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Seul contre tous ; Salem vs la toile !

Précédemment...

- « AU FEU ! AU FEEUUUUUU ! »

- « Qu’est-ce qui se passe ? »

- « Un incendie ! Les geôles ont pris feu ! »


Au sein de la forêt des toiles, c’est tout d’abord la stupeur. Puis la panique. L’incendie qui s’était déclarée dans les prisons sordides de l’immense clan des araignées se propageait un peu partout. Mais ce n’était pas le seul problème malheureusement. Un grand nombre de prisonniers avaient réussi à s’évader on ne sait comment et créaient un beau bordel dans les entourages ; si bien que les gardes locaux étaient plus ou submergés et ne savait pas où donner de la tête. Un beau bordel créé par mes soins, bien entendu. Première fois que j’étais chaotique et que j’utilisais des prisonniers pour parvenir à mes fins. Comment j’avais réussi tout ça ? Simple : J’avais forcé la porte qui nous retenait, avant d’assommer les gardes qui passaient par là et tous ceux qui avaient été alerté par le boucan causé par la porte que j’avais bousillé. Ensuite, mes gars se sont chargés d’ouvrir les cellules des autres gars qui croupissaient ici, dont bien évidemment celle de Rick qui avait cru avoir la berlue lorsque ses yeux s’étaient posés sur ma gueule. Le reste coula tout seul. J’avais juste convié mes compagnons d’infortune à s’amuser joyeusement !

- «  HAHAHAHA ! UN VICE-AMIRAL QUI DONNE FEU VERT A DES PIRATES ! ON AURA TOUT VU ! ALLEZ, BRULONS TOUTES CES TOILES DE MERDE ! »

Un « OUAAAIS » général vint appuyer la proposition d’un malfrat parmi toute cette bande de détraqués, avant qu’ils ne s’emparent de toutes les torches artisanales pour faire joujou avec façon pyromane. Et pour une fois, je n’étais pas mais alors du tout pas mécontent de faire équipe avec des hors-la-loi ! Si Lukas et Rick n’en revenaient pas, Phil, lui riait aux éclats. C’est d’ailleurs en plein milieu de ce capharnaüm que je leur tendis mon den-den-mushi non sans leur expliquer brièvement avec qui j’étais venu et où les autres étaient censés être : « Quittez l’endroit. Retrouvez tout le monde et préparez le navire. Vu que les autres sont morts, on n’a pas d’autres choix que de foutre le camp ! » Cette déclaration eut l’effet d’un coup de massue pour les trois autres qui affichèrent une mine stupéfaite tout d’abord, puis triste. Phil avait même arrêté de rire. Après réflexion de quelques secondes, j’avais jugé utile qu’ils partent, plutôt qu’ils restent combattre ici et perdre la vie. J’étais plus que suffisant pour ce que je voulais faire et je leur fis comprendre qu’il n’y avait aucune chance pour que je meure ou que je puisse être capturé par ces araignées.

- « La mort de votre chef ne doit pas être vaine, n’est-ce pas ? »

Ils acquiescent en silence.

- « Contactez en premier Lizzie au cas où elle est dans les parages. Une fois que vous l’aurez avec vous, retrouver les autres ne sera pas un problème. Je serai au port à l’aurore et on devra déguerpir une fois que j’aurai mis pied sur le bateau. Vous saisissez ?! »

- « Oui amiral ! »

- « Bien ! On bouge ! Je vous couvre jusqu’à ce que je que vous soyez hors de danger ! »


