Morgane Todd, la Reine des Démons

Attardons-nous sur le physique de notre chère Morgane Todd. Au premier abord, on peut remarquer son charisme dû à cette beauté froide qui lui est propre. Son regard rouge, vif et perçant, vous scrute comme s’il pouvait lire à travers vous comme dans un livre ouvert. On pourrait également prétendre qu’elle a décelé les mystères de l’univers quand elle se perd à contempler l’horizon dans l’espoir de trouver des réponses à ses questions. Mais ce n’est pas tout, les zones d’ombres qu’apporte son carré plongeant violet sur son visage lui confèrent une part de secret que tout homme à un jour eut envie de percer. Le seul défaut de son faciès pourrait bien être cette balafre qui lui parcourt la joue gauche. Cependant, certains pourraient lui affirmer que cela lui rajoute un côté sauvage à son minois déjà plus qu’envoûteur.

Son corps voluptueux n’est pas en reste de ses charmes. Sa poitrine saillante, son fessier rebondit et son ventre plat pourrait attirer n’importe quel regard lubrique. Mais détrompez-vous, tout cela n’est là que pour lui servir d’arme. Elle n’hésitera pas à utiliser ses courbes pour tendre un piège au malheureux qui se serait laissé envoûter et à lui faire payer cher les méfaits qu’il aurait pus commettre contre ses sœurs.

Morgane est une personne plutôt grande de base, un bon mètre septante, mais cela passe rapidement à un mètre quatre-vingt à cause de ses cuissardes à lanière de cuire, au-dessus de bas railler noire et blanc, et ses talons de dix centimètres. En parlant de vêtements, on peut également remarquer en la détaillant qu’elle ne s’habille pas de façon des plus chaudes. Elle ne porte qu’un simple chapeau à bord court pourvu d’une tête de mort de la même couleur que sa chevelure pour effigie, un soutien-gorge mauve avec un laçage est visible sur sa poitrine, ses bras arborent de longs gants à rayures noires et blanches surmonter sur ses poignets de deux gantelets protecteurs et cachant l’un ou l’autre gadgets inventer par sa sœur, Sayuri. Ses hanches sont vêtues par le string qu’elle porte, mais ses fesses ne sont pas laissées à la vue et aux sues de tous. Elles sont recouvertes par un holster et une ceinture de balles rattacher tous les deux au sommet de ses cuissardes. Le dernier élément vestimentaire que l’on peut décrire, c’est une cape trouée par plusieurs trous de balle dus à une multitude de duels qu’elle à mener.

Si on devait définir le comportement de Morgane, cela serait pour caractériser la méfiance à l’état pur. Les évènements qui ont jalonné la vie de cette capitaine pirate l’ont radicalement forcé à ne jamais donner sa confiance à qui que ce soit. Les seules exceptions connues à ce jour sont ses deux sœurs.

Toute personne étrangère au soeurs Todd le diront, Morgane Todd est quelqu'un qui ne fait pas preuve de pitié, qui n’hésite pas à tuer ses adversaires de sang-froid et sans remord. On conseille souvent de ne pas trop s’approcher de ses sœurs, qu’elle considère comme la prunelle de ses yeux. Si jamais quelqu’un ose les aborder, il devra être sûr de ne pas leur vouloir du mal, sinon on ne donne pas vraiment cher de sa peau.

Cependant, si jamais une personne arrive à lui prouver qu’elle est de bonne foi et que la Reine des Démons consent à considérer cette personne comme un ami, elle constatera qu’il ne s’agit pas de l’image de l'être froid et sans cœur qu’elle s’évertue à véhiculer sur les sept mers.  

Elle fait preuve aussi d’une solidité à toute épreuve. Elle est constamment sur ses gardes. On dirait de par ce fait qu’elle ne s’autorise pas à éprouver des sentiments. Pourtant, elle peut faire avoir des colères immenses si quelqu’un venait à blesser l’une de ses sœurs. Il y arrive également d’avoir de moments de joie et de complicités, mais peu de gens ont pu en être témoins.

Elle ne se défile jamais devant un combat et fera toujours face à son adversaire quoiqu’il advienne, sauf si jamais la personne qui venait à l’affronter ne devait pas en valoir la peine. Alors, elle l’ignorera purement et simplement.

Marin un jour, marin toujours, dit-on dans certaines contrées. L’histoire de Morgane Todd commence par sa naissance, il y a vingt-huit ans de cela, sur un poissonnier dans la mer de North Blues alors qu’une tempête faisait rage et que l’embarcation était mise à mal. Ces parents étaient des pêcheurs et ils vendaient leurs marchandises de façon itinérante sur les flots.

