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Quelles galères...


" Nickouille la fripouille "
Quelles galères... Lavi_d10

Logue Town était sans aucun doute la ville que j'adorais le plus, tant par son ambiance que par son originalité. On voyait un peu de tout ici, et pas de place à l'ennui, ah ça non ! J'étais le plus populaire du coin et chaque personne qui passait à coté de moi se dépêchait de me saluer. Les femmes tombaient toutes raides dingues de moi, même les plus difficiles et les plus belles. J'avais fait fabriquer une grande piscine remplies à ras bord de billets ou a chaque fois que je plongeais dedans, je manquais de me noyer et de m'étouffer à travers tous ces billets. Je faisais toutes les nages possibles, et je passais même par des positions intimes....

- FAANFAAAAAAAN, PUTAIN RÉVEILLES-TOI !!

Je me réveillais en sursaut, arraché de mes rêves pour retourner dans ma triste vie. J'essuyais la poussière sur mon uniforme de travail. Le patron était debout, face à moi, tenant ses hanches par peur qu'elles ne s'élargissent encore ? Je me levais rapidement et me grattais les cheveux, empoignant au passage un balai et un ramassoire. Je faisais profil bas, enfin j'essayais. Mon regard se portait sur ses magnifiques pompes dont le prix me rhabillait une vingtaine de fois. Pourtant, malgré ses habits riches et classes, sa tête de cul avait le don de me redonner le sourire aux lèvres.

- IL TE RESTE TOUT LE DEUXIÈME ÉTAGE ET LE TROISIÈME A NETTOYER ET TOI TU TE CACHES DANS LA CABINE DE RANGEMENT POUR DORMIR !! ET ARRÊTES DE SOURIRE A CHAQUE FOIS QUE TU M'REGARDES !!

Je m'excusais, peinant de ne pas me plier en deux en me pouffant de rire tellement sa tête me paraissait ridicule. Tandis qu'il commençait à partir, me laissant enfin tranquille, je ne pouvais me retenir plus longtemps et un léger couinement s'échappa de ma bouche. Il se retournait immédiatement, moi aussi. Je faisais mine de balayer le couloir en sifflotant. Quelques instants plus tard, je m'assurais qu'il soit bien parti puis je sortais une feuille, du tabac, et de l'herbe "magique" que j'effritais. Je portais le tout au bec puis en même temps que je faisais le ménage dans les chambres, je me faisais d'autres joints. Ce n'est qu'au bout d'une demie-heure que je trouvais réellement mon quif, m'installant dans le lit d'une chambre libre et reprenant mon rêve là ou je l'avais laissé. Je faisais toutes les nages possibles, et je passais même par des positions intimes....

Sans m'en apercevoir, une petite fille qui devançait ses parents était rentrée dans la chambre. Elle était trop petite pour se douter ce que ces positions signifiaient. Elle semblait croire que c'était un jeu et s'installait sur moi pour jouer innocemment. Je me retournais, et la frappais d'une petite gifle sans faire exprès, toujours dans mon rêve. Elle pleurait tandis que je faisais mes positions dans le vide, à quelques centimètres d'elle. Ses parents rejoignaient la chambre et voyant la scène, ils s'imaginaient autre chose. Ils s'approchaient et criaient tellement fort que je me réveillais une nouvelle fois en sursaut, je pris peur et hurlai encore plus fort, avec une voix de peureux. Me voir hurler comme ça leur faisaient encore plus peur et ils criaient encore plus fort. Les voir crier plus fort me faisait tellement peur que je hurlais et dépassais les limites du possible. Tout en criant, le père m'assomma d'un coup de chaise sur la tête. Aidé par l'effet de toute cette herbe que j'avais fumé, je prenais qu'une fraction de seconde à passer de l'autre coté, évanoui.


