? Plus que ça, je suis énervée. Énervée par ces obstacles qui n’en finisse jamais. Énervée par cette eau et ces murs qui ne font que gêner. Alors je me prépare pour mon prochain combat contre ces créatures. J’en ai déjà tué un, je sais comment les finir rapidement.
          Mais avant même que j’avance, une nouvelle personne entre en jeu.

          Je la connais, je l’ai déjà rencontrée. Son nom m’importe peu, mais son rang est inquiétant. Et elle avance vers moi. Et les murs la servent. Et elle court. Et merde.
          Finalement, ce sera elle mon adversaire cette fois.

          Alors je fonce, moi aussi. Prête à lui lacérer ses entrailles. Mais malgré toute ma vitesse et mon agressivité, cette vieille mégère est plus rapide et m’envoie valser avec un violent coup de rouleau en plein dans la tête. Et dans cette immensité dégagée de toute paroi autre que celle de la structure même de la prison, je virevolte jusqu’au reste du groupe perché sur le toit d’une cellule encore intacte. Du moins, jusqu’à mon crash qui dégomme une bonne partie de la rocaille.

          Izya ! ça va ?
          Tiens, prend ça !

          Cinq doigts pointus traversent ma chair, m’arrachant un grognement de surprise. Et puis, soudain, la douleur s’en va. Soudain, je n’ai plus mal.
          Je souris.

          Mais mon moment de bonne humeur est arrêté par les deux Requin géant sur patte qui ont pile la bonne hauteur pour tenter de nous gober du haut de notre perchoir. Et un peu plus loin, je vois la directrice qui court vers nous, formant de nouveau mur au fur et à mesure qu’elle avance.

          Je vous laisse ces deux là ! Je me charge d’elle !
          D’accord mais grouille toi ou on finira tous noyé !

          Et je m’envole, de nouveau. Et je fonce vers elle. Je recommence la même attaque ? Non… Bien sur que non.  Enfin si, mais la cible a changé ! Cette fois, c’est son rouleau que je veux dégommer ! Et parce que ce n’est que du bois, une fois entre mes dents, il finit en miettes, totalement broyé !
          Haha, tu ne me fracasseras plus le crâne avec !

          Mais je ne m’arrête pas pour le lui dire. Non… J’ai un autre plan à réaliser avant de réellement devoir l’affronter. Aller, cours vieille bique. Attrape-moi si tu peux. Et elle le peut presque, la bougresse.  J’ai beau être rapide, elle l’est tout autant ! Mais elle me suit, c’est le principal, et les murs se forment sur son passage.  Et ce n’est que lorsque m’ont plan est terminé qu’elle finit par me rattrapé en me sautant dessus et me frappant violemment le dos pour me faire tombé sur le chemin qu’elle a tracé en me suivant. Car oui, je lui ais fait faire un cercle, avec pour centre, la plateforme où se bat le reste du groupe d’évadés contre les deux Mégasharks.
          Grâce à ça, l’eau ne monte plus pour le moment. Cela me laisse plus de temps pour trouver une solution contre mon adversaire que je déséquilibre en m’extirpant rapidement de sous sa chaussure.

          Mais encore une fois, un mur vient la sauver de l’eau. Et sans attendre qu’elle se re-stabilise totalement, j’attaque en direction de son ventre. Cette fois je t’aurai !
          Cette fois je t’ai !
          Mais… Qu’est ce que ?
          Dans ma bouche, ça gigote. Comme si un millier d’insectes fourmillaient. Comme si, hein…

          Comme si…

          Mon adversaire vient de totalement se transformer en une nuée de fourmis. Et le morceau que j’ai croqué n’en est que d’autres. Et il y en a partout. Des milliers et des milliers, à ramper tout autours de moi. A ramper sur moi. A se diriger vers mes plaies et à les grignoter encore plus.

          Mon premier réflexe est de tenter de tout recracher ce que j’ai dans la bouche. Puis, je me dis que si je peux les broyer, c’est surement mieux. Alors je les mâchouille frénétiquement. Et pour celles sur mon corps, je me secoue du mieux que je peux. Et alors que les fourmis éjectées se dirigent vers l’eau, de nouveaux murs se forment pour agrandir la plateforme où je suis.

          Après tout, elle aussi est maudite, non ? Donc si ses fourmis tombent, elle tombera avec…

          Je reprends la voie des airs, avec toutes ces petites bêtes sur mon dos. Il est temps de faire un ballet d’acrobatie aérienne ! Ces fourmis ne tiendront pas !
          Et effectivement, elles ne tiennent que peu.  Mais la directrice n’est pas prête d’être vaincue. Et bien qu’une partie de sa colonie soit morte, elle reprend forme humaine puis quitte mon indomptable dos pour se réceptionner telle une fleur sur un mur apparu spécialement pour l’accueillir.

