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Arrivée Incognito...

« On devrait bientôt arriver. »
« Hm hm. »
« … Tu sais, j’ai remarqué durant le trajet mais… Tu ne parles pas beaucoup, surtout quand je compare par rapport à Alabasta. »
« Oh… Hé hé, c’est parce que je ne sais pas vraiment de quoi parler. »

Ca, mais aussi le fait que dans la mesure du possible, si je pouvais éviter de gaspiller inutilement ma salive dans du bla bla inutile, bah ça m’arrangerait bien, surtout pour discuter avec une personne du sous-peuple comme lui. Je vois bien qu’il essaye d’engager la conversation et d’instaurer un climat favorable à la discussion, mais c’était plus pesant qu’autre chose.
Mais je devais encore jouer les gentils pour l’instant, mais, vrai qu’isolé sur un petit bateau comme ça, juste avec nous deux, forcément, j’vous dis pas l’ambiance morose qu’il y a, c’juste vide… C’est comme passer sa journée à attendre. Je n’en peux plus de cette mer qui s’étend sans fin. C’est sûr que comparé à mes anciennes embarcations privées du temps où j’étais au sommet de la gloire, voyager dans quoi que ce soit qui n’avait ni petite piscine chauffé, ni repas de luxe ou ne serait ce que la possibilité de lire dans de la literie d’eau était une plaie...

« Je retourne dormir. Tu pourras me réveiller ? »
« Oh… D’accord. »

Cela ne fait pas longtemps que je m’étais levé, mais à part dormir, je n’avais absolument rien à faire pour passer le temps. D’autant plus qu’il s’agissait de la seule chose qui me fasse oublier la réalité. Ce monde pourrie et ce mode de vie qui l’était tout autant. Le sommeil m’apportait un peu réconfort… Si l’on oublie le lit bas de gamme que j’me coltine bien entendu. M’enfin, au moins ce n’était pas un hamac…

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

« Eriko, réveille-toi. »

Je laisse échapper un petit grognement, quelque chose me tapote doucement l’épaule, une voix qui me murmure doucement des mots que je ne saisis pas dans un premier temps. J’ouvre très légèrement les yeux, ma vision est floutée, je me relève, la tête encore dans les vapes. J’ai l’impression de m’être réveillé à la mauvaise phase du sommeil. Totalement mollasson, j’espère malgré tout qu’Emil ne m’a pas réveillé pour rien.

« Eriko, on est arrivé. »

Bon, il a une bonne excuse, t’es pardonné, pour l’instant. Me levant sans dire un mot, je me met à suivre Emil qui me guidait vers le pont. Passé la porte, je ferme les yeux, le ciel clair m’aveuglant, mes yeux n’étant pas encore habitué à la lumière du jour. J’avance sur le pont et voit au loin l’île. Nous approchons rapidement… Et sans même avoir déposé encore les pieds sur Jaya que je pouvais sentir quelque chose de mauvais. Même depuis notre distance on pouvait distinguer clairement des échappées de fumée. Qu’est-ce qu’il se passe là bas ? Y a une guerre civile qui se déroule ou quoi ? Car je doute qu’il s’agisse d’un incendie qui se propage. Quoi que vu comment la bêtise humaine a évolué, ça ne m’étonnerais pas.

« Je me demande ce qu’il se passe, j’espère qu’on va pouvoir y trouver une base marine. »
*Tss, inculte…*
« On ne vas pas y poser les pieds, on se mettra à l’écart en se faisant le plus discret possible en attendant que le log se recharge. L’île est connue pour son anarchie, uniquement peuplé de criminels, pirates ou de personnes en devenir. Et pour combler le tout, aucune présence des forces de l’ordre… »


D’ailleurs, on a beau savoir ça, le gouvernement est pas fichue de raser cette foutue île. Y a que les nobles qu’ont une cervelle et du bon sens ou quoi ? Les mauvaises herbes faut s’en débarrasser depuis la racine. Allez savoir ce que la marine fait de leurs flottes armées...