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    " Nickouille la fripouille "
    Quelles galères... Lavi_d10

    Qu'est-ce que c'était confortable ici.. Je m'y sentais comme chez moi, je me retournais une fois, puis deux. Le mal de crâne me tirait peu à peu de mon sommeil. A moitié endormi je tâtais ma tête et y découvrais une bosse. Une grande bosse pile au sommet de mon crâne. Alors je me souvenais du coup de chaise et je me réveillais en sursaut. Quelle fut ma surprise lorsque je remarquais que j'étais allongé en plein milieu de sacs poubelle. Je me levais aussitôt à essayer de paraître moins crade mais en vain, je puais à deux mètres. Je grattais mes cheveux sales et nauséabonds pour réfléchir.. Oui, je reconnaissais trop bien cet endroit, j'étais dans le local poubelle de l'hôtel. Je le connaissais par cœur, puisque je travaillais comme homme de ménage ici.

    Soudain la porte s'ouvrit brusquement. C'était l'patron. Il avait l'air en rogne, il me fusillait du regard à tel point que je me sentais transpercé et glacé. Gloups.. J'allais passer un sale quart d'heure. Discrètement je passais les mains dans ma poche pour prendre mes boules quies et me boucher les oreilles, mais il m'arrêta net :

    - Cette fois-ci c'est inutile, je ne perdrai pas mon temps. Tu passe ton temps à fumer d'la drogue en cachette, t'es pas foutu d'nettoyer une chambre et tu fais fuir nos clients. Et puis tes actes pervers ne sont pas tolérés dans cet établissement, et encre moins avec une gamine. Tiens, t'auras que la moitié d'ta paye, dégage !

    - Attendez patron ! C'est un malentendu l'truc avec la gamine, j'vais tout vous expli...

    - J'ai dis.. DEGAGE !

    Après m'être fait botter les fesses par le patron, je sortais par la petite porte. Il ne voulait pas que les clients aient à voir ça. Quel sale type ! J'y pouvais rien moi si j'étais pas fait pour travailler comme homme de ménage. De toute façon, j'étais fait pour autre chose moi !! .......................................... En fait... j'étais fait pour quoi au juste !? Chaque chose que j'avais entrepris dans ma vie n'aboutissait pas. Mes petits boulots s'enchainaient, je gagnais seulement assez d'argent pour survivre et j'allais de lieu en lieu, en quête de quelque chose, mais quoi ? Qu'est-ce que je cherchais au juste ? A quoi est-ce que je voulais que ma vie ressemble ? Les autres avaient tous des ambitions, des rêves, mais moi ? J'avais beau chercher, je ne trouvais pas. Alors je me posais cette question comme pour me réconforter. Si j'étais riche, comment je dépenserais mon argent ? ........... Là non plus je ne trouvais pas de réponse. Finalement, j'étais vraiment bon à rien à part dormir et fumer. Comment pouvais-je trouver une femme pour me marier dans ces conditions !

    A trop me remuer les méninges ma tête allait finir par exploser. Je m'allumais une clope et me dirigeais vers un magasin pour acheter des fringues, les miennes étaient trop sales. Il me fallait une douche aussi. Tout compte fait, j'allais prendre la douche avant. Je rentrais dans une auberge peu couteuse, chaque personne s'écartait comme si ils me respectaient. Je ne sais pourquoi mais je me sentais bien, comme une sorte de boss ou un truc du genre. J'aimais ça.

    - Tiens j'te file dix billets si tu veux mais par pitié va t'laver, tu pues !

    Aaah.. c'est pour ça qu'ils s'écartaient, je m'étais habitué à l'odeur d'mes vêtements et j'avais complètement oublié. Quelques instants après je me retrouvais nu sous ma serviette, enfin prêt à prendre un bon bain. Deux portes s'offraient à moi, je faisais une plouf et le résultat tombait sur la porte de droite, alors bien sur j'ouvrais celle de gauche. Tandis que j'avançais, une brume de chaleur parcourait la grande salle de toute part, du coup je ne voyais pas à un demi-mètre devant moi. Je m'installais alors dans un jacuzzi pour une dizaine de places. J'étais légèrement pudique mais avec cette brume, on n'y voyait presque rien alors ça allait.

