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Reconstruction



Nouveau Monde, Base du G-5, salle d’entraînement.


Cela fait bien quelques semaines que je suis en convalescence. Du repos, des soins, de la rééducation qui n’a que très peu de sens de mon point de vue… On m’annonce enfin que je peux reprendre l’entraînement avant de reprendre mes fonctions. Il s’agit d’un test à la fois personnel, mais aussi un test pour mes supérieurs qui jugeront de me conserver ou non. J’ai des ambitions et ce n’est pas un bras en moins qui m’empêchera des les réaliser.

Je me rends au dojo, encore une des rares installations sortie indemne de cette bataille, dans lequel m’attend beaucoup de mes hommes. Parmi eux, je reconnais Daniel et Mozart, tous deux en tenue d’entraînement. Je fais mine de ne pas comprendre leur présence, même si je crois deviner de quoi il s’agit. Malgré tout le respect que j’ai pour mes hommes, ce n’est que du menu fretin pour moi. Je vais n’en faire qu’une seule bouchée, et ce, même avec un seul bras.

« Ils vont y aller de toutes leurs forces, Ethan. », dit Daniel d’un ton moqueur.

Le regard noir, je reste silencieux et observe attentivement chacun de mes hommes. Je les ai souvent entraîné, Daniel encore plus que moi, mais à aucun moment je me suis réellement confronté à ces derniers. Ils sont tombés sur un mauvais jour. Particulièrement remonté contre mes supérieurs, qui préfèrent m’envoyer mes propres hommes plutôt que de se salir les mains. Je vise particulièrement le vice-amiral et l’amiral actuellement présents dans la base.

« Messieurs… C’est le moment de montrer à votre capitaine ce que vous avez dans le ventre. », reprend Daniel, tout doucement en s’allumant un cigare.

L’instant d’après, étonnamment remontée, une horde se jette sur moi à toute vitesse. De l’extérieur, on pourrait croire que je suis débordé par ce amas d’individus. En réalité, si l’on tend l’oreille, on entend des hommes hurler, d’autres s’écraser au sol et, en levant légèrement la tête, on peut observer certains d’entre eux s’envoler vers le plafond de ce dojo. Peu importe leur nombre, aucun ne parviendra à me faire flancher.

Et vous savez quoi ? Ce n’est finalement pas plus mal de leur mettre une bonne raclée, seulement pour qu’ils sachent où se trouve leur place. Et celle-ci n’est pas à côté de moi. C’est ainsi que l’on m’a éduqué, rabaissé toute ma vie. La seule différence est que je prends soin de mes hommes, il s’agit ici d’un simple rappel à l’ordre. Pas d’épée, pas de haki, rien. Seulement mon corps, mes poings, mes pieds, mes capacités brutes.

En quelques minutes, ils étaient tous à terre, brayant des choses incompréhensibles. Nous ne jouons pas dans la même cour. Face à moi, il ne reste que Daniel et Mozart, qui ne semblent pas du tout surpris par ce résultat. Au contraire, un sourire vainqueur se dessine sur leurs tronches. J’ai bien envie de leur péter la gueule à ces deux là. Néanmoins, il semblerait qu’ils n’aient pas prévu une telle chose aujourd’hui. Daniel me fixe en fumant son cigare, le regard conquérant.

La porte s’ouvre, deux silhouettes entrent. Il s’agit de l’amiral Shiro et du vice-amiral Nagashimi. Quel beau public. Alors que rien ne se passe et que je tente de comprendre de quoi il s’agit, Daniel déploie une vitesse intéressante pour me balancer ma lame. J’ai la douce sensation que tout est un test aujourd’hui. Qu’ils n’oublient pas qui je suis. Je réceptionne aisément mon arme et m’attaque à celui qui me l’a envoyé. Je n’aime pas les farces.

Sur mon chemin, un corps apparaît avec la ferme intention de me couper en deux : le vice-amiral. Je bloque son coup vertical d’un seul bras, le seul qu’il me reste, en serrant les dents. Ce n’est pas n’importe qui en face de moi. C’est moins fort que Salem mais au moins équivalent à un Yamamoto. Il est donc plus fort que moi mais je peux résister quelques temps. Le chemin à parcourir pour être un vice-amiral est encore long.

