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Careless Whisper

Marijoa, la ville sainte.

Cela faisait un moment que je n'y étais pas allé. C'est ma ville natale, également l'endroit où se travaille ma mère, Matilda. J'espère que je pourrai la revoir pendant mon séjour.

Il a été offert par le commandant d'élite Kimblee et ce, à l'attention de quelques gradés privilégiés. Ceux qu'il pense qu'ils le méritent. Je me suis donc rendu dans la cité avec quelques marins du même grade que moi. Il était très mystérieux sur le réel but de notre voyage. Une seule information nous a été donnée : il s'agit d'une adresse. Trois rue de la Pomme.

Qui y habite ? Nous nous sommes concertés pendant la traversée. Personne ne le sait. S'il nous a envoyé ici, c'est que cette mystérieuse raison en est une bonne. Après de longues minutes de marche, nous y arrivons enfin. Nous sommes cinq, tous essoufflés, mais pas pour autant en sueur. Une demeure se dresse en face de nous. Elle est grande à l'image de son jardin. La couleur blanche de ses murs fait penser à la pureté, tandis que son toit est rouge, d'un rouge sombre, ce qui contraste énormément avec le reste de la maison. Les bords de ce dernier sont arrondis, avec au bout des lanternes actuellement éteintes.

- Bon... Faut rentrer. dit Louise, une des membres de cette petite excursion hors du G9.

- Certes. Puisque personne ne se manifeste, j'entre le premier.

Taylor, un autre lieutenant d'élite, pousse le petit portail, suivi de près par Hiriko et Folkow, deux autres personnes du groupe. Je m'engage à travers le petit chemin sinueux qui nous mène à la porte de la résidence. Autour de moi, que de belles fleurs, d'arbres et autres végétaux attirant toute une petite flore composée d'oiseaux, d'insectes et d'autres animaux sympathiques. Une petite marre rend le tout très épuré et calme. Des grenouilles croassent à proximité de celle-ci et ce petit son joyeux parvient à nos oreilles en même temps que le chant des volatiles posés sur un jeune cerisier en fleur. Louise ferme la marche en appréciant l'instant présent.

- Quel beau jardin.

- Un petit paradis, oui.

Nous rejoignons les trois autres qui attendent patiemment devant la porte. Ils ont déjà toqués et nous attendons qu'une personne nous ouvre. Elle s'ouvre doucement, laissant nos regards se porter sur un majordome tout de noir et blanc vêtu.

- Vous êtes ... ?

- Des personnes mandées ici par le commandant d'élite Kimblee.

- Parfait. Il vous attend.

- Qui ça il ?

L'homme n'entend pas sa question car il disparaît derrière la porte. Nous entrons, pleins d'interrogations en tête. Pourquoi tant de manigances ? Peut-être pour nous faire une surprise. Mais laquelle ?

Nous accélérons le pas pour suivre le maître d’hôtel et arrivons dans une grande salle très lumineuse donnant sur la suite du jardin, celle qui n'est pas visible depuis la rue. Il est encore plus magnifique que l'autre. Une majestueuse fontaine se trouve au centre, bordée par un parterre de fleurs multicolores. Le petit parc comporte même plusieurs chemins de graviers faisant le tour. Un véritable écosystème s'étant mis en place, nos yeux ébahis essaient tant bien que mal de compter le nombre de végétaux et animaux différents.

La maison n'en est pas moins en reste. Elle est parfaitement entretenues, la pièce où nous nous trouvons permet d'observer l'espace vert grâce aux nombreuses baies-vitrées. A ma gauche et à ma droite se trouvent de longs canapés rouges, devant lesquels ont été placées de petites tables basses. C'est sans conteste la salle de réception.

- Vous voilà.

Nous regardons en direction du nouveau venu.



- Bienvenue chez moi. On va commencer tout de suite. dit-il d'un air malicieux.
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- Qui es-tu ?

- La personne qui va vous entraîner. C'est Fujimi qui me l'a demandé.

- Fujimi...

- C'est le prénom du commandant.

-Vous le connaissez ?

- Oui. Bon, ne perdons pas de temps. Posez vos affaires dans les chambres que va vous indiquer par Fauster, mon majordome. Vous me retrouverez au fond du jardin, habillé de manière à pouvoir faire du sport.

Nous nous exécutons. Fauster nous indique nos chambres. Elles sont individuelles, preuve que le propriétaire de la maison a les moyens d'en ériger une grande. Je dépose donc mes affaires dans ma chambre. Elle est spacieuse, mais le mobilier est pauvre, composé d'un lit à deux places, d'une table, de quelques armoires et d'une table de chevet. On penserait se trouver dans un hôtel. Attention notable, les draps sont propres. La pièce n'est pas personnalisée, il y a juste ce qu'il faut. Je n'en demande pas plus, je suis satisfait de la chambre que l'on m'a attribuée.

Mes affaires se sont limitées au strict minimum. Le commandant d'élite Kimblee nous avait conseillé de ne pas prendre d'armes car nous n'allions pas combattre. Par conséquent, je n'ai pas mon Falcon III, mes deux sabres et même mes lames secrètes y sont passées. Je me sens vulnérable sans ces dernières, car je les ai habituellement tout le temps, même lorsque je dors. Une habitude qui peut paraître stupide, mais je m'y suis habitué. Un marin d'élite doit toujours être prêt à se battre.


Je n'ai donc que des vêtements et des brochures sur Marijoa qu'on m'a offert à mon arrivée dans la ville. Je compte bien profiter de mon séjour pour saluer ma mère voire mon père avec un peu de chance, bien que j'en doute.

Nous sommes tous prêts, et ce rapidement. Nos habits sont composés de hauts et de bas de sports. Tout le monde est prêt à s'entraîner, même si nous ne savons toujours pas le réel but de notre venue ici. Notre entraîneur dont on ne connaît toujours pas le nom nous attend au fond de son magnifique jardin. Fauster ouvre une des baies vitrées afin de nous laisser accéder au petit éden. Un chemin de gravier a été tracée, ce qui nous facilite la tâche. Il mène jusqu'à un bâtiment, caché par la végétation, dont on ne soupçonnait même pas l'existence il y a quelques minutes. Nous entrons dans le bâtiment en question, qui est en réalité un gymnase de petite taille.

- Vous êtes là. Je vous attendais. Vous êtes changés, prêt à affronter le pire entraînement que vous allez faire de toute votre vie.

- C'est encourageant...

- On n'a pas peur des défis.

- Ahah ! On en reparlera dans deux heures dans ce cas.
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- Bon, vous allez courir. Hop hop hop, on ne perd pas de temps.

Nous commençons à courir en faisant le tour du gymnase. Le périmètre n'est pas très grand, cela se fait en une trentaine de secondes. C'est un échauffement. Tout le monde se prépare physiquement pour les épreuves qui vont suivre, alors la vitesse de chacun est assez élevée. Il nous fixe indépendamment pendant que nous courons.

Ça commence à traîner en longueur, mais c'est un échauffement important. Cela doit faire cinq bonnes minutes que nous courons. Les muscles voient leurs températures augmenter et mon corps s'habitue à l'effort. Mes mouvements respiratoires s'effectuent à des intervalles appropriés au sport. Je suis prêt, ne manque plus que la suite.

- Aller, on ne relâche pas la cadence.

Il est marrant lui. Depuis tout à l'heure on court comme des décervelés. La pièce est silencieuse, seuls nos pas résonnent dans la salle. Mais ma détermination est sans faille. S'il nous dit de faire ça, ce n'est pas pour rien.

Mais j'avoue qu'après trois heures de course pour le moins éprouvante, ma détermination, je n'y pense plus tellement je suis crevé. Tout le monde a tenu le choc jusqu'ici, par peur de décevoir notre entraîneur, mais je le vois dans les yeux de chacun : tout le monde est à bout de force. Si on m'avait dit que j'étais venu pour courir pendant trois longues heures, je ne serai jamais venu. Je n'ai pas besoin d'un entraînement sportif, je l'ai déjà sur le terrain. Je suis atteint d'une grosse vague de ce liquide provoqué par la sudation, déjà bien présente dès les vingt premières minutes.

- Bon. On va accélérer le rythme. Dès que je tape dans mes mains, sprint. Quand je retape dans mes mains, arrêt net. Prêt ?

C'est bien sûr une question à laquelle on ne peut pas répondre qu'il nous pose, faute d'énergie et d'envie. Alors on écoute les ordres, bêtement. Il claque des mains, on fait ce qu'il nous a dit. Il frappe dans ses mains une deuxième fois, on doit redoubler d'efforts pour se stopper dans une course qui ne l'a pas été depuis trois heures. Trois heures bordel.

Si courir faisait mal, s'arrêter le fait encore plus. Les tibias sont énormément sollicités, surtout que cet effet est amplifié par la fatigue. On recommence ce petit manège plusieurs fois, au grand désespoir de tous.

Et puis Louise tombe. Littéralement. Un grand bruit se fait entendre, tout le monde s'arrête. Son corps est étalé par terre, elle est au bout du rouleau.

- Bon. On va s'arrêter ici. Il n'est pas impossible que je vous réveille à toute heure du jour ou de la nuit pour recommencer un entraînement comme celui-ci.

