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Alléchantes allégeances


    J'avais appris que le Matador était un bâtiment naval du format « brick ». Un deux-mats à voile carrée, parfait pour la course en mer et efficace pour le cabotage. Un outil précis pour les basses œuvres de la piraterie. Mosca de Torcy l'avait par ailleurs qualifié de « nerveux au gros cul », formulation de vieux loup de mer que je n'avais pas spécialement compris, hormis le fait que cela justifiait notre destination actuelle : Tortuga. Apparemment, l'ancien Chevalier des Embrumes avait sacrifié une partie de la manœuvrabilité et l'efficacité générale pour le côté graphique, en moulures plus ou moins dorées et autres ajouts au design qui en plus d'alourdir la masse, rendait ce pauvre bateau hideux.

    J'avais rejoint le Matador plus tôt dans ce qui était une nuit tardive. Peut-être deux heures du matin, pour profiter de l'obscurité pour effectuer un transfert et disparaître aux yeux du Gouvernement. Plus tôt dans la journée, après en avoir fini avec les rapports de la mission « Grand Bob » et de ses funestes conséquences, j'avais pris connaissance d'un message de Rafaelo qui sollicitait mon aide pour mener une action sur Goa. Je devais donc me rendre de Marie-Joie à un royaume solitaire au fond fin de East Blue. Pas de repos pour les guerriers, et pas de pitié pour mon teint. Et dire que j'utilisais mes précieux jours de congés pour ce voyage...

    - « Non vraiment... » étais-je en train de dire à Mosca qui dressait un plan de navigation, penché sur une carte ternie. Nous étions sur le pont arrière du Matador, Caïus à la barre et nous profitions des petites heures après l'aube pour avaler le plus de distance possible. « Je ne comprends pas pourquoi tu prends cette identité de « Chevalier des Embrumes ». C'est une fausse identité pour son personnage de révolutionnaire. Presque personne ne connaît son nom. Les rares qui sont au courant sont justement ceux que tu voudrais éviter, si tu étais logique... Le Bunker a tué l'ancien Chevalier, donc si tu commences à parader avec son navire sans le renommer et son nom, il va se douter de quelque chose. Quant au Gouvernement... »
    -  « Le Gouvernement a dû se douter depuis que Mosca de Torcy n'est pas mort dans la tour... pas plus qu'il n'est prisonnier du Bunker. Mon identité d'espion ayant été révélé, je ne sers plus à rien. Mon visage est connu.. »
    - « Tu parles !! Je suis sûre que si tu te pointes dans une base Marine un peu reculée, avec tes connaissances du système, tu peux te faire passer pour un lieutenant-colonel de passage. »
    - « Jusqu'à ce qu'un coup de Den-Den indique à l'Amirauté qu'un imposteur se balade dans ce coin et qu'il ressemble à une certaine personne réputée morte... Dans le genre « action qui ne sert à rien », ça se pose bien. … et puis, qu'est-ce que j'irais foutre dans une base un peu reculée ? »
    - « Te rendre utile ? Parce que bon, si tu ne fais pas ça, tu vas faire quoi du Matador ? »
    - « Tu penses donc que la meilleure solution pour nous est de rejoindre l'armée révolutionnaire sur les Blues ? »
    - « Les Blues ou Grand-Line... là où on te dira d'aller. »
    - « Petite, j'ai passé les dix dernières années infiltré dans la Marine. Je suis un espion.. et que ça. Je n'ai aucune autre compétence utile à la révolution. Oui, je peux toujours être le clampin de plus dans les troupes. Mais ce n'est pas moi... »
    - « Quoi ? C'est un problème d'égo ? Tu veux une place de chef ? »
    - « Tu peux voir ça comme ça. Mais c'est surtout que j'opère en solitaire depuis tellement longtemps que je ne peux plus intégrer une équipe. »
    - « Mais en diriger une, ça, non, il n'y a pas de problème... »
    - « L'ironie te fait des plis, là, près des yeux. C'est très laid. » Ce que je pouvais détester ce type !!!« Quoi qu'il en soit, oui, je peux diriger une équipe, car j'ai confiance en eux, et eux en moi. »
    - « Parce que tu n'as pas confiance en Raven et dans le Conseil Dragon ? »
    - « Pas plus qu'ils me font confiance... Oui, je n'ai jamais donné le moindre motif de douter quant à mes convictions. Mais après dix ans dans la Marine... Mon jugement est faussé. J'ai vu ce que le Gouvernement a fait... mais aussi ce que la Révolution a fait. Il ne faut pas croire que la Révolution, ce n'est que le Bien. Nous ne sommes que des humains, et donc par définition, imparfaits. Quoi ? Les hommes et les femmes du Gouvernement seraient assez mauvais, lâches ou crétins pour céder à la corruption mais tous les révolutionnaires seraient des petits angelots sans reproche ? »

    Je ne pouvais que grimacer face à tant d'amertume. Amertume et véracité. Mais ça ne répondait pas à ma première question. Mosca avait cette capacité à détourner le cours d'une conversation. J'avais déjà remarqué ce fait, mais cette fois, je ne me laissais pas faire.
    - « Donc quoi ? Je comprends pourquoi il n'est pas sage pour Adam and co de te réintégrer dans le panier. Tu n'es pas la pomme pourrie, mais tu es une pomme différente. Ça ne m'explique toujours pas ce que tu vas faire. Dois-je comprendre que tu vas monter avec le Matador et Caïus une autre révolution ? Un Quatrième pouvoir entre le Gouvernement, les Pirates et l'Armée Libre ? »
    - « Ça, ça serait particulier stupide, n'est-ce pas ? Non, je vais embrasser une mission que moi-seul peut exécuter. » Un silence flotta, pendant que j'attendais la suite... qui ne vint pas. En tout cas, pas immédiatement.
    - « Et ? » Il se détourna de ses notes pour me regarder franchement en face, avec un air de mansuétude paternel. Comme s'il avait pitié de mon pauvre intellect... ou plutôt, mon intellect pauvre.
    - « Tu l'as dit toi-même. Le Bunker. » Je clignais les yeux, pour le coup désorientée.
    - « Tu veux dire que.... tu acceptes de toi-même de jouer les appâts ? »
    - « Ça semble pourtant tellement évident. Le Bunker est dangereux. Qu'il soit à la solde du Gouvernement ou pas, officiellement ou pas, c'est une menace pour tous les révolutionnaires. En prenant le nom de Chevalier des Embrumes, un type qu'il sait avoir tué, je ne peux qu'attirer son attention. Mieux vaut moi que d'autres. Quant au Gouvernement. Le pirate qu'était le Chevalier avant d'être le Chevalier. C'était une sous-merde. Pas sûr qu'il ait eu une prime. Je ne suis pas sûr que ce nom déclenche quoi que ce soit de ce côté. »
    - « Tu sais très bien que tu n'es pas de taille contre le Bunker. Ce navire n'est pas  de taille face au Conquistador. Le reste de l'équipe est d'accord avec ton plan ? »
    – « Bien sûr que nous sommes d'accord. J'ai personnellement un compte à régler avec Karn et Dédris. » Caïus avait parlé d'une voix neutre. A vrai dire, il était tellement silencieux que j'en avais oublié sa présence, à quelques pas de nous. Lui n'avait rien raté de notre conversation.
    - « Pour le compte, je dois être d'accord avec la Miss. Tu ne fais pas le poids et ta mort serait un gâchis. » Le jeune homme-poisson ne dit rien, mais je vis à la tension de sa mâchoire qu'il s'agissait là d'une simple contestation qu'il n'appréciait pas, mais pas du tout.
    - « Donc, vous allez jouer aux pirates pour attirer l'attention du Bunker. Et après ? »
    - « Après, on verra. Mais nous n'allons pas jouer aux pirates. Ça serait idiot de se faire descendre par un Marine zélé ou un chasseur de primes. Non, le Matador va devenir un navire commerçant et moi, je serai un splendide négociateur en... bah, je trouverais bien. L'idée est de faire parler de nous à travers nos exploits, en survivant aux attaques qui ne manqueront d'être menées contre nous. Nous allons nous débarrasser des petits pirates ou les convertir. Pendant ce temps, nous récolterons de l'information ici et là. Si nécessaire, nous serons là pour donner un coup de main. Mais rien qui ne relie au Matador. J'avais pensé à poser pour un chasseur de primes, mais je ne veux pas attirer l'attention de la Marine. Nous allons passer par les réseaux de tunnels sous Grand Line, te débarquer dans la première île de East Blue, et remonter Grand Line. »

    Il y avait quelque chose qui me déplaisait dans ce plan, mais impossible de mettre le doigt dessus. J'hésitai : devais-je confier mes doutes à Mosca ? A Caïus ? Au risque de me mettre à dos l'un ou l'autre, ou de provoquer une rupture entre les deux ? Sur une simple impression que je ne pouvais qualifier ? Non, c'était juste moi qui en avais marre des plans longs et compliqués.

    o.O.o.

    Nous débarquâmes à Tortuga sans avoir rencontré de gros soucis. L'île avait été sous la protection d'un Capitaine-Corsaire avant d'être démolie par l'équipage des Sea-Wolves, dont l'allégeance gouvernementale avait trouvé une fin aussi brusque qu'ironique. Des traîtres et des profiteurs partout, s'entre-dévorant. Personnellement, je n'avais pas eu le temps de suivre le procès Arashibourei, et donc encore moins ses conséquences... Mais l'évasion d'Impel Down, ça oui. Autant dire que la Marine avait d'autres chats à fouetter que de venir chercher noise à un navire n'abordant aucune couleur suspecte.

