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Les deux Trônes

Les déserts de sable font partie des environnements les plus hostiles à l'homme. Le jour, une température de plomb déshydrate le corps en l'espace de quelques heures, sans espoir de trouver une once d'eau dans les plaines désertiques. La nuit, la température s'inverse et le froid qui y circule peut être fatal à quiconque n'ayant pas un feu pour se réchauffer pendant son sommeil. Les plus aguerris dorment le jour en se trouvant un coin d'ombre, préservant ainsi leur transpiration et ne se déplacent  que la nuit quand la fraîcheur se fait sentir. Le seul problème subsistant est alors l'obscurité. Quand on ne voit rien le moindre caillou peut suffire à fouler une cheville et à vous laisser inerte, destiné à mourir. Quant à la faune qui vit dans cet environnement, on ne peut que la redouter pour son aptitude à survivre d'un tel climat chaque jour.
Nel faisait fi de ces avertissements, il tenait absolument à voir Hinu Town « la ville de sables », et non pas le port et ses ivrognes dessaoulant l'alcool de la veille. Après s'être renseigné auprès d'habitants locaux sur le voyage séparant les deux lieux, il avait décidé de se préparer dans une boutique spécialisée. Elle était réputée pour ses conseils nombreux et les fournitures qu'elle dispensait pour la traversée de l'étendue aride. En franchissant le seuil de la porte il fut immédiatement interpellé par la décoration rustique. Des crânes d'animaux ornaient certains murs. Un carrelage brunâtre recouvrait le sol alors que le reste des parois semblaient constituées d'un mélange de paille et de terre, formant des palissades plutôt solides à première vue. Le seul élément chaleureux se révélait être une mignonne jeune femme aux cheveux bruns qui accueillait vivement les visiteurs de sa voix chaleureuse.

    — Bieeeeeeenveeenue ! Je m'appelle Lucie, puis-je vous renseigner ?


Le comptoir était étonnamment haut, Nel grimpa alors sur un tabouret pour parler face à face avec la réceptionniste.


    — Je veux traverser le désert et voir la ville des sables, répliqua-t-il tel un conquérant, le regard porté vers l'horizon et les deux mains sur les hanches.


Lucie tenta de réprimer un petit rire bienveillant. Il ne perturba absolument pas la pose adoptée par Nel. La jeune femme fut alors interloquée au moment où elle prenait sa respiration.


    — LUCIE ! T'as encore rangé la découverte 46 ailleurs ! Ramène-toi ici j'en ai besoin R-A-P-I-D-E-M-E-N-T, hurla une voix masculine.
    — Je vous prie de m'excuser, fit-elle avec un visage piquant au rouge avant de se dépêcher de partir en direction de la voix.


Par le même chemin qu'emprunta la jeune fille, Nel vit apparaître un tout petit homme se déplaçant vivement malgré la canne qu'il utilisait dans sa main droite. Une moustache digne d'un acteur pornographique mexicain cachait totalement ses lèvres alors que son front luisant signe d'une calvitie bien avancée. Celle-ci mettait bien en valeur les touffes de cheveux blanches sur les côtés de son crâne. Tout comme Nel il utilisa un genre de marchepied pour se mettre à hauteur.

    — Qu'est-ce que tu veux, GAMIN ?


Le blondinet reprit rapidement sa pose avant de délivrer le même discours que précédemment.


    — Ah vraiment ? Tu veux aller te balader avec quelques amis pour montrer que t'es un vrai dur ? Et quand tu seras perdu au milieu de nulle part, que tu auras tellement soif que tu engloutirais jusqu'à la dernière goutte de ton urine, que tu mangeras tes amis décédés de la déshydratation, là aussi tu seras toujours aussi heu-reux ? Insista le vieux d'une voix terrifiante.


Nel qui tentait de corriger la trajectoire de son bras pour bien  l'aligner avec son épaule n'avait pas écouté une seule goutte du torrent de haine déversé par son interlocuteur et acquiesça sans aucune forme de réflexion.


    — T'en as dans l'bide petit, alors, alors... LUCIIIIIIIE ramène tes grosses fesses ici, tu chercheras le truc plus tard !

Elle arriva dans la seconde en se dandinant. Le vieil homme sortit une liste de sa poche et la lui transmit. Lucie s'exécuta en un instant, commençant à vadrouiller ci et là dans le magasin à la recherche de tous les produits indiqués.