Ainsi commença leur exfiltration. Presque personne ne nous barra le chemin. Presque personne ne faisait attention à nous. Il faut dire que les araignées avaient déjà fort à faire avec l’incendie et les forbans. Deux ou trois soldats du coin essayèrent de nous bloquer le passage, mais c’est tout. Rien d’insurmontable. Quelques coups bien placés et ils furent six pieds sous terre. Mais alors qu’on approchait de l’entrée/la sortie de leur espèce de ville/village -je savais même pas comment qualifier leur trou perdu-, des cris d’effroi se firent entendre. Pas du côté des locaux, mais bel et bien des pirates qui s’amusaient à tout bousiller sur leur chemin. Puis je la sentis. Une présence plus forte. Plus imposante. Pas de doute possible : Ce devait être le fameux Santiago ! Je fis signe à mes gars de s’enfuir. Ils eurent un moment d’hésitation, puis ils finirent par se casser d’ici. Tout comme je l’avais fait avec Lizzie, je les accompagnai des yeux jusqu’à ce qu’ils ne soient plus visibles, puis je me retournai vers le champ d’action où la bataille prenait un autre tournant. La présence du corsaire armé de son meitou venait déséquilibrer les forces.

- « Occupez-vous de l’incendie ! Je me charge de ces autres morpions qui ne savent pas rester à leur place ! »

Telle une tempête effroyable, la force de Santiago s’abattit sur les troubles-faits qui brisaient la quiétude des araignées. Des têtes volaient çà et là sous les yeux émerveillés des citoyens et des gardes locaux qui l’adulaient. Une vraie star dans son pays. Les flibustiers encore en vie étaient saisis de terreur devant le spectacle soudain et morbide que leur offrait le corsaire du pays. Dans l’euphorie d’avoir retrouvé la liberté, ils avaient oublié à quel point l’homme était puissant et effrayant. Un monstre digne des eaux et des terres de Grand Line. Dans cette situation, un seul instinct prévalait : Celui de la survie. Pour faire plus simple, il leur fallait fuir. Ils se mirent donc à courir comme des dingues et se dispersèrent un peu partout comme de vulgaires rats. Santiago eut un sourire. Des faiblards comme eux, il en avait vu plein. Les tuer ne serait pas un problème. Mais alors qu’il comptait bouger et sans même qu’il puisse le voir venir, quelque chose de dur s’écrasa sur l’une de ses joues de façon impitoyable. Puis il vola façon missile. L’on ne comptait même plus les bâtisses qu’il avait traversées de force lors de son vol plané et forcé.

- « Hein… ? »

- « Qu’est-ce qui vient de se passer ? »


Les yeux d’un bon nombre d’araignées se posèrent alors sur une seule personne qui avait le visage déformé par la colère. Et cette personne n’était autre que…

- « Pas possible… »

« Qu’est-ce qu’un vice-amiral vient faire par ici… ? »

« FENYANG ! C’EST LE VICE-AMIRAL FENYANG FILS ! »


Stupéfaction totale. Toutes les araignées furent abasourdies.

Pour ma part, j’eus un gros soupir. Ma réputation me précédait. Être connu dans un trou paumé pareil. Je ne pouvais pas vraiment dire que j’étais heureux…

Enfin, là n'était pas le plus important.

Le plus important, c’était Santiago qui revenait doucement vers nous, avec la gueule amochée et tout.

Pauvre garçon en rogne dont la tronche de constipé m’arracha un sourire presque sadique.


Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Lun 27 Fév 2017 - 15:37, édité 2 fois
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- « T’as des couilles pour te présenter comme ça sur notre île… Et qu’est-ce qu’il nous veut, le vice-amiral ? T’as pas capté que le Gouvernement n’a pas le droit de ven- »

- « Blablabla… Épargne-moi ça, mec. Tu sais pertinemment pourquoi je suis là. Quant aux permissions, rien à foutre ! Comme ça, c’est dit ! »

- « Toi… Tu ne sais pas que Red est un all- »

- « Et ? T’es son toutou ? Tu peux pas te défendre sans lui ? T’as buté mes hommes, mais t’as pas le cran de me faire face ? »