    En entrant dans le jacuzzi j'avais interrompu une discussion.. Une main fine et douce m'agrippa pour m'accueillir dans le jacuzzi.

    - Salut, moi c'est Jenny. Avec les filles on était en train de parler des mecs. Pour moi le mec idéal doit être gentleman, avoir charme, être intelligent, être.......bla bla bla.... bla bla bla...

    *Meeeeeerde, j'me suis trompé d'porte ! C'est les bains pour les femmes ici !! J'suis foutu, faut surtout pas que j'me fasse repéré, j'vais sortir discrète...*

    - ...Et toi ? Il est comment le mec idéal pour toi ?

    *Naaaaan, fait chier. Elle m'a posé une question, j'peux plus m'enfuir discrètement. J'réponds quoi ? Elle va m'griller avec ma voix. Tant pis, j'essaye de faire ma voix la plus féminine possible. Que la chance soit avec moi !*

    - Ahum... Il est... Il est *Pourquoi j'arrive pas à trouver une idée, j'sais pas il est comment l'mec idéal moi* ... Il est gentil, il fume et il est flemmard au point de pas savoir quoi faire de SA VIE... KOF KOF KOF *Pourquoi il a fallu que j'me prenne comme exemple de mec idéal, en plus elle a peut-être cramé ma vraie voix à la fin*

    - .. Ah.. Euh.. Bah chacun son mec idéal après tout hihi. (en s'adressant aux autres filles) vous trouvez pas qu'elle a une voix bizarre ? En plus... Elle pue le poisson pourri, je crois qu'elle a infecté le jacuzzi

    Je ne pouvais pas attendre une minute de plus et au risque de me faire repérer, je décidais tout de même de quitter le jacuzzi ainsi que la salle. Très rapidement, je passais sous les jets d'eau sans prendre le temps de bien me laver. Et, lorsque je passais la porte, j'aperçus une femme en serviette. C'était une rouquine, tout comme moi. Elle rougit aussitôt, moi aussi. Elle était belle et sans m'en rendre compte, je m'attardais sur ses yeux bleus. Cet instant ne dura que très peu, joignant ses poignets à son menton elle cria si fort que toute l'auberge entendit. En deux temps trois mouvements, tout le monde avait rappliqué dans le couloir.

    Le maître de l'auberge avança et questionna la rouquine.

    - Cet homme.. Il est sorti des douches des filles et... comme si ça ne suffisait pas, cet homme m'a lancé un regard pervers ! Il faut l'arrêter !

    - Non, attendez, c'est un malentendu, je peux tout vous expli...

    Je n'avais pas fini ma phrase que le maître de l'auberge avec sa grosse moustache me colla une droite en plein visage, je tombai par terre.

    - Les pervers comme toi, j'peux pas les saquer. Pas d'chance quand je saque pas quelqu'un, ça finit mal pour lui. Mais j'vais pas m'battre alors que t'es en serviette. J'te laisse une minute pour t'habiller et après j'te fous la leçon d'ta vie mon garçon !

    Sans attendre, alors que le moustachu comptait déjà trois, je me précipitais vers ma chambre que j'avais loué pour une heure, le temps de prendre un bain. Je fermais la porte derrière moi. Il n'était pas question que je me batte contre lui... j'avais bien trop peur. Oups, j'avais pas de vêtements de rechange. Quelle galère !... Je regardais mes anciens vêtements qui puaient la poubelle, posés sur une chaise de la chambre. Hors de question que je remette ça !

    - Cinquante neuf.. SOIXAAAAANTE ! OUVRE TA PUTAIN D'PORTE QUE J'TE MASSACRE LA TRONCHE SALE PERVERS !

    Il prit de l'élan et traversa la porte, la brisant de toute part. Je poussai un véritable cri de fille, j'avais trop peur. Je ne sais quel folie me passa par la tête, mais je courus droit vers la fenêtre sans prendre le temps de l'ouvrir. La fenêtre se brisa alors que je tombais du deuxième étage en serviette. Évidemment mon corps tout chétif ne résista pas à ce saut de superhéros. Je ne tardais pas à me relever et déguerpir tout en boitant alors que le maître de l'auberge m'injuriait des pires insultes possibles...


