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Pour l'Amour du maillot

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Flashback - 1626

Une fine bruine avait finalement cessé de perturber la vie du petit village de Tanuki qui échappait encore à Belphégor. Voici quelques jours que le garnement avait officiellement quitté son île de Garamond. Et le navire estampillé du logo blanc du gouvernement mondial avait décidé de mouiller à proximité de l’île de Tanuki, paradis du mouton et des bergers. Le brave Belphégor avait donc rapidement connu le calme de cette île étrange. Ici, il n’y avait aucune odeur nauséabonde souffre au petit-déj, aucun bruit assourdissant de canon pour le repas et aucune complainte funéraire désagréable pour le diner. Ici, tout était calme. Si calme que le Prince en fût tout retourné. Il n’avait guère l’habitude. Pour lui, Tanuki était un lieu de villégiature idéal, une destination de vacance parfaite. Et comme tout club de vacance, les habitants s’apprêtaient à se lancer dans la plus belle festivité de l’année : la fête du mouton.

Cela faisait presque quinze minutes que Belphégor écoutait les histoires du mouton. Son interlocuteur, passionné par le sujet, parlait de laines avec tant de vigueur qu’il aurait rendu les moines de Temple Bleu jaloux. Bel’ s’était rapidement perdu entre les divers bergers et éleveurs qui racontaient leurs histoires. C’était le dernier jour, aujourd’hui, de la foire au Mouton ; et un événement sportif d’envergure était organisé pour clore la fête. Les bergers en parlaient avec tant de passion que le jeune prince maudissait le Colonel d’avoir débarqué autant en retard. Et dans la tête du jeune homme, non, les vents n’étaient pas un argument recevable. Désormais, quelques étoiles dans les yeux, Belphégor attendait avec intérêt le début de ce sport national.

Le colonel, qui avait disparu quelques heures, venait de réapparaitre. Belphégor l’observa quelques secondes, nageant dans son manteau de la marine. Il avait, au contraire, adopté une tenue civile plus sympathique. Avec une veste de satin rougeâtre, sur un ton carmin foncé, Belphégor trouvait qu’il avait du style.« Vous allez louper le début Colonel ! »cria Belphégor lorsqu’il vit son futur supérieur. Elle le toisa du regard, soufflant désespérément. « Je t’ai inscrit. » dit-elle, sur un ton ennuyé. Elle se gratta doucement le menton. « Comment dire.. Faut qu’on participe, pour les relations locales... Et j’ai trop de respect pour mes hommes pour les fouttre là-dedans… » Le colonel regardait ailleurs. « Non, mais sérieusement ; regarde-les avec leurs jupes. »

Belphégor serra les poings. Ce colonel était une vraie plaie. En observant les divers participants, Belphégor nota bien évidemment les jupes colorées des divers participants. Il avait envie de se moquer, mais c’était sans compter les jambes velues qui donnaient un ton ridicule à l’ensemble. Pour un jeune homme avec le sens de la mode comme Belphégor, la vision ressemblait à un enfer.

« Dépêche-toi ! » s’écria le Colonel, poussant violemment Belphégor des tribunes. Quelques mètres plus bas, la tête dans la terre boueuse, Bel’ pleurait intérieurement. Maudit Colonel. La trace de ses talons était douloureuse, en place. Elle l’avait poussé au mauvais moment, et le prince était certain que les bottes de la militaire s’étaient imprimées dans son postérieur.

« Et voilà le candidat de la Marine ! Applaudissez-le ! Applaudissez … » Le présentateur autodésigné, pitre d'un jour, marqua une pause, le temps de lire le carton d’invitation. « Applaudissez Avorton ! Quel prénom original ! » Que le Colonel soit immédiatement pourfendu par la Déesse ! Belphégor se releva difficilement. « Mais que vois-je ? Notre ami Avorton n’a pas la tenue traditionnelle ! » Il agita alors un kilt, très coloré. Trop coloré. Belphégor fixa le vêtement, puis le présentateur; une larme s’écoulant sur son visage angélique. Non. Aidez-moi pensa-t-il. Et nuls doutes qu’au sommet des gradins, les officiers étaient aux premières loges d’un concert de rire. Soyez tous maudits !