Il commence à partir du gymnase. Je me précipite voir la jeune fille. Elle est tombée dans les pommes, son cœur bat toujours. Folkow et moi la portons jusqu'à l'intérieur de la maison, non sans traverser la petite jungle. Le soleil ne va pas tarder à se coucher. Le ciel est sombre, mais assez clair pour y voir encore. De plus, la luminosité est augmentée par de petites bougies disséminées un peu partout dans le jardin, probablement une attention de Fauster faite à la demande de son maître.

Nous arrivons à l'intérieur, toujours en sueur, déposons Louise dans sa chambre en la laissant se reposer. Une fois en bas, nous arrivons dans le grand salon. Taylor se trouve sur un canapé, l'air pensif.

- Où se trouve Hiriko ?

- Il est allé chercher notre hôte.

- Pourquoi ?

- Hé... Doucement. Pourquoi veux-tu savoir autant ?

- Parce que j'ai peur qu'il fasse une bêtise. Ce type est tellement bête.

- Alors comme ça vous ne vous aimez pas... Intéressant.

- C'est le cas de le dire. N'avais-tu pas remarqué que nous ne nous sommes pas adressés la parole de tout le voyage ?

Taylor fronce les sourcils, puis prends un air faussement intelligent.

- Bien sûr. Je l'avais remarqué. Rien ne m'échappe.

- Bon bref. Répond à ma question.

- Il est allé demander la véritable raison de notre venue.

- Ouais...

- C'est vrai que je n'ai toujours pas compris pourquoi nous sommes là.

Folkow s'allonge sur le canapé situé à l'opposé, me laissant seul entre eux deux. Je décide donc de m'asseoir à côté de lui, histoire de parler un peu, car part rester dans ma chambre à ne rien faire, je n'ai presque rien comme choix d'activité.

- Je pense que le commandant veut nous enseigner quelque chose de plus.

- Mais quoi ?

- Peut-être une technique de combat avancé ou...

- ...ou veut-il augmenter nos capacités physiques.

- Certes.

- Ça se peut, mais autant de manigances pour un simple entraînement sportif... C'est douteux.

- On verra bien.
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Plongé dans les bras de Morphée, je rêvasse. La nuit est reposante, silencieuse. Tout va bien. Jusqu'à ce foutu réveil forcé.

- On se lève !

Voici que notre entraîneur attitré se met à nous réveiller, chambre après chambre, sans aucun scrupule. Le sommeil c'est sacré bordel !

- Habillez-vous en tenue de sport. Rendez-vous dans le gymnase dans moins de trois minutes !

Il est rigolo lui. J'enfile péniblement mes habits, encore plongé dans un rêve qui me plaisait bien. Ce dernier m'avait fait voyager jusqu'à une plage tranquille, un peu comme celle de Suna Land, l'endroit où j'allais parfois lorsque j'étais en permission. Une plage accueillante, un soleil chaleureux, une mer à la hauteur du cadre et à bonne température.

Fatigué, je me meus lentement jusqu'au bâtiment du fond du jardin. Certains sont déjà là, à l'image de Taylor et d'Hiriko, ce crétin. Dans mon dos, j'entends des pas. Les plus proches sont lents ; les plus loin ont une cadence élevée ce qui annonce que cette personne, à l'origine de ces sons, court. Je me retourne et vois Folkow qui ne tarde pas à me dépasser en courant à un rythme soutenu. Du coup, il laisse Louise derrière moi. Elle paraît aussi fatiguée que moi, mais bizarrement son visage reste doux malgré ce réveil terriblement désagréable.



Son regard est apaisant et sa beauté me subjugue. Rare sont les femmes douces qui arrivent à ce poste, et encore plus sur Grand Line. Elle doit être forte, sinon elle ne serait pas là, comme nous tous, sans vouloir me vanter.  

Nous arrivons quelques secondes après les autres, prêts à affronter un entraînement que nous espérons de tout cœur moins fatiguant qu'il y a quelques heures. La grande salle paraît plus sinistre qu'en journée et est très peu éclairée. Malgré la faible luminosité, la fatigue se lit sur chaque visage.

- Bon. On va recommencer l'exercice. J'attends de vous discipline, travail ainsi que ponctualité sur toute la période que vous allez passer ici.

- On va courir ? demanda Hiriko.

- Oh que oui. Mais sachez que je suis humain. Ceux qui veulent ou voudront abandonner pourront. La seule condition sera de partir d'ici et de retourner à l'endroit d'où vous venez.

- Mais à quoi sert notre entraînement ?

Le blond esquissa un sourire. Il attendait sûrement cette question dès notre arrivée. Il s'y était préparé, mais avait l'air de vouloir rester mystérieux sur cette question.

- Vous le saurez en temps voulu. Bon, trêve de bavardages, commencez à courir.

Nous exécutons ses ordres sans aucune protestation, espérant que ce calvaire finisse plus vite si nous obéissons à la lettre. Cependant, un pressentiment intérieur me fais penser que ça ne marchera pas. Que notre coach était décidé à nous infliger un entraînement éreintant afin de s'assurer de bons résultats. Mais dans quel but ? Nous ne savons pas. C'est si frustrant de courir, de se fatiguer sans savoir pourquoi. Au moins quand nous nous battons, nous savons pourquoi. Pour la Justice, pour la paix, pour le Gouvernement Mondial. Mais là... Je peste en courant.

Cette course effrénée dura de longues heures. Toute notion du temps étant interdite lorsque l'effort est intense, je ne pouvais pas estimer cette durée. Mais j'ai pu la connaître à la fin. Trois heures. Mais que cherche-t-il au juste ? Nos visages sont décomposés. Sur chaque visage on peut lire la fatigue, causée à la fois par le manque de sommeil et cette course nocturne.


Je marche et on pourrait aisément me comparer à un mort-vivant. Une tête de déterré, une marche lente qui s'opère grâce au mouvement d'une jambe qui bascule vers l'avant juste avant une potentielle chute de mon corps, les bras qui pendent le long de mon corps, tout cela me donne une allure de zombie.

Mais mon malheur n'est pas total. À côté de moi, Louise, tout aussi fatiguée, et moi parlons. Nous nous soutenons mutuellement, car cet entraînement rude a tendance à briser notre moral en deux. Notre discussion porte sur elle, sur moi, sur nos parcours. C'est une personne gentille et amicale dans un corps d'une perfection que je n'avais jamais vue. Oui, je suis attiré vers elle. Bizarre à dire, mais bon, c'est la vérité.

Ses yeux gris me font littéralement fondre, malgré le fait que je sois à bout de force. Sa petite bouche bien formée, ses cheveux mi-longs blancs se soulèvent au passage de la légère brise qui nous rafraîchit, son visage si bien dessiné, tout chez elle respire la beauté. Quand je parle avec elle, mes mots se bousculent tant son élégance est grande. Elle voit bien que j'ai du mal à parler et en rigole d'un rire harmonieux, ni moqueur ni bête. Enfin, nous nous quittons devant ma chambre. Après cela, une bonne nuit m'attend, où je risque de rêver de cette sublime créature.
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Cette fois-ci, je ne suis pas réveillé par un blond à lunette, mais bien par mon réveil interne, réglé vers les huit heures du matin, ce qui me déplaît d'ailleurs, car ma nuit était courte. Je me débarbouille et me lave le visage dans la salle de bain, après m'être vêtu de vêtements de sport. À mon avis, notre énigmatique blondinet à lunette va vouloir nous imposer un décrassage matinal, c'est pourquoi j'ai pris soin de me préparer.

Je descends les escaliers et arrive dans la salle principale où je trouve une surprise de taille. Riko se trouve là, en train de discuter avec le coach. Ce débile a l'air tendu et un poil désagréable, comme d'habitude quoi. En face de lui son interlocuteur est calme, écoutant ses paroles sans broncher. Je m'approche, l'air intrigué. Remarquant ma présence, notre maître interrompt d'une main Hiriko et se tourne vers moi.

- Bonjour Mountbatten.

- Bonjour. Que se passe-t-il ?

- Hiriko, je te laisse la parole.

- J'me casse. C'est du temps perdu, j'préfère me battre et gagner en puissance.

- Comme je l'ai dit cette nuit, il est libre de partir si tel est son choix.

- Aller, salut les losers. dit-il, en prenant ses valises en direction de la porte grande ouverte par Fauster.

Nous le regardons partir, puis le blond se tourne vers moi.

- Tu vois, il a tort. Vous gagnerez bien plus en puissance en restant.

- Puis-je enfin savoir pourquoi ?

- Ahah ! Tu le sauras tout à l'heure. En attendant, va donc réveiller tes camarades. Rendez-vous au gymnase.

Enfin. Enfin nous allons savoir pourquoi nous avons couru. L'autre débile va tout louper et tant mieux. Je ne l'aime pas du tout et rien que sa présence me déplaît fortement. Son départ va rendre mon séjour ici bien plus attrayant.

L'escalier craque légèrement, signalant la présence d'une autre personne. Il s'agit de Louise. Je me réjouis de sa présence, mais je ne laisse rien transparaître, si ce n'est un petit sourire standard. Elle est aussi habillée en tenue de sport. Je lui fais un salut militaire froid. Pourtant, j'aurais voulu être plus galant, plus gentil. Mais la peur qu'elle décèle une quelconque forme d'affection m'en empêche. Les sentiments sont une faiblesse non-négligeable qui fait perdre tout sang-froid en situation d'urgence. Voici pourquoi je ne m'attache pas à mes hommes ni à mes supérieurs, sauf à mes meilleurs hommes et à mes meilleurs amis, à l'image de Ratzkill.

