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Post-Nanokutruk

-Je ne savais pas que nous nous entourions d'aussi charmantes personnes à l'occasion de ces rendez-vous, remarqua Edouard. C'est... nouveau.

Aujourd'hui, ils s'étaient rassemblés dans la province de Luvneelroom, dans la cité maritime bordant le port de Vince. Au sein d'une splendide villa cotière de quelques centaines de mètres carrés... que la révolution "louait" à quelques occasions pour ces rassemblements. Le propriétaire de l'endroit se nommait Théophile Gourmet, un proto-industriel devenu homme d'affaire après avoir fait fortune dans l'industrie minière, notamment en se spécialisant sur la fourniture d'outillage et l'entretien des infrastructures d'Inu Town. Une place qu'il s'était faite en s'octroyant des faveurs auprès des principaux acteurs du milieu. Et notamment de la plus grande compagnie productrice de l'île : la firme Muramassacre. Propriété exclusive de la famille Tempiesta, exclusivement consacrée à des activités légales, quand bien même leur réputation ne suggérait rien dans ce sens.

Mais bien sûr, on n'avait rien sans rien. De fil en aiguille, Théophile a su profiter de la bienveillance de la famille de Manshon, et encore davantage en lui prodiguant quelques retours d'ascenseurs aux moments opportuns. De diverses façons. Ce qui lui avait notamment permis de se rapprocher d'une autre grande famille de North Blue, les Bambana de Luvneel. Et même s'il restait avant tout inféodé à Manshon, Gourmet pouvait aujourd'hui se targuer d'avoir la faveur des deux plus puissantes familles mafieuses du Quadran.

Ce qui, forcément, l'avait amené à faire la connaissance de plusieurs personnes au sein des milieux les moins recommandables de la société. Pas forcément les plus odieux, ni même les plus dangereux. Mais certainement parmi les plus violents.

Et parmi ceux-ci, Manuelo del Poncho occupait une place toute particulière au sein de l'underground de Luvneelroom. Trafiquant d'armes, combattant de la liberté, révolutionnaire émérite, combattant courageux, et retort astucieux capable de tirer son épingle dans les pires et les meilleures situations. Il adorait louer cet endroit à Théophile Gourmet ; avec son origine de moins-que-rien natif des favelas de Goa et son parcours d'autodidacte à succès, le fait de pouvoir profiter à loisir de ce cadre de villégiature était comme une victoire sur la vie. Et ça, il ne le devait à personne.


Manuelo del Poncho
Chef des Echos de la Liberté





La raison de sa place au sein de la révolution... et pas des moindres, car il siégeait au sein du comité de Luvneel... il y en avait une multitude. Certaines étaient très discutables. Et d'autres, absolument induscutables.

Et pour s'en rendre compte, il suffisait de regarder les alentours.

-En charmante compagnie... ça c'est sûr. Mais eh, je trouve ça vraiment drôle que tu parles d'elle avant de parler... du reste, lâcha del Poncho, incrédule, en désignant le somptueux décor qui les entourait.
-Ah. Oui, oui, tout est vraiment splendide, s'empressa d'ajouter Edouard. Mais je maintiens que mon attention a bel et bien fait honneur à qui de droit, et dans l'ordre des choses. Madame, s'inclina-t-il en adressant un sourire à la concernée.
-Ca suffira, merci, s'esclaffa la jeune femme qui accompagnait l'hôte.

Une autre satisfaction de la vie pour Manuelo. Peu importe ce que ses transactions pouvaient causer comme remous dans les franges les plus prudes de la révolution, on ne faisait rien sans rien. Et en ce qui le concernait, être riche le mettait à l'abri de la faim. Il n'avait plus à vivre de l'inconfort. Pouvait avoir ou faire ce qu'il voulait quand bon lui semblait. Et approcher les femmes et profiter de leur compagnie n'était plus la tâche innomable qu'elle avait jadis été. Tout ça, indépendamment de ce que la nature lui avait offert comme origine ou comme allure physique.

Il n'y avait pas de justice dans ce monde, mais il s'en sortait bien. Ce qui n'avait pas l'air de l'avis de tout le monde.

-Chô fait tellement pô révo ce genre de côn... mon diô, je comprônds même pô pourquoi ôn accssôpte de se réunôr ici.