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Tanuki, cette ville de cul terreux n'empêche. J'me ballade dans une ville terne et un peu trop classique, des petites maisons avec du terrains, une ville avec des rues boueuses, et cette odeur de crottin qui flotte dans l'air et m'agresse la narine. Une chemise à carreaux noirs et rouges couvre mon torse et j'ai fier allure avec mon bandeau dans les cheveux de couleur grisâtre. Aujourd'hui est un jour un peu spéciale, puisque j'suis mandaté par une organisation de Manshon pour la représenter sur cette petite île qui paye pas de mines. En attendant, sa position géographique lui donne un avantage précieux pour mes employeurs, un avantage dont ils veulent faire mains basses. En tant qu'épée à louer, j'ai souvent été amené à tuer, à combattre et à vaincre surtout. C'est différent pour la fête du mouton, dont je dois gagner les épreuves pour toucher mon pécule en entier. J'ai beau râler, j'aime bien me déguiser moi. Et les design les plus osés ne sont-ils pas au final les plus récompensé un jour ? Le Kilt, c'est l'avenir. On se sent bien dedans, tout confort avec son tissus en laine bien chaude des moutons du coin. En provenance d'Alba, ce célèbre habits a surtout marqué les esprits parce que c'est traditionnellement les hommes qui le portent, même pour partir à la castagne. Puis en plus on y a une liberté d'action quasi totale, que l'on retrouve pas dans la plupart des pantalons que j'avais pu essayer.

Faut dire qu'avec ma taille, c'est plutôt difficile de trouver quelque chose de seyant, et de pratique à la fois. Alors j'compose avec les talents de couturière de ma moitié, et de son aimable bonté quand à me fournir des tenues peu importe ou j'me trouve. J'ai un truc à rapiécé ? Je lui fais parvenir par coursier et je le récupère à la prochaine île, la prochaine destination, la prochaine escale. J'aime pas faire du gachis, et recycler mes vêtements m'donne l'impression de faire quelque chose pour que la planète tourne mieux. Qu'elle soit plus ronde ou j'sais pas, un peu moins bouffé par la consommation du pire virus jamais créer pour la Terre : L'humain.  On avait rien fait de mieux en matière de prolifération et d'impact globale sur le long terme.

De nos jours, des bateaux avancent sans avoir besoin des vents, complètement automatisés et autonomes. De nos jours, on achetait plutôt que de réparer les choses. C'est une épidémie, l'inconséquence a bouffé le cœur de l'humanité, et tardera pas à atteindre l'âme même de mes contemporains. Des ports avec des machineries toujours plus grosses, des colonnes de fumées se déversant dans l'atmosphère et faisant des dégâts irréparables, peuplaient les îles les plus riches et avancées technologiquement. Des machines parlaient, respirant presque pour singer l'être humain. Tout ça est absurde, on a perdu l'sens des vieilles valeurs.

Alors quand j'vois des traditions séculaires respectées, ça me fait chaud au cœur. Que brille encore la flamme du passé contre le néant de notre avenir, ça me donne envie d'entrer sur le terrain pour fournir un spectacle de qualité, au noms des familles de Manshon toutes entières. J'rentre en saluant la foule, mon kilt bien vissé à mes hanches, ma chemise faisant un rappel aux carreaux de ma tenue d'exhibition. J'ai une veste dans les mêmes tons qui vient compléter le tableau, et un couvre chef que j'aurais aimé pouvoir gardé. Malheureusement c'est un costume de location que m'a fournit la mafia, comme quoi les coupes budgétaires existent de partout.