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      " Nickouille la fripouille "
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      Je crois bien que je m'étais foulé la cheville, ou un truc du genre. Qu'est-ce qui m'avait pris de sauter du deuxième étage, avec mon corps de lâche ? En y réfléchissant c'était peut-être mieux comme ça. Si j'étais resté, j'aurai fini à l'hôpital.. et nu sous une serviette de bain ! Tiens d'ailleurs, il fallait que je trouve des vêtements de rechange parce que je commençais à en avoir assez que les gens me regardent d'un drôle d’œil. Je rentrais dans la première boutique de vêtements au coin de la rue en m'assurant d'être le plus discret possible. Bien sûr, en quelques instants j'étais devenu une scène de cirque, les gens riaient et me suivaient même dans le magasin.

      Mais bon sang, ils avaient pas autre chose à faire ? Rapidement je choisissais des vêtements simples mais à la mode, et je passais en caisse.. toujours en serviette de bain. La vendeuse me dévisagea de bas en haut puis de haut en bas, d'un air surpris. Je payais le prix puis je me changeais en pleine rue. Finalement, je ne m'étais pas foulé la cheville, j'avais juste mal. Deux minutes plus tard, je sursautais. L'argent ! Je n'avais plus rien, pas un sou, rien ! Je me rappelais avoir donné tout ma paye à la vendeuse, alors je revenais sur mes pas pour reprendre ce qu'elle m'avait arnaqué.

      - Hey, dis-donc vous ! Rendez-moi mon argent espèce d'arnaqueuse, vous croyez la vie c'est un kiwi, vous pouvez m'arnaquer comme ça, moi ?

      - Jeune homme, il fallait regarder les prix, c'est une boutique de luxe ici. Et c'est pas pour rien que y'a des étiquettes sur les vêtements. D'ailleurs, vous avez les étiquettes sur vous, vous avez oublié de les enlever...


      - Ha ouais... oups... Bah j'veux m'faire rembourser alors !

      - La maisoooooon ne reeembourse pas, disait-elle en chantonnant.

      Quelle peste, j'avais même plus un sou, je venais de me faire dépouiller légalement et par ma propre faute. Il fallait que je me trouve rapidement un autre boulot. J'allais voir les annonces d'emplois sur un des panneaux du centre-ville. S'occuper d'une vielle mamie, entretenir la maison.. Non merci, je regardais l'annonce suivante. Employé dans un bar, ouais cool. Tout à coup je me rappelais un ancien souvenir de moi étant plus jeune. Je me voyais servir des clients et revenir à la caisse où une femme me souriait derrière le comptoir. Quel étrange souvenir... Mais il fallait pas que je glande, je prenais l'annonce et j'allais au bar à l'adresse indiqué.

      Je croisais les doigts pour être pris. Je respirais un bon coup, la tête vers les cieux, puis je poussais la porte d'entrée du bar. A ce même moment, la porte bousculait une serveuse qui faisait tomber son plateau sur un client. Trois verres d'alcool en plein visage du client, si c'était pas beau ça... Un rire hystérique s'échappa de ma bouche, seulement trois secondes, le temps que je réalise ma gaffe. Un silence fit place dans le bar. Le client me transperça d'un regard sombre et dangereux. Gloups, finalement, je crois que j'allais pas venir travailler ici. Je pense que j'avais plutôt intérêt à me retourner, franchir la porte et courir. Mais le client, coiffé d'un chapeau melon et d'un gros cigare, habillé d'une redingote sombre qui chatouillait le sol et par dessus tout, avec un ventre ballonné comme pas possible, tourna son regard sur la serveuse.

