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À celui qui a osé être fou...

Voici ma quête avant que de mon aimée je ne devienne le meurtrier, avant que de mes hommes et de mon navire la chute ne soit. Voici la quête de ma vanité, de mon égo et de mon amour pour celle avec qui je partage le commandement, avant que cette vanité et cet amour Innocent Island, l’île aux enfants perdus, aux pirates des hommes-poissons et à la mort ne livrent. La quête de deux funestes amants, Gilgamesh et Iwa, l’histoire de leur découverte et du rôle qu’ils allaient jouer dans mon propre destin – un destin qui allait forger un destin plus grand encore. C’est le récit tragique de Gilgamesh, le poète rendu muet. Le récit de grandes ambitions, de passions dangereuses et impétueuses. Le récit de trahisons, de poursuites, de nobles idéaux, de souffrances et de joies cyniques, le récit de la douceur de l’amour et du tourment de la haine. Ceci est mon récit, celui que moi-même je ne devais revoir que dans mes cauchemars.


Dernière édition par Gilgamesh le Lun 29 Aoû 2022 - 8:25, édité 2 fois
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Un teint pâle et affaibli. De longs cheveux d’un jaune or transformés en une blancheur laiteuse, qui ne cessent de tomber depuis que la mort j’eu évité. De tristes yeux couleur saphir, dans un laid et difforme visage. Parfois une main se lève encore pour palper la cicatrice légère qui recouvre mon visage : un visage qui n’était alors plus reconnaissable, moulé dans l’attitude d’un papillon qui serait renvoyé à l’état de larve. Mon esprit s’estompe peu à peu, aussi insaisissable que la volute de fumée, aussi éteint que la lueur de la funeste lune.

Depuis plusieurs jours je ne suis plus. A ceux qui étaient venu ravir mon éveil, j’avais souhaité la bienvenue dans un gai murmure. Presque toute ma vie durant, je n’avais connu qu’une seule philosophie, la mienne, qui était morte en même temps que mon visage, en même temps que ma mâchoire. La poésie était ma passion, singulièrement différente des passions dont étaient capables ces hommes, qui animait l’amour que je vouais à ma condition, une passion exclusive qui devait m’empêcher de sombrer. Je devais à présent puiser une force artificielle dans une nouvelle forme d’art. J’ai survécu, et je vis encore aujourd’hui, par le seul secours de ma volonté, car je suis de nature forte, et sans motivation je serais à peine capable de me tenir debout toute une journée durant.

Le seul privilège que cette faiblesse ait pu accorder au jeune marin que je suis, c’est le fait de pouvoir revêtir un nouveau visage. Un visage fait d’encre, indéchiffrable et changeant au gré des perceptions extérieures. Une illusion, une retranscription, une adaptation, chacun y voyait ce qu’il avait envie d’y voir, ou ce qu’il n’avait surtout pas envie d’y voir. Muet et inexpressif, je surpasse maintenant mes ancêtres dans l’art de la tromperie, ancêtres qui étaient des générations durant demeurés de cet art les maîtres incontestés.

Je connais parfaitement la géographie de North Blue, des terres qui s’étendent de Manshon à la base G6 et des îles qui peuplent les eaux au-delà des rivages de Red Line, pour avoir souvent parcouru ces régions du monde. Lorsque le moment sera venu, je restaurerai la puissance de la plus vaste des quatre mers en devenant l’Amiral invulnérable et protecteur de ces jeunes Royaumes. Mais les nombreux récits historiques m’ont aussi appris à me demander à quoi sert la puissance. Le passé m’a ainsi amené à cette éthique qu’aujourd’hui encore je peine à comprendre. Aussi deviendrai-je pour certains une énigme, pour d’autres un danger : en effet, je ne compte pas agir comme un marin traditionnel – et qui plus est un Amiral – devrait penser et agir.


Dernière édition par Gilgamesh le Mar 23 Aoû 2022 - 6:54, édité 2 fois
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Mon regard parcourt le long escalier de pierre avant de se poser sur le lieux des débats de l’assemblée de North Blue. Les conversations y sont si peu courtoises et tellement inanimées que je pourrais me croire dans une cour de fantômes. Mon esprit est la proie de problèmes infinis, personnels avant tout, mais à cet instant j’avais besoin qu’il soit intelligent et cruel. Lors de ce conseil, la moralité ne sera rien de plus que le respect bienséant des traditions séculaires.

