-Vous ne voudriez pas juste... baisser vos armes ?
Parce que les lances et les arcs ne sont pas les meilleurs alliés de la diplomatie, ou alors d'une sorte de diplomatie totalitaire où le mot d'ordre « cause toujours » aurait été remplacé par « ferme ta gueule ». Et Rachel espérait être écoutée ou au moins pouvoir plaider sa cause.
-Non pas que la solution « boutons les intrus hors de l'île » me déplaise, mais si l'intrus en question est une intruse et que c'est de moi dont il s'agit, alors en fait si, elle me déplait.
Autour d'elle, dans des vêtements assez simple leur permettant de se mouvoir aussi librement qu'un phoque dans un océan de glace et de supporter les chaleurs tropicales de leur île, les amazones la regardaient d'un air entre la curiosité, la méfiance et un truc que Rachel interpréta comme ce que l'on réserve d'ordinaire à la guêpe qui vient voler directement dans l'assiette un morceau de melon. Et devant le manque de réaction des amazones qui se bornaient à se lancer des regards hésitants en coin, Rachel soupira. Elle commençait à avoir mal aux bras à les garder ainsi levés.
-Qu'est-ce que vous n'avez pas compris dans « Mona Lisa arrive et elle est assignée à l'enquête sur Nazca » ?
Vous savez, Nazca, celle qui a congelé votre montagne en terre cuite blanche et transparente.
Eh bien il faudrait que je voie Hanabi pour m'entretenir avec elle à ce sujet. Je suis une messagère quoi.
...
Je vous inspire si peu confiance ? Je sais bien que je n'ai pas le beau rôle, mais tout de même... ?
Dans son dos, une partie de ce qui fut le mur des bains du palais. Vraisemblablement, elle avait déjà fait de meilleures premières impressions. Aujourd'hui, comme cette fois où elle était rentrée dans un dirigeable allié avec un dragon ennemi, c'était pas gagné. Même qu'on l'avait menacée d'une manière identique. Seulement il serait très certainement mal venu et probablement très mauvais pour la politique extérieur de l'île de les forcer à baisser leurs armes à coup de Silhouette Démoniaque et de cornes torsadées. Et puis connaissant les indigènes locaux, Rachel était à peu près certaine qu'elles garderaient leur calme et leur agressivité si naturelle qu'elle devait être gravée dans leurs gênes. Aussi s'obstinait-elle à leur parler, à attendre une quelconque réaction. Comme les débuts d'une hostilités qu'elle abhorrerait de tout son être ou l'arrivée d'une Reine passablement agacée qu'elle gérerait aussi facilement qu'elle avait pu gérer les Reines de Myriapolis. C'est à dire Mal.
-Je pourrais au moins m'asseoir ? Demanda-t-elle aux tombes gigantesques qui lui faisaient face. Je crois que mon genou n'a pas vraiment apprécié l'atterrissage.
Trois jours de traversée. À croire que même les éléments n'avaient pas voulu contrarier la Valkyrie. La seule bourrasque qu'ils avaient rencontrée s'était arrêtée tout net lorsqu'elle avait jeté un regard noir dans le vide et la seule vague à s'être échouée sur le navire reluisant de Mona Lisa reflua en un instant à son approche. Ils avaient bien croisé une classe verte de chenilles nautiques en chemin, mais elles avaient fait un détour si ample qu'elles avaient disparu à l'horizon pour réapparaître dans leur dos. Mais pour Rachel dont la tâche principale était de se tenir non loin de la Valkyrie avec une cafetière à portée, rien de tout cela ne l'étonnait vraiment. Après tout, elle avait vue Drake commander un Knock Up Stream. Alors la trouée dans les nuages pour éviter la pluie ce n'était pas si impressionnant que ça. À bord, c'était même devenu normal.
Pourtant, si Rachel effectuait ses tâches avec la plus grande application, elle ne pouvait s'empêcher de se coucher amère après avoir pris soin de mettre la bouillotte dans le lit à baldaquin de la Colonel d’Élite.
