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Les clés de la bureaucratie

Cela fait maintenant six ans que j'ai commencé ma formation d'agent de terrain du Cipher Pol. Formation qui n'a durée qu'une seule année grâce à mes résultats forts impressionnant.

Et depuis six ans, pas un seul de mes rapports de mission n'a donné un échec. Aucun. Nada. Je suis clairement ce que l'on peut appeler l'un des meilleurs agents que le CP5 ait connu. D'ailleurs, j'ai même gagné le grand tournois de boxe du Cipher Pol organisé il y a quatre ans.
Oui, je suis une perle rare, une perfectionniste dont le gouvernement peu être fière, un joyau d'efficacité et de loyauté !

Alors pourquoi diable depuis trois mois je n'ai QUE des missions de merde ?!

Sauvetage de tigron à trois yeux d'un jeune dragon céleste coincé dans un arbre, arrestation d'une vieille femme changeant le prix de ses oranges selon le client au royaume de goa, récupération de Flipper le dauphin d'eau douce enfuit en mer d'un autre dragon céleste... Oui, Flipper est mort mais je lui ai quand même trouvé un remplaçant !
J'ai même eu le droit à une mission de renfort du CP1 qui voulait faire une grande journée porte ouverte de leur locaux pour attirer des gens !

Mais bordel, pourquoi moi ?! Pourquoi je n'ai plus que le droit à ces missions de merde ?! Ça fait six mois que ça dure, SIX MOIS ENTIER ! Et là, je reviens d'une mission de surveillance d'une vente aux enchères d'esclave où un dragon céleste avait décidé d'aller ! Mais bon sang, y'a le Cipher Pol 7 pour faire ce genre de conneries ?! Elles sont où les missions d'enquête et de renseignement là ? Hein ?

- Alors Amaryllis, comment était cette dernière mission ? Gnihihihihi !

L'agent Tarentule s'éloigne de moi alors que je suis dans les couloirs du CP5 pour remettre mon rapport. Et à écouter son petit rire satisfait, j'ai comme un mauvais pressentiment. Resserrant de rage ma prise sur le dossier sous enveloppe, le froissant quelque peu au passage, je change de direction pour aller immédiatement demander des comptes à celui qui est censé tirer toutes les ficelles de notre pôle.

D'un pas déterminé, je déboule dans le bureau de Scorpio sans m'annoncer avant de jeter le dossier sur la table suffisamment sèchement pour attirer l'attention.

- Il y a un problème agent Amaryllis, j'ai raison ?
- Oui. Oui il y a un problème ! Comment se fait-il que depuis six mois on ne me confit que des missions digne d'agent en formation ? Je suis une agent de catégorie deux et j'ai largement prouvé ma valeur à mainte reprise ! Alors pourq.

Scorpio lève sa main pour me faire taire, déjà las de m'entendre... Le fumier... Je bouillonne mais j'obéi.

- Agent Amaryllis... Vous croyez vraiment que j'en ai quelque chose à faire de vos états d'âmes ? J'ai bien d'autres choses à faire que de vérifier quel agent est envoyé sur quelle mission ! C'est à ça que servent nos bureaucrates je vous rappelle. Donc si vous n'êtes pas contente, allez vous plaindre auprès d'eux. Allez, dehors maintenant.

Je le dévisage d'un rictus mauvais alors qu'il ne me regarde même plus et sors du bureau, mécontente. Je dois aller me plaindre auprès d'eux ? Qu'à cela ne tienne, je vais le faire.
Où je vais faire mieux... Vu l'air moqueur de cette peste d'agent Tarentule, je suis presque sûre qu'elle est derrière mon malheur. Elle serait bien capable d'avoir corrompu l'un des bureaucrates rien que pour m'emmerder.

Et si elle veut vraiment jouer à ce petit jeu, elle a intérêt à s'accrocher...

D'un pas décidée, je traverse le couloir pour rejoindre l'étage de l'armée de petites mains du Cipher Pol qui gère tout ce qui est administratif et aide du terrain. A l'entrée, sur un mur près de la porte de la zone, de nombreux portraits d'employés du mois sont affichés aux murs, le dernier en date étant un certain "Agent Rilas". Un bureaucrate qui se prend pour un agent ? Marrant ça.

Mais s'il est affiché ici, c'est qu'il doit être compétent, non ? Alors il devrait pouvoir m'aider...
Lisant les noms sur les portes de bureau, j'avance jusqu'à celui de l'employé du mois et souffle un grand coup avant de frapper à la porte. Après tout, on ne s'attire pas les bonnes grâces de l'administration en leur hurlant dessus, malgré toute la colère qu'ils peuvent nous inspirer.
Alors zen Alcéa, zen.

Et un grand sourire pour le monsieur qui m'invite à entrer.

- Monsieur Rilas... Enfin, Agent Rilas. Bonjour. Je m'excuse de vous déranger mais j'aurai besoin d'aide... S'il vous plait.

Saura-t-il venir en aide à une pauvre agent en détresse ? Je l'espère...


Dernière édition par Alcéa le Sam 2 Juil 2022 - 10:51, édité 1 fois
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Les clés de la Bureaucratie
Aaaah Marie-Joie ! Surplombant la mer au dessus des falaises, la capitale du Monde donnerait de l’urticaire aux pirates tant elle fourmille des protecteurs de la Justice, avec un grand J comme dans « Je suis l’esclave des Dragons Célestes et de leurs caprices. Ce sont eux qui décident de la pluie et du beau temps mais je suis quand même persuadé de faire le bien vu que je suis estampillé Gouvernement Mondial. ». Mais quoi que les complotistes voudraient bien vous faire croire, l’immense cité postée sur Red Line est un véritable joyau architectural, pensée pour contenter les nobles par sa beauté et les nombreux sièges des institutions du Gouvernement Mondial, dont celui du Cipher Pol.

Discret, ne payant pas de mine – étonnant pour un service dit secret – le bâtiment de l’agence gouvernementale abrite le large éventail d’actions qu’il met à disposition : décisionnaires, agents de terrain et même les bureaucrates insignifiants mais d’une importance ô combien capitale.

Du moins, c’est ce que rabâchaient les responsables des différentes filiales pour mousser leurs rond-de-cuir, habile technique de management pour obtenir le meilleur. Un procédé qui avait fait ses preuves auprès d’un tas de fonctionnaires, Rilas compris. Si bien que sa tête avait été encadrée sur le mur de l’employé du mois, distinction exclusivement honorifique et sans aucune conséquence pécuniaire. L’élu mensuel était toutefois parvenu à obtenir une contrepartie qui lui tenait à cœur : l’inscription « agent » précédent son prénom. La distinction ne fût qu’un plaisir de courte durée, lui qui s’imaginait déjà embarqué dans de plus importants desseins.

Les journées s’enchaînaient et se ressemblaient inlassablement, dépourvues de toutes saveurs, comme ces glaces au sable qu’il avait pu goûter lors d’un voyage à Alabasta organisé par son service quelques mois auparavant pour ressouder l’équipe après une sombre histoire de tromperie qui s’était transformée en guerre intestine. Rilas, lui, se moquait royalement des conflits internes, cloîtré dans son bureau dont il ne sortait que pour se rendre aux réunions, faire des photocopies et rentrer chez lui.

Comme à l’accoutumé, le costumé revenait de la pause déjeuner légèrement en avance ,contrairement à ses collègues, pour éviter les embouteillages dans les allées de l’open space et profiter d’une courte tranquillité pour s’adonner à sa pratique inavouée. Porte fermée, mais non verrouillée, stores baissés pour se terrer dans la pénombre, Rilas déplaçait sa chaise afin de tourner le dos à l’entrée et mieux camoufler sa petite affaire. Le gratte-papier s’était arrangé pour placer son unique rendez-vous à son arrivée au bureau, se débarrassant ainsi de toutes obligations pour le reste de la journée. Et ces quelques maigres minutes de répit suffiraient amplement…

« Voilà.. Dans le petit trou, comme ça. Ouais.. »

Ses mains s’agitent frénétiquement devant lui, ne laissant entrevoir qu’un mouvement de va-et-vient perpétuel et régulier. Rien ne saurait troubler son plaisir coupable.