      Ses bruits de pas frappèrent le silence qui régnait dans la salle. Il s'approchait de la serveuse et l'empoigna par le col de sa chemise. Cet homme paraissait être respecté, personne ne bougeait le petit doigt et le silence continuait. La serveuse s'excusait de sa maladresse, elle avait conscience que l'homme en face de lui n'était pas n'importe qui. Mais celui-ci ne s'arrêtait pas là, il la prenait par les cheveux et à ce moment je compris qu'il fallait que j'intervienne. J'avais une boule de peur dans le ventre, mes jambes étaient presque tremblantes, j'avais du mal à faire le premier pas. Il fallait que je bouge, et vite ! Le monsieur au chapeau prenait de l'élan avec sa main qui tenait la tête de la jeune femme, il allait frapper sa tête contre la table !

      Au moment ou sa tête allait frapper la table en bois, je plaçais ma main en dessous pour amortir du mieux que je pouvais le choc. Ma force ridicule ne suffisait pas à stopper complètement le mouvement mais j'avais réussis à amortir le choc. A ce moment précis, je croisais les yeux de la serveuse. C'était la rouquine de tout à l'heure, celle de l'auberge. La même femme qui avait crié au secours quand j'étais sorti de la salle de bains commune des femmes, la même femme à cause de qui j'avais du sauter par la fenêtre du deuxième étage.

      - La rouquine !

      - Le pervers !!

      J'étais étonné, qu'est-ce qu'elle faisait là ? Y'à trente minutes elle était à l'auberge et maintenant elle travaillait comme serveuse, j'y comprenais rien.

      - Arrête de me regarder comme ça, aide moi !

      Oups, j'avais oublié dans quel merdier on était. Maintenant le bonhomme avec son gros cigare était aussi contre moi. Comme d'habitude lorsque j'ai des ennuis, je m'apprêtais à courir, mais je ne pouvais pas la laisser comme ça, il allait s'en prendre à elle. Alors je prenais un air sérieux, je retroussais mes manches et coiffait mes cheveux en arrière tandis que la rouquine dessinait doucement un sourire sur son visage.

      - Hey mec, zen, cool, faut pas t'énerver pour trois verres d'alcool sur ta chemise, ça arrive... enfin j'crois. Tiens, fumes ça, c'est de l'herbe magique, quand t'en prends, t'es zeeeeen et tu vois la vie en rose !

      - Abruti, la drogue que tu veux m'filer c'est moi qui la vend dans l'coin !

      - Ha ouais... Ok... bah, heuuuu..... (tournant la tête de gauche à droite et chuchotant) tu la vend à combien pour 100 grammes ?

      La rousse, effaça son sourire et lâcha un "pfffff". Elle avait l'air déçue. Soudain, le gros bonhomme me lança un coup de poing. Il semblait être en rogne, peut-être que je l'avais encore plus énervé ? J'étais maigre, et c'était un point fort pour la rapidité. J'avais réussi à esquiver son coup de peu. A présent c'était mon tour, j'avalais ma salive et lui lançais une droite le plus fort possible en fermant les yeux.

      BONG

      Ma droite s'était dévié et avait atterri sur son énorme ventre. Et à vrai dire, j'avais frappé aussi fort qu'une gamine de 12 ans. Ou presque ! La serveuse se donnait une tape sur le front, faisant un Paf ! Le gros bonhomme était surpris de mon coup. Soit parce que mon coup était le plus ridicule qu'il avait jamais vu, soit parce qu'il était étonné de mon courage .....................

      Tout à coup, le méchant fonça vers moi et me fit un coup de physique (comme au foot) qui me fit voler contre le mur. Je commençais à voir quelques étoiles, j'étais bien ridicule. Il s'avançait vers moi et m'agrippait par le col. Il me levait dans les airs puis me frappa de plusieurs coups de poing sans que je puisse me défendre. Puis une fois que j'étais bien amoché, il me jetait vulgairement. J'avais honte. J'étais vraiment trop faible. J'étais incapable d'en venir en aide à quelqu'un, je n'avais même pas réussi à le mettre en difficulté. Décidément, il fallait que je devienne quelqu'un de fort.

