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Affaire Azhar, le procès


* Un conseil, retenez le jeu de couleur.
Alrik Azhar
Affaire Azhar, le procès 1408440958-a-dude-by-taxis

Trois coups de maillet. Le marteau du président disent-ils, cet abominable petit marteau en bois qui sonne l’heure des libérations, l’heure des condamnations, l’heure des exécutions, l’heure des indemnisations. Trois coups de maillet. Le signal de la fin d’une vie, ou une étape. La sirène des prochaines tourmentes : des choses qui glacent le sang d’un habitant de Drum. Trois coups de maillet. J’étais crispé, paniqué, j’étais ce petit rongeur face à la menace louve. Et ils me dévoraient tous du regard, magistrats, jurys & jurés, le procureur.

La séance est ouverte ! Accusé, levez-vous.

Je m’exécutais, gloussais et regardais le monde. C’était un procès à huis clos. Aucun public, juste des témoins : des têtes que je reconnaissais très bien, des agents du CP3, la famille d’Alrik, mon père, la veuve Kregger. Je savais qui allait témoigner en ma faveur et l’inverse. La Cour demandait le silence bien qu’il n’y eût que d’inaudibles chuchots et commença.

Monsieur Jäak Hadži né sur l’île d’Orange le 24 Juin 1586, votre casier judiciaire ne porte aucune mention, vous êtes renvoyé devant la cour d’assise pour homicide volontaire contre la personne du Commandant Alrik Azhar né à Manshon. Lors de l’instruction vous avez plaidé non coupable. Avocat de la défense, La Cour vous laisse exposer votre cause.

Votre honneur, merci… La défense va faire court et concis mais il faut que vous compreniez, messieurs les jurés ce qui a conduit mon client à un commettre un tel acte… Bien, Monsieur Hadži a rencontré Alrik Azhar le matin du 3 janvier 1607.


Dernière édition par Jäak Hadži le Mar 19 Aoû 2014 - 14:41, édité 2 fois
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Ce matin là, il faisait froid, le ciel était sombre. Et étrangement les gens étaient identiques au climat. L’atmosphère était dérangeante et étouffante dans le QG d’acier de la Mer de l’Est. Je venais de passer sous officier : caporal. J’étais heureux comme personne, et c’est dans cet état d’esprit que je rejoignais le bureau d’un des hommes les plus influents du QG. Alrik Azhar, une figure de proue de la justice, des galons plein la poitrine gauche, un sourire quand il faut, une ride au front quand il faut aussi. Mais toujours cette impressionnante droiture qu’on s’efforçait d’imiter chez les nouveaux caporaux.

Le motif de cette convocation m’importait peu, j’adulais cet homme. Je toquais à la porte, timidement. Ça ne me ressemblait pas. Le stress.

Présentez-vous.

Caporal Jäak Hadži, Commandant !

Hadži ? Très bien, entrez.

J’entrais. Puis je plongeais au paradis. Je remarquais d’abord sa puissante et féroce mâchoire. J’avais l’impression qu’il avait vécu plus d’une guerre. Je voyais dans ses yeux des champs de bataille, des vies sauvées, des victoires. Et tout ça se confirmait par les différents insignes & médailles sur sa poitrine. Il lâcha la bière qu’il sirotait pour se lever d’une manière militaire me faire un salut, puis ensuite me tendre la main. Je le saluais et la lui empoignais.

Commandant…

Evitons ça, appelle-moi Alrik. Comment va ton père ?

Ma foi, il se portait bien la dernière fois que je l’ai vu. Si on exclu le fait qu’il s’est cassé la jambe et qu’il est en béquille.

Toujours aussi sportif, monsieur Hadži. Sinon, félicitations pour ta rapide promotion. Ça ne m’étonne pas, le nom joue, c’est vrai, mais tes qualités de soldat ont pas mal plu. On ne pouvait pas te garder en garnison.

Merci. Je n’ai fait qu’obéir aux ordres, serrer des menottes…

Un véritable Hadži ! Il en faut bien comme vous. La Monde change et la Justice se perd dans le dédale qu’il crée… Seulement quelques hommes arrivent à trouver le chemin. Chez vous, c’est inné.

Et bien, disons qu’on a l’habitude de marcher en de lieux saints.

Hahaha ! C’est exactement ça. Plus sérieusement, Jäak. Je sais ce que ça représente d’avoir un membre de votre famille à son service, aussi, c’est pourquoi j’ai déjà prévenu vos supérieurs : je vous prends sous mon aile.

Woah… Hé bien… Je ne saurais vous dire à quel point je vous suis reconnaissant. C’est un grand honneur pour moi…

Hep ! Pas de ça entre nous Jäak, c’est de bon cœur que je le fais. Tenez, prenez une bière. A votre promotion !

Alrik était tout ce qu’il y avait de plus aimable. La première fois que j’ai dû tuer quelqu’un, c’est chez lui que je suis venu vider mon fardeau. Les fois où j’attrapais deux ou trois bandits, c’est chez lui que je venais arroser ça. Il m’a appris à appuyer, tuer pour protéger, que ce qui comptait : c’était la vie de l’innocent quand l’autre n’en avait plus rien à faire de son état d’humain. Il m’a appris tant de choses… Je lui en serai toujours redevable.

