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Obligation


- « Hein ? Oga ? C’est mon gros toutou. C’est un sauvage que j’ai épargné. Depuis notre combat… Il est comme qui dirait traumatisé et il refuse d’être violent. La clôture sert à délimiter sa zone. Vu qu’il sert un peu de "force de dissuasion", il serait un peu triste de voir les autres prisonniers se défouler sur lui, non… ? »

- « Vous avez répandu une rumeur sur lui ? »

- « Oui, comme quoi il fait presque jeu égal avec Matsushima, mon second. »

- « Et c’est pour ça qu’on m’a envoyé au cachot ? »

- « Tu as failli nuire à tout notre système en t'attaquant à un lui. A la base, Matsushima voulait juste tester ton courage, pas ta force. Et puis, on libère en général les condamnés au cachot au bout de cinq jours, lorsqu’ils commencent à pleurer, à dérailler ou à nous supplier. Mais toi, tu as tenu un mois. Un mois sans eau, sans nourriture, sans lumière et sans supplications. Au bout du trentième jour, ils te croyaient tous morts, en fait… »


Miyuki se retourna vers moi et me fit un sourire. Moi ? Je me contentai de la suivre comme un automate à travers les couloirs du dojo sans rien dire. Le dojo, c’était son surnom. Mais ce coin n’était rien d’autre que la fameuse place du dragon située au sein de la capitale que nous avions ralliée après trois heures de trajet en pousse-pousse. Ici, de milliers d’hommes à la solde de la shogun actuelle et donc de Kiyori s’entrainaient  chaque jour. Cette folle en plus d’avoir une flotte importante, avait également des soldats en réserve. Abusé. Une guerre frontale contre ses forces serait ardue, mais infiltrer carrément ses forces serait sans aucun doute du suicide. Elle aurait tôt fait de me démasquer et de me tuer à l’aide de ses sbires ou toute seule. L’idée de base tenait toujours : Chercher un moyen de buter la shogun et me barrer d’ici en vitesse. Vu que l’île était repliée sur elle-même, il me suffirait ensuite de revendiquer l’attentat ce que les journalistes relayeraient. De quoi pousser Kiyori à sortir de sa tanière pour laver l’affront. Après tout, j’avais aidé à vaincre quelques-unes de ses lieutenantes à Karantane et cette ultime action serait la goutte d’eau qui allait faire déborder le vase, à n’en point douter. Rien qu’à cette idée, mon air se durcit et je serrai les poings en continuant de suivre la jeune femme qui m’amenait je ne sais où. Galère…

- « Où est-ce qu’on va ? »

- « Mh ? Tu vas loger dans ma chambre ici. En vérité, les « braves » de ton genre sont directement envoyés dans la flotte de notre déesse. Vu ta force, il n’est pas exagéré de dire que tu peux prétendre à être le second d’une lieutenante. Couplée à tes connaissances, m'est d'avis que tu pourrais nous être utile ici, au sein de l’île… »

- « Il n’a jamais été question de me laisser partir…? »

- « Avec tout ce que tu sais maintenant, non. D’ailleurs, je suis sûre que tu as également compris pourquoi je tiens une auberge en apparence… »

- « Tous les étrangers sont surveillés dès qu’ils foulent le sol de ces terres ? »

- « Pas tous les étrangers, tu n’y penses pas ! Mais tu as attiré la curiosité du gardien qui nous a prévenus de ton arrivée. Naviguer tout seul sur une voie du nouveau monde, tu crois vraiment que c’est à la portée de tout le monde, Bith ? »


Effectivement, j’avais gaffé pour le coup et ce fait me fit presque grommeler. D’ailleurs, je n’avais même pas remarqué qu’elle avait commencé à me tutoyer…

- « De ce fait, on t’a surveillé. Constamment. Pendant toute la durée de ton séjour. Même à Arma’Lo, sans que tu ne t’en rendes compte. Pour être honnête, on pensait que tu étais du Gouvernement Mondial ou même un homme de Ravrak. »

- « Ravrak ? Pourquoi lui ? »

