Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

[FB] C'est quoi ce cirque ?

Les attractions de Suna Land ne sont pas vraiment dans mon budget, en tant que parc visant un public familial les entrepreneurs ont mis un point d'honneur à booster les tarifs de manière à ce que deux jours de vacances sur l'île vous demandent trois mois de salaire d'un employé moyen. Et ça c'est sans compter la nourriture et les boissons qui sont eux aussi à des prix prohibitifs. Bref, pour une personne qui veut se faire une petite cagnotte pour assurer ses arrières Suna Land n'est pas du tout dans les destinations à privilégier et est même à éviter à tout prix (ce qui est un peu paradoxal, mais c’est une métaphore). J'exagérerais à peine en disant que c'est ce qui s'approche le plus de l'Alactraz des capitalistes prêts de leurs sous. Et évidemment il a fallut que j'y aille, ça c'était couru d'avance. "Ho Yasmeen y a une fontaine qui s'est détraquée là bas, faut que tu leur amène une pièce importante le plus rapidement possible"...sans rire, on ferait appel à moi si je pouvais prendre le temps de manger une glace en chemin ?
La course c'est un peu mon métier après tout: "messager" est un synonyme de "coursier".

Il a fallu que je me débrouille pour aller plus vite qu'un trois-mâts pour effectuer la livraison et justifier ainsi mon salaire, le seul moyen que j'ai trouvé c'est via un bon vieux ballon d'air chaud. Cependant, arrivée à un bon millier de mètre d'altitude, je me suis vite rendue compte que mes connaissances en aérodynamique sont légèrement moins bonnes que mes notions de physique quantique. Pour faire simple j'ai passé trois jours à être ballotée dans tous les sens et à côtoyer toute la famille Nimbus plus un escadron de mouettes qui avaient l'air de bien se fendre la poire. Heureusement j'avais quand même calculé un minimum ma trajectoire (je fonce pas tête baissée sans réfléchir, même si parfois le résultat le fais penser...). En fouinant dans de vieilles cartes j'ai pu prévoir où et quand j'arriverais en suivant le petit courant aérien passant près du parc, ce qui fait que je n'ai eu que 3h de retard sur l'horaire que je m'étais donné. En partie grâce à une tempête lors du 2e jour de voyage qui me permit de ratrapper le temps perdu par mes circonvulsions aériennes (et aléatoires). Mais je tiens pas à en parler. Vraiment pas.

Pour l'atterrissage je n'avais strictement rien préparé: je m'attendais plus ou moins à ce que le ballon s'immobilise tout seul. Raté, la gravité avant quant à elle un plan bien ficelé sur le sujet. Une fois à cours d'air chaud mon moyen de transport s'est écrasé comme une crêpe (une crêpe gonflable) dans un bosquet de cocotier, et sous les applaudissement du public s'il vous plait ! Ledit public croyait que c'était un spectacle prévu par les animateurs, je suppose que c'est un point de vue qui se défend vu les circonstances...Enfin soit, me voilà sur l'Île des Vacances Magiques (dixit la pub) avec un ballon à rembourser et un salaire légèrement amputé parce que je suis pas en avance. Quels pingres. C'est pas comme ça que je deviendrai riche, ça c'est sûr. Après un rapide tour sur les docks j'ai vu que le prochain bateau arrive dans une poignée d'heures, enfin une bonne nouvelles. La question est: qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire pendant ce temps ? Une séance de bain de soleil me tenterait si j'avais seulement pensé à prendre de la crème solaire. Je tiens pas à ce que mon corps ait la même teinte que mes cheveux !

J'ai cherché une activité pas trop fatigante et pas trop cher parmi les annonces se trouvant parmi les multiples panneaux d'affichage. J'ai miraculeusement trouvé mon bonheur.

