Il y a une heure, le docteur Mad avait mis le pied dans ce lieu autant riche que sinistre. Par pur hasard, alors qu'il naviguait comme à son habitude enfermé dans son petit laboratoire de bord à dresser l'inventaire monstrueux des idées d'expérimentations qui lui venaient en tête perpétuellement, il s'était échoué sur une funeste plage bombardée par la pluie. Un peu secoué (du moins, plus que l'habitude) il sortit pour constater les dégâts sur son bâteau. Et dans la brume soulevée par le climat tourmentée, il aperçut une quantité phénoménales d'épaves délabrées au loin, et c'est aussitôt qu'il comprit : il était arrivé dans un espèce de cimetière de bateau, et tous ces cadavres se présentaient à lui, comme des offrandes.
L'oeil averti du scientifique saurait dénicher les plus précieux de tous les trésors... Ceux qui contiennent des substances chimiques aux propriétés intéressantes. L'or, les bijoux, les pierres précieuses ? C'est bon pour la populace ignorante. Rien à foutre !
Bref. Maintenant, Madon s'était enfoncé en courant dans les terres, semblant ignorer la pluie et la boue, et il était tout excité. Ses seuls équipements : sa blouse, ses lunettes fétiches, un sac, une mallette avec des fioles pour prélèvements. Il ignora aussi complètement son bateau, qui avait subi quelques dommages en percutant un petit rocher. Il l'abandonna à son triste sort, victime de l'irrésistible appel du pillage qui le faisait frissonner, au nom de la science !
Un paradis ! Un paradis ! Je suis au PARADIS ! EXCELLENT !
Sautant frénétiquement de carcasses en carcasses, Madon explorait innocemment cette zone qui regorgeait d'antiquités en tout genre. Trouvant à foison vieilles pendules, vieilles armes à feu, vieux canons, vieux appareils photos, et toute sorte d'autres trésors regorgeant de potentiels éléments chimiques qui pourraient l'aider dans ses expériences, voire lui donner de nouvelles idées, le savant fou ne savait vraiment plus où donner de la tête. Tout en chantonnant, il ramassait tout ce qui était susceptible de contenir des composants chimiques en quantité. Tout finissait en vrac dans un sac de toile qui finit vite par être plein à craquer. Mad s'en rendit compte et décida donc de s'arrêter à l'abri dans une épave pour faire le bilan de ce qu'il avait récupéré. Il jeta son dévolu sur une vieille corvette, à moitié enfoncée dans la boue, qui semblait faire partie du paysage depuis des siècles. Le scientifique allait y installer son campement rustique pour examiner son butin.
Enfin au chaud, le docteur s'empressa de rejoindre une grande salle où il pourrait étaler tout son barda. Il trouva son bonheur dans ce qui semblait être l'ancien réfectoire du vaisseau, avec en bonus une bougie pour ne pas rester dans le noir. L'éclairage était faible et faisait de la peine par rapport à la taille de la salle, qui sentait bien fort le moisi et l'humidité. Pas que ça gênait Madon, qui était trop absorbé par ses trouvailles.
Déployant le résultat de ses fouilles, il s'était accroupi face à elles et s'apprêtait à les ouvrir pour en extraire ce qui l'intéressait. D'époques différentes, cela faisait autant de composants différents qui se terraient potentiellement à l'intérieur de chaque babiole. Madon était tout exalté. Ayant trop hâte pour accorder un tant soi peu de valeur historique à ces antiquités, il commença à les ouvrir à l'arrache, en les envoyant valser à travers la pièce pour les casser, et ramasser leur contenu, la plupart du temps sous forme de poudre.
Ouvrez cette lampe, Madon ! Vous y trouverez... Du phosphore ! Excellent, bravo, bravo !!
Hinhin ! Viens par là, mon joli... Qu'est-ce qu'on sort d'un appareil photo ? Du magnésium ?... Formidable ! C'est le jackpot ! Vous êtes vraiment très bon, Madon !!
Le trip du scientifique était à son comble. S'adonnant à un jeu de rôle en solo, il avait l'impression de participer à une loterie où il ne pouvait que gagner. Tout en jetant à travers la pièce les objets qu'il voulait briser, il montait sur les tables ou renversait les chaises. Un vrai bazar que seul un ivrogne ou un aliéné peuvent créer se formait peu à peu.
Sa joie hystérique fut néanmoins interrompue par de désagréables voix à l'extérieur de l'épave où il s'était réfugié... Il n'était plus seul. L'excitation du savant se convertit vite en irritation. Qui osait lui gâcher un tel moment d'extase ? Il regarda par la fenêtre.