- « L’idée qu’un empereur fasse infiltrer l’équipage d’un de ses rivaux te parait si absurde que ça ? »

- « Pas vraiment… Enfin… J’aurai pu être celui de Teach après non ? »


- « Impossible. Ce dernier a livré une grosse bataille sur Thriller Bark avec la majorité de ses hommes. Aux dernières nouvelles, il s’en serait tiré de justesse. Même que Red est mort. Les informations à ce sujet sont un peu floues, mais on en apprendra un peu plus sous peu, très certainement… »

J’ai failli hurler. J’ai failli. Mais je me retins de justesse et je ne fis aucun commentaire à ce sujet. Même si je pouvais en rire vu que le type nous avait trahi pour je ne sais quelle raison, j’étais choqué. Red mort ? Absurde. Invraisemblable. Mais c’était la preuve que le monde bougeait et pas qu’un peu. Un nouveau vent semblait souffler sur Grand Line. L’information qu’elle venait de me divulguer me confirma une chose : Les hauts gradés de cette ile avaient accès aux informations extérieures. Par den-den. Par journaux… Ce n’était pas les moyens qui manquaient en tout cas. Je m’étais mis à cogiter tout seul alors qu’on continuait à marcher jusqu’à sa chambre. Sur le chemin, moult guerriers s’arrêtaient pour la saluer respectueusement. Ces mêmes gens me lançaient des regards peu avenants, mais je ne m’en occupais pas trop. De ce que je voyais, la jeune femme faisait vraiment partie des leadeurs de l’île. Gérer une prison, ce n’était pas rien. Elle pouvait être « fière » d’elle. Mais alors que je commençais à me perdre dans mes pensées, elle reprit la parole : « On a aussi lancé des enquêtes sur toi, mais on n’a rien trouvé d’anormal. » Normal. Cherry surveillait mes arrières. Elle m’avait créé tout un faux passé au cas où, pour brouiller les pistes. Une vraie CP. Heureusement qu’elle était là pour moi sans quoi je serai mort à l’heure actuelle.

- « Voilà ! On y est ! C’est ma grande suiiite ! » Qu’elle avait annoncé en ouvrant la porte avec joie. « Alors ça te plait ? »

- « Oui, mais je vous préviens qu’on ne dormira pas ensemble… »

- « HEEEEEIIIIN ? MAIS POURQUOIIIIIII ?! »


Putain… Mais dans quoi j’me suis encore fourré moi ?!


Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Mar 26 Sep 2017 - 12:13, édité 1 fois
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Une semaine plus tard…

- « Le duel est terminé ! Victoire de Bith ! »

C’est la mine sereine que je levai ma lame en l’air. Autour de moi, il eut des exclamations et des cris de joie. C’était mon millième duel depuis que j’avais commencé l’entrainement au dojo et je n’en avais pas perdu un seul. Mes deux premiers jours furent assez difficiles. Il faut dire que les ex-taulards n’avaient pas très bonne réputation au sein de la place du dragon qui fourmillait de soldats très consciencieux et bien sous toutes leurs coutures. Mais Miyuki avait vite fait de rétablir la vérité, avant que certains ne m’acceptent comme l’un des leurs. La fourberie des seigneurs de guerre d’Arma’Lo ne plaisaient pas vraiment à ces gens qui se dévouaient corps et âmes à leur déesse Kiyori, ce pourquoi ils furent rapidement compatissants et  compréhensifs. Qui plus, Kaname avait particulièrement une mauvaise renommé sur ces terres, ce qui avait facilité mon adaptation au bout du troisième jour dans les rangs de l’armée. Pour d’autres encore plus sceptiques, j’avais dû employer une bonne partie de ma force pour mettre au tapis tous ceux qui me défiaient en combat singulier. Puis, à force de victoires, je m’étais taillé une petite renommée jusqu’à avoir le respect de tous les maitres, mais aussi de toutes les 20000 têtes qui aspiraient à servir l’impératrice un jour. Une bonne semaine avait suffi pour que je devienne la nouvelle attraction de l’armée de Tetsu !

