Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Nash

>> Nash

Image temporaire parce qu'il en faut une. Promis-juré, je la remplace dès que j'aurais trouvé-bricolé un « vrai » avatar. M'enfin y'a une paire de lunettes, un sourire, le principal, quoi...

Nash 14110206095313391112667638
Pseudonyme : -
Age: 17 ans
Sexe : Homme
Race : Humain

Métier : Journaliste permanent au Daily XXXX (la feuille de chou locale du Royaume d'XXXX, cf fiche de Sigurd)
Groupe : Civil
But : Pas d'ambitions, pas de déceptions !


Équipements :

  • Une carte de presse : Parce que Nash, c'est un journaliste, un vrai ! Souvent ça ne sert à rien, mais parfois, on vous laisse entrer dans des réceptions ou des meetings sur simple présentation.
  • Un BlackWriter DeepBlue MKVII : À la pointe de la technologie, ce superbe sticker noir à l'incroyable capacité de crayonner sous l'eau et permet à Nash d'être à la pointe de la technologie journalistique ! Absolument incontournable le jour où les calepins waterproof existeront !
  • Un E-canon Digiga de chez Masamune: Compact, pratique et à la prise en main affirmée, son option polaroid en fait LE must have des appareils photos. Parfaitement.
  • Une cotisation à jour au Geekly-Pressman : Pour être toujours tenu au courant des bons plans technologiques de la professions.



Pnj :
Knight Bluto : Cet énoooorme escagorphone (30cm diamètre au niveau de la coquille) est le fidèle compagnon de route de Nash. En plus de pouvoir passer des coups de fils, il recèle tout un tas de surprises techniques qui seront un jour plus amplement détaillées dans une fiche idoine.
En attendant, c'est un gros escargophone avec une personnalité bien à lui et qui n'hésite pas à partager ses avis entre deux coups de fils.
Il est végétarien.

Parrain : Sigurd, Santa, Elie et Sigurd (powered by l'Ordre des Chevaliers de Nowel).

>> Physique


Nash est un petit avorton d'un mètre soixante, fluet et malingre et qui aime se draper de vêtements larges et flottants pour en imposer un peu plus visuellement.

Ses cheveux bruns, mi-longs, forment un entrelacs de mèches raides s'égaillant en pagaille dans tous les sens, à en faire pleurer les coiffeurs. Ses yeux sont d'un marron presque doré et pétillent littéralement d'intelligences. Ils sont séparés du monde extérieur par une paire de lunettes dont les verres démesurés lui mangent la moitié du visage et lui donne l'air un peu tarte quoique vaguement intelligent, dans la veine de l'archétype "premier de la classe".
Sous ce signe hautement particulier se tient un petit nez fin et une grande gueule bouche au sourire facile et des plus éclatants (powered by Coolgate). Car Nash est quelqu'un de profondément optimiste et qui l'affiche sans ambages au monde qui l'entoure, arborant un (presque) indéboulonnable sourire heureux, généralement dénué de toute arrière pensée. Ce sourire va de pair avec un rire sonore, chaud et communicatif.

Nash fait partie de ces personnes incapables de rester calmement désœuvrés. Dans ces cas-là, différents tics peuvent faire jour : tapoter des doigts, jongler avec son stylo, le mâchonner, remuer une jambe en rythme, faire tournoyer une pièce de monnaie, peu importe... L'immobilité et lui font définitivement deux. Et c'est encore pire quand il réfléchit, auquel cas il ne tient définitivement pas en place tout en accompagnant ses réflexions de grands gestes qui brassent beaucoup de vent.
Les mouvements de Nash sont secs et nerveux et il se déplace d'un pas vif et rapide (quand il n'est tout bonnement pas en train de galoper dans tous les sens). Bref, Nash est une petite pile électrique et ça se sent au premier coup d’œil.

Enfin, Nash est tout à fait indiqué pour réciter les mentions légales à la fin des pubs à les radios, tant il est capable de tenir un débit impressionnant tout en restant intelligible. Si un tel débit reste cantonné aux situations de stress ou d'intenses réflexions (car le jeune homme à l'habitude de souvent réfléchir à voix haute), il n'en demeure pas moins que Nash parle naturellement vite, même "au calme".

Côté vestimentaire, Nash aime donc les vêtements amples. Il porte toujours son grand cache-poussière beige, son vêtement favori, doté d'épaulettes pour lui donner, en vain, un air plus mastoc. Au niveau des épaules, le-dit cache-poussière est intégralement recouvert de mucus d'escargophone plus ou moins séché, puisque c'est là que Knight Bluto aime se tenir lors des tribulations de son collègue. Bien que l'ensemble ne soit pas des plus ragoûtants, Nash s'en fiche car il ne séparerait pas de son fidèle ami pour des considérations aussi bassement terre-à-terre.
En dehors de ce manteau, Nash se vêt habituellement d'habits d'étoffes légères, toujours dans des couleurs chaudes et chamarrées, le tout aboutissant étonnamment à un ensemble de très bon goût puisqu'il suit attentivement les conseils de l'éditorialiste "Style et Mode" du Daily XXXX.

Bien évidemment, au cas où un scoop surgirait sans crier gare au coin de la rue, Nash porte toujours fièrement son appareil photo accroché autour du cou : on ne sait jamais...
>> Psychologie


Nash est un gamin de bonne nature, gentil, affable et toujours curieux de tout. Il s'intéresse à tout avec toujours la même intensité, sa soif de savoir ne connaissant aucune limite... Si ce n'est une importante proportion à se laisser distraire par autre chose ayant l'air tout aussi intéressant.
Heureusement pour lui, Nash possède tout de même un bon sens de priorité qui lui permet de mener ses tâches à bien, même si cela lui demandera plus ou moins de détours et d'égarements avant d'y arriver.
De fil en aiguille, Nash ne juge que très rarement les gens : tout le monde est intéressant et même s'il n'est pas forcément d'accord avec leurs points de vue, préjugés ou a priori, ça ne l'empêche pas de les considérer avec une neutralité bienveillante.

D'un naturel très gai et joyeux, Nash est bon public et toujours prêt à rire ou à vivre une bonne tranche de rigolade. Il a un humour très simple, qui ne se fait que rarement au détriment d'autrui. Rieur et bavard, le jeune homme s'intègre facilement dans la plupart des groupes et cherche toujours à briser la glace avec ceux qu'il rencontre. Si son côté bonhomme lui permet de mettre facilement les gens en confiance, elle n'est néanmoins pas sans poser parfois problèmes lorsque le protocole est de mise, le naturel de Nash revenant bien vite au galop lorsqu'il essaye de le museler. Il a notamment le tutoiement très facile et s'adresse souvent aux gens de façon familière.

De la même façon que le jeune homme s'agite constamment dans tous les sens, son esprit gamberge à toute allure sur tout un tas de sujets différents, ce qui donne parfois l'impression qu'il pense à tout ou bien qu'il s'éparpille dans tous les sens selon les points de vue. C'est pour cette raison que lorsqu'il doit se concentrer sur quelque chose de bien précis, Nash raisonne à voix haute afin de canaliser le flot tumultueux de ses pensées. Celles-ci se télescopent dans un flamboyant fracas qui prend oralement la forme de différentes interjections et l’amène à s'auto-couper la parole pour se contredire ou s'agréer. Cela donne souvent l'impression qu'ils sont plusieurs dans la tête de Nash mais il n'en est rien : c'est simplement qu'il pense encore plus vite qu'il ne parle et que le spectateur extérieur n'a pas accès à touts les tenants et aboutissants de ses réflexions.
Le fait qu'il ait tout particulièrement la bougeotte lorsqu'il réfléchit intensément n'est pas forcément à son avantage et on le prend souvent pour un doux-dingue pendant ce genre de "crise".
Il arrive parfois que Nash soit tellement perdu dans ses réflexions qu'il ne se rende pas compte qu'il a changé d'endroits et que ses interlocuteurs ne sont plus là pour entendre les fabuleux fruits de ses élucubrations. Ce qui le peine un peu car de son point de vue, ses conclusions sont souvent géniales et que c'est quand même dommage de ne pas pouvoir en faire profiter autrui. Du coup, si d'autres badauds sont présents, c'est à eux qu'il ira se confier parce que les trucs géniaux, il faut les partager.
Il lui arrive aussi de se poser des questions à voix haute dans ces moments-là, mais c'est généralement inutile de répondre parce qu'il n'écoute que rarement la réponse... La contrepartie, c'est que lorsqu'il pose effectivementune question à quelqu'un lors de ses réflexions, on ne prend pas toujours la peine de lui répondre.
Bref, s'il s'était investi dans les sciences, Nash aurait tout du savant fou complètement déluré, mais pour le meilleur et pour le pire, il a choisi le journalisme...