- Monsieur Rilas... Enfin, Agent Rilas. Bonjour. Je m'excuse de vous déranger mais j'aurai besoin d'aide... S'il vous plait.

- Qu- ! Euh.. oui oui, un – un instant !


Un instant bien trop court pour un agent si peu entraîné. La voix mélodieuse qui s’annonçait derrière la barrière de bois s’accompagne instantanément d’une irruption dans l’intimité honteuse de Rilas, déchapeauté pour l’occasion. Hâtivement, il frétille comme une anguille pour se débarrasser de son affaire maladroitement et se redresser face à l’inconnue dans un malaise si intense qu’il transpire déjà à grosses gouttes. Les deux mains devant lui, cachant son ceinturon, l’agent improvisé venait de se faire griller en beauté. Zieutant du coin de l’œil sous son bureau, il devait s’assurer qu’Alcéa ne découvrirait pas le pot aux roses.

« Ce n’est pas ce que vous croyez, je n’étais pas en train de tricoter des petites poupées de super héros. J’étais.. Ehm et bien je me faisais plaisir. Comme un homme, adulte, célibataire. Krikrikrii. »

Le visage aussi rouge que la tunique de l’arrivante, un sourire gêné sur les lèvres et l’arrière du crâne soudainement gratté par sa dextre pour manifester l’incommodité, le bureaucrate tentait de détourner l’attention en instaurant un climat bien plus embarrassant pour la pauvre agent en quête d’assistance. Habile.

« Qu’est-ce que je peux faire pour vous, mademoiselle… ? »

Réservé à une agent très observatrice:

KoalaVolant
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Je suis un agent du Cipher Pol surentrainée. Je suis même la meilleure de ma catégorie, préparer pour réagir à n'importe quelle situation sans sourciller.

Mais alors celle là, je ne l'ai pas vue venir. A telle point que je ne peux m'empêcher d'exprimer ma stupeur sur mon visage tandis que mes yeux virent au jaune sans que je ne le contrôle. Non mais sur quel genre d'énergumène je suis tombée ? C'est vraiment lui le bureaucrate du mois ? Pourtant oui, c'est bien le même type que j'ai vu sur la photo...

Mais... Mais pourquoi ? Pourquoi dire de telle connerie alors qu'il a clairement ses aiguilles qui dépasse de son col ? Et franchement, dire clairement ce qu'il faisait en le niant... La main toujours sur la poignée de porte, j'hésite un instant à repartir, me surprenant même à regarder derrière moi dans ce couloir alors que soudainement le rire si grossier et strident de l'agent Tarentule vient jusqu'à mes oreilles.

Je sais pas quelle genre de type j'ai en face de moi, mais c'est un bureaucrate élu meilleur employé du mois, et c'est tout ce qui m'importe. Alors finalement je fais un pas en avant tout en refermant la porte derrière moi. Et reprenant le contrôle de mes émotions, mes yeux repassent au brun tandis que mon visage rougie légèrement de fausse gêne tandis que je baisse la tête, me cachant presque derrière une cascade de cheveux soyeux aussi noir que l'ébène.

- Vous pouvez faire énormément Mons...Agent Rilas. Vraiment beaucoup.

Lâchant finalement la poignée je m'avance vers lui d'un pas lent et mesurer, prenant le temps de réfléchir à comment obtenir ce dont j'ai besoin de la meilleure des façons. Et les meilleures que je connaisse ont toujours été : le chantage et la séduction. Alors, au lieu de m'installer en face de lui je contourne plutôt son bureau pour venir me positionner au plus proche de cet homme, adulte, célibataire qui faisait mine de se "faire plaisir" sur ses heures de travail.
Tout près de lui, je m'assoie alors sur le plan de travail tout en croisant lentement les jambes juste devant son nez.

- Voyez vous Agent Rilas, je suis une agente du gouvernement de catégorie deux, ce qui veut dire que depuis mon intégration au Cipher Pol, j'ai largement fait mes preuves, je n'ai d'ailleurs aucun échec à mon actif...

Posant un coude sur mon genoux, je viens caler mon menton dans ma main afin de le fixer dans les yeux tout en brisant consciencieusement l'espace vital du bureaucrate.

- Et pourtant... Malgré toutes mes prouesses et mes efforts, il semblerait que la bureaucratie de notre pole m'en veuille ! Ne me confiant que des missions de basses besognes ! Vous vous rendez comptes Agent Rilas ? C'est comme si, vous, malgré votre qualité d'employé du mois, on ne vous donnez que les petits dossiers des agents en formations à traiter. Ne trouverez vous pas cela dégradant ?

Bien sûr toute ma tirade est ponctué d'une gestuelle accentuant le côté dramatique de la chose, jusqu'à ce que je baisse à nouveau la tête, fixant le sol.

- Pensez vous pouvoir m'aider Agent Rilas ? M'aider à savoir qui s'acharne contre moi et pourquoi ? Je vous en serez infiniment reconnaissante...

Ma main se pose alors sur son genou d'une manière assez insistante de façon à laisser planer un sous entendu qui pourrait me permettre de gagner ses faveurs sans rien promettre.
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Les clés de la Bureaucratie
En faisant irruption dans le rituel intime et burlesque, où laine s’entremêle pour donner vie à de petits personnages hauts en couleur, le bureaucrate rompit la barrière de la bienséance en se rattrapant à la brindille fragile d’un buisson, évitant ainsi toute possibilité de rebond suite à sa perte totale de moyens. Contre toute attente, à la grande stupeur du menteur, l’arrivante n’avait rien remarqué. Naïf, le pathétique comédien ne se doutait qu’il avait affaire à bien meilleure actrice qui ne laissait paraître qu’une maigre gêne finement dissimulée derrière un rideau noir opaque. Son plan conçu dans l’immédiat avait marché et Alcéa ne s’offusqua pas de ce que d’aucun auraient déjà qualifié d’harcèlement, aussi bien moral que physique. Surtout en pleine période de dénonciation généralisée, étendue grâce au récent mouvement #Meitou, instigué suite à l’abus de certains sabreurs qui s’amusaient à découper les maillots et sous-vêtements de femmes.

Forte de son expérience personnelle et de sa volonté d’utiliser le pauvre imbécile dans sa quête de réponse, l’agent – certifiée – du Cipher Pol rebat les cartes en balayant l’incommodité simulée pour une approche plus agressive.

« Une catégorie deux ? Wouah, c’est.. vous avez dû en vivre des missions trépidantes... »


Les yeux écarquillés, le châle astucieusement parfumé fait office de nœud de pendu tant sa gorge semble serrée sous la chaleur soudaine. Excite l’embarras d’une sexualité inavouée et inavouable, place à la tension brûlante, étouffante, celle qui embue les vitres et tâches les moquettes. L’index recourbé en crochet pour s’offrir une bouffée d’air insuffisante alors que l’ennemi envahit sa bulle de sécurité, prenant place sur un endroit initialement non prévu à cet effet, hormis dans ces bande dessinées sur lesquelles l’adolescent prépubère, qu’il était, était tombé  "par hasard". Une sombre histoire de négociation salariale. Curieusement, l’intrigue des petites cases coupées ressemblait trait pour trait à la scène actuelle : une demoiselle en détresse à la recherche d’une assistance approfondie pour régler ses problèmes.

Mais nul souci de tuyauterie ici, pas plus que de promesse d’une récompense dûment méritée, seuls d’affriolants mouvements de jambes croisées-décroisées couplés à une position courbée à peine décente. Toujours debout, l’employé du mois s’efforçait à tourner la tête, fendant l’air de son bouc précieusement taillé pour ne pas lancer un regard déplacé lors d’un enlacement d’échasses nonchalant. Résigné par la force des choses, Rilas ne semblait pas insensible aux viles techniques mises en œuvre. Orchestrée d’une main de maître, la parade nuptiale fonctionnait surtout grâce à la beauté rare de son instigatrice, simple et sans fioriture (et aussi parce qu’un évènement pareil n’arrive jamais à des personnes aussi insignifiantes que le col blanc).