Gnuh ? Un cirque ? Vous voulez dire cette tente gigantesque qui abrite une faune aussi cosmopolite qu'exotique constituée, entre autres, de clowns bariolés qui ont tendance à ne pas fourrer la nourriture dans leur bouche mais plutôt dans la figure des gens, d'éléphants capables de faire un triple salto arrière (sur la trompe) et autres vendeurs de cacahouètes à la criée ? Héééé ça ça a l'air rigolo ! A 50 berrys l'entrée c'est pas donné mais par rapport aux aut' trucs payant c'est honnête. Bouhou mon joli salaire se réduit encore, ptêt que je devrais abandonner l'idée. ET PUIS QUOI JE SUIS SUR L'ÎLE DES VACANCES NOM D'UN DIAL ! Alors je prends un peu de vacances, na !

L'affiche me laissa quand même perplexe. Comme tout spectacle le cirque à une vedette et il semblerait que celle de ce cirque-ci soit...

Toto l'éléphant rose ???


Dernière édition par Yasmeen Al'Faris le Mar 24 Mai 2011 - 17:27, édité 1 fois
    Quelle chaleur ! Suna Land, l'île des vacances, portait bien son nom. Mais, Yume y était préparée. A vrai dire, elle y était allée pour cela. En ayant quelque peu marre de devoir toujours porter son long manteau rouge orné de fourrure blanche, elle voulait pouvoir se mettre à l'aise au moins une fois dans sa vie et, de ce fait, d'être libre de se trimballer avec juste un soutien-gorge en guise de haut. Et cela, parce qu'elle avait déjà tenté de le faire, mais dans une ville où les règles étaient plutôt strictes et donc, elle s'était déjà fait arrêtée pour "outrage à la loi". Enfin, grâce à quelques séances de séduction, elle parvint à s'en sortir, mais là n'est pas la question. En tout cas, elle profitait bien de cette liberté sur l'île. Néanmoins, ne sachant pas que c'était une île connue pour être l'endroit idéal afin pour prendre un peu de repos, elle comptait arrêter quelques pirates afin de gagner encore et toujours plus de berrys. Mais, étant donné la réputation de l'île, aucun pirate n'ose vraiment s'y aventurer vu la puissance des Marines la protégeant. Ainsi, la jeune chasseresse se retrouva, comme qui dirait, au chômage ou, du moins, en congé pour un moment. Après tout, n'ayant jamais pris de vacances ne serait-ce qu'une fois dans sa vie, elle estima que c'était le moment idéal.

    La première journée passée là-bas fut plutôt agréable. Dans un premier temps, c'était "séance bronzage" à la plage tout en étant entourée de plusieurs hommes, tous attirés par la beauté de la jeune femme. D'ailleurs, à ce moment-là, elle se rendit compte à quel point faire craquer les hommes pouvait être utile, surtout au niveau financier. Effectivement, bien que Suna Land soit un endroit où il fait bon vivre, la vie y est justement très coûteuse. Chaque produit ou service acheté équivaut presque à quatre fois la somme normale que cela vaudrait dans toute autre île. Ainsi, dès qu'il lui fallait acheter à boire, un magazine, ou quoi que ce soit, elle avait juste à claquer des doigts et un homme venait à sa rencontre la queue entre les jambes, le double-sens étant fonctionnel ici. De ce fait, le problème de berrys ne se posa donc pas à un seul moment. En effet, si un homme en était à court, elle le rejetait et en séduisait un autre jusqu'à ce que celui-ci n'ait plus de quoi lui payer ce qu'elle souhaitait et ainsi de suite. A un moment, elle arriva devant un grand chapiteau teinté de rayures oranges et jaunes. A côté de l'entrée de celui-ci, il y avait une grande affiche sur laquelle il était précisé les horaires d'ouverture et de fermeture, le programme puis les vedettes. Ce jour-là, une d'elle était particulière car, à vrai dire, c'était un éléphant. Enfin, non, c'était "Toto, l'éléphant rose" ...

