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L'Héritage du Mal

Attention, ce RP contient du gore, des trucs sales, de la torture et autre joyeuseté. Lisez à vos riques et périls ~



    — Mais tu étais dans une cage.
    — Quoi? Nanananan, tu plaisantes, c'est pour les touristes.
    — Tu étais dans l'eau avec un roi des mers?
    — Bien sûr. Ah non mais y'a aucun risque. Et s'il s'approche de trop, une pichenette sur le nez. Ça le fait partir.
    — ...
    — ... Je t'ai eu hein ? Fit-il en riant de bon cœur.
    — Oh, t'as pas honte toi, répliqua-t-elle en riant à son tour.


Voilà des semaines que les désastreuses aventures de Nel s'étaient déroulées. Entre son premier meurtre et la mort de sa mère bien aimée, il avait eu une longue période à vide. Le temps passant, il avait quand même réussi à se reprendre et aujourd'hui, il profitait d'un café avec une certaine Elizabeth. La petite vingtaine, les cheveux bruns, un beau sourire et des yeux à croquer. Certes, la différence d'âge entre les deux étaient flagrantes, mais Nel arrivait pourtant à combler le vide pour ne pas en pâtir. Le café était vide. A l'exception du couple, seul le propriétaire était présent et venait de passer à l'arrière du bar, probablement dans sa réserve ou ses appartements privés.

*Knock Knock*

Une main épaisse s'empara de la poignée avant de traverser le pas de la porte. La carillon chanta sa musique. Étrange d'entrer dans un café en toquant. Le type était gigantesque, et dépassait Nel de largement trois fois sa taille. Ses pas lourds s'accélèrent pour le mener juste devant la table du couple. Puis il renifla. Une fois, deux fois. C'est alors qu'il abaissa sa tête juste au niveau de la dame qui paraissait extrêmement gênée.

    — C'est de l'eau de rose que tu portes, hein ?
    — Ou... oui, acquiesça timidement la jeune fille.

Tout partit trop vite. La dague traversa la moitié du crâne de la jeune fille. L'onde de choc provoquée explosa la chaise sur laquelle elle reposait.


    — Je HAIS l'odeur de l'eau de rose.


La folie se lisait déjà dans ses yeux de bête. Avant même que Nel ne puisse réagir, il avait déjà une main autour de son cou qui le soulevait au-dessus du sol et resserrait son étreinte. Un Nel enragé riposta, balançant un coup de pied circulaire en plein dans l'articulation du coude. Vu le bras tendu, nul doute que la force déployée suffirait à démolir le membre de son agresseur. Mais rien. Les frappes de Nel se heurtaient à une musculature à toute épreuve. Le corps de cet inconnu s'avérait aussi solide que du diamant. Pendant que la petite choses se débattait, Viktor – de son nom dans le milieu – l'écrasa à plusieurs reprises sur la table en bois. Elle céda au premier coup, renversant les cafés et propulsant de nombreuses échardes de bois sur le sol. Nel crachait déjà ses poumons alors que le sang tâchait sa chemise blanche. La résistance qu'il opposait à son agresseur s'était presque entièrement évanouie.

    — Quoi, déjà fini ? Oy ! T'es encore en vie ? Balança Viktor en piétinant sa victime comme un cheval.


Les gargarismes de sang et de douleur lui annoncèrent la réponse. Entre deux hurlements de souffrance, Nel sut trouver la force de soulever l'énorme pied qui le martelait puis de le repousser en tentant de lui asséner un coup de poing frontal. Un bref sursis qui ne changea que peu de choses. Viktor n'eût aucun problème à parer le coup et à le lui faire regretter avec un genou dans les côtes flottantes. Puis il le saisit par la tête. Ses doigts effectuaient une pression telle que Nel avait l'impression de se faire enfoncer des clous dans le crâne. Il valait pourtant mieux profiter de ce moment, parce que la suite était encore pire. Viktor se servit de la tête de sa victime comme d'un marteau pour le fracasser sur tout ce qu'il trouvait dans le café : La plante verte sur la fenêtre, le propriétaire qui venait s'inquiéter du bruit, une autre malheureuse table, le tableau sur le mur, le comptoir, encore le comptoir et une troisième fois le comptoir. A la fin, la salle était tellement tapissée de sang que les parties de mur encore brune semblaient être des tâches.


    — Tss, il crie plus.