Après tout, c'est pas comme si la fête du mouton est l'élément principal d'un jeu de pouvoir, ma présence reste plutôt symbolique. Tout le monde me connaît sur North, j'suis le mélange d'un bon samaritain, et du plus dur des protecteurs de l'Omerta sur Manshon. On cite mon nom pour faire peur aux nouvelles recrues qui auraient dans l'idée de cracher des noms, des vrais, pas ceux qu'on leur donnait à réciter pour les débiter pendant leur interrogatoire. On fait d'moi une sorte de croque mitaine, un monstre qui n'a plus sa place sur les Blues. J'effraie autant que j'passionne. Gardien des traditions de la pègre, j'suis une vieillerie d'un autre temps, où TNT était le boss le plus craint de North.

La parole donnée, le respect du territoire, la hiérarchie des officiers... Tout ça structurait la criminalité, et permettait de garder la part d'ombre qui peuplait chaque recoin du monde, assez saine pour ne pas qu'elle déborde sur le commun des mortels. J'suis la pour prouver à tout le monde que la mafia, c'est un état sans Marine pour le soutenir, et qu'il est plus juste que la plupart des actes du sois disant Gouvernement Mondial. Tfaçon un état totalitaire, globalisé et centralisé, peut pas être bon pour ses habitants.

Mais ça, c'est pas mes histoires. Aujourd'hui, j'suis l'invité de marque de Tanuki. J'salue la foule te disais-je, et je sourire bien comme il faut.

- Le candidat suivant nous vient tout droit de Manshon, on ne le présente plus, c'est bien sûr Judas, le Lion de North ! Quelques applaudissements épars, mais j'sens bien que je remporte pas les suffrages, ni la palme de la popularité. Le même engouement avait saisit le publique pour l'arrivée d'Avorton. Il faut dire qu'il n'y avait ni sang, ni larmes. Et ça, le spectateur il aime toujours en voir couler des litres, en échange de son attention et de son amour. Je l'ai compris en gérant la cage pendant plus d'une année sur les routes de North Blue. Tanuki ne faisait pas exception à la règle, elle voulait son comptant de chicots dévissés, de phalanges brisées et de glaviots ensanglantés.

Je réajuste mon béret, et colle un cigare entre mes lèvres, l'allumant d'un geste sûr. Je crapote quelques taffes, et je me sens déjà plus dans mon élément.

- La première épreuve, vous l'aurez comprit au Kilt que portent nos concurrents, nous viens tout droit d'Alba, je veux bien entendu parler de la célèbre épreuve des rondins de bois ! Crie-t-il dans son den den micro, comme s'il aurait pût couvrir largement le brouhaha incessant de la foule, qui ne bite pas grand chose à ses effets d'annonce. Cet épreuve est simple, j'ai potassé mon sujet. Il faut prendre une poutre de quatre mètres de long, et l'envoyer le plus loin possible dans une direction, à la discrétion du concurrent. Ce sport est  surtout dangereux pour ses spectateurs, qui peuvent donc se retrouver avec des poutres de bois massif, tombant de hauteur vertigineuses, directement sur le coin du museau.

On invite les premiers concurrents à se présenter sur la ligne de départ. J'me trouve dans le second groupe du concours, la poule B. J'vais donc passer dans les derniers ou presque, selon l'ordre préétablis. L'autre particularité de ce sport, c'est que tout les sportifs doivent partir au même moment, au top départ, depuis une ligne tracée au sol avec de la craie orangée. Ici, tout avait été respecté à la lettre, démontrant la volonté de bien faire de l'organisateur de l'évènement.

J'observe donc pour le moment les autres, essayant de les jauger du regard.



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    La robe sacrée revêtit et le visage rosé par la honte, Belphégor lançait des regards discrets à destination de son colonel. La vieille peau, du haut de sa tribune, jubilait alors qu’une larme chaude coulait encore sur le front du pauvre garçonnet, à peine tiré de sa puberté par le devoir. Bientôt, il porterait officiellement le vêtement immaculé de son organisation. Il représenterait quelque chose, malgré que les responsabilités ne viendraient probablement pas avec l’uniforme blanc. Aujourd’hui, pourtant, même s’il avait été trainé sur le bateau de la Marine, il n’était pas pour autant un militaire. La larme qui s’écoula le long de son visage tomba fatalement au sol, lui rappelant délicatement qu’il n’était pas maître de son destin. Celui-ci s’était imposé à lui, et il n’avait pu que l’accepter.