    Selon l'affiche, celui-ci était capable de prouesses inimaginables tels que sauter du haut d'un plongeoir et retomber dans un petit bassin, marcher sur une poutre de vingt centimètres sur seulement deux de ses pattes tout en pratiquant des figures acrobatiques inimaginables ou "simplement" tenir son corps entier en équilibre sur juste une de ses pattes avant. Bref, tout ce qui pouvait attirer un touriste à assister au spectacle. Arnaque ? Sans doute, néanmoins, vu que ce n'était pas elle qui payait sa place mais bien un des hommes tombé sous son emprise, elle s'en fichait et obligea donc ce dernier à mettre la main à la poche. Quand on y pense, elle n'était pas tellement une "garce", elle laissait celui qui payait pour elle venir avec elle regarder le spectacle, donc un rencard imaginaire pour l'homme, ce qui était un bonheur inouïe pour celui-ci. Puis, raison de plus, elle n'était jamais allée voir un cirque en représentation. Entrant donc dans le chapiteau accompagnée de son "homme-monnaie", Yume décida des places où ils allaient s'asseoir. Elle choisit celles de devant afin de pouvoir admirer le spectacle de près. Cependant, il faut l'avouer, la jeune femme restait très intriguée par ce fameux Toto qui allait être, selon l'affiche, la star de cette représentation. Tellement intéressée qu'elle en venait à répéter son nom avec approbation :


    ~ Hmm ... Toto ...
    ~ Pardon ? Tu as dit quelque chose ?
    ~ Non, rien ...


    Quelques minutes plus tard, alors qu'elle cogitait toujours sur l'éléphant, le spectacle commença enfin. Pour débuter, ce fut un couple de trapézistes très agiles qui firent plusieurs figures dans des positions inconcevables. Ensuite, ce fut le tour d'un clown qui exécuta une parodie de la vie rocambolesque du célèbre mais défunt depuis quelques temps "Buggy, le clown". Assez drôle, mais pas pour Yume. Non, elle, elle n'était intéressée que par Toto. Ainsi, les différentes représentations s'enchaînaient encore et encore. Mais, peu importe pour elle, même si c'était incroyable, elle décidait de ne pas applaudir tant elle fut impatiente de voir ce petit, ou plutôt gros, phénomène que semble être cet animal. Agissant en grande peste, elle faisait exprès de croiser les bras lorsque les autres applaudissaient, autant dire que l'assistance ne la vit pas d'un très bon œil. De toute façon, la jeune chasseresse se fichait et se fiche bien des remarques des autres. Elle en a tellement bavé tout au long de sa vie que cela ne lui fait plus aucun effet. Soudain, alors qu'elle était encore plongée dans ses pensées, le "présentateur" se mit à hurler comme un grand malade la vedette suivante. Toujours en train de réfléchir, ce ne fut que lorsqu'elle leva la tête qu'elle remarqua qui était cette star.

    ~ Toto ! cria-t-elle sans retenue.

    Heureusement, la salle était assez remplie pour combler son exclamation, à cinq mètres aux alentours en tout cas. Tous ceux l'entendant durent la prendre pour une folle mais, vous l'avez bien compris, ça lui était bien égal. Regardant avec admiration cet animal entrer sur scène, mais toujours avec retenue, le spectacle allait véritablement commencer ...
      Assise à l'arrière des gradins je m'empiffre de pop-corn acheté à l'entrée. Je me console en me disant que finalement cette friandise est faite à partir de maïs et de chaleur, or aucun des deux ne fait grossir et sont même excellents pour la santé à ce qu'on dit. Ma mauvaise foi me fit passer outre le sucre et le caramel rajoutés par dessus mais ça fait longtemps qu'en terme de nourriture j'ai laissé ma morale au vestiaire. Le pourtour de la bouche est luisant de glucose j'ai profité d'une pause entre deux spectacles pour regarder un peu mieux la salle. En fait de salle je devrais plutôt parler de tente même si les proportions et la forme me font plus penser à un hangar. Je n'avais jamais vu de tente rectangulaire, je pensais que la norme était le cercle ou du moins l'ellipse. Quant à la taille elle dépasse largement celle d'un cirque conventionnelle: on aurait pu y caser un petit quartier, place du marché comprise !

