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Viva la revolucion !

Un beau petit orphelinat. Les journées sont si belles en ces lieux. Si l’ange ne meurt pas et parvient à accomplir son objectif, c’est ici qu’il passerait le restant de sa vie. Mais aujourd’hui c’est encore que le début de son aventure. Monsieur commence à devenir un homme et à prendre des responsabilités.  Ce n’est pas l’avenir que son père lui souhaiter, mais c’est son destin. Ivan De Cimitiero. Probablement l’être le plus insignifiant qui compte bien faire parler de lui en cette époque.

Le réveil sous les chants des oiseaux est un délice. Cali, son amie d’enfance chante. Avec sa belle voix, elle accompagne les oiseaux, enfin, ceux-là l’accompagnent plutôt. Le corps se soulève et la main gauche cherche la chaise du justicier. Il s’essuie les yeux puis  un bon petit étirement. Si calme, si serein. Cela change des nuits passées à Las camp avec un œil toujours ouvert. Hop sur son moyen de transport et c’est partie pour une nouvelle journée.

Un petit déjeuner classique. Les enfants se lèvent chacun leur tour. Il n’y a pas d’horaire strict au réveil. Chaque personne se lève  quand elle veut. Il est vrai que certain chenapan pourrait rester au lit toute la journée, mais leur ventre finit par les forcer à ce levé. En principe, les enfants préfèrent se lever car en journée les activités et l’ambiance sont agréables.

Dans la salle à manger, Dimitri De Cimitiero passe armer de son chapeau. Il  passe par la cuisine et prend la liste des courses. Les enfants se précipitent vers lui et chacun demande quelque chose. Une nourriture spéciale qu’il aimerait avoir.

-Oy oy oy. Un à la fois.  Ne vous inquiétez pas je vais tout noter.

Alors les petits calment leurs ardeurs. Puis la liste se complète petit à petit tandis que Cali entre dans la salle.

-Vous allez arrêter d’abuser de la gentillesse de Dimitri !

-YAAAA voilà Cali ! Dispersion les gars !

-hu hu ha hu

L’orphelinat est encore jeune, mais il semblerait que les petits ont déjà trouvé des failles. Ils sont comme chez eux et savent ce qu’il faut faire pour avoir des suppléments et éviter les punitions ou une morale. L’handicapé  s’approche à son tour du chef des lieux.

-Tu souhaites quelques choses aussi ?

-Je voudrais vous accompagnez un peu.


Les deux hommes sortent donc tandis que Cali range les assiettes et verre du petit déjeuner. Les Cimitiero sortent de l’orphelinat, puis une fois à l’abri d’oreille des petites têtes un petit dialogue peut avoir lieu.

-J’ai ouï dire que vous travaillez pour la révolution à une certaine époque.

Avec son chapeau sur la tête, Dimitri continue de marcher. Il s’attendait à ce genre de dialogue. Ivan est loin d’avoir le talent de son père pour monter un groupuscule talentueux en peu de temps. C’est logiquement qu’il se tourne vers l’une des puissances. Marine ou révolution. Il aurait très bien pu faire partie de la marine. Mais la volonté d’être indépendant et de ne pas recevoir d’ordre l’a poussé vers la révolution. Un système probablement plus souple.

-Oy oy oy. C’est bien vrai. Mais à l’époque la révolution n’était pas si influente qu’aujourd’hui. Je pense qu’aujourd’hui elle a retrouvé le potentiel qu’elle a eu à l’époque de Dragon.

-Pardonnez-moi mais, qui est Dragon ?

-C’était avant ma naissance vois tu. On raconte que c’était le meilleur leader révolutionnaire que l’on ait connu. Un homme juste et bon. Insaisissable et fin stratège. La grande famille Cimitiero a rejoint le mouvement. Evegeni ne t’a pas raconté l’histoire de notre famille ?

Ivan aurait aimé faire un simple mouvement de tête pour dire non, mais avec le tissu sur la tête… ça ne serait pas visible. Alors c’est avec sa douce voix qu’il répond négativement.

-Je suis un peu pressé, je pourrais te raconter ça à mon retour. Tu peux aussi demander à Evegeni ou même à ton oncle. A toute à l’heure.

L’homme d’un âge avancé monte sur la charrette et s’en va comme à son habitude.
    Ton oncle file dans sa charrette sans demander son reste. Il te salut amicalement et part aussi vite que la conversation a été brève. Tu regardes le transport s'en aller, jusqu'à n'être qu'un point au milieu d'une route et disparaitre définitivement. Tu vas pour t'en aller et rentrer dans l'orphelinat lorsqu'une voix te coupe net dans ton mouvement :

    Excusez-moi !

    Viva la revolucion ! 829374SvenPacher

    Un homme presse le pas jusqu'à toi. Grand, élancé, le visage émacié, la chevelure blonde, grisonnante sur les tempes. Il a l'air sympathique, des yeux bleus en amande et un sourire qui met immédiatement en confiance. Un peu essouflé par sa course, il s'arrête un instant devant toi et prend le temps de reprendre de l'air. Sur le ton de la conversation, il te dit que la chaleur peut être vraiment lourde en cette saison, surtout sur les routes ou l'ombre se fait rare. Mais par contre, il aime cet endroit, très reposant selon ses propres termes.

    Moment de gêne. Il s'approche de toi et te tend la main un peu maladroitement :

    Je me présente, je m'appelle Sven. Excusez-moi d'être aussi discourtois, j'ai du prendre un coup de soleil sur la tête !

    Petit rire gêné, Sven a tout l'air d'un type bien mais rustre, qui a passé trop de temps en mer. ça, tu peux le voir à ses avants bras bronzés et musclés, son teint halé et sa voix mal assurée. Il se racle la gorge et dit :

    Je cherche Dimitri De Cimeterio, est-il ici ? J'ai un message pour lui.
      Qui est cette personne ? Pourquoi est elle pressé ? C’est elle perdu ou fuit elle quelque chose ? Pourtant le comportement montre un certain respect. Une stratégie pour mettre en confiance l’interlocuteur ? En tout cas l’ange répond tranquillement et avec politesse comme à son habitude. Après avoir serré la main de l’inconnu, l’ange se présente à son tour avec le sourire aux lèvres.