Pour le jeune homme que je suis, ultime représentant des centaines de marins présents durant cette nuit fatidique, les propos de mes supérieurs sont non seulement présomptueux mais également insensés. « Prenez-les en chasse », qu’ils disent. « Partez immédiatement ou vous ne les rattraperez pas », qu’ils disent. « Un seul navire, vous ne devez pas vous faire repérer », qu’ils disent. Il est évident que le QG a perdu de sa puissance et que, si le problème n’est pas réglé sur le champ, il entrera dans un grave conflit potentiel. Les pirates ont déjà attaqué, en vain, certes, et pourtant, je refuse d’envisager une chute plus terrible que celle dont nous venons de réchapper. Il leur déplaît que j’en parle ; ils voient là des propos non seulement inconcevables mais fort incongrus. Je suis donc le seul à être hanté par ces pensées. Mais j’en suis alors plus que certain : un traître se dissimule au sein de la base G-6 et il nous faut le débusquer au plus vite.

L’assaut du QG vient de parfaitement démontrer que la puissance seule ne suffit pas. Un homme, un simple homme a ainsi manqué de peu l’exploit de nous mener à la ruine. Si les anciennes générations, pour punir un tel acte, avaient coutume de conduire le traître à la potence afin de jouir du spectacle d’un supplice raffiné, je voulais, au fond de mon être, me contenter de lui mettre la main dessus, de comprendre la nature de son geste avant de lui accorder une vie d’une grande longévité, emprisonné entre quatre murs.

Je dois jouer un jeu subtil car les officiers, qui s’obstinent à penser qu’aucun traître n’aurait pu se glisser sur l’île, n’ont pour seul conseil aguerri de cesser de titiller mon imaginaire et de me mettre promptement à la poursuite de nos assaillants en fuite. Fort heureusement, les soldats présents cette nuit-là sont prêts à se dresser face à la hiérarchie pour quêter la vérité.


Dernière édition par Gilgamesh le Sam 27 Aoû 2022 - 8:46, édité 1 fois
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S’il y a bien une chose que j’ai perdu depuis l’attaque du QG, c’est mon expression sardonique et mon attitude arrogante. Tout avait changé, et moi avec. Cependant, j’avais bien l’intention de traquer et de heurter les suspects potentiels avec une certaine violence non dissimulée. Il me faut gagner la faveur de mes collègues, et celle de mes supérieurs encore plus ; qu’ils honorent mon esprit sans pour autant se résoudre à prendre part à une sorte de rite ennuyeux et agaçant. La dernière chose dont j’ai besoin, c’est d’enquêteurs dédaigneux et sans conviction. Ceux-là ne feraient que ralentir cette chasse aux indices qui s’annonce déjà bien assez ardue comme ça. Il me faut des hommes capables de se plier aux conventions, ni plus ni moins.

Les portes s’ouvrent, je suis interrompu dans mes pensées, les gardes font place et s’inclinent devant les soldats qui s’avancent. Ils escortent une jeune femme en uniforme et qui, à la différence des dames de la société, ne porte aucun maquillage. Cette jeune femme, c’est Iwa. Je souris (avec douleur), même si cela ne se voit pas.

« Messieurs, pardonnez mon intrusion. J’ai finalement pensé qu’il serait judicieux de converser avec vous. »

Je lui suis reconnaissant. Je sais son intégrité sans faille, je sais aussi qu’elle est l’une des rares personnes de la base dont les propos sont toujours fondés. Si le protocole le permettait, je lui offrirait de prendre directement place à la table des officiers. Je lui fait signe de s’avancer et de prendre la parole. Elle se penche vers nous ; nous regarde dans les yeux avec une expression de détermination contrariée. Elle parle à voix haute.

« Viendrez vous chercher avec moi le coupable de l’abominable nuit dont nous avons été les victimes ? J’ai quelques idées sur la question… mais il est clair que nous avons été trompés de l’intérieur. Ne trouvez-vous pas la question urgente ? Elle hausse les épaules. — Même si nous devons considéré le problème avec un certain recul, nous devons, quoiqu’il en coûte, retrouver le responsable. Leur timing, leur connaissance du terrain, de nos défenses… comment savaient-ils que nous retenions leurs hommes ici, au sein du QG ? Alors, ne devons-nous pas nous mettre au travail ? »

Le conseil baisse les yeux. Si traitre il y a, il a des amis parmi les hommes-poissons les plus dangereux. Il n’est pas question de laisser se présenter un danger équivalent une seconde fois.

« D’accord. Nous enquêterons demain matin, à l’aube, avant que les hommes soient levés. »
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Je regarde ma seconde avec une expression singulière. Elle est avant tout au service de la Marine, et je ne veux pas que son esprit puisse éprouver le besoin d’user de pratiques non conventionnelles. Elle me comprend. Elle hausse ses petites épaules et effleure ma main, comme pour me rassurer. « Bien. Pouvons-nous commencer ? » J’acquiesce. La première porte s’ouvre. Il nous fallait rester discrets ; aussi l’équipe d’enquête, mise sur pieds par mes soins, ne comprenait que quelques hommes de confiance.