    Larmes au sol et kilt traditionnel enfilé, Belphégor essaya de se tenir aussi droit que possible. Et malgré tout, les mots du présentateur lui semblent aussi ridicule que malaisant. Lancer un tronc – parce qu’à ce niveau-là, ce n’était plus une bûche- était donc le summum de la stupidité, l’apogée de la bêtise humaine. Patient, Belphégor jeta un coup d’œil aux participants. A sa grande surprise, il y avait des femmes maigrelettes qui participaient, et des hommes à la musculature particulièrement trop visible. Bel’ souffla. Lancer une bûche, donc. Il pourrait viser le colonel, se dit-il mystérieusement. Un sourire carnassier se dessina donc sur son visage.

    « Groupe A » lui lâcha un organisateur, dont le costume était entièrement composé de laine. C’était particulièrement visible lorsqu’il s’approcha de lui, les fines gouttes fleurissant le long de son visage anguleux. Et il avait une haleine de mouton, aussi.

    Les participants, ridiculement accoutrés, étaient tous sur la ligne de départ. Bel’ s’avança également, croisant le sourire timide d’une jeune femme en talon. Ils échangèrent un bref sourire, jusqu’à qu’elle porte sa bouche d’une seule main. Le prince fut intimidé, et pourtant la force était la base de la première voie du sabre qu’il avait choisi. Il devait donc pas être si ridicule. La main de Belphégor trembla lorsqu’il posa sa main sur sa bûche dont la structure était extrêmement rude.

    Puis soudainement, sans que Belphégor n’y prête attention, le présentateur poussa un cri, suivi par un violent coup de sifflet qui fit trembler Belphégor. La bûche chuta dans sa main, et il fit son possible pour la maintenir en l’air alors que les autres candidats semblèrent l’imiter. Bel donna une impulsion sur ses pieds, pliant les genoux à la perfection, pour foncer vers l’avant. « CHARRRGEZ ! » cria t-il à son tour.

    S’il ne pouvait les voir, le prince s’imagina le public se lever devant sa prestation unique. La bûche dans les mains, il sentit pourtant immédiatement son poids. Alors, au lieu de courir, le prince tituba. Et c’est ainsi que Belphégor coupa la route de l’ensemble des participants, coupant cout à l’ensemble des courses d’élan et provoquant involontairement la chute de la plupart des bûches de ses adversaires.

    Le public siffla, cria et trouvant une motivation unique ; Belphégor fonça vers la ligne. La bûche était lourde, trop lourde. Alors, lorsqu’il vit la ligne, il essaya de la pousser aussi fort que possible. Le Colonel était trop loin. Foutu Colonel se murmura le jeune garçon qui lança sa bûche finalement n’importe comment, à quelques mètres de la ligne. « Une prestation ridicule », jugea le présentateur ; mais la seule prestation du groupe A.

    Et Voilà comment on devient la légende d’un sport.



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    J'couve la compétition du regard comme un poulet l'fait avec sa basse cours. Elevé au hormones et pas en batterie comme mes congénères, j'suis plutôt impressionnant comme volatile. J'vole sûrement pas, je reste un terrien, mais j'aime me prélasser comme le coq en patte, et j'ai un cri de ralliement plus fort qu'un cocorico. Parmi les participants, la plupart son des amateurs, éleveurs de mouton au regard bovin et à la musculature flasque. La première épreuve est la plus difficile, manière de faire le tri entre les candidats sérieux et la masse grabataire. C'est facile, dans le groupe A, y'a que des pisse froid. Tous sauf un n'arrive même pas à soulever le tronc de la terre, il faut dire que même moi il me rend quelques tête en hauteur, et qu'il est aussi large qu'un arbre. Puis faut tenir en compte la densité, j'crois que c'est du bois d'adam, célèbre pour son endurance et sa solidité extrême, il est surtout bien plus lourd que son cousin le sequoia, par exemple.