Enfin, en cas de conflit, Nash est quelqu'un de particulièrement pragmatique qui va résumer la situation de façon très manichéenne : il y a les "gentils", lui et ceux dont il a décidé de partager le sort, les "neutres", ceux qui n'ont rien à voir avec la choucroute, et les "méchants", c'est-à-dire tous ceux qui n'entrent pas dans les deux premières catégories. Et aucune collusion avec les "méchants" n'est possible une fois la situation de conflit actée et jusqu'à son dénouement. Après quoi, en ce qui le concerne, c'est sans rancune : les méchants, les gentils, tout ça s'envole au loin.
Dans les faits, Nash n'est pas un violent et ce n'est pas lui que vous verrez charger la tête la première en hurlant comme un fou et en agitant une arme au-dessus de la tête. La confrontation directe, ce n'est clairement pas son truc : après tout, il est journaliste, pas militaire. Par contre, indirectement, c'est une toute autre paire de manche : envoyer d'autres personnes faire le sale boulot, c'est quand même clairement plus sûr.
Pour terminer, Nash n'est pas quelqu'un de violent ou de vindicatif et il est très rare de provoquer sa colère, même en cas de conflit. Mais lorsque c'est le cas, Nash entre alors dans une rage aussi froide que réfléchie et agira avec une détermination implacable : s'il a l'intention de mettre des bâtons dans les roues de quelqu'un, alors rien ni personne ne le détournera de son but.

Dans la vie, Nash aime se considérer comme un observateur, mais en définitive, c'est un rôle qu'il est parfaitement incapable de tenir. Lui, ce qu'il aime, c'est aider les gens et les pousser à s'améliorer et à devenir meilleurs. Par extension, il n'aime pas l'ignorance, la bêtise et la mesquinerie et fera toujours en sorte de la combattre "positivement" en essayant d'amener les gens à réviser leur comportement.
>> Biographie


Il était une fois un grand chasseur de trésors... Mmmmh. Disons plutôt un grand trouveur de trésors ? Non plus... Bon, un grand aventurier, beau et ténébreux, d'un courage sans égal, un explorateur qui passa le plus clair de sa vie sur l'océan, et plus particulièrement sur la Route de Tous les Périls. Cet homme se prénommait Vash et si son activité principale pût prêter à la polémique, tout du moins n'eût-il jamais le moindre problème avec le Gouvernement.
Il était une autre fois une éminente archéologue... Enfin, une exploratrice aussi belle que cultivée, sans peur et sans reproche, toujours à la recherche d'artefacts anciens et de ruines cachées pour accroître la connaissance encyclopédique de l'humanité sur son histoire passée. Cette femme s'appelait Trish et ses travaux étaient reconnus bien au-delà du petit Royaume d'XXXX dont elle était issue.

L'histoire de Vash et de Trish pourrait remplir des livres entiers. Résumons-là simplement en signalant que ce fut immédiatement le coup de foudre entre les deux tourtereaux, qui formèrent dès lors un couple d'explorateurs de choc. Et bien qu'ils passassent le plus clair de leur temps aux quatre coins du monde, c'est encore et toujours dans le Royaume d'XXXX qu'ils revenaient se ressourcer entre deux périples : Vash retapant une jolie maisonnette dans les collines surplombant la capitale, Trish s'occupant de diverses tâches techniques dans le muséum d'Histoire de la capitale.

C'est d'une de leurs aventures qu'ils ramenèrent un beau jour un petit bébé, dont ils turent obstinément à tous l'origine. Ils entreprirent les formalités pour l'adopter de façon tout à fait officiel, mettant même, pour un temps, leurs activités d'aventuriers de l'extrême entre parenthèse pour s'occuper d'élever leur petit bout d'chou. Et, à leur décharge, ils tinrent bon trois ans avant de céder de nouveaux à l'irrésistible appel de l'aventure.
Puisqu'aucun des deux n'avaient de familles sur l'île ou dans le Royaume (ni même de famille connue pour ce qu'en savait leurs amis), Nash fut systématiquement confié à une vieille nounou pendant leurs absences, nounou qui tînt lieu au gamin de grand-mère.
Ainsi se passa la plus grande partie de l'enfance de Nash : ses parents s'éclipsaient pendant des mois avant de revenir, des cadeaux pleins les bras et des histoires fantastiques à raconter. Ils restaient quelques mois, avant de repartir de plus belles à l'aventure. C'est d'ailleurs d'une de leurs pérégrinations qu'ils rapportèrent Knight Bluto à Nash, un joli petit bébé escargophone pas plus gros qu'un callot, obtenu dans un endroit exotique dont le nom s'est perdu dans les brumes des souvenirs du jeune homme, et qui devint son plus fidèle compagnon.
Jamais Vash et Trish ne mentirent à leur enfant quant à ces origines. Mais jamais non plus ne lui révélèrent-ils d'où il venait exactement, lui promettant simplement de tout lui dire à sa majorité. Du reste, Nash fit le choix de ne pas chercher à en savoir plus : ses parents étaient Vash et Trish, auquel il ajoutait sa nounou pour lister sa famille, quant à sa terre natale, c'était le Royaume d'XXXX.

Bref, c'était la belle vie et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Et puis survînt le drame avec un grand D, l’événement pivot d'une existence qui détourne le cours d'une vie bien établie et transforme un type lambda sans histoire en un héros digne des épopées épiques qu'on peut lire à droite à gauche ou sur les forums rpg.
Un beau jour, l'une des expéditions menées par Vash et Trish ne donna subitement plus aucun signe de vie. Alors que les deux parents avaient toujours mis un point d'honneur à rester en contact avec leur petit jusqu'alors (et les plus futés pourraient d'ailleurs même penser que c'est à dessein qu'ils avaient offert Knight Bluto à Nash qu'ils n'auraient pas tout à fait tort). Les jours, les semaines puis les mois passèrent, mais on n'eût plus jamais la moindre nouvelle d'eux. Ils avaient disparu corps et âmes sur la Route de Tous les Périls et on finît par leur ériger une tombe symbolique dans le cimetière.

Une seule personne refusa de croire – ou plutôt choisit de ne pas croire – à leur décès et attendit inlassablement leur retour ou, tout du moins, des nouvelles : ce fût Nash.

Cherchant désespérément la moindre information au sujet de ses parents, Nash finit par rôder de plus en plus souvent au siège du Daily XXXXX, espérant constamment pouvoir grappiller quoi que ce soit dans les news du journal ou auprès des reporters qui revenaient de temps à autre de leurs périples en dehors du Royaume.
Son chagrin, son caractère facile et attachant ainsi que sa curiosité émerveillée pour toutes choses nouvelles émurent la plupart des employés, qui, non content de le tolérer dans leurs pattes, lui apprirent pleins de choses, grandes vérités et petites astuces sur la vie en général et le métier de journaliste en particulier.

Petit à petit, le gamin grandissait et cherchait à se rendre utile dans ce qui constituait "sa deuxième famille". Il servit de préparateur de café, de commis-manutentionnaire, aida à la relecture, à la mise en page des impressions, ce genre de chose... Et puis, un beau jour, pendant le rush du jubilé du Royaume, on lui confia dans l'urgence la rédaction d'un petit article mineur pour la rubrique des Faits Divers, à partir de notes pré-rédigées, tant le personnel du journal était débordé. Si l'article en soit ne cassait pas trois pattes à un canard, l'éditorialiste en chef renifla un certain talent dans le petit travail de Nash, caractéristique d'un bon potentiel. Et il avait le nez creux.

Ainsi donc, Nash se vit proposé un poste de pigiste dans le journal. Piloté au début par sa hiérarchie, le jeune homme démontra rapidement que sa curiosité innée le rendait des plus aptes à aller dénicher lui-même de bons articles, souvent là où on ne s'y attendait pas. Tant et si bien que rapidement, son unique mot d'ordre fut d'aller baguenauder à droite à gauche et de fournir un article avant la deadline. Nash progressa rapidement et fût très vite titularisé avec pour champs d'action toute l'île puis le Royaume entier.
Moins d'un an plus tard, Nash était bombardé "envoyé spécial", avec pour champs d'action North Blue toute entière. C'est ainsi que le jeune homme quitta le douillet Royaume d'XXXX pour s'élancer à l'aventure, commençant à explorer le monde sous toutes ses coutures, suivant en ce sens, sans s'en rendre compte, l'exemple de ses parents.
>> Test RP


Ne manquez surtout pas le prochain numéro du Daily XXXX pour savoir ce qu'il en sera !
Ie, le test portera sur sa période de journaliste, pas sur sa vie d'avant, merci.
    Bon, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour toi. Par laquelle on commence ? La bonne ? Okay. Tu tiens un article du tonnerre, le scoop de l'année ! Oui, oui, tu es en train d'assister à un entretien très très privé entre un politicien appréciée du peuple et un vilain pirate. Il se magouille des trucs pas nets et t'es aux premières loges. La mauvaise nouvelle ? T'es planqué/coincé dans un placard et y'a comme un nuage de poussière qui te chatouille les narines... T'aurais pas une petite envie d'éternuer bruyamment des fois ?

