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Un retour aux sources bien agité [PV: Rhei D. Heimfire]

La première chose que je fais, une fois revenue sur East Blue, c'est de repasser par Logue Town, pour récupérer ma petite embarcation restée dans un coin du port.
Cela me frustre énormément de devoir revenir en arrière comme ça, alors que j'avais pris la décision de rester sur Grand Line, pour me rendre plus utile à la Révolution, mais non. Mon intuition me hurlait de bêtement revenir sur mes pas, parce que je ne me sentais juste pas "prête" à affronter cette zone...
Pestant intérieurement contre moi-même et contre ma faiblesse, je tâche de me changer les idées en faisant l'inventaire du bateau, pour constater qu'il manquait de nourriture. Vu que l'on partait pour l'autre bout du monde, on a dû finir notre stock de nourriture, avec Mibu, pour éviter de la gâcher.

Je récupère un peu de Berrys dans ma poche interne de veste et rejoins mon matelot sur le pont:

-Mibu, on part faire quelques courses; il faut réapprovisionner le garde-manger.

Le jeune homme se tourne vers moi, délaissant le ménage qu'il avait entamé:

-D'accord, je te suis.

On part de suite pour le centre-ville, parlant de tout et de rien au passage.
Mine de rien, c'était une discussion bien pataude et on parlait vraiment de tout et de rien, sans réelle conviction. Je voyais bien que Mibu était aussi peu impliqué que moins dans la conversation et je devinai bien pourquoi.
Lui comme moi nous considérons comme une gêne pour l'autre. Mibu a de plus en plus soif d'aventure et de découverte et je suis de plus en plus prudente pour éviter de mettre en danger le jeune homme, mais aussi parce que je commençai à en avoir marre...
Je viens de quitter mon Capitaine qui s'embarque pour une folle mission et j'ai l'impression d'être un vrai boulet. Je lui étais complètement inutile, de Parisse à Jaya. Entre récupérer des infos sans grande importance et servir de punching-ball à quelqu'un, tout en pleurnichant parce que je voyais Ragnar partir en mission-suicide... Je suis un assassin ou une tapette?

-Euh... Capitaine? On est arrivés.

Je cligne rapidement des yeux, tout en secouant la tête, pour me remettre les idées en place.

-Hein? Oh d'accord, très bien. Dépêchons-nous d'en finir avec ces courses. On pourra ensuite se dégourdir les jambes, avant de partir.

Le jeune homme hoche brièvement la tête, avant de m’emboîter le pas, pour que nous rentrions tous deux dans la petite épicerie, qui proposait divers produits.
Pour gagner du temps, je demande à Mibu de faire la queue avec deux trois produits, le temps que je récupère le reste.
Je devais me ressaisir; je suis complètement à l'ouest en ce moment et c'est dangereux. Je ne dois pas oublier que je suis Révolutionnaire et que je suis actuellement dans une ville avec une présence Marine assez importante... Ce serait vraiment le comble que de me faire arrêter sur une erreur d’inattention...

-Arrêtes-toi! Au voleur!!!

Le cri de Mibu me sortant de mes pensées, je tourne vivement la tête, juste à temps pour voir un type s'enfuir de la boutique, poursuivi par mon matelot.
Qu'est-ce que?!?
Je m'empresse de poursuivre Mibu et le "voleur", dépassant rapidement ce premier:

-Attends-moi près de la boutique, je reviens!

-Mais... Je veux t'aider! Ce type m'a volé l'argent que tu m'as confié! Je dois...

Je tourne la tête vers Mibu, lui lançant un regard sévère et possiblement teinté de colère:

-Ce n'était pas une question, mais un ordre de ton Capitaine! Planques-toi à la boutique et attends-moi!

Mibu s'immobile net, baissant rapidement les yeux, semblant acquiescer à ma décision d'un signe de tête.
Je m'en voulais de lui parler de manière aussi cru, mais je ne pouvais juste pas laisser passer ça! Hors de question de me faire dépouiller par le premier voleur à la tire venu!

