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Goodbye my Lover

*Je suis mort ?*

J’avais la désagréable sensation d’avoir une armée de tambours qui battaient la chamade à l’intérieur de ma tête, me provoquant une terrible migraine. Si j’avais bel et bien claqué, je devrais être forcément en enfer en train de rôtir avec une broche dans le cul pour l’ensemble de mon œuvre. Pourtant je ne sentais nulle broche me ressortir du gosier.

Ma première pensée fut celle de savoir si j’avais le même gout qu’un cochon grillé, car de tous les mets que j’avais eu l’occasion de gouter durant ma courte existence, aucun n’arrivait à la cheville du porc à la braise.

Toujours plonger dans l’obscurité totale, je commençais à ressentir de vives douleurs qui apparaissaient subitement à divers endroits de mon corps. J’avais l’impression d’être en feu, pas une seule partie de mon corps n’y échappait. Pas de doute, j’étais bien en enfer en train de cuire…

Soudain, mon attention fut attirée par des voix qui me paraissaient venir de très loin. À peine audible, je ne parvenais pas à distinguer quoique ce soit des échanges. Mais au fur et à mesure les voix se rapprochaient de moi, toutefois, il m’était toujours impossible de pouvoir comprendre quoique ce soit.

Fatigué d’essayer de pouvoir déchiffrer les discussions, je lâchais finalement l’affaire. En plus d’avoir un corps en pleine ébullition, j’avais un arrière-gout de sang dans ma bouche qui me filait la gerbe. D’ailleurs cela faisait combien de temps que je n’avais pas bouffé ? Mon estomac devait être bien vide. J’espère qu’ils ont de bonnes tavernes dans le coin, car j’ai faim !

Ne pouvant rester éternellement dans cette situation, je me décidais, au prix d’un effort considérable, d’entrouvrir les yeux. Je me rendis compte que finalement je n’étais peut être pas si mort que ça.

Je me trouvais à première vue dans une pièce plongée en partie dans l’obscurité, une petite fenêtre à ma droite venait apporter suffisamment de lumière pour voir a quelques mètres devant moi. En face se tenaient plusieurs silhouettes en pleine discussion. Ma première idée fût d’essayer de bouger pour aller à leur rencontre, mais lorsque je tendis mon bras pour tenter de me relever, je découvris avec stupeur qu’une chaine relier mon poignet au mur. Il en allait évidemment de même pour l’autre côté j’étais donc assis le cul sur le sol enchainé à un mur. Ainsi donc la Marine avait décidé de me laisser en vie et de faire de moi un captif. Surement pour m’exposer comme un vulgaire trophée de chasse.

« Prévenez la Commandante d’Elite Themis que le prisonnier vient de reprendre ses esprits. »

J’essayais de prononcer quelques mots, mais ma mâchoire me faisait un tel mal de chien que j’étais impossible d’articuler quoi que ce soit.

*Fait chier, me voilà dans de beaux draps maintenant que je suis aux mains de la Marine.*

Le nom de Themis, ne m’étais pas inconnu, c’était qui déjà lui ? J’avais croisé tellement de soldats récemment que j’avais totalement perdu le fil. il faut dire qu’entre les grades, les divisions et j’en passe, c’est un véritable bourbier leur institution.
De toute façon, je n’allais pas tarder à le savoir, en attendant je continuais à scruter les environs à la recherche d’une potentielle faille dans leurs défenses pouvant me permettre de me barrer d’ici. Malheureusement, au vu de mes entraves et de mes blessures, ce n’était peut-être pas le moment opportun pour faire une dinguerie.
Je remarquais que mon corps était à quelques exceptions près, entièrement recouvert de bandages. Surprenant de leur part, ils avaient pris le temps de me rafistoler malgré tout ce que je leur avais fait subir.

L’un de mes geôliers s’avança vers moi et se planta dans la lumière. Aucun doute à présent, il s’agissait bien d’un repère de truffions.

« Espèce de pourriture ! Pourquoi le lieutenant-colonel Raines t’a laissé en vie ?! Tu mérites de crever pour tout ce que tu as fait ! »

Il tremblait de rage en me fixant, j’avais dû surement défoncer l’un de ses camarades sur l'Amerzone. Mais il avait soulevé un point intriguant, pourquoi étais-je encore de ce monde ?

Le soldat s’approcha encore plus près de moi et me décolla un coup de pied dans la tronche. En temps normal, il aurait déjà sa jambe plantée dans son cul, mais dans mon état je n’étais bon qu’à ramasser sans pouvoir donner. Il avait mis du cœur à l’ouvrage pour le coup ce salaud, ma mâchoire me relançait de plus belle.

« Humpff »

Je crachais dans sa direction un glaviot de sang, je n’étais plus à ça près dorénavant. Alors qu’il s’apprêtait à passer ses nerfs sur moi, la porte s’ouvrit avec fracas, le stoppant net dans son élan.