    — Tu f'rais mieux de te trouver un coéquipier, crois-moi sur parole. Personne ne voudrait être seul pendant la traversée.

*BAM* Un sac de la taille d'un gros tonneau de gnôle venait d'être violemment déposé sur le comptoir. Lucie s'essuyait le front d'un mouvement rapide du dos de la main avant de regarder le vieux d'un air accompli.


    — Récupère ça l'avorton, et vas pas crever là-bas tu me ferais trop plaisir.
    — C'est combien ? Demanda Nel naïvement.
    — C'est bon, rien, dégage sale mioche ! Des gourdes j'en ai déjà assez dans le magasin avec l'autre à côté de moi, déclara le vieux d'un air dédaigneux.
    — ... et bonne journée ! Rajouta Lucie, l'unique figure de politesse de cette échope.


Alors qu'il en sortait content de ses achats, il se remémorait la phrase du vieillard« Tu f'rais mieux de te trouver un coéquipier, ». A court d'idées pour trouver un compagnon de voyage, il décida d'employer la plus ancienne des méthodes. Le torse gonflé, l'esprit bien décidé, il prit une grande inspiration avant de hurler de toutes ses forces :


    — QUELQU'UN VEUT ALLER A HINU TOWN AVEC MOOIIIII ?
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Le désert est une femme séductrice et capricieuse, qui parfois rend les hommes fous. La chaleur y est accablante et pernicieuse. Je ne pense qu’à une seule chose, boire. Le peu de sueur qu’il me reste perle sur mon corps au fur et à mesure de mon avancée dans cette étendue aride. Comment je me suis retrouvé seul au beau milieu de cet océan de sable et de dunes ? Bêtement en fait, je ne parle bien évidemment pas de ma propre bêtise, mais celle de l’homme qui m’avait planté là sur une plage prétextant une affaire urgente… J’aurais pu suivre la côté, mais non, il faut toujours que j’ai la poisse. Le bâtelier m’avait affirmé qu’Hinu Town se situait tout droit, au-delà du désert ; je ne pouvais pas la louper qu’il disait…Rapidement, je m’étais rendu à l’évidence, j’étais complètement paumé. L’enfer brûlant que je traversais me tapait littéralement sur le système, des hallucinations allaient et venaient au fil de ma traversée. Je m’étais fait berner une fois par l’apparition d’une oasis qui semblait si luxuriante, si vraie. Ma précipitation m’avait perdu, je n’avais bu rien d’autre que du sable chaud qui me lacérait le gosier à chaque respiration.

Allais-je mourir ici comme un clébard galeux ? Peut-être qu’on retrouvera mes ossements dans une centaine d’années, et on dira de moi, ci-git un homme courageux, mort guitare à la main en traversant le désert qui le séparait d’Hinu Town. La putain de grande classe ! L’envie d’enlever mon trench-coat pour gagner quelques degrés était immense ; cependant, je n’en fis rien, je préférais largement mourir de chaud que de finir dos nu, brûlé au troisième ou quatrième degré. Tiens ? Un éléphant… Beau bestiau. Je passais mon chemin devant le gigantesque pachyderme imaginaire. Ce désert n’avait-il donc pas de fin ?! Il semblait s’étendre à l’infini par-delà l’horizon, ou alors avais-je simplement tourné en rond dans cet enfer sans m’en rendre compte ? Cela ne m’étonnerait même plus…Pendant des heures, j’avais gratté les cordes de mon instrument, trompant pour un temps l’ennui et la soif. Maintenant, je ne pouvais plus me le permettre, je devais économiser un maximum d’énergie. Chacun de mes pas était une véritable torture, un supplice agrémenté au minimum d’un kilogramme de sable dans mes Rangers. Je n’osais même pas imaginer l’état de mes pieds… Je le saurais peut-être plus tard, peut-être…