Elle était peut-être de ce genre de femme à avoir des ambitions, mais se retrouver à faire la femme de chambre pour une dame qui se voulait grande n'avait jamais fait partie des chemins balisés qu'elle s'imaginait prendre un jour pour réaliser ses rêves. Elle mettait du temps à s'endormir, le soir, sa bannette ondoyante au rythme des dizaines d'autres respirations qui la berçaient. Dans ce qui ressemblait plus à un dortoir, elle était la seule femme. Chose certes étrange, mais si ça ne l'étonnait pas plus que ça, elle s'en serait bien passée. Heureusement, elle se levait la première pour préparer le bol de café qui permettrait à la Valkyrie d'un peu mieux appréhender sa journée.
Au final, Rachel ne fit pas plus de choses sur le navire de Mona Lisa qu'elle n'en avait fait devant la grande cascade à Enies Lobby. Rester silencieuse et obligeante, laissant souvent vagabonder son regard sur l'horizon. Vers une étoile polaire toujours en mouvement. À tel point que sur Jaya, un South Bird solitaire se sentit outré d'être ainsi plagié. Il s'envola dans une nuées de plumes et un cri méconnaissable. Sur le navire, tout le monde prit ça pour le bruissement des ailes des corbeaux qui les accompagnaient. Parce que oui, ils n'avaient pas laissé Rachel en paix. Bah, ils n'embêtaient personne, mangeaient ce qui ne plaisait pas au mousse et prenaient grand soin de passer à plusieurs mètres de la Colonel d'élite. Ainsi, personne ne les remarquait ou presque.
Puis, après trois jours à admirer l'écume contourner la Valkyrie et à lui servir silencieusement un café plus noir que les ténèbres de Red, la Vigie hurla voir un miroitement à l'horizon. En réalité, les rayons du soleil se reflétaient simplement sur la montagne de porcelaine d'Amazon Lily. Tous se perdirent dans sa contemplation. Même Rachel s'était penchée par-dessus le bastingage pour tenter de discerner les fameuses têtes de serpent qui devaient maintenant briller de mile feux. Seule la Valkyrie semblait aux prises avec d'autres sentiments à mesure qu'ils s'approchaient. Comme un chat qui resserre progressivement ses griffes sur un lézard malchanceux. Une vague un peu trop aventureuse faillit tremper la Colonel, mais elle choisit au dernier moment de virer de bord en se disant que Rachel serait finalement une meilleure cible. Elle toussa, cracha et ce fut Mona Lisa qui se détourna pour parler à son contremaitre.
Prévenez-les que je veux un tapis rouge.
Euh... Elles n'ont pas de Den-Den. L'impératrice se veut « indépendante. »
Je n'aurai pas mon tapis rouge ?
Je crains que non. Seule Lust peut être contactée, mais elle est absente.
Et pour l'enquête ?
Il faudrait envoyer un message, Colonel. Un message tout ce qu'il y a de plus barbare.
Et tandis que Rachel essorait ses anglaises, elle sentit un lourd regard peser entre ses omoplates.
Non, son genou n'avait vraiment pas aimé la catapulte.
Et les Bains non plus.
-Je sais pas... Vous n'avez même pas un truc cramoisi pour faire office de tapis ? Ce serait vachement mieux tout de même.
C'est ce moment que choisit un murmure pour enfler et prendre peu à peu la puissance d'un bruissement de feuilles. Sans baisser leurs armes, les amazones se détournèrent de Rachel. Autour de ce petit groupe fait de fer, de chair et d'hostilité, la vapeur des bains se répandait en lents filaments de brouillards évanescents que la commandante admira intensément pour oublier ces ustensiles de cuisines qui la prenaient pour un jambon. Dans le fond de la troupe, il y eut un mouvement fugitif et certaines silhouettes s'écartèrent pour en laisser passer une plus imposante. Rachel s'arracha comme à regret de ce qu'elle admirait avec tant de passion et admira la forme bleu qui s'avança vers elle. Un gémissement s'échappa de ses lèvres quand une femme poisson de près de deux mètres s'arrêta devant elle en la toisant. Pourquoi tous les héros d'un île devaient -ils faire deux têtes de plus qu'elle ? N'auraient-ils pas pu atteindre difficilement le mètre soixante-dix plutôt ? Bien qu'en y réfléchissant, elle se serait plus méfiée d'un petit héros que d'un grand. D'un grand héros, elle pouvait s'attendre à connaître ce qui faisait de lui quelqu'un de renommé. Alors qu'un petit... Par exemple, cette femme « Poiscalianne » comme les autres en murmuraient le nom, elle était à peu près sûre que sa force ne résidait pas que dans ses bras comme des faisans ou ses cuisseaux dignes de ceux de Toji. Et puis d'abord, pourquoi une femme-poisson ? Sérieusement. Elles étaient devenues quoi les femmes-papillons ?