« CAPORAL ! REPRENEZ-VOUS ! »

« Co.. Commandant THEMIS ! Mes respects ! Euh, je suis désolé.. »

«  Je n’ai que faire de vos excuses !  Sortez immédiatement caporal, je pense que l’air frais vous fera le plus grand bien. »

«  À vos ordres mon commandant ! »

Le soldat quitta la pièce en me lançant un regard rempli de haine et de tristesse. Mon attention se tourna vers cette femme, je ne la connaissais que trop bien. C’était elle qui m’avait foutu une dérouillée dans le QG de South Blue. Elle avait fait le déplacement pour me voir ? Intéressant.

« Il me tardait de te revoir Jack Skellington, j’étais pour le moins contrarié suite à ton départ précipité la dernière fois. »

*J’aurais préféré que ce soit dans d’autres circonstances, je ne me souvenais pas que tu étais aussi belle… *

« … »

« Tu as fait beaucoup parler de toi récemment, peux être trop d’ailleurs, ce qui explique pourquoi tu te trouves devant moi à cet instant présent. Ce ne sont pas les têtes brulées qu’ils manquent sur South Blue, mais toi pour le coup tu as fait fort ! Je n’ai pas eu encore les rapports détaillés de l'Amerzone, mais tu as réussi à tenir tête au Lieutenant-Colonel Raines ainsi qu’au Commandant Seikyuu ? Où tu es devenu encore plus fort depuis notre dernière rencontre ou bien la réputation de ces deux officiers est usurpée. »

Je continuais à la fixer droit dans les yeux, je ne pouvais m’empêcher de la trouver horriblement attirante. Elle était belle, mais plus encore, elle avait ce petit truc dans son regard. Elle avait envie de me tuer et ça, il n’en fallait pas plus pour me faire chavirer.

« Tu ne dis rien ?! Dans mes souvenirs tu étais bien plus loquace que ça… mais rassure-toi, de bien plus forts que toi ont craqués entre ces murs. »

*Peut être si tes amis ne m’avaient pas défoncer la mâchoire je pourrais te répondre grognasse !*

J’essayais toutefois de bredouiller quelques mots, quasiment inaudibles. J’avais le plus grand mal à articuler, mais je tenais toute de même à lui faire part de quelque chose :

« Cela te dirait qu’on s’envoie en l’air après un bon gueuleton  ?! »

« Qu’est-ce que tu racontes ? Parle plus fort ! »

« Cela te dirait qu’on s’envoie en l’air après un bon gueuleton  ?! »

Elle se rapprocha de moi a quelques centimètres. Sa proximité mit en alertes les autres soldats, craignant surement que je lui fasse un mauvais coup.

« Cela te dirait qu’on s’envoie en l’air après un bon gueuleton  ?! »

Elle se releva et afficha un rictus malicieux que je lui rendis bien évidemment. Puis d’un claquement de doigts, elle m’envoya un énorme coup de pied dans le ventre, si fort qu’il me fit cracher mes tripes.

*Sacré caractère ! Pourtant ma proposition était tout à fait honnête et sincère...*

Je parvenais à relever la tête dans sa direction en m’efforçant de sourire de nouveau, même si son coup de pied m’avait à moitié tué. Sourire qu’elle me retourna au bout de quelques instants. Le courant passait parfaitement bien entre nous je trouvais.

« Monsieur Skellington n’a pas encore perdu son sens de l’humour de ce que je vois, cela ne tardera pas j’en ai bien peur. Car la suite du programme risque d’être moins tendre. Nous allons devoir nous quitter prochainement, en effet, tu vas embarquer sur un convoi pénitentiaire en direction de Mile Hight Purgatory. À partir de là, peu probable que nos chemins se croisent de nouveau.
 »

Cette annonce me fit l’effet d’un coup de massue. Comme n’importe quel pirate, ee connaissais la sinistre réputation de cet endroit. Je ne comptais plus les ragots échangés entre poivrots sur Rokade à ce propos. C’était un aller simple, jamais personne n’était revenu vivant de ce trou. Pourtant, de grosses pointures de la piraterie croupissaient là-bas depuis des décennies. J’avais peut-être poussé le bouchon un peu trop loin.

« Je crois que je n’ai pas besoin de te filer la brochure touristique, vue comment tu t’es décomposé immédiatement en entendant le lieu de ta prochaine destination. Et encore plus regrettable pour quelqu’un comme toi, tu ne seras pas la vedette à bord, car le Sous-Amiral Sierra à réussit à capturer Hannibal le Rouge, le plus gros poisson de South Blue à l’heure actuelle. Désolé pour toi, c’est une sale journée, je me doute. »

J’apprenais donc que ce colosse s’était fait lui aussi cueillir par la Marine. J’avais eu l’occasion de le croiser une seule fois, sur Rokade. C’était un terrible bestiau, même pour un gaillard comme moi.
J’espérais, toutefois, qu’il avait réussi à donner un minimum de fil à retordre à la Marine. Toutefois, après avoir tâté la puissance d’un lieutenant-colonel, je n’osais imaginer celle d’un Sous-Amiral,

Je tournais la tête en direction de mes entraves, saisissant la chaine d’acier dans ma main pour tester brièvement sa résistance.