Nel termina dans un large sac en cuir que Viktor traînait derrière lui. Au moment de sortir le carillon tinta à nouveau. Toute la paroi en fit les frais. Le carillon ne tinterait plus jamais.


Dernière édition par Nel Fairwing le Dim 8 Nov 2015 - 0:23, édité 2 fois
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L'Héritage du Mal 1446123206-char-124826
Viktor

Les yeux de Nel s'ouvrirent lentement sur le dos d'un homme. Il avait troqué sa veste de cuir pour un tablier blanc. Nel ne voyait rien. Un tissu noir opaque recouvrait ses yeux, il parvenait tout juste à dissocier la lumière pour apercevoir des silhouettes, des formes. C'était très probablement mieux comme ça. La pièce inspirait une horreur ineffable. Un chevalet était planté au centre de dalles tachées de sang et des crochets sinistres dépassaient des murs. Des masses de chair noircie étaient encore collées à bon nombre de crochets. Sur une table étaient fixés les sinistres instruments du métier de bourreau, des couteaux, des pinces, des fers à marquer et d'autres crochets encore. On trouvait aussi des poucettes, un brodequin ainsi qu'un assortiment de fouets.

    — Tu es réveillé ?


Cette voix il la reconnaîtrait entre mille. Celle de son kidnappeur. Celle de Viktor. Elle était lente, grave et inquiétante. Nel tenta de s'enfuir mais ses poings et ses pieds étaient liés.

    — Elle est bien ma chambre, hein ?

Nel avait froid et peur. Tout semblait plus réel, plus concret. Le bruit du métal que Viktor manipulait, ses pieds qui se heurtaient au dallage rugueux, le battement de son cœur résonnant dans sa tête. Toutes ses sensations paraissaient exacerbées.

    — Un liquide excitant. Il force la stimulation de ton système nerveux central. Tes sens et ta perception s'en retrouvent décuplées. La prescription médicale à ne pas dépasser est d'environ un quart de seringue, mais je pense que pour un gaillard solide comme toi, cette deuxième seringue complète ne sera pas de trop.


Nel hurla. Le simple fait de se faire enfoncer une aiguille aussi fine dans la peau le tétanisait de douleur.

    — Muahaahaha, j'aime ce cri. Il faut bien que je t'explique Nel. Tu te souviens du King de Freetown ? Tu l'as volé. Ta tête est mise à prix. Et il offre un beau pactole. Mais après t'avoir un peu observé, j'ai compris que l'argent ne serait que secondaire. J'ai mis du temps à te trouver Nel, j'espère que tu me satisferas.  HeheHAHAHAHHA.


Viktor approcha un engin posé sur un tabouret à roulette. Ensuite il déchira la chemise de Nel et apposa deux électrodes sur la poitrine du garçon.

    — Une merveille de la technologie médicale. Tu vois, le corps humain en cas de douleur extrême ralentit ses fonctions. L'activité cérébrale décroit, le rythme cardiaque ralentit jusqu'à ce qu'on ne sente presque plus la douleur. Et c'est là que ce bijou intervient. Quand ton rythme cardiaque deviendra trop faible, la machine t'enverras un petit coup de jus pour empêcher ton corps de s'endormir et que tu puisses, hmmm, profiter de chaque, petite, secousse de souffrance.


Son rythme de parole était déstabilisant, parfois il s'envolait sur le fil d'un plaisir sadique et d'autres fois, il reprenait un calme malfaisant.

    — Les nerfs les plus sensibles du corps se trouvent juste ici, dit-il en montrant le bout de son index. C'est pour ça qu'en acupuncture on ne place jamais d'aiguille à cet endroit parce que si on stimule la moindre terminaison nerveuse du bout des doigts, même avec une aiguille très fine, ça provoque une onde de douleur insupportable.


Il marqua un silence, et partit chercher l'un de ses outils sur la table derrière lui.

    — Alors avec une aiguille de cette taille enfoncée profondément dans le DOIGT, on a l'impression d'avoir de l'acide dans les veines.


Il ria. Nel hurla.
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Les plaintes déchirantes emplissaient la salle. Elles ne s'arrêtaient pas. Jamais. Subitement, un bruit se distingua du reste. Un mélange entre un craquement et une déchirure. C'était les orteils. Un par un, Viktor les arrachait.

    — Jusqu'à combien on a compté au fait?
    — C... cinq cent cin...quante n-n-neuf. Cinq cent c... cinquante
    — Je reviendrai quand tu seras remis.
    — d... deux.


