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La bombe et la tronçonneuse

1:00 AM. Un samedi.


Il faisait froid ce soir. Le vent soufflait lentement, et de son emprise, faisait onduler et chanter les vagues d'une mer doucement houleuse. Tel un chef d'orchestre sur une ballade : simple, mélodieuse mais en aucun cas incomplète. Les nuages gris se rapprochaient, se croisaient, s'éloignaient, comme un au-revoir après une étreinte, ayant pour seul témoin une lune pleine. Blanche, étincelante, lumineuse, mais pas trop. Juste assez. Tout juste assez. Une nuit pleine d'émotions. Une nuit plus expressive que les habitants de ce monde un peu trop fou, un peu trop rapide. Ce monde qui courait après l'argent, la gloire, la justice, la liberté. Les rêves. Ce monde qui aujourd'hui faisait révérence, le chapeau bien bas face à une lune trop émotive. Une lune qui colorait une nuit, cette nuit. Une nuit qui, de son éclat, parvenait à toucher des cœurs brisés, des larmes sur les joues. Des esprits perdus. Le grincement d'une tronçonneuse.

A bord du Marvel Genbu, ce beau navire propriété des Desperados et dont ils n'étaient pas peu fier, en particulier Seido, quelqu'un était de sortie ce soir. Quelqu'un ne dormait pas. Au sommet du mât principal, perché sur la vigie, le jeune Giriko se tenait, sur le bord, comme marchant sur un fil de verre. Non. Il restait simplement debout. En parfait équilibre, dans une sérénité que même un funambule n'avait pas forcément. Il se tenait là, en silence, sans un mot, sans un geste. Sa respiration se mêlant aux bruits des vagues. Lui, perdu dans ses pensées et dans l'obscurité légère de la nuit dans sa course. Et les rayons de la lune écartèrent les nuages, et illuminèrent le jeune punk.

Il était habillé comme d'habitude. Les grosses chaussures brunes de charpentier, le pantalon beige de travail, lâche sur lui, et son débardeur blanc. Non, pas de veste ou de polaire ce soir. Il faisait froid, certes, mais pas de polaire. Pas ce soir. Le visage d'Axel était comme... d'habitude, après tout. Enfin... Le même petit bouc de d'habitude, mais une barbe naissante, de trois jours. La même bouche, les mêmes lèvres. Mais pas de sourire carnassier, pas d'excitation frisant la folie et déchirant son visage. Le même nez, la même coupe de cheveux. Mais pas les mêmes yeux. Non. Pas ce soir.

Ce soir, le Chainsaw était différent de d'habitude. Il n'avait pas son caractère bien trempé, ce ton de voix particulièrement bruyant, insolent et je-m'en-foutiste. Il était plongé dans ce silence, dans ce calme, aussi calme que le paysage dans lequel il figurait. Il n'avait pas ce côté impulsif, ce côté frisant la démence et qui transparaissait dans son visage. Non. Ce dernier était comme un livre fermé. Un livre dont on ne pouvait voir que la couverture, et rien d'autre. On tentait de deviner l'intérieur, de la déprime, de la tristesse, de la mélancolie. Mais tout ce qu'on pouvait voir, c'était juste qu'il était différent ce soir. Rien de plus.

Et soudain, un mouvement. Un pas. Un pas, le long de ce poste de vigie dont il semblait commencer à en faire le tour. Un pied devant l'autre. Juste un. Et il s'arrêta. Comme incertain, peu sûr de lui. Par rapport au chemin, par rapport à l'arrivée. Il se contenta juste de poser son pied gauche, là, devant le droit. Comme avec négligence. Comme sans le faire vraiment exprès. Comme si ce pied avait bougé seul, parce que ce pied n'avait rien d'autre à faire. A cet instant, cette posture sur le fil de verre, le semblant d'aisance, cette sérénité paraissait nettement plus fragile. Comme si le fil menaçait de se briser. Comme si le funambule tanguait doucement, mais sûrement, son équilibre aussi instable que la paix entre Marine et pirates. Presque inexistant.

Et il rebascula, légèrement, vers un point d'équilibre un peu plus stable. Et son autre pied se mit à rebouger, à se mettre en face de l'autre. Et il bascula encore une fois, tout doucement. Comme un pendule. Cinq pas se firent comme ceci. Cinq pas, tous avec autant de douceur, de lenteur. Un ralenti, comme dans un espace-temps différent de celui-là. En réalité, ce n'était pas la première fois qu'il sortait seul le soir, sur le Marvel Genbu, à cet endroit précis. Non. Depuis qu'il avait rejoint les Desperados, de temps en temps, ça lui prenait. Surtout ces derniers temps. Ça devait faire la troisième fois en cinq jours, et la huitième fois en tout depuis ces derniers mois.