      -Dimitri vient de partir, il reviendra d’ici une à deux heures je pense. Je peux lui transmettre le message si vous le souhaitez. J’en oublie les bonnes manières, veuillez m’excuser. Entrons. Un bon petit déjeuner ça vous dit ?

      L’handicapé se dirige en direction de l’entrée accompagnée de Sven, un petit orphelin avec deux amis à lui s’avance vers notre justicier à roulette. Le sourire aux lèvres. Que prépare ce petit chenapan ?

      -Yo Ivan, give me five!

      Il tend la main et lorsqu’Ivan va la taper celui-ci la retire.

      -Holé !

      Les trois petits rigolent.

      -T’es tombé dans mon piège hé hé hé.

      Puis ils disparaissent du champ de vision, tandis que la victime rigole et lance une petite phrase.

      -La jeunesse. Toujours plein d’idées et d’énergie.

      Une fois dans la salle à manger, le convive peut prendre place tandis que la douce Cali vient de finir de nettoyer avec le lieu avec quelque petit. En plein milieu de la salle Igor De Cimitiero est assis tranquillement et bois un café tout en lisant le journal.

      -Bonjour mon Oncle. Monsieur Sven, vous désirez du thé, du café, du lait, du jus ?

      -‘jour. Bienvenue Monsieur Sven.


      Il ne regarde pas l’intrus. Le nom lui dit vaguement quelque chose. Toujours en train de lire des journaux, il ne faut pas très longtemps pour mettre un lien entre le prénom de l’identité. Un petit coup d’œil, puis c’est bien la personne à qui il pense.

      -Sven, un frère révolutionnaire.

      Le verre est porté à sa bouche, puis l’homme termine le café.

      -Il semblerait que ce que tu as fait à las camp à fait le tour du monde. L’article parle de la mort de Mogaba le traitre. Vaincu par un ange, toi. Puis un géant. En tout cas, les choses semblent s’améliorer pour le peuple de las camp. Beau travail petit.

      L’handicapé ne répond pas mais un petit sourire s’empare de son visage. Tout cela n’a pas été vain. C’est donc une satisfaction pour l’apprenti leader.
        Ne vous embêtez pas, je l'attendrai.

        Il te suit, regarde autour de lui avec un sourire, avance jusqu'à la table ou ton oncle Igor est là. Un sourire sur ses lèvres, il s'incline respectueusement. Sven est du genre propre sur lui, parait pour chaque occasion, avec les manières appropriées lorsqu'il faut des manières. Sven a vu du monde, du beau monde comme du moins beau. Et sans être celui que l'on remarque toujours, il est celui qui est là, qu'importe la situation.

        Monsieur De Cimeterio. Pas de manière entre nous, appelez moi Sven. Sven Pacher.

        Alors, c'est tout naturellement qu'il se tourne vers toi après la déclaration d'Igor. Une pointe d'admiration dans le regard, de celui enthousiaste quand il apprend ce genre de chose

        Vous êtes donc l'ange de Las Camp, Ivan ? Je suis content de vous rencontrer alors. Je n'ai guere l'occasion de parler à des gens qui font la même chose que moi en dehors de l'équipage et de mon capitaine...

        Sourire mystérieux, il te fait un clin d'oeil. Il parle de son capitaine, avec une voix pleine de joie et d'énigmes :

        Et quel capitaine ! Vous serez sans doute étonné et fasciné lorsque vous allez le rencontrer... On dit que vous avez un fruit, celui de la vérité, et qu'on ne peut rien vous cacher... Les rumeurs ! J'ai hâte de voir ce que vous arriverez à tirer de cet homme ! Il est un mystère pour moi alors que je le côtoie depuis presque dix ans.

        Sven ponctue sa phrase d'un petit rire.

        Il doit venir pour animer une pièce de théâtre pour l'orphelinat ce soir. Je suis ici pour ça. Le matériel est à quai, je devais demander à votre Oncle Dimitri l'autorisation de décharger et acheminer la scène et les accessoires jusqu'ici...

        Bon... Pouvons-nous nous installer, vous pensez ?
          -C’est bien moi l’ange de las camp. Mais vous savez à quel point les hommes exagèrent lorsqu’ils balancent des rumeurs. Je suis loin d’être immortel ou d’avoir des pouvoirs divins. Je ne suis qu’un homme. Enfin à peu près qu’un simple individu.

          Le petit clin d’œil fait sourire l’handicapé. Si c’était une femme, on pourrait croire qu’il se passe quelque chose entre les deux. Mais là, ce n’est pas ce sujet que l’on va évoquer. Les paroles sont véridiques et d’après ce que l’homme raconte, c’est bien un révolutionnaire. L’oncle avait donc raison en annonçant la couleur. Sou surnom, ‘la source’. On sait d’où il vient maintenant. Une mémoire extraordinaire. Peut-être qu’il n’a pas eu à forcer ses talents dans ce cas car la prime de l’homme n’est pas négligeable. En tout cas c’est avec sa douce voix que le justicier à roulette reprend.

          -J’ai hâte de rencontrer votre capitaine. Je pourrais peut-être vous en dire plus.

          Un petit sourire est lancé tandis que Cali apporte un plateau comportant de l’eau, des biscuits et un verre de lait.

          -Allez, ne soyez pas timide. Puis, pour le déchargement, faites comme chez vous. Vous êtes le bienvenue.

          -Si t’as besoin d’aide, j’peux te donner un coup de main l’ami.

          L’ange ne parle pas de son fruit du démon. Il ne peut mentir, alors en parler c’est déclarer son pouvoir. En tout cas, Sven dit la vérité. Aucun mensonge depuis le début. C’est un bon point. La bonne image qu’il donne semble être son vrai visage. Mais on n’est jamais trop prudent, le reste de la journée sera probablement plus intéressant et nous révélera certaines choses.

          -J’ai quelque chose à faire, si vous permettez. Mon oncle restera à vos cotés.

          Ivan se retire et se met à la recherche d’Evegeni . Il demande aux enfants la localisation de l’homme. Tout cela le conduit dehors sous le soleil. A une cinquante de mètres de l’orphelinat, l’historien est allongé le nez dans un livre comme à son habitude.

          -Bonjour.

          -Ho saluuut Ivan ! Comment vas-tu ?