Mec, t'as entendu ça ?
Fermes là, y a du monde dans notre piaule...
Nan nan je la ferme pas. Je le dis bien fort, qui que ce soit, je vais pendre cet enfoiré avec ses tripes.
Trois ou quatre silhouettes pointaient leur nez en bas de la coque du navire dans lequel le docteur s'était réfugié. Plus que ça, ils semblaient même disposés à monter dessus. Madon était très contrarié, et s'activa pour décamper, non sans férocement pester, dans toute l'indiscrétion dont il pouvait faire preuve. Tout en rassemblant dans son sac les échantillons intéressants qu'il avait libéré en ouvrant les trésors, il répétait :
Enflures de pirates ! Enflures de pirates ! Enflures de pirates ! J'vais les tuer !
Il venait donc de saccager le mobilier de leur repaire. Sans le savoir, il avait pénétré sur leur territoire et avait laissé des débris partout, sans compter les chaises et les tables qu'il avait renversé voire dégommé à cause d'une trop bonne humeur... mais il en était très content, et très fier. Il cracha même plusieurs fois par terre pendant qu'il se dirigeait vers la porte qu'il avait emprunté pour venir ici. Pirates, marines, tous des foutus bouseux. On peut jamais s'exciter et détruire du mobilier innocent tranquille sans que l'un de ces parasites ne rapplique.
Ayant pris quelques temps à faire son sac, les pirates étaient déjà à bord, et le son de leurs pas se rapprochait dangereusement. Pour éviter d'en rencontrer un et de perdre du temps et de l'énergie, le scientifique/vandale sauta par une des fenêtres du vaisseau qui pointait sur une zone sablée. Une chute d'environ 4 ou 5 mètres, douloureuse si on se réceptionne mal mais pas non plus méchante à faire peur.
La peur ? Madon ne la connaît pas de toute manière. Il en a dans le pantalon. En avoir dans le pantalon, c'est important quand on cherche à détruire le monde. Banzaï ! Il tomba "à peu près" sur ses pattes, portant sa mallette à deux mains pour éviter d'en briser le précieux contenu. Perdant l'équilibre, il préféra se laisser tomber dans le sable mouillé plutôt que de laisser la valise faire la chute à sa place. Quel honorable sens du sacrifice, Mad !
Encore quelques secondes à pester tout en se relevant, de la boue plein les lunettes qui obstruait sa vision, le scientifique repartit malgré tout très vite en sens inverse, en direction de son navire. En sautillant bien sûr, car c'est d'usage lorsque la passion, l'excitation, la curiosité scientifique, et la folie sont les résidents de votre esprit.
L'oeil averti du scientifique saurait dénicher les plus précieux de tous les trésors... Ceux qui contiennent des substances chimiques aux propriétés intéressantes. L'or, les bijoux, les pierres précieuses ? C'est bon pour la populace ignorante. Rien à foutre !
Bref. Maintenant, Madon s'était enfoncé en courant dans les terres, semblant ignorer la pluie et la boue, et il était tout excité. Ses seuls équipements : sa blouse, ses lunettes fétiches, un sac, une mallette avec des fioles pour prélèvements. Il ignora aussi complètement son bateau, qui avait subi quelques dommages en percutant un petit rocher. Il l'abandonna à son triste sort, victime de l'irrésistible appel du pillage qui le faisait frissonner, au nom de la science !
Un paradis ! Un paradis ! Je suis au PARADIS ! EXCELLENT !
Sautant frénétiquement de carcasses en carcasses, Madon explorait innocemment cette zone qui regorgeait d'antiquités en tout genre. Trouvant à foison vieilles pendules, vieilles armes à feu, vieux canons, vieux appareils photos, et toute sorte d'autres trésors regorgeant de potentiels éléments chimiques qui pourraient l'aider dans ses expériences, voire lui donner de nouvelles idées, le savant fou ne savait vraiment plus où donner de la tête. Tout en chantonnant, il ramassait tout ce qui était susceptible de contenir des composants chimiques en quantité. Tout finissait en vrac dans un sac de toile qui finit vite par être plein à craquer. Mad s'en rendit compte et décida donc de s'arrêter à l'abri dans une épave pour faire le bilan de ce qu'il avait récupéré. Il jeta son dévolu sur une vieille corvette, à moitié enfoncée dans la boue, qui semblait faire partie du paysage depuis des siècles. Le scientifique allait y installer son campement rustique pour examiner son butin.