Si l'amitié est un sentiment que l'on choisit, l'amour lui, est incontrôlable. Avec Louise, ce n'est pas un coup de foudre. Je ne me suis pas arrêté à son physique époustouflant, non. Ses manières raffinés, sa douceur, sa gentillesse, sa force présumée et son intelligence que j'observe depuis le début de cette petite expédition dans Marijoa ont forgés mon amour. Mais c'est un amour qui n'est pas voulu. Elle est aussi sous les ordres du commandant d'élite Godwin, notre supérieur. Il y a fort à parier que nous allons combattre ensemble ; or ma conduite doit être dictée par la logique, la raison et l'expérience, non pas par des sentiments stupides et futiles.

Malgré mon raisonnement, ça reste la même chose. Mon cœur me dit une chose, mon cerveau une autre. Être tiraillé entre ces deux choix est douloureux, mais je sais très bien que la raison a, comme son nom l'indique, toujours raison. Je monte les escaliers en saluant de la tête Louise en la croisant en bas de ceux-ci.

- On se réveille ! dis-je, devant la porte de la chambre de Taylor et de Folkow, encore endormis.

Les retardataires ne tardent pas à se lever et nous rejoignent dans le gymnase. Nous commençons par une série d'échauffements. Aujourd'hui, les choses vont être plus sérieuses, je le sens. Ces échauffements portent sur les jambes uniquement, ce qui renforce mon pressentiment. Il dure une trentaine de minutes et chaque muscle est longuement étiré.
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Il le stoppe net et nous réunis en arc de cercle devant lui.

- Riko nous a quittés. Mais il a manqué une occasion qui ne présentera qu'une seule fois pour lui. Vous n'êtes pas ici pour vous entraîner bêtement ; c'est bien plus que ça. Parfois, une démonstration explique mieux qu'un long discours. Admirez.

L'entraîneur se déplace alors, devant nos yeux ébahis, très rapidement de sa position à devant nous, juste devant le visage étonné de Flokow. Il revient là où il était grâce au même mouvement, un air fier et indiscernable à la fois.

- Voici pourquoi on m'a demandé de vous entraîner. C'est le soru. Un déplacement très rapide d'une position A à une position B. Cette technique est très utile en combat et même hors-combat. Il faut, pour le maîtriser, s'entraîner longuement ; voici pourquoi je vous ai concocté un programme qui risque de vous fatiguer très rapidement.

Nous sommes tellement subjugués que nous ne sommes plus capables de parler. La lumière pénètre dans le petit centre sportif et réchauffe nos dos droits.

- Pour pouvoir maîtriser l'art du soru, il faut déjà savoir courir. C'est pourquoi, pendant cinq jours, vous allez devoir courir, courir et encore courir. Apprendre une technique pareille ne se fait pas sans efforts. Plus vous en fournirez, plus rapide sera votre apprentissage et votre maîtrise. Six heures de course par jour, voilà ce que vous devrez endurer. On commence tout de suite.

C'est reparti. Maintenant que nous avons des explications, notre détermination s'en retrouve renforcée. Le soru est tellement impressionnant. Je veux l'acquérir. Je cours de toutes mes forces, ne réservant plus aucune ressource pour les heures qui suivront. Il faut se donner à fond dès le début, ce n'est qu'en souffrant que l'on progresse.

Les secondes passent, puis vient les minutes et les heures. Mes efforts ne se relâchent pas, mais ma vitesse diminue à vue d'œil. Même si la volonté est là, le corps ne peut pas aussi bien suivre, il a des limites, contrairement à mon acharnement qui ne faiblit pas. Le soleil sera bientôt à son zénith et notre entraîneur nous arrête. Il est resté là pendant tout le temps, en train de nous observer en détail, comme les autres fois d'ailleurs. Tous crevés, nous traversons le somptueux jardin qui sépare le bâtiment à la maison. Le calme qui y règne déteint sur nous et aucun d'entre nous ne parle alors que nous marchons sur le petit chemin.

Je pars prendre une douche, au calme, afin d'enlever toute la sueur que j'ai accumulée sur moi. La salle de bain comporte une fenêtre qui donne sur le jardin. Elle est située du côté de la douche, de manière à ce que lorsqu'on se douche on puisse voir le magnifique espace vert parsemé de fleurs, d'arbres et de plantes en tout genre.

L'eau coule sur moi, pendant que je me repose. C'est une opportunité géniale que d'apprendre le soru. Je compte m'appliquer au maximum, quitte à me surpasser. Mais outre le soru... je pense à Louise. Je n'arrive pas à la regarder dans les yeux, de peur qu'elle décèle mon amour. La timidité est quelque chose d'idiot mais j'en suis atteint. Encore un défaut à supprimer.

Chacun peut vaquer à ses occupations en dehors des moments d'entraînements et de repas, ainsi est la parole du sensei. Taylor profite du jardin, Folkow lit des livres de la bibliothèque de la villa et Louise... je ne sais pas, je ne l'ai pas vu. Le repas s'était bien passé et m'a complètement rassasié. Je vais profiter du temps devant moi pour aller voir ma mère, je lui dois bien ça. Cela doit faire un an que je ne l'ai pas vu. Dès que j'ai su où nous allions, j'avais immédiatement pensé à aller la voir. Mère... J'ai bien changé depuis. De l'étudiant inexpérimenté je suis devenu un fier servant de la Marine.
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La ville est magnifique, architecturalement et esthétiquement parlant. Ses bâtiments blancs donnent à Marijoa un air pur et céleste, à l'image des Nobles Mondiaux. Les rues sont bien entretenues, les façades n'ont aucun défaut et les gens vivent dans une insouciance globale. Forcément, quand on est cajolé depuis son enfance et qu'on vit dans une atmosphère calme où le danger n'est pas une notion connue de tous, on pense qu'on est les rois du monde et qu'on est intouchable.

Cela m'énerve au plus haut point. La Marine, j'ai un profond respect pour elle, ainsi qu'une loyauté à toute épreuve. Mais ces gosses de riches, je ne peux pas les supporter. Pourtant, j'en suis un. Mes parents vivent bien, même très bien. Cependant, je n'ai jamais eu un tel comportement. Ceux que je vois achètent dans les grands magasins des habits hors de prix, profitant de l'argent de leurs parents et se comportent comme si cet argent, c'était eux qui l'avait gagné. Je n'ai jamais fait ça. Mes parents m'ont inculqué trois principes moraux : la simplicité, le respect et le fait qu'il ne faille pas parler pour dire des choses inutiles. C'est ce qui a forgé, en partie, ma personnalité.

La demeure familiale se trouve à l'écart de la ville. Je traverse donc la ville, passant par quelques-uns des coins les plus emblématiques de la ville sainte, à l'image du quartier général du Journal Mondial ou encore de certains bureaux majestueux abritant des organisations gouvernementales. D'autres endroits, moins réputés, me rappellent des souvenirs pas si lointains de mon adolescence et des premières années que j'ai vécues en tant qu'adulte. Que de bons souvenirs. Même si j'étais heureux ici, je suis plus heureux là où je suis, avec mon travail, au G9. Rester dans un cocon qui nous protège de tout danger nous fait rapidement oublier qu'un autre monde existe en dehors de Marijoa... c'est ce que je ne cesserai de reprocher à certains habitants de la ville.

Enfin bref. En dépit de ces pensées quelques peu négatives, j'arrive à bon port, face à la maison de mon enfance. Elle n'a presque pas changée... enfin c'est une vision plutôt utopique de la chose. La nounou a dû être renvoyée après le départ de mes deux frères ainsi que le mien et l'absence partielle de mon père a dû rendre la maison plus vide, moins agitée que dans mes souvenirs. Physiquement, elle est un peu plus délabrée, moins entretenue. Cela doit être dû à la baisse des effectifs du personnel, toujours pour la même cause. Heureusement, les rayons du soleil rehaussent esthétiquement la façade, devenue, à mon sens, maussade.

KLING KLING KLING

Avec hâte, j'actionne la petite cloche qui fait office de sonnette et un domestique ouvre la porte. Il est jeune, inconnu au bataillon. Ceux de mon enfance étaient, en partie, âgés et ont dû prendre leurs retraites. Dommage, ils étaient sympa. Mais enfin, ce n'étaient que des domestiques qui sont de ce monde où la relation employeur-employé prévaut tout. Au fond, quand on n'est pas leurs employeurs, ce sont de toutes autres personnes. Cette hypocrisie, je ne l'apprécie guère, ainsi que toutes les cérémonies qui accompagnent le métier. Au fond, ce n'est pas les courbettes que se font les personnes de la haute société qui changent le monde.

- Bonjour monsieur. Que puis-je faire pour vous ?

- J'aimerai voir Matilda Mountbatten.

- Qui demande madame ?

- Un ami.

- Je reviens.

Je préfère rester flou et voir la surprise sur le visage de ma mère. Le garçon revient et me mène jusqu'à un petit salon cosy que je reconnais immédiatement. Le mobilier a un peu changé, mais l'idée d'organisation reste la même. Deux canapés, face à face, avec au centre une table basse. Des bibliothèques cernent deux des quatre pans de murs. Cette pièce sert en général pour les apéritifs ou autres préliminaires gastronomiques.

