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Journal Intime Révolutionnaire




04/11/1623 a écrit:Hier, nous avons reçu un message de Jimmy. Il est toujours infiltré dans le palais de XXX. La missive était laconique mais comportait suffisamment d’éléments pour me permettre de convoquer un conseil extraordinaire.
J’ai donc réuni tous les membres de la cellule de XXX le lendemain soir pour faire circuler la nouvelle. Pour empêcher qu’elle meurt avec une poignée d’entre nous. C’est une arme qui va nous permettre de lutter, de peser, d’apporter plus de justice sur l’île. Le Roi Edward sera forcé de nous écouter.

Comme de juste, quand j’annonce, dans notre salle de réunion au premier étage de la salle de squash que j’ai à ma disposition un moyen de faire changer les choses, le moyen que nous cherchons depuis des années, ça s’agite. Je vois les yeux de mes camarades briller d’une lueur d’espoir et de détermination. Cela réchauffe mon vieux cœur.
Johnny est le plus enthousiaste. C’est son frère qui nous a apporté la nouvelle. Il est fier. Fier et heureux que l’œuvre de sa famille soit reconnue. Cela fait des années, des générations, que les Blake appartiennent à notre Société Secrète.

C’était initialement un simple regroupement de marchands, même pas forcément des notables, qui souhaitaient échanger à propos de leurs voyages, de leurs connaissances du monde. Les utiliser pour faire de leur île un endroit meilleur.
Il y a quelques dizaines d’années, alors que je rejoignais à peine le mouvement, il y a eu un infléchissement. Deux, pour être exact. D’abord, celle de la politique de la royauté, devenant plus dure, plus ferme. D’aucuns diraient plus inique. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Maintenant, je le ressens comme cela, mais l’était-ce vraiment à l’époque ?
Le second changement est venu de notre groupe. Pour faire face à l’évolution des mentalités au sommet du royaume, nous avons changé également. Nous nous sommes radicalisés. Je n’ai pas peur de le dire. J’y ai participé. Mes discours enflammés, je ne sais plus si je les ai prononcés à cause de la fougue de la jeunesse ou de l’ardeur de mes idéaux.

Je doute. Parfois, je me fais l’impression d’un vieux sénile ayant noyé la flamme de sa jeunesse sous des couches de postures jusqu’à n’être plus qu’apparences. Apparence de sagesse, de calme, de pondération. Je crains avoir repris le rôle que je reprochais, plus jeune, à ceux qui dirigeaient alors. Des vieillards à mes yeux, jadis. Des hommes mûrs, pour moi, maintenant.

Qu’importe.

Nos demandes anonymisées d’échanger avec le roi pour faire changer les lois, leur application, se sont heurtées à un mur de froide indifférence. Maintenant que nous savons qu’Edward n’est qu’un bâtard n’ayant aucun droit sur le trône, s’il veut rester au pouvoir, il devra composer avec nous. Car nous avons, bien entendu, des preuves suffisantes qui, si elles venaient à être diffusées, le destitueraient.
Nous enverrons demain la lettre au château pour informer le roi de notre désir de parlementer. Les jeunots, Johnny en tête, veulent déclencher une révolte populaire sur la base de cette information. Je m’y suis opposé. Je ne veux pas voir de sang couler. Je ne veux pas voir de vies s’éteindre. Je ne veux pas de morts alors qu’un simple dialogue suffit.

Les discussions se sont échauffées. Les jeunots se sont échaudés. J’ai beau être le plus âgé, je suis encore le chef, je suis encore le plus fort. Peut-être plus pour longtemps. Les années m’ont pris ma force et m’ont donné la sagesse. Du moins est-ce ce dont je tente de me convaincre quand je contemple ce corps qui me paraît débile dans le miroir.
Ils sont partis frustrés. Ils comprendront, plus tard. Je vais rédiger maintenant la lettre à envoyer au roi.

Les choses vont changer.

J’ai hâte.
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06/11/1623 a écrit:Jimmy est mort. Nous n’avons eu la nouvelle qu’aujourd’hui, quand son corps décapité a été accroché aux murailles. Sa tête, elle, est plantée sur une pique et goudronnée afin que tous puissent contempler le sort qui attend les traitres. Son cadavre porte des traces de torture.
Nous sommes encore en vie, je sais donc qu’il n’a pas dit un mot, malgré la souffrance, malgré la promesse de la mort Ô si douce qui devait lui tendre les bras. Je lui en suis gré, pour moi ainsi que pour tous les membres de la Société.