Pourtant, quelque chose coinçait, sans mauvais jeu de mot. Un non-dit. Une envie cachée, sous-jacente, différente de celle que s’efforçait d’instaurer la jeune femme à base d’une voix lancinante et de gestes sensuels. Un désir de grandeur, de découverte, d’aventure avec un grand A et non pas un petit Q. Pas celui qui vous élève au septième ciel. Celui qui vous prend et vous transporte sur les mers. Un mal-être qu’il partageait avec celle qui débarquait dans sa vie, condamnée aux petites tâches ingrates.

« Ne m’en parlez pas, je suis condamné à rester derrière ce bureau tout en voyant passer des agents incompétents, assurément moins bons que moi, et qui ont en plus besoin de mon aide pour agir. Ils ne peuvent pas se débrouiller tout seuls ? »

Un brin de mauvaise foi saupoudrée de prétention. L’homme en était pourtant persuadé, lui qui assistait au roulement des agents plus loufoques les uns que les autres. Alcéa ne semblait pas bien différente des autres, mais elle venait avec l’ambition de le rendre important, tout du moins c’est ce qu’il croyait.

« Vous.. Vous pensez qu’on veut vous nuire ? » Pris soudainement dans le feu de l’action, se sentant comme un espion sous couverture, il zieute autour de lui. Brisant l’intimité installé par Alcéa dans une tentative de séduction non vaine mais insuffisante, Rilas écarte deux lamelles de plastique pour s’assurer qu’aucune oreille ne se serait collée à la porte ou qu’aucune silhouette ne se dessine dans le couloir. Une potentielle présence étonnante alors que la pause déjeuner n’était pas tout à fait terminée et qui serait synonyme d’espionnage. L’idée pouvait paraître loufoque mais, persuadée d’être la victime d’une mascarade, elle ne choquait aucun des deux protagonistes enfermés dans la pièce.

A l’instar de la séductrice, le costumé s’approche d’un pas trop assuré de la dame en détresse, fracassant à son tour les règles basiques du respect d’autrui. Ses lèvres frôlent le visage de l’agent et bifurquent pour rejoindre son oreille, décidé à empêcher aux murs de trop tendre les leurs. Le chuchotement est aussi enjoué qu’excité, le souffle chaud et presque haletant.

« Je ne sais pas bien comment je pourrai vous aider. Chaque personne du service ne connaît pas les agents avec qui il traite, d’ailleurs ils changent souvent pour éviter les problèmes. Et malheureusement, on ne sait pas qui.. - A moins que... Oui, oui ! Il y a bien un endroit qui répertorie toutes ces affiliations, au sous-sol, dans les archives. En fouillant les dossiers qui vous sont affiliées, on pourrait peut-être s’éviter de trop longues recherches. Mais l’accès y est réglementé et je n’ai pas les autorisations nécessaires pour. Il faut une bonne raison pour y pénétrer et en faire la demande, s’ensuit un processus de vérification qui dure des jours, parfois des semaines... »

Brusque, d’un geste qui bouscula sa presqu’homologue toujours inconfortablement installée sur son assise en bois, le bureaucrate balaye sa paperasse hâtivement. En pleine période estivale, la chute feuillue se prolonge jusque dans les locaux du Cipher Pol, retombant comme des papiers morts en quelques piles disparates. Un tiroir, puis deux. La commode, le bureau, tout le mobilier y passe. L’un après l’autre, les meubles sont ratissés au peigne fin par un oeil expert qui connaît déjà le contenu de chaque dossier, méthodiquement rangés. Si son attitude laissait présager un être chaotique, peu ordonné, Rilas était tout à l’inverse minutieux, trop préoccupé à apporter des réponses concises et rapides aux problèmes variés de l’agence.

Dressée haut vers le ciel comme on exhiberait le One Piece après des années de traque, il tenait fermement la pochette papier, agitée au gré de son excitation. Pourtant maigre, le fracas du dossier contre le bois, non loin d’Alcéa, réveillerait un mort tant celui-ci est emprunt d’une envie irrépressible. L’index tremblotant tapote frénétiquement contre la pile de documents judicieusement nommée “Plans” qu’il gardait précieusement depuis l’exercice organisée par ses supérieurs, première expérience dans le rôle du sidekick guidant le personnage principal au travers des allées. La joie se lit sur son visage, ce dernier tourné vers la jeune femme.

« Ce serait du gâteau de vous y introduire en évitant de vous faire repérer, non ? Qui plus est si vous n’avez échoué aucune de vos missions. En prétextant que l’agent avec lequel je travaille actuellement a besoin d’une escargoreillette, je serai en mesure de vous guider dans ce dédale. Cela prendrait un peu de temps, mais beaucoup moins que si nous devions nous procurer une entrée. »

La pauvrette devrait s’enfiler un gastéropode dans l’orifice pendant l’infiltration tandis que lui serait bien tranquillement installé dans son bureau, à la guider. Qui prenait le plus de risques finalement ? A moins d’une contre proposition, la chevronnée devrait sacrifier la sécheresse de son trou et y accueillir un corps étranger.  

« J’ai toutefois une faveur à vous demander. En échange de mon aide, qui pourrait me coûter ma place au sein de notre agence, j’aimerai.. vous voir.. à l’œuvre. » il se coupe, presque honteux. « J’aimerai que vous me montriez...vos compétences. » Rouge écarlate, caché par ses deux mains. Aucune fin de phrase n’est assez audible pour l’agent qui a l’œil mais pas l’ouïe assez fine pour entendre le balbutiement étouffé derrière deux pattes.  

« Je veux que vous m'emmenez en mission avec vous ! »


Les deux index joints, le menton si baissé qu’il aurait pu se percer l’abdomen de sa pilosité d’ébène, le timide relève aussitôt le chef, paré d’une consistance plus assurée. Changement drastique d’attitude ou simple volonté de changer de sujet pour ne pas se dévaloriser auprès d’une femme qui a besoin de lui. Aussitôt, il enchaîne :

« Revenez demain soir, à la fermeture des bureaux pour seize heures. Quoi ? Et bien oui c’est tôt mais c’est l’administration mademoiselle, les gens ont besoin d’aller chercher leurs enfants à l’école. Ce n’est pas mon cas, pas parce que je n’ai pas de copine hein, si vous saviez combien j’en vois passer dans mon lit, krikriki.. »


Tentative de vantardise qui, à l’intonation de la voix, et sans parler de ses activités douteuses à base de laine, laisse deviner qu’aucune n’a voulu se glisser dans les draps du chapeauté depuis de nombreuses années. Comment pouvait-on être aussi gêné face à une demande basique et démontrer autant d'assurance sur le domaine de l'intime ? L'ordre des priorités, sans doute.

« Oh et, vous ne m’avez pas dit votre nom. »

KoalaVolant
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- Vous.... Voulez que je vous emmène en mission ?

Je hausse un sourcil sous cette information. L'écoutant jusqu'au bout avant de parler tout en réfléchissant. Un bureaucrate que je devrais me farcir en mission ? Non mais il se rend compte qu'on est au Cipher Pol 5 ici ? Si j'avais voulu trainer des boulets avec moi, je serai allé au Cipher Pol 8, pas 5...

Malheureusement pour moi, pour l'heure, j'ai autant besoin de ces informations qu'il a besoin de moi. Et si effectuer une mission d'espionnage et de récupération de document ne me pose aucun problème dans n'importe quel entreprise, faire cela dans l'agence d'espionnage du gouvernement mondial serait bien trop dangereux pour ma carrière... Non, clairement, il me faut un plan bien plus élaborer que celui ci.

- Faites voir vos plans ?

Et sans réellement attendre qu'il me les donne, je saute du bureau et j'use de mes réflexes de véritable agent du gouvernement pour lui prendre le fameux dossier qu'il a secoué sous mon nez pendant de trop longue minutes et l'ouvre immédiatement pour regarder les fameux plans. Ou du moins pour faire semblant pendant à peine quelques secondes avant de refermer violemment le dossier sous le nez de Rilas qui semblait vouloir lire par dessus mon épaule pour vérifier qu'il m'avait bien donner le bon dossier.

