Robina regarda la grotte alentour, elle avait le moral dans les talons, pourtant, elle ne devait pas rester comme ça, l’avenir était devant elle. Elle se mit une petite tape mentale, releva la tête et croisa le regard de Relle, elles en avaient fini d’être ici. Elles devaient sortir, et au vu des derniers agissements de Lise et de son acolyte, gérer les retombées de son passage sur Whiskey Peak, elles devaient faire vite. Ils évacuèrent la grotte, l’homme qui les avait suivis de loin aussi, la chasseresse de primes pensait même qu’il était resté en ville.
L’Amirale attrapa l’homme et le traîna derrière elle pour le faire sortir, quant à la cuisinière, elle se fit prendre à l’écart par Hitoshi. Elle l’écouta d’une seule oreille, elle comprenait son problème, mais il n’était pas le moment d’en discuter, la situation ne se prêtait pas à ça.
Pardon, mais nous en discuterons plus tard, nous devons déjà gérer la situation qu’ont laissée ces deux pirates. Elle posa sa main sur l’épaule de l’ange et plongea son regard dans le sien, elle voulait l’aider, mais ça n’était pas le moment pour en parler. Réparons déjà les dégâts et nous serons plus à même de prendre notre temps pour un sujet aussi important.
L’homme des îles célestes hocha de la tête, il ne s’était pas attendu à ce genre de réponse, mais il comprenait la raison derrière cette réponse. Maintenant que le premier du groupe était géré, la capitaine du galion devait s’occuper des sœurs Niwatori, des jeunes femmes qui étaient pour le moins chaotiques dans leur façon d’être.
Emé, Emi, Ema ! Nous partons, et je ne veux pas de discussions pour l’instant, c’est un ordre ! Le ton de la voix était neutre, il n’y avait pas de colère ou de sentiments contre les femmes, elles s’attendaient à se faire réprimander, cela les frappa plus fort que si ça avait été le cas.
Emé : capitaine…
Emi : Vous êtes…
Ema : Déçue de nous, n’est pas ?
La jeune femme aux longs cheveux blancs se retourna alors que les triplés la regardaient, elles étaient comme des enfants cherchant à se faire pardonner pour une bêtise.
Non, je ne suis pas déçue. Mais il va falloir vous améliorer, nous sommes sur la route de tous les périls. Je ne vais pas être là tout le temps pour vous sauver la vie. Elle sourit en ébouriffant les cheveux de la plus proche des trois filles, elle disait ça pour elles, mais pour elle-même aussi, elle devait apprendre et s’améliorer. Son regard se fit plus froid, elle se retourna et suivit Relle pour retourner à l’air libre, depuis le temps le soleil avait bougé dans le ciel, la fin de l’après-midi approchait.
Nous devrions nous dépêcher de rentrer au port, je sens que les pirates ne sont pas restés sans rien faire. La femme champignon se tourna vers Robina, elle se trouvait dans une drôle de situation, elle avait voulu aidé son amie et se retrouvait dans uen situation délicate maintenant.
Ne t’inquiète pas, nous allons y arriver, il suffit de retrouver ces deux personnes et nous réglerons le problème. La cuisinière se voulait rassurante, elle affichait un grand sourire à la chanterelle et leva le poing vers le ciel en signe de courage.
Un fin sourire s’afficha sur le visage de Chante, elle aurait voulu que cela soit aussi facile, mais le grand monolithe avait été bafoué, il y aurait des répercussions. Au loin, des nuages se regroupaient sur le port, et des éclairs frappèrent aveuglément tous ce qui se trouvait dans la zone. Voyant l’attaque et se doutant que la météo n’était pas un phénomène naturel après ce qui venait de se passer avec Lise, les deux femmes se mirent à courir pour arriver le plus vite possible au port des fruits et légumes vivants.
Les flammes avaient commencé à se propager partout, des fruits et légumes se trouvaient allongés sur le sol. Certains ne se relèveraient pas, elles pouvaient le sentir à l’odeur qui se dégageait autour d’elles, mais elles ne pouvaient pas rester là à ne rien faire. S’activant comme des diablesses, la chasseresse de primes ainsi que la dirigeante de l’armée Végétarienne évacuèrent ceux qui le pouvaient. Les sœurs Niwatori ainsi qu’Hitoshi aidant du mieux qu’ils pouvaient avec des seaux d’eau ainsi que de la terre pour étouffer les flammes.
Mais la situation était déjà hors de contrôle, les dégâts étaient déjà trop nombreux et le feu n’était pas contrôlable, pas avec aussi peu de mains. Le sauvetage des habitants se faisait trop pressant et la commandante des Glaciers se tourna vers les quatre personnes qui tentaient de mettre un pansement sur une plaie ouverte.