Santiago s’énerva vu comment je le snobais grave. En plus d’être au beau milieu d’un chaos total –L’incendie autour de nous m’arrangeait bien, puisqu’elle éclairait parfaitement les environs-, j’avais réussi à le défigurer du premier coup. Il avait comme moi le nez et les lèvres pétées. Saigner de la sorte semblait l’irriter encore plus apparemment. Je le sentais bouillir. Ou bien s’était-il rendu compte de la force que j’avais à travers le punch que je lui avais administré avec bon cœur ? Va savoir… J’eus soudain un sourire carnassier et j’exécutais un soru pour récupérer en vitesse deux sabres qu’avaient un garde local pas trop loin de la scène. Celui-ci ne se rendit compte que cinq secondes plus tard que j’avais récupéré ses lames. Santiago en serrant les dents, mit en évidence son arme et adopta une posture défensive. Pas prêt à m’attaquer ? C’était bien la première fois que je tombais sur un adversaire pareil. M’enfin… Puisqu’il m’invitait à foncer une nouvelle fois sur lui, c’est ce que je fis avec un sourire qui ne disait rien qui vaille.

Alors que nos lames étaient vouées à s’entrechoquer, je changeai soudainement de trajectoire pour lui porter un coup d’estoc destiné à percer son cœur en un seul coup. Plutôt rapide dans son genre, l’homme réussit à bouger in-extrémis son meitou qui était assez large pour contrer mon coup. Seulement, l’impact le repoussa à quelques mètres en arrière ce qui le força à bien se stabiliser sur ses jambes pour ne pas tomber sur les fesses. Cet effort le déconcentra pendant quelques secondes puisque j’étais déjà revenu à la charge. Ma lame de circonstance qui devait percer son œil ne fit qu’érafler sa joue et lui arracher un bout de son oreille droite. De quoi lui arracher une grimace avant qu’il n’agite sa lame pour me charcuter l’épaule, sans succès. Magie du soru oblige. Mon adversaire grogna de rage. J’étais en train de le ridiculiser petit à petit aux yeux des citoyens. Mon niveau étant quand même éloigné du sien. Il avait l’air d’un vioque qui avait roulé sa bosse un peu partout et ce fait était accentué par ses nombreuses balafres. Pourtant…

- « Je vais te tuer histoire que tu sois l’esclave de Shane dans l’au-delà. T’en profiteras pour te repentir… ♪ »

Ma voix était presque mélodieuse. Mon sourire, lui, ne disparaissait pas. En plus d’être fort physiquement, je prenais plaisir à l’humilier pour avoir un ascendant psychologique. Les gars de son genre ne savaient pas gérer la colère. J’avais été comme ça fut un temps. Mais maintenant, je la dominais et ne l’utilisais que pour affiner mes sens. La haine que je lui vouais était incommensurable, mais je ne la laissais pas m’envahir. J’étais prêt à le charger une nouvelle fois, quand je le vis bouger en preum’s. J’eus un ricanement, synonyme de satisfaction. Il était tombé dans le panneau. Pour exacerber sa fureur, je brisai toute garde et restai bras ballants, comme si je ne craignais pas le tranchant de sa lame. Étonné de voir ma décontraction, l’homme accéléra sa course et m’assena un coup de tranchant. Sauf que d’un mouvement imperceptible, je le contrai avec fracas, ce qui le désarçonna pour ne pas dire qu’il fut déstabilisé et même déséquilibré. Il finit cependant par me ré-attaquer mais je n’eus qu’à bien placer mon arme devant moi pour contenir son offensive.

- « Ce n’est pas le sabre qui fait le sabreur, mais bien le contraire… T’as beau avoir le kokuto yoru que tu sais pas t’en servir comme il faut. Pitoyable ! »

C’est bien beau d’être en possession du meilleur meitou sur terre, sauf que si on n’a pas la force et la dextérité pour la manier, ça ne sert strictement à rien. Et tel était le cas de l’homme en face de moi. Il ne méritait pas une telle arme. Je sentais d’ailleurs qu’elle était taillée pour moi. Joindre l’utile à l’agréable ne serait pas de trop : J’allais le tuer pour honorer la mémoire de Shane et récupérer son meitou. Elle était bien trop belle et trop importante pour servir ce con. A cette idée, je me concentrai plus que jamais note combat. Le choc entre nos armes provoqua un gros impact qui engendra une vague de pression énorme balayant tout autour de nous. Humains, araignées, habitations… Tout ! La force exercée par chaque combattant était telle que le sol craqua et s’affaissa sous nous. Et puis, violemment, sans aucune transition ou signe avant-coureur, un gigantesque cratère se creusa sous nos pieds ! Si le corsaire finit par chuter dedans, je fis usage de quelques geppo pour gagner les airs. Un sourire s’étira sur mes lèvres lorsque j’agitai mon sabre dans tous les sens…