Maintenant, la réponse d’Edward à notre demande de pourparlers est sans équivoque. Il ne négociera pas. Il est prêt à réprimer toute opposition à son pouvoir dans le sang. Dans notre salle de réunion, je suis assis au bureau central. Les membres de la Société arrivent un par un, ou par petits groupes. Les mines sont tristes ou colériques. Ils échangent quelques mots, sans plus, avant d’aller s’asseoir.
En l’espace de quelques dizaines de minutes, la nouvelle s’est répandue, et tous sont venus. Les plus jeunes, à peine une vingtaine d’années, sont les plus indignés. Johnny mène la troupe. Il a perdu son frère. Il a perdu sa confiance en moi. Il a perdu la tête.

Mes paroles pour le calmer, lui dire que nous allons trouver une solution, une manière d’atteindre notre but commun ne l’intéressent pas. Il veut la Vengeance. Il veut la Justice. Il les veut tout de suite. D’autres essaient de leur dire d’écouter. Johnny crie, pleure, tempête, jure et claque la porte. Je fais signe à son oncle, qui a de longues larmes qui strient son visage. Il faut le surveiller, l’empêcher de commettre l’irréparable.

Nous échangeons, avec ceux qui restent, sur notre envie de voir ce tort réparé, et ce pays redressé. Nous n’abandonnerons pas. Nous ferons honneur au courage et à l’abnégation de Jimmy. Les vieux serments sont prêtés à nouveau. Une détermination de pierre nous envahit. Les visages sont fermés mais les yeux brûlent d’une flamme glacée.
Nous sommes loin de l’espoir d’avant-hier. Mais nous n’abandonnerons pas la lutte.

Cette nuit-là, je n’ai pas dormi.

J’ai pensé.

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07/11/1623 a écrit:Une nouvelle assemblée plénière. Je ne suis pas le seul à ne pas avoir pu fermer l’œil. Je constate avec joie que Johnny et ses camarades sont tous présents. Ils sont quelques coquards. L’oncle de Johnny a une attelle, le nez cassé et les deux yeux au beurre noir. Il a fait ce qu’il avait à faire. Je le remercie d’un signe, qu’il reçoit avec un sourire las et un haussement des épaules.

Dehors, il pleut.

L’ordre du jour est évidemment la réaction à apporter à l’attaque du roi Edward. Certains veulent soulever le peuple. Je m’y oppose, nous nous y opposons. Nous parvenons à enterrer cet avis. Personne ne veut voir mourir sa famille, ses amis, ses voisins, ses citoyens. La solution est évoquée comme dernier recours. Difficile d’aller contre cela. Nous ne pouvons pas laisser les choses empirer, cette décision-là est prise et sera actée. Les serments d’hier sont encore dans tous les esprits.

Finalement, après des heures de dialogues plus ou moins oiseux, la proposition de l’assassinat est faite. Je savais que ce moment viendrait. C’était une des hypothèses qui m’étaient venues dans la nuit d’hier. J’ai réfléchi aux modalités. A qui assassiner, comment le faire. Qui remplacer, par quelle personne. Je n’ai de toute façon pas trouvé mieux.
Je m’y oppose quand même, par principe. Je veux tenter une dernière fois de négocier. Je veux montrer notre main. Je suis prêt à aller parler au roi, seul, à visage découvert, pour montrer ma détermination et ma bonne foi. Que vaut la vie d’un vieillard usé par rapport à celles de son peuple ?

Mais tout le monde se ligue contre moi. Ils disent avoir encore besoin de moi. En dépit de la situation, de la résolution que j’ai prise de me sacrifier, cela me réchauffe le cœur. Cela fait fondre ma détermination. Ils ne veulent pas me voir partir, ils ne veulent pas me savoir souffrir mille tortures inavouables pour finir la tête empalé sur une pique, en offrande aux mouettes et aux corbeaux.
Ils sont comme mes enfants et mes petits-enfants. Je ne peux me résoudre à leur faire du mal, me dis-je, fut-ce par ma mort. Je me demande si je me sers de cette raison pour celer ma lâcheté. Comme tous, j’ai peur du trépas, et la flamme de mes idéaux, bien que brûlante encore, ne suffit plus à me persuader de mourir sur un coup de tête.

Je cède.

Je me méprise et pourtant je suis heureux.

Nous allons assassiner le roi.