    Sans avoir le pied marin, je n'étais pas une habituée des ponts et me retrouver sur le ponton provoqua en moi une sorte de nausée. Le contre-coup de la fatigue, du stress et de la découverte du Haki n'aidait pas.
    - « Je vais au chantier naval. Tu restes ici ? »
    - « Je crois que ça vaut mieux. Moins je me montre, moins je risque d'être découverte.. »
    - « Comme tu veux... Scarlett. »
    Il s'éloigna avec Caïus, pendant que je restai à me promener sur les quais près du chantier, à me dégourdir les pattes et à épier du coin de l'oeil ce qui restait de la ville. Les ruines étaient animées d'un chaos enthousiaste. Si je n'avais pas cette crainte d'être reconnue par un espion gouvernemental infiltré dans la place – supposition hautement probable ! - je serais déjà en train d'observer de près les mœurs et coutumes piratesques. Une occasion unique d'en apprendre un peu plus sur la vie de ces mécréants qui, quand on y réfléchissait bien, était la cause de l'existence du Gouvernement. Si la menace pirate n'avait pas été aussi grande, jamais les treize premiers dragons célestes n'auraient fondé ce qui allait devenir la Marine et l'ordre de la Mouette. Oui, tout était la faute des pirates...


Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Jeu 6 Fév 2014 - 18:42, édité 1 fois
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-Chef ?
-Ouais ?
-Je sais que ça me regarde pas mais... Vous devriez sortir un peu de temps en temps. Prendre l'air quoi...
-Bof...
-Et puis vous avez plein de fans qui seront content de vous voir ! Vous êtes célèbre ! Toutes les fille su coin vous tendent les bras, faut pas s'en faire pour une absente et quelques râteaux. Je suis sur que ça vous ferai du bien d'aller faire la tournée des bars !
-Mouais...
-Tiens, regardez celle la. C'est l'équipe de surveillance des nouveaux bateaux qui me l'a donné ce matin. Elle est descendu toute seule d'un brick qui s'était jamais amarré dans le coin alors on l'a remarqué tout de suite. Franchement, elle est pas superbe ? Sacré lot non ?
-Sacré... Oh putain !
-Vous êtes un peu rapide la chef... On la connait pas cette fille. Si ça se trouve c'est une demoiselle très bien...
-Non mais moi je la connais ! Branle bas de combat les gars ! Le Cipher Pol est de retour !
-Une espionne !? La garce ! J'appelle tout le monde !
-Euh... Non... Non, non en fait ça devrait pas être utile.
-Z'étes sur ?
-Sur. Tu voulais que je sorte non ? Ben, je vais aller tâter le terrain en solo pour voir ce qu'elle fout la. J'aime bien emmerder de vieux collègues. Contente toi de faire surveiller ce bateau et les gens qui en descendent. Et assure toi qu'il puisse pas filer sans qu'on ait fait le choix de le laisser partir.
-C'est comme si c'était fait !


Laissé seul Red passe un doigt sur la carte laissé par le visio dial. Shainess Raven Cooper. C'était quand déjà? Marijoa y'a quatre ans. Probable qu'elle ait fait du chemin depuis. Agent de première classe ou plus haut vu son nom de famille. Ce qui signifie qu'elle ne doit pas étre seule, et qu'elle est la pour lui ou pour guider le reste de la meute. Riche idée de surveiller les navires inconnus dans le coin. Riche idée plus destiné à occuper les hommes qu'a repérer une éventuelle infiltration CP. Pas si tôt, pas si vite. Il faut croire que depuis le départ de Red les espions du Gm sont devenus foutrement plus réactifs et efficace. Tout fout le camp.

Ce qui pousse à s'interroger sur les autres suppositions du même genre. Et si la marine aussi était plus proche ? Et s'ils arrivaient demain ? Shai doit le savoir... Au moins un peu... Pas de chance pour elle quand même.

Non, pas de chance. A nous deux Shai...


Et une heure plus tard sur un quai soudain bizarrement désert...


-Alors Bijou Doré ? On s'est perdu dans la fange ?

      - « C'est un endroit dans lequel nous semblons tous deux nous prospérer. » Ma réponse était aussi calme que sa réponse, comme si nous nous retrouvions vieux compères séparés depuis seulement une paire d'heures. J’espérais que j'avais su maîtriser la peur qu'il m'avait inspirée en surgissant d'un coup à mes côtés. Mon cœur avait failli rejaillir hors de moi et il était encore en train de battre chamade, comme un tambour de guerre. Je m'en voulais d'avoir baissé ma garde à ce point. Après tout, Tortuga n'était pas, comme Red me l'avait si bien rappelé, un endroit de paix et sérénité. Sans même afficher mon statut officiel, je n'étais pas en sécurité ici.
      Après, la vision du bonhomme en lui-même me déstabilisait. Non, je n'avais pas peur de lui. Cela ne m'empêchait pas de me méfier. Il avait le même parcours que moi, maîtrisant le rokushiki, mais avec des années supplémentaires de pratique. Il avait été Cipher Pol, puis Marine. J'avais suivi sans trop de peine sa progression la plus récente, les Sea-Wolves ayant souvent fait les choux gras des éditions du matin. Sans nul doute, Red pouvait me tuer avant même que j'eusse conscience qu'il était justement en train de le faire.
      Mais je n'avais pas peur.

      J'avais un avantage sur lui : je savais exactement ce qu'il était. Enfin, principalement. C'était-à-dire, un renégat, un traître, un pirate par défaut, mais un criminel de plein droit. Lui devait me prendre pour un agent des bureaux tout ce qu'il y avait de plus réglementaire, sans se douter que ma loyauté avait depuis bien plus longtemps que lui pris la clé des champs.
      La vie avait ce chic pour continuellement me faire la nique : alors que j'aurais dû me méfier de lui parce qu'il pouvait me démasquer, voilà que je me méfiais de lui parce qu'il était devenu ce que j'étais. Après tout, il avait renié le Gouvernement, mais ça ne faisait pas de lui un révolutionnaire, ni même un type bien. Finalement, nous n'avions jamais été semblables que parce que nous étions à ce point différents. A force de s'éloigner, sur cette terre ronde, on finit par se retrouver dos à dos. C'était peut-être ça, notre lien.

      - « Pour répondre à ta question, je ne suis pas perdue. Je suis exactement là où je dois être. Un pied en enfer et le reste dans l'ombre... »
      Tout en parlant, je réfléchissais vitesse transalienne. Se pourrait-il que la défection de Red fusse un coup monté par le Gouvernement ? Après les événements récents à Marie-joie, j'allais me mettre à voir des complots partout. Le Hasard... Par tous les dieux qui pouvaient exister, ce que je pouvais emmerder le hasard. Une belle saloperie, ce hasard. Ça vous fait douter de tout.
      Parce que bon... quelles auraient été les chances, les vraies chances que moi, la traîtresse, et lui, le parjure, nous nous retrouvions sur une île de pirates, comme ça ? Désolée d'être suspicieuse, la Vie ! Ah, si tout n'avait été que arc-en-ciels et petits cœurs avant cela, j'dis pas, mais là, ce n'était pas moi qui y mettais du mien !!! Cochonceté de Vie, va ! Sûrement une cousine du Hasard...

      - « Et toi, Red ? Je savais que tu avais claqué la porte au nez des vieux barbus, mais de là à venir s'enterrer à Tortuga... C'est marrant, je ne t'aurais jamais vu dans un rôle de pirate... C'est donc réellement ce que tu vas faire ? Prendre équipage, vivre ta vie tranquille, sans te soucier des lois, au détriment peut-être des civils ? Vivre avec tes anciens « collègues » au cul ? Partir sur le nouveau monde ? »

      Je discutais. Pas plus. De la simple curiosité. Je n'avais aucune arrière-pensée à ce point. J'étais bien trop fatiguée et surprise, et surtout, un peu affolée à l'idée que tout ceci fut un piège, pour réellement réfléchir. Après tout, la transalienne, c'était principalement un système de va-et-vient, et j'allais et venais, entre le concept de « traquenard » à « Mais qu'est-ce que Red peut-il bien faire ici ? ». Je n'étais pas à ce point mégalomane pour penser que s'il était au cœur d'un savant jeu de pouvoir, c'était pour moi. Non. Par contre, Mosca... Ce dernier ne m'avait-il pas affirmé que le Gouvernement devait désormais savoir qu'il avait été l'espion échappant à toutes tentatives de capture depuis dix ans ? Mosca qui pouvait revenir à tout moment des chantiers navals...
      Je devais gagner du temps.

      Je me rassis donc sur la pile de caisses où j'avais précédemment posé mon auguste fessier, montrant à Red que je n'étais ni sur la défensive, ni sur l'attaque. Bon, il devrait lire en moi comme un livre ouvert : en dépit de tout, les techniques CP me collaient à la peau. Pas ma faute si leurs instructions n'étaient pas que de l’embrigadement quasi religieux... En fait, à peu de choses près, le vétéran pourrait presque être télépathe en ce qui me concernait. Il pourrait, avec quelques indices, tout savoir de moi. Tout sauf la véritable raison de ma présence ici.
      Du coin de l'oeil, je perçus du mouvement. Des hommes qui dressaient un périmètre de sécurité. Red aurait-il des liens avec la pègre locale ? Déjà ? Ou était-ce là la preuve dont j'avais besoin pour être persuadée qu'il était vraiment un gros salaud de félon ? Je parlais en toute connaissance de cause... Ceci dit, les Sea Wolves avaient détruit Tortuga récemment, et si je pouvais comprendre pourquoi Red aurait laissé ses alliés se faire botter le cul, je vouais mal lesdits alliés l'accueillir à bras ouverts après son retournement de veste officiel à Impel Down.