Puis sans crier gare, je fis abattre une multitude de lames de vent dans le trou béant et sur toute la zone d’ailleurs, histoire de bien le zigouiller. Sous cette déferlante monstrueuse, la zone tout entière s’effondra et ce fut une multitude de bâtiments-toiles qui s’écroulaient dans un fracas assourdissant. Les observateurs et autres spectateurs se mirent à fuir, mais ce fut trop tard pour certains qui se firent écraser/ensevelir sous les habitats. Une vraie scène apocalyptique si on y ajoutait tout autour l’incendie et les endroits déjà ravagés par les pirates. Après une autre série de geppo, je me réceptionnai sur la toiture d’un bâtiment, non loin de la zone que je venais de ravager avec tout le bon cœur du monde. Il faut dire que j’étais d’humeur "généreuse" ce soir. Je ne pus m’empêcher de sourire comme un véritable enfoiré tout en les maudissant et en me répétant que c’était bien fait pour leur gueule ! Bien entendu, je savais que le corsaire de Myriapolis n’allait pas mourir pour si peu, mais j’espérais sincèrement qu’il avait essuyé de gros dégâts.

Ça ne rendrait le combat que plus facile !
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Alors que je patientais tranquillement sur une toiture tout en profitant du panorama de ce chaos généralisé, un soldat de la toile sortit de je ne sais où et me balança une fléchette empoisonnée. Je l’esquivai de peu avant de lui balancer à mon tour une lame de vent qui le décapita net. Buter ce corsaire n’allait pas être une mince affaire, mais c’était un challenge à relever. Souriant, je me retournai vers la scène de désolation qui s’offrait à moi quand je sentis quelque chose de pointu érafler l’un de mes bras. Je me retournai et vit un autre garde qui avait réussi à me décocher une flèche. Il se mit à rire nerveusement, fier de sa prouesse et commença à débiter tout seul des conneries comme quoi il m’avait drogué ce qui profiterait à son supérieur, blablabla… Puis sans me fouler, je lui fis subir le même sort que son pote de tout à l’heure. Décapité par une lame de vent. Je pestai ensuite avant de me sentir vacillant, presque trop mou. Ma vue commençait à se dédoubler et à devenir floue. Bonjour le bordel ! Titubant comme un alcoolique, je préférai reculer de peur de tomber comme un con plusieurs mètres en dessous. Sauf qu’en plus de tout ça, un bruit assourdissant se fit entendre droit devant. Et quelle ne fut pas ma réaction quand je relevai ma tête…

- « C’est quoi ce bordel…?! »

Une tempête… Non. Un gigantesque mur. Ou peut-être une vague. Oui. C’était le mot juste pour qualifier ce truc. Une vague assez monstrueuse (plusieurs mètres de haut) et mugissante (cacophonie de bourdonnements) composée exclusivement d’insectes fonçait droit sur moi ! Ce truc était tellement énorme et bien agencé qu’on ne pouvait même pas parler de nuée ou d’essaim. J’eus un rire nerveux avant d’utiliser ma lame pour la planter dans ma chair de mon avant-bras gauche. Ce geste eut pour effet de faire disparaitre toutes les sensations de la flèche empoisonnée que l’autre con m’avait balancée. Une fois l’esprit clair, je n’eus d’autres choix que de recouvrir mon corps de haki. J’avais la possibilité de me faufiler dans l’une des habitations, mais cette attaque massive allait clairement ravager la zone. Je ne savais pas vraiment qui avait eu l’idée d’une technique de telle ampleur, mais la personne voulait vraiment en finir avec moi. Un sourire fendit alors mon visage alors que je saisis mon sabre des deux mains avant de la lever au-dessus de ma tête. Comme on a l’art de si bien le dire, "la meilleure défense c’est l’attaque" et je comptais bien me défendre en contre-attaquant… Et c’est sur cette dernière pensée que je mimai violemment une coupe dans le vide…

Le tout pour le tout quoi !