- Vous avez bien raison agent Rilas, me faufiler à l'intérieur sera chose facile. Si simple qu'elle ne nécessiterait même pas d'aide de votre part. Maintenant que j'ai vu ces plans, je sais exactement quoi faire, et comment le faire... Sans vous.

Mon ton et mes yeux ont tous deux changés. Adieu la gentille séductrice et bonjour l'agente impitoyable aux yeux verts d'une certaine malice. Si le bureaucrate veut des sensations fortes digne d'une mission, qui serais-je pour ne pas lui en donner ?

- D'autant plus si vous me demandez d'attendre jusqu'à demain soir... Savez vous ce qu'est réellement le quotidien d'un agent de Terrain du Cipher Pol Agent Rilas ? Il existe chaque jours des centaines de missions qui n'attendent que notre présence pour que le monde ne parte pas en éclat. Alors il est de mon devoir de récupérer ces documents et de trouver celui qui s'amuse avec mes affectations le plus rapidement possible... Après tout, en faisant cela, c'est toute la pérennité du gouvernement qu'il met en péril !

Est-ce que je crois à ce que je dis ? Oui, totalement. Car pour avoir fait quelques missions avec d'autres agent, et notamment au souvenir de ma toute première mission en compagnie de l'agent Corbeau... Il est clair que certains agents faisant MES missions, risquent de clairement tout foiré alors que moi, j'aurai évidemment réussi à leur place.

- Alors vous comprendrez bien, Agent Rilas, que je ne peux décemment pas attendre votre aide. D'ailleurs, si je puis me permettre, si vous pensez qu'un agent a besoin d'aide pour réaliser une telle recherche documentaire, c'est que vous n'êtes clairement pas apte à aller en mission sur le terrain et que votre place est bel et bien dans un bureau à vous faire plaisir avec votre laine.

Mes yeux se tournent alors vers le sol, où les pelotes de laine ont négligemment roulé lorsqu'il s'est levé pour inspecté les alentours de son bureau, avant de fixer une nouvelle fois son visage soudainement déconfit.

- Quelle dommage que vous ne puissiez pas m'aider, Agent Rilas... Qui sait si faire une mission avec vous aurait pu être agréable ? Malheureusement, nous ne le saurons probablement jamais.

Je repose alors le dossier sur son bureau. De toute façon, je n'aime clairement pas l'idée d'aller à l'encontre des lois du gouvernement mondial, je n'en aurai donc pas besoin. Je vais surement me contenter d'aller provoquer une nouvelle fois Scorpio dans son bureau et lui demander de me filer les accès des archives.

- Et bien je vous dit au revoir. Et moi c'est l'Agent Amaryllis, au cas où ayez un dossier intéressant à me confier dans votre brillante carrière de bureaucrate.

Je me dirige lentement vers la porte, laissant le temps au chapeauté de faire une intervention pour voir si monsieur mords à mon joli hameçon lancé devant lui pour qu'il fasse le boulot à ma place de manière efficace, dans le cas où Scorpio refuse de me filer les accès...
Il faut toujours avoir un plan de secours. Et le plan, c'est lui qui l'a petit agent qui veut jouer dans la cour des grands.
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Les clés de la Bureaucratie
«  Un plan qui se déroule sans accroc » telle était la devise de l’Agent S. Tourisk, rendu célèbre par son addiction pour la nicotine en forte dose et son équipe taillée pour les missions à haut risques. Un credo qui plaisait tout particulièrement à l’aspirant aux ambitions similaires. Mais les idéaux sont parfois trompeurs et cette phrase ne dérogeait pas à la règle, assénée comme un coup de marketing pour gonfler la réputation de son équipe qui avait dû faire face à une tripotée d’imprévus. Et si des chevronnés comme eux étaient incapables de s’en tenir à un unique plan, comment celui de Rilas réussirait à inverser la tendance ? Pourtant bien ficelé, c’était sans compter l’intégrité totale – ou faussement exagérée – de l’exécutante du Cipher Pol qui balayait la proposition du moins jeune préparateur.

Déconfit face au refus condescendant d’une femme expérimentée, entraînée aux arts mentaux de la manipulation d’individu, Rilas encaissait les reproches et la désapprobation de celle qui réclamait son assistance quelques minutes auparavant. Penaud, le bureaucrate n’avait pourtant pas accepté de l’aider suite à la plaisante séduction, ni pour ses beaux yeux qui ne cessaient de changer de coloris, transmutés au gré d’une humeur variable à la moindre émotion, alternant chaleur lascive et fraîcheur réprobatrice. Lui qui s’excitait déjà à l’idée de participer directement à une mission d’infiltration, là où son rôle habituel le cantonnait à une ennuyeuse prise d’informations.

Le discours de la dénommée Amaryllis s’abat comme un déluge de couteaux sur le pauvre rêveur, certains plus affûtés que d’autres. Le regard vide, n’ayant plus croisé celui d’Alcéa depuis qu’elle venait de le tancer, le costumé se tient droit, les épaules légèrement relevées pour encaisser le tout aussi dignement qu’un enfant grondé par sa maternelle. A l’instar du chiard effronté, ses pensées sont déjà tournées vers autre chose. En guise de protection, ou à cause d’une hyperactivité cérébrale, Rilas ne semble pas écouter totalement son interlocutrice, ponctionnant distraitement quelques mots-clés lorsqu’ils sont prononcés. Absent, la silhouette maculée ne saisit pas la perche tendue finalement par Amaryllis qui, d’une nouvelle manœuvre mentale, cherche à s’accaparer ses services. C’est sans doute l’impatience de le voir inerte qui la pousse à sortir seule du bureau sans son dû.

Prostré sous son drap avec le plafond en ligne de mire, le silence de la nuit peinait à emporter le bureaucrate dans ses bras reposants, en proie à des songes éveillés. Le dilemme résonnait sous son crâne confortablement enfoui contre le coussin : devait-il risquer sa place au sein de l’agence gouvernementale en effectuant la mission malicieusement confiée par la marionnettiste ou abandonnerait-il la proposition, laissant passer sa chance sans savoir si elle se représenterait dans le futur.

« Qui sait si faire une mission avec vous aurait pu être agréable ? »

Les rayons du soleil montraient à peine le bout de leur nez, période estivale faisant, et l’insomniaque n’avait pas fermé l’œil depuis son retour dans sa modeste demeure. La chaude lueur éclairait son visage cerné au travers des rideaux insuffisamment opaques pour tout absorber. Sa marche de manœuvre rétrécissait à mesure qu’il demeurait couché, victime de ses doutes. Face à l’inaction de l’employé lors de son départ du bureau, l’agent de catégorie deux avait déjà dû trouver une alternative en draguant une personne moins atteinte psychologiquement que le dandy.

« Je vais lui prouver que je mérite d’être emmené ! » s’écrie-t-il en bondissant hors du lit. D’un geste, le pan du peignoir est rabattu pour cacher son intimité avant de ballotter lorsque son porteur accourt jusqu’à ses affaires pour se préparer à la hâte, négligeant quelques détails d’hygiène d’habitude minutieusement respectés. Au diable la coquetterie, la mission ne pouvait attendre plus longtemps car, bientôt, les bureaux ouvriraient pour accueillir les centaines de fourmis travailleuses.

La porte en verre vibrait sous les coups légers de l’employé modèle, poing fermé pour annoncer sa venue au soldat de la Marine affecté au gardiennage nocturne. Assoupi derrière le bureau d’accueil, la casquette abaissée sur ses yeux clos, l’agent de sécurité ne représentait qu’une infime partie de la sécurité renforcée du bâtiment classé défense gouvernementale. Imitant le lève-tôt quelques minutes en arrière, le dormeur sursauta sur sa chaise si haut qu’il aurait pu toucher le plafond.