C’était aussi un ami proche de la famille, proche de mon père, on aurait dit qu’ils avaient grandi ensemble. A Orange, on l’invitait dîner. Ils nous racontaient des histoires extraordinaires, comment ils arrivaient à eux seul à arrêter de terribles équipages pirates des blues. Comment ils survivaient au déluge, d’énormes vagues qui cachaient des requins et d’autres animaux aquatiques dangereux. A chaque fois, je me plongeais dans leur récit, je m’imaginais naviguer avec eux. Pour l’aventure et la protection des autres. C’était à ça, de toute manière, que chaque membre de ma famille était destiné. Être un serviteur de la Justice & du peuple pour qu’un jour on puisse marcher en de lieux saints. J’étais loin de me douter que le concept de la paix n’était qu’une utopie. Que notre Monde baignait dans la guerre depuis le commencement et qu’on ne pouvait changer les choses qu’à petite échelle. Loin.

Mon père avait pris sa retraite, quittant la marine avec les honneurs. A cette époque, on attendait déjà beaucoup de moi. En effet, j’étais fils unique, mes parents avaient toujours su qu’ils auraient un fils. C’était là le destin des Hadži. Je devais être un remplacement, même mieux, aller plus loin que mon père, me casser le dos à arracher à la main les mauvaises herbes. Alrik est l’homme qui m’y a aidé, et grâce à lui, j’ai été propulsé au rang de Sergent.

Qu’on se le dise, j’ai été au centre de toutes sortes de médisances à cause de cette rapide promotion. C’est à peine si on écoutait mes ordres. Et c’est normal, les soldats sur qui j’avais plein pouvoir étaient pour la plupart plus vieux que moi. Ça a duré des semaines, des mois, mais j’ai réussi à m’imposer.


Dernière édition par Jäak Hadži le Mar 19 Aoû 2014 - 14:19, édité 1 fois
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Le 26 Novembre 1607, mon client comptait exactement 46 arrestations, ce qui est énorme en moins d’un an. Le fait est que Jäak Hadži se tue à la tâche, il ne vit que pour ça, se tuer. Se tuer pour les vies des autres, se tuer pour arrêter des meurtriers, des bandits, des voleurs, des gens dangereux. Être marine ce n’est pas seulement un métier, c’est un choix, un mode de vie. C’est prendre des risques pour des gens tels que vous et moi, Votre Honneur.

Des risques j’en prenais des tas. Mes cicatrices, c’étaient mes médailles de sous officier. Je menais ma section aux honneurs : des fêtes, du champagne, des tapes sur l’épaule des nos supérieurs. Le jour nous suons la goutte aux tempes, le soir c’est un grand sourire qu’on affichait devant les officiers. J’apportais le calme, rendais ma famille fière et me couchais certain d’être un homme du Bien.

Ma légende naissait de ses nombreuses petites victoires.

C’est tout.

Merci Maître. Monsieur le Procureur, c’est à vous.

Votre honneur, messieurs les jurés. Le Commandant Alrik Azhar a voué sa vie entière à la protection d’autrui. Mort à 56 ans, il s’est engagé dans la marine à 16 ans. De plus, c’était un père, un grand-père et un mari. Il a laissé toute une famille derrière lui et des petits-enfants qu’il ne verra jamais grandir. Il serait parti avec les honneurs, oui, s’il n’était pas mort de la façon la plus abominable qu’il soit : assassiné. J’appelle l’accusé, Jäak Hadži à la barre.
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Pour la deuxième fois je me levais, les menottes serrées et accompagné de deux agents du Cipher Pol.  Le troisième.

Hadži Jäak, promettez vous de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ?

Je le promets.

Rendez vous donc à la barre.

J’y étais déjà, fixant le procureur dans les yeux. Il était jeune et sûr de lui. Peut-être trente ans. Il arborait un sourire qui me mettait mal à l’aise. J’avais tué quelqu’un, après tout.

Jäak Hadži, marine depuis maintenant sept ans, pouvez vous me dire où vous étiez la nuit du meurtre du Commandant Alrik Azhar soit le 12 décembre 1610 ?

J’étais dans le bureau d’Alrik Azhar.

Il faisait nuit noire, une nuit glaciale, j’entendais les hurlements de la pluie, des milliers de plocs tombaient sur le QG de fer. Pourtant il n’était que 18h, l’Hiver désossait le rythme et la vie des gens. Je marchais rapidement, le sang chaud, la respiration saccadée en direction du bureau d’Alrik. Je n’avais rien, pas un flingue, pas un couteau. J’avais seulement mon humanité et ma rage pour armes. J’allais définitivement le tuer.

Sur le pas de la porte, j’ai eu mal, des réminiscences survenaient dans ma tête comme des éclairs douloureux. Cet homme m’avait un jour appris, cet homme m’avait appelé fiston, cet homme était avant tout un salopard doublé d’un fils de putain. Je le haïssais comme je haïssais la crasse qui salissait le monde. Ma haine détruisait ma raison, j’avais déjà enfoncé la porte.