Il s'arrêta alors, au bout de ces cinq pas, et laissa son dos s'appuyer contre le bout du mât, juste en bas du drapeau. Et il soupira. Juste un instant, mais en prenant tout son temps. Intensément, mais sans être agressif. Calmement, en fermant les yeux une poignée de secondes. Il semblait perdu. Perdu dans cette nuit trop calme. Perdu dans ce calme, ou plutôt cette calamité interne. Perdu dans cette intérieur personnel, dans ses pensées. Perdu dans sa vie.


Il rouvrit alors calmement les yeux, sans se presser d'abord. Mais ses pupilles et paupières réagirent instantanément quand il vit une tête verte, à l'envers, légèrement inclinée, le fixer droit dans les yeux, avec un sourire taquin. Et elle ouvrit la bouche quand elle remarqua les yeux ouverts du jeune homme.

"Bouh, Axel !"

Et après un "Daaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !" un million de fois retenu par le cyborg, il inspira longuement, avec panique, terreur, et bascula lentement vers l'arrière, avant de chuter lamentablement de son perchoir, dans le vide.


C'était Elphys.


Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Sam 18 Oct 2014 - 12:28, édité 2 fois
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"Axel !!!"

Suite à la réaction du punk, ou plutôt sa non-réaction, Elphys était beaucoup moins contente. D'habitude, ça l'aurait juste fait marrer, surtout si le punk avait crié, mais pas cette fois. Non, ce manque de réaction de la part du cyborg l'inquiétait, à vrai dire. Elle avait hurlé son prénom au moment de la chute, tentant de la rattraper tant bien que mal, de ses petits bras qui, au fond, ne pouvaient sûrement pas retenir la centaine de kilos mécha-humaine qui venait de chuter en arrière. Elle ramena alors ses bras à elle, se sentant un peu coupable, et grimaça. Fermant les yeux, en attendant le gros "clac" qui allait sûrement percer le Genbu d'un trou assez massif. Mais aucun bruit ne se fit entendre, à sa grande surprise. La jeune Turner, bouleversée, se pencha alors en avant, vers l'endroit où Axel était tombé. Elle vit alors le punk, agrippé à la dernière barre du mât de par sa chaîne droite, à quelques mètres du pont. Lui regardait Elphys d'un air assez sérieux, penchant la tête sur le côté, avec un regard qui, à lui seul, exprimait sa pensée :

"J'espère que t'es contente de toi, miss."


Ils descendirent alors  tous les deux du mât, et se retrouvèrent sur le pont. Axel se tenait là, les bras croisés et le regard "ça me fait pas marrer, moi" d'un grand frère un peu en colère, devant une petite touffe verte, les yeux de cocker, demandant pardon du regard. En y réfléchissant bien, même Elphys n'était pas la même ce soir. D'habitude toujours d'attaque, toujours prête à faire des bêtises et ne les regrettant jamais. D'habitude, elle n'hésitait pas à foutre le boxon où elle pouvait, tant que c'était marrant pour elle. Mais visiblement, pas ce soir. Elle, avec son pull et sa mini-jupe orange, ses grosses bottes brunes tout en restant féminine, avec ses lunettes d'aviateur sur son front. Elle aussi était plus calme ce soir. Et à ce moment, elle était en train de regarder le charpentier avec une légère moue triste, les yeux grands ouverts, les bras contre sa poitrine.

Observant ce spectacle et cette demande d'excuses exclusivement corporelle, le jeune Giriko soupira, en fermant un instant les yeux. Il releva ensuite la tête, en levant un sourcil, et continua d'observer la petite boule orange et verte qui se tenait devant lui. Il prit alors la parole, d'un ton très calme.

"Qu'est-ce que tu fous là Elphys ?"

Remarquant que le punk n'était pas en colère, la jeune fille laissa un sourire se dessiner sur son visage. Elle joignit alors ses bras dans son dos et balança nonchalamment la tête de gauche à droite.

"Bah je viens t'embêter, c'est normal !"

Les paupières du punk s'affaissèrent face à cette réponse. Sérieusement ? Bah oui. C'était Elphys après tout. Il soupira encore une fois, et ajouta quelques paroles simples.