« N’y pense même pas, même si par miracle tu parvenais à te défaire de tes liens. Tu es dans les geôles du QG du South Blue. Cette fois-ci personne pour venir te secourir. D’autant plus que le grand patron souhaite voir à quoi tu ressembles.
 »

*Le grand patron ? C’est quoi ça encore*

«  »

J’entendis les soldats se mettre au garde-à-vous dans le couloir, la porte s’ouvrit de nouveau et un homme entra dans la pièce. Il possédait de longues cornes sur la tête et avait un masque lui recourant l’intégralité de ses yeux. Themis se mit à son tour au garde à vous. Comme quoi elle savait obéir !

« Amiral ! Voici le pirate Jack Skellington, c’est grâce à l’action conjointe du Lieutenant-Colonel Raines et du Commandant Seikyuu que nous avons réussi à le mettre hors d’état de nuire. Toutefois nous avons subi une fois encore de lourdes pertes, mais la mission était d’une importance capitale. »

« Repos Commandant, j’ai eu vent en effet de ce trafic d’esclaves à grande échelle… Décidément ils ne reculent devant rien de nos jours… Sombre époque. Prévenez le Lieutenant-Colonel Raines et le Commandant Seikyuu que je désire les féliciter en personne. Je fais de la chasse aux esclavagistes ma priorité absolue. Encore plus que la capture de ce rookie de bas étage, c’est l’arrestation de ce Lord Burritos la véritable réussite. C’est un énorme coup de massue pour le trafic, toute la chaine est en train de s’effondrer maintenant que nous avons réussi à couper la tête. »

Malgré ses yeux bandés, j’étais convaincu qu’il me fixer du regard et ce n’était pas un hasard. Il n’était peut-être pas si aveugle que cela. En tout cas cet individu me mettait mal à l’aise, il se dégageait de lui une puissance hors du commun et une assurance absolue. J’avais le sentiment de n’être qu’un insecte à ses yeux, ne valant même pas la peine qu’on prenne le temps de l’écraser.

« Enfin c’est tout de même une bonne chose que ce pirate soit définitivement hors d’état de nuire. Même si la majeure partie se révèle être finalement que de vulgaires criminels sans envergures, il arrive parfois que dans cette fosse à purin qu’est la piraterie, des éléments se détachent du lot et deviennent de véritables menaces. Il ne faut jamais leur laisser le temps de grandir ! Jamais ! Quant à toi, Skellington, ta petite carrière est bel et bien terminée. Ton nom tombera bien assez vite dans l’oubli. Bon, sur ce, je dois rendre compte des derniers évènements à l’État major. La piraterie de South blue à subit un sacré revers aujourd’hui, félicitations à tous et n’oublions pas ceux qui sont tombés pour que tout cela puisse se faire. »

Le Sous-Amiral quitta la pièce avec son escorte, il ne portait aucun stigmate apparent d’un quelconque affrontement. Cela en disait long sur sa puissance réelle..

« Je dois aussi retourner à mes occupations, bonne chance pour ta nouvelle carrière de taulard Skellington. Tu auras maintenant tout le loisir de pouvoir réfléchir au sens de la vie !  Quant à vous, gardez constamment l’œil sur lui, je sais de quoi il est capable, il ne faut surtout pas lui laisser la moindre opportunité. »
Elle me fit un petit clin d'oeil et quitta la pièce me laissant en tête à tête avec moi même.

*Je pense que je suis entrain de tomber amoureux ...*
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Beau travail, Raines. Je viens de lire votre rapport… Très détaillé, c’est fou que vous ayez la patience de faire toute cette paperasse, vous devez vraiment aimer vous faire chier… Vous avez réussi à sauver tous les civils et à capturer la quasi totalité des pirates, belle prestation. Le Sous-Amiral Sierra me félicite. Être convoqué personnellement dans son bureau par un officier supérieur chargé d’un QG des blues, quel prestige ! En plus, avec ses cornes et son bandeau sur les yeux, et le fait qu’il fasse en permanence tournoyer une dague entre ses mains, le Sous-Amiral Sierra respire la grande classe. Je ferai un retour très positif au Sous-Amiral Niromoto à votre égard. Vous pouvez disposer.