Cette pénétration semble, à première vue, n’avoir aucun rôle pratique. Et pourtant, de toutes mes pensées, celle qui me convainc le plus est celle-ci. Un indice, c’est tout ce dont nous avions besoin. Quelque chose, n’importe quoi pouvant nous amener sur la trace du traître. Dans ma tête, la musique commence à développer ses ondulations. Mon esprit danse et converse au gré de cette symphonie réflective et les suppositions vont bon train. Trouverions-nous notre Graal ? Renouerai-je le lien rompu avec ce don d’enquêteur qui jadis m’était cher ? J’étais prêt à sacrifier ma carrière pour protéger les miens, parce que pour moi il était évident que cette misère avait été engendrée par la rupture de nos fières traditions. Ce malheur me rendait malade et menaçait directement l’équilibre de notre monde. Je devais donc renouer avec ces traditions.

Je ne redoute pas l’échec. Je suis concentré et je n’omet aucun détail. Mais certains disent que je ne trouverai rien, et mettrai par la même occasion le QG dans l’embarra. Ceux qui tiennent ces propos sont ceux que l’on voit souvent affalés sur leur bureau sans prêter attention aux gens qui parlent autour d’eux. Je réveillai un à un les jeunes marins, oubliant, pendant un court instant, leur dignité. Sans arborer une quelconque fierté, Iwa converse avec eux alors que je m’applique à fouiller tiroirs, vêtements, effets personnels, allant jusqu’à ouvrir le moindre livre ou à retourner la moindre chaussette. Je vais, de porte en porte, et répète l’opération.

Et, soudain, je m’interrompt. Je lève les yeux dans l’une des armoires de chambre. D’un côté, des uniformes lavés, repassés, pliés et rangés, mais, dans un coin, un petit sac qui me fait froncer les sourcils, mis en alerte par le côté inaccoutumé de la chose. J’y porte la main et observe avec circonspection ce qui semble être un vêtement usagé, délavé et malodorant. Mon esprit s’arrête de danser, bien que ma musique intérieure s’amplifie et me force à redoubler d’efforts. Je fouille le contenu de ma découverte, et y trouve, dans l’une des poches, quelques Berrys.

D’un geste qui se veut insolent, je me retourne vers Iwa, déjà prête à répondre : « Il n’est pas là, monsieur. »
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« As-tu trouvé quelque chose, Gil’ ? » me demande Iwa. Rien n’est encore sûr, mais je baisse les yeux et esquisse un sourire dissimulé de satisfaction. Je lui répond d’un simple signe de tête, elle comprend. Tout ceci est à mon goût, mais de simples vêtements ne constituent en rien une quelconque preuve. Avant d’inviter qui que ce soit à se joindre la danse, je dois en trouver davantage. Je porte un doigt pâle à mon menton et regarde la chambre dans son ensemble tout en cherchant le moindre détail susceptible de faire tiquer mes sens. Il faut l’avouer, je trouve un réel plaisir à mener cette enquête.

Après plusieurs minutes de vaines recherches, j’écarquille les yeux sous mon masque ; sur le moment, je suis particulièrement étonné. Mon regard affronte celui d’Iwa ; je ressens un léger malaise, puis je détourne les yeux en pointant un doigt sur un petit tas de feuilles pliées en quatre. Je me réjouis de cette trouvaille : des reconnaissances de dettes, pour un montant exorbitant. Ces promesses, signées au nom de plusieurs établissements, reflètent non-seulement un plaisir coupable pour des formes de perversions rudimentaires, mais également et avant tout une évidente addiction aux jeux d’argent. Je peux reprendre ma valse.

Maintenant, j’attaque. Et je suis sûr qu’il ne s’attend pas à une quelconque riposte. C’est mon devoir de m’assurer qu’aucune piste ne soit négligée. C’est peut être pour cette raison que je ne me divertis jamais comme je le devrais… trop occupé. « Tu… nous… qui est… trouver… » Ma mâchoire n’est pas remise, loin de là. Je ne suis même pas capable de prononcer une phrase complète, quelle honte. « Je m’en occupe ! » Heureusement pour moi, son intelligence et son sens de la déduction parle pour elle. Elle note le numéro de chambrée avant de disparaître dans les couloirs.

