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Danse dans la montagne [Flashback 1620]

Jour 1: En quête d'un sommet

Un froid intense et un vent à couper le souffle. Les montagnes de Tanuki. Bien que peu connues, celles-ci étaient parmi les plus belles que le Wanajima n'ait jamais vu. Et les plus froides. Trois jours. Il devait tenir trois jours. C'est ce que Ruth avait dit. Pour qu'il achève la première phase de son entraînement, il fallait qu'il devienne un homme. Un vrai. Il devait "comprendre sa nature profonde".
Et le voilà parti dans les montagnes pour trois jours.

Le blizzard lui lacérait le visage et il avançait petit à petit. Pourquoi avait-il écouté cet homme? Pourquoi le respectait-il tant? Il n'en savait rien. Quelque chose dans son regard lui intimait qu'il fallait lui faire confiance. Et il était donc parti. L'ancien instructeur de la marine ne lui avait pas donné énormément d'indications. Il devait rester trois jours dans la montagne seul et ramener un "trophée". Kanbei n'avait pas tout compris mais, admiratif devant son maître, il était parti un beau matin. S'équiper ne lui avait pas pris un temps fou. Des combinaisons polaires achetées avec ses maigres économies, gants arctiques. Et un couteau de combat plus quelques babioles. Le mont Telmenféfroitumeur ou TFFTM d'après les alpinistes confirmés était son terrain de jeu pour les trois prochains jours. Et il devrait y trouver le fameux trophée. Qu'est-ce que cela pouvait être? Il s'était longuement posé la question avant de se décider à partir. Il n'avait toujours pas trouvé de réponses.
Et la neige craquait sous ses pas.

Son souffle était gelé et il avançait en direction du sommet. Sa première étape allait le mener là-haut. Le premier jour. Le jour de l'ascension. Le second jour se résumerait à une méditation et le troisième au retour au village. Y arriverait-il? A n'en pas douter. Sa détermination ne faillirait pas. Cet entraînement était à l'origine destiné aux chasseurs montagnards de la Marine tels qu'on les trouve encore parfois en exercice dans les cols enneigés de Drum ou dans les ergs arides d'Alabasta. Ruth lui avait dit que s'il réussissait cet exercice, il ne serait plus le même homme. Quelque chose en lui allait changer qu'il lui avait dit.

Il ne savait pas quoi en penser. Il ne pensait plus trop ces derniers temps. Cela lui permettait d'éviter tous les problèmes auxquels sa vie était soumise. Il n'avait plus envie de penser à rien. Seul l'entrainement comptait pour lui. Son père lui en voulait tellement. Il était parti. Sa mère était malade. Rien n'allait pour lui. Seul son métier lui permettait de tenir. Il se plongeait des heures et des heures dans son travail en essayant de ne faire que ça. Et il réussissait plutôt bien. Il avait même réussi à mettre un peu d'argent de côté. Et il en envoyait à sa famille.
Reprenons.
Il avait un point de côté. Le sommet culminait à 2134 mètres d'altitude et il n'avait pas fait la moitié du chemin. Il marchait déjà depuis près de trois heures. Il était temps de faire une pause. Son corps ne tiendrait pas le rythme bien plus longtemps. Il marchait trop vite. Il fallait se trouver un rythme. Posant son cul sur une roche pas trop gelée, il regarda l'horizon et engloutit rapidement un biscuit qu'il sortir de son sac. Le soleil n'était pas encore levé et la température devait avoisiner les -25°C. Il allait falloir reprendre.
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4 heures plus tard

