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In nomine patris ...

>> Alexander Aegirson


In nomine patris ... 9bd42510

Pseudonyme : Le Paladin
Age: 34 ans
Sexe : Homme
Race : humain
Rang : Capitaine ou Colonel ? =3

Métier : Paladin (Bretteur brutal et Homme de foi[Médecin])
Groupe : Marine
Déjà un équipage : nope
But : Eradiquer le mal … parce que c’est juste !

Fruit du démon ou Aptitude pour la suite : la Foi
Équipements : Une croix en argent et une quantité incroyable de lames de baïonnette, un manteau taillé sur mesure, de petites lunettes rondes et toutes les pages de la Bible en une vingtaine d'exemplaires, et il en va de même pour l'ensemble des dix commandements ...

Spécialité : la traque des adorateurs du Malin et de tout ce qu'il peut représenter
Sentence : le jugement par la main de Dieu


>> Physique

    Mon Dieu,
    j'ai un très grand regret de t'avoir offensé, parce que tu es infiniment bon, infiniment aimable et que le péché te déplaît.
    Je prends la ferme résolution, avec le secours de ta sainte grâce, de ne plus t'offenser et de faire pénitence
    Amen.


Témoignage d’un mousse chargé de délivrer son ordre de mission au Paladin :
C’est un homme de près de deux mètres qui rend son office dans la petite chapelle. Un sourire angélique se peint sur ses traits alors qu’il entame la dernière prière. Il est difficile de croire que cet homme là puisse être la terreur des pirates, du moins à le voir ainsi. Son col blanc laisse apercevoir sa fonction, mais au lieu de l’habituel habit de messe, il revêt un imposant manteau noir d’où surgissent deux mains gantées de blanc portant une croix rouge ornée des mots « God bless us » sur la main droite et « Evil must die » sur la gauche. D’un geste inconscient, il redressa ses lunettes rondes sur son nez et tendit les mains à l’assemblée, les enjoignant à se donner la paix du Seigneur. Il portait l’habit traditionnel et noir en dessous de ses frusques, et on put apercevoir un instant l’insigne de la Marine, ainsi que quelques lames pendues à sa ceinture. Une bible massive en cuir reliée était posée devant lui, à côté du bouquet de fleur cueilli par les enfants de chœur.

Comment pourriez-vous penser que cet homme avoisinait les cent kilos de muscles, qu’il manipule les humains entre ses mains comme de simples brindilles ? Une force colossale habitait l’homme, et cela se fit lorsqu’une ribambelle de mômes vinrent le serrer dans leurs bras une fois l’office terminée. Il ne bougea pas d’un poil, et en souleva même trois à sa hauteur, en riant aux éclats. Il était le Père Alexander, un homme prêchant la Foi et la bonté. Ses doigts, qui avaient brisé tant de crânes, se perdaient dans les jeux avec ses protégés. Son sourire s’éteint lorsqu’il nous vit. Ses yeux bleus, empreints d’une bonté sans borne, se rivèrent sur nous et son regard changea du tout au tout. Il redevint l’espace d’un fugace instant ce terrifiant homme de Dieu, la main gauche du Seigneur, tel qu’il se qualifiait. Il chassa les enfants en deux-trois paroles aimables et se passa une main lasse dans ses cheveux blonds, en brosse. Une large cicatrice courait le long de sa joue, interrompant la barbe de trois jours qui commençait à envahir son visage, sans le défigurer pour autant. Il se releva, époussetant sa longue robe de prêtre et se révéla dans toute sa splendeur. Un véritable colosse, dont les muscles tendaient ses habits. Il nous fit signe de parler, une fois que les enfants étaient partis. Son visage, auparavant angélique, s’était taillé en un masque sévère. La finesse de ses traits et les quelques rides éparses ne l’en rendaient que plus inquiétant. Un instant, la lumière du Soleil se refléta dans le verre de ses lunettes, masquant son visage dans les ténèbres et ne laissant qu’un sadique sourire se dessiner sur ses traits. Je me demandais alors si c’était ainsi que ses proies le voyaient, en leurs derniers instants …



>> Psychologie

    Notre Père, qui êtes aux cieux ;
    Que ton nom soit sanctifié ;
    Que ton règne arrive ;
    Que ta volonté soit justice sur la terre comme au ciel.
    Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
    Pardonne-nous nos crimes,
    Comme nous châtieront ceux qui nous ont offensés.
    Arme notre bras contre la tentation.
    Mais délivre-nous du mal.
    Ainsi soit-il.
    Amen.