      Tout à coup, un flash apparut et je me rappelais un souvenir, le même que celui de tout à l'heure. J'étais serveur dans un bar, je revenais vers la caisse et une femme derrière le comptoir, celle qui tenait le bar, la patronne, me souriait. Je l'entendais m'appeler mon fils. Le souvenir était flou, très flou. Ma mère... Pourquoi je n'arrivais pas à me souvenir d'elle, ni de mon père, ni de mon enfance. Comme si tout ça était bien trop loin... Au diable ces souvenirs, pensais-je. Pourquoi fallait-il qu'ils reviennent maintenant.

      J'avais une personne qui avait besoin de moi, je devais donner tout ce que je pouvais, je devais me dépasser. Alors que l'individu s'approchait de la rouquine, j'essuyais quelques gouttes de sang qui coulaient de ma bouche et je me relevais.

      - LA TOUCHE PAS !

      A peine avais-je prononcé ces mots que je sautais sur lui, mes deux genoux sur ses épaules et je lui assénait un coup de coude en plein milieu du crane, puis un deuxième, et un troisième, jusqu'à qu'il me soulève et me plaque le dos contre le sol. A ce moment-là, ma vue devenait sombre et mes forces me quittaient. J'avais perdu...


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        " Nickouille la fripouille "
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        Petit à petit, je reprenais mes esprits. Je clignais des yeux lentement puis je tournais la tête et je m'apercevais que j'étais allongé dans un lit, sûrement dans un hôpital d'après mes pansements sur mon visage. Je redressais mon buste et j'aperçus la rouquine qui dormait sur une chaise, accoudée sur mes jambes comme appui. Je ne pouvais m'empêcher de rougir, elle était belle. Soudain, une voix rauque et tremblante me fit presque sursauter. A mes cotés se trouvait un autre lit où une vieille femme y était installé.

        - T'as bien raison de rougir mon garçon, elle est magnifique ta petite copine. Je sais pas qui t'as refait le portrait mais elle est restée à ton chevet et n'a pas quitté la chambre une seule fois depuis que t'es ici.

        - Heu.. Ahem.. C'est pas ma p'tite copine... Au fait, j'suis là depuis combien d'temps ?

        - Tu roupilles depuis un jour et demi mon petit. J'sais pas qui t'as fait mordre la poussière comme ça mais je sens que si t'es là c'est pour une bonne raison. Je sens que t'es un brave garçon et mamie Gâteau ne se trompe jamais !

        - Mamie Gâteau ?

        - Oui, on m'appelle comme ça parce que je vends les meilleurs gâteaux du quartier. Et je ne vends que de ça. Mais malheureusement, mes articulations me font trop mal et je n'ai plus la force de me tenir debout plus de cinq minutes alors je me retrouve ici, seule, à consumer ma vie sur mon lit de mort. Je déteste cet endroit, je veux être libre. Mais mon fils a préféré me placer ici plutôt que de garder sa vieille mère chez lui. Et je n'ai même pas eu le choix. Ici j'ai l'impression d'être un légume, on nous donne des médicaments qui nous rendent encore plus mou, comme s'ils voulaient qu'on crève plus vite pour libérer la place plus vite. Mais j'ai un plan, mon garçon, mamie Gâteau ne se laisse pas faire, je vais m'évader de cet hôpital.

        - Votre fils, il vient vous rendre visite de temps en temps ? Et votre mari, il est ou ?

        - Mon cher mari n'est plus de ce monde, je le rejoindrai bien assez tôt. Quant à mon fils, ce sale petit con, il ne m'a même pas rendu visite depuis plus d'un an. Je jure qu'avant de mourir, je lui ferai des crasses. Il le mérite bien !

        Sur ces mots, elle sortit un gros cigare d'au milieu d'un livre et le porta à la bouche. J'étais surpris. Soudain, la rouquine qui était assoupi sur mes jambes se réveilla doucement. La vieille dame, s'approcha un peu de moi et chuchota :

        - Hey petit... c'est une fille bien, vous allez bien ensemble. Alors choisis-là et je compte sur toi pour réussir à la rendre heureuse.