Ses mains étaient totalement gelées. Il n'était plus qu'à une centaine de mètres du sommet. Ses lèvres variaient du bleu au violet selon les bourrasques de vent glacial. Il avait tellement froid que de longs frissons lui parcouraient le corps de long en large à chaque souffle de la montagne. Il n'en pouvait plus. Cette expédition était la plus éprouvante qu'il n'ait jamais fait. Les vents battaient les alentours d'une sommet avec une puissance incroyable. Il avait du mal à rester debout. Il avançait les yeux mi-clos en direction de la stèle de pierre symbolisant le sommet de la montagne. Les paroles de son mentor résonnaient encore dans sa tête.
Donner le meilleur de soi peut ne jamais être suffisant mais donne le meilleur malgré tout.
Et il s'était fait casser deux côtes. Tout ça pour avoir refusé de se donner à fond lors d'un entraînement. Maintenant, il avait compris. Il allait au bout des choses. Jusqu'à ce que son corps lâche. Et il était sur le point de lâcher lorsqu'il arriva devant la stèle. Un masque d'illumination se peignit sur son visage. La stèle était si finement ornée qu'il faillit en perdre la tête. Elle représentait un berger menant son troupeau. Il devenait fou? S'émerveiller sur une statue. Qu'est-ce que? L'oxygène. Il manquait légèrement d'oxygène et commençait à divaguer. Voilà tout. Il fallait redescendre. Mais il était trop faible. Il ne parvint qu'à faire une centaine de mètres et il tomba à genoux.

Son souffle était court. Il n'avait presque plus de forces. Son regard balaya les alentours. Une grotte. Il eût juste la force de s'y engouffrer pour s'y réfugier. Le temps de reprendre des forces et il serait peut-être prêt à y retourner. Plus que deux jours et demi...

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Jour 2: Une leçon de survie

Combien de temps avait-il dormi? Il n'en savait rien. Il n'était pas capable de connaître l'heure dans cette montagne. Il faisait encore nuit. Il s'était reposé pendant presque deux heures et avait décidé de dormir lorsqu'une violente tempête s'était déclenchée. Il avait du dormir dans un froid glacial sous les trois couvertures qu'il avait emmené avec lui. Il était temps de redescendre vers les alpages. Histoire de pouvoir chasser et se mettre à l'abri. Les alpages les plus proches étaient à deux ou trois cents mètres plus bas (dénivelé). Grosso modo une bonne heure de marche. Il se remit donc en route après avoir englouti quelques bouts de viande séchée prévus à cet effet. Il ne lui restait plus beaucoup de nourriture. Il allait falloir en prendre un peu sur place.

Et le voilà arrivant dans les alpages une heure plus tard. Il se mit directement à pister les traces d'animaux sauvages. La faim guidait ses pas. Il se remémora les leçons de chasse avec son père quelques années plus tôt. Reconnaître les traces. Lapins. Sangliers. Chamois. Suivre la piste. Bosquet. Feuillage. Arbre. Taillis. Continuer jusqu'à la fin de la piste et suivre la règle du Duo. Première partie de la règle. S'il n'y a pas de bête au bout de la piste, suivre une autre piste. Deuxième partie de la règle, vaincre la bête. Simple comme bonjour. Son père lui avait expliqué cela de manière un peu crue mais cela s'avéra utile lorsque le jeune Wanajima dût affronter son premier sanglier. Affrontement qui, d'ailleurs, aurait pu lui coûter la vie. Il suivit donc quelques traces et leva un lièvre bien maigre mais qui le sustenterait pour la journée à venir, ajoutant à cela un petit marcassin égaré. De quoi tenir les jours restants. Malgré cela, la chasse lui avait bien pris quelques heures et le soleil se tenait haut dans le ciel. Il préféra faire rôtir ses trophées de chasse et les dépecer au calme. Ce qui lui prit une petite heure là aussi.
Et c'est là qu'il l'entendit.
Le cri de la Chose. Il ne savait pas du tout ce que c'était et un long frisson parcourût son échine. Il se rappela toutes les rumeurs qu'il avait entendu à ce sujet. Certaines légendes racontaient qu'une énorme bête vivait dans ces montagnes et assassinait chaque année plus d'une dizaine de personnes, raison pour laquelle aucun berger ne s'installait dans ces alpages appelés Alpages Noirs. Ils étaient maudits disait la légende. D'aucuns tendaient à penser que la Chose était un gigantesque chien noir entouré de flammes. D'autres que c'était un Beorn, une de ces créatures changelines mythiques capables de se transformer en une bête semblable à un ours mais deux à trois fois plus imposante. Toujours est-il que c'était foutrement impressionnant. Le soleil commençait à décliner dans le ciel et il commença à avoir peur. Terriblement peur. Il lui fallait une arme. Quelque chose de solide pour se défendre. S'il se retrouvait face à cette fameuse bête, son couteau ne suffirait pas. Il en allait de sa propre vie. Il fallait réagir vite.Le soleil commençait à choir plus bas; derrière les autres pics montagneux. La nuit tomberait bientôt. Il avait peu de temps.