      En apprenant que cette troupe vient de GrandLine je m'attendais déjà à des choses hors du commun mais pas à une tente aussi grande ! En y réfléchissant c'est assez logique en fait, il y a quand même pas mal de géants qui tentent eux aussi leur chance dans l'une ou l'autre faction sur la Route de Tous les Périls, ce serait bête de pas pouvoir les faire entrer. D'une part parce que ça fait des revenus en moins (en sachant qu'un géant prend 10 places assises standards) et d'autre part parce qu'ils voudraient quand même voir le spectacle. Ce dernier point impliquant généralement qu'ils vont démolir une partie du chapiteau pour voir ce qui se passe à l'intérieur. Bon gré mal gré ils ont choisis une méthode certes onéreuse mais qui peut se rentabiliser rapidement.

      Ça c'est pour la taille. Mais au nom de tout ce qui est mignon POURQUOI ILS ONT CHOISI DU ROSE AVEC DES RAYURES VERTES ? Quelle explication logique peut-il y avoir à cela ??? Ce chapiteau ressemble à un gros gâteau à la fraise et à la menthe ! Ah ça oui on le repère de loin, pas de doute. Quand même, un cirque, excusez-moi, c'est censé rouge et jaune. S'doit être marqué dans un règlement de la profession ou quelque chose du genre. GrandLine ou pas y a quand même des règles oculaires à respecter ! Bon, ça doit être en rapport avec la couleur bien particulière de leur numéro vedette cependant mon instinct me souffle que ça a également quelque chose à voir avec les goûts très particulier du directeur qui sert aussi de Monsieur Loyal au milieu de la piste. Nan mais regardez-le, on dirait une pièce montée avec tous ses froufrous ! Rah ces Okamas, il faut toujours qu'ils exagèrent sur les décorations !


      Pour le spectacle en lui-même ça a été aussi génial que je me l'imaginais. J'ai particulièrement aimé les imitations de Baggy le Clown, surtout la partie où il a parcouru le système digestif d'un dinosaure. TOUT le système digestif ! Parcontre pour donner les mêmes effets visuels que son pouvoir ça été plus dur, j'ai aperçu quelques gouttes de sang par-ci par là. Le Fruit de la Fragmentation, c'est quand même pas de chance pour le pauvre clown-comédien qui a sûrement été tiré à la courte paille. Hilarant quand même !

      La seule chose qui gâche un peu mon plaisir c'est une pimbêche derrière moi qui passe son temps à soupirer en disant qu'elle veut voir Toto l’Éléphant Rose. Elle s'est même offerte le luxe de critiquer mon parapluie qui lui bouchait la vue. Faut savoir quoi, elle veut regarder ou elle s'en moque ? De toute manière je n'avais pas d'autre moyen de faire entrer mon ShokAttakGun qu'en le déguisant en ombrelle. Une GROSSE ombrelle mais les gros bras à l'entrée n'y ont vu que du feu. On ne sépare pas un sniper de son fusil, quand bien même il y aurait du pop-corn caramélisé à la clé ! Allez expliquer ça à l'autre gourde...ces touristes j'vous jure ! Ha, je suis aussi touriste en fait. Bref. Ça aurait pu être pire, elle pourrait...



      TOTOOOOOOOOOOOOOO !!!



      Son cri digne d'un signal d'alerte aérienne m'a fait bondir de peur. On a pas idée de hurler dans les oreilles des gens comme ça ! J'allais me retourner pour lui dire ma façon de penser (et de frapper, ça c'est un réflexe) lorsque Toto fit effectivement son entrée sur la piste. Enfin le clou du spectacle ! Plutôt petit pour un éléphant il a cependant des oreilles disproportionnées, à tel point que j'ai d'abord cru que c'était des ailes. Bien entendu il est rose, un rose un peu crémeux qui, dans le chapiteau-gâteau, le fait ressembler à un gros bonbon. Il fit une entrée spectaculaire comme il se doit, faisant trois saltos dans les airs avant de faire sursauter le public d'un bon mètre lorsqu'il se réceptionna sur son gros postérieur. L'onde du choc fut telle que j'ai cru qu'une partie du cirque allait s'écrouler, ce qui ne fut pas le cas car les organisateurs sont habitués aux manières "fortes" de leur vedette et ont renforcés leurs structures en conséquence. Il fit trois tours de piste sous les acclamations du public puis des clowns arrivèrent d'un peu partout en faisant leurs pitreries habituelles. Toto fit semblant de les pourchasser et les fit déguerpir dans une série de glapissements et de culbutes aussi prévisibles qu'amusantes. Les classiques ne le sont pas pour rien !