- Qu’est-ce que vous faites ici Rilas ? Vous m’avez fichu une peur marine. Comme l’armée, héhé. J’ai fait un jeu de mots.
- Krikrikri, bonjour monsieur Dienage. Pardon du dérangement mais je me sentais matinal et j’ai beaucoup de travail aujourd’hui alors je me suis dit que j’allais venir plus tôt. Secret défense, mais je suis sur un gros coup !
Souffle-t-il d’un sourire mutin que le chapeauté cache avec un geste visant à lier ses deux lèvres entre elles, sous silence.
- Oh, je vois, encore de la « cipher sécurité ». Héhé, encore un, je vais le noter. Vous pouvez m’appeler Edgar vous savez. Bon, je vous ouvre mais vous ne dites rien pour ma sieste hein ?
- Merci de votre « assiestance », krikrikri !
- Rentrez. Ordonna le soldat, pas convaincu par le trait d’humour.
- Euh oui, pardon…


Connu pour son professionnalisme et son acharnement à la tâche, incontestable bourreau de travail, sa présence aux aurores ne soulèverait aucun soupçons à son égard, et encore moins de la part d’Edgar à qui il avait déjà offert quelques breuvages caféinés à la fin de son service. Un acte de bonté dont l’altruiste récoltait les bienfaits malgré l’amère sensation de trahison. Pourtant le mensonge ne représentait que la partie émergée d’un plan autrement plus illégal, ne laissant nul place aux remords que Rilas avait dû balayer pour se hisser hors de sa couchette.

D’un pas décidé mais qui s’efforce de rester naturel, le col blanc traverse les couloirs déjà lumineux, éclairés par un mélange peu écologique d’éclats solaires et de rayons générés électriquement. Dilatées par son excitation, les pupilles de l’agent improvisé portent une attention renforcée à ce qui l’entoure et dont il avait oublié l’existence, faute d’intérêt : escargocaméras, agent d’entretien, négociations pour une promotion. Par un judicieux détour sur la route le menant jusqu’à son bureau, préférant bifurquer au préalable jusqu’à l’endroit officiel de sa venue avancée, la grande perche venait de découvrir la porte qui le mènerait jusqu’aux archives tout en s’évitant les zones les plus surveillées.

Rideaux tirés, porte fermée, quelques documents étaient disposés sur le meuble pour faire illusion en cas d’une nouvelle intrusion dans son havre de paix. Les cliquetis de l’horloge comme seule indication temporelle, Rilas attendait le neuf centièmes bourdonnement métallique pour quitter sa cachette avec un prétexte tout trouvé : un café.

Gobelet à la main, maintenu par la petite bordure supérieure pour ne pas se brûler, la mission d’infiltration commence dès lors. Analyste expérimenté, le jeune homme avait mémorisé les plans d’urgence du sous-sol, prévus pour un incendie et accessibles à tous. La trajectoire n’avait rien de complexe mais sa méconnaissance des outils d’observation lui donnerait du fil à retordre, et il était hors de question d’agir autrement que via une percée discrète, invisible, sans porter atteinte au matériel. Son cœur palpite crescendo, à mesure que l’objectif se rapproche, haletant sous la chaleur que lui procure la flamme de l’aventure, dangereuse et excitante.

« C’est donc ça ce que ressentent les agents ? J-j’adore ! »

Pour autant ses mouvements restent méthodiques et réfléchis, fidèle à lui-même, basculant d’un mur à l’autre pour s’en faire des couverts, tantôt dissimulé derrière un pot de fleur, tantôt rampant à quatre pattes entre les meubles. Et jusqu’ici, aucune alarme ne retentissait dans les entrailles de Marie Joie. Nul ne saurait dire s’il avait un don pour la discrétion ou si les personnes en charge de regarder les caméras se fendaient bien trop la poire en le voyant gigoter qu’ils ne déclenchaient pas le protocole adéquat.

La cave des archives s’étendait vertigineusement sur plus d’une centaine de mètres, équipée d’étagères qui feraient complexer bien des hommes par leur tailles et dont les sommets ne sont accessibles que par des échelles stratégiquement disséminées entre les allées. Pour garder une mine d’informations pareilles, le Gouvernement Mondial recruta une ancienne de l’agence secrète. Chien de garde aux allures fripées et douces d’une vieille personne, Mamie Scion veillait à ce qu’on respecte les règles pour y accéder et les trésors du sous-sol. Un atout indéniable face à des processus stricts mais qui restait impuissante face au fléau de la moisissure qui menaçait les piles de papiers entassés. Et Rilas comptait bien profiter de cette volonté de conservation en l’utilisant comme porte d’entrée : les bouches d’aérations.

Serré entre les parois métalliques comme une tante alcoolisée le ferait à son neveu qu’elle n’a pas vu grandir, l’infiltré peinait à se hisser par la force des bras. S’il avait été nu, sa transpiration aurait au moins eu le mérite de le faire glisser dans le conduit et non pas lui piquer les yeux de manière détestable. Franchissant les grilles les unes après les autres, celui qui avait laissé le chapeau sur son bureau détaillait l’espace en contrebas pour s’assurer une descente tranquille, loin de la guérite à l’entrée.

« Là, ça sera parfait. »
se murmurait-t-il en déboulonnant l’obstacle de fer. Lentement, la tige se laisse descendre sur l’étage le plus culminant de l’escabeau avant de replacer la trappe au dessus de la tête sans la refermer. Un bref coup d’œil autour de lui suffit à le rassurer, hautement perché mais pas repéré.

« Alors, voyons voir.. Je suis dans le Q. Et elle a dit s’appeler Amaryllis, donc direction les premières rangées. C’est par là, je crois. Mh.. A, B, C... »

Errant à travers les allées, incertain de bien connaître son alphabet sur le bout des doigts, l’analphabète finit par apercevoir les panneaux floqué de la lettre tant recherchée et si proche de l’unique ouverture de la pièce.

« Analyse du comportement des Dugongs   , Anal.. »  Il souffle sur le dossier pour enlever la poussière masquant l’étiquetage complet « -gésique ou coup de poing, quelle méthode pour calmer la douleur ? Amo.. Ami.. Amaryllis. Trouvé ! »

En émoi, le mot s’était échappé de sa bouche avec trop de décibels, aussitôt recouverte par sa senestre. Par chance aucun bruit ne venait s’ajouter au soubresaut incontrôlé, laissant au lecteur le loisir de parcourir le dossier convoité.

« Offset Alcéa, je me demande de quelle île ça peut venir ça. Shooting en maillot de bain pour mission d’infiltration ? C’est qu’elle est sacrément – Oh. Oh oh. Ca par exemple, serait-il possible que..AAAH ! »

Passionné par sa lecture qui dévoile à demi-mots le passé tumultueux et les exploits déjà nombreux d’une si jeune femme qui ne comptait jusqu’à lors aucun raté (un score faussé par des affectations récentes ridiculement simples de son propre aveu), Rilas hurlait sous la surprise, pris la main dans le sac, balançant dans les airs le dossier Amaryllis, autrefois classé consciencieusement. Elle était là, dressée derrière lui, le perçant de son regard versatile.

« Vous ici ?! Krikri, je ne m’attendais pas à vous voir après votre départ hier soir, et surtout pas aussi tôt. Je voulais vous aider à trouver celui qui est derrière vos attributions de tâches alors j'ai feuilleté votre dossier. Cette histoire avec votre sœur, c'est tragique, je suis désolé. Mais depuis, vous avez fait un sans faute ! Oui pardon, c'était un peu indiscret, mais grâce à ça je crois.. Uh ? »

Cette fois-ci c’en était trop. Le destin avait été clément avec le novice de l’espionnage mais celui-ci ne pouvait tolérer trop d’étourderies. Le cri de stupeur attirait la défense bipède comme le purin attire les mouches, réveillée préalablement par la venue de l'agent quelques minutes plus tôt. On devinait la forme rabougrie et menaçante entre les caisses de dossiers.

« Écoutez Alcéa, j’ai trouvé qui vous donne toutes ces missions indignes d’un agent de votre calibre. Aidez-moi à m’en sortir et je vous raconte tout. Je vous mènerai même à cette personne ! S’il vous plaît, couvrez-moi ou c’en est fini de ma carrière ! »
KoalaVolant
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- Oh, vraiment ? Vous avez ces informations qui sont écrites sur cette feuille ?

Sèchement, je lui prends mon dossier des mains avant d'y remettre la feuille que j'ai emprunté la veille et de lui rendre le dossier complet. Le coupable de mon malheur ? Monsieur Okunn Umpeaurtanss, bureaucrate de son actif et couchant très certainement avec l'Agent Tarentule qui semble toujours autant me jalouser, la peste.