Aidez-nous à évacuer les blessés ! Nous verrons plus tard pour sauver les bâtiments ! Les triplés ainsi que l’ange se retournèrent vers elle et se mirent tout de suite en action.
Plusieurs fruits et légumes ne se relèveraient pas, certains avaient été frappés par la foudre ou écrasés par des décombres. Cela rappela à la jeune femme aux longs cheveux blancs ce qui était arrivé à Orange Town il y de cela quelques mois. Edward Minaro et les Ouroboros avaient attaqué la ville, pour se passer les nerfs, de ce que lui avait expliqué le capitaine. Est-ce que tous les pirates étaient véritablement les mêmes, des êtres meurtriers et prêts à tout pour détruire ce qui les entourait et qui n’était pas à eux ?
De son expérience, c’était le cas, chacun des pirates qu’elle avait vu, n’avait voulu qu’une seule chose, s’enrichir, détruire pour arriver à ses fins. Peut-être avait-elle bien fait de devenir chasseresse de primes ? Grâce à elle, les mers se faisaient plus sûres à chaque prime qu’elle remettrait à la marine, en plus de lui remplir les poches. Elle pouvait ainsi une pierre deux coups, c’est avec cette pensée qu’elle traînait une citrouille sur les planches des quais pour le mettre à l’écart et en sécurité.
Les Glaciers ne pouvaient pas faire plus, mais la champignon n’avait pas dit son dernier mot. Elle attrapa son sabre et d’un mouvement souple du poignet, elle fit descendre une graine dans la garde de son sabre. La bille roula dans une rigole et s’enfonça dans la terre où avait planté la champignon, un arbre se mit alors à pousser, de plus en plus rapidement, jusqu’à surplomber tous les alentours.
Faisant environ cinquante mètres de haut, les feuilles se mirent à faire tomber des gouttes d’eau, tels des missiles sur tout ce qui se trouvait en dessous d’eux. De grande envergure, il ne laissa pas le groupe qui venait du ponélgyphe tranquille et c’est après être rentré dans une maison qu’ils purent souffler.
C’est quoi ce genre d’arbre ? Je n’en ai jamais vu avant ! Robina était curieuse, la route de tous les périls était un endroit plein de mystères et de nouveautés pour elle.
Un arbre cascade, il fait pleuvoir sous lui pour attraper ses victimes, les personnes qui se trouvent coincées en dessous finissent attraper par ses racines et il les digèrent. L’Amirale regardait le tronc de l’arbre dehors alors que la porte était ouverte.
Et pour les personnes que nous avons laissées dehors ! Ils ne craignent rien ? L’angoisse prit la chasseresse de primes à la gorge, elle n’avait pas sauvé ces hommes et femmes pour les laisser mourir aux mains d’un arbre mortel.
Ils sont hors de danger. Nous les avons mis en dehors du périmètre de son champ d’action, il ne reste que nous et je dois l’utiliser pour éteindre les flammes. Une certaine lassitude pouvait s’entendre dans la voix de la femme, elle était fatiguée par les derniers évènements.
Je suis désolé Relle, je ne pensais pas que ça tournerait comme ça. La cuisinière se sentait toujours responsable pour les dégâts qu’avaient provoqués Lise et son complice.
Ne t’excuse pas pour ça, j’aurais aussi dû faire attention, ils avaient une idée derrière la tête, tu n’étais pas la seule qui aurait pu empêcher ça. Moi aussi j’aurais dû être attentive. Responsable de la sécurité de son peuple, elle savait que si elle n’avait pas laissé venir Lise et son acolyte, les dégâts ne seraient jamais arrivés.
Nous ne sommes responsables de rien toutes les deux, ils nous ont roulés dans la farine. Nous allons juste nous faire plus prudentes à partir de maintenant. La volonté de faire mieux remontait à la surface, faisant briller les yeux de l’ambassadrice de Sanderr d’un éclat nouveau.
Comment ? Elle leva un sourcil, ne comprenant pas comment faire.
En contrôlant l’identité de ceux qui s’amarrent à votre port. Ils ne pourront pas mettre pied à terre avant que celui-ci soit terminé, ainsi vous serez en sécurité, vos deux peuples. Et si vous trouvez des pirates, vous pourrez peut-être les arrêter et les livrer au Baroque Works. Elle présentait son idée simplement, elle n’était pas sûre de ça, mais ils devaient essayer.
Nous essayerons, la princesse veut avant tout que nous nous ouvrions au monde. Et ta solution que tu me proposes prendrait énormément de temps, je dois essayer de trouver un équilibre. Laisse-moi y réfléchir. L’Amirale se retourna, regardant la pluie battante s’abattre sur les toits environnants ainsi que le port et la terre battue.