Je pourchasse le type à travers un pâté de maisons, passant d'une ruelle à l'autre, alors que je n'arrivai pas à creuser l'écart. J'imagine que la peur donne des ailes à ce type. Il a dû entendre à mon ton de tout-à-l'heure que j'étais d'une humeur massacrante et que "certaines choses" risquent de lui arriver, si je l'attrape.
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Logue Town était tout de même une belle ville d'après ce qu'elle montrait par ses architectures, mais aussi par son histoire. Elle n'était surnommée « la ville où tout commence et tout se termine » pour rien, et elle aurait payé cher pour être celle qui avait terminé par capturer. Mais pour le moment, ce n'était pas vraiment pour capturer des primes qu'elle était là, mais attraper de quelconques délinquants qui essaieraient de s'en prendre aux marchandises de son client. Mais pour le moment, il n'y avait pas grand chose à déclarer, si ce n'était que des types rentraient et sortaient tranquillement. Le boss avait insisté sur le fait de descendre quiconque tenterait quelque chose contre son commerce. Après tout, il était riche. Cependant, la chasseuse de primes préférait énormément remettre ces personnes aux autorités légales histoire de pouvoir toucher un bonus, et de toute manière, son entrepreneur du moment n'allait rien perdre si on voyait que sa boutique était bien surveillée... Mais il y avait un problème qui ennuyait grandement celle qui bossait pour lui, et qui faisait qu'elle marchait tranquillement, un cigare au bec, transpirant par la même occasion non pas seulement à cause de la chaleur du moment.

« J'aurai du regarder une carte des commerces avant de refuser un moyen de transport... »

Peu de temps auparavant, le contrat lui proposait une sorte de charrette pour l'amener aux différents magasins, faire des rondes, ce qu'elle avait refusé en avouant aimer se balader à pied, ce qui lui avait permis de découvrir les différentes boutiques de la zone, et aussi de s'épuiser parce que les boutiques se trouvaient assez éloignées les unes des autres, et il y en avait beaucoup. Pour le moment, tout se passait bien, jusqu'à ce que la jeune fille entende un cri de jeune homme en détresse qui venait de se faire détrousser de ses biens, et ce dans l'un des commerces qui était sous la juridiction de la chasseuse de primes ! Deux personnes, sûrement les victimes du vol, discutèrent avant que l'une d'elles ne parte dans une direction, sûrement celle du voleur ! Rhei jeta alors son cigare et la suivit alors sur les talons avant d'apercevoir la silhouette du forban ! Alors plutôt que de continuer, elle sut qu'il y avait un chemin qui allait lui permettre, peut-être, d'intercepter l'individu.

« Tu vas pas m'échapper mon beau ! »

Avant que sa cible ne puisse réellement s'échapper, la pistolero tira en direction de l'ombre lointaine, voyant sa balle toucher un mur non loin de lui, passant auparavant juste à côté de l'autre poursuivante, celle qui s'était faite volée. Rhei poussa un juron avant de se décaler en direction d'une autre ruelle, alertant qu'il fallait se bouger maintenant !

« J'essaie d'arrêter un larcin ! Bougez vos gros culs d'là ! »

Elle bouscula ceux qui étaient beaucoup trop près, ou trop lents, pour réagir, ne perdant pas de vue la rue dans laquelle il risquait de bifurquer, si ses calculs étaient les bons, bien sûr. Mais encore fallait-il le faire à temps... L'ombre du voleur passa à quelques mètres de celle qui lui emboîta alors le pas, plus proche pour tirer, pour la ralentir.

« Arrête-toi ou j'serai obligée d'te plomber ! »

La menace était sèche, directe, restait à savoir si les menaces allaient avoir raison de sa tentative de course-poursuite. Mais en tout cas il fallait, pour le moment, faire en sorte qu'il puisse s'arrêter. Seule, il lui était impossible de le diriger vers une troupe de la Marine, qui allait commencer à se rendre compte du grabuge très léger qui était en train de se former dans ces grandes rues de Logue Town. Cependant, ce n'était pas comme si les Pirates venaient rarement y mettre leur grain de sel. Mais une chose était certaine, Rhei n'allait pas abattre un voleur à la tire. Mais elle était aussi consciente que la victime était maintenant derrière elle, et n'avait peut-être pas le même mode de pensée.
    Vous avez déjà connu ce genre de situation; lorsqu'un nouvel élément vient interférer dans tes premières intentions? Pour ma part, "l'interférence", c'est le puissant coup de feu qui résonne dans mon dos et le sifflement de la balle qui passe à ma gauche, pour s’éclater contre un mur. Je tourne la tête, pour voir une femme, une arme type revolver pointée dans ma direction, mais ces propos me font d'avantage bloquer. Elle a bien dit "beau" et pas "belle"... Elle ne doit pas parler de moi, mais du voleur que je pourchasse... Dans tous les cas, je ne vais pas m'arrêter maintenant et poursuivre ma route! Hors de question de me laisser dépouiller sans rien faire!

