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La classe verte [PV REIJU]

Skypea et Weatheria étaient un lointain souvenir. Il devait se concentrer sur l'avenir maintenant qu'il avait sa formation en poche, et ce voyage initiatique qu'il commençait, allait avoir une grande incidence sur ses désirs futurs. Alors pour ne pas faire la fine bouche, et éprouver ses nouvelles capacités, et étrenner son caractère, il se dirigeait vers Jaya, la catin despotique des mers, siège des plus terribles pirates, et de la piraterie dite "libre", ou plutôt qui s'autoproclamait de la sorte, que les pirates n'eussent pas à se cacher de leur exploits sur cette partie de la mer de GrandLine. 

Sur son navire en partance pour le joyau pirate, il se trouvait toute sorte de gens, des pauvres qui ne pouvaient pas se payer le train, pour la plupart. C'était rare de nos jours, de trouver des navires de "tourisme" ou "voyageur", qui pouvaient vous faire la traversée pour pas cher. C'était un nouveau genre de luxe, celui que la rareté par la faillite de nombreux transporteur, apportait à ceux qui avaient su garder la tête hors de l'eau ; Ou tout simplement celui qui avait la plus grosse trésorerie. Sûrement un gars sympa, mais surtout financer par quelques sociétés écrans du GM. Il faut dire qu'ils étaient derrière la plupart des coups fumants, ceux là, ça ne l'aurait même pas étonné. 

Bref, descente à Jaya, clope au bec, chapeau de sorcier vissé sur le crâne, mallette sur le côté, et botte de cuir. Il avait tout d'un touriste qu'il fallait peut être essayer de déniaiser pour de bon de ce genre de coins. Mais dans la malice de son regard, l'on sentait qu'il allait être difficile de lui faire à l'envers. De plus, il avait avec lui quelques spécimens de plantes rares, un autre passe temps qu'il avait développé d'abords dans la grande bibliothèque universel de l'île de Weatheria. De quoi passer l'envie à certains de lui chier sur les bottes, et de lui causer des tords. 

Il se retrouva à la Pension du voyageur lunaire, une auberge qu'on lui avait conseillé dans quelques guides bien fournis. Ce n'était guère reluisant, somme toute sommaire, mais il s'en fichait, il y'avait surtout une réputation derrière cet établissement. Les Mercenaires les plus fortunés et les moins aficionados de la sueur et du sang, se rassemblaient dans cette "pension", pour y déposer sur un grand tableau des missions qu'ils jugeaient "indignes" - ou plutôt trop dangereuses pensaient ils, pour eux. Charge aux petits nouveaux de trouver leur bonheur dans les lignes pleine de promesses, que ses bouts de papier portaient en eux.

Arrivé en chien de faïence, le petit nouveau à la longue chevelure blonde fait tiquer quelques gars, excite quelques imaginations, fractionne les groupes comme s'il était le prophète. Rien de transcendant, juste un nouveau, se dirent-ils tous d'un coup, et le temps reprit son cours. Autours du tableau, quelques têtes connues et d'autres moins, il parcourt du regard les promesses d'embauche et les contrats, avant de tomber sur une expédition dans la jungle, à la recherche d'une plante dont le nom lui évoque des souvenirs flous. La mandragore, c'est pas commun comme latin, ce jargon lui parle mais il ne sait plus d'où cela lui venait.

Il arracha la feuille, et se tira du coin sans demander son reste, laissant dans sa piaule verrouillée, quelques instruments inutile pour le moment. Il fallait qu'il s'équipe, et qu'il soit au lieu de rendez vous pendant la nuit, pour une obscure raison. 
Cette nuit était pleine de promesse, mais pas de sommeil, sûrement pas.
    La cité Caravelle n’est pas le genre d’endroit facile à appréhender quand on se révèle être de sexe féminin. Raison toute simple à ce fait, les femmes se font rares sur Jaya, le pourquoi échappe encore à la princesse déchue, mais le fait est là. Et si elle n’a pas immédiatement pu se rendre compte de cette petite particularité, elle fut bien obligée d’avouer qu’avec un peu de recul et de réflexion sur les comportements et situations observées depuis son arrivée en ville, il y avait de quoi mettre la puce à l’oreille.

