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La chasse au petit gibier [Pv : Ewen chantenuit]

Je me rends dans le royaume de Bliss, mon objectif est simple, débusquer un criminel connu sous le nom de Bobby Dreadlock, ce type aurait des informations sur Crocodingo, toute informations est bonne à prendre. Je débarque au port du royaume de Bliss, il y a une bonne ambiance, des pêcheurs qui discutent entre eux pendant qu'ils pêchent. Il y a aussi des ouvriers qui transportent plusieurs matériaux nécessaires pour la construction de navires. Je descends de mon bateau de pêche, et je rejoins la place marchande du port. Mon armure pèse lourd, et mon casque semble faire peur aux habitants de l'île. Je ne sais pas où chercher, mais je sais qui chercher. Un de mes informateurs m'a conseillé une personne, cette personne serait elle aussi à la recherche de ce criminel, et comme je ne connais pas le coin, je dois avoir recours à son aide.

- Rendez-vous sur la place marchande du port, à onze heures quarante-sept... Il n'est que dix-heures vingt, je vais devoir prendre mon mal en patience.

Je me rends dans un bar, je m'assois en terrasse, et un serveur vient m'accoster.

- Bonjour, que puis-je faire pour vous ?

Je retire mon casque, et je le pose sur la table, je n'ai pas l'habitude d'être tête nue.

- Je voudrais juste un verre d'eau, sans glaçon.

Le serveur moustachu en costume de pingouin note ma commande, a-t-il besoin de noter la commande d'un verre d'eau dans son carnet ?

- Bien, monsieur. Vous faut-il autre chose ?

Je secoue la tête de gauche à droite, le gars a compris que je ne voulais rien d'autre. Le serveur part, autour de moi se trouve plusieurs clients qui discutent entre eux, de tout et de rien. La foule est bruyante, il y a une odeur de vapeur dans l'air, c'est dérangeant... Vivement que je bois mon verre, et que mon guide arrive.

- Il ne devrait pas tarder.

Le serveur arrive avec mon verre, et le pose sur la table, puis le pingouin part s'occuper d'un autre client. Il fait chaud aujourd'hui, je me demande où peu bien se trouver cet enfoiré de bandit.
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Ewen entra dans l’auberge aux alentours de onze heures, persuadé d’arriver bien avant son client. Comment elle s’était retrouvé à avoir ce client restait d’ailleurs un mystère. Si elle avait bien suivis, c’était l’ami de l’oncle de l’un des gamins qu’elle payait pour garder les yeux ouverts qui avait parlé d’elle. Et si elle devait en croire l’heure du rendez-vous il…
L’homme était là, reconnaissable au casque qu’on lui avait décrit en long et en large.  Assis à une table, en train de finir un verre, il semblait l’attendre, possiblement depuis longtemps. Elle tourna brutalement la tête, se rendant compte qu’elle le regardait fixement. Elle hésita un instant, puis recommença à le dévisager discrètement, comme le ferait une personne normale, vu son accoutrement. Lui ne savait pas quoi chercher et ne devrait pas la reconnaitre jusqu’à ce qu’elle se présente. En attendant, elle alla se poser sur une table, plus loin.

D’un signe, elle héla le pauvre serveur débordé  pour récupérer un verre. Elle aussi allait attendre, mais à ses termes. La taverne était sombre à cette heure, le soleil trop haut ne rentrait pas directement par les fenêtres et la salle profonde perdait rapidement en lumière. Les gens autour sont calmes, mais discutent fort. Tant mieux, seuls leurs voisins auraient une chance de les entendre quand ils commenceraient à parler. Elle laissa ses yeux s’adapter tranquillement à l’obscurité ambiante tandis qu’elle sirotait son verre.
Ses yeux habitué et sa boisson fini, l’aspirante informatrice scanna la salle du regard.  Elle n’était pas à l’aise : elle n’avait pas choisis le lieu, l’heure, ni le sujet de la rencontre. Mais l’homme semblait être venu seul, et personne n’avait vraiment de raison de vouloir lui tendre un piège. La voleuse reposa son verre après l’avoir fini, puis se leva. Elle traversa la salle en quelques pas qu’elle voulut décidé, mais qui se retrouvèrent à louvoyer entre les chaises.