      - « Pourrais-tu faire signe à tes gars que je ne suis pas une menace ? Histoire ne pas prendre une balle perdue ? Parce que bon... de toi à moi... on sait très bien que si j'avais voulu m'infiltrer ici, je l'aurais fait d'une façon moins voyante que rester en plein jour, sans déguisement, pendant des plombes sur un quai... Et non, je ne suis pas suicidaire. En fait, je ne pensais pas être reconnue par quiconque... »
      Et dire que j'étais restée à quai sans accompagner Mosca et Caïus, justement pour rester discrète.

      Je croisais les jambes et fit tourner une bouche de mes cheveux autour d'un doigt :
      - « Bon, tu me veux quoi ? Venir jusqu'ici pour me parler, c'est bien beau, mais je n'y crois pas. Que veux-tu, Red ? »
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    Et ben et ben, on m'a changé ma poupée Raven Cooper on dirait. Ce n'est plus bijou doré que j'ai sous les yeux ça non. Inutile de se demander si elle est encore aux service secrets du gouvernement. C'est une lame du cipher pol maintenant, toute de fer dur et d'acier tranchant. Une lame qui a appris a cacher ses sentiments tant que la situation n'est pas claire, à meubler une conversation tout en appliquant à la lettre les principes du petit agent surpris.

    Héhé, j'ai donné des cours qui portaient sur ce genre de situation. Mais ça fait longtemps. Alors est ce que Shai applique ce qu'on lui appris ? Ou est ce que Shai fait exactement ce qu'il faut pour me persuader qu'elle n'a rien appris de plus et me cacher qu'elle est maintenant bien plus coriace que ce que je ne l'imagine ? Et si c'est le cas, est ce qu'elle croit l'étre ? Ou est ce qu'elle l'est vraiment ?

    C'est amusant comme il suffit de retrouver un collègue pour se retrouver immédiatement la tête pleine de trucs qui n'y était plus une seconde auparavant. Est ce que qu'il sait ce que je crois qu'il sait ? Est ce qu'il croit ce que veut qu'il sache ? Rien de plus tordu que la pensée d'un espion professionnel.

    Mais faire des nœuds ne sert à rien. Quelle que soit la force qu'elle ait ou qu'elle croit avoir ça ne peut pas suffire pour m'affronter. Raoul l'aurait dit...

    Surement...

    -Tu est exactement la ou tu dois être hein ? Tu vois Shainess. Je ne suis pas sur que cette réponse soit ton meilleur choix...

    Parce que bon, de toi à moi. On sait que si tu étais venu pour me trouver ici tu te serais infiltré de façon discrète. Mais que tu ne penses pas me rencontrer la aussi vite ne signifie pas que tu n'es pas missionné pour me mettre la main dessus. Ou renseigner la meute...

    Et toutes ces considérations  de savoir si oui ou non tu es la pour moi s'effacent de toute façon devant l'évidence du jour. Première parmi les petites mains anonymes du gouvernement mondial, tu m'as effectivement retrouvé...

    Et ça Shainess. Quel que soient mes projets d'avenir maintenant que je suis sur une affiche plutôt que devant, ce n'est pas bon du tout pour toi.

        Malgré moi et mes desiderata de se la jouer grande dame, espionne de fer et de velours, je ne sus me maîtriser : j'ouvris des grands yeux et j'éclatais d'un rire moqueur et pourtant totalement sincère.
        - « Franchement, Red... Je pensais être la reine en terme d'égocentrisme, mais je dois m'avouer battue ici. Laisse-moi t'apprendre que le monde ne tourne pas autour de ta personne. En tous les cas, le mien. Je n'en ai rien à faire de ta présence ici. En fait, ta présence ici m'emmerde profondément. J'aurais aimé que tu fasses comme si tu ne m'avais jamais vu... ça nous aurait éviter bien des tracas, à toi et moi. »

        Non, mais sans blague ! Monsieur se la joue rebelle et il imagine que tous les Bureaux lui courent aux fesses. Comme si nous n'avions pas plus important à faire. Comme par exemple, limiter la casse suite à l'affaire Impel Down, cette histoire que je n'avais toujours pas tiré au clair sur Marie-Joie, et ce que Rafaelo trafiquait sur Goa... Ah, il me faisait marrer, le Red...

        Cependant, je n'étais pas sans ignorer la menace pendante dans ces derniers mots. Ma jovialité fut coupée court à ce moment, mais un sourire flottait encore sur mes lèvres.
        Je pouvais le comprendre. Si jamais je devais être démasquée en tant qu'agent double, obligée de fuir dans un des pires trous du monde... me retrouver nez à nez avec l'un de mes anciens camarades me contrarierait aussi. Sauf que..
        - « Enfin, ce n'était pas comme si j'étais une menace sérieuse pour toi, Red. Imaginons que je puisse repartir. Bien entendu, il serait attendu de moi que j'alerte immédiatement ma hiérarchie. Mais bon... les probabilités que mon rapport soient pris au sérieux ? Le temps que l'information remonte jusqu'à qui de droit... Tu seras parti depuis belle lurette... Surtout que tu auras déduit depuis maintenant longtemps que je ne suis pas spécialement ici en mission officielle... »

        Ceci revenait à enfoncer une porte ouverte. Ou alors, en plus d'avoir un sens de l'honneur déplorable, Red avait pris un coup sur la tête qui l'aurait rendu débilitant au x-ième degré. Par contre, aller jusqu'à lui avouer la vérité... ça, j'étais moins confiante. Bon, s'il était réellement devenu un ennemi du gouvernement, ma condition de révolutionnaire allait m'aider, mais fallait-il encore que Red me crut. Fallait-il aussi que Red fut vraiment un traître. Ce qui, dans ma bouche, n'était pas une injure. Presque un compliment, en fait.

        - « Je ne suis pas venue pour toi, et je ne suis pas venue pour le Gouvernement. Mais j'ai ma place ici à Tortuga. Qu'en déduire, n'est-ce pas ? Je voudrais bien te dire la vérité, mais voilà, se pose la grande question de savoir si tu es vraiment ce que tu es devenu – un pirate – ou si c'est un jeu de passe-passe particulièrement ingénieux de notre cher Gouvernement. »
        C'était un jeu particulièrement dangereux. Si Red était un espion, s'il était encore un agent à la solde du Conseil, alors, j'étais en assez mauvaise position. Ne venais-je pas d'avouer plus ou moins clairement que j'étais en train d'interpréter de façon très personnelle mon serment CP... Bon, je pouvais toujours faire une pirouette, en jouant sur les mots. C'était ma grande spécialité. Mais si je pouvais éviter d'avoir à me prêter à ce petit jeu...
        Et je n'avais aucun moyen de vérifier ce que Red allait me dire. Désormais, je ne pouvais compter que sur mon instinct. J'allais devoir décider, moi toute seule, avec la somme cumulée de mes expériences. Autant dire que cela me terrifiait.
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      -Tu te souviens des leçons du Bureau non ? De celle sur la paranoïa constructive ? Ce n'est pas parce que je suis paranoïaque qu'ils n'en ont pas tous après moi. C'est ça l'idée Shai. Tu es surement aussi compétentes que moi pour jouer les annalistes, et tes hypothèses sont probablement juste. Probablement...

      Mais c'est un probablement qui peut me couter très cher s'il s’avère faux. Parce qu'il se pourrait bien que tu puisses contacter tes supérieurs sans avoir à les rejoindre. Parce qu'il se pourrait qu'exceptionnellement ils te croient et réagissent vite. Pour autant qu'on le sache il se pourrait même qu'un hasard extraordinaire fasse qu'une flotte passe justement à quelques heures de navigation de cette ile et puisse intervenir sur le champ. Et pourquoi non ? Après tout ce n'est pas impossible, c'est juste extrêmement improbable...

      Et ton problème à toi Shainess. C'est qu'il me suffit de te supprimer pour réduire à néant cette petite probabilité désagréable que tout parte encore en couilles... Et, je dois avouer que de mon point de vue de vieil égocentrique et de tout nouveau pirate, et bien que n'ayant rien de particulier contre toi, je suis fortement attiré par la simplicité pratique de celle solution...

      Rien de personnel et tout ça... Cette rengaine la aussi tu la connais...


      La tension monte d'un cran entre la jeune et la vieille garde du Cipher Pol, un de ces moments de calme avant que ça ne dégénère, ou chacun est tendu comme un arc bandé, tous ses atouts en éveil, prêt a passer instantanément de la plus parfaite immobilité au plus brutal des combats... Elle doit savoir qu'elle n'a pas une chance et elle va se battre quand même. Elle a été bien formé depuis la dernière que je l'ai vu. Je me demande si elle connait Raoul...