    Oubliez pas, j'suis bucheron, le bois ça me connait autant qu'un charpentier connait ses planches. A moi de monter sur celles de ce concours. Je me pavane, l'air relaxe et Flex, une main passé dans la ceinture de mon Kilt, l'autre sur une hanche galbé. La mienne.

    - Et oui c'est une grande déception pour nous tous, le seul candidat du groupe A à avoir réussit est notre héros de la marine, Avorton ! Moi j'goûte la blague salace de sa patronne, comme on goûte un bon vin. Sur le palais, la langue sortie, je fais mon petit tour du propriétaire et me plante devant le plus gros tronc prévu à cet effet. Quitte à concourir, autant que ce soit en laissant des chances aux autres de briller. Je sors pas ma main de ma jupette traditionnelle, et je caresse de la main le fil du bois. Pas une écharde, pas un défaut. C'est tout lisse comme un peau de bébé, ou une petite fille à l'aune de sa pamoison.

    Avec moi, dans le groupe B, se trouve plusieurs candidats sérieux. Mine concentré, visage patibulaire, regard courroucé. On sait tous pourquoi on est là. On représente, on veut notre pactole aussi. Promesse à celui qui remportera le concours, quelques millions de berrys, et une carte illimité pour se servir à la taverne du coin. Pas que ça m'intéresse plus que ça, vu que la spécialité c'est le ragoût de mouton, et le lait de chèvre ici. Tanuki est pas connue pour sa bière ou son rhum, mes deux boissons favorites, que je consomme avec beaucoup trop d'excès. Faut dire que se bourrer la gueule devient de plus en plus difficile.

    M'enfin, passons. Ma main droite fait comme une pince et attrape la buche de bois. Elle me dépasse d'un mètre, mais je suis guère impressionné. J'en ai vu d'autres me dépasser, et tomber comme des mouches, alors c'est pas un tronc qui va me la faire à l'envers. Je rigole tout bas quand il donne le signal, et que je laisse le temps à tout le monde de se rendre compte que l'épreuve est difficile, et que la performance d'avorton, pour toute minable qu'elle soit, mérite d'être relevé. Ca ricanait sévère, mais maintenant ça tire la tronche. Ca c'est pas par quelle bout prendre le tronc, et moi je le soulève simplement d'une main, le calant sur mon épaule comme un vulgaire sac de patate.

    - Oh mais notre concurrent Judas semble n'éprouver aucune difficulté à se saisir du tronc, surveillons de près sa performance ... ! J'force même pas mon talent et fait valser l'objet de tant d'attention au loin, droit sur le publique qui regarde, de l'autre côté de l'arène. Il fonce, parallèle au sol, envoyé comme une baliste ferait jaillir ses munitions... Et viens se planter dans le gradin de l'arène, pile sur la marine qui s'est décalée d'un pas pour esquiver le projectile.

    On se regarde tout les deux, et j'sens qu'elle m'en veut. M'en fout moi, tu peux avoir l'regard noir et avoir une dent contre moi. J'aime pas ceux qui humilient ceux qui se trouvent en dessous d'eux, et elle a l'air d'une sacrée garce. Pendant ce temps là, le présentateur s'écrie : Mais quelle incroyable prestation de Judas, le Lion de North ! On le savait fort mais pas autant ... ! It's Amaaaaaaaaaaziiiiiiing .... Qu'il fait dans le langage des showman.

    J'salue la foule d'une petite révérence avec mon kilt pour seul protection de mes parties intimes, qui sont retenues par aucun caleçon. J'sens que je vais adopter cette tenue pour les grandes occasions.
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      Les huées avaient cessé dès que les molosses du groupe 2 s’étaient élancés. Le présentateur, prisonnier d’une euphorie incompréhensible, vit sa peau tourner à l’écarlate, pire qu’une tomate. Bel’, de son côté, haussa simplement un sourcil lorsqu’il vit la taille des muscles des participants. Une ride se forma lorsqu’il pensa qu’ils avaient fait deux groupes de niveaux, et soudain il ressentit l’envie de taillader le présentateur à l’aide de son épée, oubliant soudainement que la seule épée qu’il possédait était faite de bois, et non d’acier. Son tranchant était l’équivalent du style des compétiteurs, c’est-à-dire qu’il flirtait avec le zéro pointé.