La pluie s’arrêtera bientôt ? Que nous ne soyons pas bloqués ici indéfiniment. La jeune femme aux longs cheveux blancs se faisait du soucis pour les sœurs Niwatori ainsi qu’Hitoshi, ils n’avaient pas mangé depuis longtemps.
Oui, il faut que je sois sûre que les flammes ne vont pas repartir, nous allons devoir attendre encore une demi-heure, je dirais, pas beaucoup plus. En attendant, nous allons prendre notre mal en patience, je ne pense pas qu’un temps aussi court soit dangereux pour vous. Un sourire s’afficha sur les lèvres de Chante alors qu’elle regardait Robina.
Non, tu as raison, je vais discuter avec l’ange, il voulait me demander quelque chose avant que nous partions de la grotte du monolithe. je te laisse. Elle se leva en soupirant, le temps allait être long en attendant, mais elle n’avait pas trop le choix.
Elle passa dans une autre pièce, ici l’homme de Skypea était en train d’attendre patiemment en faisant les cent pas, il releva la tête en voyant la capitaine de l’Iceberg entrer. Il se rapprocha d’elle, lançant directement la conversation.
Vous avez le temps de discuter alors ? Il parlait vite, comme si ce qu’il voulait dire lui brûlait les lèvres depuis des heures.
Oui, je vous écoute, j’ai cru comprendre que vous cherchiez quelqu’un. La chasseresse de primes prit une chaise pour s’asseoir, elle n’avait pas vraiment envie de rester debout alors qu’elle avait déjà marché depuis des heures.
C’est ça. Dans le bar je vous ai dit que j’étais à la recherche d’une personne qui m’est chère. Il s’agit de ma mamie. Elle se trouverait actuellement sur Juicy Berry. Je devais initialement prendre la translinéenne et m’arrêter sur Drum où j’aurais rejoint Bulgemore pour me lancer sur la seconde voie de Grand Line. Si les gens sont aussi forts que le binôme que nous venons d’affronter, je n’ai aucune chance de retrouver ma mamie. L’ange était un peu déçu par son incapacité à pouvoir aider la jeune femme qui l’avait aidé plus tôt dans la journée.
Le binôme n’était pas fort, j’ai déjà affronté plus puissant, bien plus puissant qu’eux. Elle se remémora Edward Minaro, Mayaku Miso et Mitzi de Bra, trois capitaines pirates qui avaient des pouvoirs dépassant ceux de la jeune pirate qui venait de leur jouer un sale tour. Je comprends votre sentiment, je vais vous aider, je crois que vous m’avez demandé dans la grotte du monolithe si vous pouviez venir avec moi pour rejoindre votre grand-mère c’est ça ?
Oui, vous vous rappelez bien. Les yeux de Hitoshi se remplirent d’espoir en entendant les paroles de la capitaine des Glaciers.
Je vous accepte avec plaisir, j’ai vu que vous étiez un homme bien, malgré la première impression qui était plus que, disons-le, désastreuse. Elle frappa dans le dos de l’ailé et lui sourit. Vous n’êtes pas faibles, nous avons tous été pris par surprise par ces deux pirates, nous aurons notre revanche un jour ou l’autre, je peux vous l’assurer.
Pendant ce temps, le bruit de la pluie que provoquait l’arbre qui les surplombait ne s’arrêtait pas, créant un rythme continu. C’est ainsi que le temps passa lentement, chacun des occupants de la bâtisse réfugier dans ses propres pensées. Ce fut la chute de l’arbre qui fit ouvrir des yeux hallucinés aux cinq humains dans la maison, l’arbre aux chutes d’eau venait de sombrer dans l’océan. La pluie s’était arrêtée.
Nous n’en avons plus besoin, tout est bien trempé, le feu ne se répandra plus. La générale de l’armée Végétarienne sortit, montrant l’exemple aux autres personnes qui la suivirent.
Robina se tourna vers les sœurs Niwatori ainsi que Hotishi alors qu’ils regardaient l’immense arbre flotté au bord de l’océan alors que les lames d’air du sabre de la femme champignon l’avaient fait tomber là.
Emi, Emé et Ema, vous rentrez sur l’Iceberg, vous montrerez le chemin à Hitoshi pour qu’il ne se perde pas. Vous direz au quartier-maître Lanch qu’il sera avec nous, du moins pendant un temps. Vous avez bien compris ? Les trois acquiescèrent d’un même ensemble. J’ai à discuter avec l’amirale Chante Relle, je vous rejoindrai d’ici une petite heure, maximum.
Emi : Bien compris, capitaine.
Emé : À vos ordres, capitaine.