    Notamment par les regards un peu trop insistants de certains hommes, qui ailleurs auraient pu être mis sur le compte de pulsions éveillées par la vue du sexe opposé. Depuis sa fuite du royaume du feu, le physique de Reiju avait grandement changé afin qu’elle puisse définitivement être considérée comme disparue. Sa longue chevelure ébène tombée, comme balayée par le vent pour ne plus garder qu’un crâne chauve. Ses bijoux vendus, ses tenues de princesse brûlées, seule son armure de combat typique de la famille Salamander avait échappé au grand nettoyage.

    Une trop grande valeur sentimentale, ou une trop grande utilité, voir un ensemble des deux, elle est bien incapable de dire pourquoi avoit opté pour ce choix, mais elle l’assume. Toujours est-il que depuis qu’elle évolue au sein de la cité, elle ne passe pas inaperçue. Et si au départ, elle s'imaginait avoir été reconnue, si loin de sa terre natale, il n’en est rien. Après avoir échangé avec une des rares autres femmes dans les environs, elle avait fini par comprendre.

    Pour autant, elle n’allait pas en profiter, tenter d’en tirer un quelconque profit. Ici, elle l’a bien compris, seuls ceux qui acceptent de mettre la main à la patte sont les bienvenus. En tant que pirate débutante, mais pirate tout de même, elle pourrait faire comme nombre de ses semblables avant elle, s’approprier les choses par la force. Seulement ce n’est pas dans sa façon de faire, honnête et fière, travailler ne lui faisant pas peur et ce depuis son plus jeune âge.

    Elle préféra donc s’orienter vers une profession adaptée à ses talents au combat et ses connaissances dans la médecine. Le tableau des missions dressé à l’attention de tous au sein de la Pension du Voyageur Lunaire ferait parfaitement l’affaire, lui avait-on renseigné. Trouver la mission fut plus délicat, indécise sur laquelle jeter son dévolu, elle passa de longues minutes devant le tableau à se torturer les méninges. — La mandragore bleue…

    Ce fut ce qui retint finalement son attention, l’intitulé sur lequel elle arrêta son choix, décidée de mener à bien ce nouvel objectif. En tant que passionnée de médecine, elle a déjà pu étudier de nombreux bouquins mentionnant l’utilisation de certaines plantes à des fins médicinales. Dans l’un de ces ouvrages, il lui semblait avoir déjà lu quelque chose en rapport avec une plante nommée la mandragore. Nulle mention de sa couleur en revanche, dans ses souvenirs, mais il est possible que ce détail se soit échappé des griffes de sa mémoire avec le temps.

    Impatiente de se rendre sur les lieux de rendez-vous pour commencer la recherche de la mandragore, elle prépare sa tenue de combat comme à son habitude avant une aventure, afin de ne manquer de rien. L’esprit ailleurs, en train de s’imaginer comment elle allait mettre la main sur son bien, d’en supposer ces biens faits et les découvertes qui en découleront, elle souriait, excitée et heureuse. L’horaire de rassemblement donné en pleine nuit, en lisière de forêt.

    Dans ces bois, de ce qu’elle a pu entendre dire des natifs, résident de dangereux pirates qui autrefois occupaient Jaya. Surnommé les anarchistes depuis leur exil, quand on est un civil il vaut mieux éviter de se promener là-bas sous peine de s’attirer leurs foudres. Haineux et revanchards envers la vie, mais surtout le Gouvernement, qui les a précipités dans ce trou, ils auraient tendance à se défouler sur les pauvres malheureux passant un peu trop près de chez eux. De quoi laisser une certaine appréhension de la suite des événements dans l’esprit de la Nior, un brin anxieuse à l’idée de faire de mauvaises rencontres.

    Arrivée sur les lieux indiquée sur le papier, elle pu soulager quelque peu son appréhension en constant qu’il y avait déjà du monde sur place. Pas de quoi constituer une armée, mais un petit groupe d’aventuriers qui suffirait largement pour entreprendre ce qu’ils souhaitaient. Orpheline, mais pas dépourvue de l’apprentissage reçue durant tant d’années, elle s’incline respectueusement devant les différents protagonistes, posture digne et élégante à la fois. — Enchanté de tous vous rencontrer, je suis Reiju Nior, je participe à la recherche de la mystérieuse mandragore bleue.