- « Je savais que tu n’étais pas comme les autres, mon petit chéri ! »

C’était le soir même de ma millième victoire, autour d’un gros festin. Miyuki était accrochée à moi comme d’habitude. Sa mine rouge, son sourire un con et ses mimiques de gamine lui donnaient une tête de timbrée plutôt que de celle d’une amoureuse. J’aurai pu la dégager, mais avec le monde autour de nous, je préférai ne pas jouer avec le feu. Il faut dire qu’elle n’était pas seulement la gardienne de la prison mais aussi la seconde de Leona si on excluait le daimyo d’Arma’Lo. De ce fait et même si en n’avait pas l’air, elle était l’une des plus hauts-gradés et j’étais son poulain. Ce fait renforçait encore plus le respect que les autres guerriers de Tetsu avaient pour moi ce qui n’était pas un mal. Enfin, sa joliesse et sa simplicité faisaient d’elle l’une des femmes les plus convoitées de l’île. Qu’elle ait un mâle aussi presque aussi puissant qu’elle à ses côtés n’était pas vécu comme une injustice pour la plupart de ses prétendants. A Tetsu, le mérite était une valeur sacrée même en termes d’amour. Il y avait bien évidemment quelques jaloux qui ne m’encadraient pas rien que pour ça, mais la vie était ainsi faite et j’étais bien conscient qu’on ne pouvait pas plaire à tout le monde. C’était comme ça. Et le temps passa ainsi. Sept jours supplémentaires passèrent encore… Jusqu’à ce que survienne un évènement  plutôt inattendu au dojo !

- « NOTRE SHOGUN NOUS FAIT L’HONNEUR DE SA PRÉSENCE AUJOURD’HUI ! TOUT LE MONDE EN RANG ET QUE ÇA SAUTE ! »

La voix criarde d’un instructeur interpella les quelques deux milles têtes présentes ce jour-là. Et c’est ainsi que nous nous disposâmes en rang, comme une véritable armée avant qu’une silhouette ne fasse son apparition à l’un des balcons au troisième étage du gigantesque bâtiment qui nous faisaient face. Et là, des cris de guerre se firent entendre un peu partout. Elle était là. Devant nous. Et nous regardait d’un air à la fois dur et fier. Leona Suzuwa, shogun de Tetsu et représentante de Kiyori était enfin à ma portée. J’eus même un sourire en l’observant et en me disant que je pourrais enchainer des geppo et lui balancer une bonne lame de vent dans la gueule ; mais je chassai très vite cette idée de mon esprit pour continuer à la scruter dans mon coin, au beau milieu d’une foule surexcitée. Et dire que j’avais à peine 2000 hommes à ma disposition là où une simple petite lieutenante de son calibre avait 20000 hommes sous sa botte… Risible ! J’eus un petit sec avant que la foule ne se disperse pour reprendre l’entrainement lorsqu’elle disparut de notre champ de vision, puis je fis comme les autres jusqu’à la nuit tombée. Mais alors que je venais à peine de prendre ma douche, Miyuki déboula dans ma chambre ou plutôt dans la sienne, vêtue d’un superbe kimono qui mettait ses formes en valeur. Elle tournicota devant moi et me balança de but en blanc :

- « Leo veut qu'on dine ensemble, tous les trois ! Habille-toi chic, on y va ! »