          Il se redresse et s’assied tandis que l’handicapé répond tranquillement. Les banalités sont échangées puis le vrai dialogue commence. La fameuse question sur la famille Cimitiero.

          -How. Alors tu t’intéresses enfin à l’histoire. Mais l’histoire de notre famille est assez compliquée. J’aurais du mal à te la raconter comme ça.

          -Je ne suis plus aussi sensible qu’avant. Je ne risque pas d’avoir une crise, ne vous inquiétez pas pour moi. J’ai vécu de nombreuses choses. Je veux savoir qui nous sommes, c’est mon droit.

          L’homme qui possède des lunettes lance un regard. Puis l’hésitation s’empare de lui. Après tout, Ivan n’est plus un enfant et ses paroles sont justes. Mais c’est toujours délicat de dévoiler certaines informations.

          -Ton père avait fait des recherches. Je n’ai pas toutes les infooormations mais Igor doit savoir. Enfin tous les détails.

          -Je vous remercie.

          Quelle est donc cette fameuse histoire ? Pourquoi personne n’a le courage de la raconter. Evegeni a menti. Il connait l’histoire, mais son regard en disant long. Un certain dégout de devoir raconter cela. Surtout a Ivan qui a vécu pas mal de chose et qui a toutes les raisons d’haïr certains systèmes, certaines personnes…
            Le temps que tu reviennes, Sven a déjà fini son petit déjeuner et est reparti au pas de course jusqu'au port. Il a même pris soin de débarrasser son assiette et son verre de lait. Ton oncle Igor, lui, est toujours là, t'annonçant que l'homme a délibérément choisi de se passer de son aide.

            C'est deux heures plus tard qu'il revient avec Dimitri et trois charrettes qui se suivent. Sourire aux lèvres, il ordonne à tout le monde de décharger les affaires et de monter la scène. Dans l'une des charrette, tu remarques un homme déjà paré pour l'occasion. Il ne dit rien, mais tu peux l'entendre rire d'où tu es.

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            Quelqu'un a dû lui raconter une bonne blague bien marrante, parce qu'il ne s'arrête pas, même chargé comme un mulet de caisse pleine d'habits en tout genre. L'homme ne s'arrête même pas pour te saluer, ni pour ton oncle qui ne semble pas surpris de son comportement. Ce que tu peux prendre pour de l'irrespect ou de l'impolitesse pousser à son extrême n'est en fait que le comportement normal du capitaine de Sven. Et ce dernier vient te rassurer d'une voix douce :

            Je vous avais parlé de lui. Etrange personnage n'est-ce pas ? Personne n'a jamais vu son visage. Sauf moi, une fois, sans savoir que c'était lui. Et aujourd'hui, ma mémoire me fait défaut, je suis incapable de vous dire à quoi il ressemble.

            Ne le prenez pas mal s'il ne vous parle pas ou s'il vous répond bizarrement, le Capitaine est un être étrange qui ne côtoie pas le sens commun.


            Il te tape sur l'épaule et rajoute :

            Que diriez-vous de vous mêler à la pièce ce soir ? De prendre un petit rôle ? ça pourrait être amusant !
              Sven vient de partir et Ivan rejoint son oncle qui ne semble pas vouloir lâcher ce journal. Les sourcils froncés, tout porte à croire que quelque chose c’est passé en ce monde.

              -Un problème mon oncle ?

              -Un problème ? Un problème ? Ben ouais y’a un problème. Ces marines qui se prétendent supérieurs, qui croient être mieux que tout le monde vienne de faire un enchainement de conneries j’te raconte pas. Pour commencer Impel Down est tombé. L’un des symboles du gouvernement.

              -Qu’est-ce qu’Impel  Down ?

              -Hein ? Impel quoi. La plus grande prison qui contient les plus grands criminels de ce monde. Tu vois Ivan, c’est ça le problème. On aura le même problème si on ne tue personne. En rassemblant tous les criminels, on leur donne une force de frappe conséquente. Des hommes doivent être enfermés, d’autres tué. Pourquoi gardé en vie des hommes qui ne vivent que de meurtre.. Arrg, ne répond pas.

              Un petit silence prend place. L’ange est bien évidemment incapable de tuer. On peut toujours éviter ce genre de chose d’après lui. Mais le monde qu’il souhaite est à des années lumières du monde dans lequel il vit. La tête basse comme encaisser les drames, on pourrait croire que l’handicapé à sa part de responsabilité dans cela mais il n’en est rien.

              -Oui, oui, OUI ! J’ai même pas besoin de critiquer la marine. Regarde ça, mesure de guerre.

              Mesures de guerre:

              -C’est des fous. Ce gouvernement va chuter, c’est inévitable.


              Le justicier à roulette ne peut que s’attrister des choix politiques du gouvernement mondial. Heureusement qu’il a fait le choix de la révolution. Mais la révolution n’est peut-être pas si bien qu’il le croit enfin…

              -Mon oncle, je peux comprendre que vous n’aimez pas la marine mais… Lorsque nous étions sur las camp vous avez du mal à accepter l’idée que je me joigne à la révolution. Quelle est la raison à cela ? Cela a un lien avec l’histoire des Cimitiero ?

              Igor lance un regard méfiant à son neveu. Il lâche le journal sur la table tourne sa chaise pour se mettre en face de l’interlocuteur. Les bras croisés, les sourcils froncés puis la voix grave qui va avec.

              -Que connais-tu de notre histoire ?

              -Hélas rien. Mais l’on m’a dit que toi tu la connais. J’aimerais en savoir plus. J’ai tout mon temps et je ne partirais pas d’ici tant que je n’aurais pas les informations. N’oubliez pas, vous ne pouvez me mentir ou oubliez des détails.

              -A quoi tu joues petit ? Reste tranquille va.

              -Pardon mon oncle, je souhaite tellement savoir. Cela peut m’éclairer. Cela peut s’en doute m’aider. Après tout, je ne connais rien de ma famille.

              -Je ne suis pas comme ton père. En tout cas, tu n’étais pas tellement d’accord pour entrainer mon fils au tir. Si je te raconte l’histoire, le ferras tu ?

              -Ha ha ha. On est dur en affaires avec sa propre famille ? C’est d’accord.


              -Bien. Il va me falloir un autre café pour ça.