« ça te dérange si je m’installe ? »
Sans attendre de réponse, la jeune femme tira une chaise et s’assit face au chasseur de prime
« Je suis ton contact, enchanté. Avant d’aller plus loin je dois mettre un point au clair : je n’ai aucun intérêt à chasser ton homme, si ce n’est d’être payé pour ça. Mon tarif sera de la moitié de la prime. J’ai déjà commencé à me renseigner sur le brigand et j’ai quelques pistes sur où il peut être, et je peux commencer à travailler dès que j’ai ton accords »

Elle avait déclamé sa tirade avec un calme et une assurance qu’elle savait extrêmement convaincants, mais qui n’était que façade. Elle observait anxieusement sa réaction. De près, l’homme dégageait une impression de… violence. Quelque chose en lui donnait l’impression que s’il décidait qu’il ne l’aimait pas, il lui briserait le coup plutôt que d’avoir à arrêter la conversation.
    Je regarde la jeune femme qui m'adresse la parole, elle prend place à ma table... Elle me dit qu'elle est le contact que j'attends. D'entrée de jeu, elle pose les conditions en échange de son aide. Elle veut la moitié... pas de problème.

    - Tu auras la moitié si tes informations sont de qualités, je ne veux pas de vagues suppositions, je veux du concret... Sans cela, tu n'auras rien.

    La femme me révèle qu'elle détient des informations, je croise les bras en regardant d'un air sérieux ma partenaire en affaires.

    - Nous avons déjà perdu assez de temps, allons-y, maintenant. Tu me diras tes informations en route, le temps, c'est de l'argent, et je n'ai pas envie d'en perdre.

    Je me lève de ma chaise, je prends mon casque qui est sur la table, et sans attendre ma partenaire, je me dirige vers la sortie du bistro. Je croise le serveur qui est épuisé, il me regarde avec un air fatigué tout en me souriant... Ce type se crève à la tâche, mais finalement, il mourra avant de faire fortune. Ce genre d'individu, je m'en méfie, en apparence, ils ne sont pas méchants, mais c'est ce genre de personne qui est susceptible de se tourner vers la piraterie pour se remplir les poches... Rares sont ceux qui choisissent la voie de chasseur de primes, piller des civils est plus facile que de chasser un vrai tueur, un type qui n'hésite pas à te trouer la peau avec un poignard, sans états d'âme.

    - Je n'aime pas ce genre de personne, si ça ne tenait qu'à moi, je les neutraliserai avant qu'ils ne pètent un plomb.

    J'ouvre la porte du bar, et je sors dehors, j'attends ma partenaire. Une fois à l'extérieur, je marche avec elle dans la rue, et j'attends ses informations, j'espère qu'elles sont de premier choix.

    - Dis-moi, tu sais à qui ont à faire ? Ce genre de gars n'est pas à prendre à la légère, c'est une cause perdue... S'il peut te tirer dessus pour te détrousser, il le fera.
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    Ewen regarda le chasseur de primes, ahurie. Il avait commencé par ne pas douter un seul instant qu’elle soit son contact, se mettant en danger si elle ne l’était pas, enchainé en réussissant, en une phrase, à jouer avec les limites de l’insulte avec elle et confondre piste avec information définitive. Pour finir, il avait définitivement insulté le serveur devant lui et fini en beauté en lui demandant si elle savait qui était la cible, chose absolument incompatible avec son idée qu’elle savait déjà tout.