Il conclut et me congédie après que je lui adresse mes remerciements accompagnés du garde-à-vous réglementaire. Je suis tellement aux anges que je me croirais sur une île céleste. Se faire bien voir d’un officier aussi influent et savoir qu’il transmettra le mot auprès de mon supérieur hiérarchique… Voilà l’équivalent du One Piece du carriériste, et c’est une excellente nouvelle pour ma prochaine avancée en grade. Avec le soutien de deux des quatres QG des blues, du Commandant d’élite Sissy à Zaun et grâce aux missions menées contre les opérations de Gluttony à Koneashima et Luvneel… Le précieux sésame qu’est le grade de Commodore me semble à portée de main. Commodore Raines… J’aime la sonorité. Et j’aime surtout les possibilités que cela impliquerait : le commandement de ma propre flotte, à bord d’un des redoutables cuirassés de la marine… Je pourrai embarquer pour Grandline et traquer les criminels et les pirates comme bon me semble… Et surtout, je serais aux portes de l’Amirauté. Sous-Amiral Raines… Voilà qui sonne encore mieux !

Recevoir des lauriers et me sentir un peu plus proche de mon objectif de carrière ne suffit cependant pas à repousser les démons qui me hantent. Bien que nous ayons effectivement réussi à sauver tous les civils et à capturer une très grande partie des pirates, dont les commanditaires du réseau… Vingt-trois soldats sont décédés dans l’opération. Quatorze sur le coup, et neuf autres qui se trouvaient entre la vie et la mort et pour lesquels des soins intensifs n’ont pas suffi. Vingt-trois âmes volées par des pirates qui, en plus de se sentir au-dessus des lois, se sentent au-dessus des vies des autres. J’en ai le goût dans la bouche. C’est dégueulasse. Tellement amer. Et je m’en veux tellement. Étant arrivé tard dans la nuit au QG du G-4, je suis directement allé me coucher… Mais je n’ai pas dormi. Savoir que je n’avais pas réussi à protéger tout le monde m’avait empêché de fermer l'œil, bien que cela ne se voie pas sous l’épaisse couche d’anti-cernes que j’ai tartiné sous mes yeux pour sauver les apparences et paraître le plus élégant possible en toute circonstance.

Mais ça y est. J'ai fait mon rapport, reçu mes félicitations. Et maintenant ? Je rentre sur West Blue ? J'enchaîne directement avec une autre mission ? Ou bien je noie mon désespoir dans un océan de fonte à soulever ? C'est peut-être la meilleure option. Je suis en meilleur état sur les deux dernières missions, alors autant en profiter… Retour à la case entraînement.

Je vous jure, soldat, que la prochaine fois que cette vermine de gorille me fait une autre remarque sexiste, je les lui coupe et je lui fais bouffer.

Je suis ramené à la réalité en entendant une discussion de couloir. Je tourne la tête, et reconnaît sans problème cette belle Torino aux yeux ambrés, emplie d'une prestance et d'une dignité presque princières.

Commandant d'élite Themis... Je m'approche d'elle en effectuant un salut militaire. Je suis le L…
Je sais qui vous êtes, Lieutenant-colonel. On m'a dit que si je croisais un officier dont l'uniforme semble presque surnaturellement repassé et tiré à quatre épingles, ce serait vous.
Ma réputation me précède… Même si je préférerais qu'on me retienne pour mes faits d'armes plutôt que pour mon application tout à fait réglementaire et logique du code vestimentaire…
Félicitations pour votre opération, ça a dû être difficile de vous retenir de tuer cet enfoiré.
Ce n'est pas mon devoir d'exécuter les sentences, Commandant d'élite.
C'est noble… Un peu con, mais noble… Elle commente sans que je ne relève. J'ai l'habitude de ce genre de réaction, mais l'appareil judiciaire ne peut réellement fonctionner que si tout le monde en a une confiance aveugle. Et pour avoir confiance, il faut être irréprochable, et fermement condamner les manquements. C'est ma manière de penser, et je suis intimement convaincu que c'est la seule solution pour évoluer vers un monde plus juste et plus sain pour tout le monde. D'ailleurs, je viens justement de rendre une visite fort peu agréable à votre prisonnier, Skellington.
Il est réveillé ?
Oui, et franchement vu les conneries qu'il sort il aurait mieux valu qu'il reste inconscient…
A tout hasard, ce serait possible d'aller le visiter ? Elle hausse le sourcil.
À votre guise… Même si je doute que vous en tirerez plus qu'une furieuse envie de lui coller votre poing dans les boules…
Ne vous inquiétez pas, Commandant d'élite, c'est déjà fait…

Je lui fais un nouveau salut et me dirige vers la geôle où est incarcéré Skellington. En rentrant dans la pièce, les deux gardes cessent de tourmenter leur captif et me saluent.
Lieutenant-colonel Raines !
Repos soldat… Je viens discuter cinq minutes avec Monsieur Skellington… Seul à seul. Vous pouvez attendre dehors ?
Pas de souci, Lieutenant-colonel, héhé… Il va sans doute le "malmener" un peu et ce sera bien fait pour sa sale tronche ! Il lance a voix basse à son collègue en partant. Ce serait mal me connaître. Je n'ai pas besoin de passer mes nerfs sur ce salopard. Du moins, je ne pense pas. La porte se referme derrière eux.