              L’homme se lève avec sa tasse en main. La démarche est lente comme s’il est en pleine réflexion. La préparation d’un nouveau verre met quelque temps, puis il revient s’installe.

              -Bon j’vais faire court. La grande famille Cimitiero a rejoint la révolution. C’était une famille noble et juste. Lorsque je dis noble je parle de leur comportement et de leur esprit. Rien à voir avec les nobles qui possèdent des privilèges. Bon, la grande guerre a lieu et c’est un drame dans tous les côtés. Une sale période. La famille avait perdu de sa puissance, mais elle était toujours présente et influente au sein de la révolution.

              Jusque-là y’a pas de problème. La suite est encore plus triste. La révolution était sur le point de trouver une arme antique.  Un travail de long haleine effectué pars de nombreux Cimitiero pour éviter les espions et traitre. La sécurité et l’espionnage des environs étaient confiés au remplaçant de dragon. Un proche de l’ancien leader. Le problème c’est que la marine avait réussie à s’infiltrer. Des agents secrets du gouvernement. Des vrais durs on réunit assez d’information pour prévenir la marine et lancer un assaut avec des cyborgs et de nombreux navires.

              Le nouveau leader a choisi de détruire toute trace de leur recherche. Les seules informations se trouvent dans les cerveaux de certains hommes. Une fuite suivie d’une grande traque à lieu. Les hommes meurent petit à petit, mais le leader a eu le mérite de ne pas avoir laissé d’information à son ennemi.  Il finit par mourir.

              Qui devait prendre les commandements de la révolution ? Un Cimitiero avait toutes les qualités pour. Il n’était peut-être pas si connu pour avoir la confiance de tous les hommes. Alors les mauvaises langues ont commencer à parler. Les agents infiltré du gouvernement ou simplement des révo, je ne sais pas trop. Ils ont commencé à critiquer chaque fais et geste comme quoi toutes les actions étaient pour le bien de la famille Cimitiero.  

              Chacun emporta ses hommes et la révolution fut divisée. Avec une force bien réduite, il est bien plus difficile d’effectuer des actions. Les Cimitiero décèdent petit à petit.  Le pire dans cette histoire c’est que le pire ennemi de notre famille ce nomme Dragunov De Cimitiero. Celui-ci avait choisi la justice du gouvernement. Il avait parfaitement joué son rôle de taupe. On ne sait pas où il se trouve aujourd’hui. Sans doute mort ou d’un âge très avancé.  En tout cas, la marine nous a tués, la révo nous a abandonné et un des nôtres nous a trahis.


              L’histoire se finit alors que le verre se casse sous la poigne d’Igor qui n’a pas bu une seule goutte durant la petite histoire. L’ange quant à lui ne bouge pas.  La main sur le visage… Il n’a pas perdu une miette de ces paroles.

              -Je t’ai dit que c’est pas du joli.

              -C’est pour cela que père ne voulait se joindre à aucune puissance. La révolution doit son existence à nous. Sans nous, sans notre sacrifice elle aurait été détruite. Elle nous revient donc de droit. Cela ne change rien mon oncle. Je deviendrais le guide.  Notre nom serra honorable. Le monde tremblera lorsqu’il entendra notre nom. Les derniers représentants des Cimitiero sont unis. Ensemble nous sommes plus puissants qu’une arme antique. C’est sans doute pour cela que j’ai acquis ce pouvoir.  Nous sommes l’âme de la révolution. Nous sommes la révolution.

              Pour que nous ne revivons pas l’histoire. Avec ce pouvoir, oui grâce à ce fruit du démon nous seront inarrétable.

              Les hommes échangent quelques paroles avant de se séparer avec un sourire aux lèvres.

              Les heures passent et Sven revient avec d’autres personnes. Un sacré spécimen avec un masque est identifié par Igor comme étant Peyn Aucho.  Peu importe les paroles de politesse, le révolutionnaire ne répond pas. Ivan ne s’emporte pas, puis les paroles de Sven le rassurent, enfin le capitaine reste bien mystérieux. Igor avance en face du masqué et tend sa main.

              -J’ai dit bonjour.

              Une voix dure et le visage sans émotion. Il attend la réaction.

              -Moi dans une pièce ? Pourquoi pas, ça va être marrant. Je ne connais pas le sujet de la pièce mais, cela ne dérange pas si nous invitons les citoyens des environs ? Cela sera plus convivial.

                Il y a des gens qui pensent que ce qu'ils ont dans la tête est la réalité. Mais la réalité n'est dans aucune de vos têtes.

                Tu n'y verras aucun signe de mensonge, parce que l'homme masqué dit toujours la réalité... Tu peux le voir agir. Lui, avec une démarche dansante, s'approchant de ton oncle en se dandinant. Comme s'il était continuellement dans une pièce de théâtre... Peyn Aucho se penche vers Igor. L'homme peut voir ses yeux noirs sonder son âme. Des yeux de fous qui ont trop vu de folies. Il avance son doigt vers l'oeil du vieil homme, et avant de pouvoir le toucher, il se met à tapoter son masque :

                Ils se trompent. Ils ne savent rien de la réalité. La réalité est terrible. Et elle tourne autour du monde. Gnéhi... Gnéhihihihihi ! GNEHIHIHIHI !
                Mh...
                GNEHIHIHIHIHIHI !!!

                L'homme masqué se retourne brutalement, bondit vers l'avant, saute sur une caisse, rebondit sur une table...

                Sortez-le...
                GNEHIHI !

                Tous les autres se jettent sur le capitaine et le maintiennent au sol, ils finissent par le maitriser et le sortir dans une pièce annexe, sous le regard médusé de tous ceux qui restent. Sven se racle la gorge et s'excuse platement :

                Je suis désolé que vous ayez assister à ça. Le Capitaine est un homme de bien, un peu trop travaillé par ses démons. Ce qu'il dit à souvent besoin d'être traduit, mais en général... Lorsqu'il s'adresse à quelqu'un, ce qu'il dit à du sens seulement pour cette personne...