Suivez moi et vous marcherez sur le chemin de la rédemption éternelle, suivez-moi et Dieu illuminera votre voie. Vous serez les élus, car vous seuls entendrez le divin présage qui guide mon bras. Je suis le Paladin du Seigneur, soyez heureux de voyager dans ma lumière, soldats. Vous êtes l’armée de la justice, vous êtes mes loyaux sujets.

« Le Paladin ? Non, il est complètement fou, ne vous approchez pas de lui ou vous le regretterez ! »
- Pirate anonyme.

« Alexander Aegirson est un homme intègre qui ne désire que faire régner la justice et l’ordre, je ne crois pas ce que les gens disent sur sa prétendue folie, mais il est un enfant du Seigneur, et ne fait que mener sa juste croisade envers le mal. Il est la lumière dont nous avions tous besoins, il est notre élu ! Loué soit le Paladin ! »
- Marine ayant officié sous les ordres du Paladin.

« Oh, il est charmant. Ce n’est pas lui le mystérieux bienfaiteur de l’Orphelinat d’Orange Town ? Ah si, je vous l’assure … dommage qu’il soit curé, un homme comme lui, on en croquerait … hu hu hu. »
- Citoyenne anonyme.

« Il paraît qu’il est un peu excentrique, mais c’est un bon élément. Du moins, à ce que j’en ai vu, aucun homme n’aurait pu autant terrifier les pirates de Logue Town. Il a l’air un peu fanatique sur les bords, mais n’avions-nous pas besoin de ça ? Une lueur d’espoir, un peu de foi … »

- Artisan de Logue Town.

« Il est aimé du peuple, c’est tout ce que je peux vous dire. Mais cet homme semble être habité par un démon incontrôlable lorsqu’il se bat. Il aime le carnage et le sang, ça se voit sur son visage, mais il reste doux comme un agneau lorsqu’il a affaire à ses chères ‘brebis’ comme il les appelle. Je ne sais que penser au sujet de cet homme, mis à part que sa justice est parfois trop expéditive … il tue et châtie à tour de bras ce qu’il nomme le mal, en d’autre termes : pirates, révolutionnaires ou autres malfrats. Un homme torturé … »

- Homme inconnu, encapuchonné de blanc.

Fiche d’état de service :
Alexander Aegirsson, Le Paladin.


Etat psychologique :
Atteint d’une profonde névrose le poussant vers un fanatisme sécurisant. Atteint par une volonté obsessionnelle de justice et de châtiment divin, le moindre crime est puni par une sanction quasi immédiate, le Père Alexander est un homme instable psychologiquement et cruel envers le moindre écart à la loi de Dieu, une recrue de choix. Ses propres lois sont plus strictes que les notres, mais il les assène impartialement à ses propres hommes ainsi qu'à lui même, ce qui lui voue une forte loyauté de leur part, bien que la plupart soient au moins aussi fanatiques que lui. Ce trouble semble lié à son passé, mais il nous sert à merveille pour maintenir l'ordre et la loi. Toujours est-il que le Père Alexander nous a demandé l'autorisation de partir en croisade et de pouvoir, je cite, "enfin purifier le monde des infidèles". Doit-on croire par là qu'il nous échappera ? Je peine à le croire car ce n'est pas la première fois qu'il exécute cette demande sans pour autant s'opposer à nos ordres. Il est autant un danger pour nous que nos adversaires, mais l'envoyer au front nous permettrait de régler ce problème. Autre fait notable, ses châtiments sont effroyables. Il prend plaisir à éradiquer le mal ... miettes par miettes. Il est un débusqueur impitoyable et sa propre justice targue d'hérétique quiconque ose se dresser en travers de sa route. Sa cruauté n'a d'égale que certains pirates, et pourtant il dirige aussi l'Orphelinat d'Orange Town. Je pense donc qu'une étude plus approfondie du psyché de cet individu est nécessaire avant de lui donner les coudées franches pour sa "croisade".