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21/01/1624 a écrit:

LE ROYAUME D’XXX SECOUE PAR UN DRAME NATIONAL !
C’est la mort dans l’âme que les citoyens du royaume, ainsi que vos serviteurs, ont appris la nouvelle du meurtre du Roi Edward. Ce dernier se reposait en effet dans sa chambre la nuit dernière quand des assassins ont fait irruption par la fenêtre et l’ont tué de pas moins de quarante-sept coups de couteau. Notre souverain, pendant l’assaut, a tenté d’appeler sa garde au secours, mais ceux-ci n’ont pu intervenir à temps. D’après les premiers éléments de l’enquête, les intrus auraient profité d’une faille dans le système de sécurité pour faire irruption dans le palais. Cela laisserait sous-entendre qu’ils connaissaient des informations internes au palais. De plus, les rumeurs font état de la possibilité d’une révolution de palais. Depuis quelques années, les complots s’enchainaient dans une lutte frénétique pour le pouvoir.
Le Roi Jaghut, nouveau souverain du Royaume d’XXX, a décrété trois jours de deuil national qui s’achèveront par des obsèques en grande pompe dans la capitale du royaume. Le Roi souhaite que la lumière soit faite au plus vite sur cette affaire qui met en cause les rouages les plus importants de la machine étatique, afin que l’esprit de son prédécesseur puisse reposer en paix. Les enquêteurs ont assuré qu’ils ne connaîtraient pas le repos tant qu’ils n’auraient pas trouvé l’origine des fuites.
Pour mémo, le Roi Jaghut était le cousin au second degré de Feu le Roi Edward, fils d’Héléna d’Or…


Dernière édition par Alric Rinwald le Mar 19 Mai 2015 - 6:52, édité 2 fois
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Debout dans la salle de réunion du premier étage, j’finis de feuilleter les notes laissées par les révolutionnaires. Les rideaux tirés devant la fenêtre empêchent de voir la lune. Ils empêchent aussi les riverains de voir la lumière des bougies.

J’soupire. Il va être temps d’y aller. J’éteins la bougie. En m’approchant de la fenêtre pour l’ouvrir, j’évite les flaques des membres de la Société Secrète qui se vident de leur sang à côté de moi.

Blessures par couteau, tous.

Morts, tous.

Un rapide Geppou me permet de me réintroduire dans ma chambre d’hôtel par la fenêtre que j’avais laissé entrouverte en partant. Ma mission n’est pas totalement terminée. J’allume une cigarette en profitant, appuyé sur le rebord, de l’air frais de la nuit.

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18/04/1626 a écrit:Ajourd’hui, je suis allé faire des courses en ville. Initialement, je voulais simplement acheter des vivres pour quelques jours et vendre quelques-uns des derniers jouets que j’avais fabriqués. Le sol est recouvert de neige épaisse aux abords de ma maisonnette en bois. Il faudra que je sorte la pelle pour ouvrir un chemin, demain matin.
En ville, la progression est plus aisée. C’est dû aux passages incessants, aux enfants qui crient dans les rues en se lançant des boules de neige. On pourrait croire qu’ils seraient blasés. Il n’en est rien. Il fait froid, ici, et l’humidité est forte, donc les flocons recouvrent l’île la majeure partie de l’année.

En sortant de la boulangerie, je contemple mon souffle qui se fait buée tout en marchant tranquillement. Le passage des années depuis que j’ai quitté la Société Secrète n’a semble-t-il quasiment pas eu de prise sur moi. Je me sens aussi gaillard qu’auparavant physiquement. Je suis toujours l’actualité du Royaume.
Evidemment, je culpabilise. J’étais le chef du commando qui a tué l’ancien Roi. Je ne savais pas… Je n’avais pas prévu que Jaghut, héritier lointain du trône, sous ses dehors sympathiques et tolérants, serait pire que son prédécesseur. Un tyran.

Un attroupement à la salle de squash attire mon attention. Comment ne le serait-elle pas ? C’est là que j’ai passé semble-t-il la majeure partie de ma vie, à débattre, à échaffauder des plans aussi ambitieux d’irréalisables. Je me rapproche du groupe. Les voix oscillent entre la peur, la tristesse et l’atterrement.
Quand je demande à ma voisine, une jeune femme approchant de la quarantaine, ce qui se passe, elle me répond qu’il y a des cadavres à l’étage. Mon cœur se glace et une sueur froide coule le long de ma colonne vertébrale. Je n’ai pas de honte à avouer que je balbutie alors des débats de phrase, incrédule. Ou plutôt, j’y crois bien trop.
Un homme devant moi se retourne et m’informe de toute l’histoire. Des joueurs de squash ont vu des gouttes rouges venant du plafond. Ils sont donc naturellement allés voir et ont découvert le carnage. Une quinzaine de cadavres, tués à coups de couteau. La garde royale enquête en haut, et un cordon de sécurité empêche les badauds de se rapprocher.