Il sortit par la porte juste en face, ordonnant au passage à ce qui semblait être un acolyte de nettoyer tout ça. Le subordonné portait une bure noire et se contentait de passer la serpillière en silence pour débarrasser le sol du sang et de tout autre déchet. Puis il repartit, par la même porte d'où il était venu, traînant son seau d'eau colorée de rouge avec lui. Enfermant le garçon et ses pleurs dans cette prison infâme.


----------------------



Dans un lieu secret, un bâtiment austère, des pas résonnaient à travers le sol. S’arrêtant devant un comptoir, une voix forte se fit entendre :

    — Je veux consulter le dossier 659B.


Propre, simple, d’un ton assuré la demande ou plutôt l’ordre était posé. La silhouette qui faisait face examina quelques papiers posés sur un vieux meuble de bois avant de répondre :

    — Impossible, ce dossier fait partie de la section c…


Une carte sortie d’un manteau noir interrompit la phrase. Les yeux s’écarquillèrent, c’était rare qu’une telle stature s’aventure jusque dans ces bureaux éloignés.

    — Toutes mes excuses Monsieur, première porte à droite, rangée numéro 3.


Le geste accompagnait la parole, un bouton fut pressé et une porte blindée présenta son intérieur. Malgré un agacement non dissimulé, le son d’une marche forcée reprit. Arrivé devant une étagère de métal, une main saisit un document puis tout le corps s’affaissa sur un dossier de cuir disposé à quelques pas.

Dossier 659B, Identité : Jason « Viktor » Voorhees, Activité : Inconnue, Age : 37 ans.

Rapport n°31 établi par l’agent Walker.



Voici son histoire avant qu'il ne se fasse appeler Viktor. Criminel réputé, il s'est fait capturer par la marine et a été envoyé dans la Grande Prison sous-marine d'Impel Down. Là-bas, et bien disons qu'Impel Down n'est pas réputée pour sa courtoisie. Il y avait entre autre un gardien particulièrement problématique. Extrait audio n°21: Gardien Jacob.
    «— C... cinq cent cin...quante n-n-neuf. Cinq cent c... cinquante d... deux.
    — Laisse-moi t'en prendre gnieheheheAHAHHA
    — Cinq cent quaran... te c-c-inq.
    — Laisse-moi t'en prendre PLUS GNIHIHIHIHIHIAHAHA. »


Alors qu'il subissait une longue et violente torture, Viktor s'est forgé une deuxième personnalité. Afin de se protéger. Et puis, le jour où Impel Down est tombé, il s'est évadé comme tous les autres. Depuis il a toujours aimé faire les choses de façon cruelle en utilisant la torture qu'il a apprise avec son propre corps. C'est aussi à partir de cette période qu'il s'est fait appelé Victor.
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    — Les faibles se font ravager ! VIOLER !
    — Non, arrêtez NOOOOOOON !

Ongles arrachés, extrémités découpées, os fracturés. Tout était bon à prendre pour Viktor. Et tout était décuplé par dizaine pour Nel.

    — D...deux cents vingt-trois. Deux cents AHHHHH … seize




Entre deux râles d'agonies, Nel ressentit une douceur qui venait tendrement caresser sa joue. Il l'avait déjà senti auparavant. « Maman ? MAMAN ! » demanda-t-il avec fougue. Et puis, tandis que le bandeau lui couvrant les yeux se détachait, il se souvint de la scène dans la prison de Classic Town et là tout devint limpide.

    — Xia.


Oui, cette femme, cette assassin qu'il avait rencontré auparavant. Elle hantait son esprit comme un poison, rongeant morceau par morceau le peu d'humanité qui lui restait.

    — Rebonsoir, Nel.


Il se croyait ailleurs. Dans un monde entre les vivants et les morts. Ou peut-être bien, juste dans les tréfonds de son esprit malade. Peu importait, ici, il ne souffrait pas.

    — Qu'est-ce qui se passe ? Tu es dans un sale état. Pitoyable.
    — Tu... tu m'as déjà dit ça, rétorqua-t-il en reniflant.


Cette voix, Xia aussi avait une voix particulièrement étrange, lunatique. Dotée parfois d'une douceur incomparable, elle se perdait le reste du temps dans les limbes d'une cruauté sans nom. Au son d'une poignée se déverrouillant, elle reprit la parole.