Néanmoins, la seule chose que je peux encore espérer, c’est l’avoir avec l’effet de surprise. Il ne me connait pas, moi non plus, c’est pour ça que je dois agir le premier. Je romps ma défense, laissant sa lame s’enfoncer dans le sol, m’enroulant sur son flanc pour lui envoyer une lame de vent à bout portant. Il esquive in extremis mais son oreille est touchée, ensanglantée. Cependant, le vice-amiral enchaîne au tac au tac en me foutant son pied dans le bide. Je suis violemment propulsé contre le mur, à l’autre bout du dojo.

Un coup a suffit à me mettre à mal.

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« Alors, Levi, ça n’a pas l’air d’aller. », dit le vice-amiral.

Habituellement silencieux, je le trouve drôlement bavard. Bien qu’il soit toujours sérieux, j’ai comme la douce impression qu’il me provoque.

« Tu m’as l’air un peu trop fier pour un type qui a passé le plus clair de la bataille dans une fiole et dont l’oreille saigne abondamment. », rétorqué-je presque instantanément.

Il n’a pas apprécié. Sans un mot, il apparaît l’instant suivant à quelques centimètres de moi. Plutôt rapide. La suite, je vous laisse l’imaginer. C’est un véritable massacre. Je me prends des coups divers et variés à différents endroits, tous envoyés avec une précision et une force assez impressionnante. Il m’enchaîne sans aucune interruption. On croirait voir un animal voulant réduire sa proie à néant. Je tente tant bien que mal à encaisser ses coups grâce au haki de l’armement mais ça ne suffit pas.

Je suis complètement dépassé. Un bras en moins, je ne pensais pas que ça me manquerait autant… Ma seule et unique garde est en train de se défaire, je vais bientôt finir dans un sale état. C’est sans compter sur l’intervention de Daniel qui, l’expression du visage toujours aussi neutre, apparait de nulle part pour tirer une balle en direction du vice-amiral. Ce dernier la tranche aisément en deux et, d’une rapidité déconcertante, pare le coup de Mozart qui arrive de derrière. J’en profite pour me redresser et contre-attaquer, mais hélas pour moi, son pied me fout de nouveau contre le mur.

« Ça ira, Bayushi, il a eu son compte. », annonce à haute voix l’amiral Shiro avant de reprendre son sourire habituel.

D’une droiture admirable, le vice-amiral obéit sans broncher. Ce n’est pas du tout son genre de réagir de la sorte. Je crois que j’ai vraiment appuyé sur la corde sensible, qu’il s’en veut énormément de s’être fait avoir de la sorte. Peut-être voulait-il montrer à l’amiral qu’il n’est pas faible, qu’il peut encore compter sur lui… Shiro, c’est un chic type que tout le monde respect, même Yamamoto qui n’est pas fan des supérieurs hiérarchiques.

« Veuillez m’excuser, je me retire dans mes quartiers. », reprend plus tendrement Bayushi.

L’amiral tapote alors son épaule au passage.

« Ce n’est rien. Très bon boulot. », dit-il comme pour le rassurer avec un grand sourire.

Il se retourne ensuite vers moi, tout aussi joyeusement, avant de reprendre.

« Qu’as-tu prévu de faire à présent, jeune Ethan ? Tu étais l’étoile montante de la marine jusqu’à ce fâcheux incident. »

Aïe. Il sait appuyer où ça fait mal.

« - Tout bonnement m’entraîner, amiral. »
« - Et pour ce qui est de ton bras ? »
« - Je n’ai pas encore pris de décision. »
« - Pourquoi ne pas t’appuyer sur les recherches scientifiques ? »
« - C’est une hypothèse que j’évalue actuellement. J’y ai déjà songé mais cela voudrait dire que je perds une partie de mon humanité. »
« -Cette partie n’a donc pas été brûlée ? »

Il marque un point.