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The Night is my Veil

Il fait trembler les troupeaux.
Il fait hurler les bergers.
Noirs sont ses alpages.
Craignez-le car il est la Bête.
Vieux proverbe de Tanuki

Le froid venait le prendre jusqu'à l'entrejambe. C'était dire la température fort peu agréable. Il avait mangé en toute hâte et s'apprêtait à passer une des nuits les plus éprouvantes de toute sa vie. Il s'était réfugié dans des taillis et en avait débroussaillé une partie pour allumer un grand feu. Un feu qui durerait toute la nuit. Quelques arbres se trouvaient autour de la zone où il était. Il pourrait s'y réfugier en ultime recours. Dans ses mains se trouvait un épieu d'environ un mètre et demi de long tailé dans le bois le plus dur qu'il avait pu trouver. En guise de pointe se trouvait son couteau de chasse solidement attaché au bout de bois et chauffé à blanc. Il était attentif au moindre bruit. La Chose s'était mise à crier deux ou trois fois au loin puis plus rien. La peur s'était nichée en lui. Il en revenait à ses instincts primitifs. Les ancêtres de l'Homo Sapiens qu'il était lui venaient en aide. Il avait ingéré des plantes que Ruth lui avait conseillé au cas où il avait un problème. Apparemment, celles-ci déréglaient quelque peu le champ de la perception du Wanajima. Ses ancêtres étaient avec lui. Oulah. Cette plante était vraiment très forte. Pas pour rien qu'on l'appelait le Rappel des Ancêtres dans la région. Beaucoup croyaient qu'elle était mortelle mais en réalité ce n'était qu'un mensonge destiné à cacher les violentes propriétés psycho-médicamenteuses de cette plante.
Par les monts et vaux, au-delà des caveaux et des ruisseaux,
La force de l'Auroch était en lui. Le courage du Grand Tigre. La résistance du Mammouth. La rage des Retourneurs de Terre. Il n'était plus lui. Il était un membre de la Tribu. Et il entrait dans la Grande Chasse. L'éternelle et sempiternelle confrontation Proie-Chasseur. Son échine tremblait au rythme du vent. Serait-il chasseur ou chassé? Il n'en savait rien. Ses yeux traquaient la Bête dans chaque parcelle de taillis. Il n'entendait rien. Sauf. *Prsssss* Un bruissement au loin, léger comme l'aurore. Quelque chose venait. Il en était sur.
[...] Tapie dans l'ombre depuis des siècles, brûlant du feu intérieur, de la colère.
Le Khan commençait à s'impatienter. Des noeuds se formaient et se déformaient dans son ventre. Il n'avait plus peur. Ses ancêtre étaient là et il les rejoindrait bientôt s'il perdait la Grande Chasse. Il ne serait plus un des Frères bipèdes parcourant les mers. Il serait un Non-Vivant. Un de ceux qui passent par l'Île sans Retour. Mais ses pensées ne sont pas tournées vers ça. Elles sont tournées vers la chose qui se déplace vers lui. *Bwoush* Encore un bruit de feuillu froissé. Quelque chose se rapproche vraiment. Est-ce elle?
Elle les tue pour venger son espèce, perdue à jamais. Mais qui est-elle?
Les bruits s'accentuent. La tension monte. Il ne manque que les roulements de tambour. Non. Il entend les sabots fendre le sol. Ils sont des milliers. La Grande Chasse a commencé. Le troupeau accourt. Sa course arrache tout sur son passage. Tout est balayé. Mais le Chasseur est là. Il attend. Campé sur ses deux jambes, épieu prêt à frapper. Il ne faillira pas. Ce sera lui ou la Bête. Il se sent prêt. Tout s'accélère. Un grand flot d'adrénaline vient engorger son organisme. YAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH. L'épieu frappe violemment et achève la créature sortant du taillis. Un profond sentiment de satisfaction l'envahit.