Je secoue la tête. Je n’ai nul besoin d’en voir plus. Le Tyran Jaghut a dû remonter la piste, des traces. Peut-être qu’ils n’ont pas été assez précautionneux. Je ne sais pas qui est mort. Une quinzaine de cadavres, cela doit néanmoins recouvrir la totalité des membres restants de la Société. Les années n’ont pas été tendres avec notre organisation.
Rien ne sert de s’appesantir sur le passé, dit le dicton. Pourtant, c’est tout ce qui me reste, dans ma maisonnette, éloignée de la ville, à l’orée de la forêt. Le cours morne de mes pensées est interrompu quand j’arrive devant ma porte.  Avec un soupir, je l’ouvre. Il commence à neiger, donc je vais allumer le feu. Je salue d’un hochement de tête toutes les figurines, les statuettes taillées dans du bois qui agrémentent mon chez-moi. Des figures de mon histoire. Des confrères de la Société Secrète, des amis. Des femmes, aussi, parfois.

Tous défunts.

Quand la bûche dans l’âtre commence à brûler, je m’assois dans mon fauteuil, à côté. Un bout de bois grossièrement équarri posé sur les genoux, je laisse mon regard fixé sur les flammes. Je me remémore tout ce que j’ai vécu avec Fred, ce que je sais de lui. C’est en revivant ma vie que je passe désormais la majeure partie de mon temps.
Cela m’aide à sculpter, aussi. Mon petit couteau est aiguisé, prêt à la tâche. Moi aussi.

C’était la journée.

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18/04/1626 a écrit:
Puis ce fut la nuit.

J’ai allumé une bougie, pour travailler, après avoir laissé le feu mourir en se consumant dans la cheminée. Il me faudra aller couper du bois, demain, en plus de la neige. Mais l’essentiel de mes pensées est tourné vers Freddy, de toute évidence, alors que je le sculpte. Depuis quelques heures, le bois a vraiment pris forme.
Freddy a la pose qu’il avait si souvent arborée depuis que je le connaissais. Encore à travailler le bras droit, replié en arrière et…

La porte d’entrée s’ouvre brusquement, laissant entrer un vent froid et quelques flocons de neige. Une silhouette se découpe dans l’encadrement. Je vois. Je ne sais pas comment, mais ils ont remonté la trace jusqu’à moi. Je suis donc le prochain. Je repose calmement la statuette quasiment achevée et le couteau, bien à la vue de mon visiteur, qui entre. Puis je prends du papier, ce même carnet dans lequel je suis en train d’écrire, ainsi qu’une plume.
Le tueur est un homme br… Il regarde par-dessus mon épaule ce que j’écris, puis secoue la tête sans un mot, en signe de dénégation. Pas de signalement. Encore qu’il lui suffirait d’emporter le papier, de brûler la maison, que sais-je…

Pendant que j’écris, il en profite pour lire la page précédente. Puis il s’assoit dans le seul autre siège de la pièce, un second fauteuil à côté du feu maintenant mort. Peut-être qu’une braise survit encore sous la cendre, maintenue au chaud.
« Vous étiez donc bien l’ancien chef des révolutionnaires.
- Effectivement, c’était moi, dis-je en écrivant frénétiquement.
- Vous pouvez arrêter d’écrire pendant qu’on parle ? Je trouve cela très irrespectueux.
- Laissez donc à un vieil homme le loisir de passer ses derniers instants à faire ce qu’il veut. Même si vous décidez de mettre le feu à toute ma maison. »

Le silence se fait. Je finis d’écrire ce qui vient de se passer puis m’adosse en arrière, les yeux posés sur l’assassin.
« Comment m’avez-vous retrouvé ?
- J’étais à la fenêtre, à surveiller l’attroupement en bas de la salle de squash. Votre comportement était trop différent.
- Ah. Oui, bien entendu. J’imagine que c’est Jaghut qui vous envoie ?
- Hein ? Non, absolument pas. Cipher Pol, Gouvernement Mondial.
- Pourquoi ? Demandé-je, interloqué.
- Jaghut a demandé notre aide contre les révolutionnaires. En tant que royaume allié, j’ai été envoyé.
- Je vois. »

Le silence retombe le temps que ma plume finisse de gratter ces quelques lignes. C’est la fin, semble-t-il. J’effleure du doigt la figurine inachevée de Freddy, et j’attends. Combien de temps ? Je ne sais pas. Les minutes, les heures. La proximité de la mort, la perspective du décès ne m’inspire aucune émotion particulière, si ce n’est la tristesse d’avoir échoué. Echoué à protéger mes confrères de la Société, échoué à protéger mes concitoyens.
L’Agent se lève, lit ce que j’ai écrit, puis sort en lâchant :
« Je reviendrai demain. Et je ne parle pas du tout comme cela. Et j’parle pas du tout comme ça. »


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J’suis sorti de chez le vieux révolutionnaire. Du coup, j’avais eu le temps de prendre ma décision. C’est un peu un extra, que j’vais faire. Tant que j’me fais pas pincer, ça ira impec’. Par contre, sinon, putain, j’vais en prendre pour mon grade.

Moi aussi, j’vais tuer un roi.