    Au cours de la poursuite, j'entends à deux trois reprises la "pistolero" crier dans mon dos; visiblement, elle semble s’intéresser à mon voleur, pour une raison que j'ignore. Peut-être est-ce une de ses victimes? Elle n'a pas l'air d’appartenir à la Marine en tout cas, mais bon, j'imagine que les bons samaritains doivent exister quelque peu dans le monde.

    Je continue à poursuivre l'homme à travers les rues et ruelles, constatant que j'arrivai peu à peu à gagner du terrain. J'imagine que ça doit servir de s'entraîner assez régulièrement au combat, pour acquérir certaines compétences d'athlétisme; il faut croire que je ne suis pas encore complètement inutile.

    Finalement, profitant d'un virage pris trop large pour le voleur, je parviens à couper sa trajectoire, en poussant plus fortement sur me jambes, pour me jeter sur lui. Lui rentrant brutalement dedans, je m'écrase lourdement avec lui dans un tas de caisses et je finis par rouler au sol sur quelques mètres, emportée par la course et la chute.
    Je me redresse rapidement mais difficilement, pour me précipiter vers ce type, ignorant la douleur qui me lançait un peu partout après la chute. Je ne sais pas si je me suis écorché sur des bouts de bois ou des clous, mais qu'importe!

    Je saisis le voleur au col, le redresse et le plaque contre le mur:

    -Voler un enfant, tu n'as pas pire atrocité à faire, espèce d'ordure?!?
    J'aurai dû te fracasser la nuque au sol d'un coup de botte, plutôt que simplement te plaquer au sol et te relever!


    Des images furtives me venaient à l'esprit. Mibu qui se serait fait planter par une dague ou autre arme blanche, ou il aurait aussi pu se faire tirer dessus... On avait de la chance que ce soit "juste" un vol à la tire...
    Grinçant des dents, je fusille du regard le voleur, qui semblait grimacer de douleur, son bras droit pendant le long de son corps.
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    Le choc fut des plus violent, mais la suite des événements demandèrent de calmer les débats plutôt que de les envenimer. Déjà que Rhei était censée achever le pauvre mec qui s'était fait attraper. Maintenant il était sous la menace d'une adulte qui semblait ne pas supporter qu'on puisse voler un enfant. Derrière, la chasseuse de primes fut prise d'une légère quinte de toux, un peu gênée par l'agressivité de l'inconnue. La première chose qu'elle fit fut de lever son arme, pour viser les deux qui n'étaient pas en situation de déguerpir, les tenant alors en joue.

    « Eh oh ! On s'calme un peu, les enfants c'est facile à voler pour un simple voleur. C'pas comme s'il avait tenté quoi que ce soit d'autres. Mais là, j'peux pas dire que l'buter f'ra qu'il s'en sortira. Reprends tes marchandises et surveille mieux ton gosse la prochaine fois. »

    Le voleur pouvait juste être quelqu'un en manque d'argent, qui faisait de son possible pour trouver de quoi survivre, même si Logue Town, grande ville et surtout connue pour être bien protégée, n'était peut-être pas le lieu choisi pour réaliser un vol à la tire. Mais bon, pour le moment il n'y avait pas mort d'homme, et il valait mieux qu'il n'y en ait pas. Après tout, il suffisait juste que la sac aille à son propriétaire, et que le voleur puisse être appréhendé, même si la pistolero ne savait pas comment elle allait s'en sortir si son « patron » apprenait qu'elle n'avait pas réellement descendu quelqu'un qui avait commit un petit délit dans l'une de ses boutiques. L'arme toujours dégainée, elle ne visait cependant plus celui qui semblait souffrir, mais celle qui cherchait à lui faire encore plus de mal.

    « J'me suis encore foutu dans une sacré galère... J'suis censée descendre le voleur, pas la victime, d'après l'contrat. Et dire que tout allait bien jusqu'à maint'nant, j'tombe sur un type même pas primé qui s'attaque à une personne qui lui brise le bras... T'penses pas que t'en fais trop ? Maintenant lâche-le, il va pas aller plus loin, vu comment tu l'as dégommé en pleine course. »

    De sa main valide, Rhei sortit un cigare qu'elle plaça entre ses lèvres, usant de sa dentition pour le permettre de tenir en équilibre, puis l'alluma sans le moindre problème. Cette femme était forte, rapide, et surtout elle semblait faire en sorte que tout crime soit puni, par elle. Cela lui permit de se détendre, de ne pas tirer cette balle aussi. Mais la tension était toujours palpable. Alors plutôt que de continuer dans le domaine du « ça sert à rien de continuer ainsi », la brune partit pour une nouvelle stratégie.