[…]

Elle se tient maintenant face à moi, anxieuse et tendue, les mains crispées. Je n’aime pas son expression mélangeant honte et énervement. « Le nom du marin à qui appartiennent ces documents n’est pas le même que le nom inscrit sur lesdits documents, monsieur. Soit nous avons enregistré ce soldat sous une fausse identité, soit il s’est enregistré lui-même sous un faux nom lors de ces « déplacements ». Arnold, qu’il s’appelle. Nous avons une photographie, nous pouvons donc toujours le retrouver. Aucun départ n’a été enregistré ces trois derniers jours, il est donc toujours sur l’île. »

Intéressant. Le recrutement au sein de la Marine a toujours été très laxiste et peu exigeant. En revanche, pénétrer dans ce genre d’établissement sans preuve d’identité formelle est plus que compliqué, surtout pour quelqu’un comme lui. Avons-nous donc enregistré Mr. Arnold sous un pseudonyme ? Si tel est le cas, je dois alors trouver l’homme avant de mettre la main sur un marin fantôme.
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Smith. C’est ce qu’indique le registre pour ce numéro de chambrée. Un soldat tente de lever le doigt pour émettre un avis, mais je daigne lui adresser la parole.

À celui qui a osé être fou... Jmy9

Je me répugne d’avoir été si aisément trompé ; je murmure quelques déplaisantes paroles, trop bas pour me faire entendre. Je suis tolérant, mais… non, négligent plutôt. Négligent d’avoir permis à ce genre d’individu de pouvoir intégrer notre la base G-6. Devrais-je en faire grand cas pour améliorer notre système de recrutement ? Nous y réfléchirons plus tard, pour le moment, j’ai à faire. Je gravis maintenant les marches en direction de mon bureau. Je ne suis pas certain d’avoir mis la main sur le bon individu, mais, peu importe le contexte, je ne peux tolérer un tel manquement aux règles. Si je suis ici, avec ce dossier en main, c’est probablement qui lui aussi a compris la situation, et cela me consterne.

Je me refuse de manquer à mon devoir, et, pendant plusieurs heures, je rassemble la moindre information en notre possession concernant cet homme. En tant que protecteur de l’âme de notre nation, je ne peux me montrer impuissant.

Iwa me seconde dans mes recherches ; après tout, elle est une très bonne enquêtrice : « Commandant, ce n’est qu’une simple hypothèse, mais ne devrions-nous pas chercher une famille potentielle ? Une femme, des enfants peut être ? » dit-elle sur un ton à la fois posé et glacial. Mon sang-froid retrouvé, j’approuve. Elle se rend dans la salle des archives, puis reviens. Elle arrive à ma hauteur : « Regardez… une femme du nom d’Arnold, vivant à Manshon. Elle a déclaré la disparition de son mari il y a quelques années. Et, fait étrange, elle s’est finalement rétractée, quelques mois seulement après l’arrivée à la base de notre homme. L’archive indique que personne n’est jamais allé vérifier le retour du dit mari. » Ces mots m’apportent, pendant un instant, un véritable divertissement intellectuel. Et j’ai maintenant matière à offrir un divertissement plus excitant encore. En effet, je devais à présent préparer un entretien des plus passionnants.

Je rougis (sous mon masque) et me pince les lèvres. Je dois réfléchir pour ne pas crouler sous les informations et m’interrompre. Décidément, cette histoire m’intéresse de plus en plus. Tout en poursuivant la discussion avec ma bras droit (elle parle en réalité plus que moi) j’attrape un papier à lettre, une plume, et je me met à écrire.

[…]

Ma dépêche terminée, je me hâte en direction du bureau des communications. Un homme me heurte au passage. Il n’est pas en uniforme, peut être un soldat en permission ou un civil, qu’en sais-je. J’ouvre la porte et transmet ma missive, à envoyer le plus rapidement possible.

À celui qui a osé être fou... Mtqj
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« Cher Commandant,

Je ne vous le cache pas, c’est avec le cœur serré et une pointe d’hésitation que je vous fait parvenir cette lettre. L’homme que vous décrivez, que vous recherchez, est bel et bien mon mari. Ou tout du moins, il l’était. Laissez-moi vous compter son histoire.

[…]

Il était dépendant au jeu. Cette habitude prit possession de lui à la suite d’une stupide décision, alors qu’il n’était encore qu’un jeune ouvrier. On lui avait compté les sensations et les rêves prodigués par le gain, et il voulait goûter à semblables effets. Evidemment, il comprit très vite, comme tant d’autres, qu’il est plus facile de contracter cette habitude que de s’en défaire, et pendant de longues années il continua d’être l’esclave du jeu, si bien qu’il devient également un mélange d’horreur et de pitié pour sa famille, qu’il quitta sans l’ombre d’un remord. Même à présent, lorsqu’il m’arrive, dans de rares moment, de penser à lui, je ne perçois qu’une épave, une ruine toute recroquevillée, avec ses paupières tombantes et ses pupilles réduites.