« Tu es voué à devenir quelqu’un de grand, jeune Levi. Comme tous ceux de ta famille, d’ailleurs. Et probablement qu’un destin aussi tragique que tes ancêtres t’attend. »

Il est un peu trop renseigné sur ma famille à mon goût.

« Rares sont les personnes qui survivent avec un seul bras. Shanks le Roux ? Qui d’autre ? Renseigne-toi. Nos bases et centres de recherche sont plus que bien équipées. »

Il retourne ses pas en direction de la sortie et me salue de la main.

« Prends une décision, jeune Levi. »

En réalité, le choix est vite fait. J’ai la possibilité de me faire implanter un bras dernière génération, c’est pas donné à tout le monde. Quitte à ne pas avoir de bras, autant en avoir de substitution, ne serait-ce que pour remplir mes manches. J’ai besoin d’y réfléchir un peu, savoir ce que je désirs réellement. Le G-5 n’est plus utilisable pour ce genre d’opération, il va falloir que je bouge d’ici dans tous les cas. Ça ne me fera pas de mal après tout ça.

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Le lendemain aux alentours de midi, base du G-5.



Je frappe à la porte du bureau dans lequel se trouve l’amiral Shiro.

« Entrez ! »

J’entre.

« - Ah ! Jeune Levi ! Quel plaisir de te voir ! »
« - Amiral, c’est une immense joie pour moi que de… Non, c’est faux. En réalité, je viens seulement vous dire que je me retire de la base. »
« - Tu as finalement pris une décision. Hahaha. Tu m’plais bien, jeune Levi. Le trio infernal de la marine : Fenyang, Kogaku et Levi. Je suis votre ascension depuis longtemps, bien que ce soit un peu plus vrai pour tes confrères… »
« - Je m’en vais, amiral. Bonne continuation. »

Demi-tour et je referme la porte derrière moi.

« … Hé… C’est toujours un plaisir d’échanger avec toi, Ethan. », conclu désespérément l’amiral en esquissant un sourire.

J'ouvre de nouveau la porte.

« - Une dernière chose, amiral. J’aurai besoin d’une recommandation pour Nursery, s’il vous plaît. On ne vous refuse jamais rien. C’est un centre de recherches, une mine d’or, je sais qu’ils n’opèrent pas sur n’importe qui. »
« - Nursery, tu dis ? Hm. Toujours dans le haut de gamme, jeune Levi. Je te fais ça… »
« - Merci bien. Je m’en vais préparer le départ. À très vite. », dis-je en quittant la pièce.


[•••]


« Mais… J’ai même pas pu finir ma phrase. », dit l’amiral alors qu’Ethan avait déjà quitté la salle.

Le vice-amiral Bayushi, tellement discret qu’Ethan n’a pas remarqué sa présence, ou seulement ignorée, se retourne vers son supérieur.

« - Vous êtes bien trop bon avec lui, amiral. »
« - Haha. Vois-tu, Bayushi, son désir d’ascension est si grand qu’il ne voit personne au-dessus de sa tête. C’est de famille. »
« - Les Ragglefield ? »
« - Eux-mêmes. J’ai déjà eu à faire au grand-père et au père d’Ethan, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne rigolent pas. Crois-moi, Bayushi, nous sommes bien contents d’avoir les trois enfants du côté du gouvernement. »
« - Probablement. J’ai entendu quelques histoires à leur sujet. Néanmoins, je reste convaincu qu’une remontrance ne lui ferait pas mal. »
« - Hoho. Ne t’en fais pas, j’ai déjà ma petite idée pour ça. », répond-t-il en pouffant de rire.


[•••]


C’est ainsi que je me tire enfin de ce trou à rats. Je ne comprends comment on peut vouloir siéger dans une base, c’est ennuyant à mourir. Enfin à voir le vice-amiral Bayushi, qui est à mon sens extrêmement ennuyant, je comprends qu’il veuille faire quelque chose d’aussi ennuyant. De toute façon, l’itinéraire est déjà fixé, cap sur Nursery. Reste à voir si les scientifiques voudront ou non s’occuper de moi, c’est pas vraiment une infirmerie… Avec cette recommandation de l'amiral Shiro, peu probable que l'on refuse quoi que ce soit.