    — Ton maître est là, conclut-elle en pointant Viktor du doigt.

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Le bruit d'un os qui se brise est inimitable. Ce craquement si distinctif où on ressent chaque fibre se rompre sous l'onde de choc. On dit que les douleurs osseuses sont les pires qui existent. En réalité, la douleur a pour particularité de ne pas pouvoir être objectivement mesurée. C'est là que Viktor se distinguait. Il en voulait toujours plus

    — AHHHHHHGHHHHHH,
    — Jusqu'où tu as compté, au fait ?
    — Cinq cent cinquante ne... ARGHH.
    — Je voudrais remplir ce sceau avec tes orteils, annonça-t-il calmement alors que le sang fondait sur le dallage.


Viktor m'a ordonné de décompter de 7 en 7 en partant de 1000 à voix haute. Au début, je n'en comprenais pas le but. Puis j'ai compris que c'était pour me faire garder la raison. Je me suis raccroché à ces nombres alors que Viktor me sectionnait chacun de mes doigts, de mes orteils, brisant mes os, arrachant ma peau, enfonçant cette longue aiguille dans le seul index qu'il m'avait épargné, encore, encore, encore et encore. Je sentais que quelque chose changeait en moi. Elle me poussait à devenir un monstre.


    — Hmmm, salut.
    — Xia... c'est vraiment toi ?
    — On s'en fiche complètement, Nel. Dis moi plutôt, comment était ta maman ?


Dans ce monde irréel, Xia tournait autour de Nel, émettant un « tac » à chaque fois que l' un de ses talons heurtait le sol imaginaire. Le garçon mima son incompréhension face à cette question, incapable d'une réflexion sensée de par le calvaire qu'il subissait.

    — Tu as dit, « maman ». C'est elle ?


L'environnement se modifia, et comme par enchantement, Nel se retrouva au milieu de sa maison. Un bouquet de fleurs blanches était posé sur la table du salon. Un évier était rempli de vaisselle sale sur laquelle se heurtait régulièrement les gouttes d'eau d'un robinet mal resserré. Sur une table basse bordée de coussin, une femme entre deux âges et un garçon aux cheveux blonds jouaient au carte.

    — C'est toi ça, Nel ?
    — Dis, dis, maman, j'ai gagné ?
    — Tu es mignon. Qu'est-ce que vous faites ?
    — Et oui Nel, tu apprends vraiment vite!
    — Un jeu de carte de son île natale. Elle me l'apprenait et me laissait gagner.
    — Où va ta maman ?
    — Au travail.

Tout changeait à nouveau. La femme quittait la maison, fermant la porte en donnant un dernier sourire au petit garçon. Il resta quelques secondes dans l'entrée avant de rejoindre une bibliothèque obscure où étaient rangés des anciens bouquins aux reliures de cuir, et d'autres plus fins et poussiéreux.

    — Ici c'est ?
    — La bibliothèque de mon père.
    — Comment était-il ?
    — Je ne sais pas trop, il était souvent en mission pour la marine. Mais grâce aux livres qu'il a laissés, j'ai appris pleins de choses et je me suis mis à aimer la lecture, à aimer apprendre.
    — Et tu ne te sentais pas trop seul ?
    — Non, j'avais les livres de mon père. Et puis, ma mère était gentille. Et mon oncle Oscar nous rendait souvent visite.
    — Hmmmm, acquiesça Xia d'un air rêveur.
    — Elle était vraiment admirable. Elle faisait les tâches ménagères, elle travaillait, elle s'occupait de moi. Elle n'a jamais fait la tête ni ennuyé qui que ce soit. Elle avait le cœur sur la main. Ma mère, c'était ma fierté. « Nel, tu peux être perdant, les gens gentils sont heureux comme ça ». C'est ce qu'elle me disait. Je te l'ai déjà dit Xia, blessé plutôt qu'être blessant.
    — Tu ne vas pas recommencer, hein Nel ?
    — Les gens gentils sont heureux comme ça.
    — Comme tu voudras Nel.

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    — AHHHHHHHHAAAAAA.


Les hurlements s'alternaient avec de rapides inspirations expirations et des pleurs. Mais rien n'apaisait son tourment.


    — Tu es bon, Nel. C'est pour ça que je m'attache à toi. Je ne sais pas si tu t'en rends compte, mais ta résistance est extraordinaire.