Ses pas résonnent dans le couloir qui dessert cette pièce. Je reconnais sa vitesse de marche et j'en souris. Elle arrive dans mon dos. Déjà installé dans un des deux sofas, je l'attends non sans excitation.

- Alexander ?

Je tourne la tête, tout sourire, et me lève câliner ma chère mère. Chez les Mountbatten, la famille est une notion sacrée. Notre devise étant « Travail, Famille, Patrie », on voit bien ici que c'est un des trois piliers qui dirigent plus ou moins nos actions. Ainsi, on nous a inculqué, très jeunes, à nous, les trois hommes de la fratrie, qu'il fallait bien travailler pour réussir, qu'il fallait chérir la famille envers et contre tout et qu'il fallait servir sa patrie. Cela a fait que la grande majorité des Mountbatten ont travaillé au sein de différents services du Gouvernement Mondial. Avec les trois principes moraux que mes parents m'ont appris, ils peuvent, à eux seuls, définir les grandes lignes de ma personnalité.

- Et bien... Tu es si fort maintenant... Pourquoi ne nous as-tu pas rendu visite plus tôt ?

- J'ai été beaucoup pris par le travail tu sais.

- Aller, je te pardonne. Le plus important, c'est que tu sois là. Je suis sûre que tu as pleins de choses à me dire. En un an... Il a dû s'en passer des trucs dans ta vie. J'ai reçu les quelques lettres que tu m'as envoyé et je les ai lues avec une attention maximale. Par contre, de mon côté, rien n'a changé. dit-elle, avec un regard bienveillant, mais qui m'inquiète, car c'est la marque de l'âge qui avance.

On s'installe paisiblement dans les grands divans rouges mis à notre disposition et nous commençons à parler. De par sa condition de mère, elle me demande sur-le-champ ce que j'ai fait pendant cette année-là. La discussion s'annonce longue, mais je ne recule pas et déballe mes récits non sans une once d'orgueil et de fierté.
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- Voilà. Je pense avoir fait le tour.

Au bout d'une longue heure où j'ai joué le conteur d'histoires, je pense avoir tout dit à ma tendre mère. De mes débuts au G4 au présent au G9, je lui ai tout dit. À vrai dire, je n'ai pas fait des choses exceptionnelles ; exécuter des missions et combattre les hors-la-loi, c'est le quotidien de tout marin d'élite. Mais individuellement, le parcours peut semblant impressionnant. Pourtant, je n'ai réalisé rien de grandiose ; seulement les missions que l'on m'a attribuées. Mais bref, je ne vais pas couper ma mère dans la fierté qu'elle ressent envers les actions et les faits de son fils.

Je bois le thé qu'un employé de la maison nous a servi. Sans même nous parler, rien qu'avec nos yeux, notre amour mutuel communique. Une mère, c'est le pilier d'une personne. Le père n'est qu'un contrefort. En général, les gens ont un lien plus fort à l'encontre de leur maman et un lien plus distant avec leur père et le voient plus comme ami, parfois un modèle ou une figure autoritaire qui fait régner l'ordre dans la famille.

Après avoir avalé le délicieux breuvage parfumé à la menthe, je décide d'y aller. Cela fait une heure et une trentaine de minutes que je dois être parti de la villa. Après avoir salué chaleureusement ma mère, je me remets en route en lui promettant de repasser durant mon séjour au moins une fois et de la revoir plus souvent de manière globale. Les routes bondées, après-midi oblige.

Je dévale les rues en direction de la maison. Les passants sont nombreux et je dois emprunter un parcours sinueux, évitant les badauds. Alors que je suis proche de la villa, j'aperçois une silhouette que je connais bien, même très bien. C'est Louise. Elle est devant moi et je décide de la rattraper en lui tapotant l'épaule gauche tout doucement.

- Hey !

- Salut Mount ! Toi aussi tu rentres ?

- Oui. Alors, qu'as-tu fait en ville ? dis-je en souriant.

En souriant peut-être bêtement. Je me ressaisis et reprends ma mine neutre, ni refermée ni trop ouverte, juste entrouverte, de manière à ce que l'on ne voit pas ce que je pense. C'est un peu comme une carapace protectrice que j'ai acquis, non pas à cause d'un quelconque événement tragique que j'aurai subis dans mon enfance, mais grâce à mon éducation. Il faut rester flou sur ses intentions. Les personnes qu'on lit comme dans un livre ouvert se font plus souvent trahir.

- J'ai acheté quelques habits. Il faut dire qu'à Novograd, sur la Gueule de Requin, le choix des vêtements est très limité.

- C'est vrai, mais quelles occasions auras-tu pour les porter ?

- Oh... Je ne sais pas trop. Peut-être pendant mes permissions. Et toi ?

- J'ai rendu visite à ma chère mère.

Elle tourne la tête. Ai-je dit quelque chose de mal ?

- Ça ne va pas Louise ?

- Non... C'est juste que tu as encore la chance d'en avoir une.

- Ah... Je suis désolé. Toutes mes condolé...

- Non, je t'arrête tout de suite. Elle n'est pas morte, c'est juste qu'elle a préférée continuer sa carrière dans la Marine plutôt que de s'occuper de moi. C'est pour ça que je me suis engagée dans la Marine malgré les nombreuses remarques désobligeantes que les femmes peuvent parfois recevoir de la part des hommes. Pour monter dans la hiérarchie afin qu'elle sache que j'existe, que je suis sa fille et qu'elle ne peut plus fuir face à sa descendance et à ses responsabilités. Je sais bien qu'elle ne s'occupera pas de moi du jour au lendemain ; je veux juste qu'elle... sache.

- Ah... Je comprends.

- Voilà voilà... Désolé d'avoir plomber l'ambiance...

- Non non ! Ne t'en veux pas, ce n'est pas grave. On apprend à faire connaissance, ce n'est pas plus mal ah ah.

- C'est vrai... Et toi, parle moi de ta mère.

- D'accord. Elle travaille dans le Cipher Pol 2 et a toujours été là pour moi. Elle m'aime à parfaite égalité avec mes deux frères et est une mère aimante, qui sait allier protection et relâchement.

- Une mère parfaite en somme !

- Je ne vais pas dire le contraire ah ah !

- Bon... sinon, plus sérieusement, que penses-tu du stage qu'on effectue ?

- On a tous vu la puissance du Soru... il faut s'accrocher, il pourrait nous être incroyablement utile pour la suite.

- Je suis d'accord.

Nos yeux se croisent, puis se détourne, signe de nos gênes mutuelles lorsqu'ils se croisent. Nous arrivons enfin devant la villa et nous nous séparons sans un salut discret et vaquons à nos occupations mutuelles. Je pars m'allonger dans mon lit me reposer en peu, non sans penser à Louise et céleste visage.
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- Aller, hop hop hop, on y va !

La voix du coach résonne jusqu'ici, dans ma chambre. Allongé, je me sens bien et me suis reposé pendant un certain temps, assez longtemps pour récupérer et pouvoir donner mon maximum pour le prochain. Après m'être relevé sans réelle envie, je me hâte pour être à l'heure. Une fois changé, je me mets en route vers le gymnase et nous commençons le même entraînement. Courir, courir, toujours courir.

Malgré cette tâche monotone, fatigante et pas franchement intéressante, ma volonté reste la même. Le soru... C'est si puissant. Cependant, je ne sais toujours pas comment faire. J'ai beau tenter d'en faire en courant, essayer d'aller le plus vite possible, je n'y arrive pas. C'est si frustrant. Je sais que ce que je fais est indispensable pour pouvoir pour le faire ; mais je ne sais pas le faire. Mais j'ai confiance en notre entraîneur. Il nous le dira le moment venu, lorsque nous serons prêts.

Mes jambes sont lourdes, mes mains ont l'air de ne plus exister, mes pieds souffrent, mais mon mental tient bon, jusqu'à la fin. Trois heures, pas une minute de moins, ni une de plus. La précision, peut-être l'un des maîtres mots du sensei. Il est si mystérieux, si difficile à percer...

Les jours s'enchaînèrent plus ou moins de la même manière. Un entraînement matinal, un pendant le soir, le reste du temps était du temps libre où chacun faisait ce qu'il voulait. La majorité du temps chacun était en ville, l'autre partie du temps on le passait à se reposer, dans notre chambre, ou dans les bancs blancs disposés harmonieusement dans le jardin.

Ce temps, outre la course, je l'ai utilisé à des fins bien plus personnelles. Louise et moi nous sommes rapprochés. Petit à petit, certes, mais au fil des sorties, nous avons appris à nous connaître, à devenir de vrais amis. Les trois autres membres du groupe se connaissant bien, nous nous retrouvions seuls, ce qui n'est pas sans me déplaire. Bien sûr, je n'ai rien laissé transparaître ; mais j'ai découvert Louise. Elle est douce, gentille et véritablement intelligente. On peut facilement déceler l'intelligence d'une personne à ses remarques en fait. En l'occurrence, c'est une personne très rationnelle, réfléchie et qui possède une grande culture générale. Comment résister ?

Quant à l'entraînement en lui-même, il fut le même ces quatre derniers jours. Je sens que mon endurance a grandement augmentée, ainsi que ma vitesse, mais le soru, je ne sais toujours pas le faire. Diantre. Mais ma frustration semble pouvoir être calmée, car pour le début de ce sixième jour, le blond nous a encore fait venir, La période des cinq jours étant terminée, nous nous attendons tous à quelque chose de spécial. J'entre parmi les premiers dans le bâtiment et voit notre maître qui nous attend, bras croisés.