Alrik était dans ses papiers, cigare à la main, sourire à la bouche. Il fut d’abord surpris de me voir, puis ouvrait ses bras pour me saluer. Je ne lui laissais pas le temps, je fonçais sur lui, mon poing dans sa joue, l’autre dans l’autre jusqu’à ce qu’il se rende compte de ce qu’il lui arrivait et que commence une bataille féroce de phalanges. J’en recevais autant que j’en donnais, des coups dans le visage, puis dans les côtes et dans le bide. Il n’était pas commandant pour rien, mais il était vieux. Les poings que je lui mettais dans l’estomac n’avaient cesse de le fatiguer jusqu’à ce qu’ils coupent carrément sa respiration. Il s’effondrait, respirait comme un chien en rut, et mettait la main sur son riffle qu’il pointa sur moi. Il était couché, moi debout. Il avait ma tête ou mon cœur, facile, dans le viseur. Et le fait qu’il tremblait ne changea pas grand-chose, j’étais facilement abattable dans cette position.

Mais ce soir là, le ciel était avec moi. Il déchargeait un énorme éclair qui coupa le courant, le coup parti, il m’érafla l’épaule par chance et je pris mon pied pour lui éclater la mâchoire. Un autre coup et Dieu sait où la balle avait atterri. Son feu commençait à être dangereux, de plus avait dû réveiller la populace, à moins qu’ils ne croient que c’étaient les éclairs… Non, pas moyen. Un autre coup qui n’était pas passé loin, j’allais dans un coin du bureau, guidé par mes mains puis je m’accroupissais.

T’es un taré, fiston… débarquer comme ça.

Je ne disais rien, je le connaissais. Il voulait simplement connaitre ma position et dirigé son tir vers ma voix. J’attrapais sa cave à cigare tombée par terre pour la jeter dans une quelconque direction. Il tirait. Je suivais la détonation, attrapais son bras pour le tordre, prendre le rifle et décharger sur son front la seule balle qu’il restait.

Dix minutes plus tard, le courant était revenu. Il avait amené avec lui des officiers qui m’avaient trouvé assis à la place d’Alrik. Il fallait simplement que je le fasse. Et maintenant… Je ne savais pas.

Vous ne niez donc pas avoir tué Alrik Azhar ?
Non.
J’en ai fini, merci.


Dernière édition par Jäak Hadži le Mar 19 Aoû 2014 - 14:22, édité 1 fois
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Mon avocat se levait pour le contre-interrogatoire. Enfin nous allions passer aux choses sérieuses, pensais-je. Je n’avais pas l’intention de laisser le procureur décrire Alrik comme un héros qui n’a pas pu profiter de sa retraite.

Monsieur Hadži, est-il vrai que fin 1607, vous aviez commencé à rendre au Commandant Azhar, des services ?

C’est vrai.

Quelle était la nature de ceux-ci ?

Je venais de passer Sergent. Alrik m’attendait dans son bureau, je pensais qu’on allait boire un verre ensemble pour fêter ça. Ça n’en manqua pas, c’est ce qu’on a fait, dans un premier temps. Une fois avoir vidé la bouteille, il reprit sa posture habituelle. L’homme respecté et respectable, craint, admiré. Je buvais son charisme, espérant lui en voler un peu.

C’est pas un hasard si tu as été promu si vite, tu es bon. Dans tout ce que tu entreprends tu l’es, c’est vrai, on en discute. Tu as pas mal d’yeux sur toi et tu leur en mets plein la vue. Continue comme ça et tu vas vite évoluer. C’est moi qui te le dis.

Merci Commandant.

Hep, qu’est-ce que je t’ai déjà dit ?

Merci Alrik !

T’as pigé. Tu piges toujours tout, c’est clair. D’ailleurs en parlant de ça, y a un truc qui m’embête. Pas une broutille, un truc : du lourd, du très gros.

Comment ça ?

Tu vois, je sais à quel point ça compte pour toi que la population se sente protégée. Ça l’est aussi pour moi. Simplement que des fois, on ne peut pas toujours suivre le code.

Hm ?!

Ma femme… Il y a un taré qui la surveille, il la harcèle. La dernière fois, il lui a carrément envoyé une menace de mort. J’allais le tuer. J’allais réellement le tuer. Fiston, la famille, c’est sacré. Demande à ton père. Ce type là, il me le faut mort. Mais je ne peux pas le tuer… Ma position… Ecoute, il y a des criminels à qui offrir la prison équivaut à offrir le paradis. Des fois, leur seul moyen de payer, c’est de mourir. Et quand on s’attaque à ma femme, je te jure que l’on mérite la mort. J’ai besoin de toi Jäak.
Vas-y, et enterre-le.


J’avais été convaincu, piégé dans ses filets. Des mensonges, une fine suggestion que je buvais comme de l’eau en plein désert. J’étais hypnotisé, absorbé, happé. J’étais une marionnette qu’il pouvait manipuler comme il le souhaitait. Je ne me posais pas de questions. Il m’ordonnait, j’exécutais.