Dernière édition par Ethan R. Levi le Mer 22 Aoû 2018 - 12:47, édité 1 fois
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Nouveau Monde, Nursery.



Des jours de navigations, j’étais dans un camp de vacances. Installé sur mon transat, on m’obéissait au doigt et à l’oeil. Normal, je suis le contre-amiral Levi et le capitaine de cet équipage. Néanmoins, je suis d’ordinaire un peu plus actif d’ordinaire, tandis que je me laisse totalement vivre cette fois-ci. Les médecins m’ont clairement dit de me ménager après tout. Il semblerait toutefois que j’en agace un de lot, probablement le seul qui puisse se permettre de me le dire.

« Je te sens préoccuper, mon ami. »

Quelque chose va émerger, j’en suis convaincu.

« Tu es ce que tu es, à savoir un sombre connard, Ethan. Cela est sans doute en partie dû à tes affaires de famille, sans quoi tu ne serais probablement pas ici sur ce navire, mais ça ne me regarde pas. Si j’ai accepté de quitter ce foutu restaurant, le royaume de Saint-Uréa, c’est uniquement parce que nous sommes amis et que tu ne m’avais encore jamais chié dessus. »

Waow. Probablement la première fois que je l’entends s’exprimer de la sorte.

« Tu me chies dessus depuis ta blessure. Tu chies sur tout le monde. Tu t’es même permis de chier sur un amiral. N’oublie d’où tu viens, ni ce que tu es, ni ce pourquoi tu fais ça, ni ceux grâce à qui tu es ici. Ne sois pas comme tous ceux de ton espèce, Levi. »

Je sers le poing.

« - Tu dépasses tes fonctions, Daniel. »
« - Mes fonctions ? Hah. Tu sais quoi ? Je n’en ai plus rien à faire de mes fonctions. Vire-moi si ça te chante, je trouverai un autre équipage qui voudra bien de moi. Contrairement à toi, on m’apprécie dans la marine. »

Il s’éloigne peu à peu. L’équipage est paralysé, consterné par cette dispute conjugale. Je ne suis pas borné comme type, d’autant plus que Daniel, habituellement si calme, m’a parlé comme il ne l’avait jamais fait jusqu’à présent. Certes, je suis légèrement bousculé par tous ces évènements, mais je dois également prendre en compte l’état de mes hommes qui vivent la même chose. Je dois rester ferme mais bienveillant, autoritaire mais juste, intransigeant mais respectueux.

« - Daniel… »
« - Quoi encore ?… »
« - Je m’excuse… pour tout. C’est valable pour tout le monde. Les récents événements nous ont tous marqué, moi y compris malgré mes états de service. La guerre n’épargne absolument personne. Beaucoup de nos camarades sont tombés, de braves types avec lesquels nous avons partagés tant d’aventures. Le vice-amiral Fenyang est entre la vie et la mort, le colonel d’élite Kogaku est reparti sur un autre champ de bataille, totalement anéanti par celle que l'on vient de vivre. Je ressens vos sentiments, j’éprouve les mêmes. Mon statut m’oblige à être un peu l’écart du groupe, sachez néanmoins que vous êtes ma famille. »

Daniel esquisse un sourire satisfait, Mozart chante de nouveau, l’équipage sourit et semble plus apaisé. Ce que je viens de faire est tout ce qu’il y a de plus normal, c’est mon boulot. Chacun gère son armée comme il l’entend, je ne considère pas la mienne comme une assemblée de sous-fifres. C’est pourtant comme ça que je les ai traité ces derniers temps. Cette Kiyori, elle et ses subordonnées m’ont marqué. Au-delà du souvenir collatéral laissé sur la plage du G-5, je suis psychologiquement atteint.

Je me retire dans mes quartiers, ça ne me va pas du tout d’être en vacances. Une embrouille totalement minable avec mon meilleur allié, c’est ce qu’il fallait pour que je retrouve mes esprits. Une bonne claque dans la gueule. Daniel et Mozart représentent la passerelle entre mes hommes et moi. Sans eux, l’équilibre à bord serait rompu et je ne serai pas différent d’un dictateur. Leur présence à bord est primordiale.