Je lance un regard de l'autre côté des barreaux sur Skellington, enchaîné contre un mur et baignant dans son propre sang et sa propre pisse. Je suis partagé. Ce ne sont pas des conditions décentes pour garder un prisonnier… Et selon la loi 2021-403, c'est notre devoir d'assurer sa détention dans le respect de sa dignité. D'autant plus que l'article 803-8 du code de procédure pénale lui donne le droit de faire une requête pour déclencher une procédure d'enquête et demander l'application de bonnes conditions… Mais en pratique, ce n'est pas appliqué. Et puis, respectait-il la dignité des esclaves qu'il s'apprêtait à transporter ? De quel droit pourrait il alors exiger un traitement différent ? L'amertume revient en bouche. C'est dur, parfois, d'essayer de s'élever au dessus de la racaille dans son genre.

Hé. Je l'interpelle. Vous me reconnaissez ? Je suis le Lieutenant-colonel Raines.

Il ne répond pas, ou alors grommelle quelque chose que je ne parviens pas à entendre.

Aston. Bernard. Beisel. Cole. Carmine. David. Desmond. Forger. Greene. Hardy. Hastings. Jones. Kurtz. Lemoine. Miller. Raymond. Reynolds. Sanders. Stuart. Taylor. Walters. White. Et le soldat Ryan, qu'on a pas pu sauver… Je commence, en énumérant ces noms. Ça fait un peu liste de courses, rangé par ordre alphabétique comme ça, mais c'est quand même nettement plus propre. Je reprends. J'imagine que ça ne vous dit rien, mais ce sont les noms des soldats qui sont morts par votre faute.

Je le dévisage avec tout le dédain que je suis capable d'avoir.

Ça ne vous fait rien ? De tuer, de voler ? D'avoir voulu condamner 300 personnes a une vie d'esclave ? Je commence, puis je marque une pause. Je vais devoir aller expliquer à des parents que leurs enfants sont morts par votre faute. Pour une noble cause, certes. Mais il n'était pas nécessaire qu'ils meurent pour ça. Que vais-je dire à leurs familles ?

Je ne sais pas vraiment ce que j'attends de cette entrevue, si on peut vraiment l'appeler ainsi. Peut-être est-ce une tentative pour moi d'apaiser mes propres démons, de suffisamment vider mon sac pour que mes propres réponses suffisent à mes questions. Parce que pour ce qui est d'attendre quelque chose du détraqué qui me fait face… C'est pas gagné.
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De mémoire, je n’avais jamais croisé un type aussi chiant que lui. Même Thémis paraissait être l’incarnation du fun à côté de lui. Costume tiré à quatre épingles, pas un seul pli. Adorant un placard de médailles pouvant faire pâlir un vétéran du Grand Line. Cet officier était l’incarnation même de l’ennui. Si par malheur, il arrivait d’une façon ou d’une autre à la tête du recrutement, je suis convaincu que les effectifs seraient divisés par trois au minimum.  


Ou alors il s’agissait d’une méthode de torture du Gouvernement Mondial, la plus fourbe de toutes. Impossible pour moi de fuir et je devais me taper son discours moralisateur dix heures par jour. À ce rythme j’aurais demandé la potence dès le lendemain. L’impression d’être en face de ma mère pour le coup. Il énumère d’un ton monocorde la liste des soldats que j’avais butée lors de notre dernière rencontre. En quoi je pouvais être tenu responsable ? Qu’on me l’explique ! Autant au QG de South Blue, je comprenais parfaitement, j’étais venu ici, dans leur repère foutre la merde. Mais là ?! C’est eux qui nous sont tombés dessus et non moi ! Ce n’est pas ma faute si la Marine engage des manches à couilles incapables de tenir une épée par le bon bout ! Ce n’était ni plus ni moins que de la légitime défense, monsieur le procureur !


Noble cause, noble cause ! Va expliquer ça à toutes les populations opprimées par le Gouvernement Mondial. Pour avoir connu un peu vos méthodes quand j’étais gamin sur Las Camp ce n’était pas tout rose.

Et leur famille ? Bah tu peux leur dire que leur gamin était trop faible pour survivre dans ce monde. Qu’il aurait dû choisir une autre voie ! Concernant les compagnes plongées dans un lourd chagrin, tu peux aiguiller les plus jolies en direction de tonton Jack qui se fera un plaisir de leur remonter le moral et pas que.


Il partit comme il était venu, bon débarras ! Au moins j’avais réussi à conserver dans un coin de ma tête son nom, Le Lieutenant-Colonel Ben’s. J’étais convaincu que j’allais le recroiser dans cette vie ou une autre.