Je n’avais pas l’ombre d’une indication pour me diriger dans cette fournaise, je n’avais pas d’ombre tout court, je rêvais d’un lieu sombre et humide, une légère brise me caressant le visage… J’en crèverais. Tout se ressemblait dans ce désert, chaque dune, chaque grain de sable paraissait identique au précédent. La faveur de la nuit m’aurait sûrement permis d’avoir ne serait-ce qu’un point de repère dans cette immensité. Mais non, je n’en avais fait qu’à ma tête, à l’intuition, et quelle intuition ! Je me collerais bien une baffe si mes membres n’étaient pas tous endoloris. Je n’en pouvais plus, il fallait que je m’arrête, que je me repose. Mes paupières me suppliaient de les laisser se fermer, une douce mélodie se propageait dans mon esprit ; à la fois calme, apaisante et enchanteresse. Devant moi, au fil des multiples clignements de mes yeux, se dessinait un homme d’un âge précoce qui me tendait les bras. La mort s’était-elle donc portée sur mon chevet ? Je trébuchais dans le sable, mon corps partait en avant, c’était la fin, je ne pourrais pas me relever… … …Attends ! Ne t’endors pas ! Qu’était-ce donc au loin ? Cela ressemblait à une construction humaine, j’en étais convaincu.

De multiples tentatives, un cri galvaniseur et un effort titanesque me permirent de m’extirper de l’océan de sable ardent. Oui, je voyais bien quelque chose au-delà de cet amas d’air brûlant. L’espoir renaissait en moi, en même temps qu’une vigueur nouvelle. Mes pieds avançaient machinalement, toujours aussi fatigué mais, à présent, j’avais un objectif, un but à atteindre. Il ne m’en fallait pas plus. Au fur et à mesure de ma progression, je voyais ce bâtiment au loin, une tour ou bien un clocher, qui se rapprochait de moi. Je n’étais plus très loin, encore quelques efforts et je prendrais un repos plus que mérité. Je ne savais pas combien de temps mon corps allait tenir le rythme, je refusais de laisser ce désert gagner ; il fallait que j’avance et que j’atteigne l’endroit que j’apercevais. Même l’environnement était en train de changer, il y avait de plus en plus d’arbustes et de végétation aux alentours, même des oiseaux côtiers virevoltaient au-dessus de moi. J’ignore combien de temps encore j’ai marché, des secondes ? Des minutes ? Des heures ? J’y avais perdu la notion du temps ; quoi de plus normal quand on est seul et isolé. Finalement, j’arrivais aux portes de la ville ; je venais de vaincre cet enfer.

Une certaine agitation régnait au sein de cette ville portuaire, moi j’avançais bras ballants et dos courbé, ma guitare quant à elle frottait contre le sol qui n’était plus du sable. Mon corps se rappelait à mon bon souvenir, il avait soif, extrêmement soif. Là sur le côté, un gamin, la fleur au fusil, beugla à plein poumons qu’il avait besoin de quelqu’un pour l’accompagner à Hinu Town…Et meeeeerde, on est pas à Hinu Town ? La poisse encore une fois. Bon…Allons-y, vaille que vaille.

« Moi p’tit, si tu m’payes un verre et que tu me laisses une heure pour me refaire la c'rise, j’suis ton homme… »

A la seconde où je prononçais ces mots, je m’écroulais sur le sol. J’étais complètement taré de vouloir retourner dans ce désert…
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Frottant vigoureusement son comptoir, John, le barman grassouillet, avait la tête pleine de problèmes. Quelques jours plus tôt, une tempête de sable avait ravagé son établissement, s'engouffrant dans toutes les petites interstices du plancher qui constituait le sol. Les verres, la vaisselle, les chaises, tout était envahi de petits grains beige. Poussant un long soupir, le brave homme à la barbe hirsute leva la tête pour observer un nouvel arrivant. Il le détailla un instant, se disant qu'il semblait bien jeune pour entrer dans un bar. Ce n'est qu'après qu'il nota le type sur son dos. Le blondinet déposa son corps sur un des tabourets, alors que sa tête s'affalait sur le comptoire, puis il s'assit à son tour.

    — Qu'est-ce que je vous sers? Demanda naturellement le barman.
    — Un jus de fruit pour moi, et un grand pichet d'eau pour lui.

John fit pivoter sa tête vers le bas, d'un côté puis de l'autre en observant la silhouette écroulée sur son comptoir. Alors qu'il essuyait avec un chiffon sale des chopes tout juste sorties de l'évier il recula de quelques pas.

    — La pas l'air bien le bougre. Qu'est-ce qu'il a ? Je risque pas de l'attraper hein ?
    — Il tient pas l'alcool. Si c'est une maladie elle est drôlement contagieuse.