[…]

Un soir, lorsqu’il sonna à ma porte, à l’heure ou l’on commence à aller dormir, je lui ouvrai et il posa sur moi un regard qui tentait bien que mal de cacher une grimace de déception. « J’ai besoin d’arg… » je ne lui laissai pas la satisfaction de terminer sa phrase éhontée « Un malade ! » lui dis-je. « Tu fais honte à ta femme, et à tes enfants ! » lui dis-je. Il ronchonnait, puis la porte s’ouvrit brusquement et il entra dans la maison. Son visage était devenu sombre. Il me frappa, s’empressa de prendre mes économies et tourna les talons, non sans préciser qu’il faisait maintenant parti de la Marine, et qu’un malheur pouvait très vite arriver. Pendant toute maîtrise de moi-même, j’eu tout juste le courage de refermer derrière lui avant de m’effondrer. Mon fils, que je pensais endormi, avait assisté à la scène. Il jeta son bras autour de mon cou et se mit à sangloter sur mon épaule, tout choqué qu’il était. « Ce n’était pas ton père. » m’écriai-je. « Ton père est mort il y a bien longtemps. » Et c’était vrai. Il n’est plus mon mari, il n’est plus que le mal, prêt à tout pour assouvir ses envies. Il ne mérite aucun compassion. Oh, comme il m’a fait peur, ce jour-là.

Je ne savais que faire ; et alors votre lettre m’est parvenue. Maintenant, j’espère que vous allez prendre les choses en main. C’est la première fois que j’ose parler des ennuis que me cause cet homme et j’espère ne pas avoir à le regretter, pour le bien de mes chers enfants.

Avec toute ma considération,

Jocelyne. »
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Que sa femme ait pris la peine de me répondre si vite me touche. J’y vois maintenant plus clair. Je fais signe à ma bras droit qui se tient au fond de la pièce, parmi les documents encore éparpillés. Je lui montre la lettre, elle en prend bonne connaissance. Elle demeure sur place, mais je peux aisément ressentir sa rage. Elle fait volte-face et s’adresse à moi comme si elle avait assisté elle-même à toute la scène : « Je ne comprends pas ! Elle ose décrire cet énergumène comme étant un homme respectable, ponctuel et bien sur lui ? Non. Quelle qu’en soit la raison, rien n’excuse un tel comportement ! Une façade, un jeu d’acteur, je n’y vois rien de plus. Je suis si triste et désolée pour cette femme, qui a du endurer des années aux côtés d’un menteur, d’un escroc. Personne ne change de telle façon du jour au lendemain. Ce qu’il est maintenant, il l’était déjà avant, j’en suis convaincue. » Il est tard. Elle se lève, me remercie et se retire dans ses quartiers.

Respectable ? Une dépendance pouvait-elle changer quelqu’un à ce point ? Possible que oui. Mais tout cela ne colle pas. Cet homme avait une famille, une femme, des enfants, une vie bien rangée. Comment ce genre d’homme, à ce point respectable et honnête, avait-il pu se faire entraîner dans l’enfer des jeux d’argent aussi facilement ? J’ai du mal à y croire, et je pense que la cupidité l’habitait depuis bien avant ces événements. Et plus important encore ; dans quelles circonstances un joueur en proie à ses démons, dépendant et endetté à ce point avait-il pu avoir le bon sens de s’engager dans la Marine sous une fausse identité, et berner ses supérieurs ? La grande majorité de ces joueurs là finissent seuls, dans un caniveau ou à la taverne du coin, avec de la chance. Je pense que nous avons affaire à quelqu’un de très intelligent, à un génie de la manipulation capable de présenter un jeu d’acteur idéal pour s’adapter à toutes les situations.

Fixant la lettre, je réfléchis à un moyen d’arrêter la cible. Sans prononcer un seul mot, je jette la tête en arrière et souris. La symphonie, qui résonne toujours dans mon esprit, tente de m’indiquer la marche à suivre. Je m’approche de la fenêtre, observe la ville au pied de la base… et une idée me vient alors. Il est évident que je ne parviendrai jamais à retrouver un soldat isolé parmi les centaines d’hommes qui affluent chaque jour. Je suffoque d’excitation et lance un regard déterminé aux preuves en ma possession : les vêtements délabrés et rapiécés, que j’ai trouvé plus tôt dans la chambre de l’accusé, arborent mon bureau et, comme s’ils me faisaient signe, attirent mon attention. Tout devient limpide. Ce n’est pas une tenue ordinaire, c’est un déguisement. Une addiction est telle une piqure que l’on ne peut s’empêcher de gratter, elle nécessite d’être assouvie par tous les moyens possibles. Et c’est ce qu’il faisait. Je ne dois pas rechercher l'homme vêtu en marin, mais celui vêtu en mendiant !