Les jours suivants furent un enfer de solitude dans ma geôle, j’avais l’impression d’être retenu ici depuis des mois. Toujours enchainé au mur, je ne pouvais même pas me déplacer librement dans ma geôle. Ma seule et unique occupation se résumait à regardait dehors les oiseaux passaient à travers l’unique ouverture. Mon esprit quant à lui divaguait de pensée en pensée, mais principalement à toutes les choses dont je devrais à présent me passer définitivement. Le rhum, les femmes, le confort d’un bon lit et tant d’autres choses.


Je ne pouvais m’empêcher de maudire encore et encore ce putain d’Eduardo, c’était en grande partie de sa faute si j’étais dans cette situation désastreuse. Jamais je n’aurais l’occasion de pouvoir lui rendre la monnaie de sa pièce. La bouffe était exécrable, je soupçonnais les geôliers de pisser dedans. Toutefois, je commençais à reprendre petit à petit du poil de la bête, certes il faudrait encore du temps pour retrouver tous mes moyens. Mais mon corps se remettait étonnamment vite de ses blessures, pourtant je n’étais pas allé de main morte cette fois-ci. Peut-être avait-il développé une capacité régénératrice, à force de se faire malmener depuis ma plus tendre enfance… Quoiqu’il en soit, je crever la dalle plus que jamais.  


Autant dire que je n’avais pas le moindre contact avec autrui durant cette période interminable. Je ne revis d’ailleurs pas une seule fois Thémis ni le type à corne qui faisait office de grand chef dans le coin. Je ne pouvais croire que la belle officier m’avait oublié aussi rapidement…


Au bout d’une semaine ou deux, je n’avais plus aucune notion du temps de toute façon, la porte s’ouvrit. Et à ma surprise ce n’était pas mes geôliers habituels, mais la belle et dangereuse Thémis.


« Débout Skellington, c’est le grand jour pour toi ! C’est l’heure de partie vers ta nouvelle demeure ! »


Elle s’arrêta et me fixa quelques instants :


« Bordel, cela pue ici ! C’est toi qui dégages cette odeur ?!  Mon dieu... »


Sa remarque me vexa au plus haut point. J’aurais bien voulu la voir dans ma situation. Enchainé vingt-quatre heures sur vingt-quatre ici, sans avoir la possibilité de me dégourdir les jambes et encore moins prendre le moindre bain.


« Va te faire foutre ! Tu diras à tes truffions la prochaine fois de me savonner une fois par jour ! »


« Tiens tu as retrouvés ta langue ?! Caporal ?! Allez-y, ne vous inquiétiez pas, je le garde à l’œil. »

Une véritable petite armée avait envahi la pièce sous l’œil attentif du Commandant D’élite Thémis. Mon corps avait récupéré en grande partie, mais le fait d’être resté assis aussi longtemps m’avait vraiment flingué les articulations. Toutefois, l’occasion était trop belle pour moi, je n’avais absolument aucune intention d’être envoyé à l’abattoir sans opposer la moindre résistance.  

Je sentais la nervosité ambiante, les gardes qui étaient en charge de mon dé-menottage semblaient faire partie de l’élite, leurs gestes étaient assurés, Je reportais mon attention sur le commandant qui me fixer droit dans les yeux. Il fallut moins d’une seconde pour qu’elle comprenne, mais il était trop tard, elle esquissa un geste dans ma direction. La bête était enfin libre !


Rugissant comme un fauve, je dégageais sans difficulté les militaires qui étaient à proximité de moi. Toutefois, je fus rapidement enseveli sous un raz de marée de soldats. J’étendais la voix de Themis qui hurlait des ordres à tout vas pendant que je me débattais comme un diable. Je n’avais plus à rien à perdre dorénavant c’était clairement une question de vie ou de mort. Mais j’avais les membres engourdies et surtout les militaires présents dans la pièce n’avaient finalement rien à voir avec le soldat de base.

Pendant plusieurs minutes ma geôle était devenue un foutoir monstre, les coups pleuvaient dans tous les sens, mais je dois une nouvelle fois abdiquer face à la marine. Combien étaient-ils sur moi ? Trente ? Quarante ? Je me retrouvais enseveli, incapable de bouger le petit doigt.

Une fois ficelé comme un rôti, je fus extrait de ma cellule sans toucher le sol. Themis semblait avoir apprécié ma dernière rébellion, elle ne devait pas en attendre moins venant de ma part. Toutefois, l’heure n’était plus à l’amusement pour moi, une fois la porte franchie, débuta alors un torrent d’insultes de ma part. J’insultais leurs arrières grands-mères de tous les noms, leur promettant les pires abominations possibles. Mais ils restaient totalement imperturbables à mes attaques verbales, ce qui me foutais encore plus en rogne.


Alors je décidais de passer au cap supérieur, en essayant de mordre tout ce qu’il passait à proximité de ma mâchoire. Mais là encore ce fut un échec, et comme seule récompense de mes efforts, je me retrouvai bien vite avec un bâillon en travers de la bouche.