- Vous vous êtes suffisamment entraînés ces cinq derniers jours. Vous êtes prêts à découvrir le secret du soru. Vous ne savez pas encore comment le pratiquer, mais vous allez voir, c'est finalement très simple. Regardez mes pas très attentivement.

D'un soru, il se déplace de quelques mètres. Maintenant qu'il nous a dit d'observer ses pieds... Je crois comprendre. Il frappe plusieurs fois le sol avant d'en faire un et ce, de manière très rapide, si rapide que si on ne se concentre pas dessus, on ne voit pas ce geste.

- Alors, qui a trouvé ?

Tout le monde lève la main, ce qui ravit notre instructeur.

- Taylor ?

- Vous effectuez plusieurs coups sur le sol avant le soru, c'est bien ça ?

- Exactement. Aujourd'hui, on va s'entraîner à ça jusqu'à ce que chacun d'entre vous puisse effectuer ne serait-ce qu'un petit soru. Vous quitterez l'entraînement une fois que vous y serez arrivés. Aller hop, entraînez-vous.

Le jour se lève doucement et les oiseaux chantent la bouche en cœur. Aussi, notre moral est nettement rehaussé par l'espérance de pouvoir enfin produire un soru. Nous sommes plus motivés et ça se sent fortement par la volonté de chacun de faire un soru.

De mon côté, j'essaie tant bien que mal d'en faire. Mais mes jambes sont rapides, mais pas assez. Lorsque je tente de faire plusieurs coups très rapides, mon physique ne suit pas. Je passe ainsi de longues et précieuses minutes à essayer d'améliorer la vitesse d'exécution du geste.

Cette obstination s'avère payante. Si certains arrivent à sortir un ersatz de soru très rapidement, à l'image de Louise et de Folkow, Taylor et moi n'en sommes pas aussi loin, bien que je pense avoir de l'avance par rapport à ce dernier. Je tente alors, après m'être entraîné pendant une bonne heure, un soru. Mon essai est concluant, puisque je me « téléporte » deux mètres plus loin. Mais ce n'est pas assez rapide et la distance parcourue est ridicule. Je sens que je vais galérer.
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J'avais ainsi toute la journée à peaufiner mon soru. Malgré le temps passé, je n'étais pas à la hauteur de mes espérances ainsi que celles de notre entraîneur. Seule la pause du déjeuner m'accorda un petit moment de répit. La distance parcourue augmenta en même temps que ma fatigue, qui atteint un point culminant aux alentours de dix-sept heures. Louise avait déjà arrêté de s'entraîner, mais Folkow et Taylor étaient toujours là, malgré la sueur qui dégoulinait de leurs fronts. Si certains avaient tout de suite saisis le truc, la vitesse d'exécution et la distance laissait à désirer, ce qui mit plus ou moins tout le monde au même niveau.

Ainsi, les jours suivants, nous nous sommes entièrement consacrés à ça. C'était long, dur, épuisant, mais nous ne sommes pas là pour rien. Nos grades de lieutenants d'élite ne s'est pas acquis par hasard. C'est à force d'obstination et de détermination que nous l'avons eu. Durant cette période, les rapports entre Louise et moi furent brefs, faute de temps. Après l'entraînement, nous nous reposions et dormions pour être d'attaque dès le matin, réveil à huit heures oblige. Ce fut, d'ailleurs, à mon plus grand regret.

Malgré tout, plus nous nous voyions, plus je sentais que le courant passait entre nous. L'amitié étant acquise, je cherchais, malgré ma raison qui me l'interdisait, l'amour. Mais c'était une tâche difficile. Il fallait, non seulement conquérir un cœur, mais aussi dominer sa raison, ce qui était d'une difficulté inouïe pour moi, car j'ai déjà vu mes hommes se faire tuer à cause de leurs sentiments. Mais que faire dans une telle situation ?

A présent, nos soru sont plus ou moins bien, loin de la perfection mais passable malgré tout. Notre sensei nous conseille de nous entraîner une heure par jour, afin de le perfectionner, en parallèle des prochaines séances. Comme d'habitude, il nous a réuni dans le gymnase dans le but de commencer de nouvelles choses.

- Maintenant, nous allons aborder une autre technique de ce que l'on appelle le Rokushiki. Ainsi, il existe sept techniques du Sixième Style, autre nom du Rokushiki. Mais la septième étant la quintessence de cet art martial, je ne vous l'apprendrai pas. Vous êtes ici pour apprendre trois des six techniques dites de base. Il y a le soru, que vous connaissez, le geppou et le tekkaï. Aujourd'hui et ces prochains jours, nous allons nous pencher sur le geppou. C'est une technique difficile à apprendre, mais je dirai l'une des plus utiles. Enfin, c'est mon avis.

Il nous a finalement tout dit. Il aura fallu attendre avant d'avoir toutes les cartes en main. Mais c'était volontaire. Il voulait voir si on allait s'accrocher et conserver les meilleurs éléments... et évacuer les mauvais, à l'image de Riko. Nous allons donc apprendre le geppou, mais cela passera ans doute par un entraînement épuisant, comme pour l'autre technique.

- Pour cela, ces cinq prochains jours, nous allons adopter la même configuration que pour le soru. Six heures d'entraînements quotidiennes, trois le matin, trois l'après-midi. Il consistera à...

Il se dirige vers une caisse en bois posée à l'intérieur du gymnase, mais éloignée de la piste de course. Nous le suivons et il l'ouvre. Elle contient des poids portables de couleur noire.

- Vous allez courir avec des poids dans chaque main, de manière à ce que vous soyez équilibrés. C'est plus dur que la course normale, mais j'ose espérer que vous vous êtes gaillardement et que vous pourrez maintenir une cadence convenable.

Nous nous échangeons des regards. On va en chier et encore plus que ce que l'on croyait.
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Mes mauvais pressentiments se confirment. C'est très harassant, déjà que courir, dans le silence complet, c'est monotone et fatiguant. Je vide mon cerveau de toutes pensées et j'avance, plaçant un pied devant l'autre avec vingt kilogrammes d'aciers au bout de chaque bras.

Pendant trois heures, mes nerfs tiennent bon. Pendant trois heures, mes jambes ont souffert. Pendant trois heures, j'ai avancé. J'ai fini. Enfin. Notre instructeur est content de nous, pensant peut-être qu'on ne tiendrait pas le choc. Mais nous sommes des marins d'élite, il ne faut jamais l'oublier. Nous avons quelques heures devant nous. C'est l'occasion de faire quelque chose qui me tient à cœur depuis pas mal de temps. Je me dirige vers Louise, un peu gêné à l'intérieur, impassible à l'extérieur.

- Hey, ça te dit qu'on mange ensemble ?

Une grande appréhension me saisit. Et si elle disait non ? Je ne l'espère pas du tout. Son visage angélique s'éclaire alors à ma question et elle sourit.

- Oui, bien sûr. Tu as un endroit en tête ?

- Hmm... On verra en cours de route!

- Ça marche ! Je vais chercher mon sac et j'arrive.

Elle part en direction de sa chambre et je décide de l'attendre dans le salon. La vue magnifique du jardin s'accorde parfaitement avec ma joie. C'est loin d'être un rencard ; mais à force, peut-être trouverais-je la force pour lui déclarer ma flamme...

Ses pieds descendent délicatement les escaliers, de manière à ne pas faire de bruit, signe d'une bonne éducation, probablement dispensée par son père. D'ailleurs, je lui demanderai, cela fera un sujet de conversation. On évitera le blanc de cette manière, pour quelques minutes, certes, mais au moins c'est déjà ça.

Les rues accueillent un bon flot de passants, le soleil illumine la ville et les boutiques marchent à un bon rythme. Dans cette ambiance joviale, nous nous baladons en quête d'un restaurant qui nous ferait envie. Enfin, après quelques bonnes minutes de marches et de bavardages, nous trouvons un restaurant. « Le Mille-pâte ». J'attends autant de qualité dans les plats que dans le jeu de mot du nom du lieu. Je compte bien profiter de ce moment et ce n'est pas un mauvais plat qui va me le gâcher.

Le serveur arrive et nous installe à une table pour deux, chacun face à l'autre. C'est un jeune homme, pleins de boutons, assez rebutant et qui se courbe. Plus sexy que jamais.

- Qu'est-ce que ze vous zaire ?

Pauvre garçon. En plus de son apparence qui n'est pas franchement attirante, le bougre zozote. Il y en a qui n'ont pas de chances dans leurs vies. Bref. Nous regardons chacun dans notre carte. La bavette de bœuf me botte bien. Je commande ça et Louise demande un filet de saumon. Après s'être retiré avec toute la maladresse du monde, le garçon nous laisse seul. J'engage la conversation en la regardant droit dans les yeux, chose que je n'avais pas fait jusque là. Je peux admirer ses yeux gris si beau et si profond.

Le restaurant est plutôt classique, mais romantique. Les tables sont recouvertes d'une nappe blanche avec des motifs élégants, les serveurs sont habillés en uniformes blancs et noirs et le papier peint rouge parsemé de roses accentue ce côté poétique. La conversation porte sur plusieurs sujets que nous n'avions pas abordés jusque là. Des sujets plus intimes, qui vont plus loin que les sujets habituels abordés entre collègues. Je la questionne sur son enfance, comment a-t-elle été élevée, sans mère.