      Sans surprise, un candidat du second groupe domina lui aussi ses compétiteurs. Il n’eut d’éclats, si ce n’est que la bûche fonça directement sur sa future supérieure. Belphégor, assis dans l’herbe, se leva d’un bond. La douce fraicheur de la verdure lui provoqua quelques picotements, probablement en raison de la rosée délicate du matin ; mais il bondit comme un tigre les poings serrés en criant pour supporter ce gars, ce mastodonte qui avait balancé une bûche sur le colonel. Ses subordonnés, l’entourant comme des filles de joies l’entourant le riche célibataire, s’agitèrent. Elle ne bougea pas d’un brin. Elle ne leva même pas un sourcil, écartant seulement la bûche d’un revers de la main. « Tchhh » s’écria Belphégor qui aurait aimé voir un petit cocard sur le visage de cette impertinente colonel.

      Puis, Belphégor se rasseyait – ou plutôt se laissa tomber – dans l’herbe grasse jusqu’à qu’on vînt le chercher. C’était un garçonnet, d’une dizaine d’année son cadet qui l’attrapa par la main pour l’amener sur l’arène. C’était une arène. Pendant que le présentateur, toujours euphorique derrière son micro, encensait son adversaire ; Belphégor nota un truc. « Pourquoi on est face à face ? » Le gamin regarda Belphégor. Son visage juvénile était atrocement gênant jusqu’à qu’il s’essuie le visage avec un mouchoir en laine de mouton. « Ben, c’est la finale. Un contre un. Celui qui lance le plus loin, mais vous êtes face à face ; voilà. La finale quoi. »

      Belphégor leva un sourcil. Ils sont chiants sur cette île. Le monstre en face, à une centaine de pied de lui, bûche à ses pieds, l’inquiétait. Comme au far-west, ils se faisaient faces. Voilà qui était dangereux. Tous les voyants étaient au rouge. Rarement Belphégor avait entendu cette petite alarme naturelle qui criait au danger. Mais comme d’habitude, Bel’ était trop fier pour reculer. Une bûche, de taille équivalente, à la structure râpeuse, était à ses pieds. Il la souleva, la maintenant en sens vertical, le temps de jeter un regard à son adversaire. Le présentateur cria sur son micro, et son collègue poussa un coup de sifflet. Belphégor ne bougea pas d’un brin.

      Il dévisagea son adversaire. Yeux dans les yeux.

      Puis, d’un mouvement détourné, il lâcha la bûche pour qu’elle tombe vers l’avant. Comme une impression d’abandon, Belphégor laissait le rondin tomber lourdement au sol. Il avait bien observé les différentes techniques, le jeune prince et il en avait déduit qu’au regard de sa carrure, c’était là la meilleure stratégie.

      La bûche se soulevant avant de tomber, offrant un court timing à Belphégor pour attaquer son adversaire au trippe, avant qu’il eu le temps de dire le moindre mot. Jambes pliées, genoux flexibles, le prince se baissa, laissant sa première main venir caresser la bûche pour trouver une prise. Ce fut rapide, si rapide que ça étonne Belphégor. Le rondin bien en main, le jeune homme glissa sa main sur la partie inférieure et comme les concurrents précédents, il utilisa la puissance de ses jambes, celles d’un épéiste qui s’était ardemment entraîné ces dernières années, pour propulser le rondin vers son adversaire. Violement.

      Mais il y avait fort à parier qu’il ne se laisserait pas faire, le bougre.