Mon mouvement brassa si violemment l’air autour de moi qu’il en résultat une gigantesque onde tranchante digne des arcanes de Mihawk lui-même. La lame de vent XXL partit s’abattre contre ce torrent d’insectes qui menaçait de m’emporter violemment et il en résulta un choc des titans assez impressionnant. L’impact causa un souffle d’une violence inouïe et le tout se finalisa par une explosion dévastatrice qui balaya une bonne partie du quartier dans lequel nous étions. A couper le souffle ! Pour ma part, j’avais été projeté contre plusieurs murs, à la limite même de perdre connaissance. Lorsque je réussis à me relever quelques minutes plus tard sous un tas de débris mêlant insectes morts, terres, toiles et autres joyeusetés du même genre, je me rendis compte que je saignais abondamment au niveau du visage en plus d’avoir quelques côtes fêlées. Mon bras gauche était presque out. Il était tellement engourdi que je ne le sentais même plus. Ne parlons même pas de la migraine qui me fendait carrément le crâne… Ouais… Autant dire que j’étais dans un état pitoyable. Mais quelque part, j’étais content. Content d’être en vie. Sans le haki qui avait recouvert tout mon corps, j’aurai pu clamser. C’était un truc de malade, à n’en point douter !

- « Tu as réussi à survivre à mon attaque… Ta réputation n’est pas usurpée… Mais ça ne change rien au fait que tu vas finir comme ton imbécile de subordonné ! Penser que vous pouvez me battre sur mon propre territoire… Quelle absurdité ! »

La voix de Santiago avait résonné à quelques mètres de là. Alerte, j’avais pris une position défensive, avant de le sentir à quelques mètres de ma position, sur la toiture d’un bâtiment qui tenait encore debout. L’homme du haut de son piédestal me toisait avec une colère non feinte. Il était peu satisfait de son coup et n’avait pas du tout fière allure. On pouvait même dire qu’on avait plus ou moins essuyé les mêmes dégâts puisqu’il avait encaissé de nombreuses lames de vent. Les blessures un peu partout sur son corps le prouvaient. Ce qui devait le faire rager, c’était les dégâts que notre combat provoquait à sa forêt natale. Si je ne compatissais pas, je le comprenais tout à fait : J’étais dans le même état que lui lorsqu’un connard osait s’attaquer à l’une des villes d’Alabasta. Je pouvais donc être content de moi. Je remarquai aussi qu’il était entouré d’un essaim plus ou moins important d’insectes. C’était bel et bien lui qui avait provoqué cette "mer" tout à l’heure. Un vrai enfoiré ce gars-là… Ce devait être grâce à ses bestioles qu’il avait fini par localiser ma position aussi. Ou un haki de l’observation… Va savoir… Toujours est-il que le combat allait reprendre de plus belle. Tant mieux ! J’allais définitivement en finir avec lui ! Il était grand temps !

- « Je ne peux pas te laisser partir en vie ! Et c’est pareil pour tes hommes… Je les poursuivrai et les tuerai moi-même une fois que j'en aurais fini avec toi… »

Sans attendre qu’il débite encore plus d’inepties, j’usai d’un soru couplé à un geppo pour arriver à sa hauteur en un clin d’œil. Surpris par ma rapidité, l’homme ne put que contrer mon attaque. Et là, vrai duel de sabreurs. Nos lames s’entrechoquèrent si violemment qu’on pouvait certainement entendre l’écho sur une bonne partie de l’île. Pour me gêner, il ordonna à ses bestioles d’attaquer, mais je fis pousser mes cheveux à une longueur extrême pour les utiliser comme des tapettes à insectes. Cette prouesse l’étonna, mais il n’en fut pas pour autant décontenancé ! J’allais prendre l’avantage vu que mes coups étaient lourds et avaient plus d’impact que les siens, mais mon épée se brisa malheureusement sur la dureté et la pureté du Kokuto Yoru. Surpris par ce qu’on pouvait considérer comme inévitable, je voulus battre en retraite, mais Santiago fut plus rapide que moi et porta un coup oblique et puissant ! Résultat ? Une grosse entaille sur mon torse. Elle ne fut pas si profonde que ça, mais elle me lança assez, sans compter qu’elle fit perdre assez de sang. Si j’avais reculé une seconde trop tard, il m’aurait surement charcuté la poitrine. Mais l’affaire ne s’arrêta pas là puisque ses insectes réussirent à profiter de cet élan de faiblesse pour m’enfoncer leur dard !