Comme à l’aller, j’évite de marcher dans la neige, de laisser des traces, une piste pour remonter jusqu’à moi. Pour ça, j’ai le Geppou. J’vais directement au château, pas besoin de repasser par ma chambre d’hôtel. Pendant que j’marche sur l’air, j’me dis qu’il va cailler à mort quand j’vais aller m’coucher. J’ai dû laisser la fenêtre ouverte. Fallait bien que j’puisse rentrer sans fracturer le verrou ou briser la vitre.
J’fais des pauses régulièrement. J’me pose dans des arbres, majoritairement. Y’a bien de la neige qui tombe, des branches qui s’agitent. Parfois une bestiole qui s’barre, aussi. Mais ça devrait être impossible de me traquer, de retrouver ma trace comme ça. Surtout qu’a priori, seul le roi est au courant de ma venue, non ? Il paraît qu’il est un peu parano, en ce moment. Il voit des traitres partout. Des assassins, aussi.

Mon ricanement est étouffé par les branches des conifères et la neige.

Après quelques temps de marche, j’suis essoufflé, et mes expirations plus lourdes sont autant de buées. J’suis derrière le château, de l’autre côté de la ville. La forêt a été défrichée histoire que les arbres arrivent pas jusqu’aux remparts, donc j’ai une longue étendue vide à traverser. J’me demande si y’a des gardes. Sûrement, en fait. En plus, sur le manteau neigeux, j’vais être facilement visible.
Enfin, ça, c’est si j’comptais passer par la terre ferme. C’est évidemment pas mon cas. Faut juste que j’m’assure d’être assez haut pour que les gardes me voient pas. Un Soru me lance en avant puis une suite de Geppou me permet de coller au ciel, plusieurs mètres au-dessus des moellons de pierre. En passant, j’vois deux soldats se réchauffer les pognes autour d’un brasero. J’en profite pour faire une petite pause en m’accrochant à la flèche d’une tourelle. Pas de trace, pas de trace.

Dès que j’suis ragaillardi, avant de me refroidir, j’repars. J’sais exactement dans quelle chambre le tyran crèche, alors à moins qu’il ait changé d’avis et soit allé se promener, ça devrait bien se passer. J’atterris sur le balcon, heureusement couvert par une saillie du mur au-dessus. J’m’aplatis au sol, j’analyse la situation. Semblerait que personne soit alerté.
Dans la nuit, j’distingue d’épais rideaux de l’autre côté des larges vitres. Les mirettes écarquillées, tout en tâtonnant avec mes doigts, j’cherche la serrure pour ouvrir la porte-fenêtre. Dès que c’est trouvé, j’sors mon stylet. Le surin tout en longueur fait pour planter devrait réussir à m’faire entrer. De toute façon, j’ai pas d’autre matos. Dans le pire des cas, j’me résoudrai à briser le verre, mais j’préfèrerais pas, ça colle pas avec mon ébauche de plan.

Tching-Clang-Clok.

La porte fait un bruit qui me paraît tonitruant, égal à celui de ma respiration et des battements de mon palpitant. Normal, la nuit est calme, j’suis à cinq centimètres du trou de la serrure. Ca fait toujours cet effet-là.

Cluk-Cling-Tchok.

Avec un léger grincement que j’suis probablement le seul à entendre –en tout cas je l’espère, la porte s’entrouvre à peine. J’inspire doucement une dernière fois l’air froid avant de pénétrer dans la chambre, écartant précautionneusement les tentures. J’referme la fenêtre derrière moi, laissant quelques millimètres d’ouverture.
Mes yeux, habitués à la nuit extérieure, ne le sont pas l’obscurité intérieure. J’ai beau attendre une minute entière, mon champ de vision s’améliore à peine. J’vois juste des taches sombres là où y’a des meubles et, au fond de la pièce, un gros coin de noirceur. Le lit à baldaquin avec les tentures fermées, sûrement.

J’range mon stylet et j’dégaine un autre planteur. Quarante-sept coups, de mémoire. Un large sourire carnivore éclaire mon visage. J’espère que je ne serai pas le seul à goûter à l’ironie de la chose. Encore que le roi-tyran ne devrait pas goûter grand-chose.
J’m’approche en catimini, plié en deux, quasiment à quatre pattes. Mes mouvements sont très lents. J’suis pas pressé. J’veux pas buter dans un meuble ou quoi. C’est la précipitation qu’a fait échouer des assassinats pourtant bien travaillés.