Rachel déglutit et posa mécaniquement sa paume sur la garde de son sabre bien à l'abri dans son fourreau. Et elle était à peu près certaine qu'il rechignerait plus à en sortir qu'elle à le dégainer.
-Tu dis que la Valkyrie arrive ?
-Moi qui croyais avoir parlé dans le vide tout ce temps ! Fit-elle avec soulagement.
Tout ce qu'elle gagna, ce fut un regard noir et un crissement de dents. Puis les dents en question se dévoilèrent dans un sourire pas aussi chaleureux qu'on aurait pu l'attendre de son hôte.
-Bien, je vais aller l'accueillir comme il se doit.
-Euh... Votre reine ne vient pas avec nous ?
-Pas besoin de déranger Hanabi pour si peu.
Et comme la Déesse de l'arène s'en détournait avec un regard trop carnassier pour être de circonstance, Rachel se dit qu'elle n'aimait pas du tout la tournure que prenaient les évènements, qu'elle était maintenant sûre que même une Colonel d'élite n'était pas la bienvenue sur l'île ; et que ce n'était pas demain qu'elle ferait autre chose sur le navire que de servir son café à Mona Lisa.
Cela dit, notre commandante lui emboita malgré tout le pas en faisant fi des quelques armes volontaires qui la fixaient toujours. Autant qu'une lame chargée en haki puisse fixer quelqu'un. Elle rattrapa le produit échappé de l'étale d'un pêcheur et se posta sur son chemin, bras en croix, à peu près certaine que c'était la pire des choses à faire. Rachel les baissa alors vivement en jetant des regards de tous côtés pour tenter d'avoir chaque amazone dans son champ de vision. Entreprise assez compromise il fallait l'avouer. Elle abandonna et préféra se concentrer sur Poiscaliane.
-En fait, ce serait aussi simple que vous m'emmeniez directement à l'Impératrice. C'est un peu pour ça que je suis là. Pour pas faire perdre de temps à la Valkyrie. Alors... Termina-t-elle plein d'espoir.
Parce que les lances et les arcs ne sont pas les meilleurs alliés de la diplomatie, ou alors d'une sorte de diplomatie totalitaire où le mot d'ordre « cause toujours » aurait été remplacé par « ferme ta gueule ». Et Rachel espérait être écoutée ou au moins pouvoir plaider sa cause.
-Non pas que la solution « boutons les intrus hors de l'île » me déplaise, mais si l'intrus en question est une intruse et que c'est de moi dont il s'agit, alors en fait si, elle me déplait.
Autour d'elle, dans des vêtements assez simple leur permettant de se mouvoir aussi librement qu'un phoque dans un océan de glace et de supporter les chaleurs tropicales de leur île, les amazones la regardaient d'un air entre la curiosité, la méfiance et un truc que Rachel interpréta comme ce que l'on réserve d'ordinaire à la guêpe qui vient voler directement dans l'assiette un morceau de melon. Et devant le manque de réaction des amazones qui se bornaient à se lancer des regards hésitants en coin, Rachel soupira. Elle commençait à avoir mal aux bras à les garder ainsi levés.
-Qu'est-ce que vous n'avez pas compris dans « Mona Lisa arrive et elle est assignée à l'enquête sur Nazca » ?
Vous savez, Nazca, celle qui a congelé votre montagne en terre cuite blanche et transparente.
Eh bien il faudrait que je voie Hanabi pour m'entretenir avec elle à ce sujet. Je suis une messagère quoi.
...
Je vous inspire si peu confiance ? Je sais bien que je n'ai pas le beau rôle, mais tout de même... ?
Dans son dos, une partie de ce qui fut le mur des bains du palais. Vraisemblablement, elle avait déjà fait de meilleures premières impressions. Aujourd'hui, comme cette fois où elle était rentrée dans un dirigeable allié avec un dragon ennemi, c'était pas gagné. Même qu'on l'avait menacée d'une manière identique. Seulement il serait très certainement mal venu et probablement très mauvais pour la politique extérieur de l'île de les forcer à baisser leurs armes à coup de Silhouette Démoniaque et de cornes torsadées. Et puis connaissant les indigènes locaux, Rachel était à peu près certaine qu'elles garderaient leur calme et leur agressivité si naturelle qu'elle devait être gravée dans leurs gênes. Aussi s'obstinait-elle à leur parler, à attendre une quelconque réaction. Comme les débuts d'une hostilités qu'elle abhorrerait de tout son être ou l'arrivée d'une Reine passablement agacée qu'elle gérerait aussi facilement qu'elle avait pu gérer les Reines de Myriapolis. C'est à dire Mal.