- « HAHAHA ! C’EST LA FIN FENYANG ! CRÈVE !!!! »

Impuissant et à deux doigts de chuter de l’immeuble où nous étions perchés, l’homme voulut m’infliger une estocade.

Sauf que…
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Sauf que le tout se joua en quelques millièmes de secondes :

- « Est-ce que tu sais combien de fois j’ai entendu cette phrase ? »

- « Hein ? »


Santiago écarquilla ses yeux. Un jeu de jambes habile et une esquive réflexe comme au bon vieux temps me permirent d’éviter son coup d’estoc. Il faut dire que l’apprentissage du soru m’avait rendu assez paresseux. Solution de facilité oblige. Une fois sur son flanc, j’usai de mon bras valide pour immobiliser sa main armée. J’enroulai également ma chevelure autour de son poignet pour l’enserrer impitoyablement. Au final, le type était immobilisé et souffrait le martyr, même s’il ne voulait clairement pas lâcher le meitou. Plus que ce qui se faisait de mieux, cette arme était un symbole pour lui. Pas question que cette épée lui file entre les doigts ! D’ailleurs… « Comment t’as réussi à bouger ?!! Le dard d’une seule de ces abeilles pourrait paralyser un roi des mers !!! » J’eus un sourire. Que lui répondre ? Que j’étais plus coriace qu’un simple roi des mers ? Bah, ça se voyait en même temps. Après, les injections de Lizzie devaient y être pour quelque chose. Si je partais de ce principe, il me fallait ne plus tarder dans le coin sans quoi je pourrais être à sa merci. Quand je pense que j’avais des kilomètres à franchir avant de retrouver mes hommes…

- « Bon… Lâche ça ! »

- « Pas question ! »


Sans attendre, un coup de coude renforcé par du haki lui broya complètement le nez. Il répliqua en me foutant plusieurs coups de pieds, mais rien à faire. J’étais pas prêt de tomber. Je me fis alors violence pour utiliser ma main gauche presque HS sur son poignet que je me mis à serrer encore plus fort. Le corsaire se mit alors de hurler de douleur car je lui broyais tout doucement les os. Puis, j’usai d’un mouvement vif pour le casser complètement ce qui le força à lâcher le sabre que je récupérai à la volée. Immédiatement, je ressentis une osmose entre moi et l’arme. Je reculai pour mieux l’admirer puis j’eus un sourire non feint. Bien longtemps que je n’avais pas eu de meitou en ma possession. Celui-là n’était pas non plus n’importe lequel. Le meilleur qu’on disait : Le Kokuto Yoru ! Un véritable trésor. En me pavanant avec pareille arme, j’allais avoir encore plus de poids dans la hiérarchie et j’allais devenir un sérieux candidat à la succession d’un des amiraux si jamais il y avait une mort, une démission ou une retraite. J’étais tellement absorbé par mes perspectives d’avenir que je ne vis pas mon ennemi se ruer vers moi. Mais cette fois-ci, mantra oblige…

- « Dégage… »