    « Stop. »
    Ewen s’était arrêté net, les yeux fermé, cherchant comment rattraper la situation.
    « Arrête de vouloir aller trop vite, s’il te plaît. Juste… suis-moi. »
    L’informatrice, dépassée par la situation resta quelques instants, plantée au milieu de la rue à réfléchir à ce qu’elle allait faire ensuite, tandis que son client la regardait d’un air qu’elle imaginait peu aimable derrière son casque. Rien n’allait de la façon qu’elle avait imaginée. Elle respira profondément pour se calmer puis se décida et partie en direction du port, emmenant avec elle son singulier partenaire.
    Ils s‘arrêtèrent au bord de l’eau, proche d’un chantier d’assemblage. Les mots qu’ils échangeaient et n’étaient pas couverts par le vacarme se feraient emporter par le vent.
    « Ici, on pourra discuter tranquillement. Oui, je t’ai amené ici juste pour parler, mais j’ai encore des choses importantes à te dire et te ramener directement dans la taverne aurait trop attiré l’attention. Je suppose que c’est la première fois que tu travailles avec un informateur donc je vais t’expliquer quelques trucs. Premièrement, tu n’as pas l’air de te soucier d’attirer l’attention sur toi et j’admets que, vu ta cible, tu n’as sans doute pas trop de raisons de t’en faire. Il a vraiment l’air d’un solitaire. En revanche pour moi il est important que j’arrive à rester discrète si je veux pouvoir continuer mon travail. Ça implique d’éviter de parler ouvertement de chercher des criminels devant tout le monde.
    Ensuite, le point vraiment important, c’est que des pistes ne veulent pas dire que je sais définitivement où il se cache, juste que j’ai des endroits dont je sais qu’ils peuvent faire de bons points de départ. Donc il faut encore que je vérifie. »

    Après avoir lâché d’un coup son monologue, la voleuse se sentit soulagée. Elle avait réussi à formuler son problème. Rester à espérer que l’homme prenne la peine de l’écouter et soit capable d’accepter de ne pas avoir tout, tout de suite.
    « Pour répondre à ta question, je sais qui il est, je sais qu’il est dangereux et c’est pour ça que j’ai d’autant plus intérêt à y aller de manière discrète. Je n’ai aucune intention de le combattre et je ne dois donc pas me faire remarquer. Ce qui me laisse deux choix par rapport à toi : ou bien tu vas te poser quelque part et tu attends que je revienne avec l’information définitive, sachant que ça peut prendre entre vingt minutes et deux jours, si je dois remonter sa piste. La deuxième c’est que tu m’accompagnes en restant en retrait. Mais ça demande que tu sois discret, ce qui commence par dégager ce casque qui se repère à des kilomètres à la ronde. »

    En attendant la réponse, elle commença à réfléchir à la suite des évènements. La piste la plus probante était celle du quartier des lanternes. Peu de présence policière, plusieurs meurtres récents et des informations sur un homme qui semblait beaucoup de rapprocher de la description. La taverne du centurion était connue pour être un coupe-gorge, mais l’expression n’était généralement pas à prendre au sens littéral.


    Dernière édition par Ewen Chantenuit le Lun 20 Déc 2021 - 14:40, édité 1 fois
      La fille aux cheveux rouge me dit que je dois être plus discret, elle ne se laisse pas faire... Intéressant comme femme. Elle me dit aussi qu'elle ne connaît pas l'endroit précis où se trouve mon criminel, mais elle connaît des endroits où des informations pourraient être découvertes.

      - Je comprends, tu t'inquiètes pour ton travail d'indic, je respecte ça.

      Elle me dit que si je veux la suivre, il faut que je retire mon casque, chose que j'ai un peu de mal à faire, mais il faut que je le fasse. Je retire mon casque tout doucement, je prends mon casque sous mon bras droit, le soleil m'éblouit, je ferme à moitié les yeux.

      - Cela te convient ?

      Je sens l'air caresser ma peau, ça me fait du bien, je souris.