      -Mais que ça ne nous empêche pas de rester urbain en attendant de se sauter à la gorge... Le plan du gouvernement ça pourrait être crédible, on a déjà vu plus tordu tous les deux. Je passe pirate et primé, je débarque ici pour m'emparer de l'ile, je rassemble les pirates en jouant les nouveaux caids, et une fois que j'en tiens suffisamment sous ma coupe, bam, un grand coup de balai façon marine d'élite pour renvoyer la piraterie de Grand Line au fond de la mer... Ouais, un peu compliqué mais crédible... A un détail prés...

      Je ne sais pas ce que vaut la loyauté héréditaire des Raven Cooper. Mais moi il y a longtemps que j'ai décidé que les magouilles du Cipher Pol et du Gouvernement ne valait pas tous les sacrifices. Et si tout ça n'était qu'une mise en scène elle m'aurait couté nettement moins cher.


      Et maintenant mate ouais. Regarde moi pendant que je sors de l'ombre pour aller frapper du bras contre le bout de bois le plus proche. Bruit de fer, main de fer, bras de fer... Et dis moi Shainess, est ce que tu donnerais un bras au gouvernement pour une mission et une médaille ?

      -Tu vois Bijou Doré, je suis vraiment un type recherché. Et les seules choses que m'offrira maintenant le gouvernement ce sera une cellule au niveau six et une lame dans la gorge.

      La même que celle que je t'offre si tu ne trouves pas de meilleure raison pour moi de te laisser repartir vivante...

      T'es pas venue pour moi. Très bien. Mais pas pour le Bureau non plus? Qu'est ce que tu fous la Bijou Doré ?
          Paranoïa. Le mot était jeté et mes lèvres s'étirèrent en un sourire averti, comme celle qui sait un secret.
          Paranoïa, ma meilleure amie, la compagne de tous mes instants. L'espace d'une seconde, je fus victime d'une bouffée de panique, tandis que je me remémorais ma récente crise d'angoisse au bout de ce qui avaient été quelques semaines éprouvantes en tant que le Caporal Jade Kawalsalski.
          Paranoïa, tiens, toi ici... Ça faisait longtemps. Plus de trois heures...

          Et maintenant ? J'ai bu le thé amer de Paranoïa. Il me reste sur l'estomac, ce salopiaud. Je le sens, là, à me tordre les entrailles, comme s'il était vivant, comme s'il était en train d'agripper mes boyaux pour en faire des nœuds, comme la bête monstrueuse qui lui avait donné vie... Red parlait et j'entendais, mais comme si j'étais devant un escargo-vision, et que le son était décalé. Le mouvement de ses lèvres ne correspondait pas aux milliers de « mais » et « et si » qu'il faisait naître dans mon esprit sûrement dérangé.
          Il y avait quelque chose de pourri dans le royaume de Tortuga. C'était une sensation visqueuse, qui collait à la peau comme la lourdeur humide des climats tropicaux. Sa menace fit naître une vision au combien crédible de ma mort. En fait, avec Red comme adversaire, l'image se démultiplia, selon les diverses variantes que mon imagination inventait pour mon chant du signe.

          Je n'avais pas le choix. Si je ne lui disais pas la vérité, je mourrais. Ce n'était même pas une question de confiance. J'allais lui livrer mon secret que je n'avais révélé à personne jusqu'ici – Mosca de Torcy était venu me voir en connaissant déjà mon allégeance. Sinon, j'allais mourir. Certes, je pouvais aussi me taire et mourir. Mais tant qu'à mourir, autant essayer de vivre.

          Le pire, c'est que cette dernière phrase était limpide pour moi...

          Je dus m'éclaircir la gorge et même m'y reprendre à deux fois pour parvenir à humidifier mes lèvres pour  réussir à lui répondre. Paranoïa laissa sa place à Langue-de-pute juste le temps pour moi de m'entendre penser qu'entre Red et Rafaelo, mon horoscope présentait une certaine constance. Les bandits manchots... Sachant que Red affectionnait son compagnon le pingouin-bizarre mentionné dans les rapports des Sea Wolves que j'avais survolé... L'expression me tira un bref rire, comme un aboiement. Je devais passer pour folle aux yeux de mon « ancien collègue » et ses complices planqués. Mais que m'importait.
          Je finis par laisser tomber une phrase presque trop sèche mais typiquement moi.
          - « Enfin, Red, c'est pourtant évident. Je suis ici pour les chantiers navals... Il n'y pas que les pirates qui ont besoin de réparations loin des yeux du gouvernement. La révolution aussi... »

          Oui, il aurait pu perdre son bras autrement que CONTRE le gouvernement. Pourquoi pas POUR, en s'opposant à Toji ou un des ses pirates qui se sont échappés. Et si sa fidélité au serment allait jusqu'à ce point ? Mon père l'aurait fait. Angus l'aurait fait. Frédérik non, mais parce que c'est un planqué. Il fut un moment où je l'aurais fait. N'avais-je pas tué une gamine de quatre ans au nom du gouvernement ? Alors, me faire arracher un bras... tant que ce n'était pas la jambe.... les prothèses et les talons aiguilles sont rarement compatibles. Mais pour la révolution, et dans le pire des cas... oui, je pense que je le serais...
          - « Vois-tu, la loyauté des Raven-Cooper... dans mon cas, j'aime parler de conviction. Je suis une femme de conviction... »
          Et j'attendis le couperet...
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        La révolution... Shainess Raven Cooper, agent du Cipher Pol 5, père, grand père et frère dans la marine, môme plus que bourgeoise des hauts de Marijoa... Shai la révo ?

        Y'a vraiment quelque chose de pourri au Cipher Pol ces temps ci...

        -Ben voyons. Ton papa est au courant Bijou Doré ?

        C'est beau comme un conte de Noel non? La belle playmate de la haute société qui sous sa couverture d'espionne fatale est en fait une révolutionnaire engagée et prête à tout pour sauver le peuple. Un vrai roman d'aventure à deux berrys.

        Sauf que voila... Y'a toujours cette petite pensée paranoïaque qui murmure à l'oreille qu'a la place de Shainess je sortirais probablement un mensonge du même genre pour essayer coute que coute de sauver sa peau. D'autant que je me rappelle très clairement d'une autre des nombreuses leçons de vie apprises dans les salles de cours du Cipher Pol. Une de ces leçons qui doit être encore plus récente dans la mémoire de Shai que dans la mienne.

        Plus le mensonge est gros, mieux il passe...

        Et il faut bien reconnaitre que celui la il est sacrément énorme. Assez pour paraitre vrai. Ahah. Ou pour montrer que Shai est une bonne élève qui a bien retenu ses leçons.

        -Toi dans la révo hein ? J’espère que tu as autre chose que ta parole pour me faire marcher la dedans avec toi...
            - « Ah, ta méfiance me blesse, Red. Quand t'ai-je donné la moindre raison de remettre en doute ma parole ? » fis-je avec une couche de miel au safran dans la voix. « Bon, bien entendu, maintenant que tu sais que je suis une « traître », je t'accorde que ma parole n'a pas beaucoup de valeur... Sauf si tu te penches sur la question de pourquoi j'ai trahi... Femme de conviction... La parole donnée à une institution pourrie, qu'est-ce que ça vaut ? Et si tu remets en question ma parole, sous prétexte que j'ai trahi, la logique voudrait que ta parole ne vaille pas mieux. Tu dois me laisser le bénéfice du doute... »

            Je pouvais comprendre sa crainte, mais est-ce qu'il pouvait comprendre la mienne ? J'en avais marre des gens qui avaient la main haute dans nos échanges. Quand est-ce que c'était mon tour de prendre les autres de haut ?

            - « Nan, mais vraiment ? Tu espères quoi ? Que je sorte un den-den et que j'aille taper la convers' avec Adam ? Même si je pouvais, pourquoi est-ce que je croirais un homme qui se dit pirate ? Qu'est-ce qui me dit que tu ne vas pas m'éventrer pour me prendre ce den-den à la minute où je le sors ? Bon, oui, tu peux m'éventrer tout court, mais là, n'est pas la question... »
            Bon, et maintenant ? Je faisais quoi ? Je n'avais pas envie de mêler Mosca et Caïus à ça, car au pire, ils pourraient s'échapper de Tortuga.... sans le Matador, bien entendu. Ah, mais sûrement quelqu'un nous avait vu débarquer ensemble... Notre sort était lié...

            - « Du côté des chantiers, tu trouveras un grand blond qui s'aime de trop et un jeune homme-poisson nommé Caïus. Mes compagnons. Dis-leur que Scarlett leur demandent de confirmer son identité. Ça doit être dans tes cordes, si ? »

            Je rejetai mes cheveux en arrière pour accentuer mon attitude de « je n'ai pas peur », alors que je me plantais droite devant lui. Peur ? Non je n'avais pas le temps d'avoir peur. Par contre, je sentais que j'allais faire des cauchemars pendant des nuits, de cette rencontre... si tant était que j'y arrivasse, à ces nuits...