Je n’étais pas choqué. Ou tout du moins surpris. Cette pipelette avait dû raconter à la shogun tous mes exploits. Cette dernière avait également dû entendre les rumeurs sur moi. Était-ce la raison de sa présence ? Va savoir… Toujours est-il que sans me gêner, je me dénudai devant une Miyuki qui cacha ses yeux et se retourna, rouge de gêne avant de sortir de là comme une sainte-nitouche. Je haussai mes épaules et me parai d’un de mes plus beaux kimonos, avant de quitter la pièce. Miyuki qui m’attendait fut ravie de voir que j’avais opté pour un kimono qui plus est de même couleur. Sur ce constat emballant, elle me prit le bras et m’entraina à sa suite. Après une marche rapide de plus ou moins cinq minutes, nous débarquâmes au dernier étage du plus grand édifice de la place du dragon. La pièce était somptueuse. Elle était grande, richement décorée et faisait office de salle de restauration et de réunion en même temps. C’était là que les vice-généraux de l’armée des dragons s’assemblaient pour partager un repas ou pour parler stratégies. Leona, elle, était assise dans un coin et semblait attendre. La table devant elle était garnie de victuailles de toutes sortes. Un véritable festin. Alors que Miyuki courait déjà vers elle en l’interpellant de vive voix comme à son habitude, j’étais resté calmement au seuil de la porte avant que la shogun ne dirige son regard vers moi, avec un sourire affable.

- « N’aie pas peur. Approche donc. »
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- « Veuillez m’excuser… »

Si je devais reconnaitre une chose, c’est que Leona était magnifique. Magnifique en plus d’être accessible. Son sourire pouvait charmer n’importe quel homme et je comprenais aisément pourquoi le daimyo d’Arma’Lo était tombé sous son charme. Ça et le fait que les hommes de Shikoku se battaient pour elle avec zèle. Ou plutôt pour Kiyori. Mais c’était du pareil au même. Du pareil au même parce qu’elle était malheureusement dans le mauvais camp et qu’elle demeurait toujours ma cible. Oui, rien ne changerait. J’allais la tuer. Dans mon esprit, c’était clair et net. Et sa mort obligerait Kiyori à sortir de sa tanière, coûte que coûte. Elle n’aurait pas le choix que de se montrer ce qui me permettrait enfin de pouvoir lui casser la gueule et lui faire payer tout ce qu’elle avait pu me faire via ses lieutenants. La perte de mes hommes. L’humiliation. Toutes ces choses que je ruminais et qui m’obligeaient à ronger mon frein en attendant le bon moment. Moment qui se présenterait un jour. J’en suis certain. Je le sentais. Je le voyais même venir. Même si en attendant, je restais tranquille, calme et souriant. Oui. A l’heure actuelle, j’étais Bith. Un professeur qui avait une force dantesque et qui allait sans doute intégrer les rangs de la déesse de cette île…

- « Je suis très contente de te voir enfin ! Il faut dire que Miyuki a vanté tes mérites et pas qu’elle d’ailleurs ! »

- « Je suis confus… Je ne pense pas mériter tant d’éloges… »

- « Oh, arrête ton numéro Bith ! Je lui ai tout dit sur toi, hihihi ! »

- « Je suis désolée que tu aies à supporter ses caprices… »

- « C-Ce n’est rien… »

- « Hé ! Arrêtez de parler comme si j’étais une gamine ! »

- « Tu veux me dire que tu ne l’es pas ? »

- « C’est toi la plus puérile de nous deux ! Shogun mon œil oui ! »

- « Tu es vraiment exaspérante, Miyu… »

- « Je ne serais plus ta meilleure amie sinon… »


Conversation absurde et surréaliste. Pourquoi je devais subir ça, moi ?!

- « Tu n’as pas tort… » Fit Leona, tout sourire, avant de se retourner vers moi avec un air un peu plus sérieux mais toujours aussi avenant « Je vais être directe : Qu’est-ce que tu préfères ? Rester ici sous mes ordres ou travailler sous celles de notre impératrice ? »

- « Ai-je vraiment la largesse de choisir ? »

- « Pourquoi cette question ? Tu doutes ? »

- « De ce que je sais, je devrais directement aller sous les ordres de dame Kiyori. »

- « Sauf que cette enquiquineuse qui se trouve à mes côtés a tout fait pour que tu restes avec nous. On va dire que tu es son préféré… »


Son préféré ? J’étais un chien ou quoi ?! Mais soit…

- « Il y a une condition pour que je reste ici ? »

- « Aucune. Je veux juste savoir ce que tu aimerais faire. Servir indirectement notre maitresse en restant sous mes ordres ou aller le faire directement ? »

- « Je préfère rester ici si vous me le permettez. »
Qu’avais-je dis spontanément, sans hésitation.