"Elphys, tu devrais aller dormir, il est tard."

Il se retourna et s'approcha de la rambarde. Il posa ses bras croisés sur le bord du bateau en question, et laissa son regard se perdre le flot vague ("vague" étant bel et bien le mot) d'une mer sombre, profonde, plus noire que bleue. Il tourna la tête à un moment, pour vérifier si Elphys était bien allé se coucher. Ne voyant pas de touffe verte derrière lui, il en déduisit rapidement que la jeune fille avait suivi son conseil, et il retourna alors à ses occupations, à savoir : ne rien faire. Il laissa encore une fois son regard se mélanger à la houle, au calme ambiant, dessinant et peignant chaque détail de cette nuit. Il laissa petit à petit son attention partir, et toute réaction éventuelle également. Comme s'il mélangeait au final, tout son être avec la grande Bleue, dans une passivité pas si sereine.

Il entendit alors sur le rebord un léger tic-tac, suivi de quelque chose qui semblait rouler. Il reprit alors ses esprits et vit, sur le côté gauche, une petite boule blanche rouler le long de la rambarde, et venir jusqu'à lui. Il la saisit alors, par curiosité, et approcha cette bille blanche de son visage.

Qu'est-ce que cela pouvait être ?


Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Sam 18 Oct 2014 - 12:30, édité 1 fois
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Et au moment où il réalisa ce que c'était, la petite bombinette lui explosa au visage, libérant une poudre blanche semblable à du talc. Une toute petite explosion, avec assez peu de bruit (c'était tout de même une explosion donc), mais assez énervante pour celui qui le recevait. Entendant les petits rires d'Elphys derrière lui, Axel se retourna, énervé, et lui hurla :

"Non mais qu'est-ce qui v..."

Le punk se reçut alors une baffe sur la joue droite. Une baffe pas très monstrueuse, mais une baffe bien placée. Coupant court à son reproche hurlant. D'une traite. Le punk posa alors sa main sur sa joue blanchie puis rougie, et toucha l'impact. Il regarda alors la jeune Turner, qui venait de lui filer une claque. Les yeux du punk, s'étaient illuminés. Illuminés de surprise. Il ne s'attendait vraiment pas à ça de la part d'Elphys. Parce que ce qu'il vit sur le visage de la touffe verte, c'était de la colère. Ce n'était pas juste une baffe pour rigoler, une baffe à la "ferme-la, tu me saoules", non. C'était vraiment une baffe qui sortait du fond du cœur. Une baffe qu'elle avait voulu lui mettre, pas simplement un caprice. Cette baffe avait une raison d'avoir été, cette baffe était messagère. Mais de quoi ?


Alors à ce moment, Elphys prit la parole.

"Non. Toi, qu'est-ce qui va pas ?"

Suite à cette phrase, le jeune Giriko poursuivit son état de stupeur.

En effet, Elphys et lui se connaissaient depuis quelques mois déjà, mais il ne pensait pas qu'elle... Enfin, qu'elle puisse autant être impliquée par ses états d'âme. Axel avait à ce moment précis les lèvres sèches, et sentit sa gorge se serrer très légèrement. Il ne s'attendait pas à tout ça, et il se sentait mal à l'aise. La jeune fille reprit la parole :

"Tu crois que je te vois pas ? C'est pas la première fois que je te vois sortir comme ça, en pleine nuit. Ces derniers temps surtout. Alors je t'écoute, qu'est-ce qui va pas ?"

Et elle s'assit soudainement par terre, en tailleur. Elle reprit un air nettement moins sérieux, avec une petite moue boudeuse, observant Axel avec un air "je fais la tête jusqu'à ce que tu me dises ce qui va pas". Et tout à coup, face à cette petite boule orange et verte et à son regard boudeur, enfantin, Axel se sentit mieux. Il s'assit alors lui aussi, le dos contre la rambarde, face à Elphys. Il avait une jambe en avant, repliée, et une autre en dessous, maladroitement perpendiculaire à la supérieure. Son bras gauche reposait sur son genou gauche, tandis que son autre main s'appuyait sur le pont, le maintenant dans cette position précaire et peu orthodoxe. Le visage du punk arborait un léger sourire. Il avait encore cette passivité, ce manque de mobilité, ce calme trop important dans sa tête, mais... Mais on pouvait entendre le livre, jusqu'à maintenant fermé, s'ouvrir petit à petit, grinçant légèrement. L'on pouvait entendre au loin, les pages qui allaient se feuilleter, l'une après l'autre, se lire toutes seules presque, s'ouvrir à la vue, s'ouvrir à la vie.