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      Même pas le droit à un bol de talc pour que les mains accrochent la bûche façon radin prêt de ses sous, alors faut avoir des manières de rapace. Mal organisé ce bordel, j'me plaindrai à la direction. Bûche aux pieds, je mate le petit gars en face de moi, à une centaine de mètres de moi. L'autre continue de s'époumoner dans son escargophone relié à d'autre Sound den den disséminés dans l'arène en bois monté à la va vite, qui menace d'exploser sous le poids de la foule présente pour l'occasion. Faut le dire, on est pas passé loin de la catastrophe ce jours là, on a éviter le pire. Tout c'est bien passé, alors que j'imagine qu'il faut se taire, et accepter la mise en danger d'autrui.

      Comme celle qu'on propose à l'Avorton, le seul candidat à avoir réussit à jeter sa bûche à part moi. Dangereux, j'le suis encore plus en un contre un. Et en plus j'aime ni les gamins, ni les marines. J'ai déjà mon chiard à moi dont il faut que j'm'occupe. Pas la peine d'être sensible avec ceux des autres, ni de la jouer fine. J'vais montrer à Tanuki pourquoi Manshon est l'île la plus connue de North Blue, et à quel point j'aime mon maillot, avec le symbole de la ville dessiné dessus, spécialement pour l'occasion. J'suis là pour représenter le pays, autant le faire bien. Montrer la supériorité écrasante des miens.

      Sans un regard pour ma cible, j'attrape la bûche, et des deux mains cette fois. Mon Kilt s'agite sous l'effort, de droite à gauche. Il se soulève un peu, on voit rien mais ça arrache un commentaire au présentateur du concours, mais j'relève pas. J'suis concentré. Je me tends comme un arc, et m'arque boute sur mes positions. J'suis un type qui soulève jamais de poids à la salle, mais comme j'ai une vie dissolue, faite de combat en tout genre et d'entraînement drastique, j'suis plutôt fort et musclé.

      C'est ma carrure, c'est ma vie. Qu'on soit impressionné, indifférent ou que l'on ait peur, je ne laissais jamais personne sur sa faim niveau Show. Je tourne sur moi même et lance le tronc d'arbre -vu la taille du bousin s'en est presque un entier, directement en ligne droite sur mon adversaire.

      - Si j'étais toi, j'me pousserai ... Que je murmure avec un sourire, levant un poing de la victoire dans les airs, certains déjà d'avoir réussit mon coup. Il file le tronc, il file comme le vent, déchirant l'espace entre nous deux, avec un bruit de sifflement caractéristique.

      Il atterrira au pied du candidat Avorton, après avoir détruit son tronc au vol, à cause de sa vitesse supérieur.
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        Lorsque tous ses sens crièrent à l’injustice, Belphégor savait qu’il ne pouvait rester immobile. A peine le Monstre avait braqué ses deux bras qu’une voix chuchota des paroles bien sensés à Bel’. Il avait beau avoir tiré le premier, il savait son tronc trop faiblard face à la bûche de l’autre énergumène et de son kilt trop serré. Bel’ ne se donna pas le temps de la réflexion. De toute façon, il n’était pas très doué pour ça... Un regard, un mot ; et il avait compris. Il plia les genoux pour sauter bien loin de ce danger imminent. Ce fut un véritable vol plané. Loin du danger, Belphégor s’envola vers d’autres cieux : l’herbe grasse de l’île de Tanuki. De l’herbe, le prince en avait goûté mais celle-là, elle était particulièrement déplaisante. Piquantes, les brindilles s’insinuèrent dans son kilt. Le garçonnet regretta d’avoir ôter ses sous-vêtements pour mettre cette jupe traditionnelle. La laine, à même la peau, lui grattait honteusement les attributs masculins innommables. Foutu mouton. Il devait bien rire, le sale bélier tondu. Belphégor pouvait presque l’entendre se moquer.