            - « Et pour répondre à ta question, bien sûr que oui que mon père – ou quiconque de ma famille – ignore tout de mon... changement de perspective. C'est un peu la chose, dans le poste de révolutionnaire... se cacher dans l'ombre... particulièrement quand tu es agent double. Mais si tu veux la vérité la plus vraie... Cette mission ensemble, avec les chiens ? Totalement ce qui m'a décidé à regarder ailleurs. Par contre, mon engagement auprès du mouvement date d'après... une fois qu'on m'ait demandé de tuer une fillette. Rien à voir avec toi... »
            L'attaque, la meilleure défense ? Mais c'était pitoyable... Oui, je pouvais toujours sortir mon den-den et appeler Raven. Je suis cer-tai-ne qu'elle a-do-re-rait... Etre mise en relation avec Red, l'ancien CP devenu Marine officier supérieur, et pour une raison qui m'échappait encore, avait tourné dos à toute une vie pour devenir... manchot dans un trou perdu. Certaine, la définition du bonheur en cette après-midi ensoleillée... Mais que pourrais-je faire d'autre ? A part tuer un Marine que Red aurait dans ses cachots, histoire de prouver... mais quoi donc ? Que j'étais folle à lier et toute aussi puante que le gouvernement que je décriais ?
            Sinon ? Ben j'étais mal...
            Et bien entendu, hors de question de faire mes yeux de biches à Red... Peut-être devais-je commencer à calculer mes chances de lui éclater les burnes, de partir en hurlant comme une gamine et d'en réchapper vivante. A mon avis, les deux situations se valaient, niveau probabilité.
            En fait je n'étais pas mal. J'étais pire et je ne trouvais pas le qualificatif.
            C'était peut-être ça : la situation qui me faisait perdre, à moi, Shaïness Raven-Cooper, mes mots ?


          Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Lun 10 Mar 2014 - 19:45, édité 1 fois
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          -Évidemment que ma parole ne vaut rien, tu te souviens pas? Moi aussi je suis un ancien du cipher pol. Croire à ses propres mensonges pour être sur de convaincre n'importe qui. Et évidemment le corollaire qui nous pose problème. Si je suis capable de mentir assez bien pour tromper tout le monde, alors tout le monde ment et je ne peux croire personne. héhé, putain d'impasse...

          Bon évidemment, c'était avant l'empathie, ce sixième sens qui me dit que la miss aux cheveux roses dit la vérité et qui s'oppose complétement aux réflexes de l'ancien agent. Shainess une révo? Une agent infiltrée dans le Cipher Pol et que personne n'a jamais percé à jour. Et puis... Scarlet ?

          Un nom de code, pourquoi pas. Mais un nom de code révolutionnaire j'en ai eu un aussi, et avec le nom de code j'ai eu aussi des vrais amis révos qui pensaient vraiment que j'étais avec eux. Cela dit, ils me prenaient pour un révo et pas pour un agent double. Ou triple évidemment dans le cas de Shainess. Est ce que ces amis révos la prennent pour un agent du CP qui bosse pour eux ? Ou l'utilisent en sachant très bien qu'elle tente de les trahir ? Ou... Trop de nœuds. Quel que soient les vérifications au sujet de ce nom de code ça ne prouvera pas que Shainess ne l'a pas usurpé en liquidant l'espion original, ou qu'elle ne l'a pas inventé pour se lancer dans une vaste opération anti révo...

          Alors...

          Putain je m'en fous. Ce serait bien que ce soit vrai.

          -Je vais envoyer des gens vérifier la couleur de tes amis. Et profiter aussi d'une coïncidence amusante. Il s’avère qu'en sortant d'Impel Down j'ai ramené dans le coin deux membres plutôt bien placés de l'Armée Révolutionnaire, on verra si eux connaissent ton nom...

          Et en attendant de se sauter à la gorge on va pouvoir faire une trêve et continuer de se regarder en coin en s'échangeant nos meilleures expériences du Cipher Pol et de traitres. Allez viens Bijou Doré, détends toi, je t'offre un dernier verre...

          Et si tu me raconte la mission qui t'a fait changer de bord je te parlerais des amis révos que j'ai tué à Saint Uréa pour rentrer pour pouvoir devenir un gentil petit pion tueur...

            Puisqu'ils se retrouvèrent encerclés et invités très cordialement à décliner leur identité et d'autres démarches administratives relevant du contrôle des frontières, Mosca de Torcy, ou plutôt, le Chevalier des Embrumes et Caïus purent rassurer les individus que oui, ils connaissaient bien une Scarlett, une chieuse qui ne savait pas se taire, un peu concon sur les bords, avec un sale caractère en plus. Un trait distincif autre que ceux précédemment cités ? Bah, on va mettre ses cheveux.

            Pendant ce temps, je me retrouvais attablée quelque part dans Tortuga, un verre de limonade devant moi. Pour le moment, je bénéficiais d'un cessez-le-feu – non qu'il eusse commencé par ailleurs – et d'un moment pour précautionneusement tâter le terrain devant moi.
            - « Alors comme ça, tu fais évader des membres de l'Armée ? Pourquoi donc, si ce n'est pas indiscret ? Ah, s'ils sont à Impel Down depuis plus de deux ans, ils ne me connaîtront pas. Je suis assez « récente » dans la famille. Par contre, je dois me souvenir des codes qui circulaient dans le passé. »

            Finalement, ça ne servait pas à grand chose. Connaître des codes, n'importe quel agent bien formé et informé par le Sixième Bureau pouvait en sortir une tripoté. Par contre, lesquels étaient bons, valides, lesquels avaient été donnés par la révolution en guise de leurre ? Ça c'était un poil plus compliqué. Ceci dit, je tentais de me souvenir quels membres de quelle unité avaient été arrêtés et conduits à Impel Down. Non pas pour me la jouer « tu dois parler de X et Y » parce qu'encore une fois, l'agent en moi pouvait avoir retenu, Dieu-seul-saurait-pourquoi, le nom des détenus de la plus grand et féroce prison de ... ou plus facile encore, la liste des évadés qui ornaient sans nul doute les murs de tous les QG, bases, cabines de vaisseau avec un gros « wanted, vif et surtout mort ».
            Non, j'essayais d'avoir un coup d'avance, ou peut-être plus exactement, limiter ma perte à un coup de retard. Ici, Red était chez lui, avec ses hommes en plus de son expérience. Hum, si je devais survivre et devenir aussi VIEILLE que lui, est-ce que j'aurais l'air aussi intimidant ? J'espère surtout que j'aurais moins de rides. Manchot ou pas, il pourrait s'acheter un pot de crème et se faire un gommage de temps à autre...

            Puis ça fit tilt dans ma tête. Ça faisait presque mal, parce que je tournais la tête vers lui tellement vite que je me fis un claquage de muscle.
            - « Attends QUOI ? Tu as trahi la révo pour devenir CP... Et tu finis pirate ? Attends... toi, tu as été révo ? Et bientôt, tu vas me dire que le Père Noël, c'est ton cousin ? » Non, il y avait quelque chose qui ne collait pas. A moins d'avoir été un opportuniste égoïste, égocentrique et mégalomane de A à Z, depuis sa conception jusqu'à aujourd'hui, Red n'avait pas pu être gris, puis bleu cyan, bleu clair et même bleu foncé. Nope, pas possible. Pas Red. Oui, je ne le connaissais pas du tout, si ce n'était cette brève journée il y a 2 ans. Mais tout ce que j'avais lu sur lui, les rapports, les médailles, les faits d'armes... non, il manquait quelque chose.
            - « J'allais t'expliquer comment j'avais empêché le Troisième Bureau de livrer Logue Town aux mains d'un ambitieux de seconde zone au dépend d'un homme capable, mais ton histoire m'a l'air bien plus passionnante. Et elle a intérêt à être bonne, parce que pour le moment, je n'y crois pas. »
            Allez Père-Castor, raconte-nous une histoire.


            Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Jeu 4 Sep 2014 - 18:42, édité 1 fois
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            N'importe quoi non ? Une fois un type du Cipher Pol 9 m'a dit, "Gamin, quand tu commenceras à avoir envie de parler de ton travail et de raconter ta vie, c'est qu'il sera temps de penser sérieusement à changer de métier". Conseil judicieux s'il en est et que j'ai toujours gardé à l'esprit quand il s'agissait de mesurer la stabilité mentale des collègues. On connait le tableau, quand on commence à vouloir parler c'est qu'on doute. Et quand on doute on se met à réfléchir, et réfléchir dans le métier, c'est mauvais pour les réflexes...

            Et je sais de quoi je parle, j'en ai même parlé à mon psy a l'époque ou je me suis viré. Enfin parlé... Faut le dire vite, j'ai jamais aimé les preneurs de têtes diplômés. Trop de choses me déplaisent dans mon crane pour apprécier que quelqu'un d'autre vienne y fourrer son nez.

            Mais du coup la question qui se pose. C'est que maintenant, qu'est ce que je suis en train de foutre ?

            Franchement, voila que je me retrouve à parler de moi et de mon passif à tous les types que je rencontre. C'est quoi ça ? La nostalgie du vieux con ? Est ce qu'il faut que je fasse un parallèle pourri entre mes années de silence au Cipher Pol et mon nouveau moi qui se cherche ? Et qui cherche quoi ? Un nouveau psy ? Des potes ? Des types qui me disent encore quoi faire ? Des gens qui me comprennent ? Est ce que c'est ça que je veux, une putain d'absolution ?

            Et pourquoi d'elle ? Parce que Natacha m'a rit au nez et qu'elle a eu raison ? Parce que Shainess est du Cipher Pol et qu'elle a peut être réussi la transition dont j'ai rêvé ? Est ce que j'en ai vraiment rêvé d'ailleurs ? Ou est ce que c'est encore une concession à ce môme dont je me souviens vaguement ?

            Faut vraiment que j’arrête de me prendre la tête un moment...

            Oh et puis je m'en fous...