Enfin au chaud, le docteur s'empressa de rejoindre une grande salle où il pourrait étaler tout son barda. Il trouva son bonheur dans ce qui semblait être l'ancien réfectoire du vaisseau, avec en bonus une bougie pour ne pas rester dans le noir. L'éclairage était faible et faisait de la peine par rapport à la taille de la salle, qui sentait bien fort le moisi et l'humidité. Pas que ça gênait Madon, qui était trop absorbé par ses trouvailles.
Déployant le résultat de ses fouilles, il s'était accroupi face à elles et s'apprêtait à les ouvrir pour en extraire ce qui l'intéressait. D'époques différentes, cela faisait autant de composants différents qui se terraient potentiellement à l'intérieur de chaque babiole. Madon était tout exalté. Ayant trop hâte pour accorder un tant soi peu de valeur historique à ces antiquités, il commença à les ouvrir à l'arrache, en les envoyant valser à travers la pièce pour les casser, et ramasser leur contenu, la plupart du temps sous forme de poudre.
Ouvrez cette lampe, Madon ! Vous y trouverez... Du phosphore ! Excellent, bravo, bravo !!
Hinhin ! Viens par là, mon joli... Qu'est-ce qu'on sort d'un appareil photo ? Du magnésium ?... Formidable ! C'est le jackpot ! Vous êtes vraiment très bon, Madon !!
Le trip du scientifique était à son comble. S'adonnant à un jeu de rôle en solo, il avait l'impression de participer à une loterie où il ne pouvait que gagner. Tout en jetant à travers la pièce les objets qu'il voulait briser, il montait sur les tables ou renversait les chaises. Un vrai bazar que seul un ivrogne ou un aliéné peuvent créer se formait peu à peu.
Sa joie hystérique fut néanmoins interrompue par de désagréables voix à l'extérieur de l'épave où il s'était réfugié... Il n'était plus seul. L'excitation du savant se convertit vite en irritation. Qui osait lui gâcher un tel moment d'extase ? Il regarda par la fenêtre.
Mec, t'as entendu ça ?
Fermes là, y a du monde dans notre piaule...
Nan nan je la ferme pas. Je le dis bien fort, qui que ce soit, je vais pendre cet enfoiré avec ses tripes.
Trois ou quatre silhouettes pointaient leur nez en bas de la coque du navire dans lequel le docteur s'était réfugié. Plus que ça, ils semblaient même disposés à monter dessus. Madon était très contrarié, et s'activa pour décamper, non sans férocement pester, dans toute l'indiscrétion dont il pouvait faire preuve. Tout en rassemblant dans son sac les échantillons intéressants qu'il avait libéré en ouvrant les trésors, il répétait :
Enflures de pirates ! Enflures de pirates ! Enflures de pirates ! J'vais les tuer !
Il venait donc de saccager le mobilier de leur repaire. Sans le savoir, il avait pénétré sur leur territoire et avait laissé des débris partout, sans compter les chaises et les tables qu'il avait renversé voire dégommé à cause d'une trop bonne humeur... mais il en était très content, et très fier. Il cracha même plusieurs fois par terre pendant qu'il se dirigeait vers la porte qu'il avait emprunté pour venir ici. Pirates, marines, tous des foutus bouseux. On peut jamais s'exciter et détruire du mobilier innocent tranquille sans que l'un de ces parasites ne rapplique.
Ayant pris quelques temps à faire son sac, les pirates étaient déjà à bord, et le son de leurs pas se rapprochait dangereusement. Pour éviter d'en rencontrer un et de perdre du temps et de l'énergie, le scientifique/vandale sauta par une des fenêtres du vaisseau qui pointait sur une zone sablée. Une chute d'environ 4 ou 5 mètres, douloureuse si on se réceptionne mal mais pas non plus méchante à faire peur.
La peur ? Madon ne la connaît pas de toute manière. Il en a dans le pantalon. En avoir dans le pantalon, c'est important quand on cherche à détruire le monde. Banzaï ! Il tomba "à peu près" sur ses pattes, portant sa mallette à deux mains pour éviter d'en briser le précieux contenu. Perdant l'équilibre, il préféra se laisser tomber dans le sable mouillé plutôt que de laisser la valise faire la chute à sa place. Quel honorable sens du sacrifice, Mad !
Encore quelques secondes à pester tout en se relevant, de la boue plein les lunettes qui obstruait sa vision, le scientifique repartit malgré tout très vite en sens inverse, en direction de son navire. En sautillant bien sûr, car c'est d'usage lorsque la passion, l'excitation, la curiosité scientifique, et la folie sont les résidents de votre esprit.