C’est à peine si j’avais remué la lame noire. Comme si elle savait ce qu’elle voulait, cette dernière de par son tranchant indiscutable déclencha non pas un souffle, mais un typhon carrément qui envoya valser le pauvre Santiago plus loin. Un talent pur allié à la meilleure arme au monde ne pouvait faire que des merveilles. A cet instant et malgré mes multiples blessures, je me sentis tout-puissant. Ce n’était même pas de l’orgueil comme d’habitude ces derniers temps, mais une sorte d’adrénaline et de convictions. Sur Terre et armé de ce meitou, j’étais à peu de choses près le meilleur bretteur au monde actuellement. Mu par cette sensation grisante, je m’élançai dans les airs et enchainai les geppo pour rattraper Santiago qui avait fait un vol plané jusqu’à un endroit où l’incendie n’était pas encore maitrisée par les araignées qui grouillaient. Ces dernières furent étonnées d’entendre deux impacts violents coups sur coups qui marquaient notre atterrissage au beau milieu de la place. Ils furent encore plus paniqués lorsqu’ils virent leur supérieur au sol et moi, debout dans toute ma splendeur -J’étais couvert de sang, de saletés et d’insectes mais on s’en foutait !

- « Regardez ! C’est le vice-amiral ! Il a l’arme du maitre ! »

- « Enfoiré de Fenyang ! Qu’est-ce que tu lui as fait ?! »

- « Uwaaaah… On m’aime pas beaucoup ici… »


Mais je m’en foutais complètement. Là maintenant, j’avais un ascendant monstre sur mon adversaire. Si quelques gardes foncèrent sur moi pour défendre le corsaire, ils eurent tous la tête arrachée sans que le commun des mortels n’ait pu voir le moindre petit doigt. Seul le consort d’Arachnée avait plus ou moins suivi mon mouvement. D’une pureté et d’une élégance totale. Moi et le Kokuto ne faisions plus qu’un. Comme si la lame m’acceptait légitiment comme digne de la brandir, comme son maitre. Le cœur de l’homme ne fit qu’un bond. En tant que bretteur émérite, il venait de comprendre que la lame venait de me « jurer fidélité » et tout ce qui allait avec. Et pour une fois depuis le début du combat, il eut envie de faire dans son froc, de fuir très loin d’ici. Les cris d’encouragements de ses charmantes araignées ne parvenaient plus à ses oreilles. Son attention était seulement portée sur l’être que j’étais devenu et qui le transcendait de loin. Et puis, d’un seul coup, il se leva, me tourna carrément le dos -ce qui était une hérésie pour un sabreur- et voulut prendre la fuite. Mais malheureusement pour le pauvre homme qu’il devint…

- « Permets-moi de te prendre le bras droit tout d’abord… »

Une onde tranchante. Une gerbe de sang. Le bras droit qui tomba piteusement au sol. Puis le cri de douleur qui déchira le ciel et la terre. Santiago venait de perdre son bras tandis que j’avais un sourire plus que sadique qui ne me ressemblait pas du tout. J’allais venger Shane et c’est tout ce qui importait. Mais alors que je comptais m’avancer vers celui qui n’était plus qu’un vulgaire ver de terre qui rampait au sol pour sauver sa vie, toute la foule m’encercla. Je n’avais plus un ennemi, mais toute la toile contre moi. Bien entendu, il n’avait suffi que d’un seul petit mouvement de coupe pour balayer une première vague d’araignées, mais d’autres vinrent en renfort. L’incendie et la destruction de leur cité forestière n’avait plus d’importance. Ce qui primait avant tout, c’était la survie de leur consort. Voilà qui allait être problématique. Bien que je fusse devenu encore plus fort avec cette arme, les tuer prendrait trop de temps et c’était un luxe que je n’avais pas. Alors, pour en gagner, j’usai de mon soru pour arriver près de Santiago et l’embrocher, mais au même moment, un énième projectile faillit me planter. Je l’évitai de justesse et portai mon regard vers l’origine de l’attaque…

- « Ooooh… »

Et qui est-ce qui se ramenait finalement sur le champ de bataille ? La reine Arachnée elle-même et sa garde rapprochée autour d’elle, bien entendu.

- « Eh bien eh bien… Comme si je pouvais tous les prendre en même temps… »

J’eus un sourire en défiant du regard celle qui me regardait avec mépris du haut de son perchoir.