- Et bien c'est mon père qui m'a élevé. Mes grands parents étant morts, il a dû s'occuper de moi. J'ai grandi au Royaume de Bliss. Tu connais ?

- Oui, c'est sur South Blue. J'y suis allé à l'occasion de missions ou de permissions.

- Ah je vois ! Et bien c'était un charpentier. Il construisait les bateaux que nous avons, nous, la Marine. D'ailleurs, il continue toujours, il n'est pas mort. Mais il se fait vieux et il travaille de moins en moins. Je viens lui rendre visite une fois tous les deux mois ; du moins j'essaie. Il a fait office de père et de mère à la fois et il n'a pas échoué à son devoir. C'est un très bon père, gentil, mais exigeant, sachant punir quand il le fallait et féliciter quand il le fallait. C'est pourquoi ma mère ne m'a pas tant manquée que ça. Mais maintenant que je suis grande, comme je te l'ai dit la dernière fois, j'ai envie de lui montrer que j'existe, qu'un enfant, on doit s'en occuper, qu'on a quand même donné la vie à un être humain.

- Je te comprends.

Mes yeux n'ont pas quittés des lèvres. Rose clair, en parfaite adéquation de son teint clair et de ses cheveux clairs, à mi-chemin entre le blanc et le blond platine. Elle est si... parfaite, semblable à une déesse venue des cieux pour m'apporter du bonheur. Et puis, elle remarque que mes yeux n'ont pas quittés ses lèvres. Bien sûr, j'ai écouté ses paroles tout en regardant sa bouche. Elle détourne les yeux et rougis et je ne tarde pas à l'imiter, gêné. Peut-être a-t-elle compris ? Je ne sais pas. Je ne l'espère pas, mais en même temps je l'espère. Difficile à expliquer. Si elle comprend, je serai obligé de dévoiler mes sentiments - ou de les dissimuler -. Dans le cas contraire, cela retardera ce moment inéluctable où je devrai m'expliquer, ce qui n'est, en soit, pas une mauvaise chose. C'est titillé entre deux choix que je lance un autre sujet.

- Et sinon ? Niveau cœur ?

- Personne... et toi?

- Pareil.

Ce sujet me faisait peur. Si elle avait quelqu'un... je serais déchiré. Mais ce n'est pas le cas, alors nous parlons de choses plus légères, comme le temps, l'architecture de la ville ainsi que son histoire, nos passions respectives aussi. Le temps passe vite et nos assiettes arrivent, portées par un boutonneux maladroit.

Je la regarde de plus belle, m'arrêtant parfois de manger pour l'admirer, puis détournant le regard vers mon plat ou ailleurs lorsque nous nous croisons. Nous parlons aussi, du même type de sujet. Tout à coup, un homme habillé de manière chic nous approche, des roses en mains. C'est manifestement un vendeur de rose.

- Bonjour madame, monsieur. Une rose ?

Arrive donc ce moment fatidique où je dois dévoiler d'une certaine manière mes sentiments. Dire que je pensais qu'il arriverait plus tard... Ne pas accepter serait une faute ; et accepter n'en serait que plus romantique.

- Volontiers.

Je ne demande pas le prix pour casser cet instant unique et prend la rose que le vendeur me tend, en lui glissant discrètement un billet d'une somme assez grosse pour qu'il parte sans plus nous importuner. Je la tends vers Louise, qui la prend tout sourire, puis la sent.

- Elle sent bon. Merci Mount.

- Appelle-moi Alexander.

- Pourquoi ?

- Alexander, c'est mon prénom en fait. Mountbatten, c'est mon nom de famille. Tout le monde m'appelle Mountbatten ou Mount, car je ne donne jamais mon prénom. Je le dévoile seulement à mes supérieurs, à mes amis proches et aux personnes que j'aime...

Me rendant compte de la gourde que je viens de dire, je rectifie.

- … bien.

- Je vois... Alexander ! dit elle, d'un sourire rayonnant.

Nos yeux se croisent, une énième fois, mais cette fois-ci, aucun de nous ne veut quitter l'autre des yeux. Ce n'est pas une bataille de regard, non. L'adversité n'est pas présente. Pourtant, on se regarde. Profondément. Intensément. Passionnément.
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J'aimerai que cet instant dure éternellement. Ce moment où l'on s'aperçoit que cet amour est partagé. Ce moment où l'on perçoit la beauté, physique comme intérieure. Ce moment... divin. Nous nous remettons à déguster le délicieux repas que l'on nous a servi. Sourire en bouche, je savoure la bavette en même temps que cette petite révélation. Sans un mot, je l'ai compris. En dépit de cela, je sais qu'il faudra assurer après. Mais la victoire est proche.

Le repas se passa calmement, sans un mot d'échangé. Non pas que cela ait jeté un froid, bien au contraire, mais que nos regards communiquent toutes nos pensées. La nourriture est exquise, le cadre est magnifique, tout est fait pour que ce moment reste comme il est : magique. Pourtant, de base, rien n'était pensé de cette manière. Nous cherchions un restaurant sympa, mais de fil en aiguille, ce qui était un déjeuner entre bons amis s'est transformé en rendez-vous amoureux, malgré moi. Mais je ne vais pas m'en plaindre pour autant.

L'addition n'est pas très salée, ce qui rajoute une heureuse information à cette journée. Même le zozotement aigu du serveur n'a rien changé. Je lui ai payé, comme tout gentlemen qui se respecte. L'après-midi étant un temps libre, nous allons sûrement en profiter un maximum. Rien ne pourrait gâcher tout cela.

Elle se passa sans encombre, à mon grand soulagement. Cette attitude niaise qu'ont les jeunes couples, nous l'avions. Pourtant, j'ai adoré. J'ai aimé une chose que je trouvais stupide. Mais était-ce de la jalousie ? Ou ma raison qui me fait défaut à cause de la place qu'occupe mes sentiments dans mon cerveau ? Je ne sais pas et je n'ai pas la tête à y penser. Tout passa par le regard ; quelques paroles superficielles furent échangés pour rajouter la cerise sur le gâteau, mais elles furent insignifiantes voire même invisibles face à la féerie de l'instant.

L'entraînement continue, tel nos chimères qui nous rattrapent. C'est qu'à force de flirter avec l'élue de mon cœur, j'en oublierai presque la raison de ma venue à Marijoa. Les poids sont les mêmes, ils sont lourds, c'est dur. Trois heures, c'est long. Très long. Tout le monde reste debout et avance, comme dans les autres séances. C'est difficile, mais chacun a un moral d'acier.

Alors les séances se suivent et se ressemblent. Et ce, pendant les quatre jours suivants. Chaque jour, il augmentait la charge de cinq kilogrammes. La difficulté allait donc crescendo, mais notre endurance et notre force aussi, et bien plus vite que je l'aurai pensé. A cela il fallait rajouter l'heure quotidienne qui était entièrement dévouée au soru. Fatiguant, mais tout cela était réfléchi. Il n'est pas là pour rien le blond, il connaît son métier, il sait comment exploiter au mieux le potentiel de chaque personne.

En parallèle, j'ai déjeuné et dîné, tous les jours, avec Louise. Notre relation s'est améliorée, s'est renforcée et s'est, aussi, officialisée. Lors du dernier dîner, j'ai fait en sorte qu'il soit parfait, le plus romantique possible. Romantique comme les autres, mais le cran au-dessus. Dîner aux chandelles, restaurant chic, attentions particulières demandées au garçon, monopolisation du restaurant. C'était parfait. Et puis je lui ai demandé, très sobrement, si elle souhaitait sortir avec moi. Étant donné que je ne suis pas très à l'aise à l'oral lorsqu'il s'agit de parler d'amour, surtout face à la personne en question, cela a fait, à mon sens, tâche par rapport aux efforts fournis pour mettre en place une mise en scène sans défauts.

Nonobstant ma maladresse, elle accepta, en accompagnant sa réponse d'un sourire rayonnant, qui réchauffa mon cœur. Le dîner se passa sur le schéma habituel qu'on s'était fixé, à savoir des regards intenses agrémentés de mots doux, de mots qui n'ont, finalement, que participer de manière minime au tout. Après le repas, dans une ruelle profondément romantique, nous nous sommes échangés des bisous d'abord furtifs, maladroits, qui ont évolué en pelles longues et passionnées.

Après de longues minutes de pelotage en eaux profondes, nous nous sommes éclipsés en direction de la villa, en se tenant la main, tels d'authentiques amoureux. Elle m'amena dans sa chambre... Et puis la suite est une autre histoire, où une Tige de Jade se mêla à un Vase d'Or. À de multiples reprises d'ailleurs, le tout en une nuit folle et effrénée.
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Les cinq jours étaient à présent finis. Si nous connaissons la raison de tout cela, à savoir faire un geppou, nous ne savons toujours pas comment nous y prendre, et surtout en quoi cela consiste. Mais le coach va nous dévoiler le geppou.

Comme la dernière fois, nous nous disposons en arc de cercle face à lui et attendons notre dose de savoir, impatiemment. L'excitation des premiers jours avait laissé sa place pour une concentration extrême. Les yeux rivés sur notre hôte, nous l'écoutons sans broncher.