Quand j’écarte les pans du baldaquin, une silhouette remue sous les draps. Faut dire que la luminosité a dû augmenter un peu. J’hésite. Y aller à la sauvage, ou le réveiller et m’assurer que c’est lui ? Trop d’histoires, aussi, de types qui pioncent dans le plumard royal et sont que des leurres. J’me souviens bien de sa gueule, au grand monarche.
J’pose brutalement ma main sur sa bouche et mon couteau sur sa gorge. Il s’agite, les yeux grand ouverts, avant de faire le point sur moi. Ma pogne a étouffé ses protestations, ses cris. Il se fige, me regarde.

« Votre Altesse ? Vous êtes réveillé ? »
Il hoche la tête.
« Je suis l’Agent du Cipher Pol que vous avez demandé. »
Il hoche la tête.
« J’ai presque fini ma mission. Nous sommes bien d’accords que vous étiez le seul à savoir pour ma venue, n’est-ce pas ? »
Il est d’accord. J’relâche un peu la pression.
« Presque fini, oui, comme j’disais. J’ai juste un p’tit extra à faire. Vous m’en voudrez pas ? »
Il me regarde d’un air interrogateur. C’est la partie qu’il risque de moins aimer.

Ma main pousse à nouveau très fort sur sa bouche et son nez, enfonçant sa tête dans le moelleux oreiller de plume qu’il a. Elle recouvre assez son visage pour qu’il puisse pas me mordre, mais il essaye quand même. Il tente de se libérer, mais engoncé qu’il est dans ses draps, j’le poignarde facilement dans le torse : le ventre, la poitrine, les poumons, le cœur, j’ai un paquet de coups à donner. J’compte méthodiquement jusqu’à quarante-sept. Le temps que j’arrive là, ça fait bien longtemps qu’il a arrêté de bouger.

Le tyran est mort.

Cela dit, encore deux choses à faire.

J’marche jusqu’à la porte de la chambre, laissant feu le roi dans son lit, à saigner. Mes pas sonnent lourds de sommeil. J’me demande combien y’a de gardes, à l’entrée. On verra bien, j’m’en fais pas trop pour ça. Si y’a un type balaise, il doit pioncer à cette heure de la nuit. Enfin, probablement. Un genre de capitaine des gardes qui passe sa journée à parader en uniforme dans les rues de la ville.
J’ai une main sur la poignée de la porte, j’prends une grande inspiration. Dès que l’air est dans mes poumons, j’l’ouvre brusquement et j’plante la première forme que j’vois. Droit dans la carotide, au défaut de l’armure. Pendant ce temps, un mouvement du poignet m’permet de dégainer un deuxième surin que j’enfonce dans la bouche ouverte et béante du second garde.

Ma vision périphérique m’dit que c’est bien tout ce qu’il y avait. Pas un son, si ce n’est celui des lances qui tombent avec fracas, rapidement suivis des macchab’ en armure. J’fais une grimace que personne n’est là pour voir, puis j’me fige. C’est maintenant que faut se grouiller.
J’tourne rapidement les cadavres pour faire comme si l’intrus était pas arrivé de l’intérieur de la chambre, histoire de faire illusion, puis j’retourne dans la piaule royale. Et direct par la fenêtre, un Geppou m’sort de là. Reprenant le même trajet qu’à l’aller, à m’arrêter dans des arbres au milieu de la forêt. Normalement, ça devrait apparaître comme une querelle de palais, pour le pouvoir, ou bien une autre action révolutionnaire.

M’reste juste un dernier truc à faire.



Dernière édition par Alric Rinwald le Mar 19 Mai 2015 - 6:53, édité 1 fois
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19/04/1626 a écrit:
C’était la nuit suivante.

Je remets une bûche dans l’âtre, puis je prends un tison pour attiser le feu. La figurine de Freddy trône avec les autres, sur une étagère, bien en vue. Elle me semble bien vivante, aussi, assis que je suis dans mon fauteuil. Dans mes souvenirs, en tout cas, ils vivent tous. Freddy, Layla, Johnny, Timmy et Tommy, Jimmy, Sarah… Et tant d’autres.
Ces derniers temps, je passe plus de temps dans ma mémoire que dans la réalité, semble-t-il. Toute cette journée, également… Depuis la venue de l’Agent du Gouvernement Mondial. A son départ, je ne savais pas ce qu’il voulait faire. J’ai achevé ma figurine, puis j’ai somnolé.

Une course en ville, un bruissement de la foule. Des cris, des exclamations, des voix fortes. Des journaux, aussi. J’ai rapidement su, pour le roi. Le Tyran, devrais-je dire. C’était de ça que l’Agent parlait. Pour le moment, les autorités vont enquêter. Il n’y a même pas d’héritier, à ma connaissance. Je ne sais pas ce que notre île va devenir.
Les premiers éléments, certaines rumeurs, parlent de révolutionnaires ayant survécu à l’attaque de hier, celle à laquelle mes confrères ont succombé. D’autres bruits qui courent évoquent une querelle de pouvoir. La plupart des gens ne sont pas tristes, simplement dans l’expectative. Ils sentent de grands changements à venir.