Et si je remets la feuille aujourd'hui, c'est bien parce qu'hier je suis allé la prendre dans ces mêmes archives après avoir poussé Scorpio à bout en le menaçant d'aller directement demandé à Yakatsuki Rei l'autorisation puisque le bureaucrate qui sert de chef en son absence n'était pas fichu de faire son travail correctement.
Alors oui, Scorpio me déteste, mais il me doit aussi beaucoup et sait pertinemment qu'il ne faudrait pas me pousser trop à bout pour que je demande une mutation dans un autre Pôle du Cipher Pol tout en allant propager des rumeurs sur sa gestion chaotique du Cipher Pol 5. Et comme Scorpio tient beaucoup à sa réputation, il a fini par céder à mes demandes avec un gros "démerdes toi".

Alors une fois la feuille en ma possession, aller faire pression sur le responsable n'a pas été très difficile. D'autant que je suis allée jusqu'à le menacer de le faire virer. Est-ce que j'en ai le pouvoir ? Bien sur que non, je ne suis qu'une agent de catégorie deux après tout. Mais je l'ai dit avec suffisamment d'assurance qu'il y a cru.

Et histoire d'avoir le temps d'en faire une copie, de elle et des attributions de l'agent Tarentule qui sont l'exacte opposé de celle qu'Umpeaurtanss me filait, j'ai de quoi le lui rappeler si d'aventure la situation se reproduisait.

C'est donc avec un petit sourire moqueur que je laisse la l'Agent Rilas, mon dossier entre ses mains, tandis que je me dirige vers les étagères des T pour Tarentule.

- Mais je suis impressionnée Agent Rilas, vous avez presque fait un sans faute. Trop tard malheureusement, et tout est dans le presque puisque je vous trouve ici et que je dois vous sauver la mise...
- Agent Amaryllis ? Vous n'étiez pas venue seule ? Que fait Rilas avec vous ?

Je fixe un instant le bureaucrate pris sur le fait, laissant un instant plané le doute. En soit, je pourrai carrément le laissé dans son pétrin. Je pourrai. Mais d'un autre côté, Scorpio m'a donné carte blanche pour découvrir le responsable de mes assignations, aussi j'ai toute l'autorité nécessaire pour le couvrir...
Et avoir un bureaucrate qui a une dette envers vous, ça peut être un sacré atout.

- L'agent Rilas est chargé de ranger pour moi ces papiers que j'ai récupéré hier, voyez vous, je viens de faire ma manucure et remuer du papier risque de m'abimer les ongles.

C'est dans ce genre de cas que le retour à la vie est pratique, me permettant de changer rapidement mes ongles pour qu'ils soient long et brillant, à croire qu'ils viennent de recevoir une manucure Luvneeloise... Pour autant, le mensonge est grossier, si grossier qu'Archi le comprend immédiatement. Mais d'un autre côté, qu'est ce qu'il peut dire ? Est-ce qu'il en a vraiment quelque chose à faire qu'un bureaucrate viennent dans les archives ? Non, clairement, il s'en fout royalement.

- D'accord.

Et tandis qu'Archi s'en va, je retourne alors vers l'apprenti agent en herbe et lui lance la feuille que je devais ranger, celle ci flottant lentement dans les airs jusqu'à se poser à ses pieds.

- Je vous laisse faire, pour le bien de ma manucure.

Je me retourne et le laisse seul devant les étagères, mais arrivée au bout de rayon, je m'adosse au mur et l'attends, regardant dans sa direction. Car clairement, je n'en ai pas fini avec lui.

- Vous savez Agent Rilas, la curiosité est un vilain, très vilain défaut. Alors je vous saurai gré de ne plus jamais faire mention de mon passé, et ceux qu'importe votre interlocuteur... Cela étant dit, malgré vos prouesses pour arrivé jusqu'ici, il semble que ce soit vous qui ayez une dette envers moi, n'est ce pas, Agent Rilas ?
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Les clés de la bureaucratie
Nulle peine d’avoir été précédé de quelques heures. Aucun agacement de la voir se pavaner en lui ordonnant d’effectuer diverses tâches ingrates. Pas une once de désarroi quant à son inefficacité et l’inutilité de son plan finement exécuté, résultante d’une implication totale envers sa tâche. Non, rien de tout cela, au contraire : de l’admiration. Si la forme laissait à désirer, toujours aussi ingrate et désagréable, le fond, lui, démontrait l’expertise d’une agent expérimentée.

A la manière d’un ongle élégamment verni pour recouvrir une mycose, l’agent Amaryllis badigeonnait ses viles intentions d’assujettissement d’un maquillage de bienveillance. La rusée tendait ses pièges les uns après les autres et l’abruti, éperdument rêveur, s’y jetait corps et âme sans aucune méfiance. Après tout, comment pouvait-il en être autrement ? Alcéa venait de protéger la tête de son asservi, persuadé de risquer sa place après de telles exactions. Un larcin n’ayant d’importance que pour son instigateur tant les protagonistes autour ne semblent pas concernés, ni même soucieux, de ce que Rilas avait entrepris pour arriver jusque dans les travées documentées.

Soudainement convié à l’enquête approfondie, incité à l’agissement par la posture attentiste de l’unique agent du duo, l’assistant ramassait la page extraite du dossier à la hâte, rangeant ce dernier à l’endroit initial, complet et dont il n’en avait lu qu’une infime partie déjà impressionnante. Le bureaucrate rejoignit sa comparse au petit trot, redevable d’une dette à très – trop ? - haut taux d’intérêt.

« Des accointances avec une certaine agent Tarentule ? Comme l’araignée ? A bien y repenser, ça paraît cohérent. A un moment, son bureau était recouvert de toile, je croyais même qu’on l’avait viré. Et la dernière fois, Okunn s’était mis dans une colère noire contre Edgar après qu’une des femmes du service lui ait demandé de se débarrasser d’une arachnide. Ils en étaient presque venu aux mains, heureusement, la situation a été désamorcée avec un jeu de mots hilarants. Rah, c’était quoi déjà.. ? Araignez de vous disputer ? Non, c’était encore plus drôle.. »


En vérité, la situation ne représentait rien d’extraordinaire. Les relations internes au sein du Cipher Pol étaient monnaie courante et si elles étaient plus rares entre agents et opérateurs, certains se servaient de ce petit plus pour négocier leurs missions. Le pouvoir décisionnel final n’appartenait pas aux cols blancs mais ces derniers pouvaient aménager au mieux les objectifs voire, selon leurs influences, éviter à leurs exécutants des missions trop contraignantes. Ou, dans le cas contraire, de refiler les tâches ingrates à la tête du client.

Enfin à sa hauteur, la silhouette féminine se redressait et reprenait sa route jusqu’à l’allée du T. Faisant fi du conseil, ou des menaces, de sa tutrice improvisée sur la curiosité exacerbée, le chapeauté se risquait à une nouvelle soufflante en toute innocence.

« Dans le milieu, on appelle ça une bureaucrasse. Ça arrive souvent quand les agents sont odieux avec nous vu que c’est notre seule manière de les punir un peu de leur insolence. Vous savez, c’est toujours une mauvaise idée de ne pas respecter la main qui vous tend le dossier. Ça me rappelle une fois où je n’y suis pas allé de main morte. Pour la petite histoire, l’agent que j’encadrais devait s’infiltrer dans une maison. Et.. kri – j’en rigole d’avance – je lui ai dit qu’à l’intérieur, il y trouverait trois menaces : deux hommes et une femme. Alors qu’en fait.. kri – il y avait trois hommes ! J’imagine encore sa tête éberluée en voyant trois gaillards au lieu de deux ! Paf, fallait pas m’embêter. Ça reste entre nous hein ? Krikrikrii. »

L’élégant faisait parti de cette caste très privée de gens dont il est préférable de ne pas importuner sous peine de recevoir de violentes représailles, comme en témoignait cette prenante narration qui affirmait toute l’ignominie du personnage.