                Sven semble gêné. Mais droit dans ses bottes. C'est avec assurance qu'il retourne à la pièce et regarde Ivan avec un sourire :

                Ivan... Connaissez-vous "Les mains sales" de Jean-Pierre Tarses ? Vous pourrez jouer le coursier. C'est un petit rôle, avec des répliques simples à apprendre. Nous ferons un atelier dans l'après midi avec les enfants, pour customiser votre chaise en vélo... Qu'en dites-vous ?
                  Il est vrai que le capitaine est un sacré spécimen. La main qu’a tendue Igor n’a pas été serrée… Pour lui c’est un manque de respect. Lorsqu’il entend Sven parler d’homme bon il soupir et se retire. Il n’a pas de temps à perdre avec ce genre de chose. Une dernière phrase de sa part avant de quitter ces lieux.

                  -Ivan, un certain Shinra demande de tes nouvelles, pense à le salué.

                  *Shinra… SHINRA ! L’homme qui m’a offert le fruit du démon. Ah ah ! Cela fait plus de trois ans. La petite a dû grandir.*

                  Que de souvenir. A cette époque Ivan venait de perdre son père et c’est retrouvé dans de nombreuses petites histoires… En tout cas le chasseur de primes qui lui est reconnaissant semble ne pas avoir terminé  ses aventures auprès de l’ange. Mais revenons à la situation initiale. Peyn Aucho est neutralisé et Sven s’est excusé.

                  -J’ai lu quelque livre dans ma jeunesse, mais il semblerait que celui-ci m’est inconnu. En tout cas, je ferais ce que vous me direz… Oh, j’oubliais. Mon oncle aime très peu de personnes. Il fait ce qu’il croit juste. Je pense que nous devrions faire en sorte que votre capitaine et lui ne se croisent point en face à face. J’ai bien peur qu’avec la folie de votre chef, Igor pensera qu’il est nuisible pour ce monde et tentera quelque chose.

                  Les informations sont toujours limitées. L’handicapé sait que ce sont des révolutionnaires… Mais que font des êtres de cette envergure pour une simple pièce ? Non, hors de question de jouer au stupide plus longtemps. Ce sont peut-être des ennemies qui veulent l’orphelinat. Toutes les suggestions sont ouvertes. Maintenant, chercher une expression sur le visage du justicier à roulette et inutile car celui-ci rabaisse son tissu et avec l’angle de vu d’un homme debout, la bouche n’est même plus visible.

                  -Avant toute chose. Que faite vous ici ? J’ai du mal à croire que des personnes connues… Des révolutionnaires qui ont probablement des tas de choses à faire, fassent une simple pièce de théâtre sur demande.  Il semblerait que vous connaissez mon pouvoir, alors vous savez qu’il est bien futile de vouloir mentir. Ne vous méprenez pas. Comme l’a dit votre capitaine, la réalité est terrible. Je préfère rester sur mes gardes. Vous devez probablement mieux me connaitre que je vous connais…


                  En réalité, même ne pas mentionner un détail est inutile car l’ange le saura.  Oui, il est méfiant, mais c’est tout naturel. Avec ce qu’il a traversé il n’a plus le droit à l’erreur. Non, enfaite… Il n’accepte plus l’erreur. Les erreurs créent des problèmes et font perdre du temps. Or le sablier de son espérance de vie à bien avancer. Le dernier grain tombera un jour, peut-être plus tôt que prévu. Qui sait…
                    Ne vous inquiétez pas, Ivan. Peyn Aucho est l'un des meilleurs acteurs de notre temps, en plus d'être un metteur en scène de génie et un escrimeur hors pair. Et il adore les enfants.

                    Sven est un chic type, toujours très souriant. Et tu ne décèleras aucun signe de mensonges, parce qu'il ne ment pas. En fait, si l'honnêteté avait un visage, ça serait sans doute le sien. Il ne sait pas tout sur tout, mais c'est un homme bien. Et ce qu'il dit sur son mentor est tout aussi vrai et juste.

                    Tout ce que nous faisons, ici, c'est jouer une pièce de théâtre dans un orphelinat pour distraire des gamins qui ont sans doute besoin de voir d'autres choses. Parce que cet endroit vous tient à coeur aussi. Vous pouvez abaisser nos armes. Nous ne sommes des ennemis que si vous faites des choses mauvaises. Et... Ce n'est pas votre cas, j'imagine.

                    Il tend les bras pour te conduire jusqu'à la cantine transformé pour l'occasion en une grande salle de peinture. Des cartons, des pots de couleur, des pinceaux, des tissus de longueurs différentes... Les enfants sont appelés pour y participer. Certains râlent, d'autres sont ravis.

                    L'atelier décor et costume est ouvert... Voyons ce que nous pouvons faire pour votre habit...
                      Il est vrai que Sven est sympathique. Mais avec tout le temps que l’ange a passé à las camp, il lui est impossible de faire confiance à une personne aussi rapidement. Son fruit du démon a des failles qui ne lui sont pas inconnues. L’homme dit être l’ennemi des personnes qui font de mauvaise chose, encore faut-il définir chose mauvaise…  Certains pensent que tuer pour devenir le chef n’est pas mauvais c’est la loi de la jungle. Méfiant. Peut-être même trop méfiant. En tout cas l’ambiance le soulage quelque peu.  Puis le fait que le révolutionnaire a dit la vérité sur la raison de sa venue est réconfortant. Le rire est l’enthousiasme de certain enfin détend l’handicapé.  

                      -Euh.. Mes habits ?

                      Légèrement embarrassé, le justicier à roulette fait signe à son interlocuteur de s’approcher pour lui chuchoter quelques paroles.

                      -Je préfère ne pas dévoiler mon être. Vous savez je suis un ange et je préfère éviter de montrer mes ailes et … mon visage aussi.  Vous ne semblez pas si… Comment dire. Vous dégagez une sérénité qui me donne envie de vous faire confiance.

                      L’ange lève légèrement son tissu pour que Sven voit le spectacle. Un visage a moitié brulé avec un œil qui ne voit plus. Cela a été fait il y a quatre ans mais le visage est toujours aussi terrifiant. Ravagé par le temps.  

                      -Vous comprenez… Je n’ai pas tellement envie de voir le dégout d’autrui en voyant cela. Je n’ai pas besoin de leur pitié, déjà que je suis infirme, alors si j’en rajoute… Enfin, c’est vous l’artiste. Que pouvez-vous faire avec ce matériel de mauvaise qualité ha ha ha.