            De toute façon, c'est pas comme si j'avais grand chose à cacher au Cipher Pol non? Et puis en attendant de devoir la descendre, ça m'occupera de parler du bon vieux temps lointain.

            Je suppose que t'es rentré au Cipher Pol par la grande porte. Pas moi. Moi à l'époque je trainais a Saint Uréa, je devais avoir seize ans, j'étais avec une bande de mômes des rues et on jouait aux révos. Y'avait un genre de conseil de la révolution dans le coin, des vieux cons pacifistes qui voulaient changer le monde par la paix. Et puis y'avait nous, on était cons aussi, mais plutôt genre jeunes et violents. Au début c'était gentil, on tirait des cailloux, on taguait des trucs. Et puis on a rencontrés des gens sérieux qui nous ont appris à faire mieux. Et au lieu de poser des grafs sur les murs on s'est mis à les faire sauter. On a dynamité une caserne, buté un agent du GM... C'était l'éclate.

            Et à force de faire du bruit on a fini par se faire entendre...

            Et un matin un agent du Cipher Pol s'est pointé à la planque, tout sourire et les mains dans les poches. Et il a fait le ménage. Il a tué tout le monde, tout le monde sauf moi. Parce que quand il a fallu choisir entre mourir pour la révolution ou survivre, j'ai choisi la survie. A n'importe quel prix...

              Même la petite impertinente incorrigible pipelette que j'étais sut garder en soi les remarques qui fusaient en elle. Enfin, en moi. L'instant n'était peut-être pas solennel, mais il n'en était pas moins grave. Ce que Red avait assez laconiquement exposé, c'était simplement l'histoire d'une vie, comme bien d'autres éparpillées de part le monde. Ou plus précisément, l'histoire de vies, au pluriel, fauchées dans leur prime jeunesse. Ce n'était que ça, l'histoire d'une vie, mais c'était exactement ça : une vie. Ou dans le cas présent, une mort. Ou des morts, au pluriel. Et ça n'avait pas à être accompagné d'ironie ou de défi mal placé. Respectons les morts. Après tout, ils ont le savoir-vivre de ne plus nous emmerder.

              Je soupirai, regardant Red d'un œil nouveau. Il se faisait vieux, et quelque part, je pouvais comprendre qu'il nous faisais sa petite crise de la quarantaine. Dans un autre monde, où il y aurait plus de terre que d'eau, je suis persuadée qu'il aurait fini biker, blouson noir au dos avec un gros « F the law » ou « free to fly » dans le dos. Ce qu'était un biker, je l'ignorai, mais ça avait un écho de coolitude absolue.
              Sauf que Red n'était pas cool. Enfin, pas là, maintenant, de suite. Actuellement, il avait plutôt le rôle d'un bourreau. Le mien, s'il fallait encore le préciser.

              - « Finalement, tu as toujours été un pirate. Avant tu étais jeune et con, et pirate. Maintenant, tu es vieux et pirate, et peut-être tout aussi con. »
              Shaïness et l'art de la diplomatie.
              Parfois, je me demandais vraiment comment j'avais réussi à survivre aussi longtemps. Je devais avouer que ces tendances à dire tout haut des choses qu'auparavant, je me serais contentée de penser, était dû à mon fruit du papillon. Ça et au fait que j'en avais marre, mais marre, de fermer ma bouche et de laisser les autres me marcher dessus. Je pensais que je n'en avais rien à faire, siffle beau merle et tout ça. Mais finalement, je m'étais trompée. Auto-trompée, mésestimée. Je n'étais pas si forte que ça, et l'image que les gens se faisaient de moi, que je donnais de moi, m'importait autant que celle que j'étais réellement au fond de moi.
              Face à Red, je savais que je n'avais rien à perdre à finalement être Shaïness la révolutionnaire. Pas Scarlett, ou Stella ou Jade. Plus de masque, de mensonges, de semi-vérité ou autre. Ce n'était même une question de « je dois agir ainsi pour rester en vie ». C'était la prise de conscience qu'il était temps de m'accepter exactement comme j'étais et que s'il y avait bien une personne au monde qui n'en avait rien à foutre, de ma nature, de mes états d'âmes, de groupe d'appartenance ou de la couleur de mon âme, c'était bien Red. Comme quoi, la vie parfois vous semble mal faite, mais cette petite saloperie arrive toujours à retomber sur ses pattes et à vous faire admettre qu'en fait, elle avait raison.

              - « La question qui reste, une fois dit tout ça, c'est de savoir si tu es resté autant de temps dans le gouvernement par conviction, ou par simple survie. Ou pour faire plus simple, pourquoi avoir quitté soudainement le gouvernement ? Mets-toi à ma place : un jour j'apprends que le chef des Sea Wolves, le type que je désapprouve en tant que CP et que je hais cordialement en tant que révo – vu ce que vous nous avez mis dans la tronche – est un salopard de premier. Le lendemain, j'apprends que son bras droit est également recherché pour haute trahison. Donc finalement, as-tu toujours été un pirate, à aborder les couleurs du CP puis de la Marine pour uniquement couvrir tes arrières de pirates, ou est-ce qu'à un moment donné, tu as cru à ce que tu faisais ? Et si c'est le cas, qu'est-ce que le gouvernement a bien pu te faire pour que tu t'en ailles comme ça ? »

              Je touillai mon fond de limonade avec ma paille – oui, j'avais fait un caprice, j'avais demandé une paille. Ça avait fait rire les pirates. Et pirate qui rit, à moitié dans son lit... de mort. Red avait beau les prévenir, ils ne voyaient de moi qu'un... comment déjà ? Bijou Doré. Si je pouvais les conforter dans cette idée et n'avoir qu'en face de moi « que » Red... Bref, je m'occupais les mains le temps de trouver avec exactitude la bonne formulation. Je n'avais jamais été douée pour les longs discours empreints de vérité et autre. Mentir, oui, je pouvais vous tenir la jambe pendant des heures. Mais les discussions poignantes dégoulinantes d'émotions, à cœur ouvert ? Fallait-il déjà en avoir un, de cœur, et dans mon cas, la question avait été réglé depuis longtemps. Le Gouvernement avait soigneusement veillé à ce que j'enterrasse tous sentiments en moi avant de me nommer agent de plein droit.

              - « Survivre n'est pas un crime. Ce n'était pas comme si tes amis auraient connus un sort différent si tu étais mort ce jour-là. Que ce soit toi ou quelqu'un d'autre, ils seraient morts. Quelque part, si j'ai choisi la révolution, c'est aussi pour survivre. » Et là, je plantais mes yeux dans les siens, le défiant un peu de me reprendre. « Parce que le Gouvernement était en train de me tuer. » J'eus un sourire triste qui dépareillait un peu de mon attitude « miss sang froid et sans sentiment. » « Quelque part, c'est l'institution qui m'a trahi la première. Au départ, j'étais niaise, je pensais que tout le monde était beau et gentil. Après, j'ai compris que le GM et la Marine, ce n'était qu'un tas d'humain, et que la perfection des princes en armures, des parangons de vertu, c'était que dans contes. Mais plus tard, j'ai dû me rendre à l'évidence : entre les manquements bêtement humains, et les dérives de ceux et celles laissées libres de vivre selon des principes immoraux, il y avait une différence. Et c'est là que j'ai compris que soit je me rebellais, soit je devenais comme eux à plus ou moins long terme. Alors j'ai décidé d'un camp. Celui des révolutionnaires, qui ont pour but non pas de tuer tous les hommes du Gouvernement et de la Marine, parce qu'ils portent un uniforme, mais ceux et celles qui ont souillé cet uniforme. »

              Est-ce que Red, sous son grand chapeau, avait encore un semblant de moral ? Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il n'était pas plus révo que moi j'étais un ange d'empathie et de compassion. Pourtant, si je pouvais le convaincre de non seulement me laisser partie indemne – le but premier de cette conversation – mais également de se rapprocher du réseau des partisans d'Adam... Ce n'était pas pour le symbole de « l'ancien CP-Marine qui entend la voix de la raison », mais purement objectif : Red avait été un ennemi redoutable, du temps où il était chez les Sea Wolves. S'il retournait sa puissance contre le Gouvernement, et si possible sur des cibles que nous lui aurions portées à sa connaissance, ça serait... bien.
              Après, est-ce que Red était un type... bien …. ???


              Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Jeu 4 Sep 2014 - 18:43, édité 1 fois
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              A l'époque j'avais un ami qui se posait la même question et qui m'a dit; Il y a surement une histoire de cul la dessous. Parce qu'il y a toujours une histoire de cul la dessous.

              Et il avait raison.

              J'ai jamais été un agent parfait. Tu connais la blague non ? Je fais un sale boulot, mais j'ai une excuse, je le fais salement... C'est surement ma seule contribution au boulot du Cipher Pol qui restera dans les annales. Mais tant que j'ai pu j'ai fait consciencieusement mon petit boulot de pion. Je me suis même pris une balle dans le crane pour le gouvernement...

              D'ailleurs, c'est surement un pote à toi qui me l'a mise. T'as déjà croisé El Assassino ? Poseur, beau gosse, Logia de la fumée. Je vois que tu connais. Il parait qu'il s'est fait fumer à Goa. Condoléance, mais j'peux pas dire que ça me chagrine des masses.