    
    Ex-cel-len-ti-ssime !

    Ok, il lui avait fallu se travestir en femme de ménage, faire le ménage presque toute la nuit, trouver un moyen de laisser en douce la fenêtre du salon de réception ouverte, revenir à une heure indue, s'infiltrer ni vu-ni connu dans les jardins du Manoir du gouverneur, esquiver les gardes, se maudire de ne pas avoir emporté de grappin et se coltiner l'escalade de la façade à mains nues au risque de se briser le cou, mais ça y était !
    Il était aux premières loges pour l'Article de sa vie. Avec un grand A. Le scoop ultime.

    Il savait enfin ce qu'était ce mystérieux rendez-vous présent dans l'agenda du Gouverneur qu'il avait pu apercevoir quelques jours plutôt. Ç'avait tout de suite fait tilt : pour quelle raison bloquerait-on un créneau de son agenda et le salon de réception sans renseigner le nom du visiteur ? On ne la lui faisait pas, à Nash. Il avait tout de suite flairé le truc louche. Et il n'était pas tombé si loin. Ok, ce n'était pas une séance secrète de tatouages, mais c'était presque aussi important.
    Car le mystérieux individu n'était autre qu'un capitaine... pirate !

    Et ce brave Gouverneur Alcybiade, le bien-aimé dirigeant adulé du peuple pour sa prévenance, sa bonté et sa magnanimité, n'était ni plus ni moins qu'en train d'ourdir un sombre complot envers ceux dont il avait la charge.

    Nash avait tout noté sur son calepin. Alcybiade demandait au sombre pirate de lancer un raid sur la marina de Romotoff, duquel il aurait allégé la garnison en prétextant la parade militaire qu'il avait prévu de faire donner pour l'anniversaire de sa fille. Le mot d'ordre était de tout faire brûler avant de battre en retraite devant la « contre-attaque » qu'Alcybiade lancerait toute affaire cessante.
    Le pirate s'en mettrait plein les poches grâce aux contenus des entrepôts et sa prime monterait en flèche, ce qui lui permettrait de se faire mousser auprès de ses petits camarades. De son côté, la côte du Gouverneur grimperait en flèche pour sa réaction héroïque tandis que les assurances lui rembourseraient les pertes au triple de ce qu'elles valaient - il avait d'ores et déjà préparé les fausses factures qui feraient foi – ce qui lui permettrait de remplir les coffres de la province, dangereusement vides après quelques mois d'une gestion un peu trop audacieuse.
    L'opération était sans danger pour les deux larrons : les pirates étant prévenus de la contre-attaque, le capitaine comptait bien débarrasser le plancher en deux temps trois mouvements dès le début des hostilités. Il laisserait tout de même faire quelques prisonniers parmi ses hommes, d'autant plus volontier que ce serait le petit noyau de chieurs qui contestaient un peu trop souvent son autorité : ceux-là ne seraient pas mis au parfum du petit arrangement.
    Bref, les rôles de gentils et méchants étaient bien définis, le scénario était au point et les effets spéciaux sons et lumières seraient au rendez-vous. Du grand spectacle pour le peuple.

    Ex-cel-len-ti-ssime ! Nash en avait vu, des arnaques, mais de cette ampleur et menées d'une telle main de maître ? Rarement. C'était gros, c'était chaud, c'était beau, c'était l'Article avec un grand A.

    Nash grimaça. Va savoir pourquoi-comment, il avait une subite envie d'éternuer.

    Aucune importance ! L'une des premières choses qu'il avait appris en se rendant dans les réunions publiques et les grandes conférences, c'était comment dompter un éternuement. Car il n'y a rien de plus irritant pour un orateur que de se faire pourrir sa prestation théâtrale par un éternuement qui tombe au plus mauvais moment.
    Aussi le jeune homme inspira un grand coup, bloqua brutalement sa respiration avant d'évacuer l'éternuement sous la forme d'un bâillement des plus muets.

    Aussi simple que ça. Inutile d'en faire toute une histoire.

    « Aa~a~a-tchAAH !
    _ À tes souhaits, Knight Bluto.
    _ Merci, Nash. »

    Finalement, si. Ç'allait peut-être bien faire toute une histoire, songea Nash en rangeant son calepin.

    *
    * *

    « À vos souhaits, firent simultanément le Gouverneur Alcybiade et le Capitaine Iléven.
    _ Mais... S'inquiéta le Gouverneur.
    _ Ahum... fit Iléven. Je crois bien que nous ne sommes pas seuls, mon cher ami.
    _ Mais c'est impossible, j'ai bien spécifié que je ne voulais pas être dérangé et que... Oh mon Dieu, mais c'est terrible ! S'alarma Alcybiade en prenant conscience qu'on les avait espionné.
    _ N'ayez crainte, je vais accueillir comme il se doit notre nouvel ami ! »

    Iléven se leva – ce grand gaillard était vraiment grand, dépassant d'une bonne tête le commun des mortels – avant de dégainer son vilain katana, une chose sombre et froide aux reflets maléfiques. À pas comptés, il s'approcha de la grosse armoire près de la fenêtre, ses larges bottines cloutées de fer rendant un terrible son mat à chacun de ses pas.

    Derrière lui, le Gouverneur bedonnant semblait avoir pris racine à côté de son fauteuil, se contentant de se dandiner sur place pour essayer de jeter des coups d’œils alarmés par-dessus l'épaule de son invité, craignant qu'un quelconque diable terrible ne sorte en ricanant de sa grosse boîte en bois et ne signe la fin de sa carrière.

    Nash se tînt coi, un millier de pensées tourbillonnant simultanément dans sa tête, se percutant dans des déflagrations détonantes qui imprimaient en grandes lettres de feu le même message : « ça va être la merde, bonhomme ! ». Ses mains se crispèrent. Il avait une furieuse envie de clique-cliqueter un stylo quatre-couleurs.

    Knight Bluto se dit que ce n'était pourtant pas faute d'avoir prévenu Nash que cette cachette était tout sauf une bonne idée. Mais tout ce que les gens retiendraient lorsqu'il publierait ses Mémoires, c'est que tout ce qui allait suivre était de sa faute. Le monde est décidément trop injuste.

    Iléven darda son sabre sur l'armoire et posa une main sur la poignée de la porte. Ses lèvres se retroussèrent en un sourire mauvais et il ouvrit brusquement le battant en hurlant de sa voix de stentor un terrible « Ahah ! ».
    Ce qui eût pour seul effet néfaste de faire sursauter Alcybiade qui laissa échapper un petit cri d'orfraie. C'était un bon vieux politique pur jus, les émotions fortes des gens du terrain n'étaient pas son truc.

    « Nyahahahaha ! Ricana ouvertement Nash en repoussant l'épais rideau de fenêtre derrière lequel il s'était caché depuis le début. Bien essayé, ça y était presque mais ce n'est pas là que je me cachais. Sans rire, comment tu veux tenir dans une armoire ? Une penderie, j'dis pas, mais une armoire !??
    _ Que-que-que... Qui êtes vous ? Hurla Alcybiade d'une voix suraiguë. Iléven ! Il a un appareil photo ! C'est un espion ! Un assassin ! Un membre du CP ! Nous sommes fichus !
    _ Du calme, gouverneur ! Aboya le pirate de toute sa voix de capitaine – une voix grave et impérieuse, une voix d'homme d'action habitué à gérer les impondérables, une voix qui rasséréna aussitôt Alcybiade – Du calme. Ce gamin n'est sûrement rien de plus qu'un journaliste.
    _ Rien de plus qu'un journaliste !? Fit semblant de s'offusquer Nash. Oh, alors là, je vous trouve blessant. Parce que le journaliste que je suis a tout entendu de vos petites affaires, il a tout pris en note et vous savez quoi ? Il va vous filer entre les doigts et transmettre à son comité éditorial le fruit de sa petite investigation. Nyahahahahah ! Vous êtes faits comme des rats !
    _ Heu... Nash ? S'inquiéta brusquement Knight Bluto.
    _ Petit, tu rêves si tu crois qu'on va te laisser aussi facilement, signala le capitaine pirate d'une voix douce de mauvaise augure.
    _ Ce serait me prendre pour un petit joueur que de penser que je n'ai prévu aucune issue de secours, vous savez ? Je ne me risque jamais nulle part sans avoir assuré mes arrières.
    _ Nash ! Insista Knight Bluto.
    _ Nyahahahaha ! Avant même que vous n'ayez le temps de dire ouf, je vais sauter par cette fenêtre, descendre en rappel, filer à travers le jardin et me perdre dans les bois. Jamais vous n'arriverez à m'attraper !
    _ NASH ! Beugla l'escargophone avec la puissance d'une alarme-incendie.
    _ Ça ne peut pas attendre, Knight Bluto ? La situation est un peu tendue, là, des fois que tu n'aies rien remarqué.
    _ Y'a pas de corde !
    _ « Y'a pas de corde » ? Comment ça « y'a pas de corde » ? Qu'est-ce que tu veux dire par...
    _ Tu t'es tapés toute la grimpette de la façade à mains nues parce que tu avais oublié ton grappin.
    _ Oh ? T'es sûr ? »