Viktor faisait craquer son index à côté de l'oreille de Nel. Le simple son provoquait d'horribles crises de paniques. Pour Viktor, ce n'était rien d'autre qu'un tic transmis par son ancien tortionnaire.

    — Tu connais les fourmis balle de fusil ? Demanda-t-il en en faisant gigoter une à côté de sa tête. J'aimerais insérer celle là dans ton oreille. Je peux, hein ?
    — Non, n-n-non, arrête ! S'il te plaît, je t'en supplie. Je ferai ce que tu voudras, se lamenta Nel. NON PAS CA ! ARRETE ! ARRETE !

Viktor ria. Nel Hurla. Tout son corps convulsait en une danse macabre, ses pieds frappaient le sol avec toute la force qui lui restait mais rien ne s'arrêtait.


    — CA CRAINT ! C'EST TROP MARRANT ! JE VEUX TE TUER ! JE VEUX TE BOUFFER ! JE VEUX TE TUER ! JE PEUX TE TUER MAINTENANT ? JE PEUX TE BOUFFER ? J'AI ENVIE DE TE TUER ! J'AI ENVIE DE TE BOUFFER ! AHAAHAHAHA.
    — Tue-moi. Tue-moi. Tue-moi, je t'en supplie.


Ah, il sentait à nouveau la douceur d'une main sur son visage.

    — Être blessé plutôt que blessant. Tu le penses vraiment ?
    — Je te l'ai dit, c'est ce que ma mère m'a appris.
    — Et qu'est-ce que ça t'as apporté, Nel ? En plus tu as déjà tué.
    — Ce n'était pas moi.
    — Je me demande si ta mère était vraiment gentille et admirable. Qu'est-ce que c'est ?


Une enveloppe, une main la tend, l'autre la récupère.


    — De l'argent.
    — Pour qui ?
    — ... c'est la sœur de ma mère. On m'a appris qu'elle venait la voir tous les jours depuis que je suis parti pour lui en demander. Elle disait être fauchée. Ma mère travaillait sans jamais se reposer. Je n'étais pas là...
    — Et ensuite ?
    — Ensuite... Elle est morte de surmenage. Je me suis retrouvé absolument seul. Enfin, il y avait oncle Elric.
    — Hoy Nel, viens on va faire un tour dans la forêt, j'ai trouvé un coin sympa. Et arrête de mater cette jolie jeune fille.
    — Oncle Elric !

    — C'est quelqu'un de précieux, on dirait. Mais tu vas le perdre lui aussi.
    — ...?!
    — Et ce sera de ta faute.

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    — NEL ! Regarde.


Un homme et une femme gigotaient sur le sol, ficelés de la tête aux pieds.

    — Toutes les pertes de ce monde sont la faute du manque de compétences de chacun. C'est un salopard de maton qui m'a enseigné ça. Aujourd'hui, je lui en suis reconnaissant. J'ai compris une chose avec toi. Non seulement ton corps est robuste, mais ton esprit l'est aussi. Alors j'ai réfléchi à l'élaboration d'un plan. Un garçon et une fille qui s'aime AHAHAHHA.


Sa voix cinglante aurait glacé le sang de n'importe qui, cette façon de prononcer les mots avec une folie sans nom dépassait l'entendement. Le couple paniquait, ça se lisait dans leurs yeux. Ils regardaient Nel avec un air de pitié. Viktor attrapa la tête de Nel et rapprocha la sienne pour lui parler à l'oreille comme il en avait pris l'habitude.

    — Choisis lequel des deux je dois tuer. C'est en vue de ce jour que j'ai pris soin de toi. Dis, tu espérais que quelqu'un vienne t'aider, pas vrai ? (Viktor fit craquer son index) Alors ? Lequel ? Si tu ne choisis pas je tue les deux. Disons le autrement. (Encore une fois) Lequel veux-tu sauver ?


Nel suffoquait de peur, de doute, il regardait ces deux personnes avec terreur. Là où la femme fermait les yeux et paniquait à tout va, l'homme lui fixa Nel très calmement, et lui donna son accord d'un hochement de tête.

    — Pourquoi moi ? Se lamenta Nel. Pourquoi c'est à moi de choisir ?


Ses yeux reflétaient la folie, Nel sombrait dans un chaos de plus en plus total.