          Je me pose à quelques mètres d’elle. Le niveau de l’eau a encore monté mais les autres rescapé sont à l’abri d’elle ; bien qu’ils soient à la merci des deux monstres qui hurlent toujours, signe qu’ils sont toujours en vie.

          Moi, je commence à fatiguer. Et elle, en face, à l’air d’avoir perdue un peu de poids et de hauteur…
          Mes blessures me font souffrir là où elle les a grignotées. Oui, je commence sérieusement à fatiguer. Je ne sais pas si je vais être capable de m’occuper d’elle toute seule…
          Si seulement Tahar ou Red était là… Mais ils ont disparus…
          Où sont-ils ?

          Mais…

          Mais où est-il ?!
          A chaque fois qu’il était seul dans cette prison, il se mourrait. Alors, merde ! Où est-il ?!
          Je ne laisserai pas mon père fraîchement retrouvé crever comme un rat !

          Où est Tahar ?!


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          Red est là
          *Je sais...

          Elle savait qu'il était là. Elle le voyait, lui et son chapeau, comme un soleil. Mais noir. Et visiblement, il n'avait pas compris son ironie. Ou il jouait à celui qui n'avait pas compris. Mais cette solution n'était qu'un baume dont elle ne voulait pas. Il ne pouvait pas simplement jouer un rôle. Mais pourtant il lui avait dissuadé de venir. Pourtant, il lui avait dit de rester en dehors de tout ça. D'Impel Down. Où il était venu pour enfoncer sous terre un Tazzer et libérer un Tahar...

          Le souci avec Red, c'est qu'elle avait appris qu'il jouait tout le temps un rôle. Alors comment savoir ce qui était vrai ou pas. Ce qui était sincère ? Elle ne savait plus quoi penser. Mais alors qu'il s'avançait vers elle, en ennemi, tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle devait juste l'arrêter. C'était ce qu'on lui avait demandé, c'était ce qui devait être fait, qu'importe ce que lui voulait, ce qu'il faisait là. Elle n'avait jamais su. Elle ne saurait jamais. Mais en cet instant, Rachel se demanda uniquement deux choses.

          Pourquoi Red se trouvait-il toujours au mauvais endroit aux mauvais moments de sa vie.

          Est-ce que tout était faux ?

          *Rêve donc ma grande. Red n'existe pas. Tu n'es donc rien pour lui.

          Il sembla lire ses pensées. Car il arma son poing. C'est la seule chose qu'elle vit. Car le reste alla trop vite pour elle.
          Et pourtant, si elle recula de quelques marches, trébuchant à cause de sa jambe folle, elle ne sentit aucun impact. Aucun coup porté. Ça ne l'empêche pas de tousser car l'onde de choc lui avait coupé la respiration et chatouillé ses côtes déjà en mauvais état. Rachel releva son regard vers lui. Lui qui la regardait fixement mais qui ne faisait mine de l'attaquer.
          Des indices à voir, des signes à repérer. Trop. Elle devait juste faire bonne impression.

          Dans son dos, au premier sous-sol, les choses bougeaient et ça faisait du bruit.

          -Je ne sais pas ce que tu fais là Red. Je ne sais pas ce que tu me caches, je ne sais pas ce qui te pousse, te motive, qui t'ordonne. Mais visiblement, ce n'est pas ou plus dans les intérêts du gouvernement. Et mes ordres vont à ton encontre. Mais ça tu le sais déjà. Tout comme tu sais ce que ça signifie...

          Fini les entraînements.

          La faucheuse dans le dos de Rachel prend soudain des proportions étonnantes, envahissant de sa hauteur les escaliers au bas desquels les ex Sea Wolves se trouvent. Ses mains squelettiques brandirent une faux de brume et ses yeux s'ouvrirent comme deux portes sur les flammes de l'enfer. Et lorsque cette faux que les yeux de Red voient maculée de sang s'abat sur lui, son réflexe est de vouloir l'éviter. Une simple amorce. Qui sait si cette vision fantasmagorique serait capable trancher ? Pourtant, c'est cette simple amorce que Rachel va utiliser avec toute sa détermination, envoyant se faire cuir un œuf ses os brisés, ses muscles froissés et cette boussole détraquée qui lui répète que c'est Red. Et plus tard, bien plus tard le coeur déchiré.

          *Tu n'as aucune idée de ce que tu fais...