C’est ainsi, trimbalé comme un gibier en direction de la marmite, que Jack Skellington traversa le QG de South blue jusqu’au navire qui l’attendait. Croisant en chemin le cortège des autres prisonniers qui se rendaient sans broncher en direction de leurs dernières demeures.


Je n’eus aucun mal à reconnaitre du premier coup d’œil Hannibal, qui était transporté sur une civière avec la tronche en vrac. Pas de toute, se farcir un Sous-Amiral cela ne devait pas être une partie de plaisir. En parlant du cornu, il était bien là lui aussi, les bras croisés observant le bon dérouler de l’embarquement. À ses côtés se tenait d’autres officiers, le lieutenant-colonel Ben’s et type affichant la même paire de gallons que le cornu, il avait les cheveux gris et portait une paire de lunettes. Mais le plus intriguant c’était qu’il était transportait un nombre incalculable de flingues. Une véritable forteresse ambulante, c’était un Sous-Amiral lui aussi ?


J’entendais Thémis qui marchait à mes côtés se poser des questions sur sa présence ici. Elle semblait à première vue le connaitre, la Marine après tout c’est une grande famille non ?  

Évidemment ma situation attira sur moi tous les regards, notamment celui des autorités. Cela ne devait pas être courant de voir un tel système pour charger un détenu à bord.


En redressant la tête, je pouvais voir le navire qui allait nous mener vers une mort lente et douloureuse. Il était absolument titanesque, a ses côtés et se tenait un des monstres de la flotte du gouvernement Mondial, un Cuirassé. Pourtant ce dernier faisait pas mal figure à côté de cette embarcation hors norme.


« Commandant, ils ont prévu les choses en grand cette fois-ci, que fait ici le Contre-Amiral Silver ? »


« Je n’en ai aucune idée sergent, c’est étrange en effet. Un tel dispositif, pourtant à ma connaissance, le pirate le plus dangereux que nous transférons, ne possède qu’une prime de 40 millions, d’autant plus qu’il n’est même pas en état de se relever. Et ce n’est certainement pas pour Skellington non plus.. Quoiqu’il en soit cela, ne nous concerne en rien pour le moment. »
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Sans avoir eu le temps de faire un dernier baiser à ma belle dulcinée, je fus chargé comme un sac à patates par l’équipage du navire. Il n’était plus question d’une belle officier de la Marine dans sa jolie tenue, mais de types crasseux et puants qui n’avait aucune considération pour leur marchandise en l’occurrence, moi !

N’ayant pas mon mot à dire, je fus emmené directement dans la cale du navire, qui n’était autre qu’une immense cellule. Les entrailles du navire étaient constituées de trois étages, comprenant chacun une immense cellule capable d’accueillir une cinquantaine de détenus sans soucis. Les deux premiers niveaux étaient déjà pleins à craquer, et à voir comment cela gueulait là-dedans, les clients n’avaient pas l’air très satisfaits du service.

Une fois arrivé à destination, on me jeta dans ma nouvelle demeure. J’avais eu l’immense privilège d’être le premier arrivé, d’autant plus que je n’avais plus qu’une chaine qui reliait mes deux poignets. Je pouvais enfin me dégourdir les pattes après tout ce temps, un bonheur !

Mais, ce petit moment de liberté s’arrêta bien vite, en effet les autres prisonniers du QG finirent par débarquer en nombre, réduisant comme peau de chagrin l’espace disponible. Pour finalement se retrouver à l’étroit obligé de jouer des coudes pour se faire un peu de place. Comme il fallait s’y attendre, la civière d’Hannibal jouissait d’un espace plus que suffisant. Ses hommes s’assurant que leur patron soit à l’aise et les personnes n’osaient broncher. Mais je n’allais pas pouvoir supporter d’être à l’étroit comme ça pendant des semaines. Hannibal ou pas, je finirais par me dégager un espace vital à l a force de mes bras si besoin.

A mes côtés se tenait un homme pour le moins singulier. Il était grand et massif, évidemment moins que ma carcasse de trois mètres. Mais toute de même c’était un bon client, mais le point intriguant était sa dégaine, difficile à décrire, un mix entre un samouraï et un officier de la Marine. Me faisant rapidement chier, je décide d’entamer la conversation, après tout on était tous partis pour la même galère alors autant passer le temps en taillant le bout de gras.  


« Tu as fait quoi beau-gosse pour te retrouver dans cette merde ?! De ce que j’ai compris, nous filons droit vers Mile High Purgatory. Un petit paradis perdu dans l’océan. »


Le dos plaqué contre les barreaux et les bras croisés, il ne fit même pas l’effort de tourner sa tête dans ma direction.


« ... »


Mais j’avais besoin après tout ce temps passer seul dans mon trou de parler ! Tant pis si mon interlocuteur était sourd et muet, ce n’était pas mon problème. Je regardais autour de moi et je voyais que la plupart des occupants n’étaient au final des estropiés et petites frappes en tout genre. Moi qui pensais me retrouver avec la fine fleur locale, c’était loupé.  