Ema : j’aurai voulu faire plus…
Vous en avez déjà fait beaucoup. Et je suis fière de vous, ne doutez pas de ça. Elle sourit aux petites adoratrices de poules et leur tourna le dos pour mettre fin à la conversation.
Déjà des délégations des deux pays se dirigeaient vers le port, à leur tête, John Lemon et la Princesse Pea. Un petit groupe de gardes cactus se détacha pour vérifier que personnes n’était coincé quelque part et c’est ainsi que les discussions commencèrent.
Amirale Relle que signifie tout ceci ? C’est inacceptable ! Le dirigeant de Frutopolis était furieux, sa voix déraillait vers les aigus tant il criait.
Une pirate du nom de Lise a accosté au port et a, après avoir visité les alentours, attaqué le port alors que je ne me trouvais pas sur place. La voix froide de la femme champignon énonce les évènements, en omettant quelques détails.
Et où étiez-vous ? La petit-pois se rapprocha, cherchant à se faire entendre malgré sa petite voix.
À la grotte du grand monolithe, la chasseuse de primes Robina Erwolf m’avait demandé à ce que je l’y emmène pour comprendre ce que c’était. Le rapport continuait, et même si cela la mettait dans une situation étrange, Robina resta à écouter son amie faire son rapport.
C’est bien dommage que vous n’ayez pas été là, vous auriez pu l’arrêter si vous aviez été au port. Le ton se fit accusateur, mais Lemon savait aussi que la champignon ne pouvait pas se dédoubler.
Je le regrette aussi Secrétaire Général Lemon. La neutralité affichée par la chanterelle impressionnait la cuisinière qui se demandait comment elle faisait pour garder son calme.
Combien de personnes avons-nous perdues exactement ? L’acidité de la voix du dirigeant fruité ressortait toujours à chacun de ses mots.
Je n’ai pas pu faire le point exact sur la situation, mais nous avons évacué environ une centaine de personnes avant d’arrêter l’incendie qui ravageait le port avec l’arbre à chute d’eau. Je n’ai pas compté plus d’une vingtaine de victimes. Chante Relle gardait son sang-froid, pour ne pas perdre pied face à cette situation catastrophique.
Et où sont-elles ? L’ironie de ne pas voir les corps pointait dans la voix de Lemon qui s’autorisait un interrogatoire.
Je les ai déposés dans l’ancienne auberge qu’ont construite les humains, elle est maintenant en ruine, mais elle a permis que l’arbre ne les prenne pas.
Parfait, nous allons récupérer les fruits et nous discuterons plus longuement dans quelques heures, ou jours, de ce qui est arrivé ici. Messieurs, allez récupérer nos concitoyens ! Princesse Pea, ça a été un plaisir de vous voir. L’homme n’en pensait pas un mot, mais il s’inclina tout de même légèrement avant de prendre congé.
Se retrouvant seule avec la dirigeante des Végétariens ainsi que l’amirale Relle, la chasseresse de primes se tourna vers la dirigeante du peuple légume. Je suis désolé, si je n’avais pas demandé à Chante Relle de me montrer le grand monolithe, tout ça ne serait pas arrivé.
Vous n’y êtes pour rien, certains viennent avec des intentions malhonnêtes et nous allons devoir apprendre à les détecter rapidement. La douce voix de Diana Pea calmait l’humeur des deux femmes sur les nerfs.
Les soldats des deux peuples s’activaient, il y avait des victimes, beaucoup plus que ce qu’avait annoncé l’Amirale. Elle ne les avait pas vues. Le port était dévasté par les dégâts provoqués par les flammes, la foudre et la chute de l’arbre. Il faudrait plusieurs jours pour tout reconstruire, mais la perte des deux pays était immense. Un soldat boitant s’approcha du petit groupe qui observait ce grand ballet, il salua rapidement ses deux dirigeantes avant de faire son rapport.
La femme qui a attaqué le port s’est enfuie dans l’embarcation avec laquelle elle est venue. Nous avons bien voulu l’arrêter, mais la pluie foudroyante nous en a empêchés. Nous n’avons pas compris de quoi elle parlait, une histoire d’inscription décryptée, même si je ne sais pas de quoi elle parlait. Les humains sont morts pour la plupart, il en reste une poignée, ceux qui se trouvaient le plus loin de la zone dangereuse.
Je vous remercie, vous pouvez aller vous faire soigner. La jeune dirigeante posa sa main sur l’épaule du soldat afin de lui montrer son affection.
Après plusieurs minutes de discussions avec les deux femmes, Robina prit congé, elle était exténuée de cette journée, cette aventure sur Whiskey Peak serait sa dernière, elle devait continuer son chemin. Elle aimait beaucoup Chante Relle, mais elle devait vivre sa vie.