          La faux fondit sur lui, suivie d'une Rachel crispée par la douleur et la frustration de n’absolument rien contrôler. Elle l'avait dit, elle le ramènerait et alors il lui expliquerait. Elle l'avait dit à Tetsuda. Elle le ferait. Elle ne ferma donc pas les yeux, elle assuma le coup qui arracha toutes les dernières marches jusqu'à lui et creusant une impressionnante tranchée de l'un à l'autre.
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          La douleur n’est rien en elle-même. Ce n’est qu’un message… Le message est qu’il se passe quelque chose dans ton corps. La douleur n’est qu’une information, c’est le message qui est important. Tu dois recevoir le message et faire abstraction de l’information.


          Os brisés, doigts détruits, chair a vif. Et pourtant la douleur dans la main de Red n'est rien. Juste un bout de viande martyrisé au bout d'un membre qu'il ne sent qu'a peine, juste une information sans importance, négligeable et futile à coté de celle qui lui ravage le crane comme une aiguille brulante.
          Il est train de détruire la seule chose importante qui lui reste, et s'il ne le fait pas, s'il lui explique, elle plongera dans le même abime de déchéance que lui.

          On dit qu'on n'a jamais le choix qu'entre le pire et le moindre mal. Mais parfois ça ne va même pas jusque la. Et si le chemin vers l'enfer personnel que Red s'est créé a paru un temps plus propice que les autres, ce n'est plus le cas. La protéger encore et la perdre définitivement pour continuer tout seul ? Ne pas la perdre et finir par se fracasser le crane contre les murs d'une cellule quelque part dans les profondeurs d'Impel Down? Sortir de l'équation maintenant et arrêter enfin tout ça ?


          Rachel parle et ses mots blessent bien plus profondément que tout les coups de faux qu'elle pourrait donner. Sa lame d'air tranche l'espace, tranche la pierre du sol, tranche la chair de Red qui n'a pas bougé et qui contemple sans la voir la plaie sans même chercher à arrêter le sang qui coule... Red qui est train de réaliser a quel point il s'est trompé, a quel point il l'a trompé elle en décidant une fois de plus de ce qu'il devait faire.


          Lui imposer son choix, chercher encore à la protéger comme s'il elle n'en était pas capable elle même. Qu'est ce que d'autre qu'encore une fois faire preuve d'un égoïsme parfaitement méprisable ? Qui peut juger de ce qu'elle choisirait elle? Pas Red, certainement pas...

          Les corbeaux s'emparent de Rachel pour lui faire parcourir l'espace ou se dressait l'escalier avant qu'elle ne le détruise. Déjà elle arme un nouveau coup en se posant sur les marches à quelques mètres de Red. Et une nouvelle lame d'air file à la rencontre d'un Red qui se met aussi à bouger tt qui d'un Soru la traverse comme si elle n'existait pas. Récoltant au passage une nouvelle blessure qui ne le ralentit pas plus que la premiére.

          Le mouvement de Red est si rapide qu'il rejoint sa cible avant qu'elle ne termine son coup, atteignant Rachel alors que sa faux n'est pas encore revenu se mettre en garde en travers de son chemin et rentrant immédiatement dans sa défense pour la frapper en pleine poitrine, de deux doigts devenus plus tranchant que n'importe quelle lame. Frappant droit vers le cœur pendant que de son bras meurtri il l'enserre pour la maintenir prés de lui et l’empêcher de se débattre.

          Surprise, douleur dans son regard, Rachel crache un flot de sang en regardant d'un air incrédule la main qui vient de la frapper. Et l'attaque de Red atteint enfin sa cible. Pas le cœur mais ce corps étranger qu'une main ennemie à logé juste à coté, cette boule d'acide, piège a retardement mortel laissé comme un de ces collier de contrôle explosif par l'amiral Kindachi. Et qui déjà se prépare à se répandre dans les veines de sa cible pour la tuer.

          Mais pas cette fois.

          Black Hole. Activé aussi vite qu'il disparait en emportant avec lui dans les ténèbres la bombe a retardement du corps de Rachel. Avant de se déployer pour noyer toute les immondices du coin dans un noir total, mat, protecteur et impénétrable.

          -Je t'aime Louve.

          Et je suis désolé.


            La directrice d'Impel Down te toise alors qu'elle se reforme, ayant apparemment perdu en volume. Pour une femme de son calibre physique, on pourrait presque dire que c'en est bénéfique.
            Et toujours en te regardant, bien campée sur les murs qui s'agencent sous ses pieds, Eglantine se retrousse les manches comme toute bonne ménagère le ferait.

            -Aujourd'hui, c'est l'ménage du printemps en avance dans ma prison.