    Mandragore sur laquelle elle espère bien mettre la main dessus, cela va sans dire.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t23608-reiju-nior-100
    Une équipe, rien de plus que des bras cassés pas foutue de trouver autre chose, des parias, des vendus, des  imbuvables et des chevelus. Et d’autres moins. La mandragore se chasse tous les ans sur l’île de Jaya, et si les médecins la disent  « fleur de vie », c’est  pour ses propriétés, bien entendu utile à  tout médecin. Seulement si  l’on chasse son pistil que la nuit, c’est que madame brille. Chaque année, elle étend sa travée de racine sur un endroit différent de Jaya. Jamais le même. Chaque année elle se permet une seule pousse, en une seule souche. Alors il ne faut pas la manquer, ni la brusquer, notre charmante amie. Elle est timide. Ne se dévoile que tardivement, pendant l’hiver rugueux de Jaya, où la pluie tombe assidument sur l’île, et où le froid vous pique le nez.  C’est aussi à cette saison que les prédateurs de la fleur sont le moins actifs. Une aubaine.

    L’équipe se complète de profils  biaiseux, désenchantés,  et de nombreux pairs de l’herboristerie de comptoir.  Les trois quart de ceux qui sont ici ne savent pas ce qu’ils y foutent, et n’ont aucune idée de ce que c’est une plante grasse,  ou bien même un géranium. Ils ne sont clairement pas là pour la gloire, mais pour l’argent. Le sonnant et trébuchant que promet une grosse boîte de pharmacologie, voilà le leitmotiv. Rien d’autre ne sort de la veine principale de tous mercenaires qui se respectent. Mercenaires oui.  Mais spécialisés. Huilés. Parés. Prêts.

    Korrigan scrute le public, et personne n’a l’air vraiment passionné par le sujet.  Soit qu’ils sont blasés de la chasse à la mandragore, soit qu’ils s’en foutent de la plante et de la petite histoire de l’herboristerie derrière comme de leur première dent de lait. Le responsable de l’expédition se pointe, avec son chapeau  mou,  sa machette, et ses éternelles bottes cloutées montant jusqu’aux genoux.

    - Bien, bien, tout le monde est la ? Simple question rhétorique, qui permet de briser la glace, et d’empêcher que ceux qui se connaissent continuent de discuter entre eux. Tout le monde est attentif, comme quand une bande d’aventurier se ramène dans une auberge et s’installe  pour la nuit, les premières minutes sont décisives.  On leur explique la mission, qu’ils seront par binômes, et que celui qui ramènera le plus de boutures sera celui qui empochera le plus. Ca cause aux oreilles de Koko, cette façon de parler.

    Des bouts de papiers distribués, la plupart des gars savent écrire leur prénom, ce qui est un petit exploit en soit, dans cette partie du monde. Korrigan est même le seul touriste sans son stylo, qu’il emprunte à une petite nana, qui n’a décidément pas l’air commode. Les cheveux rasés, le regard dur, et surtout l’aisance dans les déplacements de son corps … Tout lui dit que Reiju Nior n’est  ni pataude, ni gauche.
    Et c’est avec soulagement que le hasard les collera dans la même équipe. Korrigan plaint celui qui se coltinera Roger, quarante cinq ans au bas mot, et une respiration sifflante, qui faisait comme un ballon crevé dans lequel on soufflerait très fort. Pour affronter les dangers de l’île –brigands ou faune belliqueuses,  il y’avait mieux.

    Compas et carte de l’île en mains, il décida  de prendre les choses à bras le corps. Pointant une direction, il commença à avancer vers le sud, sud est de l’île.

    - On pourrait faire connaissance, si ça te dis, pendant que nous cherchons ensemble la mandragore ? Il n’attendit pas un mot de sa camarade, qui opina du chef presque en silence pour continuerRétablissons une certaine équité Reiju Nior … Je m’appelle Korrigan, Korrigan C. March. Mais tu peux m’appeler Koko. Et il fit une sorte de révérence ironique, même si pour l’instant, toute l’ironie de son geste ne lui paraissait pas si importante que ça.