J’ai tué un homme. Je me souviens, il semblait inquiet. Je me souviens, c’était anormal. L’expression de son visage… Il était très stressé, il paniquait. Je le vois maintenant ! A l’époque, je pensais que c’était un fou comme Alrik l’avait dit. Mais non, à me souvenir de ses grands yeux, sa bouche figée, ses jambes, ses mains qui tremblaient… Il y avait quelque chose dont il avait peur. Il vérifiait quelque chose, derrière la fenêtre. Je n’étais même pas sûr qu’il regardait réellement la femme d’Alrik. Mais je l’ai tué, par derrière, en lui tordant le cou. Puis je l’ai enterré, des centaines de mètres plus loin.

Ça a continué. Alrik trouvait toujours une justification que je gobais toute crue au fait de tuer des gens. Je m’exécutais, ne laissant jamais aucune trace. Je faisais ça rapidement et sans réfléchir. D’autres se seraient fait payer, mais j’étais sous l’emprise de mes rêves, mon rêve. Un idéal, un portrait que j’avais peint, cet homme n’existait pas.


Dernière édition par Jäak Hadži le Mar 19 Aoû 2014 - 14:24, édité 1 fois
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La défense a longtemps cherché le motif qu’avait le Commandant Azhar à faire exécuter ces gens. Ne vous méprenez pas, ce n’étaient ni des fous ni des pédophiles ni des tueurs en série. J’ai ici des notes d’Azhar, y figurent leurs noms & prénoms rayés pour ceux qui sont morts, donc ont été tués, suivis de sommes d’argent relativement grosses. Ces gens ont été en affaires avec Azhar et ont été amené à recevoir de lui un prêt. Il semblerait qu’ils n’aient pas pu payer…

Chuchots et indignation de la part du jury. Peut-être un revirement de situation…

Monsieur Hadži, aviez-vous découvert le pot aux roses ? Est-ce que cela a été le déclic qui vous a fait sur-réagir ?

Trois ans que je faisais ces choses pour lui, trois ans qu'il me la mettait à l’envers. Mais surtout, j’y croyais encore dur comme fer. C’était il n’y a pas si longtemps. Lui par contre, n’avait pas compris que j’avais une image de lui irréel, que je le plaçais comme dirigeant dans ce monde utopique où la guerre n’existe plus et où les hommes n’ont à craindre que la mort naturelle et le dépucelage de leur fille. C’est ignorant qu’il m’a fait prendre part à une réunion de l’horreur, sur Manshon dans la Mer du Nord, capitale de la Mafia. Dans sombre et luxueuse pièce se tenait des hommes que j’adulais qui par un moyen ou un autre avaient réussi à sauver des centaines voire des milliers de vies. L’atmosphère me déplaisait, mais c’est avec plaisir que je bus avec ces hommes, lieutenants, commandants, même un lieutenant-colonel.

Ce n’est pas longtemps après que je compris à quel point je m’étais fait, excusez moi le terme, enculer par des tarés pendant toutes ces putains d’années à servir la veuve et l’orphelin comme un abruti. Sujet du jour : la veuve d’un milliardaire partagerait son fric avec eux s’ils arrivaient à faire « disparaitre » la fille héritière. Une fille de huit ans.

Ils discutaient, eux, peinards, sur comment la tuer sans qu’elle ne sente rien. Et j’étais leur atout.

Ce que tu fais pour Alrik, c’est super, p’tit Hadz’ ! J’arrive pas à croire qu’il te paie pas pour tes services. L’avantage ici, c’est qu’on se ramassera tous un sacré paquet de fric. Je te le garantis.

Alors, tu vas bosser avec nous P’tit Hadz ? Hé hé, tu peux pas dire non. T’imagine pas ce que ça représente tout ça d’argent !

Puis on te fera passer facile Commandant. En se serrant les coudes, on peut pas mal évoluer tu sais hé hé.

Je vomissais ce qu’ils me disaient. Tous. Dans ma tête, je chiffonnais le visage de ce brave Commandant Alrik Azhar, soutenu par des « Huit ans » des « Petite fille de huit ans ». Il était devenu pire qu’un pirate, pire qu’un terroriste, pire qu’un violeur. Je lui crachais dessus intérieurement. Pour le moment, il fallait que je me calme.

Vous souvenez-vous des noms des officiers présents à cette réunion ?

Non.

Je n’ai pas pu, ils ont tous disparus l’année qui a suivi. Décès, noyade, accident domestique. C’est une autre histoire. Qui me concerne, moi et le CP3. Certainement.


Dernière édition par Jäak Hadži le Mar 19 Aoû 2014 - 14:28, édité 1 fois
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Je laisse au procureur effectuer une ré-interrogation de l’accusé, s’il le souhaite.

Maître ?

Il était légèrement plus hésitant que durant l’interrogatoire. Mais il se levait, pimpant, toujours avec ce même sourire en coin dérangeant. Je sentais que ça n’agaçait pas que moi. Le jury, le juge et mon avocat.