            Et soudainement, dans des craquements insolites, la silhouette de la directrice se disloque. Accompagné par des bruits immondes, toute sa musculature se réarrange comme son squelette. Des plaques poussent sur la peau de Mellifleur alors que des antennes apparaissent sur le sommet de sa tête, que son buste s'affine et que son corps se sépare en trois parti distincte. Une tête énorme munie de mandibule, qui encadre la bouche de la directrice,  un abdomen maintenu en l'air par quatre pattes fines mais visiblement puissantes et un buste plus dur qu'une armure d'acier.
            Seul le visage de la directrice, ses cheveux gris et drus toujours présent ainsi que ses manches retroussées sur deux pattes à longues articulations laissent toujours croire qu'elle est humaine.
            Désormais, elle est fourmi. Un parangon de force tranquille contenue dans une armure extérieur aux mandibules meurtriers. Et ce qui est intéressant sur une fourmi, c'est la force dont peut habituellement faire preuve un si petit insecte.

            -Il parait qu'une fourmi peut soulever jusqu'à soixante fois son poids, voyons voir si cela s'avère vrai, Izya Sélindé.

            D'une main insectoïde, la directrice empoigne un mur de prison qui s'élève à sa gauche… et le soulève comme s'il ne pèse rien! À peine prend-elle un simple élan qu'elle envoie le mur voler directement vers toi à toute vitesse. C'est de justesse si tu esquives le monstrueux projectile, mais déjà, La Fourmi a bondit.

            Déjà, elle est sur toi, et déjà elle t'assène un coup de tête terrible. Un coup de tête ayant probablement la capacité de trouer le mur d'Impel Down en un coup. Un coup qui t'envoie directement au sol te farcir près d'une dizaine de murs qui semblent se mettre sur ta route pour rendre encore plus agréable cette course douloureuse.

            Et de son perchoir, la directrice de te lancer:

            -Ça fait plus mal qu'un rouleau à pâte, non? Où est Tahar? Qui sait? Peu importe, moins tu sauras où il se trouve, mieux se portera le monde, Sélindé.

              Un mur s’est détruit sur mon passage dû à ce choc, un autre s’est déformé. Et je suis juste restée coincée dedans quelques instants. Juste le temps d’avoir mal, le temps de ressentir toute la puissance de cet impact.
              Juste le temps de souffrir.
              Et celui aussi de l’entendre. Elle. Cette grognasse maintenant à moitié insecte.
              Quelle honte. Quelle honte de se faire malmener ainsi par une simple fourmi. Ne suis-je pas un dragon ?

              Mais tout ça n’a que peu d’importance face à ses mots. Et la colère monte en moi, comme la lave d’un volcan qui s’éveil enfin après n’avoir que trop attendu. Oui, tout cela est trop pour moi, trop pour que je réfléchisse, trop pour être modérée. La fatigue joue beaucoup sur mon état, et ma faiblesse aussi. Car oui, je suis trop faible pour cet ennemi, mon corps tout entier me le cri. Mais mon cœur, lui, bat toujours et a encore des choses à dire.

              Mais je me FOUS DU MONDE !

              Je me désemboîte de ce mur qui épouse si bien mes formes draconiques. Et malgré mes différentes fractures, je retrouve la voie des airs et fait face à mon adversaire.

              Des années que j’attends de le trouver ! DES ANNÉES PASSÉES DANS L’IGNORANCE !

              Mes griffes fendent l’air, envoyant des lames tranchantes dans sa direction.

              Il est le seul qui puisse apaiser mon âme ! ALORS SI, CELA IMPORTE DE SAVOIR OU IL EST !

              Telle la furie que je suis, je me jette sur elle, dents et griffes prêtent à en découdre. Et dans un roulé boulé non maîtrisé, seul le craquement des os se fait entendre. Et tandis qu’une des pattes de la femme insecte reste entre mes dents, ses mandibules, elles, attrapent ma chair et me font virevolter plus loin.
              Un effort de plus me fait reprendre le contrôle avant l’atterrissage.

              Vous devez me prendre pour une digne, hein… Après tout, je ne le connais même pas. Je ne sais pas qui il est ni ce qu’il a pu faire dans le passé.

              Je m’arrête un instant, le temps de cracher tout ce sang qui s’accumule dans ma bouche.

              Mais, vous savez quoi ? Je m’en fous. Je lui pardonne même, s’il le faut ! J’apprendrai à le connaître ! Et je lui donnerai l'amour qu’un père est en droit de recevoir de ses enfants ! Aussi indésirés soient-ils !