                      Le matériel en évidence est son pauvre corps.
                        Sven te rassure en te disant que c'est juste le temps de prendre tes mensurations. Que Maria, leur costumière, retravaillera l'habit du facteur pour qu'il t'aille comme un gant. Que tu n'as pas à t'en faire du reste, car tu ne feras que ce que tu pourras et voudras. Et que si tu veux que personne ne voit ton visage, et bien personne ne le verra. Et il te donne sa parole, remontant ton tissu sur ta tête pour te cacher à nouveau.
                        Trois têtes blondes passent devant toi en courrant, portant sur leurs dos un sac, talonné de près par un technitien qui dit les accompagner en ville. On t'explique rapidement que la pièce aura plus d'importance que prévu, car ces bambins vont distribuer à tout le monde dans la cité des invitations pour venir assister à la première de ce soir. Et que le ticket vaudra le prix que l'autre mettra. Et cette argent récolté reviendra à l'orphelinat. Vu la réputation de Peyn Aucho, on peut se préparer à avoir du monde.

                        Venez.

                        Sven te pousse jusqu'à une table ou est aglutinée une dizaine d'enfants, armés de pinceaux, prêts à construire le plus beau des décors. Surpervisé par Peyn Aucho qui leur à donner des masques à peindre, Sven s'arme d'un marteau et de clou, et demande un peu d'aide. Il ordonne d'une voix douce : Poncez le bois jusqu'à en faire une roue. Tant pis pour les aspérités, faisons au mieux. Vous deux, vous la peindrez, et ensuite nous verrons comment en équiper Ivan.

                        Les gosses s'exécutent. On confit naturellement la tache aux plus matures et plus grandes, les jeunes adolescents qui seront plus responsables et techniques que des jeunes. Le révolutionnaire se retourne vers toi :

                        Juste une question, Ivan. Pourquoi est-ce que vous vous méfiez de nous ?

                        Sven attrape du papier à poncer et équipe ses deux suivants du minimum de protection. S'amuser, oui, mais sans se faire mal. Il attend toujours une réponse de ta part, mais tu peux sentir sur toi le regard de PEyn Aucho, et derrière son masque souriant, deux petits yeux malicieux qui te fixent sans te lâcher. Le petit rire qui accompagne le tout. Pas menaçant, mais un brin étrange.

                        En même temps... ça va avec le personnage.

                          Faire quelque chose de grand. Ivan qui pensait inviter quelques personnes, cela semble être encore mieux que prévu. Les hommes bougent dans tous les sens et pourtant  tout est parfaitement ordonnée. Chacun sait ce qu’il a affaire. C’est l’anarchie et pourtant, c’est si beau…

                          -Moi méfiant… Je pense que mes aventures mon forgeait une certaine carapace. J’ai vu pas mal de chose et pourtant je suis au début de mes aventures. C’est étrange mais… Même avec un pouvoir comme le mien on arrive encore à être dupé.

                          Un enfant passe et l’ange n’offre qu’un sourire. Pas d’inquiétude à avoir pour notre justicier à roulette. Le petit tout heureux fait une galipette et s’en va.  Puis toujours avec cette douce voix d’ange, il reprend.

                          -L’être humain est complexe. Comment faire confiance à une personne que l’on voit pour la première fois ? La confiance se gagne. Se lier d’amitié. Etre là pour les bons moments comme les mauvais. Les hommes avec qui j’aurais vécu certaines choses je pourrais leur faire confiance. Pour moi, on connait réellement un homme à certaines conditions. Lorsque l’on fait des affaires avec lui et lorsqu’on voyage avec lui. Les apparences sont trompeuses, mais dans ces deux cas, la personne se montrera forcément comme elle est réellement. Vous ne pensez pas ?

                          Parler c’est bien, mais hors de question de passer pour le petit être faible. L’ange attrape du matériel et se met au travail. Il espère une réponse bien évidemment. Mais aussi…

                          -Euh. Je dois mettre ça où ? Ha ha ha.


                          Un grand sourire est lancer tandis qu’il se gratte la tête. Il veut bien faire, mais il ne sait pas faire. C’est loin d’être un pro du bricolage.
                            Ivan...

                            Ton costume et ton attirail du parfait facteur en rôle secondaire prend progressivement forme sous les mains agiles de Sven qui met tout son sérieux au travail. Il te confit le pinceau pour le peindre comme tu l'entends, tandis qu'il peaufine les derniers détails. Une poignée d'heure l'un avec l'autre à parler de banalités en tout genre, d'échanger des expériences de vie. Tu en sais un peu plus sur Sven désormais : c'est un brave type. Et comme toi, là, un rôle secondaire auquel il tient. Il se dit lui-même comme l'ombre d'un autre, car c'est dans l'ombre qu'il se sent le mieux. L'autre, c'est Peyn Aucho, ici. Mais avant, c'était un autre. Et il te confit à mi-voix que Peyn Aucho est l'homme derrière il préfère se cacher. Depuis dix ans, c'est la meilleure place.

                            Pendant qu'il est encore temps de parler. Sachez que notre visite est autant pour saluer votre action que pour vous poser une question qui brule les lèvres de nos frères.

                            Et Sven relève les yeux vers toi, regardant ensuite sa montre pour te signifier qu'il te faudra apprendre deux trois lignes de texte pour ton entrée. Dans près de quatre heures, tu seras sur scène, sous les yeux de plusieurs centaines de personnes. Car oui, le nombre se chiffre désormais en centaine.

                            Que comptez-vous faire, maintenant ?
                              Contrairement aux autres hommes, Ivan peut plus facilement faire confiance. Avec son fruit, les espions, les comédiens ou autres sont rapidement démasqués avec quelques petites questions simples dites avec le sourire. En tout cas, Sven c’est un bon gars. L’ange le sent et pour lui ce n’est pas de la comédie. Puis par rapport à Peyn Aucho… Si un gars comme Sven se sent bien dans l’ombre de l’homme masqué, c’est que ce dernier doit avoir… Enfin, il doit être quelqu’un de bien.