      - Je sais être discret quand il le faut, même si d'habitude ceux que je traque savent que je suis à leur recherche. Je vais donc te suivre, mais que les choses soient claires, une fois que je l'aurais trouvé, on fait à ma manière. Ok ?

      Des passants me regardent avec stupeur, ils n'ont pas l'habitude de voir un mec avec une énorme cicatrice sur le visage... Il me gave !

      - T'as un problème, mec ? Tu veux qu'on règle ça ?!

      Le passant ne fait que passer, il a l'air d'avoir peur.

      - Alors, qu'est-ce qu'on fait ? Dis-je sur un ton autoritaire.

      Je croise les bras en soupirant, je sens les regards qui pèsent sur moi, ça commence à m'énerver. Mais je dois rester calme et discret, sinon, la filature ne tiendra pas.

      - Tu as déjà des idées d'endroits ?
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      La voleuse dévisagea le chasseur de prime. Ses réponses étaient surprenamment raisonnables. Depuis le premier coup d’œil, elle était persuadée qu’elle devrait batailler pour faire accepter chaque point, même le plus évidemment à son avantage. Pour une fois, elle était contente de s’être trompé.
      La révélation de la cicatrice eue pour tout effet sur Ewen de lui faire lever un sourcil. Si elle avait la plupart du temps réussis à en rester à distance, la violence faisait partie de son univers et elle avait vu plus d’un visage défiguré par les coups de couteau ou les poings sauvages d’un ivrogne ou d’un voleur de petit chemin.

      « Ce qu’on fait maintenant, c’est aller à la pêche aux renseignements dans un endroit où il est probablement passé. Ça va prendre un moment, par contre. Et oui, je sais par où commencer. Everglade 3, le quartier des lanternes. C’est le genre de quartier où la marine ne vient pas te chercher si tu es un criminel, en tout cas pas sans bonne raison, mais où elle est sûre de te trouver. A partir de maintenant, tu es le pote d’une connaissance, qui s’appelle Loïc et je te fais visiter la ville en attendant qu’il ait fini sa journée de boulot, si jamais quelqu’un demande. »
      L’improbable duo se leva et entrepris d’entrer dans les rues de la ville. Ewen enchainé les virages et les ruelles et à toute allure. Après quelques temps, elle posa garda la main sur une de ses poches. Une poche facilement accessible, pas exactement petite et qui semblait remplis par un objet long et peu épais.
      Aucun incident ne vient entacher le trajet. D’abord grâce à la chance, ensuite par ce que l’informatrice savait ce qu’elle faisait, et enfin par ce que toute personne qui aurait souhaité aller leur chercher des noises malgré les deux premiers points aurait pu admirer Hunter, sa cicatrice, son armement, sa musculature avant de prendre la décision d’aller jusqu’au bout de son entreprise.
      La taverne ne payait pas de mine depuis l’extérieur. De l’intérieur non plus, d’ailleurs, c’était un boui-boui éclairé à la bougie et mal aéré. L’endroit était largement vide à cette heure et les quelques clients présent s’intéressaient bien plus au fond de leur verre qu’aux nouveaux arrivants.

      La voleuse se dirigea avec détermination vers une petite table près de l’une des rares fenêtres de l’endroit et se tira une chaise avant de se laisser tomber dessus dans un craquement léger, puis balança ses pieds sur la table avant de se basculer en arrière.
      Il ne fallut pas longtemps avant que la serveuse, une petite femme au visage rond était entouré d’une crinière brune, ne débarque et ne saute, quasi-littéralement, sur l’informatrice :
      « Sahra ! Oh mon Dieu, ça fait tellement longtemps ! Je ne t’avais pas reconnu, depuis quand tu viens accompagnée ?! »