L'incompréhension se lisait sur le visage de John, jusqu'à ce que ses quelques neurones encore en vie fassent leur travail et qu'un sourire remplace la grimace.

    — Qu'est-ce que vous m'avez demandé déjà ?
    — De l'eau et un jus de fruit.
    — Je m'en occupe. Vous savez on a pas trop de fruit dans la région, par contre ya une graine, c'est sucré et plein de sable. On la mixe avec de l'eau, ça fait un genre de jus.
    — Va pour la mixture du chef.


Nel plongea ses lèvres dans le cocktail spécial désert et y découvrit un ton bien sucré, proche de la datte. Par contre le sable contenu dedans rendait la boisson ignoble. Il déposa bruyamment son coude sur le comptoir puis fit tomber sa tête dans sa main. Son nouveau coéquipier avait vraiment pas l'air bien. Son chapeau lui donnait un air mystérieux, comme s'il complotait en toute discrétion avec la carafe qu'on venait de déposer à côté de lui.

La porte du bar s'entrechoqua violemment contre les parois sèches, laissant entrer un nouvel inconnu. Grand, l'air mauvais, avec un coiffure désastreuse et un œil qui dit merde à l'autre. Il s'approcha de Klaus avant de lui tapoter l'épaule de son index.

    — T'es à ma place gringalet. T'as deux secondes pour détaler d'ici avant que je me fâche.
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Ah qu’il était beau ce rêve ! Une scène monumentale, un public en délire, des groupies dans chacun de mes bras, le pied ! Si je n’étais pas au paradis, j’étais certainement devant ses portes. J’aurais pu rester là des heures durant sans même me rendre compte que je dormais. Quelque chose vint me taper sur l’épaule, je regardais à gauche puis à droite, aucunes des groupies ne semblaient vouloir mon autographe, bizarre. Je continuais donc mon show surréaliste sur scène, je m’amusais comme jamais. Un autre coup, cette fois-ci plus fort sur l’épaule, et toujours rien…Bordel. Le décor changeait, c’était une chose dès plus étrange, un bruit sourd cette fois, là devant moi ; une gigantesque vague de sable vint à ma rencontre, engloutissant la majestueuse scène, mon public et mes groupies. Je me réveillais.

« Noooooooooooooooon !!! Pas le sable !! »

Hein ? Quoi ? Qu’est-ce que j’fous ici moi ? A vue de nez, ça ressemblait à un bar, plutôt petit et miteux dans l’ensemble. Tout en enlevant mes lunettes, je frottais de mes poings mes yeux vitreux. Ces derniers s’attardèrent sur une carafe d’eau, mon esprit ne fit qu’un bond tandis que ma bouche pâteuse recommençait à saliver abondamment à cette simple vue. Ni une, ni deux, j’attrapais le pichet avant de le porter à mes lèvres. Je buvais sans me soucier du reste, de longs bruits de déglutition accompagnaient la descente du breuvage dans mon estomac. A côté de moi, ou plutôt derrière moi, un type que je n’avais absolument pas remarqué. Le type avait l’air sérieusement remonté, contre qui ou quoi, ça, c’était une toute autre histoire. Je ne l’écoutais même pas, je ne faisais que boire, boire et boire encore. J’aurais pu assécher un océan entier.

« Mais t’es complètement sourd ma parole !! »

Son poing ne tarda pas à s’abattre sur mon visage, sans que le coup soit douloureux, ma main lâcha par réflexe la carafe qui se brisa tout en déversant son contenu sur le sol. Mon faciès se transforma en une expression grotesque et grimaçante, à présent je savais à qui ce type cherchait des noises. « Mauvais choix fella ». Je ne comptais pas tuer ce gars, juste lui donner une leçon qu’il retiendrait. On joue les caïds avec les étrangers, j’en avais tellement vu beaucoup des comme lui par le passé, trop arrogants, trop sûrs de leur force. Bien sûr, je faisais souvent la même chose, mais moi, c’était différent, et oui avoir la classe, ça aide dans ce genre de cas. Je ne faisais que m’amuser avec notre homme tandis que les chaises volaient et que les coups pleuvaient. Il passait ainsi sur le zinc du bar, épongeant liquides et débris de verre en tout genre. Oui, je ne m’énervais que pour une simple carafe d’eau, vous comprendrez mon état de colère quand à votre tour vous aurez traversé un désert sans une seule goutte à boire.