              Nouvel assaut, nouvelle confrontation, nouvelles blessures. Et nouveau vol plané avec un trophée. Cette fois c’est une antenne que j’ai eu. Mais cette fois, je ne me réceptionne pas. Et c’est un nouveau mur qui vient me cueillir.

              Mais une fois encore, je fais fis des hurlements de mon corps et me relève pour reprendre le combat. La créature face à moi n’a plus une aussi fière allure qu’avant, mais toujours dans ces yeux brillent la volonté de m’écraser tel un insecte.

              Je ne suis peut être pas aussi forte que vous l’êtes, et peut être même ne le serai-je jamais. Mais je veux croire en demain. Je veux croire que mes rêves ne sont pas encore tous vaincs. Et s’il faut pour ça que je vous batte, alors je le ferai. Mais je vous en conjure, s’il vous plait, dites moi où il est.

              Et alors que j’attends sa réponse, c’est elle qui me fonce dessus. Et pour la énième fois, nos corps meurtris s’affrontent jusqu’à ce qu’elle m’envoie dans ce mur que je traverse, puis dans cet autre juste derrière où comme à l’accoutumé je m’enfonce.

              Et plus bas, un autre combat se déroule. Enfermé entre ces quatre murs, je le trouve enfin.
              Ma colère s'apaise à sa vu. Mais il me reste encore à faire. Et, maintenant rassurée, malgré ce corps qui n'en peut plus, je me prépare pour un dernier assaut.

              Non, je ne mourrai pas. Par le sang de mon père, je survivrai.


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              Comme un aparté qui se termine.

              Tu survivras, par mon sang tu survivras.

              Alors que tu vas foncer à nouveau sur une Eglantine qui n’a plus rien de la vieille femme apaisante qu’elle a été quand il fallait pour nous maintenir en vie le temps d’assez souffrir nous faire croire en quelque chose, à moi, à Goran, à Potemkin, le mur que tu as ébréché vole en morceaux et ma main prend ta patte qui redevient ta main. Je touche l’eau qui inonde la place et tu me touches et tu es faible du combat qui se termine et donc tu tombes et retrouves ta vraie forme d’humaine fille d’inhumain.

              Ma fille, ce que je vais faire.

              Tahar, ça fait sept.

              Potemkin me susurre ce que je sais déjà pour être sûr que je ne l’oublie pas, lui et la bombe sale dont il mourra.

              Je reprends mon souffle et use de mes forces faiblissantes pour me hisser hors de l’eau contre le mur de roc ébranlé. Les pierres tanguent, glissent sous mon pied nu, vont jouer plus bas à qui s’y frotte y coule, mais je grimpe et je monte tant bien que mal. De la main gauche je te monte à ton tour, toi chair de mon sang, tandis que de la main droite et au prix ou mépris d’une ou deux lombaires je puise dans les ténèbres de la cage où nous étions un gorille cinq fois plus lourd que moi. Il égrène le temps qui reprend encore et toujours, inéluctable malgré les pauses, puis il assène en transpirant un peu sous sa tonsure mal reprise.

              Neuf.

              Pas d’adieux pour les truands, pas en public en tout cas. Dans son ventre j’arrache la boîte noire de nos nuits blanches et le chaos alentour se fait silencieux pour admirer la mort de l’un et la frayeur de l’autre. Là-haut dans les airs une fleur se fanerait presque alors qu’un coffre d’acier inviolable et inviolé luit si près de son antenne gauche qu’elle en pond une larve.

              Merci Tahar.

              Dans les enfers l’enfer se déchaîne un peu plus et l’ogre mangeur de bananes ne voit pas le feu qui propulse sa carcasse amaigrie sur une encablure d’eau roussie. Toi et moi nous voyons, cependant, nous voyons ce souffle qui nous emmène aux vents mauvais, deçà, delà, pareils à deux grandes feuilles pas tout à  fait mortes sur lesquelles s’écrit une histoire bientôt finie et en même temps bientôt toute prête à recommencer. Il faudrait un poète pour l’écrire. Poète, es-tu là ?

              Si tu n’es pas là, rejoins-nous, j’ai des choses à te dire, et peut-être bien d’autres choses à te demander.

              Il faut que je te parle d’elle. De toi, Izya qui es là avec moi, gisant sur cet escalier en ruines et noir comme cet étage tout entier.

              Qui est trop noir peut-être, mais ce sera pour plus tard.

              Il faut que tu me parles d’elle. De Marisa avec qui tu ne m’as pas dit si tu avais eu cette vie tranquille qu’ils veulent tous.

              Dix.