        Et pendant ce temps, le présentateur resta muet. La foule également se prostra dans un silence mortuaire. Alors qu’il était naturel de porter l’attention sur le poing rageur du fier compétiteur victorieux, la foule devînt rapidement hilare. Les mères de famille s’exclamèrent, la voix haute. Les enfants le pointaient du doigt, provoquant l’ire des familles. Belphégor se releva difficilement, le présentateur lui faisant face. Le visage aux traits violents, les sourcils aussi arqués qu’une coque de navire, il le regardait. Bel’ pencha la tête pour comprendre, l’air niais. Il baissa subitement la tête pour comprendre qu’il venait de martyriser l’habit sacré, le kilt. La laine s’était fendue en deux, laissant un énorme trou béant.

        « Eh ben, pas terrible la laine du coin. » lâcha Avorton, le terrible garnement. Les sourcils choqués des éleveurs, hilares devant la scène, se nouèrent dans une colère silencieuse. Ils serrèrent le poing, se faisant violence pour ne pas transformer le corps de Belphégor en laine. Les moutons bêlèrent également, comme si le jeune homme leur avait manqué de respect. « AVORTON » cria le présentateur, la voix muée dans une expression colérique avant qu’on glisse un mot à son oreille, un officiel dans un costume blanc en laine de mouton local probablement. « ALL RIGHT ! » poussa t-il en grimpant sur le tronc. « DJ, MUSIQUE ! » dit-il, à voix basse. Bien qu’avec le micro, la voix n’était pas vraiment basse... « C’est l’heure de la course la plus démente de North Blue ! » Belphégor, sans la moindre gêne pour son kilt sévèrement troué, se gratta l’arrière du crâne. Qu’est-ce que c’était encore cette histoire de course…

        La noirceur des regards sembla être comme une tornade, ignorée par le jeune garnement de la marine. Pourtant, les regards profanèrent son incroyable quiétude. Comme un jeune sot, il chercha du regard une signification à cette nouvelle épreuve. Un visage juvénile aux cheveux aussi raides et sombres que le pelage du corbeau le poussa alors vers la falaise environnante. La course, la fameuse course, se tiendrait en haut d’une falaise… Abrupt, en plus. Belphégor osa passer la tête pour observer la descente. Démente, en effet. Heureusement, l’herbe dense de cette maudite île permettait néanmoins d’apprécier une modeste et très relative sécurité.

        « NOUS Y SOMMES ! » cria le présentateur, alors qu’il montait délicatement sur un podium en forme de mouton. Les spectateurs, eux, s’asseyaient sur les rochers bordant la descente. « La course au Fromage ! La course la plus démente de NORTH BLUE ! » L’animateur toussota. « Commençons d’abord par notre respectueux sponsor qui va fournir un nouveau kilt à notre candidat Avorton, qui a massacré une pièce de mode incroyable ! Prends-en soin de celui-là, mon gars ! »

        C’est alors que deux gigantesques éleveurs vinrent glisser un kilt, presque de force à Belphégor. Alors que le premier souleva Bel’ – qui se débattit avec vigueur -, le second lui enfila la jupe traditionnelle. Celle-ci était bleue marine, et le jeune candidat mourrait de chaud désormais. Puis, derrière lui, tous les éleveurs/candidats semblaient taper du poing, l’envie d’en découdre, vers lui. Bel’ sentait comme une menace planer sur lui. Tout ça pour une jupe…

        « Bien ! Rappel des règles ! » cria le présentateur, jubilant intérieurement. « Mon cher apprenti, Tom, va jeter un fromage et dès qu’il touche le sol ; le premier à le manger gagne ! Simple comme de la laine ! » Belphégor regarda le jeune assistant. Il venait d’apporter un fromage de brebis, de toute évidence. « Non, c’est mort. » lança le futur marine. Ce n’était plus un fromage. C’était un repère d’asticot ; et ils faisaient tous la taille d’un monstre marin. Et le fromage, c’était une vraie meule. Gigantesque. Pas moyen de poser un croc dans ce truc, pensa Belphégor profondément dégoûté.

        Ses suppliques n’aboutirent pas. Tom, le jeune assistant, poussa la meule qui roula à vitesse folle vers la mer. Et maintenant, tous les candidats se précipitèrent vers le nid à asticot. Tous sauf Belphégor.

        La course était lancée !


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