>> Biographie

Spoiler:

Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.

Un berceau, basculant au rythme des flammes. Un corps gisait, le bras tendu vers l’enfant qui y résidait, le visage maculé de sang. Il dormait paisiblement, tandis qu’une silhouette se baissait sur le corps de celle qui lui avait donné la vie. Il tira une lame de sa ceinture et en retira le scalp de la mère, en une incision nette et sanglante. Le cri resterait à jamais gravé dans le subconscient de l’enfant, et il hante encore ses nuits. Le feu avalait sans peine les maigres poutres du cabanon, rongé par la misère de se habitants. Le pirate lissa sa barbe et revint vers l’homme. Il lui avait déjà prélevé ce qu’il convoitait. Un scalp d’enfant n’avait aucun intérêt.

La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.

Au petit matin, la ville avait brûlé. Seuls, au milieu du carnage, des cris d’enfant perturbaient la quiétudes des lieux. L’enfant était encore dans son berceau. Tout avait brûlé autour de lui, si ce n’était un cercle de bois épargné, l’entourant. On l’eut dit protégé par la grâce de Dieu, miraculeusement épargné du massacre. Il baignait dans la lumière du Soleil, mais ses cris résonnaient de plus en plus fort dans ce qui fut une petite bourgade d’honnêtes hommes. La chaleur était étouffante, peut être même plus que celle des flammes car elle ravivait les cendres et ramenait l’odeur des hommes brûlés à l’enfant, qui pleurait ses parents sans le savoir.

Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut.


Le hasard n’est qu’issu de la main de Dieu. Le Soleil terminait sa course derrière l’autre côté de l’île lorsque l’étranger s’avança sur les décombres. Il portait une longue toge noire et arborait le symbole d’une large croix en argent, et sa tunique était surmontée d’un col blanc. Le Père Alexei, doyen de l’orphelinat d’Orange Town. Il avait perçu les cris de l’enfant, mais plus que cela, c’était la foi qui l’avait guidé ici. Il avait, depuis la veille, laissé ses pas le conduire où le destin le mènerait, comme à son habitude, mais au lieu de le ramener dans sa chaste demeure, ils l’avaient mené en ces lieux de désolation. Il s’approcha du berceau et en tira l’enfant. Tout était noir autour de lui, excepté une large croix dessinée sur le sol, épargnée par les flammes. C’était le symbole que tous attendaient. Il était l’élu, celui destiné à devenir la main armée de Dieu, le Paladin.

Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres.


L’enfant fut ramené à l’Orphelinat où il fut directement pris en charge par le Père Alexei, qui le baptisa Alexander. Il l’instruit et en fit son pupille. Il l’abreuva de légendes et de justes châtiments pour en faire un parfait instrument du Seigneur. Il l’éleva dans le bien et la foi, jurant d’en faire un parfait soldat de Dieu, et l’enfant se plia à son destin avec avidité. Il semblait prédestiné à suivre l’enseignement que lui prodiguait son estimé Père, qui l’avait sauvé de la mort. De tous les enfants de l’Orphelinat, il était le plus sage et le plus doué, se montrant expert dans les lettres, autant que dans les calculs ou les armes.

Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour.

Qui étaient ses vrais parents. Jamais il ne le demanda, mais il se baptisa lui-même fils des océans, et Aegirson devint son nom. Le Père Alexei acquiesça, et reconnut là une preuve de la grande sagesse de son protégé. Il décida alors de le confronter pour la première fois au péché afin qu’il fasse ses preuves en temps que soldat. Ce fut lors du dixième printemps du pupille. Il eut affaire à un pirate qui avait autrefois brûlé de nombreux villages aux alentours d’Orange town. Le meurtrier de ceux qui l’avaient engendré se trouvait agenouillé aux pieds de l’enfant, et il n’avait qu’à appliquer la sentence. C’était là le premier enseignement du Père Alexei. Le mal finit toujours par payer. Si le Paladin sut à qui il avait affaire, personne ne le sut. Il acheva le malfrat avec toute la détermination que son maître attendait.