      La suite fut plus étrange. A peine Toto était-il entré et commençait son numéro qu"une quinzaine clowns revinrent sur la piste, le calmèrent puis le dirigèrent vers l'entrée de service à grand coup de pieds dans les fesses.
      Quoi c'est tout ? Héééé mais c'est pas les mêmes clowns ! Qu'est-ce qu'il se passe encore ?
      Le personnel du cirque se rendit compte aussi que quelque chose ne tournait pas rond et une série de trapézistes tout en muscles et de dresseurs de fauves en slip léopard convergèrent vers l’éléphant et ses "dresseurs".

      Qui sortirent leurs armes

      Bordeloïde !


      Dernière édition par Yasmeen Al'Faris le Dim 29 Mai 2011 - 23:29, édité 1 fois
        Le spectacle avait enfin commencé. Et, quel spectacle ! Toto était un véritable artiste de cirque. Enchaînant pirouettes, saltos et acrobaties de tout genre, il disposait d'un réel talent. Seule déception, ses oreilles disproportionnées par rapport à son corps le rendait quelque peu étrange. Effectivement, on aurait pu croire qu'il s'envolerait, usant de ses oreilles telles des ailes. Enfin, à part sur ce point, Yume éprouvait une grande admiration pour cet éléphant. Celui-ci semblait être apprécié de tous et, après tout, il y avait de quoi. Son entrée venait tout juste de chauffer la salle. Finissant celle-ci par un grand saut suivi d'un atterrissage sur son joli mais imposant postérieur, il fit quelque peu trembler le chapiteau entier, mais même avec ça, la jeune femme restait dans son espèce de transe inter-dimensionnelle dans laquelle elle était redevenue une gamine impressionnée et impressionnable aisément. Commençant son numéro, des clown vinrent sur scène et celui-ci se mit à les poursuivre tout en réalisant quelques figures mais aussi en faisant tomber des objets éparpillés sur scène, placés justement pour être bousculés par l'éléphant. Dans l'audience, on percevait avant tout les éclats de rire des enfants suivis des applaudissements polis des adultes qui, même s'ils étaient impressionnés, étaient principalement là pour leurs gosses.

        Néanmoins, tout ne se passa pas comme prévu. Après à peine trois minutes de show intense, d'autres clowns apparurent sur scène et, pendant que certains débarrassaient l'éléphant de la scène, ceux qui ne faisaient rien sortirent leurs accessoires et semblaient être prêts à s'en servir telles des armes. Ainsi, les dresseurs étaient équipés de fouets, les clowns basiques de pistolets, les lanceurs de couteaux de leurs armes blanches et les acrobates de leur corps. Autant dire que cela allait sembler tourner en une jolie bastonnade. Enfin, le personnel eut le réflexe de sortir le public lorsqu'ils virent les « artistes » qu'ils n'avaient jamais vu auparavant. Néanmoins, certains restèrent tels Yume, son homme-monnaie ainsi qu'une jeune fille employant un vocabulaire bien étrange. A priori, elle lui aurait bien dit de partir mais étant donné la colère qui l'accablait du fait de la disparition de Toto qu'elle était venue voir, mais aussi du nombre d'ennemis, elle ne s'en occupa point, espérant qu'elle s'en sortirait toute seule. Quant à son compagnon, il se cacha avec grande lâcheté sous les sièges des gradins. Pour elle, de toute façon, cela importait peu. La chasseresse voulait voir le spectacle entier de l'éléphant et vu comment tout cela était parti, elle n'allait pas le revoir de sitôt. Elle allait devoir combattre. Heureusement, elle n'était pas seule, il y avait quelques membres de la sécurité qui occupaient certains des malfrats. La jeune femme dût d'abord s'occuper du dresseur. Sortant instinctivement ses deux armes à feu, elle se prépara à tirer mais son adversaire, via son fouet, lui frappa les mains la faisant lâcher ses pistolets. Suite à cela, il lui attrapa une de ses mains avec son arme. Soudainement, elle se mit à rire puis dit finalement à son ennemi :