-Je pourrais au moins m'asseoir ? Demanda-t-elle aux tombes gigantesques qui lui faisaient face. Je crois que mon genou n'a pas vraiment apprécié l'atterrissage.
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Trois jours de traversée. À croire que même les éléments n'avaient pas voulu contrarier la Valkyrie. La seule bourrasque qu'ils avaient rencontrée s'était arrêtée tout net lorsqu'elle avait jeté un regard noir dans le vide et la seule vague à s'être échouée sur le navire reluisant de Mona Lisa reflua en un instant à son approche. Ils avaient bien croisé une classe verte de chenilles nautiques en chemin, mais elles avaient fait un détour si ample qu'elles avaient disparu à l'horizon pour réapparaître dans leur dos. Mais pour Rachel dont la tâche principale était de se tenir non loin de la Valkyrie avec une cafetière à portée, rien de tout cela ne l'étonnait vraiment. Après tout, elle avait vue Drake commander un Knock Up Stream. Alors la trouée dans les nuages pour éviter la pluie ce n'était pas si impressionnant que ça. À bord, c'était même devenu normal.
Pourtant, si Rachel effectuait ses tâches avec la plus grande application, elle ne pouvait s'empêcher de se coucher amère après avoir pris soin de mettre la bouillotte dans le lit à baldaquin de la Colonel d’Élite.
Elle était peut-être de ce genre de femme à avoir des ambitions, mais se retrouver à faire la femme de chambre pour une dame qui se voulait grande n'avait jamais fait partie des chemins balisés qu'elle s'imaginait prendre un jour pour réaliser ses rêves. Elle mettait du temps à s'endormir, le soir, sa bannette ondoyante au rythme des dizaines d'autres respirations qui la berçaient. Dans ce qui ressemblait plus à un dortoir, elle était la seule femme. Chose certes étrange, mais si ça ne l'étonnait pas plus que ça, elle s'en serait bien passée. Heureusement, elle se levait la première pour préparer le bol de café qui permettrait à la Valkyrie d'un peu mieux appréhender sa journée.
Au final, Rachel ne fit pas plus de choses sur le navire de Mona Lisa qu'elle n'en avait fait devant la grande cascade à Enies Lobby. Rester silencieuse et obligeante, laissant souvent vagabonder son regard sur l'horizon. Vers une étoile polaire toujours en mouvement. À tel point que sur Jaya, un South Bird solitaire se sentit outré d'être ainsi plagié. Il s'envola dans une nuées de plumes et un cri méconnaissable. Sur le navire, tout le monde prit ça pour le bruissement des ailes des corbeaux qui les accompagnaient. Parce que oui, ils n'avaient pas laissé Rachel en paix. Bah, ils n'embêtaient personne, mangeaient ce qui ne plaisait pas au mousse et prenaient grand soin de passer à plusieurs mètres de la Colonel d'élite. Ainsi, personne ne les remarquait ou presque.
Puis, après trois jours à admirer l'écume contourner la Valkyrie et à lui servir silencieusement un café plus noir que les ténèbres de Red, la Vigie hurla voir un miroitement à l'horizon. En réalité, les rayons du soleil se reflétaient simplement sur la montagne de porcelaine d'Amazon Lily. Tous se perdirent dans sa contemplation. Même Rachel s'était penchée par-dessus le bastingage pour tenter de discerner les fameuses têtes de serpent qui devaient maintenant briller de mile feux. Seule la Valkyrie semblait aux prises avec d'autres sentiments à mesure qu'ils s'approchaient. Comme un chat qui resserre progressivement ses griffes sur un lézard malchanceux. Une vague un peu trop aventureuse faillit tremper la Colonel, mais elle choisit au dernier moment de virer de bord en se disant que Rachel serait finalement une meilleure cible. Elle toussa, cracha et ce fut Mona Lisa qui se détourna pour parler à son contremaitre.