Dieu dit: Qu'il y ait une étendue entre les eaux, et qu'elle sépare les eaux d'avec les eaux.


Alexei fut sacré Père Alexei le jour de son départ. La justice de Dieu était trop grande pour n’être dispensée que sur une petit île. Il devait rejoindre le monde et propager sa foi, il devait protéger l’innocent et châtier le coupable et que sa justice soit sans sommation. Les criminels pullulaient, et il devait endiguer cette épidémie. Ainsi, il prit la mer avec pour seul objectif de réduire à néant les espoirs criminels de la nouvelle ère de la piraterie.

Et Dieu fit l'étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue d'avec les eaux qui sont au-dessus de l'étendue. Et cela fut ainsi.

Les lois étaient le carcan des justes, ainsi, il rejoint la Marine et adopta ces lois au service de sa foi démesurée. Il était le glaive du bien, l’ultime rempart contre les forces du Malin. Seule une profonde haine de ces obscures force l’habitait, et un désir insatiable de justice, de châtiment. Il ne pouvait tolérer que cette gangrène ne s’installe car un seul écart et la maladie ravagerait tout. Son châtiment se devait d’être sévère mais juste.

Dieu appela l'étendue ciel. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le second jour.

La Marine n’était qu’une étape. Il se fit plusieurs fois mettre aux fers pour insubordination, quelques fois pour avoir violenté un agent crapuleux. Jamais ses actions n’étaient fondées sur de simples bavures, mais toujours sur des faits et des actes qu’il jugeait impies. Le Père Alexander était peu adulé parmi ses semblables, mais sa stature de géant et sa manie de lire les saintes écritures en toute circonstance faisait froid dans le dos à la plupart des simples soldats. Il était un homme de foi, ce que peu de ses compatriotes pouvaient comprendre. Il acceptait les réprimandes et les punitions avec humilité, mais ne tolérait pas les actes vils.

Dieu dit: Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. Et cela fut ainsi.

Sa lutte était juste et acharnée. Nul ne savait d’où cet homme venait, mais il se démenait avec une telle hargne envers le mal que cela ne passa pas longtemps inaperçu. Il devenait de plus en plus évident qu’il ne pouvait se contenter de suivre les ordres, ainsi il fut logique de le promouvoir, afin de galvaniser les troupes. Peu étaient ceux qui croyaient en lui, mais le résultat attendu fut à la hauteur de leurs espérances. Le Père Alexander savait mener les hommes, car il ne les dirigeait pas par la violence, il illuminait leur cœur de sa bonté et de sa foi.

Dieu appela le sec terre, et il appela l'amas des eaux mers. Dieu vit que cela était bon.

La brigade qui lui fut confiée connu un franc succès, et guidés par leur pieux leader, les soldats gagnaient les cœurs des citoyens et éradiquaient le crime sans que même sa souillure ne puisse les atteindre. Ils s’imaginaient bercés de la douce folie de leur vénéré chef, et bien vite, son passé de mauvais soldat s’effaça devant son présent de meneur implacable.

Puis Dieu dit: Que la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi.


Le Père Alexander regagna finalement l’Orphelinat d’Orange town et l’y fit prospérer, ramenant sans cesse des orphelins de ses péripéties. Tout l’argent qu’il avait amassé fut investi dans la rénovation de l’Orphelinat, et il devint le bienfaiteur d’East Blue. Il ne cherchait ni la gloire ni le meurtre, seulement la compassion et la purification de ces terres.

La terre produisit de la verdure, de l'herbe portant de la semence selon son espèce, et des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.


La mort du Père Alexei lui causa un grand chagrin, mais Dieu dans sa bonté avait veillé à réunir le maître et l’élève avant la fin de sa longue existence. Ce ne fut là que le retour tant espéré dans les bras du créateur, auquel aspirait le Père Alexei. Alexander devint alors le doyen de l’Orphelinat, et délaissa petit à petit ses obligations de Marine en faveur de ses petits protégés, se repaissant du bonheur d’être entouré de ceux qui l’aimaient. Il quitta alors la Marine, et sa lame s’émoussa pendant trois ans, il n’était qu’une jeune prêcheur alors.

Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le troisième jour.

Le massacre d’Orange Town. Un carnage perpétré par nombres adorateurs du malin, des hommes assoiffés de pouvoir et de destruction qui avaient réduit à néant l’idylle du Père Alexander. Tout ce qu’il avait bâti fut détruit et brûlé. Il revint d’un pèlerinage un mois plus tard, sans avoir eut vent des événements. Il ne retrouva là que les ossements des enfants qu’il chérissait autrefois, au milieu des gravats et de la poussière. La vie avait peu à peu repris vie autour de ce vestige de cruauté. Ce fut en cet instant que quelque chose se brisa en lui, et à jamais. Le Seigneur avait rappelé à lui ces chastes âmes pour lui rappeler que sa mission n’était pas terminée, il était la cause de ce massacre.

Dieu dit: Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel, pour séparer le jour d'avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années; et qu'ils servent de luminaires dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi.

Ainsi commença sa quête pour la rédemption. Il parcouru le monde entier à la recherche des coupables et mais il ne put y réussir. Il se résigna ainsi à regagner les rangs de la Marine, à repartir du bas et à se rendre à l’évidence. Sa quête n’aurait jamais du s’achever, et chaque instant de sa vie serait voué à l’éradication du mal. Il y prenait à présent un plaisir sans nom car il voyait dans le visage de chacun de ces malfrats celui du meurtrier de ses pupilles. On ne retint de cette période que le zèle incroyable de cet ancien remercié de la Marine, et il ne fut plus connu que par le symbole qu’il arborait en tout temps, sa croix argentée … et par l’éclat de ses lunettes lorsqu’il faisait couler le sang : deux orbites lumineux surplombant un sadique sourire.

Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles.

Il rebattit l’Orphelinat sur ses cendres, et malgré son petit pécule de nouveau soldat de la Marine, il y investit tout, quitte à subir les privations engendrées. Son combat décupla en ardeur, et ses sentences en devinrent de plus en plus strictes, il était redevenu l’impitoyable Paladin d’antan, mais son combat était à présent dicté par les affres de la vengeance et un plaisir sans nom dans l’accomplissement de son devoir, alors qu’il n’y voyait avant qu’une tâche à exécuter. Il devint le combattant impitoyable de Dieu, ainsi que le protecteur d’Orange Town.

Dieu les plaça dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon.


Il ne succomba pas cette nouvelle fois au nectar de son bonheur retrouvé, le poids de sa faute lui pesait trop. Alexander n’était plus qu’une coquille vide abritant un soldat implacable et pieux. Il ne vivait à présent plus que pour le bonheur de ses protégés, ses brebis égarées, et désirait éradiquer à jamais le mal qui l’avait autrefois marqué. Il devait pour cela rejoindre cette ancienne voie tracée dans le sang des impies, ce fatal sillon qu’il avait laissé dans sa jeunesse. Il devait redevenir le Paladin d’antan.

Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le quatrième jour.


Il allait de soi que le combat du Père Alexander ne faisait que commencer … mais à l’aube de sa quarantième décennie d’existence, il s’était enfin glissé dans la voie que le Seigneur lui destinait, alourdit par le péché de s’en être détourné un instant. Mais à présent, le Paladin était prêt à tout pour mener sa mission à bien, et il ne reculerait devant aucun compromis.

Puisse le Père-tout-puissant avoir pitié.