Tandis que le brick tanguait tel un pirate ivre après avoir bu du rhum jusqu’à plus soif, les contractions de Marissa Todd devenaient de plus en plus fortes jusqu’au moment où elles devinrent insoutenables. Son mari, Jeremiah Todd, la fit accoucher dans l’urgence, dans le stress, et dans les meilleures conditions possible malgré l’intempérie. Une petite fille était née ce jour-là, une première petite fille au destin insoupçonné.

Le début de sa vie était des plus agréables sur ce petit bateau marchand. Tandis que son père pêchait dans l’arrière-boutique, Morgane et Marissa, elles, vendaient leur gagne-pain aux pirates, aux marines, aux civils et bien d’autres encore. Parfois, ils accostaient à un port et participaient aux marchés sur les différentes îles.

Quand elle eut huit ans, Morgane eut l’un des plus beaux cadeaux qu’elle n’aurait jamais pu espérer. Sa mère mit au monde deux fausses jumelles. La seule tâche au tableau était la difformité dont elles étaient atteintes, leurs oreilles étaient pointues. Mais cela n’effraya pas Jeremiah ou Marissa et ils accueillirent ses deux enfants dans leur famille avec amour des plus sincères.

Ce n’est que deux ans plus tard que les choses commencèrent à tourner mal. Alors que la petite famille était tranquillement en train de vendre non loin de Hat Islande les fruits de la pêche de ce matin-là. Tandis que le père renouvelait l’étal, la mère attirait les clients et Morgane, elle, s’occupait de faire jouer les jumelles sur un petit îlot non loin de là.

Soudainement, une voile blanche portant le signe de la Marine apparut au loin. Le bateau fendit les flots à vive allure vers le poissonnier. Les marins à son bord abordèrent avec violence la petite embarcation. De là où elle se trouvait, Morgane pouvait entendre quelques bouts de voix. Apparemment, ils accusaient ses parents de faire partie des Révolutionnaires. Au début, elle n’appréhenda pas de quoi il en retournait. Mais la suite lui glaça le sang. Les évènements prirent une tournure bien étrange. Son père hurla un cri que sa fille ne comprit pas et saisit une épée planquée en dessous du comptoir et fonça vers le premier Marine devant lui. Ce dernier riposta et lui planta la sienne dans le torse puis décapita sa femme.

Morgane pleurait à chaude larme, mais étouffait de ses mains le cri qui essayait de sortir de ses tripes. Elle vit le bateau familial se faire fouiller de fond en comble avant d’être quitté et laisser à l’abandon, les corps encore chauds dérivant sur la mer glacée. Malgré le chagrin qui était sien, elle tenta de mettre ses deux sœurs dans la barque qui leur permirent d’arriver là et retourna vers le poissonnier. Tandis que le rafiot se traînait vers la côte de Hat Islande, elle se laissa déborder par son émotion sous les yeux interloqués de Selina et de Sayuri.

La suite de sa vie, fut de s’occuper de ses deux sœurs en travaillant dans un saloon d’Exact Town. Et le début fut très mouvementé. Les jumelles subissaient d’innombrables brimades, c’est à cette époque que son caractère méfiant et protecteur se développa. Et c’est aussi de là que son goût pour les revolvers provient, voir tous ces bandits armés de fusils lui a donné envie de les maîtriser. Avec le temps, elle apprit également à ses sœurs à répliquer à coups de pétoires.

Les années passèrent et les fillettes se muèrent en de belles jeunes femmes. Chacune se spécialisa dans un domaine d’expertise. Sayuri, à la surprise de tous, se trouva une passion pour la technologie liée à l’armement à feu et devint une inventrice et réparatrice pour leur compte. Elle imagina un système de balles dérivant des cristaux provenant de Chom sur Inu Town qui apportait certaines propriétés aux détonations de leur revolver. Selina avait acquis un certain goût pour l’action et le sang. Là où il y avait une bagarre de bars ou un échange de balles, on pouvait être sûr qu’elle n’était pas loin. Elle développa une certaine habileté aux flingues et aux crochets du droit. Morgane, elle, se surprit à vouloir reprendre la mer en tant que capitaine et timonière. Non pas pour avoir le plaisir de voguer sur les flots au grès du vent, mais pour prendre sa vengeance contre la Marine et le meurtre qu’ils ont commis contre ses parents, tout en protégeant celles qu’elles considèrent comme la prunelle de ses yeux, et de faire grandir la légende des Sœurs Todd.

Alors, toutes les trois prirent une décision importante. Tant que Sayuri pouvait trafiquer des armes, tant que Selina pouvait castagner et envoyer des bastos, elle suivrait Morgane n’importe où. Elles subtilisèrent donc un bateau afin de commencer leur revanche. Mais, une tempête imprévue les surprit et les fit s’échouer au large d’une île qu’elles ne connaissaient pas dans East Blue.