« Oh… Comme je le pensais, tu es vraiment très intelligent pour ton âge. »
*C’est sûr que toi t’es pas une flèche… *
« … Je lis beaucoup c’est pour ça hé hé ! »

Faire bonne figure c’était un de mes multiples talents, je ne dirais pas qu’il s’agit de ma spécialité sachant que j’excelle en à peu près tout ce qui n’est pas du domaine du pauvre comme… Porter des charges lourdes, nettoyer ou encore cuisiner. Et c’est alors que je le vis… Oui, l’espèce de... Chaos qui se dressait là, en pleine mer, à peine plus loin de l’île. Et là où ça devient intéressant c’était le fait qu’il s’agisse d’un navire de la marine. Décidément, Dieu aime vraiment me donner des opportunités en or, en même temps, il me doit bien ça.

« La marine… Qu’est-ce qu’on fait ? »
« Pour l’instant on va faire comme j’ai dit au début, on va juste attendre que le navire de la marine revienne accoster l’île, ce serait bête de nous exposer au danger. On les garde en visuel et on approche de l’île discrètement, si la Marine est là, on pourra peut-être mettre les pieds sur la terre ferme sans trop de risques une fois qu’ils seront là bas. »
« Compris. »
    « Ca y est, ça s’est calmé, ils retournent sur la berge. »
    « Très bien, faisons de même. Lève les voiles. »

    Aussitôt, Emil s’exécuta, brave servant que voilà, bien que pauvre il avait du potentiel en tant qu’esclave. Normal, c’est moi qui l’ai choisit, même les gens du sous peuple ont leurs propres talent, celui de servir est d’ailleurs là où ils sont les plus prédisposé à exceller. Oui car malgré tout, y en a certains qui auront beau faire de leurs mieux ils seront toujours aussi nul et bon à rien, on appelle ça des déchets, les pirates en font partie d’ailleurs.

    Quelques minutes et c’était plié, on accosterait l’île. Ca y est, le navire avait posé l’encre, ne restait plus qu’à attendre que les marines descendent et profiter de l’occasion. Nous arrivâmes quelques minutes après même pas, un peu plus à l'écart, en toute discrétion, on marcherait quelques temps ensuite pour rejoindre leurs positions. La terre ferme, c’est que ça faisait un petit moment… pourtant on allait bientôt repartir. De toute manière, poser les pieds sur le même sol que les pires rebuts de l’humanité était en soi un effort à faire, mais de ma grande vertu et patience, j’arrivais à trouver le courage nécessaire pour supporter cela. Marcher dans un environnement aussi hostile n'était guère rassurant mais la présence de la marine ici et qu'ils aient pu accoster me laissait supposer qu'ils avaient déjà fait le ménage chez les pirates C’était la raison pour laquelle j’étais moins méfiant à mon entourage malgré la réputation de l’île.

    Une fois descendu de notre barque, nous nous mettions en marche vers leurs positions. Juste le temps pour moi de faire le débrief avec Emil, lui faisant signe de la main de se rapprocher.

    « Alors, maintenant, que fait-on ? »
    « On va simplement les voir, se présenter en tant que simple civils. En tant que représentants des forces de l’ordre, si on leur demande gentiment, ils devraient pouvoir nous accepter à bord, l’île étant mal famée, je les vois mal nous refuser. Une fois dedans on pourra mieux expliquer notre situation et notre volonté de nous engager dans leur camp. »
    « Hé hé. »
    « …… Quoi ? »
    « Non, je suis toujours surpris de voir qu’à ton âge tu penses et parles comme un adulte. »
    « … Hmm… Agis juste de manière courtoise, on ne doit pas nous confondre avec les autres criminels de l’île. »

    Je détourne le regard… Il est vraiment lent à la détente… Quelque part, sa personnalité, sa positivité, ça me met mal à l’aise. Il est agaçant. Bref, le plan tout juste exposé que la marine venait de faire son entrée, et ouaip, ils n’avaient pas l’air tous en bonne forme, vu le chaos de tout à l’heure je pense que la bataille a du être rude. Maintenant, c’était de savoir quelle personne choisir pour faire notre petit speech. Il en faut un qui soit suffisamment pigeon et débile pour le convaincre sans trop d’effort, de préférence, pas un soldat lambda mais un qui ait du grade, de quoi se rendre garant de nous.