À peine installé, la trompette annonçant notre approche sur Nursery retentit. L’équipage aura quartier libre, ces hommes le méritent. Du tiroir de mon bureau, je sors la lettre recommandée de l’amiral Shiro. Je sors également une feuille blanche que je pose délicatement sur mon bureau. À ma droite, un pot d’encre avec une plume posée à côté. Je saisis la plume dont je trempe le bout dans l’encre, puis je commence à rédiger une lettre.

Qu’est-ce que j’écris ? Une lettre d’excuse adressée à l’amiral et au vice-amiral. Ils ont tous deux fait preuve d’une patience exemplaire et d’une pédagogie remarquablement à mon égard. J’aurai bien mérité quelques pins dans la gueule, des avertissements, voire une suspension pour insubordination. Je n’ai rien eu de tout ça. D’autant plus que le vice-amiral a été aussi impacté que moi par cette guerre. Shiro est un génie de la gestion de l’homme.

Je demande à ce que l’on ramène un oiseau-postier auquel j’attache la lettre. Il s’envole. La route sera longue, mais je me sens maintenant plus léger. En quittant mon bureau, mes cheveux sont balayés par une puissante brise, que je... ne savoure pas. C'est quoi cette chaleur ?... De la fumée jaillit de l'eau, c'est une véritable marmite. La recommandation de Shiro en main, j’avance fièrement vers ce temple de la technologie et de la recherche.



Dernière édition par Ethan R. Levi le Mer 22 Aoû 2018 - 12:50, édité 1 fois
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Nouveau Monde, Nursery.


Reconstruction  D3f88810



« Bienvenue à Nursery, contre-amiral Levi. Quel plaisir de vous recevoir ! »

Je me retrouve face à un homme d’un certain âge, souriant, avec des lunettes qui cachent partiellement ses yeux bleus. Une longue chevelure grisée par le temps et une tenue traditionnelle des temps anciens, soit un kimono assez classe. Une belle barbe également. Il impose une certaine prestance, je n’ai pas à faire avec un touriste. Visuellement, comme ça, il semble assez bien portant et en forme pour son âge.

« - Je suis l’Ingénieur Général de la section Ouest de Nursery, Jörgen Klaus, enchanté. », dit-il en tendant sa main.
« - Moi de même. », rétorqué-je en serrant celle-ci.

Il m’emmène ensuite dans une pièce pour boire un thé, en me présentant les salles dans lesquelles ils bossent. C’est un énorme labyrinthe, et pourtant, il ne s’agit là que de la partie ouest. Un sacré bordel. Faut être taré pour vouloir bosser là-dedans. Il y a carrément des espèces de voitures pour se déplacer, des Pacifista à ne plus savoir quoi en faire… J’en ai presque mal à la tête. De toute ma vie, je n’avais jamais rien vu de tel.

« - Entrez donc, contre-amiral. »
« - Appelez-moi Ethan, je vous en prie. »

Ça ressemble à une salle de repos. Des fauteuils, une petite cuisine, de quoi s’alimenter… Il me propose de boire un thé, j’adore le thé. Depuis ma rentrée des classes dans la marine, on m’a toujours dit qu’il était bon de tisser des liens avec les scientifiques. Dans ma promotion, et probablement de manière générale, je suis persuadé que personne n’a appliqué ces conseils. En même temps, beaucoup bossent dans les bureaux ou ne sont que de simples soldats.

Les scientifiques, comme me l’indique cet endroit, sont enfermés dans ce sanctuaire dans lequel ils ne font que bosser. C’est leur passion, ils aiment ça, sauf qu’ils sacrifient leur vie sociale. Une visite comme la mienne, c’est l’occasion pour eux de se détacher un peu, même si je viens justement pour qu’ils me rendent un service. Mais le type est sympathique, ça ne me dérangerait pas d’en faire un allié.