    — Allez, grouille-toi de choisir.
    — JE NE PEUX PAS CHOISIR ! C'est... c'est comme si je les tuais moi-même !
    — Choisis ! Choisis ! Choisis ! CHOISIS ! Le garçon ?! LA FILLE ?! DROITE ? GAUCHE ? CHOISIS !
    — Comment pourrais-je choisir ! Si tu veux le faire, tue-moi ! Supplia Nel en pleure.
    — D'accord, j'ai compris.


Viktor relâcha la tête de Nel et se dirigea lentement vers les deux prisonniers.

    — Regarde bien. (Il souleva la femme et la pointa devant) Celle-là ? Je tue celle-là ? Non ? Allez, choisis ! CHOISIS ! ELLE VA CREVER ! NEL ! ALLEZ ! ALLEZ !


L'homme semblait hurler de tout son cœur qu'on le choisisse, qu'il puisse sauver sa chère et tendre mais Nel se contentait de pleure, de plisser les yeux et de détourner le regard. La trachée de la femme s'écrasait lentement et il l'entendait.

    — CHOISIS ! CHOISIS !
    — Choisis moi ! Hurla l'homme qui avait réussi à se défaire du tissu qui lui maintenant la bouche. Elle va mourir ! Choisis-moi ! CHOISIS-MOI !


La nuque ne put supporter la pression. Le bruit qui s'en dégagea fit hurler l'homme dont les pleurs s'alternaient avec celle de Nel.

    — Ah... Elle s'est cassée dans mes mains. Ils sont fragiles Nel, pas comme toi. Tout est de ta faute.

Viktor piétina d'un coup sec et nette la tête du survivant qui explosa, rependant sur le sol des morceaux de cerveau, d'os, et une bonne dose de sang.



    — C...ce n'est pas ma faute. Non... c'est ma faute.
    — Tu radotes Nel, tu n'en as pas marre de répéter les mêmes phrases ? Tu n'arrêtes pas de te blâmer, mais tu ne fais rien pour que ça change, Nel.


Il était de retour dans sa litanie imaginaire. Xia ne pouvait s'empêcher de bouger de toucher Nel, de lui tourner autour, changeant de ton.

    — C'est normal bien sûr. C'est la faute de qui, ce qui arrive ? Le hasard ? Un accident ? Le Destin ? Le Destin ça n'existe pas. Tout n'est que simple combinaison de situations. Et qui fabrique cette situation, Nel ? Qui ? C'est toi. « Toutes les pertes du monde sont la faute du manque de compétences de chacun. » C'est exact n'est-ce pas ? Comme tu es stupide. Je t'ai trompé. Je t'ai fait massacré Stockburn.


Xia se rapprocha de l'oreille de Nel, à la manière de Viktor.

    — Tout est de ta faute. « Être blessé plutôt que blessant » C'est de la faute de cette idée. Si tu avais été fort et que tu avais tué Viktor, ces deux-là auraient pu être sauvés. Elizabeth aussi. Si tu avais choisi le garçon la fille aurait peut-être été sauvée. Tu comprends, Nel ? C'est la vie que tu as choisie. Le futur que tu as choisi. Tu pleures encore, tu ne fais que ça Nel, pleurer et crier. « Être blessé plutôt que blessant », j'admire encore ta gentillesse. Mais tu as l'air de choisir entre les deux et donc de renoncer aux deux. C'est la même chose pour ta mère, si elle n'avait pas cédé aux exigences de sa sœur, elle ne serait pas morte de surmenage
    — Tais-toi.
    — Ta mère a été stupide. Si elle t'aimait, elle aurait dû abandonner son idiote de sœur.
    — Arrête...
    — En réalité, c'est ce que tu aurais voulu qu'elle fasse, pas vrai ?
    — Maman... Maman... Pourquoi ? Pourquoi tu m'as laissé tout seul ? Balbutia Nel dans les sanglots. Je me suis senti seul. Je ne veux pas être seul. Je voulais que tu me choisisses. Pour moi ! Je voulais que tu vives !
    — Aux dépens de ta tante ?
    — AUX DEPENS DE MA TANTE !
    — Même s'il fallait blesser quelqu'un ?
    — MÊME S'IL FALLAIT BLESSER QUELQU'UN !
    — Même s'il fallait prendre une vie ?
    — MÊME S'IL FALLAIT PRENDRE UNE VIE !
    — Tu es un bon garçon. C'est ça, Nel. Pour protéger une chose, il faut parfois en abandonner une autre. Ta mère n'en as pas été capable. Ce n'est pas de la gentillesse. Juste de la faiblesse. Elle manquait de force, de résolution pour l'abandonner. Pourras-tu toujours être du côté de ceux qui se font blesser ? Pourras-tu pardonner à un type comme Viktor ?
    — Non, je ne peux pas lui pardonner !
    — Une fois qu'il en aura fini avec toi, il s'en prendra peut-être à ton oncle.
    — Je ne le laisserai pas faire ça.
    — Tu as la force nécessaire ?
    — Oui.
    — Ça veut dire que tu m'acceptes ?
    — Non, ce n'est pas ça.