Dernière édition par Gilgamesh le Lun 29 Aoû 2022 - 7:41, édité 1 fois
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Iwa se retourne pour me lancer un regard farouche : « Votre réflexion est un peu tirée par les cheveux. Donc, selon vous, il se déguiserait en mendiant, irait quémander de l’argent en ville pour le jouer secrètement dans les tavernes ? Si je vous fais confiance sur ce coup-là, c’est bien parce que je ne vois aucune autre piste exploitable. Vous avez intérêt à ne pas vous tromper ! » dit-elle d’une voix sifflante. « Oui… » acquiescé-je du ton le plus calme. Je regarde autour de moi, puis hausse les épaules. Nous n’avons plus de temps à perdre, je dois prendre les mesures qui s’imposent. Je le retrouverai et, s’il refuse d’abdiquer, je serai contraint de lui forcer la main. Cependant, il me reste une dernière chose à faire avant d’agir.

« I…wa. » Je dois reprendre ma respiration. « Avant d’y aller… j’aimerai que vous… fassiez quelque chose… pour moi. » J’arrive au bout de mes forces, ces quelques mots suffisent à m’infliger une douleur effroyable. Je dois veiller sur moi-même, avant de menacer d’être muet à jamais. Je lui fait signe de me suivre, je descend précipitamment les marches, bousculant ceux qui viennent en sens inverse. Je pousse la large porte du centre des communications et elles se referment avec fracas. Je souffle un peu, et profite de ce moment pour attraper une feuille de papier. J’écris, elle dictera.

Elle prend le microphone : « À toute la base. Je répète, à toute la base. Nous venons à l’instant de recevoir une missive nous indiquant la position exacte de l’équipage des CROC TERROR, responsables de la récente attaque du QG, ainsi que leur prochain point de chute. Nous préparons donc une mission spéciale visant à leur capture immédiate. Nous prendrons directement contact avec les marins sélectionnés pour mener l’expédition. Tenez-vous prêts. Nous comptons sur vous. Gloire à la Marine ! »

Parfait. Tout est en place. Je suis pas certain que cela fonctionne, ni même que ça ait du sens, mais je dois anticiper toutes les possibilités. Quel que soit le résultat, la danse prendra fin cette nuit. En bien ou en mal, on commentera avec passion les événements pendant des années. Ma carrière sera lancée, ou définitivement stoppée. Je me tourne vers Iwa : « J’y… vais… seul. » Elle refuse le dialogue, mais comprend mon point de vue et sait que refuser de l’entraîner avec moi dans une catastrophe potentielle fait partie de mon crédo.

[…]

La nuit tombe. Je prend la porte, et commence donc à marcher, seul dans la pénombre, en direction de la ville.
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Je marche. J'erre dans la ville, jusqu'à trouver quelque chose, quelqu'un.

[...]

Dans l’obscurité, je distingue vaguement un corps dans une pose étrange, les épaules voûtées, les genoux repliés, la tête jetée en arrière, le menton pointant vers le ciel et les yeux sombres et vitreux. Il me fixe, marmonne d’une voix basse, étrange et monocorde, émet par saccades des propos qui soudain se perdent dans le silence. Je ne prête guère attention aux paroles et m’approche de l’individu. Un vieillard grand et mince. Il laisse tomber son visage sur ses bras et se met à sangloter d’une façon aiguë : « Je vous le dit, c’est aujourd’hui vendredi. La main du tout puissant le caresse la tête, je suis son élu. N’avez-vous pas un morceau de pain ? J’ai froid. Non, attendez, j’ai chaud, plutôt. Saviez-vous que le jour vient après la nuit ? » Est-ce un fou ? Est-il sous l’emprise d’une quelconque substance ? De l’opium peut être ? Se joue-il de moi ?