C’est ici que débute la légende, c’est ici que naît leur gloire. Retenez bien leur nom, les Sœurs Todd. Bientôt il retentira sur tout le globe.

Ce n’est plus voir rouge à ce stade, mais complètement écarlate. À la veille de leur départ, comment cela put arriver ? Morgane s’en voulait énormément de ne pas avoir pu réagir plus rapidement. Elle ne dormait que sur une seule oreille comme à son habitude, mais ses pirates négriers ont réussi à déjouer son attention, à lui faire perdre connaissance d’un coup de gourdin sur la tête et ont enlevé Sayuri et Selina. Mais pourquoi s’en prendre à ses sœurs ? Enfin, ce n’est pas la chose la plus importante pour elle en ce moment. Là, tout ce qui compte à présent, c’est de retrouver ces enfoirés.

Elle sortit de sa chambre et descendit les escaliers avec la rage au cœur et une détermination à toute épreuve. Le saloon était déjà bruyant par les cris des bandits du coin et la musique dissonante du pianiste. Tandis que certains jouaient au poker, d’autres réglaient les options des vols qui allaient commettre prochainement. L’aînée des Todd s’approcha du bar et héla le tenancier.


Elle finit sa question en posant ses yeux glacials sur le barman, comme si elle lui reprochait les faits qui venaient de se passer.


Prise par ses sentiments, elle se laissa envahir par eux et saisit les cheveux du gérant pour lui fracasser le visage contre son comptoir. Aussitôt, la musique et les discussions animées s’arrêtèrent. Toutes les têtes se tournèrent vers l’origine du grabuge. Elle sortit l’un de ses deux flingues de son holster et avertit l’assemblée.


Elle laissa retomber sa main et rengaina son colt. Maurice souffla comme un bœuf pour reprendre ses esprits. Elle engloutit d’une traite son verre et le reposa violemment. D’une pichenette, elle envoya une pièce de cinq cents berries sur le comptoir.


Elle sortit du saloon avec véhémence, prête à en découdre avec les ravisseurs. Elle se rendit à l’écurie du village, s’empara des brides de son cheval et partit au triple galop en direction du nord et des kidnappeurs.

Elle s’avança à l’intérieur des terres à la recherche d’une piste probante à suivre. Elle ne trouva des traces de fer à cheval qu’une demi-heure après d’intenses fouilles. S’ensuit une cavalcade de quelques heures afin de combler la distance entre elle et eux. Plus le temps passait et plus sa soif de vengeance augmentait. Elle ne s’arrêta que vers midi, au pied d’un pic rocheux afin de répondre à la faim qui la tiraillait. Mais, elle ne se laissa aucunement le temps de rêvasser et repartit de plus belle vers sa destination.

Les traces indiquaient que les ravisseurs se dirigeaient vers Drognar. Sans vraiment prendre le temps de réfléchir, Morgane s’y précipita le plus rapidement possible. Elle n’y arriva qu’à la lueur de l’aube.

La ville n’était pas bien grande, pas plus d’une centaine d’âmes. Elle était connue pour la tranquillité de ses habitants, mais aussi pour les attaques répétées de bandits de grand chemin. Une grande agitation avait lieu. Une femme criait dans la rue après de l’aide, car on était en train de kidnapper son enfant.

Morgane était arrivée un peu tard, mais ce n’était pas non plus irréparable. Elle avait une chance de pouvoir arrêter ces enfoirés. Elle descendit de son canasson et dégaina un de ses revolvers en prévention de croiser l’un d’entre eux. La Reine des Démons s’avança rapidement, mais prudemment en direction de la maison indiquer par la mère apeurée.

Elle y entra au moment où les agresseurs descendaient des escaliers, le jeune garçon au-dessus de l’épaule du plus costaud d’entre eux.


Morgane voulut tirer une balle dans le cœur de l’homme qui lui faisait face, mais elle fut emplie d’une immense surprise de constater que son revolver s’était enrayé. Un juron des plus cinglants sortit de la bouche de la jeune femme sous le rire gras des deux kidnappeurs. D’un geste vif, elle rengaina son arme et se mit à couvert derrière une armoire non loin avant que le plus frêle n’ait pus lui-même la trouer de balle.

La situation avait évolué d’une bien drôle de manière. Il fallait qu’elle puisse dans ses retranchements pour arriver à venir à bout de ses gaillards. Elle regarda autour d’elle rapidement et ramassa une grosse cruche en métal traînant sur un buffet en face d’elle. Elle sortit de sa cachette et se retrouva nez à nez avec le malabar. Il lui décocha un crochet du droit qui l’envoya valser sur quelques mètres.