        ~ Quand est-ce que vous comprendrez, vous, utilisateurs de fouets, qu'attraper le poignet de votre adversaire ne vous donne en rien l'avantage ?!

        Tout en criant ce dernier mot, Yume tira d'un coup sec en arrière son bras où le fouet était enroulé ce qui eut pour effet de déséquilibrer le dresseur. Profitant de cette occasion, elle courut vers lui et lui asséna un coup de poing en plein visage. Même si la belle chasseresse n'est pas très musclée, cela fit tout de même mal. Reculant avec grâce, elle reprit ses deux armes à feu en main tandis que son adversaire se relevait, une main sur son visage par-dessus laquelle coulait du sang. Sans chercher à savoir si elle lui avait bel et bien casser le nez, la jeune femme tira dans le ventre de l'ennemi. Tombant comme raide mort, il ne l'était pourtant pas. Dès ce moment, tous les soi-disant artistes comprirent qu'il ne fallait pas lui chercher des noises. Malgré tout, un acrobate lanceur de couteaux habillé de lingerie bleue moulante vint à sa rencontre. Pratiquant les deux arts, il semblait plutôt bien maîtriser son corps. Pour commencer le combat, il se mit à lancer avec grâce, agilité et puissance, de nombreux poignards. Les esquivant au mieux, elle réussit à s'en tirer en se cachant derrière un accessoire imposant qui servait à l'éléphant de s'asseoir. Alors que les bruits des couteaux retentissaient, Yume jeta un coup d'œil à son bras droit saignant car un couteau s'y était planté avant qu'elle n'arrive à se trouver une cachette. Retirant avec sang-froid le couteau, son sang se mit à couler à une vitesse inquiétante. N'ayant pas vraiment le temps de s'en occuper, elle appela son compagnon et lui ordonna de lui filer sa chemise. Obéissant à ses ordres sans hésiter, il retira son vêtement, le lui jeta, puis se cacha à nouveau sous les tribunes, torse nu et humilié. Se servant de celle-ci comme d'un grand pansement, elle recouvrit sa plaie avec et serra fortement, le temps de stopper l'hémorragie et de vaincre cet ennemi coriace.

        Soudain, elle remarqua que le bruit des coutelas frappant contre l'accessoire avaient stoppé. Curieuse comme pas deux, elle déplaça doucement sa tête sur le côté pour voir s'il était encore là. A peine eut-elle regardé qu'elle se prit un violent coup de pied à la tête. Cela eut comme effet de la faire reculer sur un ou deux mètres, autant dire qu'il lui fit assez mal. Crachant le peu de sang qu'elle venait d'accumuler en bouche, elle regarda qu'est-ce qui en était la cause. En fait, c'était l'acrobate qui était depuis tout ce temps sur l'accessoire. Furieuse, Yume le visa rapidement et se mit à tirer à l'aide de ses pistolets. Malheureusement, son adversaire était très agile et, de par de nombreuses figures, esquiva toutes les balles. Raison de plus, le bras de la jeune femme la faisait souffrir et elle n'arrivait pas à viser correctement. C'était bien mal parti. Au final, ses pistolets furent vidés, plus de balles. Il lui fallait recharger. Pas le temps. Décidément, rien ne se passait comme prévu. Malgré tout, la rage de ne pas voir Toto en représentation était assez grande pour l'aider à continuer le combat. Ainsi, elle se releva tant bien que mal, son bras gauche sur son autre bras et ses deux jambes repliées sur elle-même, à peine assez fortes pour faire tenir debout la jeune femme. Souriant de cette faiblesse, l'acrobate se rapprocha d'elle via des roues et des saltos dans tous les sens et, alors qu'il était juste à côté d'elle, prêt à lui asséner le coup final, elle poussa sur ses jambes afin de frapper son ennemi avec un coup de boule. Ah, non, c'était plutôt un coup « aux » boules. Effectivement, elle venait de donner un puissant coup de pied dans les parties génitales de son adversaire. Celui-ci, étrangement, arrêta de gigoter, s'étalant plutôt au sol, souffrant atrocement de ce coup bas, dans les deux sens du terme. Pour tout dire, tout cela n'était comédie, mis à part concernant son bras et son visage auquels elle souffrait quelque peu.