- « Je vois… J’en connais une qui va sauter de joie pas plus tard que maintenant ! »

- « Héhé ! Sortons le sak- »


Miyuki n’eut même pas le loisir de finir sa phrase qu’un des leadeurs de l’île fit irruption dans la salle !

- « Des barbares en vue vers Arma’Lo, madame ! »

La mine de Léona s’assombrit en une demi-seconde. A croire que ces derniers l’exaspéraient vraiment. La soirée allait s’écourter et je le sentais. Même que Miyuki avait carrément perdu son sourire. C’est vous dire la gravité de la situation. Alors que le général s’avançait lentement vers nous, la Shogun prit un air réfléchi. Selon les rumeurs, elle était la tacticienne qui réussissait à contenir l’avancée de ces gens avec brio. Et dire que sa prime n’excédait même pas les 100 millions… Soit on la sous-estimait un peu trop, soit elle avait été placé ici très rapidement sans avoir eu le temps de faire preuve de sa force. Encore que là-dessus, je n’étais pas con. Je savais qu’il y avait des pirates qui n’étaient pas fondamentalement mauvais. Elle devait faire partie de cette catégorie-là. Cependant, elle n’était pas au bout de ses surprises, puisque je comptais la faire baver et pas qu’un peu ! J’eus tout de même un peu de regrets vu la bonne bouffe sur la table. Emporter quelques morceaux de viande ne devrait pas gêner les deux femmes. Mais alors que je pensais que j’étais sauvé et que j’allais pouvoir rentrer dans la chambre de Miyuki, Léona leva soudainement ses yeux clairs vers moi. Et le fin sourire qu’elle montra me fit comprendre que…

- « Finalement, j’ai peut-être une condition pour que tu n’ailles pas faire office de chair à canon chez notre déesse... »

Que ça allait forcément me retomber sur la gueule, toute cette histoire !
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Quelques heures plus tard, vers Arma’Lo…

- « Tu dois pas avoir que de bons souvenirs ici, Bith, hahaha ! »

- « Hein… ? Ah… Oui… »


Le général Shûsa se mit à rire. Contrairement à tous les généraux et hauts gradés que j’avais pu voir sur cette île, l’homme était court. A peine le mètre 60. Il était cependant trapu avec une longue chevelure peu soignée, une moustache fournie et les sourcils broussailleux. Son ton était bourru, mais c’était somme toute un type sympa. Quand il n’avait pas la manie de vous flanquer des claques au dos, bien entendu. Cette idée me fit soupirer alors qu’il causait toujours. Depuis que le contingent de 2000 hommes qu’il dirigeait avait quitté la capitale de l’île à dos de chevaux, l’homme ne faisait que ça. Parler et parler. La plupart de ses discours se focalisaient sur ses anciennes prouesses sur Tetsu même. Des barbares, il en avait buté des milliers selon ses dires. Un spécialiste qu’on envoyait toujours sur les gros coups et qui avait appris à mettre en place des tactiques efficaces contre les sauvages qui venaient de l’ouest pour « foutre le boxon ». Autant dire qu’on était donc entre bonnes mains. « On » parce que ledit contingent n’était peuplé que de nouvelles têtes. Des vétérans, il n’y en avait que peu, mais ce n’était pas un problème selon Shûsa qui avait prononcé un discours expéditif lors du départ pour rassurer les blues. Sauf que ce genre de discours, je connaissais très bien leur nature en tant que militaire depuis longtemps…

Des survivants, il n’y en aurait pas beaucoup…

- « D’ailleurs, il parait que Kaname a été défait de son statut de "second" depuis ton affaire, hahaha ! Il doit devenir fou à l’heure actuelle ! »