Prévenez-les que je veux un tapis rouge.
Euh... Elles n'ont pas de Den-Den. L'impératrice se veut « indépendante. »
Je n'aurai pas mon tapis rouge ?
Je crains que non. Seule Lust peut être contactée, mais elle est absente.
Et pour l'enquête ?
Il faudrait envoyer un message, Colonel. Un message tout ce qu'il y a de plus barbare.
Et tandis que Rachel essorait ses anglaises, elle sentit un lourd regard peser entre ses omoplates.
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Non, son genou n'avait vraiment pas aimé la catapulte.
Et les Bains non plus.
-Je sais pas... Vous n'avez même pas un truc cramoisi pour faire office de tapis ? Ce serait vachement mieux tout de même.
C'est ce moment que choisit un murmure pour enfler et prendre peu à peu la puissance d'un bruissement de feuilles. Sans baisser leurs armes, les amazones se détournèrent de Rachel. Autour de ce petit groupe fait de fer, de chair et d'hostilité, la vapeur des bains se répandait en lents filaments de brouillards évanescents que la commandante admira intensément pour oublier ces ustensiles de cuisines qui la prenaient pour un jambon. Dans le fond de la troupe, il y eut un mouvement fugitif et certaines silhouettes s'écartèrent pour en laisser passer une plus imposante. Rachel s'arracha comme à regret de ce qu'elle admirait avec tant de passion et admira la forme bleu qui s'avança vers elle. Un gémissement s'échappa de ses lèvres quand une femme poisson de près de deux mètres s'arrêta devant elle en la toisant. Pourquoi tous les héros d'un île devaient -ils faire deux têtes de plus qu'elle ? N'auraient-ils pas pu atteindre difficilement le mètre soixante-dix plutôt ? Bien qu'en y réfléchissant, elle se serait plus méfiée d'un petit héros que d'un grand. D'un grand héros, elle pouvait s'attendre à connaître ce qui faisait de lui quelqu'un de renommé. Alors qu'un petit... Par exemple, cette femme « Poiscalianne » comme les autres en murmuraient le nom, elle était à peu près sûre que sa force ne résidait pas que dans ses bras comme des faisans ou ses cuisseaux dignes de ceux de Toji. Et puis d'abord, pourquoi une femme-poisson ? Sérieusement. Elles étaient devenues quoi les femmes-papillons ?
Rachel déglutit et posa mécaniquement sa paume sur la garde de son sabre bien à l'abri dans son fourreau. Et elle était à peu près certaine qu'il rechignerait plus à en sortir qu'elle à le dégainer.
-Tu dis que la Valkyrie arrive ?
-Moi qui croyais avoir parlé dans le vide tout ce temps ! Fit-elle avec soulagement.
Tout ce qu'elle gagna, ce fut un regard noir et un crissement de dents. Puis les dents en question se dévoilèrent dans un sourire pas aussi chaleureux qu'on aurait pu l'attendre de son hôte.
-Bien, je vais aller l'accueillir comme il se doit.
-Euh... Votre reine ne vient pas avec nous ?
-Pas besoin de déranger Hanabi pour si peu.
Et comme la Déesse de l'arène s'en détournait avec un regard trop carnassier pour être de circonstance, Rachel se dit qu'elle n'aimait pas du tout la tournure que prenaient les évènements, qu'elle était maintenant sûre que même une Colonel d'élite n'était pas la bienvenue sur l'île ; et que ce n'était pas demain qu'elle ferait autre chose sur le navire que de servir son café à Mona Lisa.
Cela dit, notre commandante lui emboita malgré tout le pas en faisant fi des quelques armes volontaires qui la fixaient toujours. Autant qu'une lame chargée en haki puisse fixer quelqu'un. Elle rattrapa le produit échappé de l'étale d'un pêcheur et se posta sur son chemin, bras en croix, à peu près certaine que c'était la pire des choses à faire. Rachel les baissa alors vivement en jetant des regards de tous côtés pour tenter d'avoir chaque amazone dans son champ de vision. Entreprise assez compromise il fallait l'avouer. Elle abandonna et préféra se concentrer sur Poiscaliane.
-En fait, ce serait aussi simple que vous m'emmeniez directement à l'Impératrice. C'est un peu pour ça que je suis là. Pour pas faire perdre de temps à la Valkyrie. Alors... Termina-t-elle plein d'espoir.