>> Test RP

Le raclement d’une chaise en bois contre le sol rocailleux se fit entendre depuis l’autre pièce. Quelqu’un semblait trainer l’objet. Tout son semblait se répercuter à l’infini dans cette pièce plongée dans les ténèbres. L’humidité vous y pénétrait jusque dans le fond de vos os, y glissant un froid pernicieux. Assis sur une chaise, je sentais les cordes, rêches, m’entailler les mains. On me les avait attachées dans le dos de mon siège et percé la paille. J’étais nu et l’obscurité était telle que je me demandais si l’on ne m’avait pas bandé les yeux. Mon visage était si tuméfié que je ne pouvais pas même sentir la caresse de l’air sur mes lèvres ou mes joues, et encore moins déterminer si un tissu les recouvrait. Les arêtes en bois de la chaise me rentraient profondément dans la peau, et une tiédeur moite s’était installée entre mes cuisses, je tremblais de peur. Je n’avais aucun souvenir de ce qui avait pu m’arriver et je me retrouvais là. Meurtri et malmené, qui étaient mes agresseurs ? Je n’entendais que ce son qui se rapprochait. De temps en temps, il semblait buter contre une aspérité, était-ce un sol dallé ? La fraîcheur et l’humidité enserrant mon corps dénudé me firent penser à un souterrain, un lieu sordide duquel aucun de mes suppliques ne pourraient s’échapper. Un frisson me parcouru l’échine, allais-je mourir ?

Ce fut le choc des quatre pieds en bois contre le sol qui me fit frémir. Je sentis la chair de poule se dessiner sur ma peau. Un courant d’air me chatouilla les bras, j’entendis quelqu’un … ou quelque chose s’asseoir face à moi. Puis vint ce son. Un son strident, long. Il me fit sursauter, le raclement d’une pierre à aiguiser contre une lame. Je connaissais ce son, j’avais moi-même maintes fois effectué le geste. Mais cette fois-ci, il me glaça le sang. Je savais, je savais ce qu’il allait advenir de moi. Je secouais mes bras, tentais de me soustraire à ces liens mais ne récolta qu’un bref éclat de rire. Un trait de feu se traça sur ma cuisse gauche, lacérant ma chair. Je sentis le liquide carmin s’écouler sur ma cuisse, chaud et gluant. Je sentis la lame me pénétrer profondément, glisser de ma hanche jusqu’à mon genou. Ce fut lorsque je voulu hurler que je me rendis compte que l’on m’avait bâillonné. Je ne pus que lâche un pitoyable gémissement, tandis que mon tortionnaire glissait sa lame entre mes muscles et jouait avec ma douleur. Une larme chaude coula le long de ma joue, s’écrasant au sol. J’entendais distinctement la lame triturer ma chair, et percevais sa progression dans mes tendons. Une odeur âcre envahit soudain la salle, et je compris que ma vessie venait de relâcher son contenu. La terreur était telle que les tremblements qui me convulsaient accentuaient la douleur, me plongeant à chaque fois au bord de l’évanouissement. Je le sentais qui m’appelait mais ne pouvait m’y plonger car mon tortionnaire veillait à ce que j’en ressente toute la souffrance. La lame s’enfonça sous ma rotule, et joua avec l’articulation, me faisant hurler à plein poumons, néanmoins étouffé par le bâillon. La lame s’enfonça profondément et se ficha entre les deux os pour ne plus bouger. La douleur paralysait ma jambe, mais mon tortionnaire avait pris soin de découper la chair sans trop entamer les vaisseaux sanguins. Je m’agitais sous la douleur et parvint enfin à basculer sur le côté. Ma tête heurta le sol et me plongea dans l’inconscience, répit salvateur.