Le jeune punk mira la petite bouille mignonne d'Elphys en face de lui, et attendit quelques secondes. Et alors qu'elle se mit à trépigner, il prit la parole.

"Je ne savais pas que tu me voyais sortir.
-T'es idiot ou quoi ? T'es pas léger, je te signale ! Tu fais beaucoup de bruit à côté de mon lit !
-Mais... Ton lit n'est pas dans le dortoir, contre le mur le plus éloigné de la sortie ?
-Si, et alors ?
-Bah alors, t'as pas pu m'entendre. Déjà que je réveille pas Gin, qui est juste à côté de moi, alors c'est impossible.
-Mais-euh !!!"

Elle s'agita alors sur place, se balançant assez vite de gauche à droite, en tenant ses jambes. Axel lui, souriait de plus en plus, face aux bêtises inexplicables qu'il avait devant lui. Elle était particulière cette Elphys... Le punk laissa même échapper un petit rire étouffé. Ceci dit, quant il vit la petite boule s'arrêter dans son mouvement de pendule et le fixer les sourcils doucement froncés, il reprit la parole.

"Ouais... Je crois que..."

Il soupira alors. Chacun de ses mots était ponctué par un silence, comme ne voulant pas réellement sortir de la gorge, de la voix, du cœur du cyborg. Il prit alors sa tête entre ses doigts, de la main gauche.

"Ca va me passer..."


Elphys se leva alors et s'approcha doucement d'Axel. Elle se pencha vers lui, avec compassion, et prit la main cachant le visage du punk pour l'éloigner un peu, afin de révéler ce visage proscrit dans cette pose. Ce dernier leva alors la tête vers elle. Il paraissait presque pleurer. Pleurer, sans larmes, sans cris. Pleurer en silence, son visage pleurant pour lui. Des traits révélant une tristesse, sous cette main abîmée par le travail de charpentier de ces dernières années. Des traits creusés, profondément : sous ses yeux, sur ses joues, sur son visage entier presque. Le livre était ouvert. Et les pages manuscrites étaient criblées de noir. Cette encre noire, traçant des lettres déchirées, déchirant le papier. Et même si l'on ne pouvait pas comprendre ce qui était écrit exactement, l'écriture parlait d'elle-même. A ce moment, la jeune fille voyait un Axel qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Un Axel fragile, fatigué. Un Axel que la vie avait usé, derrière ce masque de joker fou qu'il portait quasi-quotidiennement. Un Axel qu'on avait du réparer une centaine de fois.

Elphys s'agenouilla alors, et posa une main sur la joue du cyborg à l’œil triste, cette joue creusée par la fatigue. Et elle fit un sourire. Elphys, gamine d'habitude, ne restait pas impassible devant cette épave d'homme. Il y avait une maturité naissante à ce moment, mélangée de tendresse et de compassion. De compréhension presque. Et elle l'observait, tout simplement, plongeant les yeux dans les siens. Elle aurait pu dire quelque chose, mais elle sentait, tout comme lui que ce n'était pas la peine. Axel avait compris le message d'Elphys, dans la lueur qu'offrait les yeux de jade de cette dernière. Cette lueur, brillante, chaude, réconfortante. Cette lueur qui caractérisait bien Elphys : cette joie de vivre, qui pouvait ranimer un mort, qui pouvait faire aller jusqu'au bout du monde le plus désespéré des abrutis. Tout simplement. Cette lueur d'espoir.


Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Sam 18 Oct 2014 - 12:31, édité 1 fois
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Cette lueur brillait, comme une luciole au fond d'une grotte trop sombre, et apportait avec elle tout le sens d'un monde. Cette lueur rendait superflus tout doute, toute absence de confiance. Toute l'incertitude du monde se perdait dans ces yeux lumineux. Dans ces yeux paraissant si purs. Ces yeux qu'on aurait dit qu'ils appartenaient à un ange, et non pas à ce qu'Elphys montrait, à savoir une gamine soupe-au-lait voulant simplement tout faire péter. Elle aussi, elle était différente ce soir. Elle aussi, elle était une exception à elle-même ce soir. Elle était tendre, douce, compréhensive. Et la lumière dans ses yeux était ce qui brillait le plus ce soir. Plus que la lune. Cette lumière disait doucement, murmurait, chuchotait à l'oreille du punk.