Est-ce que j’avais répondu ? Non. Je m’étais contenté de le laisser parler. Tout ce à quoi je pensais maintenant, c’était comment prendre la tête de Leona. Un assassinat et une fuite en catimini ? Non… Elle était trop forte et même si je pouvais la buter, il n’était pas dit que je réussirais aussi aisément. Il me fallait donc la droguer ou l’isoler pour pouvoir commettre mon forfait sans attirer l’attention. Cela me permettrait sans doute de pouvoir quitter l’île sans trop de soucis. Le tout était donc de gagner sa confiance et donc de réussir à sortir d’ici vivant et pourquoi pas victorieux. Ça ne devrait pas être bien difficile en vérité. Mais alors que nous éloignâmes de la ville d’Arma’Lo loin derrière nous maintenant et que nous arrivâmes vers les chaines montagneuses, mon cœur ne fit qu’un bond ! Non pas parce que Shûsa avait soudainement stoppé notre avancée à cause de la masse sombre qui s’étendait devant nous –uniquement constitués de barbares à priori-, mais bien parce que par délà ces montagnes, j’avais senti une présence à la fois puissante et oppressante. Mon haki de l’observation avait été aiguisé sur le coup. Ladite présence semblait très proche, mais pourtant, elle était éloignée. Loin de cet endroit perdu au beau milieu de nulle part. C’est endroit qui allait être le théâtre de violents combats à venir. Car sans hésiter, Shûsa avait fait cabrer son cheval avant de gueuler :

- « CHARGEEEEEEEEEEEEEEEEZ ! »

4 heures du matin, à plus ou moins 25 kilomètres d’Arma’Lo : 2000 dragons de Kiyori faisaient face à autant de barbares de l’Ouest.

Le combat fut sanglant. Sanglant mais aussi désordonné. Si la tactique de Shûsa n’était pas forcément fameuse même s’il n’y avait pas 36000 façons de mener une bataille de la sorte, les barbares avaient surtout l’avantage du terrain et l’obscurité relative du champ de bataille n’aida pas non plus les nouveaux venus à se défendre convenablement. Résultat ? Notre armée perdit le quart de ses hommes en presqu’une heure. La tendance s’inversa légèrement lorsque le ciel commença à s’éclaircir aux environs de cinq heures du matin et ce furent les barbares qui accusèrent le coup. Pour ma part, je faisais simplement le strict minimum, trop intrigué par cette dangereuse présence qui se signalait au loin. A croire que j’avais bien trop bridé mon haki qui recouvrait pourtant toute l’île sans trop de problèmes. On est puissant ou on ne l’est pas. Des têtes volèrent tout de même. Shûsa était peut-être un piètre tacticien en vérité, mais les barbares ne se battaient qu’à l’instinct, sans véritable cohésion ou stratégie. Du coup, ils ne replièrent qu’aux environs de sept heures du matin, lorsque leur groupe fut presque décimé. Mais Shûsa qui lui aussi avait subi de grosses pertes était teigneux, tenace et d’une rancune sans précédents. C’était bien la première fois qu’il essuyait autant dégâts de son côté, ce pourquoi il opta pour une course poursuite. Assez inédite comme décision puisqu’il ne s’était jamais aventuré dans les profondeurs de ces montagnes qu’on disait maudites !

- « AVEC MOOOOOOOIIIIIIII ! »

Si les autres soldats encore en vie hurlèrent à leur tour pour faire écho au cri de guerre de leur chef, je restai stoïque pour ma part. Mes pensées n’étaient plus sur cette bataille à priori déjà remporté. Nous étions encore 200 hommes (des vétérans pour la plupart) là où les barbares n’avaient plus qu’une centaine de personnes. Un peu moins d’ailleurs. La poursuite fut un sacré succès d’ailleurs. Ironie du sort puisque les habitants de l’est n’étaient pas du tout habitués à cavaler en montagnes. De ce fait, une boucherie s’en suivit. Shûsa et ses plus anciens hommes prenaient un certain plaisir à tuer les barbares. Ces derniers portaient bien leurs noms et leurs styles variaient d’un individu à l’autre. Si certains semblaient ne même pas comprendre notre langue en plus d’être vêtus comme de vrais sauvages, d’autres étaient plus « civilisés » même si leurs gueules patibulaires les trahissaient très vite. A croire qu’il y avait plusieurs ethnies de leur côté. Intéressant… Après une heure à les traquer, il ne restait plus qu’une vingtaine de types. Acculés comme des animaux blessés. Et notre général lui, avait troqué son sourire affable pour un sourire tordu et presque sadique. On pouvait sentir de loin que c’était vraiment son « truc ». Mais alors qu’il comptait donner l’ordre d’attaquer, il entendit un cri. Lui et les autres hommes d’ailleurs. Lorsque tous se retournèrent, ils virent que l’un des leurs à l’arrière du groupe, avait une épée fichée dans son torse, vomissant du sang. Et son meurtrier n’était autre que…