    Alarmé, Nash se retourna vers la fenêtre et constata de visu que Knight Bluto avait tout à fait raison.
    Ce qui n'était pas sans poser problème, pour le coup.

    « Hum. Heu... Héhé, fit Nash en refaisant face au pirate à la mine patibulaire. Oui, bon, j'ai peut-être parlé un chouïa trop vite. Il n'y a pas de cordes, donc je ne vais pas pouvoir m'enfuir par la fenêtre comme convenu. Tsss... trop dommage... Mmmh, l'affrontement paraît... inenvisageable. La porte de sortie est derrière vous... bigre. Comment dire...
    _ L'appareil photo, Iléven, hurla brusquement Alcybiade. Prenez-lui son appareil, pour l'amour de dieu. Ce sont les seules preuves qu'il peut posséder. Sans elles, ce sera sa parole contre la mienne. Et la populace soutiendra largement son gouverneur préféré depuis deux décennies plutôt qu'un vulgaire paparazzi œuvrant pour je-ne-sais quel feuille de chou !
    _ Je ne vous permet pas, j'ai une vrai carte de journaliste !
    _ Tu as entendu, gamin, fit le capitaine en levant son sabre. Donne-moi bien gentiment ton appareil photo et tu pourras peut-être t'en sortir sans trop de casse.
    _ Ooooo~k. Là, il me faut un plan, signala Nash en tapotant frénétiquement le bout de ses doigts entre eux. Je pourrais... nanan, mauvaise idée, mais oh oui ! Ça, c'est béton ! Tenez-vous bien parce que je...
    _ Stop ! Ne leur dévoile pas ton plan, tu veux, intervint Knight Bluto.
    _ Hein !? Mais il est pourtant excell...
    _ …
    _ Arrête de me faire les gros yeux...
    _ Si tu essayes quoi que ce soit, prévînt Iléven, je te tranche en deux !
    _ Nyahahahaha ! Rigola Nash en levant son appareil-photo. Tout le monde dit : « Ouistiti » ! »

    Et le jeune journaliste appuya sur le déclencheur.

    L'appareil photo qu'utilise Nash est l'un des nombreux articles recommandés par le Geekly Pressman, la revue des reporters qui aiment être à la pointe de la modernité. En effet, la toute nouvelle technologie luciominescente du E-Canon Digiga est la plus efficace de tous les modèles actuellement sur le marché, permettant, d'après le Pdg de la firme Masamune, « de pouvoir photographier le prince noir, entouré par des ours noirs, dans la forêt noire, à minuit, par mauvais temps, une nuit sans lune ». Bref, un flash im-ba-ttable lorsqu'on le règle sur sa puissance maximum.

    La déflagration lumineuse satura les pupilles des deux comploteurs, imprimant de façon rémanente un kaléidoscope d'interférences visuelles qui les aveugla complètement. Poussant un juron, Iléven se fendit en avant, tentant d'embrocher le sale gamin et son appareil de misère, mais le loupa d'un cheveu. Le pirate se remit aussitôt en garde, tous ses autres sens aux aguets, prêt à se défendre contre n'importe quelle attaque.
    Ses oreilles ne loupèrent donc rien de la cavalcade éperdue de Nash qui traversait la pièce jusqu'à la porte du couloir en ricanant comme un possédé...

    « Nyahahahaha ! Rigola Nash en franchissant le seuil. T'as vu, Knight Bluto, dis, t'as vu ? C'était ex-cel-len-ti-ssime ! Il était génial, mon plan, non ? J'étais sûr que ça marcherait. Ahaha ! Liiiibre !
    _ Oui, enfin, calme-toi : nous ne sommes toujours pas hors de danger, tu sais ?
    _ Naaaan, faut pas s'inquiéter pour ça : on descend deux étages, on saute par la fenêtre et le tour est joué. Relax, le plus dur est derrière nous, le reste va se passer comme sur des roulettes, tu vas voir ! »

    Mettant son plan d'action à exécution, le jeune homme s'engouffra dans les escaliers dont il se mit à dévaler les marches quatre par quatre. C'est alors qu'un sifflement aigu signala la mise en marche des escargophones d'informations de la bâtisse et que la grosse voix d'Iléven se fit entendre :

    « À tous les gardes ! Ceci est une alerte ! Un pirate a pénétré dans le manoir et a attenté à la vie du gouverneur ! L'individu est dangereux et armé ! Ne prenez aucun risque et attaquez à vue ! La procédure de verrouillage est initiée ! »

    « Hmmmm... Fit Nash en s'arrêtant. Je suppose que c'est moi qu'il désigne comme un pirate.
    _ Sans aucun doute, approuva Knight Bluto.
    _ Je leur ai pourtant dit que j'étais journaliste ! Ils n'écoutent rien ou quoi ?
    _ Sûrement une confusion, ironisa l'escargophone. Tu devrais aller le leur signaler.
    _ Bonne idée, approuva le jeune homme en faisant demi-tour.
    _ De quoi !? Hého ! Stop, c'était une blague, j'étais pas sérieux !
    _ Mais tu viens de... Oooooh, c'est un piège, en fait, réalisa Nash en claquant des doigts. Ils veulent retourner les gardes contre moi. Hé, c'est bien vu, mine de rien.
    _ Dépêche-toi, ils vont bloquer tout le manoir, l'houspilla Knight Bluto.
    _ ça craint rien, qu'est-ce que tu veux qu'ils... »

    Un claquement métallique se fit brusquement entendre et des volets d'acier s'effondrèrent devant la fenêtre de l'escalier, sous le regard éberlué de Nash.

    « Naaaan nan nan nan nan nan ! Hurla le jeune homme en se jetant dessus et en essayant de trouver une prise pour les écarter. Je peux plus sortir, là ! Pas ça ! Raaaaah, mais non ! Flûte de zut, ronchonna Nash en reculant de deux pas. Une nouvelle idée, il me faut une nouvelle idée. Un truc de génie. Oui. Non. Pas avec le crayon. Mince.
    _ On ne bouge plus ! »

    Nash se figea, puis jugea qu'il devait avoir l'air particulièrement ridicule avec ses deux mains en train de tirer sur les cheveux et décida donc de les relâcher. Il se retourna et s'aperçut qu'un garde du manoir lui faisait face, rutilant dans sa tenue blanche d’apparat, l'air tendu et agitant nerveusement un sabre d'abordage dans sa direction.

    « Je sais ce que vous pensez mais je tiens à préciser qu'il s'agit d'une dramatique méprise, fit Nash en levant pacifiquement les mains.
    _ Silence ! Mains en l'air, à plat ventre, déposez les armes et ne bougez plus ! Hurla hystériquement le garde.
    _ Non mais écoutez-moi. C'est une très mauvaise idée, ce que vous...
    _ À mooooort ! »

    Ni une, ni deux, n'écoutant que son courage, le garde chargea derechef. Il arma son bras par-dessus sa tête et tenta un monumental coup de hachoir. Malheureusement pour lui, un truc dur et froid lui heurta violemment la main, lui faisant lâcher son arme sous la douleur. Alors qu'il essayait de comprendre ce qui venait de lui arriver, Nash lui fit un grand sourire en lui montrant la ceinture d'apparat qu'il tenait en main et dont il avait utilisé la boucle en guise de fléau. Le garde rattrapa de justesse son pantalon, mais ce faisant, ouvrit un boulevard pour le jeune homme qui en profita pour faire passer la ceinture autour de lui d'un simple mouvement du poignet. Avant que le garde n'eut le temps de dire ouf, Nash lui avait proprement sanglé les bras le long du corps. En un éclair, le journaliste se jeta alors à terre et noua ensemble les lacets du pauvre larbin avant de se carapater dans l'escalier.