    « On y va ? »
    « Attends, il faut trouver une bonne perso… Ah ! »

    En pleine recherche, je fus interrompu dans ma parole par une tierce personne ? Un pirate ? Non, avec la marine dans le coin, ils n’oseraient pas… Je retournais ma tête avant de voir une véritable abomination devant moi… Un Homme-poisson. J’en avais vu un une fois, un homme Piranha, une véritable épouvante, je pourrais l’accrocher comme épouvantail je suis sur que les corbeaux n’oseraient même pas le regarder. Et celui-là… C’était aussi une horreur… Et j’vous parle pas de l’odeur, ils passent leurs vie dans l’eau et faut croire que ça suffit pas à les nettoyer un tant soi peu autant à l’intérieur qu’à l’extérieur… En même temps j’comprends, même l’eau doit repousser de telles laideurs.

    La poiscaille m’avait agrippé le bras, me fixant bizarrement… Quitte à avoir des admirateurs j’pense que j’préférerais encore que ce soit un insecte plutôt qu’un monstre pareil. Mais une chose attira particulièrement mon attention… Cette casquette… Un marine… Lui ? Tss quelle blague, comment ils auditionnent leurs recrues maintenant ? Ptet que c’était un chien de garde… Non, même pour ce poste ils auraient pu trouver meilleur candidat. Arf, tant pis pour la réflexion, mes talents d’acteurs devaient rentrer en jeu. Et puis… Ce truc qui dépasse de sa poche… Un badge, il devait avoir un statut… Encore un mystère de plus. Hop, je me cachais immédiatement derrière Emil, m’agrippant à sa manche comme un enfant timide et apeuré. Un petit regard échangé avec lui pour qu’il prenne la parole.

    « Ah… Euh. Ahem. Bonjour monsieur… ? Euh, excusez-moi, vous êtes de la marine ? En fait… Vous voyez, nous venons d’Alabasta… Et avec notre petit bateau il nous est difficile de voyager convenablement… Et l’île étant mal fréquenté, rester ici n’est pas possible pour nous. Pouvez-vous nous emmener ? Moi et ce petit ? Oh, excusez-moi, on ne s’est pas présenté, je m’appelle Emil et lui c’est Eriko. »
    « B’jour… »

    Si avec ce numéro d’enfant timide il tombait pas sous le charme… Même un monstre comme lui devait avoir un cœur non ? Et puis… Pourquoi il continue de me fixer comme ça ? Ce sang là… J’espère qu’il veut pas me bouffer.
      J'avais oublié l'odeur de renfermé d'mon infirmerie, ma cabine, mon antre, sur l'Hypérion. Son antiseptique mêlé à mes propres relents, son carrelage impeccablement pur et ses collines de paperasse qui s'entassent sur son bureau pour me toiser comme un ennemi gigantesque et définitivement insurmontable. Plus cruel encore que celui qu'a essayé d'me dompter, foutu Flist. Plus fourbe que la bête qui m'murmure d'écoeurantes tentations depuis les zones de pénombres de mon esprit. Plus implacable que la malédiction dont j'suis affublé, comme ultime souvenir de la boucherie de Jaya.

      Au fond d'moi, une désagréable apathie qui s'étire comme un parasite. Une cervelle laminée, foudroyée par des tonnerres d'images infectes et de mauvais sentiments, rasée par la fatigue. Puis des remords, des remords, des torrents de remords qui s'infiltrent dans tout mes canaux. Ah ouais. 24%. C'est mon score final. 24% des tas de viande brûlée, lacérée ou broyée qui sont passés sous mon scalpel s'en sont sortis. 24% de mes patients, sauvés. Mes palmes bossaient, robotisées, mon esprit mobilisait ses dernières ressources en calcul. Histoire d'avoir un pourcentage à câliner. Après un carnage aussi froid et méthodique.