L’eau glacée, un supplice bien plus clément que le précédent. Le choc thermique me réveilla sur le champ, je ne savais pas combien de temps j’étais resté inconscient, mais j’étais demeuré dans la même position. Mon épaule était endolorie, ma cuisse hurlait de douleur et ma tête me faisait souffrir. On me releva alors et j’entendis de nouveau le grincement de la lame contre la pierre. Je me secouais dans tous les sens, fuyant la prochaine étape de mon supplice. Deux mains fermes vinrent appuyer mes épaules, je ne pouvais plus bouger. La lame égratigna ma joue et traça une ligne verticale descendant de sous mon œil au bas de ma mâchoire. Je ne pus qu’hurler en silence, jusqu’au moment où le fil de l’arme sectionna le bâillon. Un puissant cri jaillit de ma gorge, il fit même reculer mon agresseur, qui retira vivement sa lame. Surpris par ce relâchement soudain, j’en profitais pour basculer en avant et frapper mon agresseur. J’entendis sa chaise basculer et le bois se briser à l’impact. Mon genou rencontra le sol avec un craquement sinistre et je sentis l’écharde de métal s’échapper de mon articulation. Je lâchais un autre cri de douleur puis roulait sur le sol glacé. Bandant tous mes muscles, je sentis le bois se tordre sous mes efforts. Je me relâchais un instant puis remarqua que des liens enserraient aussi mes chevilles et mon torse. J’étais piégé comme un rat. De nouveau on m’enserra et la forte poigne se resserra sur mes épaules, en devenant douloureuse. Je tentais une énième secousse, mais une autre main vint m’enserrer le visage, enfonçant ses doigts gantés dans la blessure béante qui me coulait le long du visage. Je voulu me dégager, mais la lame s’enfonça cette fois dans mon épaule droite et me cloua littéralement contre la chaise. J’hurlais de nouveau, mais profitai du bref sursaut d’espoir qui m’avait atteint pour m’enhardir à mordre la main de mon tortionnaire. Celui-ci ne se fit pourtant pas prendre au jeu et retira son membre à temps, et en profita pour faire tourner la lame dans la plaie, me causant une douleur inimaginable lors que les chairs s ‘enroulèrent autour de la lame et cédèrent sous le tranchant de celle-ci.

Ma cuisse, mon épaule. Il ne s’arrêterait pas là. Mon bref instant de hardiesse se tut aussi vite qu’il était venu. Je me remis à grelotter, souffrant de devoir à nouveau subir le contact de la lame glacée. Je ne pus par un effort de volonté que me contraindre à ne pas claquer des dents lorsque le fil de la lame glisse sur la peau de mon torse sans s’y enfoncer. Il jouait avec moi, et malgré ma frayeur je renâclai à lui fournir une once de victoire. Soudain, le tranchant eut raison de ma résistance et il lacéra ma poitrine de part en part, me tirant un nouveau cri de douleur. Mon éclat recueillit pour simple récompense une cuisante taloche sur le côté du crâne, destinée à ma faire taire. J’accusais le coup et fermais la bouche en contractant mes mâchoires de toute leur force. Un flot de larmes s’échappa de mes yeux, leur sel me brûlant atrocement. Mon menton tremblait de terreur, mais à travers le tissu qui m’enserrait les yeux, je dardais un regard de braise sur mon tortionnaire. Plus que la douleur, c’était la colère qui me maintenait. Je ne savais pas pourquoi on pût m’infliger un tel châtiment, mais jamais ne le les laisserai avoir mon âme. Ma hargne prit soudain le dessus sur ma frayeur et je pus supporter la douleur lancinante de ma cuisse. La lame posée sur ma poitrine vint harceler ma chair en de multiples coupures, jouant avec ma douleur. Je ne possédais aucune information, ne savais rien sur rien et quelqu’un se délectait à me faire souffrir. Mon sens logique se perdit dans ces réflexions et je ne finis par ne plus voir qu’un voile rouge se dressant devant mes yeux. La douleur croissait à chaque entaille et mes cris allaient en s’amplifiant. Soudain, tout s’arrêta et on me retira la lame coincée dans mon épaule, me rendant mon semblant de liberté. Un filet de sang coulait le long de ma joue et gouttait sur l’aine. Mon torse était maculé de sang et je ne sentais plus ma jambe gauche. J’étais à moitié sonné par la douleur, et ne put même pas percevoir les paroles que s’échangèrent mes tourmenteurs.