« MON BAR ! MON BAR ! Bandes de cons !! »

Le patron semblait un tantinet énervé, je le comprenais, j’avais détruit en quelques minutes toute l’œuvre de sa vie. Il sortit un fusil de chasse et le braquait sur les démolisseurs. Le plomba fusait ici et là dans le troquet, le propriétaire ne se souciait plus des détails, il tirait sur absolument tout ce qui bougeait, la fureur et la folie lui montaient au cerveau. Par chance, j’esquivais les volées, ce qui ne fut pas le cas de mon adversaire qui se mangea une balle en plein buffet. Accroupi, je sortais du bar séance tenante, sans demander mon reste. Se prendre un poing dans la tronche, ça passe, se prendre un plomb s’en était une autre. John se tourna ensuite vers le gamin qui était resté là pour regarder le spectacle. Le barman braqua une nouvelle fois son arme, il n’avait toujours pas digérer la pilule.

« C’est toi qui a amené ce taré dans mon bar ! Fous l’camp d’ici et ne reviens plus jamais ! »

Le môme ne se fit pas prier et sortit à son tour du bar, puis il me chercha pendant quelques minutes avant de me trouver dans une petite ruelle un peu plus loin. Je sortais mon paquet H&P de mon trench-coat, j’avais vraiment besoin d’en griller une après ça. Le gamin s’avança vers moi, je devais m’excuser pour le désordre, du moins, c’était ce que je croyais.

« Désolé pour tout à l’heure, je crois que je me suis levé du mauvais pied, haha » dis-je en me massant la nuque. « Bon, on fait comment pour aller à Hinu Town ? T’as un véhicule ou un transport ? Un plan ou une carte ? Une boussole peut-être ? Je viens d’arriver et j’ai pas envie de me retrouver encore une fois paumé dans ce putain de désert ! Mais, j’en oublierais presque mes bonnes manières, je m’appelle Krieg, enchanté ! Tu te doutes que c’est pas mon vrai blaze, mais ça fera l’affaire hmmm ? »

La fin de ma phrase s’accompagna d’un sourire, puis je lui tendis la main dans l’intention qu’il la serre. Au moins, les présentations étaient faites.
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    — Ça en fait des questions à l'heure du déjeuner.

Non pas que Nel avait une faim particulière lui titillant l'estomac, il avait juste noté la position du soleil , pile au milieu de son arc. Et puis son curieux interlocuteur paraissait assez énergique, ça tombait bien, Nel l'était aussi. Mais blablater sur les directions et les moyens l'ennuyait. Si on prévoyait tout à l'avance, où trouverait-on le plaisir de partir à l'aventure ? Il se contenta donc de lui serrer vivement la main avec un grand sourire en ajoutant :


    — Je m'appelle Nel Fairwing, et moi c'est mon vrai blaze. Prêt à partir ?


Question rhétorique, Nel avait déjà tourné les talons et marchait en direction de la sortie de la ville sans la moindre hésitation. Bien évidemment, il s'agissait là d'une des bourde les plus stupides, faites uniquement par les incompétents notoires : la plus dangereuse des armes du désert est son soleil cuisant. La majorité des nomades qui vivent dans des contrés désertiques se reposent la journée, précisément vers la fin de matinée et le début d'après-midi. A l’abri derrière des voiles, des tentes et autres couvertures, ils échappaient aux moment les plus chauds de la journée, leur laissant toute la soirée pour se déplacer dans une allure fraîche et agréable. C'est ce qu'expliqua un habitant médusé à la vue de la démarche fracassante du blondinet.


    — Mais c'est looooooong d'attendre, se plaignit Nel à son bienfaiteur.
    — J'ai peut-être une solution, rétorqua l'homme au chèche après une courte réflexion.

En fait, conscient de l'intérêt que pourrait avoir une liaison directe entre la ville portuaire et Hinu Town, un tunnel avait été bâtis. Étrangement, cette information n'était pas publique et à aucun moment le vieux vendeur qui semblait pourtant être une pointure en la matière n'avait mentionné un quelconque passage souterrain.

Nel, content d'avoir trouvé une alternative fit signe à son partenaire de voyage de le suivre.

    — Suivez-moi, l'entrée n'est pas loin d'ici.