      La conversation s’engagea entre les deux femmes comme entre deux copines qui partageaient les derniers potins, sans que rien dans la conversation ne semble même vaguement se rapprocher de la raison de la venue de Hunter. Du moins, jusqu’à la réponse à une question d’Ewen.
      « Et sinon, tu as vu d’autre tentative de style aussi ratés que la dernière fois ?
      -Pleiiiiiin ! D’abord il y avait ce mec qui a débarqué avec un manteau… » Elle se lança alors dans un long monologue qui sembla revenir non pas sur les cas marquants, mais sur chaque client qui avait visité l’endroit durant la dernière semaine, y compris ceux présents dans la salle. « Oh et puis il y a aussi eu ce gars il y a trois jours, il avait cette coupe de cheveux bizarre, là, on où on a l’impression qu’il ne les a pas lavé depuis trois ans. Il a demandé un verre de bière et deux de rhums et les gens autour de lui n’avaient pas l’air particulièrement à l’aise, alors qu’il ne parlait pas si fort que ça. Mais j’ai entendu quand même, il parlait d’un gros coup et de ne pas se rater. Et le lendemain ils ont beaucoup bu. D’ailleurs, je n’ai pas précisé, mais les autres c’était Dédé et Juju. Je crois qu’il y avait aussi le gros que j’appelle T, à cause de ses épaules. Oh, et puis ils avaient parlé de renter au Coriandre après… »

      La discussion dura encore plusieurs minutes avant que la voleuse ne parvienne à s’extraire du flot d’anecdotes sans intérêts sans vexer son interlocutrice. Une fois sortie sortit, elle poussa un très discret et très profond soupir.
      « Au moins on sait où aller, maintenant »
        Je laisse la petite femme me guider dans ce royaume qui m'est inconnu, si je le connaissais, je n'aurais pas besoin de faire appel à un guide... Je n'aime pas mêler les étrangers dans mes affaires. Je laisse faire la jeune rouquine, elle arrive à choper des informations intéressantes concernant notre homme. Lorsqu'elle me rejoint à notre table crasseuse, je l'écoute me raconter ses informations.

        - Il se trouve donc au Coriandre. C'est quoi le Coriandre au juste ?

        À peine ai-je fini ma phrase qu'un type de la table d'à côté se retourne, il tient une chope à la main, et il est bourré.

        - Le Coriandre, c'est une maison close, les gars viennent là-bas pour y prendre du bon temps. Mais je vous déconseille d'y aller, il n'y a que des brigands qui traînent là-bas, ce n'est pas un endroit à fréquenter.

        Je regarde le type avec un air sérieux, le gars qui cherchait sans doute de la sympathie de ma part ne trouve que mon indifférence, il le comprend, il détourne la tête vers son ami en face de lui. Je regarde Ewen dans les yeux.

        - Conduis-moi jusqu'à ce Coriandre, et une fois là-bas, s'il s'agit vraiment d'un repaire de hors-la-lois, j'agirais en tant que chasseur et non en tant que civil.

        Je me lève de ma chaise, mon armure pèse lourd, elle ne passe pas inaperçu, les types dans le bar me regarde quand je passe à côté d'eux. Je sors du bar, et je laisse la rouquine me guider... c'est son rôle après tout. Nous arrivons devant cette fameuse maison close dans les quartiers chauds, je croise plusieurs délinquants qui nous regardent avec un air sombre, ils commencent à se regrouper entre eux, certains affichent un sourire malsain, ils croient pouvoir me dépouiller mon armure ? Un courant d'air fait battre ma cape, sous celle-ci se trouve ma lance, mes deux pistolets à silex... Désormais, mes armes sont visibles.

        - Putain, il est armé... On se casse.

        - Je n'ai pas envie de crever.

        Les types se font la malle sans attendre, sans se concerter, les rues se vident aussi rapidement qu'elles se sont remplies.

        - Je vais rentrer, et je vais te le sortir de là...