Le principal détracteur de Manuelo dans le cercle du comité de Luvneel était Malarik, un homme-requin de la ville sous-marine de Venus qui était la seconde ville essentielle de la province. Une vision commune, ces hommes poissons. Près des trois quarts de la population de Luvneelroom en étaient. Soit vingt-cinq mille habitants. Une pichenette rapportée aux plus grands foyers du pays, respectivement d'un million et de cinq cent mille habitants. Mais un exploit tout de même. Sans surprise, la révolution n'avait eu aucun mal à accepter que l'un d'entre eux, sensible à certains de leurs idéaux, les rejoigne... et ait l'occasion de faire ses preuve et de prendre de l'influence jusqu'à joindre le sommet.

Malarik Boulanger
Ingénieur Général Adjoint de la cité de Venus



-Tu préfères certainement qu'on retourne dans une planque souterraine dans un réseau d'égouts ou qu'on utilise des préaux de gymnases ou des caves en auberge ou dormir sous des ponts ou bien... ce genre de trucs miteux?
-Je dis pô ça, nô. Mais... ôôh et puis cônnôrd, môrde. D'ô est-ce qu'il viôt, ce frôc?
-Je. Vends. Des. Aaaaaarmes, appuya Manuelo. Ce qui est par, fai, te, ment, lé, gal! Sauf quand on les vend à des révolutionnaires, ce qui est par, fai, te, ment, LOUABLE! Je crois que tout le monde apprécie, alors la bonne morale, tu peux la conserver. Et ce genre de remarque me semble encore moins pertinente de la part d'un ancien des Sosharks.

Et voilà. Il n'avait suffit que de ça pour que l'essentiel des regards se tournent vers eux. D'un coté Malarik, à l'allure monstrueuse, mais qui était probablement la plus grande crème installée à cette table. Et de l'autre, Manuelo, peu gâté par ses traits, mais toujours égélant, tiré à quatre épingle. En permanence affable, mais que tout le monde savait être une ordure de la pire espèce dès qu'on lui tournait le dos. Il restait trop utile. Il restait un moteur, pour Luvneel.

Un moteur que l'homme poisson peinait à approcher. Il ne l'aimait pas du tout, mais était incapable de détester quelqu'un. Alors, comme à son habitude, il esquiva la confrontation. Se contenta de s'effacer. Peu importe le reste, ce n'était qu'un instant.

-Ouôs, bôn... ça irô. Je te rômercie.

Et le colossal homme requin s'effaça, penaud, mis à mal par le ton agacé et cassant del Poncho. Surtout en cet instant. Il n'aimait pas qu'on lui rappelle ses origines, et encore moins ses erreurs de parcours. Et surtout pas celle là. Les Soshark, ça ne fut que temporaire.

-Ca ira, répéta Manuelo d'un ton plus apaisant, désormais bienveillant. Nous sommes tous du même bord. De la révolution. Et quand bien même les choses sont difficiles... et que nous sommes tous à cran... nous allons y arriver.
-Ouô... ouô, évidômment.

Une quinzaine de secondes, savoura le contrebandier. Juste ce qu'il fallait pour que le tableau marque bien les esprits : Malarik qui lui présentait ses excuses, et lui, en leader bienveillant, qui les acceuillait volontier. Un stratagème d'autant plus agréable qu'il n'était aucunement le leader de l'ensemble. L'homme qui s'en approchait le plus, malgré le caractère du comité de Luvneel, était Christopher Nash, dit la Pointe d'Or. Un homme mort, désormais. Par la marine d'élite. Une terrible perte, et qui l'avait surprise. Il se serait attendu à se réjouir secrètement de la mort d'un rival influent, mais... même pas lui, en fin de compte. Il n'en avait pas le coeur. Manuelo avait vécu le choc comme les autres, au moins pour quelques semaines. Il avait beaucoup de morts au sein de ses connaissances. Et beaucoup de personnes regrettées.

Mais la vie avançait. Et lui se relevait.

Après Nash, il y avait Ulrand. Un cador de pur souche de la révolution. Du biberon jusqu'à la barbe qu'il portait soigneusement à ce jour. Nommé par le DRAGON pour réagencer toute l'organisation des "petites cellules grises", comme d'autres disaient des fois. La multitude de sous-ensembles révolutionnaires qui ne parvenaient à rien, séparés. Et cela, il comptait l'accomplir depuis Luvneel, au moins pour le moment. On disait surtout de lui qu'il se reposait de ses derniers combats, parce que jsuque là, le champion de Freeman n'avait brillé que par son inaction. Il restait un brillant gestionnaire, mais ça, del Poncho le faisait au moins aussi bien que lui. Sans pouvoir profiter d'une telle réputation.

Une injustice qu'Edouard, nouveau membre du comité que Manuelo accueillait en ce jour, lui rappella cruellement.