        Elle lâcha un grand sourire et serra son poing puis l'avança rapidement vers moi. Quoi.. !? Je n'allais quand même pas me faire frapper une nouvelle fois ? Et par une mamie en plus, la honte, aucun respect, aucune virilité après ça. Mais il était hors de question que je riposte contre une vieille, alors je plaçais mes bras au dessus de ma tête pour me défendre.

        - Mais je vais pas te frapper abruti, je veux faire un check ! c'est un truc de jeune en plus, tu devrais connaître !

        - Ah.. Ouais, pardon !

        Ça faisait bizarre de checker une mamie mais je venais de le faire pour la première fois de ma vie. Bien sûr, la rousse n'avait pas manqué cet instant formidable et.. original. Elle me regarda d'un drôle d’œil puis laissa échapper un petite rire. Quelques instants plus tard, on avait quitté l'hôpital et on marchait dans la rue. J'avais le regard porté sur elle, elle regardait le ciel.

        - Merci.. Merci de m'avoir sauvé la dernière fois au bar. Pour te remercier, je t'invite demain à manger avec moi si tu veux. Et le patron du bar voudrait te remercier aussi, parce que tu l'as débarrassé d'une vermine qui ne payait jamais et vendait sa drogue dans le bar. Personne n'osait le chasser mais maintenant c'est fait. Merci. Je me suis trompé sur toi quand je t'ai vu sortir des douches des filles à l'auberge. Mais maintenant je sais que t'es quelqu'un de bien et que tu t'étais trompé de porte.

        - Attends, après que le gros méchant m'a assommé, il s'est passé quoi ?

        - Tu t'en es peut-être pas rendu compte mais les coups que tu lui as porté au milieu du crâne ont fait effet. Un instant après que tu te sois évanoui, il s'est écroulé sur le sol d'un coup. Il n'était pas évanoui mais il devait voir les étoiles à mon avis. J'en ai profité pour lui casser une bouteille de rhum sur le crâne puis on a appelé la marine et elle a fait son boulot.

        - J'espère qu'il est derrière les barreaux maintenant. Ah au fait, comment ça se fait que trente minutes avant, t'étais à l'auberge puis une demie-heure après t'es au bar en train de travailler et servir les clients ?

        - Haaa, c'est parce que pendant la pause du midi, je vais dans les jacuzzi de l'auberge pour me déstresser du travail. Les clients sont vraiment méchants et malpolis des fois.

        - Haa d'accord, je comprends mieux maintenant. Au fait, j'connais toujours pas ton prénom.

        - Hania, et toi ?

        - Fanfan, mais mon surnom c'est Fanta.

        - Pourquoi Fanta ?

        - C'est un mélange de mon prénom, Fanfan, et de mon nom Santana. En vrai, ça devrait donner Fantana, mais Fanta c'est plus court. Et puis j'trouve que Fanfan ça fait un peu flemmard ou naïf.

        Je m'étais toujours demandé de quel sujet je pourrai parler quand je serais avec une femme, si il fallait que je me la joue d'une manière plutôt qu'une autre. S'il fallait que j'essaye d'être quelqu'un d'autre que moi, quelqu'un de plus cool, plus courageux. Mais à cet instant précis, tout ce que j'avais appris dans mon manuel de drague ne me servait pas. Naturellement, on échangeait longuement, je lui racontais l'histoire de la vieille à l'hôpital, elle me racontait que son patron était sûrement prêt à la faire sortir pour lui faire faire ce qu'elle aimait le plus, les gâteaux. Il pourrait l'héberger et la faire travailler en l'installant sur un fauteuil roulant et en aménageant un coin de la cuisine pour elle. Et la nuit elle dormirait dans une chambre réservé au personnel au sous-sol du bar. C'était mieux que de rester à se moisir là-bas. Et ainsi on discutait jusqu'à qu'on arrive au bar ou travaillait Hania.

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