    « Dis-moi, c'quoi vos noms à tous les deux ? Moi c'Rhei, future meilleure chasseuse de primes du monde. Mais là j'dois chopper les voleurs du commerce d'un type, et ce type c'en est un quoi... Maintenant, tu t'éloignes de lui, j'range mon arme, et on discute tranquillement. »

    Rhei le savait, ici, elle avait l'avantage d'être celle qui pouvait appuyer sur la gâchette, celle qui avait le pouvoir d'intimidation. Mais sa grimace indiquait qu'elle n'aimait pas trop ce genre de situation avec des personnes qui n'avaient pas réellement de primes, et qui n'étaient pas vraiment, à sa connaissance, de grands Criminels, des personnes qui avaient réalisées de terribles choses en ce monde. Alors, elle voulait que ça se termine bien cette histoire de vol à la tire.
      Je ne saurai pas dire dans quel état d'esprit je me tenais actuellement. Je bouillonnai de rage face à ce type qui avait osé voler Mibu, mais j'étais aussi terrifiée d'imaginer le fait que le vol se soit fait avec violence et que le jeune homme puisse être blessé.
      Toutes ces émotions tourbillonnaient furieusement dans ma tête et je ne savais plus du tout où j'en étais...

      J'entends alors un cliquetis métallique dans mon dos et à entendre la voix dans mon dos, je me doute rapidement que la pistolero de tout-à-l'heure nous a rattrapés et qu'elle souhaite imposer directement ses règles.
      Cependant, l'entendre me faire la leçon sur la manière de m'occuper de "mon gosse", ça me donne bien envie de l'expédier contre le mur d'un coup de botte bien placé dans le plexus solaire...
      Je reste finalement en place, choisissant de juste desserrer ma prise sur le voleur, ne le tenant plus à la gorge mais par le col, histoire que la pistolero remarque le changement d'attitude de ma part. Si je me prends une balle de colt, je pense bien que je ne vais assumer du tout la douleur. Et puis bon, je pense que ce n'est pas la meilleure solution que d'attirer autant l'attention sur une île sous un aussi fort contrôle Marine...

      Les autres mots de la pistolero me font finalement soupirer et je relâche ma prise, laissant le voleur glisser le long du mur, s'asseyant au milieu des débris de caisses, tout tremblant et se tenant le bras cassé.
      Je m'adosse contre le mur opposé, à coté de l'inconnue, récupérant finalement une cigarette de mon paquet, la calant entre mes lèvres. Je l'allume d'un coup de briquet, tirant une longue taffe, que j'expédie ensuite dans les airs, dans un long soupir.

      -Je m’appelle Kardelya et ne t'avises plus de me donner des leçons d'éducation.
      Déjà, ce gosse n'est pas le mien; c'est un réfugié qui a fui ses tortionnaires et qui m'accompagne depuis.
      Ensuite, je ne peux pas le surveiller tout le temps et cette ordure a juste profité d'un instant de flottement dans ma surveillance, pour faire son larcin...
      Du coup, il est tout à toi, fais-en ce que tu veux.


      Je tapote un temps sur ma cigarette, pour laisser la cendre tomber au sol. Une chasseuse de primes, hein? Mieux vaut ne pas prononcer le nom de Mibu alors, avec sa petite prime. Elle serait sans doute tentée de s'en prendre à lui et je n'ai pas envie de me battre sur cette île...
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      Rhei soupira de soulagement lorsqu'elle put remarquer que la femme en face savait réfléchir plutôt que de chercher à continuer son offensive envers le voleur. Abaissant son arme, la chasseuse de primes appréciait le fait que tout cela se termine de  la manière plus calme que cela avait commencé, et surtout sans la moindre perte vitale. Inspirant un bon coup, elle recracha ensuite la fumée avant de prendre la parole.

      « Tu fais comme tu veux, d'écouter ou non le conseil de personnes, c'juste que si le voleur c'tait juste une diversion, tu pourrais d'jà lui dire adieu à ton p'tit protégé. »

      Mais elle avait d'autres chats à fouetter, plutôt que de jouer les justicières, ce qu'elle n'était pas du tout. La Pistolero était une chasseuse de primes, et si des fois elle trouvait qu'elle faisait bien les choses, elle se souciait aussi de la barrière qui pouvait l'amener d'un côté négatif, un meurtre par exemple, ou passer simplement au travers d'une affaire de corruption sans même s'en rendre compte. Se rapprochant donc du voleur, Rhei passa à côté de la volée, qui avait récupéré ses affaires, et le força à se relever, le plaquant toujours contre le mur. Son regard était grave, fixant celui, fuyant, du voleur. Celui-ci était comme l'assurance de son futur paiement.