        J'attends la réaction du guide, est-ce qu'il a un meilleur plan, ou est-ce qu'il est d'accord avec ma méthode ?
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        L’informatrice leva un sourcil dubitatif devant le plan de Hunter.
        « Oui, et il y a toute les chances qu’il existe d’autre sortie dans un établissement comme celui-là. Si tu rentres dans le tas, tu vas juste avoir des ennuis avec pleins de monde et il va profiter pour s’enfuir, avant éventuellement de revenir te combattre selon ses termes à lui. Sans compter qu’on n’est pas sûr qu’il est dedans, auquel cas il verra juste ce qui se passe en arrivant et tu auras gagné un tas d’ennuis pour rien, tout en perdant la piste. »
        Elle se tut un moment et réfléchis.
        « De ce que je sais de lui et du bâtiment, je pense quand même qu’il prendra cette entrée. Le mieux à faire c’est de rester en embuscade et que tu l’attaque au moment où il arrivera. Je ne pourrais pas aider dans le combat proprement dit, donc je vais me mettre sur le toit, pour être en position de le suivre s’il s’enfuit. Ou de tirer s’il s’enfuit en ligne droite. »

        Ewen regarda l’impulsif chasseur de prime pour découvrir dans son regard une acceptation résigné. Maintenant que son partenaire était partant, elle se saisit d’une gouttière et monta rapidement sur le toit d’une vielle maison qui faisait face au lupanar et récupéra son arme, un vieux pistolet à silex. Elle s’installe confortablement contre une cheminé qui lui permettait de surveiller en même temps les rues menant à l’entrée. L’attente risquait d’être longue.
        Tout en regardant les allé et venus des passants, dont beaucoup s’assuraient que personne ne les suivaient avant de rentrer dans le bâtiment, elle jouait avec son arme. La vielle pétoire enverrait surement son tir au hasard si elle venait à devoir tirer. Ce qui augmenterait surement ses chances de toucher la cible, de toute façon. Elle s’en sortait vaguement mieux avec son fusil, mais il était dans sa chambre, à l’autre bout de la ville, et impossible de dire quand le type viendrait.





        Bon bah elle aurait eu le temps d’y aller, finalement. Un homme qui ne s’était pas montré assez prudent se fit attraper par le col par sa femme alors qu’il s’apprêtait à rentrer. La distraction l’occupa quelques minutes avant que le couples ne s’en aille, chacun de leur côté.


        La voleuse avait accepté qu’elle resterait probablement à attendre jusqu’au milieu de la nuit, quand la porte s’ouvrit sur un nouvel homme. Elle lui jeta un regard rapide, par habitude, avant de revenir dessus pour ne plus le lâcher. C’était leur cible. Se mettant à quatre pattes, elle se rapprocha du toit pour prévenir le chasseur, mais celui-ci s’avançait déjà pour intercepter le brigand.
        L’affaire n’était plus entre ses mains, désormais. Elle s’installa pour observer le spectacle, la main restant néanmoins sur son arme.
          J'attends patiemment l'arrivée de la cible, d'après le plan d'Ewen, elle ne devrait pas tarder à surgir. J'attends déjà depuis quelques heures dans une ruelle, le type ne pointe toujours pas le bout de son nez.

          - Qu'est-ce qu'il fait, il ne va pas dormir dans la maison close, j'espère.

          Bon, j'en ai marre, je rentre et je le sors de là. Tiens, la porte s'ouvre, un gars sort du bâtiment, c'est ma proie. D'un pas décidé, je me rapproche de Bobby, ce dernier fume une clope en arborant un sourire joyeux, il a dû s'amuser dans ce bordel. Je viens directement à sa rencontre, je lui envoie une droite dans le visage, le gars tombe dans les poubelles, puis je le sors en le traînant par les cheveux, le gars hurle, mais personne ne vient à son aide, personne n'y prête attention. Nous arrivons dans une ruelle, je soulève Bobby par son maillot, et je le plaque violemment contre le mur de briques.

          - Aïe, mais putain de merde, tu me veux quoi, vieux ?!