Je m’avance et, tout en retenant mon souffle pour me préserver des potentielles vapeurs de drogue, je cherche de ci, de là, des indices pouvant me confirmer son identité. Je suis interpellé par ses vêtements, qui sont sensiblement ressemblant à ceux que j’avais retrouvé dans la chambre du marin Smith, ou plutôt Arnold. Vieux et sales, ils ont la caractéristique d’être cousus à partir de pièces détachées. Le tissu est le même. Est-ce là mon homme ? « De…bout. » lui dis-je avec difficulté. Son regarde gagne en lucidité. Il me dévisage : « Excusez-moi, mon bon monsieur. Je ne comprends pas ce que vous voulez. » Les mots frappent désormais distinctement mon oreille. Je baisse les yeux afin d’analyser le comportement de ses mains. Il est toujours assis, aussi absorbé que jamais, ridé, courbé par la vieillesse. J’avance de deux pas pour me saisir de lui mais, avant même que je puisse lever le bras, une lame vient se poser sous sa gorge : « Je te laisse 5 secondes pour te lever, après quoi je me verrai contrainte d’user de la force. » Dans l’ombre, Iwa, comme à son habitude, veillait sur moi. Je soupire.

Nous ne poursuivons pas la discussion. Il regarde autour de lui, comme pour trouver un soutien moral, mais personne d’autre ne se trouve à portée de vue. Il me regarde alors sans mot dire, il sait probablement que si joute verbale il y avait, je n’en perdrais pas un mot. Le sentant humilié, je préfère ne pas lancer de débat, débat qui sera renvoyé au lendemain. En réalité, je n’ai nullement l’intention d’engager une querelle de force. Je me contente, sous l’œil attentif de ma seconde, d’analyser le contenu de ses proches. J’y trouve un feuille pliée en deux. Du papier à lettre, avec un début de texte (nous venions probablement de l’interrompre) que je me permets de lire.

Une missive destinée aux hommes-poissons et relayant les points soulevés par la fausse information transmise quelques heures auparavant. Et, une destination.

À celui qui a osé être fou... O16e
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Au QG de North Blue, les tout premiers levés, encore à moitié endormis, commencent tout juste à mettre le nez à la fenêtre que nous sommes déjà en train d’interroger le vieux mendiant. Inconnu de la base, nous ne savons pas qui il est. Maintenant à la lumière, je me rends compte que son visage est bien pire que ce que j’avais pu entre apercevoir plus tôt. Défiguré, il présente des yeux révulsés hideux, une lèvre difforme et repoussante, une cicatrice couvre son œil droit. Une peau aussi noire que celle d’un ramoneur, effacée par ce qui semble être un mélange de terre et de suie (la saleté ne peux toutefois pas cacher sa laideur). Une tignasse de cheveux épaisse descend sur son front et sa barbe mal entretenue ressemble à un assemblage de paille.

Iwa arrive. Elle guide les officiers le long du couloir, ouvre la porte à l’étage, descend les escaliers et les amène jusqu’à la cellule du prisonnier. Le vieil homme est assis, le visage tourné vers nous. Il attend calmement sans prononcer un mot. « Quelle puanteur ! » fait l’un des marins. « Une fois cette affaire réglée, nous lui feront prendre un bain. Il en a bien besoin ! » poursuit-il. Heureusement, Iwa a apporté avec elle les quelques ustensiles que je lui ai demandé. Tout observant l’homme en cage, j’ouvre un sac et en sort une grosse éponge. « Mais, que diable comptez-vous faire avec ça, Commandant ? » s’exclame un autre marin. Iwa ouvre doucement la porte et j’entre avec l’intention de lui faire prendre une figure plus respectable.

Je me penche vers la bassine à eau à ma disposition, y mouille mon éponge, puis, à plusieurs reprises, frotte doucement le visage du prisonnier de haut en bas et de droite à gauche. Sa barbe se détache, ses vieux cheveux tombent, sa cicatrice s’efface, ses rides disparaissent, ses yeux ternes retrouvent leur éclat. Le visage tout entier de l’homme pelle sous l’éponge. « Je… vous présente… M. Arnold, ou Smith, peu importe. » Là ou le vieil homme ridé était assis se tient à présent une personne complètement différente, au teint pâle, au visage fermé, à l’air distingué. Il rit doucement, me fais signe de m’approcher de lui et, en même temps qu’il esquisse un sourire de satisfaction, me chuchote : « Bien joué, vous m’avez trouvé. »

À celui qui a osé être fou... 0epp


Dernière édition par Gilgamesh le Lun 29 Aoû 2022 - 5:01, édité 1 fois
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Le prisonnier soupire, avec l’air insouciant d’un homme qui s’abandonne à son destin. « D’accord… mais de quoi suis-accusé ? J’ai pour habitude de me déguiser, et alors ? Est-ce crime qui mérite la peine de mort ? Je ne crois pas ! » Une défense aussi risible qu’inutile. La surprise du moment lui a probablement fait oublier la lettre dérobée à sa poche quelques heures plus tôt. En effet, c’est sur cette lettre et elle seule que repose toute mon accusation. Je n’ai que faire de sa culpabilité pour prise de fonction sous fausse identité, pour son manquement à l’ordre, son irrespect et pour ses nombreux vices. Ma colère, à cet instant, n’est provoquée que par une unique pensée : j’ai en face de moi l’homme responsable de l’attaque dévastatrice du QG. Non seulement coupable de haute trahison, il est l’initiateur d’un conflit ayant provoqué la mort et la destruction.