      « T'as une prime sur toi ? J'pense pas t'avoir déjà vu dans mes fiches... Mais si tu veux vivre, et surtout faire en sorte de disparaître de là. T'as pas de chance déjà de voler plus fort que toi, mais en plus, tu tombes sur moi, et j'suis censé descendre quiconque essaie de voler quelqu'un dans ce commerce, alors disparaît de la vue de tous. Sinon c'est pas moi qu'il va amener la prochaine fois. »

      Le délinquant semblait ne pas vraiment s'en faire, son visage, crispé par la douleur, n'était en rien intéressé par ce qui venait d'être dit. Il sentait l'avant-bras métallique de la jeune fille contre son torse, comme une batte prête à lui briser les côtes.

      « Dans tous les cas, je meurs... J'ai fait ce truc parce qu'on m'a promis de l'argent, un simple vol à la tire, pour de l'argent... Et je me retrouve avec une folle furieuse et une tueuse à gage sur le dos... J'ai échoué dans l'accomplissement de ma mission. Lui devait savoir ce qui m'attendait, et il ne m'a pas prévenu. Mais si tu cherches dans les primés... J'en ai pas »

      « Il ? »

      « Un type, jamais connu, mais il est riche. Il m'a proposé une belle somme d'argent, assez pour rembourser mes dettes et avoir de l'argent de côté. C'est pas mon premier vol à la tire... Mais j'étais assez stressé à l'idée de gagner autant, et tout ça aussi facilement. Quand j'ai vu le gamin tout seul, j'ai agi sans réfléchir. »

      Rhei était surprise : quelqu'un qui payait des individus pour réaliser du pickpocket... Sûrement quelqu'un qui était au courant que ce commerce était bien gardé, et faisait en sorte d'utiliser des personnes en difficultés financières afin de parvenir à ses fins. Peut-être avait-il d'autres complices, eux aussi prêts à faire les poches des passants, ou pire, cambrioler les commerces avec une équipe plus élaborée ? C'était hautement improbable, sinon il n'aurait pas parlé simplement d'un type inconnu, mais n'aurait pas parlé du tout. En tout cas, ce voleur n'était qu'une victime parmi tant d'autres, un faux Criminel pendant que le réel avançait lentement ses pions pour payer beaucoup trop cher ceux qui réalisaient cette action.

      Les excuses de l'homme firent comprendre à mercenaire du moment qu'il mentait, et cachait la vérité et donnant l'excuse d'une personne masquée qui lui aurait donné cette mission. Elle appuya plus fort sur de thorax de son prisonnier.

      « Y a rien qu'a de sens dans c'truc. J'sais que certains objets ont d'la valeur dans les commerces, mais pas autant qu'ça. Pourquoi un type f'rait ça ? Tu mens, ou tu caches quelqu'chose ! Il se prépare un plus gros coup ? T'es là pour tâtonner les lieux ? »

      « Je... sais pas... de quoi tu parles... J'peux... Vous montrer... si vous voulez... »

      « J'ai pas confiance en toi, pas du tout, et j'suis pas là pour mener l'enquête... Mais si t'as raison... J'risque gros sur mon paiement... »

      Rhei se dirigea vers celle qui était peut-être encore présente, mais devait aussi s'occuper d'un gamin.

      « J'pense qu'le coupable est plus loin, donc s'tu veux continuer à venger c'vol, va falloir aller plus loin. (elle se tourna en direction de l'homme) Toi j'espère vraiment que t'as raison... Et que c'est pas un guet-apens ! En route ! »

      Les deux, ou trois, ou quatre, se dirigèrent en direction d'un lieu que seul un connaissait, puisqu'il s'agissait d'un lieu où il allait très couramment, au moins deux fois par jour, et il s'agissait de sa maison. Plutôt bien entretenue à l'extérieur, il s'agissait d'une petite bâtisse où pouvaient habiter plusieurs personnes. Au moins, il n'y avait rien de grave pour le moment, il cherchait simplement à prouver qu'il avait une famille, et surtout qu'il croulait sous les dettes. Après, il avait toujours des personnes capables de le tuer qui le pressaient dans son dos.
        Adossée contre un mur, j'observe attentivement l'interrogatoire de la chasseuse de primes concernant le voleur.
        Je ne pense clairement pas que ma présence soit nécessaire à la dénommée Rhei. Elle semble bien gérer la situation de son coté et du mien, je suis encore trop frustrée par l’enchaînement d’événements, pour pouvoir interroger "correctement" le suspect...

