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Douce Utopie

- Tout est prêt, impeccable ?

- Ouais et arrête d'avoir le trac, ce n'est qu'un homme.

- Te fous pas de moi Dénis, c'est Mandrake ! C'est une chose, pas un homme.

- Ah je vous surprend à médire sur vos officiers généraux, vous deux !

- Bah on va pas médire devant lui !

- Hoho, j'aimerais bien.

- Pfff, vipère. Sinon, Sarioshi ne vient pas avec lui ?

- Qui se soucie de lui ? J'aurais aimé que Raven vienne voir ce qu'on a accompli, dit le Cavalier, empreint de nostalgie.

C'est un beau jour légèrement venteux à Aeden. L'intégralité de la population de la Cité d'Ivoire s'est massivement attroupée sur le port, débordant vers les chantiers navals. Des curieux qui ont échoué à trouver une place de choix sur le littoral ont escaladé les entrepôts et les grues géantes pour avoir une vue imprenable sur l'étendue bleutée de West Blue. La fièvre qu'a suscitée depuis deux mois l'annonce de l'arrivée de la délégation de Mandrake a atteint son apogée ces dernières heures. Les bavardages sont à peine audibles et tout le monde attend, rigide, les yeux fixés sur l'horizon. Et bien sûr tous appréhendent les problèmes : et si la Marine se pointe ?

Des murmures s'élèvent quand des ombres informes brisent la ligne d'horizon. Elles grossissent au fur et mesure que le vent les rapprochent d'Aeden. Et pourtant, de leur position, tout ce qu'ils doivent voir c'est... rien du tout. Telle est la plus grande des défenses de l'ile mirage. Un, sept, dix, vingt. L'ambassadrice Joyce Reed secoue du chef d'incrédulité. Mandrake est totalement dément et inconscient d'avoir mené une telle flotte sur West Blue, se dit-elle. Mais personne ne partage son avis, les arrivants sont criés, célébrés et acclamés. Ils se rapprochent de la zone d'influence de l'effet mirage puis "passent au-delà du rideau". Aussi simplement que ça. Un observateur étranger de l'autre côté aurait juré que l'imposante flotte a purement disparu.

- A VOS RANGS, FIXE ! LE GÉNÉRAL DÉBARQUE !

- Il s'est cru dans la Marine ou quoi ?

- Pour toi qui a passé toute ta vie aux affaires, ça va te faire un choc mais je dois t'avouer un truc Joyce : nous sommes une armée !

- Arrête avec ton ton sarcastique ! Oh miséricorde, il descend !

- Général Mandrake, c'est un plaisir de vous accueillir enfin sur Aeden, claironne Bachi Bouzouk en échangeant une poignée de main ferme avec son général de tutelle.

- Ambassadrice Joyce Reed. Enchantée de vous rencontrer enfin, Général.

- Ambassadeur Dénis Spoon, nous nous sommes déjà côtoyés durant la Révolution du Rookie à Deux Centimes.

- Merci pour votre accueil. Il fait beau chez vous dis donc. Nous on a essuyé des monstres marins en coupant par Calm Belt.

- Calm Belt ?! Ouais, il est complètement barge, pense-t-elle.
Aeden c'est un paradis, a juste titre. On a prévu une fête de bienvenue suivie d'une rencontre avec le comité des habitants où vous prononcerez un discours. Nous, les trois ambassadeurs auront un tête à tête avec vous pour un décorticage des travaux menés depuis 1625, les en-cours, les dépenses puis demain, vous ferez une visite guidée de nos principaux sites et...

- Oh non... Sarioshi, sors de ce corps…

- Comment ?

- On m'a dit le plus grand bien de vous, Cavalier Reed. Et j'ai toute confiance en la gestion que vous opérez ici. Il y a dans ces navires cinq milles conscrits rouillés par une traversée de trois semaines qui ne pensent qu'à s'entrainer. Ce sont les hommes et les armes qui gagnent les guerres, pas les chiffres, donc Bachi !

- Par ici, général.

Il envoie bouler le protocole et débute sa visite par celle du Camp Destrier. Il y a la totale. Des aires d'entrainements et de survie, des classes pour apprendre des arts divers allant de médecine à la désinformation en passant par l'espionnage. Cent milles recrues -soit un cinquième de la population de l'ile- pourront être entrainés ici. Le général est fier de la bâtisse et de l'ère nouveau qu'elle représentera pour les révolutionnaires des Blues. S'ensuit une démonstration de force où les cadets déjà en formation se divisent par groupes de deux et font montre de leurs talents à l'illustre commandant. Trois heures plus tard, il retourne sur le littoral visiter le chantier naval qui est sorti de terre en un an. Dix vaisseaux ont déjà été produits ici et sont partis garnir la flotte d'un As de North Blue. A plein régime, une cinquantaine devrait sortir d'ici chaque année mais encore faut-il en terminer l’agrandissement.  