C’était à croire que ces araignées avaient un gros complexe de supériorité. Franchement…

- « Mah… Je suppose que c’est une bonne nouvelle pour toi hein… »

Je finis par porter un regard vers ma proie au sol qui était à deux doigts de s’évanouir, avant d’user de mon soru pour filer d’ici. Sa fierté d’homme le pousserait à me revenir me défier.

Après tout, il venait d’être humilié devant tout son peuple et sa reine. Au final, même la mort aurait été meilleure comme sort.

Shane pouvait être content d’une certaine façon.
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Quelques heures plus tard…

- « AMIRAAAAAAAL ! »

Lizzie et Phil qui faisait le guet à l’entrée nord de la ruche des abeilles reconnurent ma silhouette de loin. Ils accoururent aussitôt et virent me soutenir. La doctoresse fut frappée par mon état lamentable. Couvert de sang, de blessures, de traces de piqures… Bref… Pas bien glorieux. Je finis d’ailleurs par m’écrouler dans ses bras carrément, mais celle-ci me secoua pour que je ne perde pas connaissance. Phil qui était tout de même baraqué réussit à me mettre sur son dos, tandis que la jeune femme s’empara de mon arme. Elle était grande et lourde, mais elle réussit tout de même à la soulever. Luttant pour rester conscient, je finis par leur murmurer que les araignées me poursuivaient de près. Les toxines, venins et autres poisons dans mon corps, le combat que j’avais dû mener ainsi que les kilomètres que j’avais dû me taper entre la forêt des toiles et la ruche concoururent à mon épuisement total. Si on partait aussi du principe que je n’avais pas bien dormi depuis près de 24h, mon état était compréhensible.

- « C’est quoi cette poussière qu’on voit de loin ? » Demanda Phil.

- « Les… a… araignées… »

Inutile d’en dire plus. La toubib et la vigie ne mirent pas longtemps à comprendre que les araignées étaient à ma poursuite. J’avais détruit une bonne partie de leur forêt, humilié leur consort et je lui avais dérobé son arme. Autant de raisons qui les poussaient à essayer de me faire la peau. Sans perdre de temps, les marines se mirent à fuir. Leur traversé étonna un bon nombre d’abeilles. Si certaines furent amusées par leur course, d’autres furent choqués de voir le kokuto yoru dans les bras de Lizzie. La traversée de la ruche se fit en dix minutes seulement. Ils débouchèrent sur le port et sautèrent aussitôt dans le navire avec lequel nous étions venus. Hermest, Taizo et le reste des hommes nous attendaient déjà dessus. Phil me posa contre un mur et alla aider Rick et Taizo à lever l’ancre. Puis notre caravelle commença à quitter doucement l’île. Lizzie quant à elle jeta le meitou à l’intérieur d’une cabine et revint avec une trousse de secours de premiers soins pour débuter immédiatement un traitement de choc.

- « Putain, c’est quoi ça ?! » S'exclama Hermest.

Un immense groupe lourdement armé fit irruption au port. Les araignées avaient envahi la ruche en grand nombre. Leur objectif ? Nous capturer ou nous couler, peu importe ! Sur le port, ils usèrent alors de nombreux projectiles, mais Hermest et Taizo veillèrent au grain et s’occupèrent de dégager la plupart de leurs attaques. L’affaire dura une bonne dizaine de minutes, jusqu’à ce qu’un vent violent et une pluie torrentielle ne s’abatte soudainement sur l’île, empêchant brusquement les araignées de faire quoique ce soit. Une demi-heure plus tard, notre embarcation n’était plus qu’un petit point invisible à l’horizon, de quoi faire pester les araignées qui jamais n’oublieraient ce jour ! Pour ma part, j’avais fini inconscient une fois que j’avais compris que nous étions hors de danger. Lizzie fit en sorte d’être à mon chevet et suivit constamment l’évolution de mon état de santé. Au bout de quatre heures, elle partit rassurer les autres soldats : Mon pronostic vital n’était pas engagé. Mais ce n’était que l’une des rares bonnes nouvelles dans cette histoire.

Après tout, le lieutenant Shane et sept de ses hommes avaient perdu la vie…
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