Monsieur Hadži, l’avocat de la défense a énoncé vos exploits devant la Cour tout à l’heure et il me semble avoir entendu durant l’exposé de la cause que le Commandant Alrik Azhar vous avait pris sous son aile. Reconnaissez-vous que si vous avez pu briller autant c’est grâce à l’enseignement du Commandant ?

Absolument.

N’est-il pas vrai que le Commandant s’est illustré sur le terrain durant toute sa carrière, sauvant des milliers de vie ?

C’est vrai.

Donc avouez-vous que sa mort est regrettable car il aurait pu transmettre son savoir-faire à d’autre ?

Je ne l’avoue pas. Il m’a roulé, il m’a fait tuer des innocents, lui et sa bande de copains étaient prêts à prendre la vie d’une petite fille pour l’argent. Sa mort n’est certainement pas regrettable.

En parlant de cette bande de copains, n’est-il pas bizarre qu’elle se soit volatilisée de cette façon ?

Je ne comprends pas la question.

Vous avez tué Azhar. Vous auriez pu tuer les autres.

Objection !

Retenu.

Et bien, j’en ai fini. Si vous le permettez, j’appelle à la barre un agent du CP3, Samson Arkerr.


Dernière édition par Jäak Hadži le Mar 19 Aoû 2014 - 14:30, édité 1 fois
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C’est un personnage fin et pâle qui prêtait serment devant la cour. Je ne l’avais jamais vu et ne le reverrai plus près le procès. Il s’asseyait gracieusement prêt à répondre aux questions qui m’incrimineraient. Je sentais qu’on ajoutait des poids sur mon côté de la balance.

Agent Arkerr, est-il vrai que les étranges agissements du Sergent Hadži ont contribué à ce que vous soyez amené à le surveiller ?

C’est vrai.

Pouvez-vous nous en dire plus à ce propos ?

Le Sergent Hadži revenait tard, de la terre sèche sous ses bottes, l’air exténué, blanc, apeuré…

C’est arrivé les premières fois. J’étais dans un état où rien ne pouvait me calmer, même pas le Commandant. J’avais ôté la vie d’un homme ! Volontairement ! Mon cœur battait plus vite que les millisecondes passaient. Je me sentais comme prisonnier de quelque chose, quelque chose qui ne possédait même pas la clef pour pouvoir peut-être un jour me délivrer. J’étais là, à regarder quatre murs. C’étaient plutôt eux qui me regardaient, se marraient, et se rapprochaient doucement. Fatigué, pâle, apeuré… C’était  peu dire. J’étais devenu complètement paranoïaque. Pour la première fois de ma vie, j’avais cru à des yeux là haut qui me regardaient et me jugeaient. J’avais cru que c’étaient eux qui m’envoyaient ces maladies de la tête et de l’esprit. Puis, je me suis habitué.

Selon vous qui êtes un agent confirmé du CP3, département où je le rappelle on s’occupe des écarts des hommes en blanc, donc spécialiste, à force de tuer de sang froid, il se pourrait que l’accusé ait développé une sorte de « dépendance » au fait de devoir donner la mort ?

N’importe quoi…

Objection ! La question est complètement hors de propos.

Rejeté. La Cour souhaite entendre la réponse de l’agent.

Hé bien, je ne sais vraiment pas. Il n’avait pas l’air enchanté, mais ça n’avait pas non plus l’air de lui poser grand problème, après coup.

Ah ! C’était devenu une sorte de routine pour Monsieur Hadži, tout de même. Trois ans pour qu’il s’en rende compte ? Ça me parait un peu gros. Admettez que s’il avait voulu arrêter, le Sergent aurait du directement en parler au Commandant. Il lui a fallu trois ans pour se rendre compte du mal qu’il faisait ? Et la seule solution de régler ses problèmes était de tuer un Commandant aimé et admiré de tous les marines d’East Blue y compris de sa famille ? Agent Arkerr, merci de votre témoignage. J’en ai fini avec mes témoins.

La Cour donne la parole à la défense.

Merci. Monsieur le Juge, mesdames et messieurs les jurés, le Sergent Jäak Hadži respire grâce à la marine comme le veut sa lignée. En effet les Hadži sont depuis le premier des serviteurs de la paix et du peuple. Comment, quand le Sergent a accepté les demandes que lui faisait le Commandant Alrik Azhar, il pouvait se douter que cet homme qu’il considérait comme grand, comme juste et bon, cet homme qui était l’ami de son père, pouvait être corrompu jusqu’au cou ? Il n’a fait qu’obéir pensant qu’il servait d’une autre manière le peuple. Mais quand il a su… Quand il s’est rendu compte de toutes les vies qu’il avait sacrifiées pour le bien de cet homme, il n’a pas pu contenir sa rage. Et elle s’est exprimée, violente, en lui ôtant la vie. Cet homme était prêt à tuer une enfant… Une enfant que Jäak a recueillie tout de suite après cette lugubre nuit de 1610 où des vautours complotaient pour la supprimer elle aussi. Osez me dire que cet homme est un criminel ! Osez me dire qu’il n’a jamais cessé d’agir pour le bien !
Votre Honneur, à la barre j’appelle Kristian Puels, agent du CP3 tout comme monsieur Arkerr.