C’est également mon cas.

Puis je suis rentré chez moi, et je me suis mis au travail. J’ai mis de l’ordre dans mes papiers, dans mon journal. J’ai pris un beau morceau de bois, aussi. De l’ébène, cela ira bien. J’ai sculpté, puis j’ai fait chauffer du cuivre. J’ai une pièce attenante à la maison avec une petite forge, et d’autres outils. Cela me sert à fabriquer des jouets. En milieu d’après-midi, c’était fini.

Donc je suis allé faire une petite sieste.

Quand la porte s’ouvre, je tourne paisiblement les yeux vers l’Agent. C’est bien sa silhouette qui se découpe à nouveau, les pans de son manteau battant autour de lui dans le courant d’air. Il entre en se frottant les mains et s’assoit sans cérémonie dans le fauteuil en face de moi, à côté du feu.

Il se réchauffe, les coudes sur les genoux. Puis laisse passer le temps, contemplant les flammes. Finalement, il s’adosse en arrière, les mains sur les bras du siège. Et me regarde. Je n’arrive pas à déchiffrer son expression.

« C’était donc cela, votre plan, commencé-je.
- Ouais.
- Vous n’en aviez pas le droit, n’est-ce pas ?
- Les règles sont faites pour empêcher le chaos. Ca veut pas dire que ceux qui usent et abusent de ces règles peuvent le faire en tout impunité.
- C’est votre conception de la Justice ?
- Ouais.
- Vous savez qu’en faisant ça, vous vous comportez comme un Tyran qui impose son idéal aux autres ?
- Ouais.
- Et ça ne vous dérange pas ?
- J’pense avoir raison, donc je fais ce qui doit être fait.
- Et si vous vous trompez ?
- A vous de m’le dire. C’est votre assassinat du précédent roi qui a porté le Tyran au pouvoir. »

Le coup porte, et je le vois le lire sur mon visage. La douleur, le regret sont encore forts. C’est du passé, mais je n’ai plus que ça. Des souvenirs et ma vie derrière moi. Je soupire, me rabroue et reconstitue ma contenance. Qu’ai-je encore à perdre, après tout ?

La vie.

« Si j’me trompe, reprend l’Agent, j’assumerai les conséquences des mes actes et irai en enfer.
- Vous croyez à l’enfer ? »
Il a un large sourire. Je note que ses canines sont plus longues que la normale et ressortent bien à la lueur du feu.
« Nan. »

Nous nous taisons. Pensifs, tous deux. Tout ce qu’il me reste, c’est ma vie et mes souvenirs. Je rêve éveillé, vis chaque instant de mon passé. Je pensais que la mort ne me faisait pas peur, que je l’attendais tranquillement, prêt à l’accueillir à bras ouverts. Je me trompais. Je le sais maintenant.

« Vous allez me tuer, demandé-je ? »
Il me regarde d’un air presque surpris, entrouvre ses lèvres pour répondre puis se fait. Il me jauge. Il doit soupeser mon âme. Mes crimes. Un espoir irraisonné naît en moi. Une minute passe. Enfin, il répond.
« Ouais, j’vais vous tuer. »
Je hoche la tête. Je comprends.
« Vous allez vous défendre ? Reprend-il. »

Je pose mon menton dans ma main, les yeux dans le feu. Vais-je me défendre ? Ou vais-je accepter le châtiment pour mon allégeance révolutionnaire, pour mes péchés ? Et puis, à quoi bon ? Ai-je même une chance de m’en sortir ?
« Non, dis-je enfin. Je ne vais pas me défendre. L’enfer est pavé de bonnes intentions, comme dit l’adage. Il semblerait que j’aie fini de construire ma voie et qu’il est temps de la parcourir.
- Ouais.
- Et le vôtre, d’enfer ?
- J’verrai quand j’y serai.
- Ca arrivera plus vite que vous ne le pensez.
- Tous les vieux disent ça, ouais. »
J’éructe un rire amer. Il a raison, tout comme j’ai raison.