Le blondinet marchant aussitôt sur les pas de leur guide distingua un changement dans le comportement des gens autour d'eux. La plupart baissait les yeux en se dépêchant de passer leur chemin, d'autres se retournaient instantanément, ou faisait semblant d'être occupé. Arrivé devant une petite maison délabrée, il ouvrit la porte dans un grincement insupportable.


    — C'est ici, juste à l'intérieur, indiqua le guide en pointant l'intérieur de la bâtisse. Vous ressortirez au beau milieu d'Hinu Town.
    — Merci beaucoup ! Répliqua Nel avec enthousiasme.

Des armatures en bois retenaient effectivement le sable, laissant un chemin à la forme circulaire douteuse. Un pas après l'autre, Nel s'engagea dans l'allée obscure alors qu'une nuée de chauve-souris lui frôlait l'épaule.


Dernière édition par Lance C. Fairshield le Dim 17 Jan 2016 - 21:45, édité 1 fois
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Ouais, ça en faisait pas mal de questions, mais pour une fois, j’essayais de planifier la suite des événements ; je n’avais pas l’intention de me perdre une nouvelle fois dans ce maudit désert.  Tout n’était qu’une question de bon sens après tout. Le gamin coupa court à mes questions, les éludant ; ce qui eut l’effet de me faire légèrement tiquer. Si j’avais bien compris, y avait pas d’plans, rien, que dalle, nada. Bon, il va falloir y aller à l’aveuglette, j’avais ce sentiment que quelque chose n’allait pas tourner rond, l’intuition dira-t-on. Remarquez qu’aujourd’hui, mon intuition m’avait joué de jolis tours. L’énergie de ce môme, Nel de son prénom, en aurait presque été fatigante sous ce soleil de plomb. Je le suivais ainsi jusqu’à la sortie de la ville, écrasant ma cigarette au sol, le gamin quant à lui se préparait à gambader dans le désert. Je n’eus même pas le temps de le retenir, ma main cherchant l’épaule de Nel pour l’arrêter ; un villageois bienveillant le fit à ma place. Je ne pouvais contenir mon soulagement, Je ne souhaitais pas retourner dans cette fournaise en plein après-midi.

L’homme nous renseigna sur un tunnel qui parcoure l’île entière et qui rejoint Hinu Town à la ville portuaire. Si seulement j’avais entendu parler de ce souterrain plus tôt…Cela m’aurait évité bien des problèmes. Cependant, je restais perplexe face à la situation, personne ne semblait connaître l’existence de cette galerie excepté notre bienfaiteur. Je commençais à griller une nouvelle cigarette, l’atmosphère avait brusquement changé du tout au tout, quelque chose n’allait pas, cette tension ambiante ne m’avait pas dérangée auparavant. Je regardais les gens qui vaquaient à leurs occupations, je voyais bien les yeux se détourner de nous. Notre bon samaritain était-il ce qu’il prétendait être ? Je l’ignorais, peut-être même était-ce moi qui devenait paranoïaque sous cette fournaise. Je haussais les épaules, je me moquais de ce qu’il adviendrait, après tout, ce plan avait l’air moins foireux que de passer tout notre temps dans un désert. Je suivais donc le mouvement imprimé par le villageois.

J’observais la bicoque à l’allure plus que douteuse qui nous faisait face. Elle avait l’air d’être abandonnée depuis un bon bout de temps. J’aurais pensé qu’un tel souterrain serait mieux entretenu que cela, ou alors quelqu’un ne voulait pas attirer l’attention sur ces ruines.

« Dites-moi ? vous êtes bien sûr que c’est là ? Non, parce que si un tunnel existe là-dessous, je ne voudrais pas me retrouver enseveli »
« Aussi sûr que c’est moi qui ait aidé à sa construction, ne vous fiez pas à l’apparence, on a pas eu l’occasion de rénover le bâtiment »

Ad hoc…Son explication tenait à peu près la route, je m’enfonçais donc dans  les profondeurs de cette île. Je m’étais équipé au préalable d’une torche qui traînait là sur une vieille table tout aussi vétuste que le reste de l’endroit. Notre guide nous laissait donc à notre promenade dans ce dédale. J’allumais la torche à l’aide de mon fidèle briquet. Oui, c’était déjà beaucoup mieux, la lumière tamisée nous aiderait dans notre avancée. Je suivais Nel qui semblait tout aussi enthousiaste qu’auparavant. N’y avait-il jamais un moment où sa bonne humeur n’irradiait pas ?