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              La déflagration est telle qu'elle en ébranle tout le niveau, fait s'écrouler des pans entier de mur et crée des raz-de-marée vengeurs qui s'engouffrent dans les nouveaux couloirs formés par l'onde de choc propagée par l'explosion.
              Une pluie de métal, de fumée, de cendre et de feu tombe lentement sur le niveau tandis que, non loin de vous, le corps du grand Potemkin, ami et animal déchu, est emporté par la masse d'eau impétueuse qui continue de gonfler partout autour de vous.
              Et de l'énorme nuage noir, vestige de la bombe, s'échappe une silhouette insectoïde nimbée de suie et de feu. La directrice s'écrase sur les gravas dans un bruit mât, ne bouge plus. C'est à peine si l'abaissement et le soulèvement de son abdomen sont perceptibles.

              Et encore moins perceptible, simple murmure parmi le torrent des cascades d'eau et le son tonitruant des murs s'écroulant, la fourmi qui reprend forme humaine souffle une simple phrase. Phrase qui, ailleurs dans la prison, est aussitôt reprise par le Seigneur des Enfers qui reste paralysé devant son écran, choqué par la tournure des événements.

              -Alors comme ça…. Il est son père….
              -Alors comme ça, elle est sa fille…

              Et lentement, contre son gré malgré tout, Herr Judge appuie sur un simple bouton. Un bouton qui ferme toutes les valves du niveau deux. Une touche qui commence peu à peu à vider le niveau. Il ne peut se permettre de laisser mourir sa supérieure, c'est là que le droit du Seigneur des Enfers s'arrête.

              -…..Dépêchez Buchevald…. faites le monter et qu'il s'occupe de Madame Mellifleur… souffle-t-il avec irritation à l'intention de son escargophone attentif.

              Et ailleurs, là où un traître en rouge et une trahie en noir s'affrontent, un son croissant se fait entendre en provenance de la porte menant au premier. Une rumeur qui ressemble à s'y m'éprendre au cri d'une foule en colère. Et c'est une foule en colère qui débarque effectivement en vociférant dans l'objectif de tout piétiner. Une foule composée des plus dangereux criminels du premier niveau, une foule de berserks complètement fous à lier qui déferle sans considération sur vous deux…
                Je volète, je plane, je m’entête, je rame. Me voilà revenu là où j’avais été enfermé, là où mon cœur s’est remis brusquement à battre sous l’impulsion d’une volonté naissante.

                Où sont les autres ? Avec le chaos ambiant, la jouer solitaire devient plus suicidaire que pratique pour mon joli cuir rayé.  J’ai une certaine chance actuellement, je peux surplomber l’espace sans craindre de représail...


                GROSFRACAAAAAS


                Mon deltaplane improvisé est soudain soufflé par une explosion véhémente. Et je me retrouve projeté sur une des cages que je survolais. Diantre, l’atterrissage est rude.
                Que vient-il de se passer ? J’ai pourtant pas entendu le mot magique « Armageddon » pour annoncer la fin du monde ! Alors que le silence revient soudainement, de faibles  gémissements se font entendre plus loin. S’il y a des gens là bas, un petit doigt ramassé précédemment me dit que Tahar n’est pas bien loin.

                Je reprends péniblement ma route, observé par quelques monstres se tortillant de douleur au sol. Et alors que je m’attendais à tomber sur mon cher ami et la clique l’accompagnant, c’est un homme ténébreux et une faucheuse maladive que je peux admirer en contrebas.


                « Red ? Toi, ici ? »


                Ça c’est probablement ce que j’aurais pu dire si j’avais un jour rencontré le bonhomme qui pourtant en a vu passer du beau monde. Mais étant donné mon manque total d’intérêt pour les affaires sérieuses, c’est avec étonnement que je retiens mes mots et que je tente d’éviter une mise à mort rapide.

                Les voilà ! Plus loin, la plupart sous des décombres, hébétés voire évanouis. Une sieste après un bon bain ? La bande de feignasses, doivent avoir des ascendances de fonctionnaires.

                Alors que je m’apprête à les saluer comme il se doit, j’entends un énorme grondement derrière moi. Une horde de belligérants dopés aux vénerlytiques fonce vers ma bande de joyeux lurons. Le plus marrant, c’est qu’entre eux et eux, y’a un pauvre poète qui se demande s’il aurait pas mieux fait de rester avec le symbole de la marseillaise un peu plus bas.


                «  Ça alors. C’est jour de lessive. »


                Même le duo mixte est plus loin des assaillants que moi. J’ai le rôle de la pôle position, la première ligne qui taquine la baïonnette en urinant dans les travées. Alors quand tout le monde ou presque tourne la tête vers les hurlements rageurs incessants, c’est ma pomme qu’on voit en plein milieu du couloir. Ouais, j’étais descendu, faut suivre. Et ma voix s’élève sans raison apparente, résonne comme une litanie rauque.