- Je suis fier de vous. Non seulement votre soru ressemble à quelque chose, mais vous allez pouvoir commencer à vous entraîner pour le geppou. C'est une des techniques les plus difficiles à apprendre du Rokushiki et la plus dure des trois qu'on m'a chargé de vous apprendre. Elle est techniquement plutôt simple, mais très difficile à maîtriser. Il se peut que pendant les premières séances certains d'entre vous ne réussisse tout simplement pas. Il faudra alors persévérer, je ne tolérerai aucun échec. La démonstration à présent.

Il saute... mais fait bien plus que cela. Il s'élève dans les airs, en sautant non pas sur quelque chose de solide... mais sur l'air. Le Rokushiki... permet donc d'accéder à des techniques qui sont inimaginables pour le commun des mortels. Le geppou peut s'avérer terriblement pratique... À présent, il va falloir le maîtriser.

- Bien. Vous l'avez bien vu, il suffit de sauter, puis encore sauter, en prenant comme appui... l'air. Bonne chance. Vous allez vous entraîner jusqu'à ce que tout le monde puisse en produire un. Si certains le maîtrisent, repassez donc sur le soru, puis alternez. Vous pourrez vous perfectionner, ce n'est pas plus mal. Aussi, faites attention à ne pas monter trop haut : le plafond du gymnase se tient à vingt mètres. Il a été élevé aussi haut afin de permettre l'entraînement au geppou. Voilà, vous avez les cartes en main.

Chacun part dans un endroit du gymnase, bien décidé de reproduire ce qu'il a vu quelques instants plus tôt. Pour ma part, je ne saisis pas du tout le truc. Heureusement, je vois bien que les autres non plus. Bondir sur l'air... c'est comme essayer d'attraper de la fumée. C'est impossible. Et pourtant...

- Il faut être capable de ressentir l'air... de considérer le vide comme du sol. De cette manière tu pourras comprendre le fonctionnement du geppou.

Notre entraîneur se tient à un mètre de moi et m'a glissé ce conseil en me regardant, sans que je m'en rende compte. Je veux le remercier, mais déjà il tourne les talons pour observer la progression des autres. Mystérieux personnage... M'enfin. Cela ne sert à rien de se tracasser l'esprit avec des questions qui resteront sans réponse. Les hommes et les femmes qui ne sont pas mes amis ou qui ne font pas partie de ma famille ne sont que des outils qui me permettent de réaliser mes objectifs. Cette vision froide, cette vision presque asociale, je la trouve nécessaire dans un monde où la mort règne en maître, surtout dans le métier de marine. Enfin bref.

Les jours s'enchaînent. Certains réussissent et commence à s'élever au-dessus du sol, d'autres ne font que le surplomber de quelques centimètres avant de retomber sur celui-ci. Je suis parmi les seconds. Taylor et Louise sont les seuls qui arrivent à faire un petit geppou, qu'ils perfectionnent au fur et à mesure que le temps avance. Folkow et moi avons une volonté d'acier, mais nous n'y arrivons pas. C'est terriblement frustrant. Le blond à lunette n'avait pas menti lorsqu'il évoquait la difficulté de la technique.

Il choisit donc de nous prendre à part, pendant un entraînement.

- Je sais pourquoi vous n'y arrivez pas et pourquoi Louise et Taylor y arrivent. Vous possédez des esprits trop scientifiques, vous êtes inconsciemment sceptiques par rapport au geppou. Pour vous, c'est impossible. Ainsi, votre esprit vous bloque alors que vous êtes sur la bonne voie. Faites abstraction de tout cela. Pour y arriver, tenez.

Il nous tend deux bandeaux noirs.

- Mettez-les. Vous ne verrez plus votre environnement et vous serez obligés de vous concentrer sur votre tâche. Laissez libre court à votre côté rêveur et artistique ; abandonnez votre côté cartésien et vous verrez, vous y arriverez.

Il nous laisse et nous reprenons l'entraînement, les yeux bandés. Je suis ses conseils et... je ne sais pas par quelle magie, j'ai une révélation au bout de quelques minutes seulement. Je comprends le truc... l'air devient une surface, le vide peut être touché, peut être utilisé pour sauter. Rapidement, j'assimile le geppou, au point même que cela devienne naturel dans les premières heures.

Mes yeux étant bandés, je ne calcule pas la distance que je parcours à chaque fois. Pour la première fois, j'ôte le bandeau et retrouve la vue après avoir passé pas mal de temps aveugle. L'absence d'obstacle dans la salle m'a bien aidé et je n'ai pas chuté une seule fois. Bon, je me lance.

Les premières fois, je suis trop prudent et je rate lamentablement. Mais une fois que je ne me concentre plus sur ma vue, j'y arrive. Fébrilement d'abord, puis sûrement. Je monte, je monte... et m'élève... assez haut, plus que ceux qui y étaient arrivés en premier, attirant les regards de tous. Celui de mon entraîneur aussi, mais il tourne la tête assez rapidement. Je suis déçu de ne pas l'avoir impressionné... mais au fond, il le savait.

Par conséquent, les jours passent afin que tous puissent faire un geppou digne de ce nom. Pendant ce temps, j'alterne entre soru et geppou et arrive à les maîtriser à ma plus grande satisfaction. Mais je ne suis pas le seul : Folkow aussi y arrive très bien. J'ai l'impression que les nuls de la première heure sont devenus les plus doués au final. C'est une revanche à savourer.
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Les entraînements prirent la majeure partie du temps de chacun. De ce fait, Louise et moi ne pouvions nous voir souvent. Mais lorsque l'on se voyait, l'amour était toujours là, aussi intense. Certaines fois, nos sorties se concluaient par un test du lit de sa chambre ou de la mienne. D'autres, nous nous amusions juste, prenant du plaisir, un plaisir simple, à flirter en amoureux. Cet amour simple et passionné régissait toutes nos journées. Il ne se passait pas un seul instant sans que je pense à elle. Même à l'entraînement, même essoufflé, même à bout de force, j'augmentais mes efforts.

Dans ma tête, il fallait que je devienne plus fort pour la protéger. Après notre séjour à Marijoa, nous allons reprendre le travail, nous allons affronter des ennemis plus forts les uns que les autres. Une maîtrise parfaite des trois techniques que nous apprenons ici améliorerait mon potentiel combatif, ce qui me permettrait d'assurer la protection de Louise. Oui, je la protégerai. Toujours, j'en fais le serment.

Après de nombreux jours d'entraînement au geppou, qui ont fini par se généraliser au soru aussi, le coach avait décidé de passer à la dernière technique, le tekkai, si je me souviens bien. Si elle est aussi géniale que les deux autres, je ne peux qu'être ravi de l'apprendre elle aussi.

- Bien. Le tekkai maintenant. Si apprendre le soru est un travail de longue haleine et le geppou un travail difficile, le tekkai est un travail... qui fait mal. Vous vous entraînerez à deux et... cela consistera... à vous faire mal.

Ma paupière droite se lève. Quoi ?

- Vous avez bien entendus. Cette technique consiste à rendre son corps aussi dur que le métal, si ce n'est plus. Vous aurez chacun des boken en bois et vous devrez frapper, frapper et encore frapper votre partenaire. Sauf si vous êtes masochiste, ce sera la technique la plus douloureuse à apprendre. Je vous choisis les partenaires. Folkow avec Taylor, Mountbatten avec Louise.

Nous échangeons un regard avec Louise. Pourquoi faut-il que le destin soit si cruel ? Je pars chercher, à contrecœur, lesdits bokens. La mort dans l'âme, je pars rejoindre ma bien-aimée. Dans le seul but de la frapper. Il y a de meilleures perspectives dans la vie à mon avis...

Alors nous commençons ce pénible labeur, bien malgré nous. Les premiers coups sont réticents, même très. Mais au bout d'un certain temps, nous comprenons que modérer nos coups ne servent à rien. Nous continuerons à nous faire mal, de manière légère certes, mais sans progresser, sans s'arrêter, de manière régulière. Si on veut arrêter cela, il va falloir augmenter la force mise dans chaque coup de sabre.

Après nous être concertés, nous parvenons à la même conclusion. Bien sûr, les coups ne sont pas tout de suite forts, non. Ils sont crescendo. Mais chaque coup reçu ou porté nous fait très mal au fond de nous-même. Nos cœurs sont broyés, j'aperçois même une larme sur le visage angélique de Louise. Mais que faire face au destin ?

Après une heure abominablement pénible, le blondinet vient nous voir et nous observe nous ruer de coups.

- Ça ne sert à rien ce que vous faites.

- Comment ??

- Vous ne faites qu'encaisser ou donner des coups. Rien de plus.

- Mais...

- Cependant ce n'est pas inutile non plus. Vous avez plus ou moins appris à passer outre de vos émotions. J'ai déjà donné les bonnes consignes à l'autre binôme, mais vous, je vous ai laissé faire. Votre attirance mutuelle est flagrante : aussi c'est pour cela que je vous ai mis ensemble.

Monstre. Le seul mot qui me vient, c'est monstre. Mais je garde mes mots pour moi, de peur qu'il le prenne mal. Ne jamais contrarier, ou pire, insulter une personne qui peut nous apporter des choses bénéfiques. C'est une de mes nombreuses devises... mais que c'est frustrant parfois.