- Et Ulrand ?

- On le cherche toujours. Peut-être qu'il est en infiltration et incapable de joindre ses hommes.

- Bon... Tu as quelque chose sur le feu actuellement ?

- C'est pas les opportunités qui manquent. Mais d'abord, on doit balayer la maison. Trop de commandements dispersés, on est déjà à pied d’œuvre pour les réunifier ici. Ensuite le chantier sera de faire savoir qu'on est de retour et Goa est un bon endroit pour ça.

- Goa ? Y a plus rien à Goa. Avec la disparition du Roi des Ordures, on a totalement perdu pied là-bas.

- Il y a plus de démunis que jamais. Ils ont des raisons de nous détester mais je pense qu'ils en ont encore plus de haïr la clique à Fenyang. Deux nobles sur trois ont péri, le pays n'est que ruines. Je pense que le Gouvernement ne s'acharnera plus à défendre cette épave si on remet ça.

- T'es sérieux ?

- Très. C'est un symbole à prendre, je planche déjà sur un plan. Il y a une autre place forte que la Marine défendra becs et ongles à East.

- Koneashima.

- Une attaque sur deux fronts. D'abord la terre natale de Figura. On n’a jamais fait de grabuge là-bas, ils seront surpris. L’ile est accessible via une seule baie. Si on la prend, on tient une place qu’on peut défendre pendant des mois. Ils rappliqueront, avec toujours plus de moyens. Vu le symbole qu’est Konea, Fenyang s’amènera à la troisième vitesse, laissant Goa accessible. Là on attaque et s’en empare. Une fois prise, sa configuration nous donnera un avantage. Le truc c'est de tenir. Ils iront pas sacrifier des milliers de soldats pour un coin rempli de misérables. Pour Konea, ce sera différent et pour ceux qui participeront à l’attaque là-bas, ce sera plus un allé simple qu’autre chose mais s’ils défendent assez bien, y a moyen de ravager le pays durant la confrontation. Pour qu'il finisse comme Goa. Donc une populace mécontente à entrainer de notre côté.

- Haha ! Toi, tu vas faire qu’on sera détesté sur East Blue ! L’ébauche est intéressante mais faut encore la peaufiner.


- On y travaille, je ne manquerais pas de vous informer avant.

- Dis-moi, j'ai pas pu m'empêcher de remarquer le niveau de vie des habitants à la Cité d'Ivoire. On m'a rapporté que ça vivait bien ici mais j'imaginais pas ça. C'est l'équivalent de quoi... un train de vie Bourgeois, non ? Disons un demi-million facile par mois, par habitant ?

- Ah ça, vous savez, les chiffres et moi... Faut demander ça aux deux génies.

- Il y a cinq cent mille habitants ici, ce qui fait... deux cent cinquante milliards par mois. Par an, ça fait trois milles milliards.

- Whaoh. Ça peut pas être ça. L'argent fausse le calcul, je pense. On est auto suffisant. La nourriture est cultivée, la mer et les fleuves regorgent de poissons, les champs de chanvre produisent les tissus qu'on confectionne en vêtements, les pierres pour les constructions sont tirées des carrières dans la montagne, la forêt nous fournit du bois, la mine d'or procure des minerais qui sont vendus à l'extérieur et rapatriés en tant que vivres... S'il y avait de l'argent, chaque étape couterait un max, je pense. Pas de main d’œuvre, pas de salaire, pas d'exploitation. Tous sont heureux de travailler pour la communauté. C'est comme ça qu'ils maintiennent le train de vie.

- Et ben... Mon pauvre vieux, ils ont sacrément dû te bassiner avec ça pour que t'aies tout en tête.

- Vous connaissez pas la torture que sont ces réunions avec eux.

- Je veux bien te croire. Donc le système marche.

- Ça marche.

- On se bat pour un monde sans argent donc ? Pas de biens personnels ? Ça t'irait comme monde ?

- Je sais au moins une chose, c'est que l'argent nous l'a bien pourri, ce monde. Après, Aeden n'est qu'un grain de sable. Faudrait expérimenter ça avec des millions de gens pour savoir.

- J'ai hâte de voir ça. Tout un monde fonctionnant à l’unisson, sans classe sociale, sans envie de l’autre, sans crime. Pour l'instant, ça m'a l'air d'être une douce utopie.


Hasta la victoria siempre.
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