"Tu n'es pas seul. Les Desperados sont une grande famille. On est là pour toi."

Et Elphys compléta alors cette phrase toute seule, en agitant les deux petites cerises qui lui servaient de lèvres, ces fines lèvres qui n'appartenaient qu'à elle.


"Je suis là, Axel."




Le punk face à cette phrase se figea alors, dans un sourire qui évoluait tout seul. Ce sourire qui ne transpirait aucunement la folie. Non. Ce sourire était une dose de bonheur pur, qui s'affichait uniquement à cet instant, et ne pouvait être caché. Ce sourire d'un homme satisfait, non, d'un enfant satisfait. Ce sourire qui à lui seul parvenait à faire oublier toutes ces tranches que la vie avait ancré sur ce visage fatigué. Ce sourire qui avait trouvé un peu de chaleur dans ce monde trop froid, trop brutal. Ce sourire qui n'allait durer qu'un moment, mais qui était tellement beau de par son évanescence. Beau car justement il était éphémère. Cette petite expression, toute fine, toute fragile, mais qui reflétait tellement de choses. Qui reflétait de l'honnêteté, de la véritable joie. Ce sourire qui ne pouvait être conjugué qu'au présent. Car après tout, le bonheur, quand on y réfléchissait, ce n'était rien d'autre que la bonne heure, tout simplement.


"Merci Elphys".




A ce moment, la jeune fille écarta d'un coup les jambes de son interlocuteur pour s'y loger, s'asseoir le dos contre lui. La jeune fille prit les bras du cyborg encore une fois surpris, et les croisa devant elle, l'enveloppant, emmitouflant ce petit corps frêle dans les bras massifs du charpentier. Elle ne sortit comme prétexte qu'un constat tout à fait débile.

"Il fait froid. Faut que tu serves à quelque chose."

Et à partir de cet instant, ils partirent dans une conversation sans fin. Des taquineries, des vannes, des faits divers sur la vie de chacun. Ils se parlaient librement, se racontant tout et n'importe quoi, depuis les souvenirs de la vie qu'ils avaient eu jusqu'à des conversations totalement débiles sur le goût d'éventuels cochons de mer. Une conversation dont le sujet était on ne peut plus banal, mais dont l'importance était loin d'être moindre pour les deux pirates. Une conversation qui mêlait doux rires et bêtises de l'un et de l'autre, dans ce câlin continuel.

Axel critiquait avec un rire paternel ce projet fou de rencontrer "le" prince charmant qu'avait Elphys. Cette dernière répliquait avec le désir tout aussi fou de vivre dans une extase infinie du punk. Chacun écoutait attentivement l'autre, dans les moindre détails des histoires qui étaient racontées. Des détails sur la scolarité d'Elphys, sur la famille d'Axel. Ils apprenaient à se connaître, sans plus de questions dans leur tête que celles qu'ils se posaient mutuellement. Sans ambiguïté de quelconque sorte. Comme si tout ça était naturel. Comme s'ils se connaissaient depuis des années. Cette conversation leur faisait du bien, tout simplement. Cette conversation dura toute la nuit, et se finit sur deux grands enfants qui s'étaient endormis, sur le pont, dans un coin du bateau, n'ayant pas bougé de leur emplacement premier.





Et si le jour pointait le bout de son nez le lendemain matin, rien ne changerait de cette nuit. Si le lendemain, le reste de l'équipage se levait avant eux, et ce serait certainement le cas, ils trouveraient deux de leurs membres qui avaient dormi dehors. Si jamais ils demandaient pourquoi cette sieste sauvage, ou ce soudain rapprochement entre Axel et Elphys, s'ils demandaient la raison pour laquelle la jeune fille se perchait souvent sur les épaules du cyborg, ou que lui venait souvent la taquiner et lui faire un câlin de temps à autre, aucun des deux ne saurait quoi répondre. Aucun des deux ne ressentirait le besoin de répondre. Ils ne se demanderaient pas ce qu'ils étaient devenus l'un pour l'autre pendant cette nuit. L'idée de cette question ne leur viendrait même pas. Ils savaient juste qu'ils étaient devenus proches, sans même faire attention, sans même l'avoir prévu. Ils se sentaient simplement à l'aise quand ils étaient ensemble.


Ils avaient trouvé un repère.
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