          Je place mon avant-bras droit sur sa gorge, et j'appuie contre celle-ci.

          - Aïe, mais pourquoi tu fais ça... ?

          J'approche ma tête de la sienne, mon casque cogne contre son front.

          - Je vais te poser une question, je ne vais pas me répéter, et tu me diras la vérité... Si jamais tu me mens, j'appuierai sur ta gorge très fort au point que ta pomme d'Adam sera broyé. Sache que tu ne peux pas me mentir, j'ai mangé un fruit du démon qui me permet de deviner si quelqu'un me ment ou s'il me dit la vérité, d'ordinaire se pouvoir ne m'est pas très utile, mais dans certaines circonstances comme celles-ci, c'est l'allié idéal.

          Dreadlock se rend compte que je ne plaisante pas, ma démonstration de force a fait mouche, le gars à peur, son visage exprime la peur. Évidemment, j'ai menti, je n'ai pas mangé de fruit, mais lui ne le sait pas.

          - Je... Je vous écoute.

          - Je suis actuellement à la recherche d'un homme, non, d'un groupe d'hommes. Ils font partie des blade brothers, une confrérie de mercenaire illégal, tu dois les connaître. Le chef du groupe que je cherche s'appelle Crocodingo, lui et ses hommes sont tout le temps fourrés ensemble... Dis-moi où ils se trouvent, et tu n'entendras plus jamais parler de moi.

          Bobby à peur, son visage s'est décomposé quand j'ai prononcé le nom des blade brothers, il en a peur, et il y a de quoi, cette confrérie ne connait pas la pitié, elle fait preuve d'un sadisme effrayant, c'est pour ça que je dois l'arrêter.

          - Si je parle, je suis mort !

          J'appuie sur sa pomme d'Adam avec mon avant-bras, le gars à mal, il se débat du mieux qu'il peut, mais son mieux n'est pas suffisant. Je desserre l'étreinte, Bobby à les yeux injectés de sang.

          - Si tu ne parles pas, tu meurs plutôt que prévu.

          Dreadlock décide de se mettre à table.

          - Je vais parler ! Il y a quelques mois, j'ai rencontré ce Crocodingo que tu cherches, il m'a demandé si je n'avais pas des informations concernant une île de l'archipel desf Gekko. Je lui ai répondu que s'il y mettait le prix, je pourrais lui avoir les informations qu'ils cherchent, il m'a donné le nom de l'île... Je crois qu'elle s'appelle Sirup. Lui et ses hommes sont sans doute là-bas, car il tenait vraiment à dénicher ses informations, informations que je n'ai pas pu trouver, du coup, il est parti en rogne.

          Je relâche Bobby, le gamin est terrifié, il reste planté là sans rien dire, il attend mes ordres.

          - Je suis sûr que tu m'as dit la vérité.

          - C'est la vérité, je vous le jure !

          Je lui envoie un coup de genou dans le visage, son nez éclate sous l'impact, le petit tombe par terre. Par la suite, le gosse se relève, son regard est rempli de colère. Il m'envoie une droite dans le torse, je recule en titubant. Il est fort, le petit s'énerve, il m'envoie plusieurs coups dans le torse, il est rapide. Mais je remarque qu'il ne s'est pas se battre, il donne des coups vulgairement. Sa force n'est pas plus exceptionnelle que la mienne, mais il faut reconnaître qu'il fait preuve d'une grande vélocité. Il me projette contre le mur de la ruelle, apparemment, il veut en finir avec moi.

          - Bâtard ! Si je te tue, je n'aurai aucun problème avec les blade brothers !

          Je suis sur les fesses, qui aurait pu penser que ce gosse puisse me laminer aussi facilement. Celui-ci sort deux couteaux de ses manches, il fonce sur moi. J'en profite pour lui mettre un croche-pied, il s'éclate à son tour contre le mur. Je fais une roulade, je me lève, et braque le gamin avec mes deux pistolets à silex.

