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[FB 1624] Juste un début ... [With Syla]

Dans un bar/restaurant malfamé ...


On peut dire ce qu'on veut, la vie de pirate n'est pas de tout repos. Cette course folle vers la gloire n'a cessé de me faire perdre mon souffle. Que vouliez-vous pour moi père ? Si ce n'est une vie misérable et faite de crasses en tout genre. Je ne sais même pas où mes jambes me mènent, je ne fais que suivre un chemin invisible, celui qu'on appelle destin. Ma vie n'a plus de sens et mes rêves s'effritent peu à peu. Pourtant je veux vivre, connaître ce que je n'ai jamais pus approcher, le succès et tout ses atouts. Mais pour le moment laissez moi boire.

Le liquide glissait ainsi le long de ma gorge, tandis que dans un léger choc mon verre vint se poser sur la table. Le lieu était tamisé, très sombre, néanmoins le brouhaha m'entourant semblait donner vie à ce bar. Il n'y avait qu'à voir les brutes, criminels, rats, déchets, se mélangeant ici pour vite comprendre que Las Camp était un endroit malfamé. J'avais l'impression d'être dans les abysses de West Blue et non je n'avais pas touché le fond, je creusais encore. Ma tête était baissée en direction de mon verre à moitié vide, vous connaissez le dicton il était temps de le remplir. Attrapant la bouteille de whisky d'un geste brusque, je versais un peu de son contenu dans mon verre. Reposant cette dernière je pouvais voir que le stock de celle-ci commençait à diminuer. L'alcool était l'un de mes vices et je ne m'en cachais plus. Boire pour oublier, fuir, ouais c'était surement ça.

Une gorgée de plus, elle glissa toute seule comme la précédente. Tandis que je pouvais sentir cette chaleur dans le fond de mon gosier, c'était d'un tel plaisir. La fumée m'entourant me rappela qu'il était temps de m'allumer une cigarette et par la même occasion de mieux observer les alentours. Un serveur passa près de moi au même moment, le genre mal vêtu, tâché de toute part, surement à cause des plats renversés. Plutôt fébrile, l'air un peu perdu dans cette jungle. Mon regard se porta sur mon côté droit, un grand gaillard, tas de muscles, le genre sur de lui. Mangeant à en perdre l'appétit, le stéréotype quoi. Malgré tout il m'avait fait naître une faim qui commençait à tourmenter mon esprit, il était temps de manger.  
▬ Toi là, ramène moi le plat du jour tu seras gentil.

Le serveur bafouillait quelques instants et revenait dix minutes plus tard avec mon plat. Si on pouvait appeler ça comme ça. En fait aucun des aliments n'étaient identifiables, peut-être un bout de viande ou du poisson. Bref goûtons. Il ne me suffit que d'un coup de fourchette pour comprendre que la cuisine n'était vraiment pas la spécialité des lieux. Infecte, crachant alors sur le sol tout ce qui se trouvait dans ma bouche je me levais d'un bond. Approchant doucement du bar, j'attrapais le barman par le col de toute mes forces, mes yeux plongeant dans les siens. Peu importe les conséquences, comme d'habitude :
▬ C'EST QUOI CE PLAT DE MERDE !!! Amenez moi votre cuistot je vais lui apprendre à faire la cuisine moi !

Fais chier, deux, trois, quatre gars sortent de derrière. Ça sent pas bon, comme la bouffe ...


Dernière édition par Ren Velas le Jeu 20 Mar 2014 - 16:53, édité 1 fois
    Cher journal,

    Je me trouve dans un endroit tellement paumé et merdique que les quartiers populaires de Saint Uréa à coté c'était la joie de vivre, un lieu ayant besoin d'une Déesse pour guider ses dégoutants habitants et leurs looks datant d'une autre époque. Mais à défaut d'être la Déesse qu'il leur faut, suis-je la Déesse dont ils ont besoin ?


    Cette introduction était du tonnerre, définitivement. Mais comment ne pourrait-elle l'être quand moi, déesse des cieux et des terres (mais pas des mers, je ne peux malheureusement respirer dans les bas-fonds), prend en main la plume pour laisser le lyrisme s'emparer de ces humbles feuilles de papier, grandioses désormais qu'elles content l'épopée d'un être aussi formidable que moi ? J'acquiesçais. Un rapide coup d'oeil autour de moi confirmait la chose à nouveau. Un bar mal famé, dans une île au nom insignifiant que j'avais oublié. Un lieu abandonné des Dieux, même si de Dieux, il y avait moi.