        J'écoute alors les propos du voleur, qui me faisaient hausser un sourcil. Il agissait sur ordre de quelqu'un? Ce n'était pas pas la première fois qu'il faisait ça? Il faisait ça pour rembourser des dettes?
        ... J'imagine que je devrai pleurer là?
        Ce type a mis en danger Mibu avec cette bêtise et maintenant je devrai avoir de la peine pour lui?
        D'ailleurs...

        Je sors mon escargophone de ma poche et contacte de suite mon matelot:

        -Mi... Tu m'entends? Tu es toujours à l'épicerie?

        -Euh, oui j'y suis toujours, j'attendais ton retour sur le coté du magasin, pour éviter de croiser la Marine et...

        -D'accord, d'accord. Rejoins-moi à la ruelle où je me trouve. Tournes à la deuxième rue à gauche, ensuite la quatrième à droite et la troisième à gauche. On est à l'angle de la deuxième ruelle à droite.

        Je dois répéter trois quatre fois le trajet à Mibu pour le faire finalement nous rejoindre, alors que j'entendais la chasseuse de primes me parler de la suite des événements.
        Mon matelot nous rejoint donc pour repartir avec le voleur, pour qu'il nous mène à son "commanditaire".

        -Bon, faisons rapide pour les présentations. Rhei, chasseuse de primes et "Mi", mon partenaire de voyage.

        Le jeune homme reste silencieux un temps, observant la pistolero, avant de s'incliner rapidement devant elle:

        -Enchanté de vous connaitre... et merci d'avoir aidé ma partenaire.

        Erf, je suis loin d'être convaincante avec Mibu, je le sais... Mais, je dois être extrêmement prudente avec cette chasseuse de primes. J'ignore complètement si elle serait capable d'abattre un enfant pour cinq millions de Berrys, mais dans le doute, je ne préfère pas prendre de risques.
        Alors que nous avançons toujours plus dans Logue Town, je renfonce d'avantage le chapeau devant les yeux de Mibu, cachant sur tout ses cheveux. Mais le jeune homme sait bien prendre le relais de la chose, pour dissimuler le plus de traits possibles de son visage.

        Le voleur nous emmène alors à une maisonnette où je devinai bien sa manœuvre d'essayer de me faire s’apitoyer sur son triste sort...
        Je tire une nouvelle taffe de ma cigarette, expédiant la fumée du coté opposé de Mibu:

        -Le fait d'avoir des dettes ne te force pas à risquer ta vie ainsi. Entre tes victimes qui pourraient t'abattre et la Marine qui pourrait t'interpeller, tu cumules les risques de ne jamais revoir ta famille.
        J'ignore complètement qui est ton "commanditaire", mais il est trop tordu pour ton propre bien-être.
        Une fois que l'on aura botté les fesses de ton "client", tâches de te mettre à l'écart et de te trouver un vrai travail. Logue Town est une grande ville portuaire et commerçante; ils ne manquent clairement pas de travail dans les environs.


        Ouais ouais, je sais que c'est l'hôpital qui se moque de la charité; une "tarée" qui casse le bras d'un voleur sur un accès de colère, avant de lui faire la morale... Mais bon, j'imagine qu'à force de traîner chez les Révolutionnaires, on commence à réagir à certaines injustices, comme un "pauvre" qui se fait manipuler par un "puissant"...
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        Le groupe se rapprochait de la maison, même si personne du groupe ne se faisait confiance. Mais en tout cas, même si cette femme avait raison avec le fait de trouver du travail, comme la possibilité de s'inscrire dans la Marine. Cependant, il n'avait jamais dit être en recherche de travail, seulement en recherche d'argent et qu'on lui en avait proposé pour quelque chose de plutôt simple.

        « Vous êtes dans le faux, j'ai un métier je te ferai dire, un métier qui paye pas assez pour toutes les emmerdes que j'ai eu en arrivant ici... C'est sympa de croire que bosser va retirer tous les soucis, alors que c'est pas forcément le cas. Si j'suis amené à faire ça, c'est que j'ai pas trouvé d'autres options. On m'a refusé une augmentation. Mes dettes se sont agrandies au point qu'il me faudrait une trentaine d'années afin de les remboursées, si elles en restaient là bien sûr. »

        Il était devant, installé afin de permettre aux trois jeunes gens d'entrer dans son humble demeure, pour se prendre une puissante déflagration qui sortit de toutes les fenêtres et portes du bâtiment. Quiconque serait rentré, aurait été pulvérisé... Mais prévenait aussi la Marine que quelque chose de terrible s'était produit. Rhei était immobile, légèrement surprise par ce qu'il venait de se passer. En tout cas, elle savait que Monsieur le voleur venait tout simplement de se faire carboniser, et que le bruit n'allait pas être quelque chose qui allait être ignoré par les Marines alentours. Et les premières personnes qu'elles allaient découvrir étaient une fille avec son chapeau, arme à feu en main, juste devant la maison, de quoi indiquer qu'elle avait forcer la main à ce pauvre bonhomme, mort avec toute sa famille.