Nous nous taisons à nouveau. Il ne semble pas pressé. Moi non plus, à vrai dire. Par conséquent, je réoriente la conversation.
« Vous avez tué le Tyran, mais ensuite ?
- Ensuite quoi ?
- Qu’allez-vous faire si le suivant est pire ? Et que, tout comme moi, vous n’avez pas réglé la situation, vous contentant de l’empirer ? »
Il hausse les épaules.
« J’reviendrai. »
Je laisse les mots flotter quelques secondes, me demandant s’il va enchainer. Il ne le fait pas.
« C’est une promesse ? lui demandé-je. »
C’est bien tout ce que je peux faire encore pour mon île. M’assurer que quelqu’un la surveillera, même de loin, même vaguement. J’essaie de lui arracher un serment. Pour ma bonne conscience. J’aime toujours cette île, ses habitants.
« Nan, j’promets rien.
- Je comprends. »

Le silence retombe. C’est lui qui le brise, cette fois-ci. Les yeux posés sur les braises rougeoyantes de l’âtre, il questionne :
« Vous n’écrivez pas ?
- Je peux ?
- Allez-y. »
Je suis un peu surpris par sa question. Mais je ne suis pas pris au dépourvu, du papier, une plume et de l’encre se trouvaient juste à portée. Alors que j’écris l’entrevue, cette fois sans personne pour lire par-dessus mon épaule, je remarque que ma main, tavelée par les ans, écrit aussi sûrement que jamais. Avec détachement, je remarque que je ne tremble pas, que je suis calme.

L’échéance est plus proche que jamais.

Une fois que tout est noté, je reprends :
« Sans douleur ?
- Sans douleur.
- Mode opératoire ? »
Il hausse à nouveau les épaules.
« Couteau. Cœur, trachée, cerveau ?
- Ce sera le cœur, s’il vous plaît.
- Très bien. »
Il dégaine un poignard et en vérifie le fil. Maintenant que le feu est en train de s’éteindre, nous sommes dans une semi-obscurité qui nous enveloppe comme une couverture. Il fait mine de se lever quand je l’arrête d’un geste.
« Attendez. Deux dernières choses. Vous allez détruire mes écrits ?
- A quoi ça sert que j’vous réponde ? Vous en saurez rien.
- … C’est vrai. J’essaie de savoir s’il restera quelque chose de moi après ma mort.
- J’en sais rien. Et l’autre truc ?
- Tenez, j’ai fait ça pour vous. »
Je lui tends une enveloppe. Dedans, mon présent. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Qu’importent les actions irrationnelles d’un vieux fou ?

« C’est bon ? Demande-t-il.
- Oui, on peut y aller. »
Je ne suis pas prêt, mais le serai-je jamais ? J’accepte cela avec calme. Je gribouille ces dernières lignes pendant qu’il se lève et attend que je finisse. J’anticipe, ensuite.

L’Agent se tient debout, son couteau à la main. En deux pas, il est face à moi, me surplombe de toute sa hauteur. Je le fixe dans les yeux quand, d’un mouvement vif, il plante son arme dans mon cœur fatigué.

Et c’est fini.


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J’sors de chez le vieux révolutionnaire l’enveloppe à la main. J’ai rien touché à l’intérieur, à ses textes. J’aurais pu tout cramer. Mais j’sais pas pourquoi, j’préfère le laisser assis au coin du feu maintenant éteint, un couteau en plein cœur, à côté de son journal. J’y ai remis les autres pages, aussi, celles que j’avais lues dans la salle de réunion de sa précieuse Société Secrète.

J’ai fait ce que j’avais à faire, et j’en suis plutôt content. Il reste qu’à voir si des soupçons vont se porter sur moi. Au Cipher Pol, ils seront méfiants, c’est sûr. Mais sans preuves, il peut rien m’arriver. J’crois pas avoir laisser de piste à remonter, non plus. Enfin j’verrai bien.

Pendant que j’enchaine les Geppou pour retourner à ma chambre d’hôtel, j’mate tout autour de moi. Faudrait pas que quelqu’un me voit en train de me balader en l’air. Mais la nuit est calme, silencieuse. J’note malgré moi la lune gibbeuse couleur fauve. Bah, pas de signification particulière.

Une fois dans ma piaule, j’mate enfin l’enveloppe qu’il m’a filée. Tout le trajet, j’ai senti un truc dur, dedans. J’allume une bougie et j’déchire le papier d’un doigt. J’attrape un fil en cuir. Au bout, un petit poignard se balance. Il est noir comme l’ébène. C’en est probablement. C’est qu’un jouet de quatre centimètres environ, bordé d’un cuivre qui scintille et qui tranche avec la noirceur du bois.
Quand j’l’ai regardé dans les yeux, le vieux, avant de le poignarder, y’a un genre de contact qui s’est établi. Il captait ce que je faisais et l’acceptait. C’est plus dur que de tuer des fanatiques sociopathes.

Mais c’est juste. J’ai fait ce qu’il fallait.

Oh, j’aurais pu le laisser en vie. Un vioque inoffensif, comme ça, ça risquait que dalle. Mais il avait commis des crimes qui s’étaient retournés contre lui. Il s’était rebellé, s’était allié à la Révolution. Il méritait son sort.

J’souffle la bougie après y avoir allumé une clope puis j’me couche sur mon pieu.

Et j’me noue le collier autour du cou.



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