    Je hochais la tête, solennellement. Il me fallait attendre quelques heures, avant que ma chaloupe reprenne le large. Un scandale, si vous voulez tout savoir ! Me faire attendre, MOI ?! Non mais ... MOI QUOI ?! Sacrilège, hérésie ! Mais une a acquiescé, et a décidé de faire preuve de patience. Après tout, elle a ouïe dire qu'un Dieu voulant trop précipiter les choses avait fini planté sur une croix, pff ... Qu'importe. Reprenons l'écriture.

    Le bar où je me trouve semble d'une hygiène des plus médiocres. Après tout, sur les murs, je crois apercevoir un truc couleur rouille semblable à du sang. Et au sol ? De la glaire, de la bave, et des trucs moins identifiables. L'odeur est à l'image de ce lieu pourri par ses habitués, pestilentielle. Si une règnait, elle ne tolérerait point cette insulte, cette disgrâce. Les murs seraient couleur rose, car tout le monde sait que le rose inspire la bonté et la joie de vivre. Et l'odeur, ce serait une délicate fragrance de fleur d'oranger. Ou de pêche.

    Je souriais, satisfaite. Si le monde était tel que je le concevais, il serait définitivement meilleur. Et surtout il serait bien, bien plus beau. Beau jusqu'au dégout. Mais les épreuves, nombreuses, parsèmeraient ma route ! De force, j'allais devoir m'armer. De bravoure, ma divine présence devrait faire preuve. Mais j'étais née avec bien des qualités. Tant même, mais ma modestie m'empêche de l'avouer. Et là, un cri ! Qu'est-ce ? Un ennemi ? Je me redresse, vaillamment ! Renversant le journal, l'encre, et la table au passage. Oh. Qu'importe. Ce qui se dit ? Je ne le sais pas, je m'en moque à vrai dire ! Mais au comptoir, je vois un pauvre hère se faire encercler ! Haha, lâcheté ! Injustice ! Une est parangon de vertu, une ne peut laisser une pauvre victime ainsi se faire agresser !

    Je m'avance à pas rapide, malgré les talons hauts que je porte en toute occasion. Je sens tous les regards rivés sur moi, ce qui me plait pas mal. Et je vois que les agresseurs et même l'agressé se sont retournés pour voir quel brin de femme pouvait avoir l'audace de les interrompre en plein lynchage. Je souris, d'une façon bien arrogante. Je tends le bras, montrant ma paume nue, leur signifiant de stopper leurs agissements.

    - Vils faquins, stoppez donc le marasme ! Car voyez-vous, je suis l'héroïne que cette île veut, même si une n'est pas celle que cette île a besoin ... Minute, je crois que c'est le contraire, mais qu'importe ! Je vous somme de-

    - Mais azy la femelle, tais-toi et suce.

    Je rougis. De colère. Et brandit fièrement mon sabre devant la tête de sale rat de l'inconscient, stupide, sot, crétin, qui ose m'interrompre dans mon envolée !

    - Insolent ! Sache qu'une est d'essence divine ! Elle ne fait que ce qui est juste, et ce qui est juste, c'est que je te saigne pour tes paroles vaines, chien ! Toi, pauvre victime, éloigne toi donc ! Je vais te protéger, mais ne te met en aucun cas sur ma route ! Tu pourrais te retrouver blessé !
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    Clap, clap, clap. Des bruits de talons. Mon regard se tourne vers la provenance des aigus, découvrant alors une ravissante femme contrastant totalement avec les lieux. Une chevelure à l'aspect étrange, bleutée, donnant un peu de vie à ce bar funeste. Un visage plutôt agréable, une démarche féminine bien que trop sur de soi à mon goût. Femme fatale qui dégaine son sabre à la moindre insulte ? Pirate ? Surement. Mais me faire aider par une femme, non pas possible. Peu importe le nombre d'ennemi, la lame d'un bon bretteur l'emporte. Cependant toi qui tient tant à prouver ta valeur, je vais t'en laisser l'honneur.