      Les seuls syllabes qui résonnent en moi sont do. Dodo. Dodo. Laisser le sommeil m'aspirer et bichonner mon esprit ratatiné. Pas envie d'aller baver de suite mon rapport au capitaine. De lui avouer de suite que son toubib écailleux n'sait plus nager. Et qu'de surcroît, il a graillé un pouvoir des plus crades, de quoi repeindre tout l'sous-marin. Non, non. On a tous besoin d'repos. En repensant au capitaine, l'image de Rei s'impose à moi aussi. Et ses drôles d'avances. Et sa figure ravagée et ses membres mécanisés. Et ces étranges clopes qu'elle s'enfilait. Bordel. J'ai pensé avoir affronter l'plus dur, après l'épopée d'Jaya, puis la troisième mi-temps à amputer des collègues et canaliser la déprime de Wallace. Mais m'reste des montagnes à franchir avant d'savourer une demi-paix. Pour l'moment, j'm'offre une pause. Bien méritée.

      Bien...

      Ah… Euh. Ahem. Bonjour monsieur… ?

      Il y a ce mec, ce blond, qui s'adresse à moi avec le tartinage habituel de politesses, parce que j'suis marine, et que ma gueule est pas bien avenante. Malheureusement, ça rentre par une oreille et ça ressort par l'autre, contournant au passage ma pauvre cervelle. J'capte juste qu'ils sont civils, en détresse. D'accord. "Ils" ? "Eriko" ? Quoi ? Y a ce discret b'jour qui s'infiltre à la fin d'son monologue, et qui m'attire les yeux comme des aimants, venant se plaquer à. Une putain de vieille connaissance. Ma mémoire, toujours vivace, fait aussitôt le lien.

      Uriko ?

      Ça sonne écho déformé. Pourquoi il l'appelait "Eriko" ? Une espèce de dyslexie ? Bah, peu importe.

      L'Emil disparaît d'mon champ de vision. Et j'viens masser mes nouvelles tempes boueuses pour m'assurer qu'je suis pas encore dompté par des hallucinations. J'cligne frénétiquement des yeux, aussi. Façon crise d'épilepsie brutale. Vérifier si mes mirettes et mes esgourdes me mentent pas. Dans l'état où j'suis, on sait jamais.

      C'est toi ? Qu'est-ce que tu fous là ?

      Une grimace lui distord la face. A plonger dans ses mirettes, j'distingue ni lueur, ni réelle fougue, c'sont deux perles froides dans un océan blanc. Pas même un cri de joie, pas la moindre flamme qui s'rallume à ma vue. Il est caché dans l'ombre de c'type, sans l'assurance pétillante que j'lui connaissais. J'peux pas croire qu'il m'ait oublié. J'ai une silhouette qui s'imprime en les gens, surtout en les gosses, et une personnalité qui laisse de grosses traces de pneus. Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Qu'est-ce que tu fous là ? Qu'est-ce que tu viens foutre dans ce trou à rats qui ne plaira jamais plus qu'aux charognards désormais ? C'est pas un coin pour les gosses, merde ! Et l'spectre de Flist hante encore cette île, lui, et ses sbires.

      Viens ! ... Venez !

      Le grand gars est un civil de la trempe, j'suppose, de la catégorie d'innocents que j'me suis juré d'écarter des cendres, du sang et des flammes. S'il a pris Uriko sous son aile, c'est forcément un bon bougre, doté d'un minimum de pitié, d'un fond d'instinct paternel. J'espère. J'espère pour lui. J'détale, les invitant à m'suivre, m'frayant un passage à travers ces paires d'yeux qui m'mirent comme si j'déboulais d'un asile. Peu importe. Le sous-marin. L'infirmerie. Là-bas, j'les saurai en sécurité. Quitte à m'faire encorner par un Mavim furieux de voir son toubib rameuter des civils à bord. Si, c'est son genre.

      Ma cadence s'emballe. J'les entends s'essouffler derrière, déjà, tandis qu'on parvient devant le ponton du sous-marin.

      Magnez vous !