              Quelque part c'est grâce à lui que j'ai quitté le Cipher Pol vu que je me suis fait virer comme un malpropre dés que je suis sorti de l’hôpital. Viré et muté dans un équipage disciplinaire de la marine d'élite chargé d'une grosse mission de nettoyage sur la voie Quatre. Tu parles d'une punition... On se rend pas bien compte quand on nage dedans jusqu'aux couilles, mais à coté d'un boulot d'agent tout est une putain de sinécure. J'ai jamais été aussi bien que pendant ces deux ans chez les Sea Wolfs.

              C'était le pied. Un boulot quasiment à mi temps, un bel uniforme d'officier, des ennemis qui venaient toujours bien en face et qu'on était pas obligés de chercher dans les ombres. J'ai jamais été aussi bien que dans la marine. Et j'ai jamais été un ripou. Ni un pirate. Surtout pas un pirate.

              Toji...

              Toji a tout gâché.

              Et si je suis tombé avec lui c'est parce qu'il fallait une seconde tête pour sauver les autres. Et qu’après vingt ans de service je venais de trouver des frères d'armes, et qu'ils méritaient de s'en sortir.


              Y'avait un type au Cipher Pol. Un instructeur. Il nous disait tout le temps qu'a force de répéter un mensonge, même celui qui l'a créé fini par se persuader qu'il est vrai. Ou est ce que j'en suis moi la dedans? Je crois à ce que je dis ? Oui non? Pas encore ? Je ne voulais pas devenir pirate, ça c'est sur. Et j'aimais bien cette bande de Sea Wolfs, c'est pas faux. Et maintenant que je suis un hors la loi primé je n'ai plus le choix, le Gouvernement est mon ennemi. Et mon bel avenir d’officier de la marine avec Rachel à mes cotés est aussi fermé qu'une porte de prison. Mais je pourrais encore... Disparaitre ? Peuh ! Conneries.

              Je veux vivre. Et surtout continuer a savourer cette sensation de pouvoir faire tout ce que je veux.

              Le GM ne m'a pas trahi. C'est moi. Tout seul. Et même si je l'ai pas fait pour moi ou pour une grande cause comme toi je l'ai fait. Et y'a pas de retour en arrière possible après ça. Je suis devenu un pirate Bijou Doré. C'est pas un camp que j'ai chois mais c'est le dernier ou on voudra de moi. Alors tant qu'a l’être autant l’être à fond non?

              Baker est la. Avec un papier qu'il me glisse dans la main avant de repartir dans les ombres. Le papier qui va clore cette discussion et me dire si mes deux révos en partance ont déjà entendu parler de Shainess et de son nom de code. Est ce que Bijou Doré est la meilleur menteuse que j'ai jamais rencontré ou est ce que le Cipher Pol est vraiment bourré de taupes et de traitres...

              La réponse est la, il suffit de regarder.
                - « Hum, tu as obéis, tu étais un brave petit soldat. Tu n'as jamais dérogé à la loi. Mais est-ce que tu t'es demandé un instant si la loi était juste, bonne et bénéfique ? Parce que tu vois, se dire que le GM voulait qu'une seconde tête tombe, juste comme ça, pour marquer le coup, ça ne me semble pas très juste, bon et bénéfique. Au mieux, ça a privé la Marine d'un officier qui était, selon ses propres aveux, droit. Au pire, ça a crée un pirate tout aussi intransigeant que l'était l'officier. Et à partir du moment où la loi cafouille, mais on ne parle pas d'un faux-pas, là, mais d'une chute bien à plat, comment ne pas reconsidérer l'ensemble des décisions déjà prises et se poser la question de ce qui a motivé ces même décisions ? »
                Je le regardais bien en face. J'essayais de comprendre. Au bout du compte, j'avais en face de moi un homme qui s'était laissé porter, tout simplement. Ce n'était pas du simple déni, car Red ne me semblait pas être du genre à se laisser s'aveugler. Mais une telle attitude... comment avait-il fait pour devenir ce qu'il était devenu, Cipher Pol par opportunité, puis par quelque chose proche du devoir, puis un Marine par dépit puis par intérêt. Il avait vu la corruption et l'injustice du système, après s'être fait viré comme un malpropre, puis lorsqu'il était officier. Il l'avait dit lui-même « un bel uniforme, un boulot à mi-temps ». Et aucune fibre en lui n'avait été éveillée ?
                Difficile à croire.

                - « Pose-toi ces questions, et réponds en sincérité. Parce qu'il se pourrait, selon ce que tu décides d'établir en tant que vérité, aussi dire fut-elle, que la piraterie ne soit pas le seul camp qui voudrait de toi.  »
                Etais-je en train de proposer une place au sein de révolution à l'infamie sur pattes qu'était Red ? Parfaitement. Et pourquoi pas ? Je n'avais aucun honneur à la base et je ne me sentirais pas avilie par le fait d'être allée jusqu'au fond du fond pour aller fournir à la « cause » une nouvelle arme. Il fallait se salir les mains, et j'avais un bon feeling avec Red. Bon, ce n'était pas le coup de cœur, on s'entend bien. Mais, quelque part, depuis que je me disais que faute d'avis, j'allais devoir m'écouter, me faire confiance. Ça faisait peur, surtout que les conséquences n'étaient pas des crottes de mouche. Mais bon, Mosca me l'avait démontré : je manquais singulièrement du sens de grandeur. J'avais végété dans mes activités de révolutionnaire, et je n'avais pas non plus spécialement brillé en tant que CP infiltrée. Oui, je montais en grade, petit à petit. Mais ça, c'était bon pour les gens normaux. Moi, j'étais révolutionnaire. J'étais là pour faire changer les choses, par pour simplement les faire.

                - « J'ai l'impression que tu as passé ta vie à faire avec, à encaisser, tout ce que la vie t'a jeté à la tronche. Tu t'es plutôt bien débrouillé, même si le terme exact serait, d'emmerdé. Et si pour une fois, tu choisissais ? Il n'y a que la piraterie pour toi ? Ça m'étonnerait fortement. Tu sembles capable de te battre pour ce que tu veux. Tu ne l'as jamais fait vraiment auparavant. Il n'y a pas d'âge pour commencer.
                Surtout que tu me dis que tu voulais protéger tes camarades des Wolves. Avec ce que tu m'as dit, j'en déduis que tu les classes dans la catégorie des « types biens ». Alors, je me demande... est-ce que se résigner à devenir un pirate est vraiment la meilleure chose à faire pour leur bien être ? Déjà, rien que le fait de les obliger à devenir se battre contre toi. Enfin, potentiellement. Si tu deviens un gros poisson, tu auras la Marine sur le dos. La Marine, ça veut dire ce qu'il reste des Sea Wolves. Et puis, une fois passée cette considération... pirate, c'est vraiment le mieux que tu puisses faire ? Pour toi, pour eux, pour le monde ? »

                Et si tu arrêtais de fuir ? Mais ça, je n'allais pas le dire. Je n'étais pas bête à ce point.

                - « Enfin, tu fais bien ce que tu veux. Enfin, ce que tu peux.
                Mais je tiens à te corriger : je n'ai pas fait ça pour une grande cause. J'ai fait ça très égoïstement pour moi. Pour pouvoir me regarder en face dans la glace. Tu me connais un peu, non ? Tu m'as connue quand j'étais une CP convaincue. Convaincue autant que pouvais l'être. Est-ce que je t'ai donné l'image d'une altruiste pleine de compassion ? »

                Et s'il me répondait sérieusement, je lui jetai ma limonade à la tronche. Pas bête, mais orgueilleuse avant tout. Fière de mes défauts. Quitte à se les traîner, autant les assumer. Non, les magnifier. Et si j'étais une chose, c'était bien magnifique... Shaïness la Magnifique. Ça avait un bon groove... Et le groove, c'est la vie.


                Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Dim 20 Juil 2014 - 20:07, édité 1 fois
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                Je t'ai appelé Bijou Doré non ? Mais faut croire que je suis pas si bon juge des gens que ce que je me plaisais à le croire.

                Dans ma main les quelques mots griffonnés par Baker sont sans appel. Aussi incroyable que ça paraisse Bijou Doré ne ment pas. La miss de la haute est bien une taupe de la révolution infiltrée dans le cipher Pol. Ou plutôt non. La révolution est bien persuadée que la miss roule pour eux. Ce qui au final fait peu de différence, à moins évidemment de lui ouvrir le crane pour essayer de lire ce qu'elle cache dedans.

                Peu pratique comme solution.

                Tu te poses la question à l'envers Shainess. La Loi est juste parce que c'est la Loi. Tu peux lutter contre ceux qui l'appliquent, tu peux lutter pour la modifier. Mais si tu luttes contre la Loi tout ce que tu auras à offrir c'est le Chaos. Et le Chaos ne profite qu'aux charognards. La loi c'est ce qu'on lit, pas ce qui est écrit, on pourrait presque en faire une maxime du Cipher Pol. Même si les lois sont les meilleures du monde elles seront toujours appliquées par des humains, des humains, avides, jaloux, terrifiés... Justes humains.

                Vouloir se regarder dans une glace c'est quelque chose que je peux comprendre. A part quelques psychopathes endurcis on est tous passés par la un jour ou l'autre. Et il faut bien reconnaitre que ton choix a été bien plus courageux que la plupart. Que le mien en tout cas.