    Fuite ou pas, je sautais par dessus le comptoir. Frappant le barman à la tête avec la première bouteille qui me venait sous le bras. Le reste c'était pour l'héroïne. Il était temps pour moi de faire à manger. D'autant plus qu'une fois sa force montrée, un bon repas ne serait de trop pour la jeune femme. N'y voir en rien un homme amoureux cuisinant pour un coup de cœur, juste un simple cuistot aimant manier les aliments pour en faire des chefs d’œuvre. A l'arrière il restait deux gars. Le premier se jeta sur moi. La lame quitta son fourreau pour venir le blesser en plein torse, le laissant tomber sur le sol perdant une bonne partie de son sang. Quant à l'autre, il prit la fuite, surement plus raisonnable que le précédent.

    Désormais à moi les fourneaux. Attrapant la viande, pas du premier choix, mais on fait avec. Quelques fricassés de légumes, le tout mit dans une poêle, petite touche de beurre et assaisonnement dont j'ai le secret. Faire mijoter le tout à feu doux pendant quelques minutes, veiller à la cuisson de la viande, le croquant des légumes. Tout ne peut-être que parfait. Je n'entends rien, je ne sais ce qui se passe dans le bar, seul le crépitement des ingrédients dans la poêle berce mes tympans. Dans quelques instants tout est prêt. Dressage rapide,assiette blanche, installation de la viande à proximité des légumes, une touche de sauce sur le côté, il ne reste plus qu'à déguster.
    ▬ Bon, on passe à table ?

    Retour en matière un peu osé. Assiette à la main, prêt à servir. Dépêches toi jeune fille, nous ne pouvons nous permettre de rester trop longtemps après cette rouste. Mon silence te surprend peut-être, mais lors d'un bon repas les langues se dénouent ne t'en fait pas.
      La pauvre victime du racket s'était exécutée avec brio en bondissant de façon assez commune sur le comptoir. Pour ensuite fracasser sauvagement le crâne du barman avec une bouteille qui passait. Ah. Ça avait le mérite d'être expéditif, en tout cas. Mais voilà qu'il fonçait direction les cuisines, m'abandonnant à ma petite fête improvisée. Il y avait face de rat avec son sourire hideux, crâne rasé, tatouage de dauphin tout moche, et ... Et monsieur passe partout tellement il a rien qui le démarque du commun. Des adversaires définitivement pas à ma hauteur, si vous voulez mon avis. Mais j'allais devoir composer avec en une ode épique !

      - Haha, graines de mal ! Sachez que la route se termine ici, car MOI, UZAS SYLA, vous stoppe tel le marteau d'airain !

      Et je donne un gros coup de talon au sol, parce que, je sais pas ! Enfin si, je sais ! Ca donne un air terriblement classe. Ce qui n'était pas prévu, c'est que la planche de parquet se soulève violemment, s'écrasant en un terrible, fatale hasard entre les jambes de "Tatouage de dauphin tout moche". Mes yeux se sont ouverts grands, sous la surprise. Geste imité unanimement par l'assemblée qui me servait de faire valoir. Le pauvre concerné s'écroule en disant un petit *merde quoi ...", alors que "Monsieur passe-partout" fonce sur moi en gueulant.

      - Salope, j'te plante !

      Il a un truc qui ressemble à un ... truc pointu. Aussi divine que je puisse être, je devine que si ça me touche, ça me fera tout sauf du bien, alors que je m'avance en avant, interposant en un geste héroïque ma lame ! Sauf que cette fois, le plancher craque sous ma botte, et je m'affaisse dans un petit couinement, l'arme de l'opposant passant au-dessus de moi. Il perd l'équilibre, titube ! Moi je maudis, me plains, agite mon fer de tous les cotés ! Mais juste pendant quelques secondes : Soudainement, il entre en contact avec quelque chose dans lequel il s'enfonce : Le bonhomme qui s'est empalé dessus. Il me regarde avec un petit air pathétique de chien battu, les yeux sortant de leurs orbites. Par respect pour mes vêtements qui n'ont commis aucun crime à part celui de se trouver ici, je réussis à dévier la chute du pauvre hère et fais en sorte qu'il s'écroule sur le coté.