    « Nyahahahaha ! Se félicita Nash, neutralisation réussie ! Allez, Knight Bluto, ne moisissons pas ici plus longtemps, ça pourr...
    _ ALERTE ! Brailla le garde derrière eux. L'INTRUS EST ICI ! ALERTE ! ALERTE !
    _ M'enfin, il a déjà réussi à se libérer de son bâillon ? S'étonna le journaliste, prit de court par un tel niveau de compétences de la part de la piétaille destinée aux parades.
    _ Quel bâillon ? Demanda l'escargophone.
    _ Ben celui que je lui ai... Oh. J'ai pas mis le bâillon, c'est ça ? Ah flûte, j'l'ai pensé trop vite. ç'aurait été trop la classe, si j'avais réussi... Pff, dommage.
    _ Heu... Nash ? Je crois que ça se bouscule dans l'escalier, plus bas, signala Knight Bluto.
    _ Ah ? »

    Le journaliste se pencha par-dessus la balustrade et put effectivement apercevoir tout un peloton de gardes qui débaroulaient à toute vitesse dans un fracas du diable. Ils étaient nombreux. Et ils avaient l'air très remonté.

    « Ok... Là, on va peut-être avoir un problème. » Admit Nash.

    *
    * *

    Le Sergent Rapel menait son escouade en première ligne, comme se devait un chef digne de ce nom selon lui. Lame au clair, il exhortait copieusement ses hommes à suivre la cadence. Pour le commun des mortels, la garde du manoir du Gouverneur n'était peut-être qu'une simple troupe présente pour la forme et tout juste utile à parader les jours de fanfare, mais lui prenait sa tâche très au sérieux : la sécurité du Gouverneur lui incombait.
    Pour cette raison, Rapel n'hésita pas la plus petite seconde lorsqu'il aperçut l'intrus – un petit machin qui ressemblait vachement à un gosse complètement paniqué, mais l'ennemi use de toutes les bassesses, c'est bien connu. Pas question de se faire prendre au piège ! – et arma une frappe à hauteur de torse tout en intimant à son caporal de viser les jambes.

    Comprenant qu'il n'y avait visiblement aucune échappatoire, le terroriste cessa de jeter des regards éperdus tout autour de lui et les chargea. N'écoutant que leur courage, les deux soldats frappèrent de concert. Leurs lames ne rencontrèrent que du vide malgré tout, le gosse s'étant propulsé entre les deux lames sans même essayer de les attaquer.

    Rapel se retourna aussitôt pour voir un bel enchevêtrement de bras et de jambes en lieu et place de son beau peloton. Et de ce fatras incompréhensible de membres et de têtes s'extirpât en un instant le terroriste qui prit aussitôt la poudre d'escampette en hurlant comme un dératé.

    « Relevez-vous les gars ! Intima Rapel, ne le laissez pas s'échapper ! À l'attaque ! À l'attaque ! »

    Donnant l'exemple, le Sergent sauta par-dessus le fouillis humain, son fidèle Caporal sur les talons. Et vaille que vaille, ses hommes se relevèrent le plus vite possible pour lui emboîter le pas. Ils n'étaient peut-être pas super-entraînés, mais ils avaient leur fierté !

    Le terroriste rusha en direction de l'aile est du bâtiment, sans parvenir à semer le peloton de garde aussi têtu que tenace. Rapel réprima un sourire féroce : l'autre imbécile venait de creuser sa propre tombe. Il se dirigeait tout droit dans un cul-de-sac !
    Finalement, au détour du dernier coude du couloir, les hurlements se turent. Lorsque le Sergent Rapel et ses hommes apparurent, le couloir était vide et toutes les portes attenantes étaient fermées.

    « Nous le tenons, il est acculé ! Fouillez chaque pièce ! » Ordonna Rapel en donnant l'exemple et en ouvrant la porte la plus proche.

    De longs cheveux noirs encore humides. Un peignoir de bain.
    Le temps se figea pour le pauvre Sergent qui sentit tout de suite qu'il venait de faire une grosse bêtise.

    « Kyyyyaaaaaah ! » Hurla la fille d'Alcybiade en arrosant copieusement le pauvre Sergent avec tout ce qui lui tombait sous la main.

    Rapel battît prestement en retraite en évitant tant bien que mal les flacons de parfums, sculptures et autres atlas.

    « Mademoiselle, je suis désolé mais...
    _ Je ne suis même pas habillée, immonde pervers !
    _ Mais... »

    L'envolée d'une table de chevet coupa net le Sergent dans sa réplique, qui ne parvînt à éviter l'impact qu'en se jetant au sol. Sans demander son reste, Rapel referma la porte et grimaça en entendant un certain nombre de projectiles contondants la heurter. Une fois qu'il fût certain que l'orage était définitivement passé, le pauvre Sergent laissa échapper un long soupir de soulagement. Son fidèle Caporal, qui empestait la subtile fragrance de fleurs d'oranger – malheureux dommage collatéral de l'ire de la demoiselle -, se rapprocha.

    « Dommage que le terroriste ne soit pas rentré dan cette pièce. Ç'aurait été vite réglé...
    _ Tu l'as dit, approuva Rapel. Ok, tout le monde. Ce sale type est forcément dans l'une des autres pièces. Fouillez-les de fond en comble ! Il ne doit pas nous échapper ! »

    Une fois certaine que plus aucun garde n'aurait l'outrecuidance de pénétrer dans sa chambre sans frapper, miss Kuruma, fille unique du Gouverneur Alcybiade, se pencha vers son lit, releva la courtepointe qui pendait jusqu'au sol et jeta un œil inquisiteur à son visiteur.

    « Alors, monsieur "pitié-çaypamoa-jérienfè-aidémoa-pitiépitiépitié-gyaaaaaah". Si vous m'expliquiez ce qui se passe ?
    _ Heu... Sinon, vous pouvez m'appeler Nash, hein. Ça marche aussi. »

    *
    * *

    « Quoi !? S'exclama miss Kuruma. Répétez donc moi ça ! »

    Debout en train de faire les cents pas dans la chambre, Nash venait d'expliquer de A à Z à son hôte, tranquillement assise sur le bord de son lit, le pourquoi du comment de son arrivée inopinée.

    « Quoi ? Depuis le début ? Bon, alors en fait, il y a quelques jours, j'ai...
    _ Non non non. Qu'est-ce que vous avez entendu pendant que...
    _ Oh, vous voulez parler du complot ? C'est juste tout bonnement excellentissime ! En fait, votre père a décidé de faire cause commune avec un pirate pour une arnaque aux assurances. C'est bien pensé, non ? Imaginez un peu le bruit que ça va faire quand ça va se savoir... Gnihihi, on va en parler pendant des mois !
    _ Heu... Nash, intervint Knight Bluto. Tu es au courant que tu parles de son père ?
    _ Hein ? Ah ben oui, tiens. Ah. Heu... oups ?
    _ Je ne peux pas croire que mon père ait fait ça ! C'est un complot, forcément !
    _ Oui, enfin il m'a tout révélé, hein. C'est là noir sur blanc, signala Nash en agitant son carnet.
    _ Si vous publiez ça, ç'en sera fini de son poste de Gouverneur. Il sera même jeté en prison !
    _ M'enfin, c'est quand même pas ma faute, ça !
    _ Vous allez m'enlever mon père quelques mois seulement après le décès de ma mère ! Mais quel genre de monstre êtes-vous !?  Bouhouhou !
    _ Gyaaaah ! Knight Bluto, elle pleure, elle pleure ! Qu'est-ce qu'on fait ? Bon sang ! Arrêtez, s'il-vous-plaît ! »

    En train de sangloter la tête dans les mains, miss Kuruma écarta deux doigts pour vérifier à quel point le journaliste se sentait mal à l'aise. Vu comment il paraissait troublé, elle décida que son plan avait de bonnes chances de fonctionner et redoubla d'ardeur pour pleurer ses larmes de crocodile encore plus fort et en plus grand nombre. À presque seize ans, la demoiselle savait déjà comment manipuler son monde.