Elle se releva avec peine, mais toujours la rage au ventre. Elle courut à toute allure vers le frêle et lui asséna une gourmade à l'aide du vase, ce qui le sonna quelques instants. Pendant ce temps, elle porta son attention sur le mastoc. Il laissa tomber l’enfant ligoté et commença à faire parler ses poings. Morgane para l’un des coups et s’évertua à esquiver le reste. Cependant, elle ne prévu pas l’uppercut qui suivit, mais elle parvint à minimiser l’attaque en se penchant en avant et se le prit dans l’estomac. Son souffle fut coupé pendant deux secondes et elle finit à terre quand un autre coup l’atteignit à la tête.  

Elle se dit qu’elle utilisait la mauvaise méthode pour venir à bout de ses deux hommes. Toujours allongée, elle fit un croc-en-jambe au moins fort des deux qui tomba à la renverse et lui abattit le vase dessus de toutes ses forces, ce qui le fit s’évanouir. Elle se releva d’un bon vif et balança le pot dans la mâchoire. Il s’écrasa lourdement par terre suite au choc et elle profita de cet instant de répit pour s’asseoir sur lui au niveau du thorax et lui abattit ses poings sur la face.


Le malabar avait le visage en sang, le nez cassé, l’arcade sourcilière ouverte, un œil au beurre noir et bien d’autre ecchymose. Il se débattait comme un forçat, mais l’emprise de Morgane était plus forte qu’il aurait pus imaginer. Il résista à la torture physique qu’il subissait de son mieux, mais la douleur que la Reine des Démons savait engendrer pour faire parler les gens était plus forte.


Elle lui fit un sourire malicieux et l’assomma de toutes ses forces. Elle saisit le colt qui pendait sur le flanc de l’homme et le coinça à sa ceinture. Elle sortit de la maison en rendant son enfant à la mère en pleur qui remercia Morgane de tout son cœur. Elle essaya de repérer l’office de shérif du coin et s’y engouffra à la recherche d’arme pouvant lui être utile. Une carabine était exposée sur le mur. Elle la saisit, prit quelques munitions et sortit pour foncer vers l’est.

Il commençait à faire nuit, on n’y voyait plus très bien, mais cela était encore suffisant pour pouvoir viser correctement. Elle repéra un point surélevé en la qualité d’un balcon de saloon. Elle escalada la façade du bâtiment d’un bon sur une bordure de fenêtre. Elle saisit le bas de la rambarde de la terrasse et exécuta une pirouette pour l’atteindre gracieusement. Elle sortit la carabine et se concentra pour cibler l’un des quatre négriers qu’elle voyait au loin. Elle inspira et expira longuement avant de bloquer l’air dans ses poumons. Elle stabilisa sa prise sur le manche et une fois qu’elle était sûre d’avoir une bonne visée, appuya sur la détente. La balle fusa à une vitesse folle et tua la proie de Morgane. Elle abaissa le levier de l’arme afin de la recharger et étendit un second homme, dans la foulée, qui n’avait pas été assez rapide pour se mettre à couvert.

Les pirates, au début surpris par la première détonation, s’étaient précipités derrière leurs chevaux et avaient dégainé sabres et fusils et recherchèrent la position du tireur en balayant la zone de leurs têtes. Afin de ne pas griller sa couverture, elle laissa tomber sa carabine et sauta sur le toit du saloon, sur la toiture de la maison d’en face et ainsi de suite jusqu’à être en surplomb des esclavagistes. Elle put enfin voir ses deux sœurs ligotées et étendues sur le dos de deux canassons. Morgane évalua la chute qu’elle allait faire et sauta sur l’un des deux qu’elle tua d’une balle dans la tête.


Le pirate avait l’air effrayé par la femme qui le regardait avec des yeux lançant des éclairs. Il tremblait de toute part, mais raffermit sa poigne sur le manche de l’épée. Il s’avança d’un pas peu sur et commença à donner quelques moulinets. La jeune femme para du canon de son revolver les coups qui étaient susceptibles de la toucher avant de s’approcher rapidement de lui et l’empoigna par le col. Elle ne prit même pas le temps de lui laisser dire quoi que cela soit avant de l’étendre d’une balle dans le cœur.

Elle souffla un coup, afin de se calmer, de laisser la tension retomber et elle finit par aller libérer ses deux sœurs. Elle ressentit un soulagement certain quand elle constata qu’elles n’avaient aucune marque de blessures quelconques. Après une accolade rassurante, elles prirent toutes trois un cheval et partirent en direction de leur destin.