Dernière édition par Jäak Hadži le Mar 19 Aoû 2014 - 14:31, édité 1 fois
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Lui aussi prêtait serment. A la différence d’Arkerr, il semblait moins froid. Sans doute que je voyais en lui une échappatoire, quelqu’un sur ma route qui m’aiderait à porter le sac de mes tourments. Sans doute.

Agent Puels, pouvez-vous nous renseigner dans quel genre d’affaires trempait le Commandant Azhar ?

Pfiou, on peut rien affirmer mais son nom revenait souvent quand on cherchait Manshon, drogue, Mafia, argent de la drogue. Le fait est qu’il recevait beaucoup d’argent mais qu’on ne savait pas vraiment d’où ça venait. Voilà pourquoi on pouvait pas le coincer. Y avait aussi que ce que fait la Mafia à Manshon, la marine s’en tape. Alors quand il recevait de grosses primes des Tempiesta, il se justifiait en disant que grâce à lui monsieur untel qui avait des embrouilles avec des costards cravates a pu être attrapé du coup bim, argent.

Actuellement, vous êtes certain que le Commandant Azhar était un homme corrompu ?

Pas de doute, ça, ha ha. Mais c’t’un avis personnel. Sur le papier, il baigne dans des affaires sales mais on peut pas lui attribuer le statut de ripou.

Procureur ?

Oui, j’ai une seule question Agent Puels. Vous avez bien dit qu’il n’y a aucun moyen de prouver ce dont on accuse le Commandant Azhar ?

Non.

Merci.

Merci Agent Puels. Je vais peut-être vous surprendre, messieurs, en vous disant que j’ai la preuve de la totale corruption du Commandant Azhar. Des échanges de missive entre lui et madame Kregger, veuve de monsieur Kregger ayant fait fortune dans les moyens de locomotion. Madame voyait en la personne de Mary, légitime héritière, « une poule aux œufs d’or » je cite, c’est d’ailleurs son nom de code dans ces lettres.
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Je m’étais éclipsé de la soirée désastreuse qui avait eu lieu à Manshon. Je leur demandais du temps pour y réfléchir. Azhar m’avait regardé d’un sale œil. L’œil qui se méfie, l’œil qui se doute. J’ai loué un navire rapide, pris des hommes et je me suis dirigé chez les Kregger. Luvneel, riche cité. Des tours immenses, celles-même où demeuraient les demeurés qui écraseraient des têtes, peu importe leur taille, pour des billets verts. Ça me rendait malade. Deux jours et demi pour y arriver. Je me souviens ne pas avoir fermé l’œil, joué avec la voile, implorant le vent de m’être favorable.

La tour Kregger était infestée de gardes. Le pire dans tout ça, c’est que je ne savais pas pour qui il travaillait. J’ai dû me présenter, on m’a regardé bizarrement. Un tout petit sergent minable, rêve  pour rentrer. J’ai soupiré, et j’ai lâché ceci :

Je viens de la part d’Alrik Azhar.

Soudainement les portes m’étaient ouvertes avec plaisir. Je dégueulais mes paroles, fonçais sur l’élévateur, laissant mes hommes derrière moi. Arrivé au dernier étage, c’est par un majordome, cinq gardes et une femme, moche, -comme le sont toutes les femmes vénales, fausses et manipulatrices- que je fus accueilli.

Où est la petite ?

Allons, détendez-vous ! Prenez au moins du thé.

Je n’ai pas le temps. Où est-elle ?

Plus bas. On la surveille.

Je vois. J’y vais.

Oh laissez moi vous accompagnez !

Il ne vaut mieux pas. Vous n’aimeriez pas être là.

Je n’aimerais pas être obligé de vous étrangler. Je descendais et constatais qu’en effet, on la surveillait. C’était une poupée brune, les yeux noisette. Elle tenait un ours en peluche de la taille de ma main dans la sienne, et me regardait avec un air étonné. Tandis qu’on me demandait qui j’étais, pourquoi j’étais là, je me dirigeais vers sa chambre pour fermer la porte. Libéré de toute retenue, j’emborgnais un costard pour en allonger une à un autre. J’étais énervé et dégouté par tout ce qui était à l’intérieur de l’humain adulte. Je m’efforçais de leur montrer à tous en leur cassant le nez du poing  ou les côtes du genou.

Je rouvrais la porte, elle avait le même regard. Mary.

Mary, on va faire un jeu. Tu vas fermer les yeux jusqu’à ce que je te dise de les rouvrir. Si tu ne triches pas, tu auras le droit à un jouet.