Le voile qui obscurcissait ma vue fut soudain levé, et une cuisante lumière abîma mes yeux. Je voulu tourner la tête, mais j’étais tant épuisé que je ne le pus. J’entrouvrais alors les yeux et distingua une ombre dans la lumière. Floue, je ne vis que son sourire étiré, carnassier. Ma tête ballota un instant, puis une main ferme la tira en arrière, par les cheveux. Je fus forcé à contempler le plafond, pendant qu’un liquide chaud me coulait sur le corps. Me lavais-t-on ? Je n’en avais cure. Le supplice terminé, mes forces m’avaient abandonné. On délia mes liens, et je ne pus que laisser mes bras tomber le long de mon corps. En avaient-ils fini avec moi ? Etait-ce la fin de cet infâme tourment ? Je vis dans le flou de la lumière un homme me parler. Son visage était mangé par les ténèbres, mais ses lunettes brillaient telles deux astres. Ma tête bascula sur le côté, et une tape m’obligea à la redresser. J’ouvrais mes yeux un peu plus grand, gêné par mes contusions. Avais-je été passé à tabac ? Je ne m’en souvenais plus. De même, je ne savais même pas depuis combien de temps j’étais assis ici. Une heure, un jour … un an ? Seul un abîme de souffrance répondait à mes questions et j’aurai fait n’importe quoi pour le fuir, pour ne pas y replonger.


« ..ui .. …u ? » fit une voix lointaine.

Je cherchais du regard cette voix mais revins vers la silhouette enténébrée. Je vis que sa bouche formait des mots, il me frappa de nouveau le visage, me réveillant petit à petit.


« Qui es-tu ? » fit-elle.

Ma gorge se noua. Comment pouvait-elle me demander qui j’étais alors qu’elle venait de tordre, trancher ma chair ? L’air me manqua soudain et je ne pus articuler que des syllabes désabusées. On me reposa encore une fois la question.


« Un … un homme … un prêtre … je … je crois. »
murmurais-je, vidé de toute volonté.

La forme sourit et me releva le menton de sa main gantée. Je vis un éclat malsain luire derrière ses lunettes.


« As-tu honoré ton père et ta mère ? » questionna-t-elle.

Un frisson me parcouru l’échine. À quoi cela rimait-il ? Je baissais de nouveau la tête lorsque sa voix claqua comme un fouet.

« Répond ! » rugit-elle.

« Ou … oui. » fis-je, terrifié.

Je la vis acquiescer et elle continua son discours.


« As-tu tué ? »

« N … non. » répondis-je.

De nouveau, la silhouette acquiesça. Je vis les contour d’un homme se dessiner au fur et à mesure que mes yeux s’habituaient à la lumière. L’homme ouvrit la bouche et me sourit avant de poursuivre.


« As-tu commis le crime d’adultère ? »

De nouveau je répondis par la négative, secouant la tête et secoué de sanglots. Mais que signifiait donc tout ça ? Ma volonté s’effritait définitivement par pans entiers.

« As-tu dérobé ce qui ne t’appartenait point ? »

Encore une fois je secouais la tête, pourquoi tant de souffrances ? Etait-ce là mon jugement ? L’incompréhension rendait ce supplice infernal. Un spasme de terreur secoua mon corps.

« As-tu porté un faux témoignage contre ton prochain ? » psalmodia-t-il, presque en criant, animé par une pieuse transe.

Mon âme se brisa alors. Je compris entre quelles mains je me trouvais, et me rendis compte à quelle fin j’étais destiné. Un autre sanglot secoua mon corps endolori. Mon visage déformé par le chagrin, j’acquiesçais à cette accusation. Mes yeux se fermèrent et fondit en larmes. Je n’attendais pas qu’on me demandât mon crime, car je savais face à qui je me trouvais.


« In Nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen. »
proféra le Paladin avant d’enfoncer sa lame de baïonnette dans les entrailles de l’âme pécheresse.

La lame fendit la chair et déversa un flot de sang sur les dalles, accompagné d’un amas visqueux et verdâtre empestant la pièce. Les viscères du pêcheur se déversèrent autour de lui avec un bruit flasque et écœurant. Le Père Alexander laissa tomber sa lame à côté de sa victime et lui tourna le dos. Son office était terminé.


« Nous avions besoin de savoir qui il avait couvert, mon Père. » le réprimanda une voix dans l’ombre.

Celui-ci haussa les épaules et répondit sans même se retourner.

« Il a avoué son péché, mon travail est ici terminé. Il est à présent dans les bras du Seigneur, puisse-t-il lui réserver le châtiment qu’il méritait. » répondit-il, nonchalant.

Le Paladin attendit une réplique mais elle ne vint pas. Il rajusta ses lunettes et sortit de la salle, un large sourire sur les lèvres.


« Amen. »