Libéré du lourd poids de la trahison qui pesait sur ses épaules maigrichonnes, la perche accompagnait Alcéa d’un pas à la normalité retrouvée, loin de l’excitante sensation du danger permanent qui le rendit plus léger, presque virevoltant. La chaleur corporelle s’était stabilisée, à l’instar des battements du cœur qui ne fracassaient plus sa cage thoracique au rythme des tambours de guerre. Était-ce là l’intérêt inavoué derrière cette insatiable volonté d’action ? De la biochimie cérébrale naturelle vecteur d’un plaisir intense de courte durée, l’hormone du bonheur : de la dopamine. Terme trop savant pour un simple garçon à la recherche de stimulations dans sa jeune vie déjà monotone.

D’une intense noirceur, ses iris furètent la démarche et l’attitude de cette femme qui le précède aussi bien professionnellement que dans l’allée sur laquelle ils sont tout deux engagés. A nouveau, l’adjoint désobéit.

« C’est qui pour vous cette Tarentule ? Une ex avec qui ça s’est mal terminé ? Une fille qui veut se venger après que vous n’ayez pas écouté ses conseils lors d’une mission ? Ou alors c’est à cause d’un bizutage que vous lui avez fait subir lors de vos classes du Cipher Pol. En tout cas, une chose est sûre, elle a l’air de vous en vouloir terriblement. Surtout si celle-ci est prête à coucher avec un fonctionnaire pour obtenir ses faveurs. Enfin, dans son cas on dirait plus l’attraper dans sa toile, krikrikri. Je n’imagine même pas à quel point on peut être abject pour manipuler un pauvre homme en jouant avec ses sentiments... »


Arrivés devant l’empilage vertigineux de documents en tout genre, notifié par une unique pancarte indiquant la vingtième lettre de l’abécédé, il ne fallu qu’un bref instant au gratte-papier pour repérer les renseignements recherchés. L’œil aussi affûté que celui d’une vieille Luvneeloise jugeant avec dédain la jeunesse au pied de ses appartements qui seraient la cause d’un vacarme assourdissant, les fouilles annales – avec deux N – s’apparentaient à un jeu d’enfants pour celui dont la fonction première restait la documentation.

Sans attendre l’autorisation de son agent référent, ce qui lui vaudrait un regard rouge de fureur, Rilas feuilleta la pochette cartonnée estampillée "Tarentule" avec une attention toute particulière, happé par les feuilles qui renfermaient peut-être les raisons du conflit.

« Son pseudonyme n’est pas totalement usurpé, elle tend des pièges à ses proies. Pendant un instant, j’ai eu peur qu’il s’agissait d’une maudite et que, comme ses homonymes, elle tissait sa toile par le.. Brr.. »

Doté d’une imagination débordante et délirante, le visage du rêveur vire rapidement au vert, lui qui visualise parfaitement l’hypothèse dégoûtante qui traversait son esprit. Chassant un haut-le-cœur aussi péniblement que ses idées farfelues grâce à un mouvement de tête frénétique qui risquait plus d’extirper la galette hors du four à dents. Heureusement pour lui, la pâtissière remis les choses en ordre en rajoutant une couche façon créancière impatiente.

« Une dette ? Et bien j’imagine que c’est légitime après m’avoir sorti d’un tel pétrin, même si c’est pour vous et vos histoires que je me suis infiltré jusqu’ici, que j’ai compromis ma place au sein de l’agence et que j’ai risqué la prison, voire la peine de mort par décapitation pour haute trahison. Mais.. qu’est-ce que je peux faire pour vous ? »


A quelle sauce allait-elle le manger cette fois ?
KoalaVolant
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Je l'écoute attentivement, très attentivement. Est-il a ce point demeuré où est-ce une façade qu'il se donne pour endormir la méfiance ? En tout cas, bien que l'histoire de la vengeance du bureaucrate fournissant de fausses informations aux agents de terrain est tout à fait minable, je ne peux m'empêcher de le prendre d'une manière très sérieuse. Peut être trop ? Comme une menace ?

Un peu trop.

Alors quand le faux agent feuillette le dossier de Tarentule, je ne dis rien, le laissant faire tout en le dévisageant, tentant de comprendre ses réelles intentions. Je viens tout juste de régler le soucis de l'autre Okunn, je n'ai pas envie de devoir subir les petites manigances d'un autre bureaucrate jouant un peu trop de ses prérogatives...

Ce n'est donc que lorsqu'il se tourne vers moi pour savoir ce que j'allais lui demandé, présentant la chose d'une manière qui me fait de nouveau douter sur les véritables aptitudes de nuisance de cet homme, que me décide enfin à lui répondre à toutes ses questions laissés en suspens jusqu'alors le temps de ma réflexion.

- Tarentule n'est qu'une pauvre fille insignifiante à mes yeux. Si la garce n'avait pas décidé de me détester parce que je suis bien plus compétente qu'elle, elle n'existerait pas pour moi. Mais malheureusement pour moi, la peste est d'une jalousie maladive qui la pousse à tenter par tous les moyens de me pourrir la vie plutôt que de se remettre en question sur sa propre incompétence à m'égaler. Autant dire que je ne lui ai absolument rien fait et que contrairement à elle, je n'ai pas besoin de m'abaisser à ses petites manigances pour lui pourrir la vie puisque ma seule existence lui rappelle à quelle point elle est insignifiante.

Et pourtant, je me dis tout de même que parfois, cette agente mériterait que je lui donne une bonne leçon. Mais la leçon que je m'efforce de lui apprendre, c'est qu'elle ne compte tellement pas qu'elle ne m'atteindra jamais. Et je sais que ça lui fait bien plus mal que n'importe quel coup de poing dans la tronche. Alors je m'en contente.
Pour l'instant du moins.

Mais tandis que je délivre des paroles sur l'agente la plus obstinée que je connaisse, mon esprit lui réfléchit à ce que je vais bien pouvoir demander au fameux Rilas... Et ce quelque chose ce doit de ne pas être n'importe quoi, notamment après les menaces sous entendus qu'il m'a faite. Dans le doute, je ne peux clairement pas le menacer en retour de manière directe. Non... Il me faut agir au moins comme lui.
Et me permettre de garder un moyen de pression sur lui en toute circonstance.

Malheureusement, je n'ai pas pris le temps d'étudier sa personne jusque là. Les seules choses que je sais sont les informations que j'ai apprise hier et aujourd'hui. Et si aujourd'hui n'a pas été productif, hier par contre, il me semble avoir découvert quelque chose qu'il lui tient à cœur de garder secret.

- Quant à ce que je veux de vous...

Une formulation qui n'est absolument pas anodine, d'autant plus alors que je brise une nouvelle fois la distanciation entre nos deux corps pour venir me tenir à quelques centimètres de lui, mon index courant sur sa joue tandis que mon regard d'azur se plante dans ses deux billes noires.

- J'aimerai garder un souvenir de nos entrevues. Un bon souvenir...

L'ongle de mon index glisse du bas de sa joue jusqu'à son menton, avant de briser le contact d'une manière aussi vive que brutal, laissant le soin de râper très légèrement la peau du bureaucrate, juste de quoi laisser une fine marque rouge sans pour autant sectionner la peau.

- Alors... Tricoter moi quelque chose, ce que vous voudrez. Ainsi je garderai toujours un souvenir de vous et de vos... talents.

Et de ses passes temps qu'il souhaite dissimulé au point de préférer se faire passer pour un gros pervers. Si il a été honnête sur ce point, alors cela devrait le dissuader suffisamment de me nuire si l'envie lui en prenait. Dans le cas contraire... Je n'aurais qu'à revenir le voir et lui casser les dents.
Enfin, le menacer plus violemment, car casser les dents des bureaucrates ça ne se fait pas, du moins, si on se fait prendre...
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Les clés de la bureaucratie
Était-elle à ce point bipolaire, si tant est qu’on puisse la résumer à deux uniques humeurs alors qu’elle déballait tout un panel d’émotions aussi diverses que contraires en quelques fractions de secondes ? Ou était-ce réellement la naïveté exacerbée du gratte-papier qui sema le doute dans l’esprit de la demoiselle aux cheveux violets. Après tout, le bougre appartenait d’une certaine manière aux rangs de l’Agence et l’expérience toute récente de l’espionne pouvait rendre menaçant le moindre clampin muni d’une cravate et d’un laisser-passer pour les bureaux. Lui qui jubilait lorsqu’il se donnait en spectacle cachait, potentiellement, des les ficelles de son plan derrière une carapace d’innocence ?