« - Alors, dites-moi tout Ethan, que me vaut cette visite ? »
« - Comme vous pouvez le constater, monsieur Klaus, j’ai perdu un bras au cours d’une bataille. C’est pourquoi je viens vers vous, avec cette recommandation de l’amiral Shiro, afin de m’arranger ce léger handicap. »

L’ingénieur réfléchit quelques instants en tripotant ce qui reste de mon bras, soit pas grand chose, en somme. Il caresse ensuite sa longue barbe tout en continuant de réfléchir. Serait-il déjà en train d’imaginer un prototype ?

« Je peux réaliser toutes sortes de choses, Ethan. Pour vous parler tout à fait franchement, sans être un génie comme Vegapunk, peu de choses me sont impossibles à réaliser. C’est pourquoi je vais te laisser méditer quelques temps, en te présentant plusieurs modèles, plusieurs spécificités, et tu me diras ensuite ce que tu veux. »

En gros, je fais mes courses au super marché, génial. Il me file un classeur avant de repartir à ses occupations. Je commence à bouquiner et les maux de tête reprennent de plus belles. Qu’est-ce que c’est que tout ça ? Différentes dimensions pour les bras, différents outillages, gadgets… Je n’étais pas préparé à tout ça, mais ce n’est pas déplaisant pour autant. Je ne pensais pas jusqu’à ce jour qu’il existait une liste pareille.

Ça part prothèses oculaires avec plusieurs types de visions, aux bras lance-flamme et autres folies meurtrières. En d’autres termes, on peut devenir une véritable arme meurtrière, chose totalement ahurissante. Entre de mauvaises mains, de telles technologies peuvent être destructrices, dangereuses pour le monde entier. Je bouffe littéralement les pages de ce classeur à une vitesse éclaire. Une fois la lecture achevé, le lève la tête et aperçois l’ingénieur se tenant en face de moi.

« Hoho. Incroyable. Je n’avais encore jamais vu quelqu’un le lire jusqu’au bout. »

Depuis combien de temps est-il ici ? Je n’ai même pas remarqué sa présence. L’observant d’un oeil suspect, je finis par lui sourire de nouveau.

« - C’est captivant. Vos croquis sont très bien dessinés, facilement compréhensibles, c’est un travail d’artiste. »
« - Hoho. Ce n’est pas grand chose quand on souhaite égaler le meilleur ingénieur de ce monde. Vous avez fait votre choix, Ethan ? »

Je tourne les pages à grande vitesse, jusqu’à tomber sur celle que je désirs, pour ensuite pointer du doigt ma commande.

« Concernant les dimensions de la prothèse, je souhaite qu’elle soit identiques aux dimensions de mon bras droit. Concernant le reste, ce petit rajout m’a sauté aux yeux, je le veux. »

Un énorme sourire s’affiche sur le visage de Jörgen.

« La technologie Tesla, hein… Excellent choix. »


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Nouveau Monde, Nursery, sale opératoire.



« Ethan, sachez qu’à votre réveil vous risquerez d’avoir des nausées, de ne pas vous sentir très bien. Pas de panique. Ce sont des effets indésirables, le corps a du mal à accepter la cohabitation avec la technologie. »

Si ce n’est que ça. Placé à poils sur la table d’opération, je suis fin prêt à devenir un peu plus qu’un simple homme. La pièce est assez sombre, mais j’ai une grosse lumière centralisée qui illumine tout mon corps. C’est si fort que je décide de fermer les yeux. De toute manière, l’anesthésie commence à faire son effet. Ma dernière image est celle de Jörgen qui me rassure, tandis que d’autres types s’agitent tout autour de moi.

Je n’ai pas particulièrement confiance. L’expression « donner son corps à la science » prend de suite tout son sens. Je m’endors paisiblement. J’entends quelques chuchotements, puis plus rien. Silence radio. Je suis encore capable de penser, sauf que je suis complètement coupé du monde extérieur. C’est légèrement différent de lorsque l’on s’endort naturellement. Mais vient enfin le moment où je m’endors complètement.

À plus tard.


[•••]



18h plus tard, salle de réveil, Nursery.