- « Bith… ?! Mais… Mais qu’est-ce que tu fous… ? »

- « Mh ? Disons que j’ai eu une idée lumineuse. Du coup, je me débarrasse de vous. Vous me gênez… »


Qu’avais-je répondu avec un gros sourire aux lèvres.

Avant de commencer une « danse macabre » au sein même de mes alliés.
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- « ARRÊTE DE TE FOUTRE DE NOTRE GUEULE !!! »

Shûsa devenait fou. Devant ses yeux emplis d’effroi, les têtes de ses hommes volaient un peu partout. J’étais fort. Rapide. Presque invincible. En moins d’une minute, j’avais déjà buté pas moins d’une cinquantaine de tête, réduisant l’armée de moitié. Les autres dragons encore en vie étaient choqués. Les vétérans surtout. Puis, lorsqu’ils réalisèrent que j’étais un traitre et que leurs pitoyables existences étaient en danger, ils se mirent à me charger. Mais ils étaient faibles. Bien trop faibles. Si bien que j’en tuai encore une vingtaine avec une facilité presque déconcertante. Même les barbares cloitrés dans leur coin n’osaient pas bouger. Ma force les effrayait. Elle leur faisait penser à celle de leur leadeur. Celui-là même que je sentais depuis un bon moment maintenant. Mais alors que j’allais passer à la trentaine d’hommes qui restaient, Shûsa s’était rué vers moi avec sa grosse hache dont il se servait au combat. Nous croisâmes alors le fer, mais je réussis à le repousser avec violence si bien que son cheval faillit tomber. Mais il se redressa in-extrémis avant de me charger encore une fois avec le visage déformé par la colère ! Moi ? J’avais une gueule amusé. Le sadique paniquait et c’était plutôt drôle à voir. Mais sa nouvelle offensive fut cette fois-ci plutôt costaude puisqu’elle força mon propre destrier à reculer de quelques pas. Puis les coups se mirent alors à pleuvoir.

Après plus d’une minute d’échange de coups, Shûsa était couvert de graves blessures. S’il était bien plus fort que tout ce que j’avais facilement buté, il n’en demeurait pas moins faible à mes yeux. Un peu plus fort que Kaname pour ne pas tomber direct dans les pommes en tout cas. C’était tout à son honneur. Mais insuffisant à celui qui était de loin le plus puissant des vice-amiraux de la marine. En pensant à elle d’ailleurs, j’en vins à me dire qu’il me fallait faire vite. Histoire qu’on me taxe pas de traite ou qu’on n’officialise pas encore ma mort. Sur cette pensée, je portai une attaque du tranchant de ma lame qui amputa carrément le bras gauche du pauvre général de la jolie shogun. L’homme trapu se mit à hurler de douleur. De quoi réveiller ses combattants restants. Sauf que voilà, les barbares ne furent pas non plus en reste puisqu’ils s’occupèrent en un instant des hommes qui me menaçaient le travail. De quoi me mâcher le travail. Shûsa fut soudain apeuré. En quelques minutes seulement, il était tout seul. Les barbares qui avaient achevé ses plus vieux compagnons avaient formé un cercle autour de nous comme pour l’empêcher de fuir. Il ne lui restait plus que son cheval, en vrai. Proie à une douleur inimaginable causée par la perte de sa paluche et craintif face au retournement de situations, l’homme finit par péter un câble en se mettant à rire comme un idiot…