        Bien sûr, si le potentiel suspect numéro un ne bougeait pas, le reste était en panique ou en route pour voir ce qu'il venait de se passer. De son côté, Kardelya pouvait réaliser l'action qu'elle désirait, mais si elle voulait protéger le gosse, il allait falloir lui cacher les yeux, et l'éloigner le plus rapidement possible de cette zone. D'ailleurs, il était sûrement primé, elle avait déjà vu ce gosse sur une affiche, un visage similaire... Il n'était pas possible qu'il ait foutu des explosifs dans sa maison, c'était quelque chose de préparé en avance... Sûrement un moyen de faire disparaître le voleur... Ce qui voulait dire que cet inconnu, qui recrutait ces voleurs, faisait en sorte qu'ils crèvent.

        « Ah... »

        Les Marines étaient là, encerclant la zone, demandant à l'armée de lâcher ce qu'elle avait en main. Rhei se baissa, posa l'objet en évidence avant de lever les mains bien en l'air, certaine de pouvoir prouver son innocence avec son contrat. Cependant, cela voulait aussi dire que cette enquête n'allait plus être de l'ordre d'une chasseuse de primes et d'une victime de vol, mais de l'autorité en place sur cette île. La Pistolero se demandait ce qu'il allait se passer maintenant, et espérait ne pas rencontrer une personne en particulier... Surtout pas une. Laissant involontairement Kardelya à son sort, il allait lui falloir se sortir rapidement de l'interrogatoire.
          Je hausse un sourcil, en entendant les propos de ce type. La vie serait-elle vraiment si chère à Logue Town? Ou alors son travail n'est juste pas assez bien payé? Les deux choses en même temps peut-être?
          Du coup, l'histoire devenait plus ou moins claire, dans le sens où je commençais déjà à formuler quelques hypothèses dans ma tête.
          Ce type aurait donc été contacté par son commanditaire, qui lui aurait proposé quelque chose, afin de rembourser ses dettes, à savoir voler dans des commerces? Pourquoi on lui aurait demandé ça?

          Alors que l'homme nous amène à ce qui semble être sa maison, il nous invite à nous laisser entrer... lorsque l'explosion survient.
          Je ne saurai pas trop dire ce qui s'est vraiment passé, si ce n'est que l'explosion provenait directement de la maison et que la bombe devait être de taille relativement moyenne; suffisamment forte pour souffler l'intérieur de la maison, mais pas assez puissante pour raser tout le pâté de maisons.
          Le souffle de la déflagration m'a projeté violemment en arrière et je me souviens ensuite juste d'une vive douleur à l'arrière du crâne et un peu partout à l'arrière du corps. J'ai sans doute dû heurter un mur, suite à mon vol plané.
          Pour Mibu, c'était plus de l'ordre de l’atterrissage brutal au sol et il s'était déjà redressé, bien qu'un peu tremblant. Heureusement qu'il était quelques pas derrière moi, sinon ça aurait pu être plus sérieux...

          Alors que je prenais le temps de me remettre d'aplomb, tout s’enchaîne très vite.
          Des Marines nous encerclent très vite, armes braquées exclusivement sur la chasseuse de primes, sans doute à cause de son arme à feu. Pour Mibu et moi, nous étions légèrement sur le coté, juste à coté d'une ruelle... En forçant le passage sur les deux Marines qui sont devant cette dernière, on pourrait fuir... mais non, je ne peux pas faire ça comme ça.
          Logue Town est trop bien défendue par la Marine et leur rapidité d'intervention sur ce coup-ci en est la parfaite illustration. Si j'arrive à me débarrasser de quelques Marines sur le chemin, il y a fort à parier que j'en croiserai d'autres sur la route du port.
          Que faire, que faire?

          Je chuchote alors à Mibu:

          -Neutralises-les, Mibu.