Elle souriait. Ça voulait dire qu’elle acceptait.
Je descendais, sa main tenant deux de mes doigts. Je trouvais vingt hommes en noir venu me pêcher. Je sifflais : mes hommes rappliquèrent et ainsi les mandales volèrent. On entendait toute sorte de bruits dignes d’un Comic Strip, j’avais pris Mary sur mon dos, me battant avec un handicap… et il ne fallait pas que j’utilise le feu. Quand l’un vint pour me l’arracher, je me retournais, utilisant le plus efficace des coups pour qu’on te lâche la grappe, le pied dans les bourses.

Peu importe ce qu’il fallait que je traverse, je m’étais promis d’empêcher à ces rapiats d’avoir Mary. Et j’allais tenir cette promesse nettoyant le bas de la tour Kregger. Je regagnais le bateau et voguais deux semaines. L’endroit le plus sûr pour elle était un lieu saint : la maison des Hadži. Et puis il fallait que je voie mon père.


Dernière édition par Jäak Hadži le Mar 19 Aoû 2014 - 14:34, édité 1 fois
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Entre temps, la veuve était passée à la barre.

Evidemment que j’ai écrit ces lettres ! Mais d’où sortez-vous qu’elle parle de Mary ? J’ai élevé cette enfant, je vous le rappelle. Non, Monsieur Azhar et moi parlions d’une nouvelle locomotive…

Et donc vous aviez prévu de partager les gains avec le Commandant… Pourquoi ?

C’était un homme qui donnait de bons conseils. Il avait des idées et je me devais de le récompenser comme il se doit.

Et bien pourquoi parlez vous dans ces correspondances de, je cite, « supprimer la poule pour rafler l’or  » ?

Supprimer un concurrent, je suppose…

Mais je crois savoir que vous n’avez pas de concurrent…

Faites honneur à votre serment, madame Kregger.

Je fais honneur à mon serment ! Mais il se trouve que j’ai écrit ces lettres il y a des mois, je ne me souviens pas beaucoup.

Une pute rousse. Voilà ce qu’elle était. Une aristocrate couvée par l’argent, le besoin d’en avoir plus. On l’avait élevé à être hypocrite et intéressée. J’avais du mal à la regarder, et ce n’était pas que mon cas, tellement elle me faisait mal au cœur pour la société. Il n’y avait pas qu’elle. C’était laid, comme pensée. Profondément dégoûtant.

N’obtenant rien de madame Kregger, je la laisse au procureur…

Merci bien Maître. Madame Kregger j’ai cru comprendre que jamais dans ces lettres vous n’évoquiez le nom de Mary, c’est ça ? Ni le fait de vouloir empocher son héritage ?

Tout à fait.

Il n’y a donc à ce jour pas de preuve concrète en ce qui concerne ce point là. Par contre l’accusé est entré chez vous en mentant aux hommes de la sécurité, pour agresser ceux qui veillaient sur Mary, ensuite la kidnapper et donner l’ordre à ses hommes de se battre contre ceux qui restaient… On vient de passer d’un chef d’accusation à cinq. C’est tout. Merci.

Satané fils de radasse.


Dernière édition par Jäak Hadži le Mar 19 Aoû 2014 - 14:35, édité 1 fois
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Le dernier témoin -et pas des moindres- était mon père. Monsieur Hadži, jurant sur son honneur, sa carrière de marine, sa famille et tout ce qu’il avait d’autre. Je le reconnaissais bien là.

Monsieur Hadži, aviez-vous connaissance des histoires étranges dans lesquelles plongeaient votre ami le Commandant Azhar ?

Pas le moins du monde !

C’était un de vos amis proches, presque ?

Ah ça, bien sûr ! Je lui ai confié mon fils, tout de même.

Qu’est-ce que vous pensez de votre fils aujourd’hui ?

Jäak est quelqu’un de bien. Il a sa place dans la marine, pour sûr. Il est honnête, avec un grand sens de la justice. Comme un Hadži. Pour être honnête, je ne sais pas ce que j’aurais fait à sa place. Mais j’arrive tout de même à le reconnaitre comme fils après ça. Il y a des pourris partout, il faut savoir les flairer puis leur serrer les menottes. Je pensais connaître Alrik, il venait manger chez moi, on se fait des parties de pêche, et puis voyez, il m’a roulé ! Jamais j’aurais cru…

Merci monsieur Hadži.

Monsieur le procureur, des questions ?

Bien sûr. Monsieur Hadži, vous avez 52 ans. Vous avez servi la paix au côté d’Alrik pendant presque trente ans. Si vous n’aviez pas deviné que c’était un marine corrompu, c’est peut-être parce qu’il ne l’était pas ?

Vous rigolez ? Vous suivez vraiment le procès ?

Monsieur Hadži, répondez à la question.

Ben mon p’tit gars, vrai que je le savais pas, mais pour moi maintenant c’est clair comme de l’eau de roche. Un sourd muet aveugle te le dirait.

Mais, était-ce un bon marine ? Mérite-t-il ses médailles, ses insignes ?

Bien sûr que oui. Ça, personne pourra le nier. Il y a un temps où c’était un bon. Malheureusement les temps changent, c’est comme les gueules.

Le phrasé de mon père. Toujours aussi direct.

Merci, monsieur Hadži.

Y a pas de quoi.