                Mais pour rattraper le coup c'est un peu tard. Même si je n’étais pas devenu trop cynique pour la révo j'ai trop de cadavres gris derrière moi. Je connais pas un type assez naïf ou illuminé pour me pardonner et se tenir à mes cotés sans se sentir en permanence harcelé par le doute. Est ce qu'il va me trahir ? Est ce qu'il ment encore ? J'ai sorti deux révos d'impel down il y a quelques jours. Dont une que j'avais mise la bas moi même en me persuadant que ça lui sauverait la peau. Va donc la voir et tu verras ce qu'elle pense de moi...

                Et même si c'était possible. Je suis un criminel primé à 400 millions de Berrys. Un croquemitaine, un monstre allié aux pires crapules de ce coté de Grand Line. Pas vraiment un type fréquentable quand on veut recruter et jouer les sauveurs populaires.

                Au final ma gueule ou mon nom à coté des vôtres serait la meilleur propagande anti révo de l'année. Je suis un pirate, et y'aura plus de repêchage.

                Cela dit... Je ne serais jamais le bienvenu dans l'armée Révolutionnaire mais si tu es prête à plaider ma cause je pourrais devenir... Je ne sais pas... Un sympathisant par exemple ?


                Et voila que l'interrogatoire vire à l'entretien d'embauche. C'est pathétique non ? Natalya m'a claqué la porte au nez y'a pas vingt quatre heures et me voila encore à mendier une place chez les révolutionnaires. Pourquoi ? Un fond de môme héroïque qui ne veut pas mourir ? Mon chemin de croix personnel vers la rédemption ? Une envie de vengeance et de violence ? Ou une volonté de croire à son mensonge, croire que je peux encore devenir celui que je voulais être autre fois ? Qu'il suffit de le vouloir.

                Rêves de gosses. Mais si ça continue bientôt elle va me demander de sauter comme Peter Pan.

                Et moi, est ce que je vais le faire ?

                Ne réponds pas. Tu ne peux pas me donner de réponse ferme maintenant et si tu le fais de toute façon je ne te croirais pas. Alors on va juste continuer à discuter en finissant nos verres comme de vieux potes de régiment, et puis je vais te laisser partir. Et ensuite...

                Ensuite on verra bien.



                Dernière édition par Red le Mar 26 Aoû 2014 - 13:50, édité 1 fois
                  - « Je ne conteste pas le côté peu poétique, machiste et globalement peu original du surnom, mais il me résume plutôt bien. Je suis une précieuse petite chose, une dame du monde et une révolutionnaire. Je ne vois pas en quoi les deux se seraient pas compatibles. »
                  D'un geste de la main, je repoussai une mèche de cheveux pendant que je m'installais plus à mon aise dans le fauteuil, croisant mes jambes. Puis je pris le temps de regarder Red bien en face, de lui montrer tout le dédain que j'avais pour lui, restant silencieuse quelques temps après sa dernière déclaration. Enfin, je condescendis à lui répondre.

                  - « Tu ne t'améliores pas avec l'âge, Red. Si demain, une loi passe en disant qu'il faut tuer tous les... blonds, parce que c'est un gène récessif, alors, ça sera forcément bien ? La loi est faite par ces mêmes hommes que tu décris comme faibles et pitoyables, incapables de refréner ses pulsions. Mais ce sont ces mêmes hommes qui écrivent des poèmes, sauvent des animaux, passent leur vie à parcourir le monde pour vivre l'aventure et découvrir ses mystères. Ta rhétorique ne sert qu'à une chose : t'empêcher de réaliser que tu es gros paresseux.

                   « c'est trop tard pour rattraper le coup ! Je suis devenu un grand méchant sans que je ne voulus vraiment et maintenant, personne ne m'aime, bouhouhou.
                  Si c'était facile de changer, ça se saurait.
                  Oui, toi dans l'armée révolutionnaire, ça ne sera possible que si tu achètes le drapeau de la rédemption, les couleurs du désintéressement et la foi en un futur. Toi, tu as décidé depuis que tu es gamin que tu ne sacrifieras pas ton petit bonheur pour une grande cause. C'est sur qu'il faut se salir les mains, pour que dalle. Qu'est-ce que l'honneur face à un sac de berrys ou un bel uniforme, n'est-ce pas ? »


                  Je remets mes jambes droites, pour me pencher vers lui à travers la table.
                  - « Dans la révolution, il n'y a pas de partisan. C'est trop facile. Tu ne veux pas un room service non plus ? Regarde-moi : je suis issue d'une grande lignée de Marines. Il n'y a pas un membre de ma famille qui n'ait pas bossé sous le drapeau de la mouette. Tu penses bien que Raven et Adam ne m'ont pas accueilli les bras ouverts. Ils se sont méfiés. J'ai dû mériter ma place, et pour cela, je ne me suis pas arrêtée en pleurnichant que la vie, c'est moche et que les humains sont méchants. J'ai galéré, et je galère encore. Voilà, c'est tout. Tu as ta place à mes côtés à nos côtés, mais seulement si tu le veux. Si tu veux qu'on te fasse les yeux doux, qu'on te courtise, qu'on te fasse des faveurs, reste donc un pirate et fais de ton pire. L'un dans l'autre, tu sais comment tu vas finir : trucidé par la Marine. Et personne pour t'aider, te pleurer ou enterrer ce qu'il restera de toi. S'il en reste bien entendu. »

                  C'était peut-être dur, mais c'était la réalité. Voir Red dans cet état, c'était comme découvrir que sous la cape du Père Noël c'était le vieux Grand Oncle Billy. Désillusion et chute d'un empire. Dans le cas de Red,  c'était un truc millénaire, bâti sur les ruines de civilisations multiples. Bien sûr qu'il devait être au courant. Il n'avait pas vécu aussi vieux sans entrevoir un petit peu la vérité. Un peu comme moi. Je savais, mais je me voilais la face. Les meilleurs menteurs c'étaient encore ceux qui croyaient leur propre mensonges.
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                  La foi hein ? Pas vraiment un truc qui m'ait jamais convaincu. Pas encore en tout cas.

                  Et pendant que Bijou Doré doit se demander comment prendre ça je fais un signe à Baker qui s'essaye à la discrétion ostentatoire un peu plus loin. Je ne sauterai pas aujourd'hui mais il y a un cadeau facile que le coin me permet.

                  Baker ? Fais rentrer les hommes. Et va dire à Bout de bois que l’accastillage et les travaux du Matador sont payés.  

                  Et puis faire remarquer que je suis vraiment le patron ici ne peut pas faire de mal non ?

                  Je crois qu'on s'est tout dit Bijou Doré. Je sens que si on continue dans cette voie on va finir par déraper et se lancer des mots qui appelleront des coups. Et ce serait dommage. Je vais faire en sorte que vos travaux soit traités rapidement et gratuitement. Et si vous voyez des trucs qui vous plaisent vous n'avez qu'a les prendre.

                  C'est un cadeau qui ne me coute rien et que je peux étendre à d'autres navires ayant les mêmes besoins que le tien, pour peu qu'ils prennent la peine de me le faire savoir.

                  Et pour le reste, tout ce qui est de mériter ma place je te laisse seule juge. Si tu vois l'occasion de me mettre à l'épreuve, tu n'auras qu'a m’appeler.



                  Je me lève, laissant à Baker le soin de régler les détails comme il le fait si bien. Probable qu'il lui offrira un joli den den blanc avec ma fréquence en tête. Moi je fatigue.

                  Bon vent Bijou Doré.

                  A la prochaine.

                    Red, l'énigmatique. Son geste... comment l'interpréter ? D'un côté, et généralement parlant, on pourrait penser qu'il faisait son bon prince pour épater la galerie, pour montrer pour sa puissance, pour m'amadouer... qu'en savais-je ? Je n'étais pas Red, et je n'avais pas l'intention de me torturer pour comprendre.
                    Et puis... n'avais-je pas sorti il y a une demi-seconde un discours poignant lyrique vibrant d'émotions et tout, sur prouver sa bonne foi ? Ne serait-ce pas totalement hypocrite de ma part de me mettre à disséquer ce qui pouvait être interprété comme un geste de bonne volonté ? Surtout que la gratuité des travaux, Mosca et moi n'allions pas dire non. Nous n'avions presque aucun moyen... mais de là à profiter de « prenez ce qui vous plaît » ? Bon, mon acolyte ne se priverait pas, mais ce n'était pas parce que nous étions révo que nous devions manquer de classe. Et faire confiance ne voulait pas dire manquer de bon sens. N'abusons pas des gestes désintéressés, car nous risquions de froisser un égo encore fragile.
                    - « Merci. » fis-je simplement. « Mais n'oublie pas que ça va dans les deux sens. Si tu as besoin d'aide, je pourrais peut-être d'aider. En tous les cas, si je suis dispo et dans le coin, je viendrai. »

                    Puisque j'étais remerciée, congédiée, je pris congé à mon tour. Caïus et Mosca m'attendaient sur le quai, un peu affolés de la tournure qu'avaient pris les choses, mais après une rapide explication, les choses se calmèrent. Bien entendu, l'ancien agent infiltré exprima tous ses doutes sur les paroles, les promesses, les non-dits de Red, mais cela ne l'empêcha de profiter des largesses du révo-cp-marine-pirate. Pff, c'était difficile de lui coller une étiquette en fait.
                    Le lendemain soir, au soleil couchant, le Matador levait voile, en direction de Goa, où j'allais donner un coup de main à révolution, après avoir attiser des cendres à Armada, en espérant que le brasier allait se ranimer. Le feu, c'est rouge, non ? Rouge Red, quoi...
                    - Fin -
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