                              *Saluer mon action ? Houlà… Je ne pensais pas attirer l’attention des grands  si rapidement.*

                              Apprendre quelques mots. Cela ne pose pas de problème. Puis avec tous les discours, toutes les discussions que le justicier à roulette effectue. Un tel rôle devrait être du gâteau pour lui. Mais il reste du temps avec le spectacle et une question qui n’a rien à voir avec le spectacle fait son apparition. Ce qui est fascinant c’est qu’Ivan ne peut mentir. C’est avec toute franchise qu’il répond.

                              -Sauver ce monde des ténèbres comme je le peux.  Tant qu’il me reste un souffle de vie, je combattrais pour un meilleur lendemain pour tous. Si mon existence peut aider ce monde. Alors je dois vivre. Si ma mort est préférable, alors je souhaite mourir et rejoindre mes parents. Je ne suis qu’un homme rien de plus…

                              L’ange sait bien qu’il est loin d’être parfait. Même si c’est le bien qu’il veut, ses maladresses dont du mal. S’il apporte plus de mal que de bien alors cette vie n’est qu’un fardeau. On sent que l’handicapé n’a pas la joie de vivre. Là, comme un agent qui doit accomplir sa mission.

                              -Puis… Peut-être que j’ai mal interprété votre question. J’ai quelque affaire à régler et je vais lancer une attaque sur l’ile aux esclaves. Justice sera faite. La plus grande libération d’esclave du siècle. Vous vous joindrez à moi ? Ainsi que d’autres frères révolutionnaires j’espère.

                              Le pinceau en main, il peint le costume en marron. Une couleur probablement commune à de nombreux facteurs. Etre un parmi tant d’autres.  


                              Dernière édition par Ivan De Cimitiero le Dim 8 Déc 2013 - 17:33, édité 1 fois
                                Comme dit Peyn, un seul homme peut changer le monde. C'est une belle philosophie, j'y crois aussi.

                                En parlant de Peyn, celui-ci vient de bondir sur une table en attrapant un gamin sous son bras pour l'accrocher au lustre de la cantine. Rien que ça. Les autres adultes s'activent autour pour lui demander de redescendre l'enfant, qui lui, bien que suspendu a quelques mètres du sol, n'a pas l'air d'être particulièrement ennuyé.

                                Excusez-mon impolitesse, ou si vous me trouvez trop rustre, Ivan, mais...

                                Sven semble assez secret et gêné. Il se penche vers toi et se sert de la distraction de son capitaine pour te poser une question d'une voix presque murmurée :

                                Je sais que votre oncle ne nous apprécie pas trop, nous, Révolutionnaire. Je sais aussi que vous l'estimez énormément et que vous faites confiance en son jugement. Mais si je vous demandais de nous prêter votre force et vos capacités pour qu'on mène ce combat ensemble... Accepteriez-vous ?

                                Il attend ta réponse, et quand celle-ci est faite, Peyn Aucho bondit sur le sol, se précipite vers ton fauteuil-transformé-en-costume, et s'élance à travers les couloirs en te poussant et en criant comme un joyeux luron :

                                GNEHIHIHI ! METTEZ EN PLACE LES DECORS ! NOUS AVONS LE MOOONDE COMME THEATRE CE SOIR !
                                Mooonsieur, faites attention !
                                YIIIHAAAAAAA !
                                  De la belle peinture. Mais il est compliqué de s’appliquer autant lorsque la conversation est importante. Alors c’est une belle petite rature entre deux couleurs qu’offre l’ange.

                                  *Oups*

                                  Du bruit attire son attention, un des mômes les plus bruyants se fait attraper et hop sur le lustre. A croire que ce n’est pas un choix par hasard de monsieur Peyn.

                                  -J’suis au-dessus les gars ! Prosternez-vous devant Ma Grandeur !

                                  Bien évidemment les autres gamins suivent le jeu…

                                  -Ho notre seigneur ! Mike m’a piqué mon pinceau !

                                  - Punissez-le ! Que la foudre s’abat sur Mike !

                                  -J’peut-être la foudre ! A l’attaque YIAAA !

                                  Arrêtons-nous là, sinon nous risquons de nous perdre dans toutes les idioties que sortent ces bambins. Une discussion d’un tout autre niveau a lieu en même temps.

                                  -Vous savez, mon oncle a ses raisons. Mais ce n’est pas parce qu’il ne vous aime pas qu’il ne vous aidera pas. C’est assez étrange. Je le comprends, mais c’est assez complexe. Sinon, pour mon cas. Je vous direz, oui, si et seulement si nous menons ce combat ensemble. Je m’explique. Pour moi il est hors de question de suivre des directives sans avoir toutes les cartes en mains. Savoir pourquoi faire cela,  qui l’a ordonné. Par exemple, le chef de la révolution. Quel homme est-il ? Je sais que je suis révolutionnaire et personne ne peut m’enlever cela. Mais ce n’est pas pour autant que je vais me plier aux ordres d’un homme que je ne connais point. Combattre à vos côté, d’accord si votre combat est le même que le mien. Je suppose que c’est le cas.

                                  Le capitaine révo entre en action et pousse l’handicapé à toute vitesse. Ça fait sourire Ivan et …

                                  -OOh . . houlà ! HA ha ha.

                                  Puis finalement

                                  Viva la revolucion ! Rufus_10

                                  -YOUUUHOUUU ! Allons -y mon ami !! YEAAAH !

                                  Les bras écartés, il profite de la vitesse même si celle-là n’est pas extrême, les sensations sont agréables.

                                  -Facteur Ivan à la rescousse hé hé hé. Commandant Peyn ! Où allons-nous ? Ha ha ha.
                                    VERS L'INFINIIII ET L'AU-DELAAAAAA !

                                    Et tournant dans un couloir, les deux hommes disparaissent.

                                    *

                                    Et Peyn amène Ivan devant la scène qui se monte progressivement. Là où les hommes s'activent. Elle est presque déjà faite. Les chaises s'amassent sur le champ en face, dans l'herbe qui vient jusqu'au mollet. Le pantin pousse la chaise jusqu'à une autre, ou il décide de s'assoir en reprenant son souffle. Il essuie d'un revers de gant un peu de terre sur ton costume-vélo, et prend une grande inspiration. Un petit rire lui échappe. Prend ça bien. Quand il rit, c'est qu'il est de bonne humeur. Et mieux vaut ça qu'autre chose.

                                    La réalité, Ivan.