        Yume frappa ensuite le ventre de l'acrobate avec son autre pied, l'assommant pour un bon bout de temps. Néanmoins, le « spectacle » ne semblait pas être fini car un clown armé d'un flingue commença à viser et à menacer la jeune femme. Là, par contre, elle était plutôt en mauvaise posture. Son bras lui faisait toujours mal, les agents de la sécurité étaient occupés, plus rien ne pouvait la sauver. Brusquement, elle se souvint de la jeune fille qui était présente avant que tout cela ne commence. Elle ne savait pas si elle allait pouvoir l'aider, mais, malgré tout, même si elle ne la voyait pas, même si elle ne la connaissait pas, c'était sa seule chance de s'en sortir. Cependant, les actions s'enchaînant sans arrêt, le visage du clown fut d'un seul coup recouvert par un pantalon. Se retournant, douteuse, elle vit son compagnon désormais habillé simplement d'un caleçon. Honte. Voilà le sentiment qui l'accabla à ce moment-là. Nonobstant, cet idiot venait peut-être de lui sauver la vie en jetant son bas sur son adversaire. Ce dernier étant aveuglé, elle en profita pour recharger ses armes. Quand il eut fini de se débarrasser du pantalon, il se mit à chercher Yume qui n'était plus devant lui, étrangement. Il comprit ce qui se passait seulement lorsqu'il reçut plusieurs balles, que ce soit dans les jambes ou dans le ventre. Elle s'était simplement cachée, se préparant au moment où elle se mettrait à tirer. Ainsi, cela faisait trois ennemis en moins. Cependant, cela ne semblait être que l'entracte du véritable spectacle ...
          M'étant faufilée l'autre bout de la tente, espérant plus ou moins échapper à la mêlée, j'ai désormais 'autres chats à fouettés. Et en fait de chats il s'agit plus de lions adultes débordants d'énergie et de joie de vivre. Du moins métaphoriquement parlant. Je suis en fait face à un début d'incendie qui indique que, contre toute attente, les agresseurs bariolés ont entendus parler de "stratégie" et qu'ils s'emploient à appliquer le concept de "diversion". Le fait que la diversion se passe APRES la tentative de vol n'a pas eu l'air d'être un détail qui méritait plus ample réflexion. Dans le rôle principal nous avons, sans surprise, un cracheur de feu, imberbe et torse nu, qui s'applique à disperser ses "ardeurs" à ce que je qualifiais auparavant de "gros gâteau". J'avoue avoir été un peu surprise que le chapiteau ne fonde pas mais plutôt qu'il s'enflamme d'une manière on ne peut plus classique... et un brin décevante, à bien y réfléchir. Reste que je me retrouve désormais sur les gradins avec un mur de feu devant moi, une foule paniquée à ma droite, des clowns psychopathes derrière moi et d'autres clowns nettement plus loufoques sur la piste à ma gauche.