Un lapin? Qu'est-ce que? C'était donc la bête? Impossible? Il a relâché son attention. Une erreur Ô combien fatale pour nombre d'entre eux. Sa tête se tourne vers la droite, la où un taillis vient de bruisser. Et il la voit. Deux énormes billes rouges le guettant dans la nuit. La Bête. Il est trop tard pour faire face. Seule la terreur a le temps de s'emparer de lui.
La Bête
Et elle fond sur lui, immense et monstrueuse. Une entité primale. Une créature digne des Premiers-Nés. Longue de douze pieds, haute de sept et large de cinq et demi. Un ours passerait presque pour un enfant à côté. Et il se retrouve projeté de l'autre côté du cercle débroussaillé, se bûchant dans le feu un bref instant. Il a mal. Terriblement mal. Et il met du temps à se relever. La Bête est là, de l'autre côté du feu. Elle le toise. Sa respiration est semblable à un raclement. Le Khan tient son épieu en main mais il a peur. Très peur. La peur pour sa vie. Il sait qu'il doit vaincre ou mourir. Et il tourne autour du feu. Comme la Bête. Il envisage toutes les possibilités. Le moindre coup de patte pourrait le tuer sur le coup. Une longue rangée de dents acérées se dévoile. Son corps ne peut pas accepter plus d'adrénaline. Le combat va commencer. Pour l'honneur et la survie de chaque combattant. Le regard de la Bête est empli de colère. Celui du Khan se voit pourvu de détermination. Une détermination sans faille qui l'enverra soit à la réussite de son expédition soit au trépas. Ce n'est qu'une question de secondes. Des grognements rauques montent de part et d'autre du feu, se transformant en cris de guerre. Et ils chargent. Chacun fonce vers le feu. Une bonne demi-tonne contre sept-dixièmes d'un quintal. Cela risque d'être un peu juste au niveau cinétique.
Et chaque arme fend l'air. Griffes contre acier.
Dans un fracas des plus audibles, le bout de bois fléchit et semble sur le point de céder. Et finalement lacère la patte, laissant jaillir un très léger filet de sang noir. Cette passe s'est jouée à un cheveu et Kanbei ne veut pas perdre de temps. Il se projette en arrière et refait un bref échange. Rapide et périlleux. Et se voit défait et projeté contre un arbre. Le choc est tel que l'arbre, bien que pas très gras, en tremble. Une violente sensation de douleur le lance. Son crâne est en feu. Son flanc saigne. Son épieu brisé. Il souffre. Serait-ce la fin? Non. Dans le choc, une griffe de la Bête s'est détachée de celle-ci et gît désormais à quelques centimètres du Khan. Longue de quinze centimètres, celle-ci est semblable à un couteau. Pas de quoi casser pouvoir tenir bien longtemps dans la Grande Chasse. Peut-être rejoindra-t-il la Mer Argentée plus tôt que prévu. La Bête émet un grognement satisfait et le regarde d'un air mauvais. Elle sait que tout se finira maintenant. Et elle prend son temps. Le temps qu'il faut pour laisser au Wanajima la possibilité de récupérer la griffe et de la ramener le long de son corps. Il est temps d'en finir. La Bête se place à une dizaine de mètres de sa proie et se dresse sur ses pattes arrières, poussant un grondement à faire pâlir d'envie tous les plus grands félins.
Et elle charge, dernière parmi les siens à représenter son espèce. Empreinte d'une envie de vengeance primale.
La demi-tonne d'organismes vivants se déplace vers lui très rapidement, gueule béante, prête à le déchiqueter. Et dans un ultime espoir, l'Homme brandit la griffe au dernier moment et l'enfonce dans la gueule de la Bête dans un cri de rage. Le choc est terrible. L'Homme voit son arme de fortune s'enfoncer dans l'orifice du monstre qui pousse un râle de surprise, s'enfonçant d'elle-même dans ce qui lui servait quelques instants auparavant à se défendre. Mais l'Homme ne s'en tire pas sauf. Ô non! La Bête tombe sur lui dans son élan, morte. Et il gît inconscient, avec probablement un grand nombre d'os cassés.

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