      Je réussis à retirer ma jambe du trou, et sans arme, maintenant, je fais face aux deux hommes qui osent toujours s'opposer à ma vindicte divine et légitime ! Mais je les sens. Les sens hésiter, en voyant deux de leurs camarades au sol. Je suis désarmée, n'ayant pas eu le temps de récupérer ma lame, mais pourtant ils gardent la distance. Se regardent, hésitant. Avant qu'un coup de feu détonne, et abatte "Crane rasé". Un allié ? Le dernier survivant et moi-même tournons la tête ! Pour voir un vieil homme avec son revolver pointé vers eux, la mine mortifiée, les mots s'échappant d'entre ses lèvres en une voix tremblante.

      - J'vous jure, ce flingue il marchait plus d'puis vingt ans ! Vingt ans ! Et ... Et ...

      Mais c'était inutile. Face de rat, celui-là qui m'avait apostrophé, jugeant que j'étais une femme bien trop forte, futée, impérieuse, divine quoi, décidait de s'enfuir, traversant la salle comme si les chiens de l'enfer étaient à sa poursuite. C'était un peu le cas, après tout, il avait attiré mon courroux vengeur. J'affichais un sourire très suffisant, alors que je prenais une pose héroïque.

      - Voyez, peuple ! Voyez ce qui arrive, à ceux qui provoquent la colère d'une femme ... Que dis-je ? D'une déesse ! Que cela vous serve de leçon, nah.

      Mais alors, inattendue, une douce odeur de nourriture titillait mes narines. D'où ? Je regardais autour de moi. Je ne voyais que des mines grises qui détournaient le regard, et des plats infects que même pas je les donnerai à un chien galeux. Puis, mon regard s'attardait direction le comptoir : Il y avait la victime du racket avec une belle, très belle assiette m'attendant, m'invitant à partager un repas ! Ah ! De la nourriture commune, sans nul doute. Mais une se doit d'accepter les présents de ses fidèles, et fidèle, il l'était définitivement. Comment ne pourrait-il pas l'être après que je l'ai sauvé de manière si héroïque ?

      En mes lèvres se dessinaient un petit sourire en coin, alors qu'après plusieurs secondes à galérer (parce que, si vous avez bien suivi, ma lame était toujours coincée sous le corps de l'impudent), voilà qu'avec la lame ensanglantée je m'asseyais au comptoir, et me contentais de dire, simplement.

      - Merci pour l'offrande, fidèle ! Quel est ton nom, que la Déesse puisse te bénir ?
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      La douce odeur du plat chatouillait les narines de la jeune femme. Ses yeux étaient un peu plus grands ouverts, tout comme la blessure de l'homme gisant sur le sol. Il n'était pas le seul. Carnage totale d'une patte féminine ? Spectaculaire, je m'en voulais même d'avoir raté le show. La lame ensanglantée quant à elle rappelait l'affrontement qui n'avait pas du se faire sans mal. Bref tu dois manger ça va te faire du bien. Prépare toi juste à courir après ce bref repas, la marine ne va pas tarder. Ça te fera la digestion tiens ne t'en fait pas. Ce qui me surprend ? Que tu sois encore en vie, mais tu as réussis le test. Tu mérites mon respect, désormais c'est à moi de te surprendre. Allez met un coup de fourchette, tu comprendras bien :
      ▬ On me nomme Ren et toi sous ces airs de déesse se cachent un prénom si je ne m'abuse ?

      Sourire aux coins des lèvres, pointe de provocation. Ainsi qu'une manière d'entamer une conversation s'annonçant passionnante. Néanmoins elle ne finirait pas ici. La marine étant très présente par ici il valait mieux se faire discret. Mais une joute éclatant dans un bar fait toujours parler d'elle et les ragots ici circulent bien trop vites. Mon sabre était quant à lui bien au chaud dans son fourreau, pour le moment je ne montrerai aucunes de mes capacités à la jeune femme. Gardons le mystère. Il vaut mieux que tu me sous-estime, plutôt que de me sur-estimer. Question d'éthique ou d'image que l'on souhaite refléter.  Bon, fini de manger, on se casse et vite, ils sont tout près.
      ▬ V'là la Marine déesse Syla ! Déguerpissez !

      Un vieux venait de beugler ces quelques mots, proche des fenêtres il avait surement du les voir arriver. Au moins j'avais le nom de la jeune femme et le timing pour partir. Viens suis-moi, fuyons ensemble et partons à l'aventure. Je ne te promets pas un beau voyage, juste un peu de bon temps et de la cuisine. De ce fait tu ne mourras jamais de faim. Attrapant la jeune femme par le bras, je la tire par la sortie arrière du bar, comme tout lieu malfamé qui se respecte. Mes jambes me poussent à courir. Fuir, cela faisait bien longtemps. Allez, prend part à la danse et part avec moi, mais dans le fond qui suis l'autre ? Bonne question Syla.
      ▬ Direction le port, on improvise sur place.