Mes yeux s’ouvrent doucement, inhabitué à la lumière du jour provenant de la fenêtre. La vue n’est pas terrible, obstruée par la vapeur d’eau qui empêche toute visibilité. Quand je vous parlais de sacrifice de la part des scientifiques, en voici la preuve. Quelle idée de vivre sur une île où on ne voit pas ce qu’il se passe à l’extérieur sans outils technologiques ? Tu ne peux même pas te baigner tellement que l’eau est bouillante. Génial. J’imagine qu’ils doivent avoir de bonnes sources thermales cela dit…

« - Hoho. Tu es enfin réveillé, Ethan. Comment te sens-tu ? », demande Jörgen.
« - J’ai sommeil. Et horriblement faim. »
« - Pas de douleurs, tu es encore sous morphine. Tes signes vitaux sont bons. Tes réflexes sont bons. D’après ce rapport que j’ai en main, l’opération est un franc succès. »

L’opération… J’avais presque oublié que j’ai été opéré. Mais alors que je le pensais sur le départ, l’ingénieur sort une boule de pétanque. Une partie ? Ici et maintenant ? Hah. Tu parles, après avoir esquissé un sombre sourire, ce dernier arme son bras et m’envoie le boule en direction de ma tronche. Sacré lancé. Qu’on ose me dire qu’il n’est qu’un simple ingénieur, sa force est supérieure à celle de mes subordonnés.

Naturellement, j’utilise mon bras valide pour le réceptionner, sauf que je remarque en voulant le bouger qu’il est attaché au lit. Je pourrai le retirer en forçant mais j’y perdrai beaucoup trop de temps. Par un réflexe de protection, je tente de me protéger de mon autre bras, ne croyant pas trop aux résultats de l’opération. Et là, miracle de dieu, ou du progrès technologique, ma prothèse dégage le drap qui me recouvre et réceptionne la boule métallique.

« Hoho. La prothèse est parfaitement connecté à ton système nerveux. Quelques tests seront nécessaires avant de te relâcher, mais tu es en bonne voie pour reprendre du service. »

Je suis tenté de lui renvoyer la boule pour vérifier mes hypothèses. Je risquerai néanmoins quelques soucis avec les chefs de ce lieu ainsi que mes propres supérieurs. Ils ne m’inquiète pas plus que ça, c’est juste que j’ai déjà suffisamment fait parler de moi ces derniers temps. Ce qui m’intéresse le plus est d’observer cette prothèse. Jörgen s’en va sans dire, me voyant fasciné par ce nouvel outillage.

Mon nouveau camarade m’avait donné rendez-vous, quand je me sentirai prêt, dans une salle d’expérimentation ? Après avoir autant dormi, je suis bien plus que prêt. C’est une lourde opération, donc pas spécialement étonnant que le corps se repose. Je crains tout de même que tester mes nouvelles capacités soit ma priorité du jour. J’en rate même mon repas malgré mon ventre criant famine. Mais malgré ça, rien y fait, je m’endors de nouveau.

Je me réveille de nouveau, cette fois-ci en sursaut, regardant l’heure affichée sur l’horloge. Une bonne partie de la journée s’était écoulée. Sur ma table de chevet, une odeur m’interpelle. Un bon petit plat équilibré, un peu de viande, beaucoup de légumes… C’est appétissant, je ne critiquerai pas ce que l’on m’offre, mais peut-être que plus de viande n’aurait pas été de trop. Mais tant pis, j’ai d’autres choses à faire que de me plaindre.

Ni une, ni deux, je suis déjà cette énorme salle vide. On y voit simplement des traces d’impacts assez impressionnants, une odeur de grillée, des pièces éparpillées un peu partout… On m’annonce ensuite au micro que des prototypes de Pacifista me seront envoyés. Cela veut sans doute dire qu’ils m’envoient les versions ratées. D’entrée de jeu, le robot me balance un rayon lumineux.

« Des prototypes, hein. », dis-je en levant la tête vers la salle de contrôle.

J’utilise le soru pour esquiver l’attaquer et réapparaître au-dessus de mon adversaire. Je me maintiens au-dessus de lui grâce au geppou, avant d’entamer la phase descendante en enfonçant mon poing chargé en haki sur le haut de son crâne. L’engin explose. Je réapparais à l’endroit où j’étais initialement, quelques instants auparavant. C’est alors que l’homme à la salle de contrôle reprend la parole.