A cet instant, seul lui le sait.

Cette ignorance générait une crainte suffisante qui rendait la dénommée Offset incertaine, forçant cette dernière à revêtir de nouveau sa casquette de séductrice diabolique. Mais ce saut d’humeur ne changeait rien au problème de fond : le grief entre la Tarentule et la Vipère. Digne d’une fable, chacune manigancerait dans son coin pour nuire à l’autre, même si l’apode clamait haut et fort sa blancheur dans la joute par bureaucrate interposé.

« Vous êtes sûre que vous ne voulez pas vous abaisser ?.. » Une porte d’entrée pour s’accorder ne serait-ce qu’une minuscule escapade aventureuse dans les jupons d’un agent confirmé. Jusque là, sa supérieure indirecte refusait catégoriquement de faire affaire avec le prétendant, lui faisant miroiter monts et monts et merveilles et retirait la vilainement la carotte du museau.

Le costumé ne pu surenchérir sur sa plaidoirie, cueilli par le rapprochement brusque d’une embûche à l’odeur florale. Sa demande précédente pour que le bourgeon se courbe n’avait, au demeurant, rien de sexuel dans son esprit, rapidement brouillé par des interférences indécentes.

« Un bon souvenir ? » soufflait-il suavement entre ses lèvres dans un souffle chaud qui s’écrasa contre deux autres plus pulpeuses, rapprochées dangereusement les unes des autres. La pression de l’ongle manucuré contre sa peau lui procurait des frissons, vite contrecarrés par la chaleur des corps à proximité. La température intense n’était nullement due à la position de la salle des archives, enterrée à quelques pieds sous terres. Quelques gouttes perlaient sur le front luisant du surpris, souffle coupé face à Alcéa qui, a l’instar des conducteurs du merveilleux Train des Mers, prenait un malin plaisir à jeter allègrement tout son charbon dans la fournaise pour raviver un brasier ardent.

Désormais nul besoin de mission quand l’aventure frappait à votre porte. Une aventure délicieusement redoutable avec un grand A qui commençait le prénom et pseudonyme de cette fleur sauvage. La belle donne et reprend brusquement sans laisser le temps d’apprécier convenablement. Pourtant, la femme se tenait toujours fièrement dressée face à lui, sans se mouvoir d’un iota. Une telle opportunité ne se représenterait pas une seconde fois, même s’il s’agissait de la seconde fois en deux jours consécutifs, et Rilas ne comptait pas laisser passer sa chance.

De ses doigts rendus impuissants par la maîtrise journalière de fournitures de bureau toutes plus légères les unes que les autres, le chapeauté enserrait énergiquement et délibérément la hanche brûlante de la jeune femme. Guidé par un instinct plus primaire, l’aspirant sycophante se transformait en séducteur compétent. La poigne se faisait plus oppressante que jamais et rapprocha fougueusement les deux âmes passionnées. D’une relation jusqu’ici détonante naîtra une explosion débauchée.

« Voilà un souvenir que vous garderez pour toujours. »
Ses lippes s’élançaient à corps perdu jusqu’à son objectif afin de se compresser contre cette immonde machine à débiter des remontrances qu’Amaryllis venait de changer en irrésistible morceau de chair qu’on happerait durant des heures, même si de brèves secondes suffiraient à son bonheur.

L’échange est acharné, sans relâche. Se propageant contre les étagères lourdement remplies, l’incendie corporel menace l’intégrité des dossiers feuillus. En premier, c’est le couvre-chef qui voltige contre les parois qui les entourent, maigre protection contre le voyeurisme compréhensible de la surveillante des lieux. Le reste des vêtements encombrantes rejoindraient bien vite le sol pour former un tas difforme mais ô combien annonciateur.

« Rilas ? Vous bavez.. »


C’est ce qu’il aurait fait s’il ne s’agissait pas du protagoniste de cet épisode mais d’un autre mâle normalement constitué, fait d’envie et de courage masculin. Cette image de pervers assumé que l’homme voulu mettre en exergue la veille sous le regard ébahi, aux pupilles incertaines de sa coéquipière éphémère.

Les yeux vides de toute lueur, pourtant dirigés vers les plus pétillants et lascifs de son associée, Rilas revint malgré lui à la réalité. Le revers de sa main glissait contre ses babines rafraîchies, essuyant sa bile lubrique de rêveur inassouvi. Le bureaucrate aurait juré l’avoir vu rouler des yeux à cet instant.

« P-pardon ! C’est qu’il fait chaud ici, je crois que j’ai fait une insolation. » Se justifia-t-il bêtement en reculant de quelques pas. Face à l’oppression physique dont la perche était victime, l’homme ne trouva rien de mieux que de lever son bras gauche pour y lire l’heure. Sur une montre. Inexistante. Autant qu’elle sache, le Cipher Pol n’avait pas encore développé d’engin capable de devenir invisible. Il ne fallait donc pas avoir fait Saint Ciph pour comprendre qu’on la prenait pour une imbécile.

« Oulah, presque huit heures, impossible pour moi d’être en retard au travail, je file ! Bisous ! Qu- enfin, pas bisous ! Au revoir ! Je t’aime ! NON ! Bon sang ! »



***


Du temps a passé, de l’eau a coulé sous les ponts, de la toile a été tissée et l’espionne du gouvernement mondial avait sans douté déjà oublié son passage dans les bureaux exigus. A bien y réfléchir, sa venue ne donna rien de très concret hormis la preuve irréfutable de l’implication de l’araignée sur ses affectations douteuses. Résignée à ne rien faire, l’enquête fût d’une courte durée, aussi rapide que la fuite du tricoteur fou. Depuis, les missions avaient été plus sérieuses, quoique pas forcément captivantes pour une pièce maîtresse de l’espionnage. Enfin.. Jusqu’à ce que la sournoiserie de l’aranéide ne refasse surface et oblige la pauvrette à intervenir sur un énième sauvetage d’animal coincé sur un arbre paumé sur une île paumée d’une mer paumée.

Contrainte de s’y atteler, la râleuse ne s’attendait pas à ce que, une fois montée, ce soit elle le dindon de la farce. Là haut, seule une silhouette inanimée l’attendait patiemment coincée contre les branchages. A mesure de son approche, l’agent Amaryllis découvrait une peluche lui ressemblant fidèlement aussi grosse que sa main, faite d’une laine qu’elle connaissait déjà, et qui tenait contre elle une lettre repliée quelque peu humide.

Lettre pliée:
KoalaVolant
  • https://www.onepiece-requiem.net/t24341-rilas#255346
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Assise dans l'arbre, je regarde la poupée tricoté à mon effigie et le petit mot avec un sourire plus que satisfait, mes yeux brillant d'un bleu aussi intense que le turquoise de l'eau d'une crique tropicale.

Je savais... Je savais que j'avais bien fait de le garder dans ma manche celui là. Et si son "je t'aime" lancé au débotté m'avais convaincu de ne pas retourner dans son bureau sans une bonne raison, je gardais cette information en tête pour pouvoir un jour l'utiliser à bon escient, laissant alors tombée l'idée du tricot de chantage.

Mais finalement, j'ai exactement tout ce que je voulais : un parfait petit bureaucrate dressé a me satisfaire, et une petite poupée presque glauque pour le faire chanter au besoin.

Et en plus de cela, en plus... Le voilà qui m'offre sur un plateau doré une mission de celle qui ne vit que pour m'emmerder. Est ce que ce sera une leçon suffisante pour la Tarentule ? Pour qu'elle arrête enfin de me mettre des bâtons dans les roues ?

Je ne sais pas, mais ce qui est sûr, c'est que je vais trouvé que cette mission à un goût tout particulier. Et j'espère, plus que n'importe quoi, que Tarentule passera derrière moi pour ne découvrir que mes restes. Ça devrait particulièrement bien la faire enrager...
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