-Où est Ulrand ?, demanda-t-il, curieux.
-En discussion avec... l'Intriguante.
-L'Intriguante?
-Une informatrice. Une femme qui siège au comité. Qui a d'excellentes entrées dans plusieurs ministères du pays, et je pèse bien mes mots. Et qui est une sacrée magouilleuse, vu comment le nombre de dizaines et de centaines de millions de cadeaux s'accumule tous les mois.
-Des... cadeaux?
-Des berries, je veux dire.
-Des... des...

Edouard failli glisser. Et le fit mentalement, en tout cas. Des dizaines et des centaines de millions de berries. Offerts à la révolution. Chaque mois, disait Manuelo. C'était tout simplement... une claque. Trop difficile à croire. Mais del Poncho ne plaisantait pas. Ce qui piqua forcément la curiosité du jeune homme.

On lui avait expliqué dans quoi il s'engageait. Il savait que la révolution de Luvneel disposait de moyens conséquents, d'un appui digne de ce nom, et qu'elle s'était donné le temps pour implanter proprement tous les pilliers nécaissaires au succès de sa cause. De la Cause. Mais même ça...

-Et qui c'est ?
-Confidentiel.
-...
-Je ne sais pas, développa Manuelo face au regard de l'autre. Presque personne ne sait.

Au regard que lui faisait Edouard, l'autre sentit que ça ne suffirait pas. Il essaya d'attendre, mais ça ne marcha pas. Il était comme une vache à regarder fixement et attendre une réponse.

-Ulrand sait, détailla l'hôte. Christopher savait. Et... peut être une poignée d'autres. Ca n'est pas vraiment clair. Mais ça vaut mieux comme ça. Il parait.

Et l'autre n'insista pas. Manuelo avait l'air d'accepter ce secret comme une chosé nécessaire, et à mieux y réfléchir, Edouard le comprenait. L'Intriguante, et rien qu'avec son nom, devait être une personne haut placée. Ou exceptionnellement douée. Un atout conséquent. Que le secret protégeait. Il ne redemanderait pas, décida-t-il alors.

Ce qui, paradoxalement, n'était pas de l'avis de Manuelo. Contrairement à ce que faisait croire sa façade exemplaire, il s'était longuement arrêté sur le sujet. Déjà, qu'Ulrand sache et pas lui, c'était insupporable. C'était là... quelque chose qui lui procurait un avantage. Un degré de confiance. Qui le rendait inférieur. Ce qui était on ne peut plus iritant. Mais tant pis. A part pour ce petit problème d'égo, il n'en n'avait pas grand chose à faire. Oui, il pourrait forcément bénéficier des services d'une espionne dans le gouvernement, mais... il n'était pas cupide. Il savait ne pas aller trop loin, pour être plus précis. Et ça sentait le danger.

-Peu importe. Je te propose de commencer à te présenter à ceux qui sont déjà présent. Les autres doivent arriver en fin d'après-midi... et ce soir... le comité de Luvneel pourra se réunir.

C'était l'heure pour Edouard de découvrir le terrain. Et de se faire connaître. Contrairement à ses pairs, il n'avait rejoint ce siège que pour une simple raison : c'était un Assassin. De l'Umbra. Mais pas un Luvneelois, à la surprise de tous. Ce qui était abherrant : Il y avait déjà déjà une cellule fermement implantée dans le royaume, avec des initiés qui s'appuyaient déjà très bien sur les réseaux de sympathisants des révolutionnaires. Dans chacune des grandes villes. Ainsi que des Lames compétentes et toute leur hiérarchie de tueurs et d'espions au service de la Cause. Mais au sein de Luvneel, pas un seul ne disposait des moyens qu'Edouard avait de naissance.

Il était d'une famille éloignée de la royauté de Boréa, connaissait les hautes sphères. Un talent qui lui permettrait de se fondre sans problème au sein de la noblesse et de la haute bourgeoisie de Luvneel, où il disposait déjà de ses entrées. Et malgré son jeune âge... ou plutôt grace à celui-ci, on ne serait pas surpris de son arrivée dans le pays. Et ça, pas un seul de l'Umbra de Luvneel n'avait moyen de le faire. Il était censé compléter la panoplie des pilliers révolutionnaires sur Luvneel, à qui il manquait une composante essentielle des initiales du dragon.

La Négociation.

Ombre.

Un tueur d'exception, au service des plus justes, pour le bien des plus faibles.

Voilà ce que serait Edouard. Ce qu'il était devenu sur Boréa. Ce qu'il apportait à Luvneel et à son comité.


Edouard Harukjärd
Jeune mondain de Boréa / Assassin de l'Umbra


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