- Pour véritablement apprendre le tekkai, il va falloir faire abstraction de certains sentiments : peur, colère, énervement... L'amour en est un aussi. Avec le travail que vous avez fait, j'espère que vous avez appris à exclure ces sentiments qui peuvent parfois bloquer l'utilisation du tekkai. Ensuite, la deuxième astuce est de percevoir son environnement. Il faut s'immobiliser dedans. Vous ne devrez plus être des acteurs qui jouent dans un décor : vous devrez devenir une partie de ce décor. Enfin, il faut que vous preniez conscience de ce que votre esprit peut bloquer. Nous avons tous une carapace mentale, qui nous permet de nous rendre différent selon les personnes avec qui l'on parle et notre affinité avec ces dernières. Il faut la rendre physique en combinant les deux autres conseils que je vous ai prodigués. Aller, continuez.

C'est dingue, il sait décrire l'indescriptible. Il sait expliquer des choses qui paraissent inexplicables. Sa place d'entraîneur au Rokushiki, il la mérite largement. En suivant ses conseils, Louise et moi continuons. J'oublie mes sentiments, devient une partie intégrante du gymnase et matérialise cette carapace mentale. Du moins j'essaie. Les premières heures sont dures et nous alternons avec mon amour entre victime et bourreau.
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Le travail paie.

Et que cet adage est vrai.

Si la première journée ne donna rien en apparence, nous avons continué de nous frapper et d'encaisser les coups de l'autre, sans broncher, machinalement. Malgré tout, des progrès ont été fait, principalement au niveau du mental.

En marge de cela, nous nous entraînions pendant deux heures pour perfectionner nos geppous et nos sorus. Mon soru est enfin complètement appris, quant au geppou, j'avance petit à petit, mais en l'état, il est déjà bien.

Les cinq jours suivants se ressemblaient, comme d'habitude. Cette petite routine rentrait progressivement dans chacun de nous. L'investissement que nous faisons là paiera plus tard. Tout le monde est capable de comprendre ça... sauf Riko, visiblement.

Au niveau du tekkai, j'ai avancé. Les coups me font moins mal, beaucoup moins. J'arrive à invoquer cette technique à volonté, même si elle n'est pas optimisée au maximum. Du côté des autres, c'est la même chose. Bien sûr, ces cinq jours, nous avons souffert, à un point que je n'imaginais même pas. Autant combattre des ennemis forts, on sait tous faire, autant se faire frapper toute la journée... nous avons découvert une autre manière de souffrir.

La première fois que j'ai produit un tekkai, j'étais content. Très content. C'était au milieu du deuxième jour. Mon corps se bloqua entièrement et le boken de Louise me fit moins mal qu'avant. J'étais enfin récompensé de mes efforts, même si dans un premier temps, ce fut dans une moindre mesure.

Plus les entraînements avançaient, plus nous arrivions à en faire un. Le groupe progressait au même rythme, à l'exception de Folkow qui en était encore à un petit tekkai ridicule. Mais sa détermination ne chancela pas le moins du monde ; elle en fut même renforcée, à mon avis.

Aujourd'hui, c'est la fin des cinq jours. Le maître nous a convoqué, comme à chaque fois, afin de récapituler les jours précédents.

- Je suis fier de vous. Vous arrivez à faire un soru, un geppou et un tekkai. Ma tâche s'arrête ici malheureusement. Vous devrez encore pratiquer ces trois techniques afin de les améliorer. Je suis sûr que vous arriverez tous, un jour, à les faire toutes parfaitement. J'ai foi en vous. Vous pourrez ainsi mieux exercer votre métier, mieux combattre sous le drapeau du Gouvernement Mondial. Apportez la justice où elle n'est pas, protégez vos camarades et abattez vos ennemis avec ferveur. Bravo à tous, vous avez, pour certains, dépassés mes espérances.

Et dire qu'on se quitte déjà... Cela fait plusieurs semaines que nous sommes à Marijoa. Le temps est passé si vite... Cette journée est libre, étant donné que le bateau partira seulement le soir. Je pense que je vais aller voir une dernière fois ma mère. Nous laissons nos affaires dans la villa jusqu'à notre départ et je marche en direction de la demeure familiale.

Louise tient à m'accompagner ; soit. Je la présenterai à ma mère. Elle a toutes les chances de lui plaire : intelligente, gentille et cultivée, ma mère ne pourra que l'adorer. Nous déambulons en amoureux, main dans la main, passant devant des vitrines de magasin. C'est alors qu'une idée me traverse l'esprit : il nous faut un souvenir de notre rencontre. J'emmène Louise dans une bijouterie, une idée bien précise en tête.

- Bonjour jeunes gens. Que puis-je faire pour vous ?

Un vieux bijoutier nous accueille. Son visage nous met tout de suite en confiance : yeux joyeux, sourire sincère.

- Je souhaite nous acheter une bague.

- Oh, vraiment ?

Les yeux de Louise reflètent un amour véritable. Elle ne m'avait demandé aucun cadeau : pour notre départ de Marijoa, je voulais absolument lui en faire un. Mes économies étant assez élevées, je peux me permettre une petite folie. Son attention se porta sur une bague assez simpliste : une bague en or assez fine.

- Combien coûte-t-elle ?

- Quatre cents mille Berrys en l'état, cinq cents mille avec une gravure.


- Elle te plaît ?

- Oui.

- On la prend, avec gravure s'il vous plaît.

Louise se retourne, et nous nous embrassons, pendant que le bijoutier prend les deux bagues pour les amener jusqu'à son graveur.

- Que voulez-vous mettre ?

- Jusqu'à la mort me paraît pas mal.

- Bonne idée. Mettez ça, s'il vous plaît.

- Ça marche !

Il commence alors un travail minutieux et nous le regardons faire. Je ne lâche pas les bagues du regard : s'il se rate, il aura affaire à moi.

Au bout de quelques minutes, il nous les donne, prêtes à être mise. Nous ne perdons pas une minute de plus et nous la mettons sur nos annuaires respectifs, en faisant attention que l’inscription soit visible.

- Elle est parfaite, merci Alex.

- Rien n'est trop beau pour toi, Louise.

Le vieil homme toussa.

- Cela fera donc... un million de Berry.

C'est cher... mais cette remarque, je la garde pour moi.

Une fois la bague payée, nous nous remettons en route vers la maison familiale, main dans la main.
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- Maman, voici Louise, ma copine. Louise, voici ma mère.

Les présentations faites, je laisse les femmes faire connaissances tandis que je les écoute, heureux de voir que le courant passe bien entre elles. Ah les femmes... capables de parler pendant des heures et des heures... Elles se complimentent, parlent de leurs parcours... Après, je ne peux rêver mieux. Si Louise n'aurait pas plus à ma mère... Je n'ose pas imaginer le désastre. M'enfin, l'important, c'est qu'elles s'entendent bien.

Un majordome vient nous apporter de quoi grignoter et leur discussion reprend de plus belle. Nous sommes dans le salon et elles se sont assises dans un des canapés rouges du salon. Je me suis mis dans le canapé en face et les regarde, tout sourire.

Enfin ça c'était au début. Plus le temps passe, plus je le trouve long et commence à décrocher de la conversation, allant même jusqu'à somnoler, redressant ma tête lorsqu'elle tombe. C'est que ça devient long là. Je regarde l'horloge et vois avec stupeur que les aiguilles indiquent six heures du soir. Il faut dire que nous sommes arrivés tardivement, vers quatre heures. Deux heures qu'elles parlent de tout et n'importe quoi. Ça, c'est bien les femmes, sans vouloir exprimer une quelconque forme de machisme, bien entendu.

Au bout d'un moment, elles arrêtent le flot incessant de paroles, qui a fini par me bercer et découvrent que je me repose, yeux fermés, bras croisés, tête baissées, à la frontière entre l'éveil et le sommeil.

- Alexander ?

- Mm...

- Ahah ! Bon, je crois qu'on va y aller, un bateau nous attend.

- Pas de soucis ! Fils, réveille toi !

J'émerge petit à petit et constate avec satisfaction qu'on va partir, enfin. Les au revoir sont chaleureux et ma mère me glisse quelques mots dans l'oreille.

- Je l'adore. N'oublie pas de m'inviter au mariage !

- Maman !

- Bon, plus sérieusement, j'ai un truc pour toi.

La mère cherche quelque chose dans une petite table située de l'entrée, puis revient en me tendant un petit bout de papier, qui n'a rien de spécial.

- Voici une vivre card de ton père. Tu peux me voir quand tu veux car je reste à Marijoa, en dehors des heures de travail bien entendu. Mais ton père, lui, se déplace souvent entre Marijoa et Enies Lobby, et même ailleurs. Alors si tu veux le voir, prend la.

- D'accord, merci maman. Je la garde précieusement auprès de moi.

- Aller hop. Je vous souhaite que ça dure pour toujours !

- Merci madame !

- Aller, filez les amoureux !

Nous repartons en direction de la villa. Louise me fait part qu'elle adore ma mère, à mon plus grand plaisir. Elle regarde sa bague et me remercie encore, à l'aide de paroles, puis d'un baiser intense. Je souhaite que cet amour soit éternel. Nous ne tardons pas à rejoindre la maison du blondinet et partons récupérer nos affaires.

- Bonne continuation à tous, c'était un plaisir de vous entraîner.

- Merci, à vous aussi ! répondons nous, en chœur.

D'une poignée de main virile, je le remercie, plus individuellement. Il m'a été bien utile et le sera jusqu'à la fin de ma vie, à mon humble avis. Le rokushiki me servira beaucoup, c'est une certitude.
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