                                    Réalité. Un mot qui revient souvent avec Peyn. Prépare-toi à prendre un dictionnaire pour le traduire.

                                    La réalité est que les gens comme Freeman ne sont que des pantins, des marionnettes sur une scène de théâtre. La réalité, c'est que les gens comme lui sont sur le devant de la scène pour permettre aux coulisses de faire les choses. Ce qui compte, c'est les rôles secondaires. Les petits rôles. Les figurants. La masse derrière le rideau du fond. Les hommes qui font les choses. Les autres ne sont que des affiches. Freeman est une affiche. Il le sait. Il l'assume. Il le porte sur lui parce qu'il le faut, il en faut un comme ça pour faire avancer le reste.

                                    Un guide. Une marionnette. C'est la même chose.

                                    Ca en fait un homme qui sacrifie sa propre vie pour être le jouet des autres. Il ne donne pas d'ordre. Personne ne donne d'ordre. Nous sommes des araignées et des toiles qui communiquent, des noeuds qui amènent à d'autres noeuds. Il n'y a pas de chef.


                                    C'est nébuleux. Mais vois ça comme une toile d'ensemble.

                                    J'ai entendu, pour l'île aux esclaves. Alors, comme je sais que vous êtes un atout précieux, je sais que donner du votre est aussi compliqué pour vous. Je vais vous confier mon ami le plus précieux. Quand vous mènerez l'offensive sur l'iles aux esclaves, Sven viendra vous soutenir. C'est une ombre, mais c'est dans l'ombre qu'il évolue le mieux. C'est une ombre précieuse car sans elle, je disparais. J'espère que vous trouverez une ombre comme lui.

                                    Et il te glisse un papier entre les mains, ou il y a marqué deux répliques, fixée à deux scènes différentes de la pièce.

                                    Apprenez votre texte maintenant.[/color]
                                      La façon de voir ce monde est similaire entre les deux hommes. Le pouvoir au peuple. Les autres sont là à son service. Puis cela devient encore plus intéressant lorsque le capitaine révolutionnaire donne des informations sur la façon qu’agit the révolution. Est-ce par miracle que la conception est parfaite pour Ivan ? Le fait d’être le seul maitre de son destin. Ne pas obéir aveuglement comme le font les marines. La révolution c’est la liberté.

                                      -Je serrais donc l’une de ces araignées et je ferais en sorte que la toile s’agrandisse. Puis… Je suis un pantin. Née pantin, forgé comme un pantin. S’il le faut je peux devenir une ombre. Peu importe la fonction que je dois prendre. Si cela peut aider à changer ce monde, je la prendrais.

                                      Quant à la prochaine action antigouvernementale de l’ange.

                                      - Me prêter votre ombre… Je suis touché par ce geste. Même honorer. Puis votre ombre, pourra-t-elle venir avec une flotte pour qu’on évacue le maximum d’esclave ? Car je n’ai pas encore de moyen pour transporter tout le monde.

                                      Enfin, la discussion stratégique pourra avoir lieu plus tard. Le spectacle approche et les deux répliques qu’il vient de recevoir sont rapidement mémorisé. C’est du gâteau.

                                      Le temps passe et la scène est en place. Plus qu’une petite heure avant la représentation. Les civils commencent à arriver.  Oui, ils sont en avance. Même très en avance. La raison est assez simple. Il n’y a pas tellement d’activités sur cette île. Alors un petit théâtre… Les hommes sont excités et sont bien accueillis avec leur famille. Les chaises se remplissent petit à petit.

                                      -TONTON IVAAAN !!

                                      Une petite rousse fonce vers l’handicapé et lui saute dessus. Dix ans déjà. Ses grosses joues d’enfant ont fondu, mais elle reste toute mignonne. Juste derrière sa mère avec un bébé dans les bras. Elle lance un tendre sourire à l’ange qui n’a pas le temps de le capté. C’est la petit qui se trouve dans ses bras qui a toute son attention. Son premier sauvetage. Une fille si innocente. Puis c’est au tour d’un homme avec une longue chevelure rousse de faire sont entré. Le père. Bien habillé, il aperçoit son vieil ami.

                                      -Shinra ! Cela fait si longtemps !

                                      Le chasseur de primes s’approche et les hommes parlent pendant plusieurs minutes. C’est un père de deux enfants désormais. Ils en passent des choses pendant trois ans. L’une des premières recrues du justicier à roulette et c’est aussi celui qui lui a offert son fruit du démon.

                                      L’heure du spectacle est enfin venue. Il y a foule. Mais aucune pression pour le petit handicapé tout heureux d'être présent en ce jour.. Il a pris l’habitude d’être un acteur principal dans la vie quotidienne, alors jouer un si petit rôle dans une pièce… En tout cas, il est prêt à faire ce qu’il doit faire. Les paroles en tête.
                                        C’est bientôt au tour de l’ange. Contrairement à d’habitude, la pression est totalement différente. Ses paroles n’aideront personne, puis il n’a pas besoin de convaincre ou de donner un conseil. Simplement réciter. Pourtant, étrangement, l’handicapé à son cœur qui bat de plus en plus vite. Excité de jouer ce rôle si mineur.

                                        -Pss, Ivan. IVAN, c’est à toi.

                                        Tellement concentré qu’il rate son entrée. Le justicier à roulette a fait attendre tout le monde. Cinq petites secondes, mais elles paraissent si longues pour tout le monde. Le facteur roule tandis que du brouhaha apparait.

                                        -C’est le fondateur de l’orphelinat.

                                        -On raconte que c’est un ange

                                        -Un ange ? Tu vas trop loin. C’est un handicapé au grand cœur. Voilà tout.


                                        Puis la petite réplique est accomplie sans le moindre souci. Le spectacle continue. Tout se passe à merveille. Les villageois sont ravis. Lorsque cela fini, les acteurs se placent tous sur la scène et salut. Les spectateurs se lèvent et applaudissent ce beau spectacle. L’orphelinat peut jouir d’une bonne réputation désormais même si elle était déjà bien vu dans le coin.

                                        Après tout cela, les révolutionnaires rangent leur affaire et s’en vont. Ils semblent pressés. Des vivres leur sont offerts et un escargophone est donné à Ivan pour qu’il puisse contacter Sven lors de son coup sur l’ile aux esclaves.