    « Knight Bluto, fais quelque chose ! Elle pleure encore plus ! Paniqua Nash.
    _ Et qu'est-ce que tu veux que je fasse, là ?
    _ Oh mon dieu, elle n'arrête pas ! Qu'est-ce qu'on fait ??
    _ Offre-lui un mouchoir ?
    _ Bwaaaaaah... D'accord, d'accord, j'écrirai rien sur votre père, mais arrêtez de pleurer, par pitié !
    _ C'est... c'est vrai ? Demanda Kurama d'une voix misérable et en reniflant ostensiblement.
    _ Oui, pas de soucis. Mais vous ne pleurez plus, c'est bien d'accord ?
    _ Mais t'es pas dingue, Nash, intervint l'escargophone. Je te signale que c'est un article en or, qu'on a, là !
    _ C'est pas grave, ça sera pour une autre fois. Y'a pas que le succès, dans la vie.
    _ Admettons... Mais si tu ne produis pas d'article, le journal ne remboursera pas tes notes de frais. Sans même parler du salaire.
    _ Bigre. Bon, stop, réfléchissons un peu. Priorité, priorité. Ça ne sert à rien de traiter les symptômes faut attaquer le mal à la racine. Ahah. J'ai jamais eu la main verte, moi. Bonbonbon... Alors, alors, alors. Si je ne me trompe pas, ce manoir est bien de la période Zammel ? J'adore cette période historique. Le faste, les dorures, le protocole distingué. J'aurais adoré vivre à cette époque. Ouais. Même si ça n'a rien à voir avec la choucroute. C'est cool. L'agencement des pièces est hyper-prévisible, c'est drôlement pratique. Papa Alcybiade, il a fait comment pour maintenir la province à flot pendant tout ce temps ? … … Réponse, réponse ! Vous devez bien savoir, non ?
    _ Excusez-le, mademoiselle, il voulait dire : « s'il-vous-plaît ».
    _ Genre... Hé bien, auparavant, c'était ma mère qui s'occupait de tous les aspects gestion. Ça ne fait donc que quelques mois que mon père les prend seul et qu'il enchaîne les mauvaises décisions. Je le lui ai souvent dit, mais il a toujours nié les problèmes.
    _ Je vois, je vois. Ben là, il ne peut plus nier. Bon, tu vas le convaincre d'arrêter les bêtises, ok !?
    _ Oh, ça, ça ne sera pas un problème. Fricoter avec des pirates. Alors là, il va m'entendre.
    _ Le pauvre... Je devrais peut-être trouver une autre solution... Naaaan, il a besoin de prendre un peu de plomb dans la cervelle. Bon, ok, je vous l'amène, alors. Et pour le reste, laissez-moi faire, je m'occupe de tout. Peaufinez vos arguments parce que je déteste bosser pour des prunes : s'il recommence un coup tordu comme ça, il va m'entendre, namého ! Bon, ben j'y vais !
    _ Comment ça « vous y allez » ? Mais... et les gardes ? Et les pirates ? Comment comptez-vous faire ? Vous en avez été réduit à venir vous cacher sous mon lit !
    _ Naaaan, ça va aller, assura Nash en fouillant dans corbeille de fruit du petit-dèj'. Parce que j'ai la banane, gnihihi ! Révéla le jeune homme en montrant sa trouvaille, tout sourire.
    _ Mais nan, Nash, c'est quoi cette réplique de merde ?
    _ T'y connais rien, Knight Bluto : c'est ma scène, 'faut que j'ai l'air trop cool.
    _ Ouais... Sans commentaires.
    _ Mais attendez...
    _ Bwahahahaha ! Je n'ai encore jamais perdu à Chat ! Allez, à tout de suite ! »

    Sur un dernier sourire, Nash sortit dans le couloir et referma la porte. Quelques instants plus tard, les cris des gardes signalèrent à la demoiselle que la poursuite avait repris.

    *
    * *

    Un ricanement diabolique retentit dans le couloir et le Sergent Rapel eût tout juste le temps de se retourner pour apercevoir un éclair brun traverser la zone et filer à toute vitesse.

    « Là ! Il est là ! Hurla le Sergent. Peloton, en avant ! Il ne s'en tirera pas, cette fois-ci ! »

    Lame au poing, le gradé n'écoutant que son courage se rua à la poursuite du dangereux terroriste, aussitôt imité par toute son escouade. Malheureusement, le diable d'homme avait plus d'un tour dans son sac et se laissa glisser sur la rambarde de l'escalier, manquant de semer la totalité de ses poursuivants dans la manœuvre.

    Sans s'arrêter la plus petite seconde, le terroriste se laissa atterrir sur le sol de l'étage du dessous et fonça ventre à terre vers la grande salle dont il enfonça violemment la double porte, qui se referma tout aussi délicatement sur son passage. Hors d'haleine, le Sergent chargea à la suite et enfonça de même la double porte. Juste à temps pour voir la double porte du fond se rabattre.

    « Il est dans le salon secondaire ! Hardi les gars, encouragea Rapel, nous le tenons presque ! »

    Sauf qu'il n'avait pas l'air d'arriver à gagner du terrain car il n'enfonça la porte du salon secondaire qu'in extremis pour constater que la double porte du fond, celle qui menait à la salle de réception, se refermait lourdement.

    Piquant des deux, le Sergent fonça en hurlant, toute sa clique sur les talons, et enfonça l'énième double porte pour constater qu'il n'avait toujours pas gagné de terrain : la porte de la salle de danse se refermait juste sous ses yeux, à l'autre bout de la pièce.

    « Taïauuuut ! »

    Au terme d'un sprint qui aurait pu rester dans les annales si le Sergent s'était trouvé sur une piste de course aux jeux olympiques, Rapel enfonça la double porte de la salle de danse...
    … pour se retrouver dans une pièce absolument vide.

    Sous la surprise, le Sergent pila net, son Caporal pila encore plus sauvagement et le reste du peloton le percuta violemment reformant de nouveau cet inextricable amas de corps dont ils avaient le secret.

    « Il nous a échappé ! N'en revînt pas le Sergent. Mais comment il a fait ?? »

    La réponse lui parvint trois secondes plus tard. Avec horreur, le Sergent comprît son erreur. Le terroriste l'avait sûrement leurré en ouvrant la dernière porte avant de se cacher dans la pièce précédente, d'attendre tranquillement que le peloton passe et de repartir par là où il était venu. Ils étaient tous tellement concentrés à courir le plus vite possible à ses trousses qu'ils s'étaient fait avoir comme les bleus qu'ils étaient.

    « Bon sang ! Il peut être n'importe où, maintenant ! Fouillez tout le manoir de fond en comble ! »

    *
    * *

    Alcybiade rentra dans son bureau, s'épongeant le front avec son mouchoir. Le bâtiment avait beau être coupé du monde jusqu'à nouvel ordre, ses hommes semblaient pour autant incapables de mettre la main sur le satané mouchard. Heureusement, le capitaine Iléven avait décidé de prendre les choses en main et de s'occuper personnellement de cet impondérable. Un homme bien, ce capitaine, songea le Gouverneur. Un homme d'action, efficace, pragmatique et très accommodant. Il allait régler la situation, c'était sûr, et il...

    « Haut les mains ! Peau de lapin ! La... Hum, c'est p't-être pas le moment... Et pas de gestes brusques ou sinon... Déclara une grosse voix dans le dos du Gouverneur.
    _ Pitié, ne me faites pas de mal ! J'ai une assurance-enlèvement, on peut vous payer une fortune si vous me restituez en un seul morceau !
    _ Oh ? C'est vrai ? C'est une procédure courante chez... Badabadabada ! C'est pas le moment de se laisser distraire ! Silence, maraud ! Encore un mot et je te farcis de pruneaux, c'est bien compris ? » Demanda Nash en appuyant le bout de sa banane dans le creux des reins du Gouverneur.

    Alcybiade hocha vigoureusement la tête. Il ne se sentait pas l'âme d'un héros, de toute façon.

    « Bien ! On va changer de pièce. On va avancer douuucement et éviter les gardes. Et si tu essayes un quelconque coup fourré... Tu sais ce qu'il t'attend ! Rohohoho, j'ai toujours rêvé de dire ça ! Allez, en avant ! Et pas de gestes brusques ! »

    Aiguillonné par la banane, le Gouverneur se laissa docilement faire. Du reste, Nash n'avait aucune intention de lui faire traverser tout le manoir. En fait se contenta-t-il de descendre d'un étage et d'amener le Gouverneur jusqu'à la chambre de sa fille, sans même rencontrer le moindre garde... À leurs décharges, la seule formation qu'avaient reçue lesdits gardes consistait à plastronner devant les invités, pas mener une battue en règle pour retrouver un terroriste. On ne s'improvise pas professionnel de la sécurité...