Maître, c’était votre dernier témoin, c’est ça. Rien n’à ajouter monsieur le procureur ? Bon. Passons à vos plaidoiries. Monsieur le procureur, allez-y.


Dernière édition par Jäak Hadži le Mar 19 Aoû 2014 - 14:36, édité 1 fois
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Monsieur le Juge, messieurs les jurés, Jäak Hadži n’est pas seulement accusé de meurtre par préméditation, il est coupable, il l’a lui-même reconnu. La nuit du 12 décembre 1610, plusieurs officiers du QG de la marine d’East Blue l’ont retrouvé, assis, une arme à feu à la main. Celle du Commandant Alrik Azhar. Il l’a utilisé pour mettre fin à la vie d’un homme. Un homme qui a dédié sa vie entière à la marine, à la Justice, au Gouvernement. Un des hommes qui font tout pour que vous et moi puissions vivre dans un monde le plus paisible possible. Mais Jäak Hadži n’a même pas hésité à tirer, il a tiré sur l’ami de son père, il a tiré sur son tuteur, il a tiré sur un commandant respecté de la marine. Cet homme est coupable, il endeuille une famille entière, il endeuille toute une section de la marine. Et pourquoi ? Une vengeance ? Laquelle ? Personne ne saurait prouver que le Commandant Azhar ait touché le moindre billet illégal ? Il a tué cet homme de sang froid et pour rien ! Ce n’est plus un marine, c’est un assassin.

Avocat de la défense…

C’est vrai. Mon client n’a pas agi en marine. Mon client a agi en humain. Il est évident que le Commandant Azhar baignait dans des affaires louches, il lui a demandé de tuer des gens. Il lui a menti les faisant passer pour des criminels parce qu’il savait que jamais Jäak Hadži n’aurait accepté de tuer des innocents. Il avait le CP3 sur le dos. Il recevait de l’argent de la Mafia, il parlait de tuer une enfant avec d’autres officiers pour toucher encore une fois de l’argent ! Le Commandant Azhar a eu ses beaux jours en compagnie du père de l’accusé, des jours où il se battait pour les autres. Mais il a changé. Il est devenu manipulateur, comploteur, il est devenu mauvais messieurs les jurés ! Je vous le demande, comment auriez-vous réagi ? Il était impossible de condamner Azhar. Il avait des amis hauts placés, il réglait les affaires de la Mafia ! Il était intouchable. Mais si vous saviez que cet homme était capable de supprimer une vie d’enfant pour de l’argent, qu’auriez-vous fait ? Vous l’auriez laissé s’en tirer comme ça ? Vous auriez laissé d’autres enfants mourir ? J’ai même envie de dire que Jäak Hadži, le Sergent Jäak Hadži n’a fait qu’obéir à une des phrases que lui avait dite Alrik Azhar : Des fois, le seul moyen de payer, c’est de mourir.


Dernière édition par Jäak Hadži le Mar 19 Aoû 2014 - 14:38, édité 1 fois
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L’avocat revenait auprès de moi. Et on a commencé à prier. J’ai fermé les yeux, je me rappelais de tout. Alrik, les promotions, les arrestations, les petits boulots, le dégoût, cette réunion, le meurtre, le kidnapping. J’implorais quelque chose. Quoi ? Je ne savais pas, mais j’implorais… J’avais 24 ans et encore tant de choses à faire…

La délibération était longue. Ça signifiait qu’ils n’étaient pas tous d’accord… Des gens pensaient que je méritais de rester en prison jusqu’à la fin de ma vie voire d’être exécuté. Arrgh plutôt l’asile !

Je commençais à surchauffer. A perdre espoir et à surchauffer. J’irai rejoindre Azhar en enfer.

Si c’est ça, je me donnerai la mort seul. Ils me tuent déjà…

Le Juge accompagné des assesseurs et des neufs jurés réapparaissaient dans la salle d’audience. Mon cœur tapait sur ma cage thoracique. Tout le monde pouvait l’entendre. Mon avocat tremblait, je voyais ses mains.

Accusé, levez-vous. L’annonce du verdict par le président du jury.

En vérité, on se levait tous.

Après délibération, à l’unanimité et hors de tout doute raisonnable, nous, le jury déclarons l’accusé…

Boum, boum. Ma salive remplissait ma bouche. Boum, boum.

Non coupable. De ce fait, il est acquitté sur le champ. Cependant l’accusé devra se présenter sur le QG du BAN afin d’y passer les tests. Il sera aussi surveillé par des agents du CP3 pendant une période indéterminée.

Trois coups de maillet. L’heure de l’indemnisation.

La séance est levée.

On me décrochait les menottes. Je remerciais mon avocat. Plus loin, on me rendait mes affaires. J’allais me changer dans les toilettes du tribunal, ambiance glauque, c'était anormalement propre. Je franchissais les deux grosses portes en bois massif. Respirais l’air. Il y avait du soleil, le temps était réellement un de mes parents. En parlant de ça, mon père me rejoignait.
La main sur mon épaule, il fumait sa pipe. On allait boire un coup puis retourner voir Maman.
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