      Putain. Qu'est-ce qu'on t'a fait, Uriko ? C'est comme si tu me reconnaissais pas !
      • https://www.onepiece-requiem.net/t10413-fiche-de-craig
      Uriko ? Non, c’Eriko s’pèce de perche, faut croire que les oreilles des hommes poissons sont pas très affutés, c’sûr que lui il sera pas à la hauteur d’un canidé. Et puis… Sérieusement quelle odeur… Mais je devais être fort, ne pas grimacer. Mais sérieux, j’ai juste envie de claquer c’te tête d’air béat, qu’est-ce qu’il a à me regarder de la sorte ? Et me v’là en train de vraiment me cacher plus timidement derrière Emil… C’pas que son toucher me rassure mais c’mon seul mur face à cette bête.
      Et je savais pas quoi répondre à ce qu’il me demandait… Bah autant jouer mon rôle d’enfant dans ce cas…

      « O…Oui c’moi Eriko… Et Emil a déjà tout résumé. »

      Content ? Mais bizarrement on dirait que c’pas trop ce qu’il attendait comme réponse, et sans trop comprendre, tiré par mon subalterne Alabastien, on se met à courir en suivant la poiscaille. Y avait urgence ? Oh, moins vite Emil tu vas me faire tomber. Erf, chuis pas habitué à l’effort moi, j’viens juste de me réveiller, même pas eu le temps de m’étirer quoi. On se dirige droit vers le sous-marin de la marine. Bon, au moins, ça laissait présager que la requête avait été acceptée. Et ça y est, nous y voilà, devant le navire. Bon, c’vrai que y a plus glamour mais il en jette un peu faut avouer… Même avant il avait jamais eu de sous-marin. Penser à investir plus tard ne serait pas une mauvaise idée.

      L’homme-poisson regarde rapidement aux alentours, puis d’un signe de la main nous fait signe de le suivre, il presse le pas, naturellement, on l’imite. C’est quoi cette histoire ? Ce sont pas des clandestins qu’ils sachent. J’ai beau y penser encore et encore, me semblait pourtant que notre demande était des plus raisonnables, c’pas leurs rôles de protéger les civils ? M’enfin, tant qu’on est dedans, ils s’en sortiraient bien. On le suit, on regarde un peu l’environnement aussi. Emil semble fasciné. Et finalement on arrive devant une porte, il nous fait entrer… Et je suis un peu surpris, cela ressemblait à un cabinet médical… J’le regarde d’un rapide coup d’œil en reprenant mon souffle… Il semble un peu plus à l’aise que précédemment… Vous plaisantez j’espère ? Me dîtes pas qu’on est dans son territoire ? Non, pense de manière logique Eriko, même si ce gars là était docteur dans un navire aussi immense devait bien y avoir encore d’autre personnes s y connaissant dans le domaine du médical.

      J’aimerais bien m’assoir, mais il continue de me fixer d’un œil bizarre… J’avale ma salive sous ce regard, comment dire… Chuis pas rassuré. Il nous parle… Nous… Cacher ? Hein ?

      « Se cacher ? C’est mauvais qu’on soit ici ? Euh… »

      Emil me fixe, il veut être sûr de ce que je veux faire, je soupire intérieurement, il ne faut pas qu’il compte trop sur moi dans ces moments là, certes, le garçon était le seul a avoir découvert un véritable aspect de ma personnalité, mais aux yeux des autres je me devais d’agir comme un enfant innocent. Arborant un faux sourire je m’exprimais :

      « Je… Je comprends pas trop mais d’accord ! Merci de nous aider m’sieur… »
      « Oh. Dans ce cas je vais me cacher sous le lit, Eriko j’pense que tu peux… Ah l’armoire ici est utilisé ? Ah… J’pense que y a assez de place pour t y caler ! »

      Sérieusement ? Tu te prends le luxe d’être allongé sous un lit quand je devrais être debout dans un espace clos avec peu d’air ? Tsk, fais donc, roule toi sur le sol… Mieux valait pas trop que j’me plaigne, ce serait pire si je venais à rester coller à l’autre sous le lit si je refusais. Le tout était décidé. Mais plus tard, il faudrait vraiment que j’ai une discussion avec l’autre bestiole… Je n’aime pas être dans le flou. Je n’avais plus qu’à attendre un moment calme pour cela. Emil m’attrape et me cale dans l’armoire avant de se mettre à ramper sous le lit après quoi. Bon… Me v’là bien.