    « Allez, rentre ! Intima Nash à son otage.
    _ Mais... C'est la chambre de Kuruma ! Comprit brusquement le Gouverneur. Qu'est-ce que vous faites ?
    _ Hein ? Ben heu... En fait, quitte à faire une prise d'otages, je me suis dit « au diable l'avarice, bonhomme, fais donc d'une pierre deux coups et... » Hé ! Mais d'abord, j'ai pas à me justifier, ch'uis le méchant, je vous rappelle ! Rentrez ou sinon... je me fâche !
    _ D'accord, d'accord, je vous en prie, ne faites rien d'inconsidéré et... »

    Nash n'entendit pas la suite des jérémiades du Gouverneur, puisqu'il referma brutalement la porte derrière ce dernier. Le reste, c'était à miss Kuruma de s'en charger. Il attrapa délicatement Knight Bluto de son épaule et le posa sur le chambranle de la porte.

    « Ok, Knigth Bluto ! Ils ont beaucoup de choses à se dire, alors je te charge d'empêcher quiconque d'entrer !
    _ Tu peux compter sur moi, Nash ! Assura l'escargophone. Mais... Tu vas faire quoi, toi ?
    _ J'ai toujours un article à écrire, je te signale. Et le Gouverneur ne doit plus avoir besoin de son déplorable invité...
    _ Tu vas affronter le pirate ?
    _ Meuhnon, voyons ! C'est complètement grotesque : comment veux-tu que je m'auto-interview ? Nan, relax, je vais faire beaucoup plus simple. On se revoit tout à l'heure !
    _ Fais attention, hein !
    _ Toujours.
    _ C'est ça, je vais faire comme si j'y croyais... »

    Nash s'éloigna dans le couloir et partît brusquement d'un ricanement enjoué.

    « Nyahahaha ! Le nerf de l'information, c'est la technologie ! Un journaliste lambda serait sûrement dépourvu dans cette situation mais pas moi ! Les adhérents du Geekly Pressman ont toujours une longueur d'avance sur leur temps ! Nyahaha ! »

    Jubilant, Nash dégaina l'un des nombreux gadgets qu'il avait acheté mais dont il n'avait pas l'occasion de se servir souvent : son détecteur de pirate !

    Deux gobelets de plastiques reliés entre eux, par le fond, par un mètre de fil nylon quasi-invisible et particulièrement résistant. Un outil high-tech ordinairement vendu à prix d'or mais que le Geekly Pressman avait offert en cadeau à tous ses adhérents qui avaient opté pour un abonnement d'un an.
    D'après la notice, le détecteur de pirate n'avait pas son pareil pour détecter la fine fleur des forbans. Il suffisait de porter l'un des gobelets à son oreille et l'autre sur le sol pour entendre avec une aisance stupéfiante le poc-poc des jambes de bois des pirates.
    Parce que les pirates, les vrais, les durs, les dangereux, ceux qui font la une des journaux et que chaque reporter digne de ce nom traque comme s'il s'agissait du Graal, ces pirates-là ont TOUJOURS une jambe de bois. C'est à ça qu'on les reconnaît.

    Bien entendu, dans le cas présent, Nash détournait sans scrupule l'appareil de son rôle initial, puisqu'il essayait de détecter un pirate sans jambes de bois, donc un machin de trop faible envergure pour être détecté par les capteurs de l'appareil. Mais Nash avait de la ressource et, comme tout les geek-reporter, savait quand ruser avec les outils qu'il avait. Son pirate n'avait pas de jambes de bois, mais il avait des semelles d'aciers. Et deux semelles d'aciers, ça valait bien une jambe de bois en ce qui concernait la détection. CQFD.

    Aussitôt dit, aussitôt fait. Le jeune homme s'agenouilla, porta un verre à son oreille, posa l'autre à terre et ferma les yeux. Quelques secondes plus tard, il les rouvrit en laissant échapper un grand sourire rayonnant.

    « Ex-cel-len-ti-ssime ! Gnihihi ! »

    Nash ramassa prestement son outil et fonça en avant, avant de tournoyer sur lui-même en claquant des doigts.

    « Ooooh, minute, j'ai une petite chose à faire avant ! »

    *
    * *

    Iléven repoussa rageusement une tapisserie, mais rien ne s'était glissé derrière. Le capitaine pirate serra les dents. Ce satané gamin n'était pourtant pas loin, il le savait, il le sentait.
    Il l'entendait.

    Iléven se retourna, lentement, tandis que Nash entrait d'un pas assuré dans la salle de banquet du manoir.

    « Ainsi donc, te voici, gamin.
    _ Me voilà, acquiesça Nash. Toute cette mascarade a duré un peu trop longtemps, n'est-ce pas ?
    _ J'en conviens. Donne-moi cet appareil photo et finissons-en.
    _ Hmmm... Non, je ne crois pas, annonça Nash en commençant à faire le tour de la pièce. À l'heure qu'il est, le Gouverneur doit être en train de se faire tancer par sa fi... Hum, je veux dire, de revoir ses plans vous concernant. Il compte mettre fin à votre collaboration, vous savez ? Si j'étais vous, je prendrais la poudre d'escampette sans demander mon reste.
    _ Ne me fait pas rire, gamin ! S'esclaffa Iléven en tournant sur lui-même pour conserver le jeune homme dans son champ de vision. Ce Gouverneur est un mou doublé d'un pleutre ! Sitôt que j'en aurais fini avec toi, il me suffira de le presser un peu pour que tout revienne à la normale. Ce sera très facile.
    _ Attends de voir sa fille avant de dire que ça va être facile ! Soit. Je suppose qu'aucun accord à l'amiable n'est envisageable... C'est donc l'heure de faire parler les armes !
    _ Je le crois bien aussi ! »

    Les babines d'Iléven se retroussèrent en un terrible rictus sanguinaire tandis qu'il dégainait son vilain katana à l'éclat froid. De son côté, Nash repoussa légèrement le pan de son manteau. Le Capitaine se crispa et se tînt prêt, tous les sens aux aguets. D'après son expérience, il lui manquait un demi-pas pour porter efficacement une attaque. Il lui faudrait donc éviter la première rafle du pistolero. Ou à tout le moins, éviter une blessure sérieuse, selon l'arme qu'il allait dégainer. Ç'allait se jouer à un cheveu mais...

    « Une banane !!? N'en crût pas ses yeux Iléven en voyant ce qui dépassait de la poche intérieur du manteau de Nash.
    _ Ben quoi ? Il n'y a pas mieux que les fruits pour rester en bonne santé !
    _ C'est une blague !? Tu ne vas quand même pas m'affronter avec une stupide banane !
    _ Gna gnagna gnagna... Est-ce que je critique ton choix, moi ? Non. Bon, ben un peu de respect, s'il te plaît.
    _ Mais moi, je possède le sabre maudit Fukushiro, vingt huitième sabre des armes de rang 4, forgé par le terrible Nikifuma à la grande époque du chapeau de paille ! Tempêta Iléven. Il ferait beau voir que tu critiques mon arme !
    _ Silence, manant ! Quand un combattant est numéro 1, son arme le devient aussi ! Et ça vaut même pour les bananes ! Je suis Nash, fils de Vash et fils de Trish, envoyé spécial du Daily XXXX, adhérent de l'association Geekly Pressman, membre honoraire de la ligue des reporters extraordinaires et fondateur du cercle des poètes pas parus ! Et toi, bonhomme !? Qui es-tu pour oser me barrer la route ? As-tu même seulement un nom !
    _ De quoi !? Maudit gamin, je suis le terrrrrible Iléven, le capitaine pirate à la tête de l'Exorcist, ma tête est mise à prix à près de quarante millions de Berrys ! N'essaye même pas de te comparer à moi, tu veux !
    _ Oooooh ! » Firent des voix épatées dans son dos.

    Iléven se retourna d'un bloc pour constater que les gardes fantoches s'étaient massés dans l'entré de la pièce.

    « Mais alors, c'est lui le pirate ?
    _ Ha, mince, alors on ne poursuivait pas le bon ?
    _ Ben il s'enfuyait en courant, alors on s'est pas posé de question.
    _ Silence, les gars ! Intima le Sergent Rapel. L'ennemi s'est dévoilé : le pirate, c'est le grand type au sabre. Alors on va le neutraliser ! Il y va de notre honneur, bien compris !?
    _ Oui, Sergent !! Tonnèrent en chœur les gardes.
    _ C'est une mauvaise blague, gronda Iléven. Que faites-vous ici, d'abord !?
    _ Ben on a entendu quelqu'un nous demander de monter, alors on est venu. On ne s'est pas posé de questions...
    _ Quelqu'un, hein ? Releva le Capitaine en coulant un regard mauvais en direction d'un Nash qui sifflotait innocemment en pelant sa banane. Et du coup, vous souhaitez m'arrêter. Peuh ! Très bien, venez-y donc ! Des bleusailles telles que vous n'ont aucune chance !
    _ Tu ne nous fais pas peur ! Tout le monde, à l'attaque ! » Hurla le Sergent Rapel.