                Entre la joie et la vanité
                J’ai pris un chemin détourné
                Entre les monstres et la volupté
                J’ai pris ton âme pour m’abriter.



                Les premières phrases du couplet d’une chanson qu’elle rendra bien dans mon recueil. Pendant que certains coups de fusils me passent au travers, j’écarte les bras comme un saint christique un soir d’orage.


                Entre les armes et la vérité
                J’ai pris ma plume pour méditer...



                Des dizaines de feuilles de parchemin s’éparpillent aux quatre vents. Le maximum que je puisse faire en une fois avec mon utilisation limitée de ce pouvoir. Et elles s’en vont se fracasser contre l’ire de prétendants un peu trop aguerris. Et vague après vague je tente de contenir une masse informe sous les yeux d’autres fugitifs qui seraient bien inspirés de venir me donner un coup de main.


                Entre les frasques et la probité
                J’ai pris mon art pour m’exiler...



                Dernière édition par Rimbau D. Layr le Ven 15 Nov 2013 - 20:25, édité 2 fois
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                Percer sa défense en prenant intentionnellement un coup qui aurait tranché en deux les murs d'Impel Down. Elle avait imaginé qu'il le ferait. Oui, juste imaginé. Elle connaissait le point faible de sa faux gigantesque, les coups rapide et la défense brisée après chaque coup. Lui aussi. Et elle savait qu'il le savait. Mais elle ne l'avait pas imaginé suicidaire à ce point.
                Puis les doigts de Red percèrent sa peau. Sa poitrine. Son cœur ? Elle le crut un moment. Elle l'avait vu s'approcher, comme dans un film au ralenti, sans pouvoir rien faire. Il n'y eut pas de choc, il n'y eut pas de violence. Comme dans du beurre. Et maintenant il la serrait presque contre lui. La faux glissa d'entre ses mains et tomba au sol. Pourtant le tintement du métal lourd sur les morceaux épars des escaliers fut dévoré par la bulle de ténèbres qui les encercla soudain, les isolant du reste du monde. Les isolant de l'enfer. Pour lui permettre de lui avouer ce que tous deux savaient. Qu'il l'aimait.

                On eut pu dire qu'il avait su toucher le cœur de Rachel, mais l'ironie de ces deux doigts fichés dans sa poitrine musellera le narrateur, salaud s'il en est. Et puis le Black Hole avait dû absorber au moins un bon demi-litre de sang avec la bombe de Testuda.
                On eut pu dire que Rachel était bouleversée. Éprouvée même, voire désemparée. Mâchoire crispée, elle ne put pourtant pas arrêter ses larmes de couler. Qu'importe, ils n'étaient que tous les deux.

                -Et pourtant on en est là. Finit-elle par articuler, immobile poupée de chiffons blottie dans le bras valide de Red.
                -Rien ne s'est passé comme prévu je crois. Je suis pas sûr de réussir à passer au travers cette fois Rachel. J'ai merdé, et la marine me le pardonnera jamais.
                -Comment ça rien ? Qu'est-ce que tu as fait ?
                -Tu ne sais pas ? Tu as vu le procès pourtant non ? J'ai éliminé un agent du Cipher Pol. Celui qui allait te faire plonger. Et j'ai négligé un détail, faut croire que j'ai plus mes réflexes d'antan.

                La pierre décrochée du puits dégringola et toucha le fond de son estomac avec la force d'en faire vibrer toute la structure. D'ébranler Rachel. Elle revoyait Paul, elle se revoyait le remettre à sa place avec une violence qu'elle ne se connaissait d'ordinaire pas. Et elle se souvenait qu'elle n'avait pas vu Red au procès depuis ce moment là. Un sanglot la secoua. Sa faute ? Très probablement. Comment tout ça avait-il pu se produire si vite, sans qu'elle ne puisse rien contrôler, sans qu'elle ne voie qu'elle avait saboté les freins du train de sa vie et l'avait laissé déraillé sous ses yeux. Avec Red au milieu de la voie.