Puis il se rua vers moi. Une dernière fois. Courageux jusqu’au bout, quand même. Et dire que je pensais qu’il allait me supplier de lui laisser la vie sauve. J’avais vraiment pensé que c’était le genre de type. Ou peut-être avait-il réalisé que je n’accéderais pas à sa requête ? Va savoir… Mais il avait eu ce mérité et je n’allais pas lui retirer ça. Ce pourquoi je finis par le décapiter. Carrément. Son sang macula mon visage encore plus que celui de tous ceux que j’avais tué. Puis son cheval décampa. Mais quelques barbares sautèrent dessus avant de lui planter leurs épées dans le corps. Une manifestation de leur rage ? Ou bien voulaient-ils le bouffer ? Bonne question. Mais bon, là n’était pas le plus important. Ce qui urgeait ici, c’était maintenant leurs réactions. Allaient-ils m’attaquer ? Non. Trop peureux. Ils avaient vu ma force. Personne ne s’y risquerait à coup sûr. De ce fait, ils avaient deux choix : Soit fuir, soit attendre ma réaction. Je levai alors mon arme ce qui provoqua un mouvement de recul collectif de leur part, mais je finis tranquillement par ranger mon épée dans son fourreau avant de descendre de mon cheval, tranquillement. Puis je regardai autour de moi avant de me diriger vers celui qui me semblait être le plus fort et le plus intelligent. Il avait d’ailleurs des vêtements décents si l’on omettait sa cape faite de peau de je ne sais quoi…

- « Je suis un ami ! »

Aucune réponse…

- « Moi… être ami ! » Que fis-je avec des gestes un peu stupides. Sauf que…

- « On te comprend parfaitement étranger. » Répondit mon vis-à-vis encore méfiant à première vue.

- « Ah ! Je suis désolé… »

- « Pourquoi tu as fait ça ? »

- « Fait quoi ? »

- « Pourquoi tu as tué tes compagnons ? »

- « Ce ne sont pas mes compagnons. Je ne partage pas leur cause. En plus de m'avoir emprisonné, ces imbéciles m'ont forcé à me battre contre vous ! Sauf que je ne voulais pas ! Alors, j'ai attendu patiemment pour me venger et vous aider ! Parce que c'est vous, mes amis ! »


Pour illustrer mes propos, je détachai même le fourreau de ma lame avant de la jeter au sol, puis je levai mes mains en l’air, comme si j’étais à leur merci. Certains sauvages restèrent tout de même en retrait. D’autres plus courageux m’approchèrent doucement et osèrent me toucher avec le bout de leur lance sans aller jusqu’à me piquer. J’eus pour ma part un sourire. Ils me tournèrent autour pendant quelques minutes en silence, jusqu’à ce qu’ils échangent en langage vernaculaire. Puis, soudain des visages s’illuminèrent avant que certains ne sautent un peu partout… « Je veux rejoindre votre cause et lutter avec vous ! » J’avais sciemment ajouté cette phrase pour les convaincre encore plus. S’ils me comprenaient plus ou moins, c’était déjà ça de pris. Le plus intello réfléchissait toujours mais ses traits se relâchaient doucement. Il réalisait petit à petit qu’il avait échappé à la mort. Un sourire finit par se dessiner malgré lui sur son visage. Visage qui transpirait surtout la reconnaissance. Réfléchir n’avait plus trop d’importance. Qui plus est, ma force les avait tous bluffé. Un type comme moi dans leur rang, c’était clairement négligeable à ses yeux. Il eut alors un dernier échange entre eux, avant qu’il ne s’avance vers moi et me tende amicalement une main que je saluai chaleureusement, le regard faussement pétillant de joie.

- « On t’emmène avec nous ! »

Si j’eus un gentil sourire en apparence, je ricanais intérieurement. Mon coup de bluff avait marché.

Il ne restait plus qu’à croiser les doigts pour tomber sur leur « chef ».
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