          - Rends-toi !

          Le petit dégaine lui aussi deux pistolets à silex qu'il cachait dans son froc.

          - Toi, rends-toi !

          Nos regards se croisent, la tension est électrique... Bobby veut ma mort, mais il ne veut pas mourir, donc il hésite à tirer. Je n'ai pas peur d'une chose aussi fatidique que la mort, je presse les deux gâchettes de mes pétards simultanément, les deux balles se logent dans les deux épaules du gosse. Il hurla de douleur quand l'acier lui perfore la chair, il lâche ses armes, et j'en profite pour lui briser la mâchoire avec un coup de genou sauté. Le petit tombe au sol, il n'est pas mort, mais disons qu'il aurait mieux valu pour lui, sa vie... si on peut appeler une vie, elle sera triste. Je regarde Ewen, et je lui fait signe de venir. J'ai encore du mal à me remettre de ce combat, le petit est aussi bon que moi, dommage qu'il ne s'est pas se battre.

          - Fais-en ce que tu veux, il est à toi.

          Je portes le gamin sur l'une de mes épaules, puis je me dirige en compagnie d'Ewen vers la base de la marine la plus proche. Une fois à l'intérieur, je dépose le gosse devant la secrétaire qui me regarde avec stupéfaction. Je lui explique la situation, et que le gamin a une prime de quatre millions de Berrys sur sa tête. La secrétaire appelle un officier, celui-ci arrive et il embarque le petit, par la suite, il me file l'argent. Je sors de la base, et je donne l'intégralité de la somme à Ewen.

          Tiens, c'est pour ton investissement. Je te remercie pour notre collaboration, mais je dois partir loin de cette île, je te souhaite bonne chance pour la suite, je te laisse la prime, j'ai à faire.

          Hunter s'éloigne de la base de la marine, il s'en va en direction du port, la prochaine destination est Sirup.
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          Ewen regarda Hunter s’avancer vers leur cible, l’air déterminé. Elle se tendit, se préparant à l’affrontement, qui ne vient pas. Le jeune homme ne s’y attendait visiblement tellement pas qu’il n’eut pas le temps d’esquisser un geste. Bon bah… c’était réglé.
          Elle se reposa en arrière, s’appuyant contre la cheminée qui l’avait déjà supporté pendant l’attente, tout en laissant trainer ses oreilles pendant que les garçons faisaient un brin de causette. Les yeux fermés, elle prend mentalement note des noms et des informations. Ne pas écouter aux portes dans cette situation serait presque un manquement à la bienséance.

          Les bruits de combats la ramenèrent brutalement à la réalité. Ce con l’avait laissé se libérer. Elle chercha frénétiquement son arme avant de se précipiter au bord du toit, tentant de trouver une ouverture, mais le combat se termina avant qu’elle n’en voit une.

          La conversation visiblement terminée, ils repartirent en direction de la base de la marine, en escortant le prisonnier. Pour des raisons de discrétion, la courtière, désormais vétérane d’un contrat entier, le laissa à quelques pâtés de maisons de sa destination. Elle accueillit son client d’un signe de tête calme à son retour, en partie par ce qu’elle avait passé une bonne partie de l’attente à se ronger les sangs à l’idée qu’il parte sans la payer. Inutile de préciser qu’elle fût prise au dépourvu quand il lui offrit l’ensemble de la prime, puis s’en alla avant qu’elle ne réussisse à refermer la bouche.

          Pour fêter la chose, elle s’offrit un repas arrosé dans une petite taverne du port, pendant lequel elle ne put s’arrêter de sourire bêtement. Un peu à cause de la bière, mais surtout par ce qu’elle avait réussi. Son premier contrat, la partie la plus difficile pour toute personne se rêvant courtière, et il s’était déroulé sans accroc. Elle allait peut-être réussir à faire quelque chose, au final.