Nel sauta sur Xia, la plaquant au sol avec ce qui lui restait de ses mains.

    — Il me suffit de te dépasser.
    — Même si c'était un choix erroné ?
    — Ce n'est pas moi qui suis erroné. Ce qui est erroné, c'est ce monde.
    — C'est bien comme ça, Nel. Vivre c'est dévorer les autres.


Nel déchira la jugulaire de Xia avec sa bouche, lui arrachant la moitié de sa gorge alors qu'elle suffoquait dans une mare de son propre liquide vital.

    — Je suis un monstre.

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Viktor frappait sa pince en métal contre son sa paume en marchant tranquillement vers sa victime.

    — Nel, cet agréable moment passé ensemble prend déjà fin. Il semblerait que la marine ait trouvé ma planque. NEL ! LAISSE-MOI TOUT TE PRENDRE JUSQU'A LA FIN !


Le petit rire qui fit Nel avant de lui répondre rappela à Viktor son ancien tortionnaire. Un rire à la pureté machiavélique inégalée. En fait, il ne s'agissait pas d'un rire. Il se moquait de Viktor.

    — Pitoyable. Tu es vraiment... insignifiant.
    — Hein ? HéhéAHAHAHAHAHAHA. Tu es vraiment le meilleur. LAISSE-MOI TOUT TE PRENDRE.

La chaise en bois se brisa, soulevant avec elle un nuage de poussière immense. Le temps que Viktor réagisse, Nel l'étranglait déjà à l'aide de la chaîne de ses menottes.

    — Essaie de me bouffer, lui susurra Nel à l'oreille.
    — RAAAAH

Un coup partit, balayant sa nuque et forçant Nel à esquiver en reprenant sa distance. Ce n'est qu'à ce moment qu'il relâcha de sa bouche une demi-douzaine de seringue vide.

    — Que... ?
    — Pour un grand gaillard comme toi, j'en ai mis six.


La rage de son tortionnaire se décupla, dégainant ses dagues avant de se ruer sur sa « chose » qu'il avait torturé pendant des heures. Nel para chacune des dagues avec ses avants-bras.

    — Tu crois que ça me fait mal ? Demanda le blondinet en sang.


Un genou dans les parties plus tard, Nel enfonça son doigt dans l'oeil gauche de son adversaire avant de lui bouffer la joue du même côté. Il finit par l'envoyer valser dans un mur à l'aide de sa jambe.

    — RAAAAAAAAAH, JE VAIS TE BOUFFER ! JE VAIS TE REDUIRE EN MORCEAU ET TE BOUFFER !

Viktor fit craquer son index. Nel répéta ce même geste. Les deux s'échangèrent plusieurs coups à la puissance phénoménale, esquivant tour à tour, jusqu'à ce que Viktor puisse enfin dégager Nel. Mais le garçon revenait sans cesse, toujours plus mutilé, toujours plus fracassé. Et avec ce sourire aux lèvres.

    — A mon tour maintenant.

Nel fit craquer son index. Une des nombreuses dagues peuplant cet autel de barbarie se retrouva entre ses dents. Dans un élan de vélocité, il atteignit Viktor au foie qui ne jurait que par la rage et laissait de nombreuses failles dans sa défense. Le mastodonte s'écroula à genou . Nel le plaqua à terre avant de lui sectionner l'une de ses épaules. Viktor hurla, Nel ria.

    — 1000 moins 7 égale ?
    — ...
    — Je répète ma question, 1000 moins 7 égale ? Demanda Nel en enfonçant ça dague dans les parties génitales, puis en tranchant le sexe de son adversaire quand le silence se prolongea.
    — Neuf c-c-GNIAAAAAAAAA cent qu...atre vingt douze.
    — Tu as voulu me bouffer n'est-ce pas ?

Dans un silence plus qu'inquiétant Nel approcha sa bouche de la gorge de Viktor. Et il la dévora.

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