    Avec fougue et enthousiasme, les gardes chargèrent donc, en un vaste bloc aussi désordonné qu'inefficace. Iléven leva son sabre et commença à châtier comme il se devait cette bande d'impudents. Et bien qu'il n'utilisa que le plat de sa lame – ç'aurait fait désordre et compromis le secret de la rencontre s'il les passait au fil de l'épée comme le méritaient tous ces nuls – les gardes tombaient comme des mouches à chacun de ses coups, tous mis hors combat.

    Finalement, il ne resta plus que Rapel encore debout. Celui-ci se lança dans une série de coups d'estoc et de taille des plus sauvages mais chacune de ses attaques furent impitoyablement contrées par le redoutable pirate. Iléven feinta, désarma le Sergent avant de le frapper au ventre avec le pommeau de son arme afin de le mettre à terre.

    « Ksh ! Comment des incapables comme vous ont-ils seulement pu penser à m'affronter ! Gronda le pirate.
    _ La sécurité du manoir nous incombe ! Il y va de notre honneur ! Affirma Rapel en crachant au visage du Capitaine.
    _ Toi, t'as besoin d'une petite correction. » Affirma Iléven.

    Le Capitaine leva son arme et recula d'un pas pour avoir l'espace pour frapper. C'est alors qu'il marcha sur un truc glissant et perdit l'équilibre. Avant qu'il n'ait le temps de réaliser, il était déjà les quatre fers en l'air.

    Et un énorme lustre lui dégringola dessus, le coinçant sous son poids.

    « Je te l'avais pourtant bien dit que ma banane était numéro un. » Affirma Nash sans cesser de jouer avec l'applique murale qui avait retenu la corde du lustre.

    « Mais que... Que... S'étonna Rapel. Qu'est-ce qui... Et vous êtes qui, vous, d'abord ? »

    Devant cette avalanche de questions pour le moins embarrassantes, Nash réagît avec l'une de ses meilleures parades : la question-qui-tue tout à fait inutile mais à laquelle tous les champions sont contents de répondre.

    « Sergent, vous venez de vaincre un pirate primé à quarante millions, comment vous sentez-vous ? »

    *
    * *

    « Monsieur Nash, vous nous avez tiré d'une bien épineuse situation ! Affirma Kuruma en s'inclinant.
    _ Je vous en prie, je n'ai fait que mon travail d'investigation, gnihihi ! Signala Nash.
    _ On vous a rapporté votre bombe, déclara Alcybiade en jetant un coup d'oeil suspicieux à Knight Bluto.
    _ Meuhnan, c'est pas une bombe, expliqua le journaliste. C'est Knight Bluto, mon équipier de choc.
    _ Mais les gardes nous ont dit que...
    _ Nan, mais oui, mais c'est normal ça : il tic-tacait juste pour leur faire peur, pour que personne ne vienne vous déranger durant votre petite réunion. Ç'a plutôt bien marché, non ? Ils se sont tous carapatés en hurlant que ç'allait exploser. Bwahaha ! Je les aime bien, vos gardes, ils sont drôlement rigolo, je vous assure. Bien joué, Knight Bluto, t'es le meilleur !
    _ À ton service, bonhomme, assura l'escargophone.
    _ En guise de compensation pour vos efforts, veuillez accepter cette modeste récompense, poursuivit miss Kuruma.
    _ Heu... Nan, ça ne va pas être possible, ça.
    _ Pardon ?
    _ Hé bien d'abord, niveau éthique, si ça s'apprenait, on pourrait croire que j'accepte un pot-de-vin pour ne pas parler des événements qui se passe ici. Et ça, c'est pas bien.
    _ Mais...
    _ Par ailleurs, si papa Alcybiade a cru bon embauché un consultant en... heu... fiscalité facile, c'est parce que vos finances sont dans le rouge. Et je ne voudrais surtout pas creuser le déficit de la province en acceptant une récompense indue, hein. Ce n'est pas parce que vous venez de toucher cinquante millions de jackpot qu'il faut commencer à le dilapider n'importe comment !
    _ Ne vous inquiétez pas pour ça, signala Alcybiade. Kuruma m'a convaincu qu'elle était capable de reprendre la gestion des finances aussi efficacement que sa mère. Il faut dire qu'elle tient plus de sa maman que de moi.
    _ Haha, c'est sûr qu'elle n'a pas du tout votre caractère, la petite.
    _ ça veut dire quoi, ça !? Et puis d'abord, vous n'êtes pas plus grand que moi, je vous signale.
    _ Merci d'illustrer mes propos. Gwahaha !
    _ Mais après tout ce que vous avez fait, c'est très gênant de vous laisser partir juste comme ça, fit Kuruma.
    _ Mais nan, tout va bien. J'ai mon article on me remboursera mes notes de frais, la vie est belle, gnihihi !
    _ Mais pour le pirate...
    _ C'est pas moi, j'ai rien fait : c'est Rapel, le héros. Et il aimerait bien une promotion chez les marines. 'fin, j'dis ça, j'dis rien, hein...
    _ …
    _ C'est Knight Bluto qui vous appris son fameux regard "arrête de raconter des conneries" ? Naaaaan, mais on va pas se prendre la tête pour des bricoles. À charge de revanche, voilà tout.
    _ Très bien, mais je vous prends au mot. Si un jour vous avez besoin de quoi que ce soit, sachez que vous n'aurez pas à faire des ingrats. Je vous le jure sur le nom de ma famille !
    _ Bon, ben voilà, c'est réglé. Maintenant, on peut relever ce fichu rideau d'acier ? Nan, parce que l'heure du petit-dèj' va finir par être passée, à l'hôtel.
    _ …
    _ Ben quoi, sauter des repas, c'est pas bon pour la croissance. »

    *
    * *

    Edition abonné du Daily XXXX, abonnez-vous à partir de 100 Berrys:
      Louise Mizuno a écrit:Ah tu voudras un commentaire avec ta validation ?
      Edit Sig: Dit oui, dit oui, dit ouiiiiiii !
      Très, très mauvaise idée de laisser Sig' vous faire du lobbying. Il commence sur les commentaires et après il vous demandera un Buster Call...

      Heu...
      Bon, je veux bien essayer le commentaire...
      Mais si Sig' ou Elie vous assure que ça va heuter ma sensibilité, vous le mettez sous spoiler, merci.
        Yebah mon grand ! Du coup, un bon petit commentaire pour toi. Je te le cale sous spoiler, y'aura que des gentillesses dedans mais ne sait-on jamais.
        Edit Alric : Ouvre-le ! Ouvre-le !

        Spoiler:

        Pour moi, c'est dans du 1000 dorikis. A voir avec le deuxième avis o/

        Une belle journée à toi !
        • https://www.onepiece-requiem.net/t3618-soren-le-chat-hurlevent
        • https://www.onepiece-requiem.net/t3496-soren-hurlevent
        Yo Nash, second avis !

        Je précise déjà que je t'avais jamais lu avec Luan, alors j'ai totalement découvert ton style. C'est très propre, très fluide, vivant, ça emprunte aussi beaucoup aux références IRL, pour le meilleur et pour le pire (bon, largement pour le meilleur) ou les destructions de quatrièmes murs (idem, très bien maîtrisées et sans abus)

        Le Nash est un journaleux "normal" mais avec une personnalité bien fumeuse. Il a une bio pas forcément tape à l'oeil par son originalité ni par ses péripéties, mais qui se suit très bien vu que la prose est à la fois précise et agréable, pose parfaitement les bases du perso couplé au résumé de la psy. Rien à dire, du très contrôlé ici aussi.

        Le test, rien à ajouter par-dessus l'avis de Sö. Tu es parti d'une situation toute simple prolongée à de l'intense qui plonge Nash dans de la bonne difficulté, t'as des PNJs nombreux et tous vraiment bien gérés qui ont leurs instants de gloire à eux, un humour qui fonctionne, et un sens des dialogues fidèle à celui que te prêtait ta réputation (blablabla, les rumeurs). Bref, quoi, tartine d'éloges, c'est souvent difficile à mâcher. Il peut que bien s'intégrer à la populace locale, et il manque pas de directions à prendre.

        Bref, du très bon. Le 1000 est bien mérité, d'autant que les lunettes ajoutées grossièrement sur Paint à ton avatar restent plutôt bien foutues. Bon jeu !
        • https://www.onepiece-requiem.net/t10413-fiche-de-craig