                *Quelle conne tu fais.
                -Donc c'est de ma faute. Fit-elle avec un sourire nerveux, une main sur ses yeux comme si ce voile pouvait apaiser ce vide soudain. Ou masquer aux yeux de Red ses larmes qui n'en finissaient plus. Tu aurais dû me laisser dans ma merde !
                -C'est pour ça que les gens vivent à deux Louve. Pour que celui qui reste debout rattrape celui qui trébuche. Si je pouvais revenir en arrière je ferai le même choix. Ça en valait la peine.
                -Tu trouves ? Et comment je peux te rattraper, moi?  Tu vas me dire que c'est mieux comme ça? Tu pisses le sang, je ne peux plus bouger et tu vas me dire que tu es content de cette fin là? Si j'avais pu revenir en arrière, je n'aurais pas laissé tout ça se produire. Pas en sachant ce qui t'attend maintenant.
                -Ce n'est pas encore fini Louve. Tu es la seule chose qui puisse me tuer. Et tu ne l'as pas fait.

                Un sanglot nouveau la secoua. Et alors que le narrateur -puisqu'il est aussi salaud que le Destin- s'amuse à torturer le couple, Rachel, elle, ne peut s'empêcher de penser que ces mots viennent trop tard.

                -Tu l'as dit, je n'ai jamais pu te battre. Mais dehors un amiral vous attend... Dis-moi que tu ne vas pas mourir Red. Dis-le moi.
                -Je ne vais pas mourir Louve. Jamais loin de toi. Regarde ce qu'on a traversé pour en arriver là. Personne peut nous enlever ça, et l'amiral là haut pas plus que quiconque. Tu as reçu mon message non ? Je vais bien. Ne t'en fais pas.

                Ces mots-ci, jamais elle ne les croirait complètement. La bulle de ténèbres se dissipa lentement. Time's up. Ils allaient devoir revenir à leurs rôles. Redevenir ceux que l'on voulait qu'ils soient. Parias et Pions. Nouveau sanglot pour Rachel, plus brusque. Douze cent mots s'entassèrent dans son crâne et se bousculèrent à sa bouche. Aucun ne sortit. Elle n'essayait plus d'arrêter ses larmes de couler et ne voyait plus Red qu'à travers ce voile flou qu'elle tâcha d'essuyer d'un revers de main. Juste avant que les ténèbres ne les révèlent au monde. Et juste avant ça, il restait une chose à lui dire.

                -Je suis désolée...

                Louve se redressa comme elle le put et l'embrassa.

                -Et je t'aime Rossignol.


                La sphère de ténèbres mourut. Ils redevinrent d'anciens amis, ennemis aux yeux du monde et maintenant sur le passage d'un train nommé Violence. Car en haut des escaliers, une horde de prisonniers sur ruaient vers eux et un étage qui commençait à se vider de son eau. Au profit d'une nouvelle marée pleine de mains, de bras et de dents.

                Jamais elle n'aurait cette paix souhaitée plus que tout au monde.
                • https://www.onepiece-requiem.net/t889-fiche-de-rachel-100
                • https://www.onepiece-requiem.net/t816-rachel-la-grande-faucheuse#8700

                Fond noir, sang rouge, pages blanches. Quelle inspiration Rimbaud ?

                N'est pas poète qui veut et dans l'esprit de Red l'instant d'éternité qui se consume trop vite ne fait naitre aucune strophe, aucune rime bien sentie. Juste une flambée de colère et d'impuissance mêlée, bien loin du fatalisme dont il fait preuve pour Louve.

                Encore un peu de temps ?

                Non.

                Déjà une nouvelle vague de violence déferle sur l'escalier menant au niveau supérieur, désireuse d'engloutir une fois pour toute le poignée de survivant qui a résisté à la dernière.

                Mais quelle violence pourrait faire reculer Tahar, l'unique survivant de l'enfer sur terre, l'homme qui se prend pour la mort en personne descendu chez les vivants ?

                Quelle violence pourrait impressionner Rimbaud le poète maudit, celui qui ne couvre plus les pages blanches tirées de sa chair que du sang des autres ?

                Quelle violence pourrait arrêter Izya, devenue une créature de légende, à la fois femme et dragon et plus dangereuse et mortelle que les plus redoutables des monstres ?

                Quelle violence pourrait arrêter les autres ? Maya, Reyson, Lion, tous sortis victorieux de leurs combats contre leurs démons personnels ?

                Aucune, et surement pas celle des détenus du Niveau 1 asservis par leurs drogues. Pauvres créatures rendus folles de haine par les gardiens et incapable de faire rien d'autre que se ruer massivement vers leur extermination.


                Fond Noir, Sang Rouge, Pages Blanches. Des protagonistes en couleurs primaires qui s'agitent et mélangent dans le bain de sang du niveau 2, dans le massacre presque gratuit et libérateur de pirates sous camisole chimique par des pirates en cellules de pierre.

                La mort libère les un de leurs chaines, les tuer libère les autres.

                Qu'est ce qu'en pense le poète ? Pas si mal non ?

                Niveau 1.