Une fois les faits exposés, son visage change d’expression. La terreur s’empare alors de lui et, sans hésitation, il se met à parler.

« Très bien. Vous serez alors les premiers à connaître mon histoire.
[…]
Dès l’enfance, je pris des cours de théâtre.
[…]
Mon habilité faisait de moi quelqu’un de riche ! Je me maquillai donc le visage pour le rendre aussi pitoyable que possible. L’argent récolté en faisant la manche me permettait de jouer… et de gagner aux cartes !
[…]
Vous pensiez que j’avais envie de rentrer chez moi pour donner la moitié de mon argent à cette bonne femme ? Alors ça non !
[…]
Il n’y a jamais eu le moindre débat entre mon orgueil et l’argent. En tout cas, jusqu’au jour où je fis l’erreur d’emprunter une grosse somme à une bande de pirates qui faisait halte sur Manshon. Dès lors, j’étais à leur merci ! Comprenez-moi donc ! Si je ne leur avais pas transmis toutes ces informations, je serais mort à l’heure qu’il est ! Je ne suis pas leur allié… leur esclave, tout au plus. »


Iwa lui coupe la parole.

« Vous auriez mieux fait d’avoir confiance en votre femme. »

« Ma femme, vous dites ? Et pourquoi pas mes enfants, tant que vous y êtes ? » grommela le prisonnier. « Je me fiche bien que ces ratés aient honte de moi. Elle qui n’était même pas fichue de rapporter 3 sous sur la table ! »

J’en ai assez entendu. Je referme la grille, je m’assoie. Cet homme ne m’inspire pas la moindre pitié. Bien au contraire, son visage lugubre me répugne. Rejoindre la Marine par lâcheté ? Pour se cacher d’une bande de pirates ? Pire encore, pour leur donner des informations secrètes et capitales pour la survie des nôtres… je ne peux le pardonner. Mon honneur m’en l’empêche. Je fais signe à ma bras droit. Elle reprend la parole : « Vous êtes ainsi coupable de l’acte de trahison le plus grave qui figure dans le code. Vous êtes dès à présent un prisonnier de la Marine et resterez détenu ici jusqu’à votre potentiel transfert, ou jusqu’à déclaration de votre sentence. Nous laisserons le tribunal de la Marine débrouiller la chose, mais, soyez sûr d’une chose : jamais plus vous ne reverrez la lumière du jour. Les détails seront communiqués aux journaux et, dès lors, votre réputation d’homme « respectable » ne sera plus. »
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Les hautes vagues de la mer réfléchissent la lumière de l’aurore, chacune chatoie d’un ton différent tel une myriade de teintes pastel qui décorent l’aube ensoleillée : les roses, les jaunes, les bleus, les verts, les blancs, tous s’entremêlent dans une danse unique et enivrante. Deux soldats traversent la base, apportant avec eux une copie du rapport détaillé des événements récents. Ils se dirigent vers le bureau des communications.

Je me réveille. Anxieux et excité, je sais que notre départ a été quelque peu avancé. Mais je veux me recueillir avant de poursuivre ma route. J’ai assez bien dormi, bien que j’aie dû rêver ; car ma tête résonne d’innombrables pensées. Il faut dire que cette entrevue avec Mr. Arnold, le traître, ne fut pas des plus plaisantes. Je hausse les épaules, je me lève. Nous l’avons enfin arrêté, et j’ai de bonnes raisons de croire que nous n’allons pas tarder à appréhender les hommes-poissons en fuite.

Il y a maintenant si longtemps que je dénigre mon rang, sans chercher à en changer. Et je ne veux pas maintenant dénigrer mes talents. Je compte bien me mettre à l’épreuve, tout comme je l’ai déjà fait à de nombreuses reprises. Je m’accorderai un moment de répit une fois cette affaire terminée. Après tout, comme le dit si bien l’Amirale en chef : « Les faibles n’aiment pas la faiblesse, et les forts aiment la force. » et je comprends ce qu’elle veut dire.

[…]

Je reprends un air sombre. Je me hâte. Avant de lever l’ancre, je dois m’assurer transmettre à chacun ses directives. Nous savons ou aller, et nous savons comment y aller. Nous devons mettre le cap sur Innocent Island, sur Grand Line, la route de tous les périls et mettre la main sur les CROC TERROR.
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