          Le jeune homme acquiesce, se glissant dans mon dos, histoire d'être moins visible et entonne rapidement une douce chanson, lente et mélodieuse.
          La mélodie a rapidement de l'effet sur les Marines, qui commencent à tituber et tomber au sol les uns après les autres. Heureusement qu'ils n'étaient pas encore très nombreux, à peine une douzaine. Le pouvoir de Mibu a quelques limites passés les deux chiffres, mais ça passe encore sur des Marines "standard"... Mais l'hypnose ne va pas durer plus de deux minutes et même moins.

          Lorsque les Marines piquent tous du nez, je donne un tape dans le dos de la pistolero, tout en partant vers une autre rue:

          -On n'a plus rien à faire ici, quittons la place rapidement.
          Fais ce que tu veux de cette occasion de t'enfuir. Tu peux continuer à traquer l'ordure qui a piégé ce pauvre gars si tu veux. Pour ma part, je ne vais pas prendre d'avantage de risques dans cette ville.
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          Rhei s'était endormie debout, sûrement encore sous le choc qu'une explosion ait pu avoir lieu à cet endroit, et n'était donc pas partie du tout, laissant son arme ici. Cependant, lorsqu'elle se réveilla, ce fut pour constater que les soldats étaient par terre, et qu'elle-même n'avait pas bouger. Alors plutôt que de partir, elle ne bougea pas et s'assit en tailleur en attendant l'éveil de ceux qui se demandaient encore ce qu'il venait de se passer, même si leur capture avait décidé de ne plus bouger. Avant qu'ils n'aient le temps de dire quoi que ce soit, elle leva la voix.

          « C'est idiot, j'étais là pour le capturer, il était censé me ramener à la personne qui l'avait embauché. Maintenant, lui et sa famille pourront plus me montrer qui était le coupable. J'dois avouer que j'pouvais vous prév'nir, mais j'me suis dit que si l'type était primé, j'pouvais m'faire du fric dessus, et chopper le gosse en plus derrière. Il était primé, et il m'a bien eu. »

          C'était tout pour le moment pour la cowgirl, qui était encore un peu endormie lorsque les Marines eurent terminés de vérifier sa licence de chasseuse de primes, mais aussi ses véritables intentions et les faits réels qui s'étaient déroulés. Un membre de la mafia avait décidé de donner une dernière chance à toutes les personnes qui lui devaient une dette ? Ou bien ces dettes pouvaient avoir été présentes avant, amenées par l'héritage parental. En tout cas, ce n'était pas la première fois que des chasseurs de primes se mettaient à abattre de simples voleurs à la tire pour de l'argent. Certains s'en vantaient même sur les quais, qu'un noble payait grassement quiconque faisait ce genre d'action.

          Tout montrait à dire que c'était ce noble derrière tout ça, s'occupant d'abattre froidement et par des inconnus, ceux qui n'arrivaient pas à payer à temps, et suffisamment souvent, leurs dettes par rapport à lui. Et surtout, les commerces ne lui appartenaient pas du tout, et mettre des voleurs chez les concurrents alors que chez soi, il n'y a vraiment aucun problème, ceci permettait d'attirer le client vers ses ventes et les fluctifier.

          Rhei, elle, repartit rapidement en comprenant que sa paye n'allait pas avoir lieu, et plutôt que d'avoir une balle entre les deux yeux, quitter cette île serait la meilleure des solutions... Peut-être retourner sur Hinu Town afin de donner des nouvelles à ses parents avant de repartir, sans la moindre pause, à la chasse aux Criminels.
            La chasseuse de primes semble préférer rester sur place et je n'avais franchement pas envie d'insister d'avantage. Je ne voulais aucunement faire de vagues avec cette île et Mibu. De base, nous étions censés juste prendre des provisions et partir ailleurs, mais tout s'est rapidement enchaîné.

            Oui, j'imagine que je devrais peser le pour et le contre, me dire que je pourrai continuer à enquêter sur le mystérieux commanditaire de ce pauvre gars, ne serait ce que pour venger sa mort et sa famille, même si je n'ai vu personne dans la maison, avant l'explosion.
            Il y a trop de zones de flou et l'explosion a trop attiré l'attention sur la zone. Impossible de chercher des indices et les Marines vont être sur le qui-vive à partir de maintenant.
            Mieux vaut s'en tenir là pour l'instant et oublier cette fichue étape à Logue Town.

            Il va falloir repenser très vite à la suite des événements, mais avant même ça, il faut quitter l'île.

            Mibu et moi récupérons donc nos quelques affaires et levons l'ancre vers notre prochaine destination, sans vraiment savoir ce qu'on allait y faire de toute manière.
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