      Riras-tu d'une telle situation ou la panique t'emportera ? Dis moi que tes épaules peuvent supporter une telle pression, rassures moi sur ton courage. Montres moi à quel point la jeune femme que tu es en a sous le pied. C'est peut-être la naissance d'un duo ou une simple rencontre hasardeuse. Où nous allons ? Aucune idée, nous sommes des pirates et la fuite nous lie. Dans le fond, elle nous rassemble tous.
        La nourriture était étonnamment bonne pour celle se trouvant en un bâtiment aussi sinistre que celui-ci. Ca ne valait pas un restaurant quatre ou cinq fourchettes, mais qu'importe ! Cela me sustentait, ravissait mes papilles. Je profitais du délice de bonne cuisine en compagnie de la personne que j'avais sauvé d'un tabassage certain ! Aaah ... Quelle plus belle récompense peut-il y avoir que celle de profiter de moments avec les gens qu'une a sauvé ? Un parfum Noir Désir. Ou une robe Saanel. Qu'importe, il s'adresse à moi, me demande mon nom ! Je lui souriais, avec cet air toujours suffisant, avant de me redresser, posant ma main sur ma poitrine, levant l'autre haute, avant de déclamer haut et fort, comme si j'étais actrice sur la scène qu'est la vie.

        - Mon nom ? J'ai bien des noms, tant et plus ! On me nomme Princesse à South Blue, Capitaine de l'Âme dans le Nord, mais pour toi ce se-

        Mais on m'interrompait en pleine envolée lyrique, ce qui me fait tirer une sale tronche, alors que mon regard balaye la salle à la recherche de l'inconscient ! Mais soudainement, me désintéressant de la source de la voix, c'est les propos tenus qui m'interpellaient : Enfin on me reconnaissait à ma juste valeur ! Je n'avais vécu que pour ce moment, exquis, que je profite, extatique. Ah. Et aussi, y'a des Marines qui bougent et arrivent. Qu'importe. Je rabats ma cape en un geste héroïque, les pans de celle-ci s'envolant, alors que je brandissais mon fer souillait avec majesté !

        - Qu'elle vienne, la Marine ! Une est déesse, et une n'a nulle peur qui l'assaille ! Cet affrontement ne fait partie que d'une plus grande chorégraphie, une astrale, et une, destinée à un futur gran- Mais, que, qu'est-ce tu - Lâche moi !!

        Encore une fois, interrompue, cette fois prise par la main alors que ma victime prend l'initiative de fuir les lieux ! Mais ! Lâche ! Une a un destin a rencontré, un destin magnifique que nul être commun ne peut comprendre ! Cela dit, malgré toutes mes protestes exprimée à voix haute et mes menaces, le cuistot Ren n'en a cure et continue, inlassable, sa fuite. Par la porte de derrière, nous quittions le bâtiment, et c'est vers le Port que nous fuyions ! Mais je suis pas d'accord, et je le dis clairement.

        - Fidèle ! Je puis comprendre ton inquiétude, la naturelle, concernant la sécurité de celle qui veille sur toi en tant que déesse, mais sache qu'une n'est guère guidée par la terreur et la crainte, et que la Marine n'est qu'une vile bande d'incompétents à la botte de Forces du Mal contre lesquelles je me dois de faire front !

        N'empêche que ça ne l'empêchait pas de toujours me traîner derrière lui, malgré le petit régiment de Marine nous ayant aperçu, et étant maintenant à notre poursuite.
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        La justice nous cours après, mais la liberté est plus rapide. Suis moi on va pas se battre, pour avoir une prime, être recherché partout ? Je n'aime pas vivre dans la lumière et sous les feux des projecteurs à ton instar, j'étais bien dans mon trou perdu. Et toi qui débarque avec tes talons tu casses tout un monde, tu brises ma bulle. Syla. Aucunes écorchures dans un tel prénom, aucunes possibilités de fourcher, dur de l'oublier. Une femme de caractère, peur de rien, capable de se battre ? Que demander de plus ? Ce n'était en rien le début d'une histoire d'amour, mais surement d'une belle aventure. Néanmoins pour le moment il fallait privilégier la fuite aux rêves de grandeurs et si on se fait choper ? Non, pas possible. Pourquoi ? L'échec n'est pas permis.