« Très bien, contre-amiral, vous avez toujours la forme. Maintenant, interdiction d’utiliser votre bras droit. Votre prothèse marche comme un bras ordinaire, n’oubliez pas la technologie qui fonctionne sur votre commande, par des influx nerveux. Comme toutes contractions musculaires, en somme. »

Un nouveau Pacifista approche et décide cette fois-ci de me charger. Le poing armé, il me balance un valeureux direct du droit. J’arme également mon poing gauche, puis je le balance contre le sien pour stopper son attaque. L’ingénieur au micro s’insurge, me demande d’esquiver, mais c’est trop tard. Le choc est virulent. Un sacré bruit s’en ressort, mais aucun dégât observé. Par sécurité, j’avais insufflé une dose de haki dans ma prothèse, et j’ai visiblement bien étant les craintes de l’ingénieur.

Il me reste maintenant une dernière chose à vérifier. Je ferme les yeux et visualise ma prothèse. Comme si je contractais tout mon bras, j’active en réalité une turbine qui produit de l’électricité dans tout mon bras. J’ouvre un oeil, le Pacifista balance son second poing, dans le vide hélas. J’apparais juste en face de sa tête, il ouvre la bouche dans laquelle une lumière s’intensifie, je fous violemment mon poing dedans en dégageant ma charge électrique.

« Thunder punch. »

Le crâne explose, je suis légèrement projeté par le souffle, me réceptionnant encore une fois à ma position d’origine. Je n’ai pas exploité la totale capacité de ce dispositif, c’est néanmoins satisfaisant pour un début. Je lève de nouveau ma tête vers la salle de contrôle, en levant ma prothèse vers eux, signe que tout est en place. Ceci étant fait, je dois maintenant préparer mon départ. La suite de mes aventure se dessine petit à petit. Une vengeance personnelle est en cours.

Compréhensif, Jörgen sait que je suis un homme d’action, et donc, que je dois immédiatement repartir. On se boit un dernier thé, en guise d’au revoir, à la salle où nous avions bu ensemble pour la première fois. Nous n’avons pas spécialement eu le temps de discuter de nos vies respectives, tout s’est enchaîné de manière assez rapide. Ça me plairait bien d’avoir un type comme lui au sein de mon équipage. Brillant, une bonne personnalité, plutôt obéissant.

« - Dites-moi, Jörgsen, vous comptez passer le reste de votre vie ici ? »
« - Probablement que oui, Ethan. Pourquoi cette question si soudaine ? »
« - Simple curiosité. »
« - Vous ne désireriez pas qu’un homme de ma trempe vous accompagne, par hasard ? »
« - Quelle idée !… »
« - Je pourrai cependant vous proposer quelqu’un d’ici peu de temps. Moi, je ne bougerai pas d’ici. Ce quartier ne fonctionnera pas sans moi, les scientifiques me portent trop dans le coeur. Que voulez-vous, Ethan, c’est ça d’être trop populaire, trop talentueux. Vous connaissez ça aussi, non ? »
« - Hah. Pas vraiment, non. », dis-je en baissant la tête.

À en croire les propos de Daniel avant que l’on arrive ici, ma quote de popularité n’est pas très élevée. Mais quoiqu’il en soit, j’ai bien hâte de voir ce que me proposera ce Jörgsen. Je comprends sa situation et quitter une infrastructure telle que celle-ci pour accompagner un piètre contre-amiral, bof. D’autant plus qu’il a la chance d’être en sécurité derrière ces murs, ce qui est loin d’être le cas avec moi.

C’est ainsi que s’achève mon aventure à Nursery. Il est fort probable que j’y retourne pour des mises à jour ou des réparations, ça fera plaisir à mon nouvel ami. Ce ne sont que des au revoir, nous savons pertinemment que nous allons nous revoir. Mon équipage en place, plus souriant qu’à l’aller, ma prothèse plus que présente, nous sommes fins prêts à nous en aller. Je vais probablement devoir retourner au G-5 pour parler de mes intentions futures à l’amiral Shiro.




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