« Il t’a pas semblé louche ce type ? Peut-être qu’on ferait bien de se méfier de cet endroit, sans vouloir jouer le pessimiste »

A peine eus-je le temps de terminer ma phrase que nous tombions devant une immense galerie. Ainsi cette île était aussi faite de roches et de basalte. L’endroit était gigantesque, impressionnant. Combien de temps avait-il été nécessaire pour creuser tout ce que je voyais ? Des mois ? Des années ? Toujours est-il que cela n’était absolument pas naturel. Des dizaines et des dizaines de maisons troglodytes y avaient été bâti mais pas l’ombre d’un occupant, le lieu semblait complètement désert et pourtant je me sentais continuellement observé. Pourquoi avoir construit ce lieu ? Dans quel but ? Des questions qui restaient sans réponses Un frisson me glaça le dos, un courant d’air froid venait de me prendre à défaut.

« J'ai cette impression étrange que des yeux nous observent, toi aussi ? Ou c’est juste moi ? Eh Oh y a quelqu’un ? »

J’accentuais la fin de ma phrase sans pour autant hurler, c’est pratique les cavernes, ça résonne plutôt bien.
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Nel gambadait comme un chien au milieu d'une piscine à boules. Une grotte, une vraie. C'était une sorte de grand trésor dans lequel il se baladait tel un fier archéologue en quête d'un artefact enfoui depuis trop longtemps. Le blondinet se baladait de creux en creux, cherchant à travers les maisons de fortunes n'importe quoi qui attiserait sa curiosité. Ainsi, la question de son compagnon de voyage rencontra une réponse expéditive.

    — Louche ? Mais non, il nous a montré un suuuuuper passage. Oh, un bol avec des têtes de mort dessinées dessus !


Il s'appelle Nel. Nel. C-A-N-D-I-D-E. Son attitude lui jouait souvent de mauvais tours. Et pourtant il s'en sortait toujours plus ou moins indemne. Klaus en revanche restait sur le qui-vive. Moins à l'aise, il tenta à nouveau de faire résonner dans l'esprit du gamin une étincelle de méfiance. Sa voix se perdit à nouveau dans les tréfonds de la grotte tandis que Nel s'émerveillait devant l'apparition d'un petit animal qui se r'enfouit rapidement sous la terre. C'est à ce moment que son nez pointa vers le ciel, un peu comme les oreilles d'un chien qui s'ouvrent quand ils distinguent un bruit particulier.

L'humidité qui suintaient des parois de la grotte s'associait à la poussière pour former une odeur particulière. Mais une autre saveur se dégageait de cette grotte, une saveur que Nel tentait désespérément de déterminer. Son parfum se rapprochait de celui d'un fruit bien juteux et sucré avec cependant une puissante touche végétale. Aucune chance qu'un gamin ayant vécu sur une île à la faune amicale la connaisse. L'odeur était celle du poison des corneilles du désert, une espèce de rapaces vivant dans les dunes qui assommait ses proies à l'aide d'un puissant sédatif secrété par les serres pour ensuite les dévorer vivantes.

A peine avait-il levé son nez que d'innombrables silhouettes enroulées dans des capes beiges sortirent du sol, dégageant un bref nuage de sables. En un instant, une véritable armée avait rempli la grotte. La majorité tenaient les deux invités en joue à l'aide d'arc en bois dont les flèches suintaient du puissant poison. Quelques rares privilégiés portaient des dagues recourbées tout aussi mortelles et couvraient l'entrée, qui s'avérait être également la seule sortie.

    — On peut sûrement discuter peut-être ? Lâcha l'innocente voix de Nel.


Une question accueillie avec une certaine impassibilité. Aucune des silhouettes ne daignèrent bouger le petit doigt. Un léger calme s'en suivit que Nel tentait de combler par des sourires gênés. Soudain, le blondinet se mit à aspirer de l'air lui attirant un regard hostile général. Au moindre pas, il était cuit. Il ne put cependant pas retenir le réflexe naturel entraîné par l’accumulation de sable et de poussière accumulés dans ses sinus et éternua avec une force incroyable, décoiffant quatre d'entre eux de leur turban. Quand les assaillants se rendirent compte de leur erreur, ils baissèrent leur garde pendant un court instant.
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