          Je suis vite arrivée à faire la différence entre les "bons" et les "mauvais" clowns, principalement en remarquant que les "bons" se contentent de foutre le bordel sur la piste. Et généralement de manière un peu moins dangereuse. Même si ils restent assez inutiles dans le combat actuels: quand un clown professionnel se retrouve face à un incendie il ne peut avoir qu'une réaction: celle qu'on attend de lui. Ah ça oui pour jouer les pompiers ils sont fort. Pour l'efficacité parcontre c'est zéro pointé. Et pour mon plus grand malheur ces joyeux guguss se trouvent sur le seul itinéraire de sorti potable. J'ai soupiré un bon coup avant de dévaler les gradins dans leurs directions, mon bon sens me rappelant qu'entre être mouillée et être brûlée, le choix est vite fait.

          Je pourrais hurler "bordel, c'est quoi ce cirque" mais là je me sens très, très fatiguée...

          Je me suis retrouvée au milieu de la piste. Et des clowns. L'un deux, portant une échelle ridiculement grande, entrepris de traverser l'étendue sablonneuse. Le réflexe comique aidant il percuta par mégarde un de ses collègues qui finit les fesses dans un seau d'eau abandonné là de manière tout à fait fortuite. Alerté par les cris, le porteur d'échelle se retourna et son vaste mouvement circulaire faucha d'autres individus au nez rouge et aux vêtements trop grands, qui s'affalèrent dans un fracas de seaux renversés. Alors que je bousculais cette foule bigarrée pour échapper au pyromane nudiste, un autre apôtre de la comédie décida que, tout compte fait, c'est bien plus marrant de renverser l'eau dans le pantalon de son voisin.

          Des fous...tous des fous !

          Lorsque j'ai acheté mon billet j'étais loin de m'attendre à ce que mon équilibre psychologique se fasse tabasser de la sorte. Des clowns tarés, un bâtiment en flamme, des animaux bizarres: je suis certaine d'avoir fait un cauchemar de ce genre une fois. Tiens non en fait, au moins y a pas les animaux biz...

          GRRRRRRUUUUUUUUMMMFFF !

          Alors ça, c'est le genre de grognement qui indique que quelqu'un a faim. Et qui vous rappel que, somme toute, vous êtes comestible. D'un geste théâtrale un grizzly créa une nouvelle entrée dans le chapiteau d'un coup de griffe bien placé. Se déplaçant sur deux pattes, il entra dans le cirque comme un loup dans une bergerie: avec un air extrêmement intéressé. Ce monstre tout en poil est en muscle doit bien faire deux mètres cinquante de haut ! Le plus perturbant c'est son sombrero ridicule et sa banjo à une corde, manifestement fabriqué avec une vieille casserole et des bouts de ficelles. Niveau sérieux on a déjà vu mieux. Un de ses doigts griffu ne tarda pas à produire une note de son instrument, désagréable pour toute personne ayant encore une ouïe en bon état (ou une ouïe tout court en fait):

          *Dzwiiiiiiiiiiiiiiiing !*

          Satisfait de son magnifique solo, il me regarda
          Il sourit, avec le genre de rictus plein de dents qui fait peur eux enfants
          Puis il saisit son instrument par le manche et tenta de me le fracasser sur le crâne, passant outre les provocation d'usage: un ours, c'est direct.

          *SHPONK !*

          Je fis un bon en arrière et vieille casserole rata d'un cheveu ma boîte crânienne, s'écrasant sur le sol que j’occupais une seconde plus tôt et y lassant une large empreinte cylindrique. L'instant de survie aidant j'ai sauté plus haut qu'à l'accoutumé. Beaucoup plus haut.

          Sans aucune logique je suis retombée sur les épaules d'une jeune femme aux cheveux verts opportunément placée sur mon point de chute. Nous avons tanguer dans tous les sens tel un poivrot en phase terminal avant de reprendre un équilibre précaire. Point positif: je suis désormais à la même hauteur que l'ours-guitariste. Toujours voir le bon côté. Répondant à un instinct dominateur, le même qui oblige les ménagère à agiter une journal devant un toutou pas sage, j'ai pris mon fusil-ombrelle par le canon et je l'ai tendu vers la Menace Poilue:

          Couché !