        Le cœur bat de plus en plus vite et à chaque pulsations mes pieds font un pas de plus. Quelques mètres nous séparaient du port. Fuir le passé pour avancer vers un futur incertain. L'odeur de la mer, un plaisir réel pour un pirate annonçant des retrouvailles en bonne uniforme ? Prêt à sauter dans un bateau ? Il fallait faire vite, la justice prenait du terrain. Ce n'était pas bon, pour une fois les pirates étaient des victimes, la proie fassent aux chasseurs. Dur à se l'avouer, mais réel pourtant. Du gibier ? Surement oui, quoique se retourner aurait été possible à tout instant. Ma lame aurait pu les balayer. Néanmoins, chaque actes apportent son lot de conséquences, il valait mieux que mon identité ne circule pas trop.

        Allez plus que quelques mètres. Un dernier coup d’œil derrière, au passé et ses évènements. Sourire en coin, le regard qui scrute l'horizon rapidement. Devant moi ? Le port et ses bateaux allant du modèle réduit au navire de guerre. Bref pas le temps de réfléchir, la première embarcation sera la bonne, petite ou pas, il nous faut juste de quoi quitter l'île. Tiens ce bateau là, un poil plus grand qu'une barque, une petite cabine, de l'espace pour deux personnes max. Il fera l'affaire. Si je saute, tu sautes ? On connaît tous cette phrase, on l'a tous connu un jour où l'autre. Bon, dans tout les cas tu n'as pas le choix.
        ▬ Sautons là dedans, on met les voiles !

        Saut majestueux du pont jusqu'à dans le bateau. Personne dedans apparemment. Mon sabre sort du fourreau rapidement et tranche les liens retenant l'embarcation sur le port. La femme déploie la grande voile, du moins la petite tout de même. Il avance, un peu. Les marins sur le port ont l'air en colère, des injures, des bras levés, bref frustration animal d'un prédateur n'ayant pas eu sa proie. Moment de paix pour cette dernière qui reste en vie une fois de plus. Qui va pouvoir gambader librement à nouveau.
        ▬ Semblerait qu'on soit bloqué ensemble le temps d'un voyage, Syla l'héroïne aurait-elle une destination en tête?

        Pointe d'humour sur fond de provoc, aujourd'hui tu fus mon héroïne.
          On court, on court, l'heure de gloire n'est pas pour aujourd'hui. Il n'y aura pas vengeance pour les affronts que la Marine m'a fait, ni pour l'humiliation que les Sombres Forces derrière ces terribles complots méritent. Il n'y a que fuite, fuite qui nous amène sur des docks que je me refuse à atteindre sans pour autant beaucoup d'entrain. Et chute ? Il y a chute. Ou devrai-je plutôt dire saut ? Oui, un saut, un grand ! On bondit, tels des gazelles ! J'entends à peine le pauvre hère qui me parle, alors qu'on s'envole !

          Le choc sur le bois de la petite barque est aussi soudain que dur. Naturellement, je me suis réceptionnée avec grâce ! Mais je crois que je. Me suis foulée la cheville. Terrible destin, mais je ne le fais pas remarquer. Je reste droite, droite comme le I d'Ignorance ! Car j'ignore la douleur, la transcende pour devenir meilleure. Autour de nous ? Plein de navires, bien plus grands. Derrière moi ? Une Marine qui peste contre le destin qui leur met des bâtons dans les roues. Et à mes cotés ? Quelqu'un que je viens de sauver. Quelqu'un qui se soumet à la grandeur de ma personne, et me demande où l'on va.

          Je souris, alors que je profite de la chaleur d'un soleil mourant. C'était pour ça que j'étais née. Sentir la reconnaissance de mes sujets. Il n'y avait pas plus grande récompense. A part une montre Katnier. Ainsi, écartant une mèche azure de mon front, c'était sur un ton assuré que je m'exprimais.

          - Où irons nous ? Vers l'Est, toujours vers l'Est. Car là-bas repose la destinée de celle qui éclipsera le soleil.

          Tout en pointant le doigt vers le Sud, alors que ma silhouette se découpait sur le soleil couchant.
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