«  Qu’on me coupe une couille sur le champ si ça doit représenter le gratin de la piraterie des Blues. Ils ont dû vraiment récurer les chiottes pour trouver un tas d’étrons pareils. Et puis ça pue ici ! »

« ... »

« C’est toi qui pues connard ! Tu te prends pour quoi pour nous traiter d’étrons ?! Je vais te fracasser moi !  »

Un peu d’exercice me ferait le plus grand bien. Même si ce n’était ni le moment ni le lieu idéal pour ça, la simple idée de pouvoir défoncer un crâne et d’avoir la tranquillité et ensuite me combler de joie.

«Je n’ai jamais vu un tas de merde aussi grand ! Tu mesures combien ? »

« Tu fais trop le mariole le bâtard de géant ! »

C’était la première fois de ma vie qu’on me traitait de bâtard de géant, ce fut un choc pour moi ! Comment pouvait-il oser sortir une connerie pareille ?!  


Le taulard se jeta sur moi pour m’agripper, mais malgré le peu d’espace disponible je ne comptais pas me laisser marcher sur les pieds aussi facilement. L’attrapant en plein vol je le balançais d’un revers de mon bras sur le côté pour l’envoyer valdinguer lui et les autres sur son chemin sur les barreaux de notre cage. Malheureusement c’était l’endroit où se trouvait aussi le samouraï muet.

Ce dernier stoppa net le mouvement de foule en bloquant le malheureux que je venais de projeter à l’aide de son pied. Ce dernier s’écroula.  

Il me jeta alors un regard que je ne connaissais que trop bien, un regard de tueur. Finalement, je ne m’étais pas trompé sur lui, c’était un bon. La tension était palpable entre nous deux, il avait tout l’air d’être le genre de mec à vriller rapidement et faire des dingueries. Exactement l’idée que je me faisais d’un partenaire de méfaits.  

« Joli réflexe le samouraï. »

En l’espace d’un battement de paupière, il était sur moi, affichant plus que jamais son regard terrifiant. Je voulus l’agripper pour le fracasser lui aussi contre les barreaux, mais son agilité me pris de court. En effet, malgré son physique très robuste, il se déplaçait avec une aisance hors du commun. Ce type était un véritable courant d’air. Ce type de mouvements n’étaient pas sans me rappeler la technique utilisée par les officiers de la Marine.

Son attaque fut aussi tranchante qu’une lame de rasoir, elle était clairement faite pour tuer. Autour de nous, les autres prisonniers se reculèrent le plus possible de peur de prendre un mauvais coup par les deux abrutis qui n’avaient rien de mieux à foutre que de se battre.  

J’arrivais tant bien que mal à parer ses attaques, il ne faisait décidément pas semblant. Toutefois, le terrain n’était pas à son avantage dans un endroit aussi exigu que celui-ci. Je parvenais à le saisir pour le ramener vers moi. Débuta alors un duel de force brute entre nous, nous mains étaient jointes et chacun utiliser sa force pour exercer la plus grande pression possible. Nous étions fait du même bois, affichant lui aussi un sourire carnassier, nous étions, aussi bien lui que moi dans notre élément. Je ne le lâchais pas du regard, même si notre petit jeu stupide allait nous mener droit dans le mur, car nos os ne pourraient soutenir une telle pression bien longtemps.

« Je suis Jack Skellington, enchanté ! »

« Trembol Black, dit le Duke.  J’ai déjà entendu parler de toi sur Rokade. »

« Bon, maintenant que les présentations sont faites, tu vas pouvoir me lâcher ?! »

« Surement pas, je te laisse le loisir de t’avouer vaincu. »

« Monsieur est joueur.. J'aime ça ! »

J’accentuais brutalement ma pression, un homme normal aurait déjà eu les mains réduites en miettes, mais, ce n’était pas son cas, malgré la souffrance visible sur son visage, il tenait bon. Ainsi j’avais trouvé quelqu’un d’aussi débile que moi ci.

« Pu..tain… tu ne rigoles pas…. Bordel… »

Il était maintenant plié en deux le visage couvert de sueur.  

« Bon tu abandonnes ? Je m'ennuie là »

« Non... Ja..mais ! Mer..de .. »

« Alors ?! »

Il était maintenant à genoux, mais cela ne suffisait toujours pas à le faire abdiquer. Il fallait déjà avoir un sacré mental pour pouvoir endurer autant de douleurs pour une simple question d’égo.

« Fait..ch..ier… »

La scène continua ainsi de longues secondes. Il était à bout de forces et moi j’avais des crampes musculaires à forcer comme un bourrin. Maintenant ce n’était pas dans mon intérêt de lui pété les mains, là où j’allais j’avais besoin d’avoir des mecs sur qui me reposer. Je connaissais l’univers des prisons, la seule règle qui existait c’était celui du plus fort. Et tu es toujours plus fort à plusieurs.

« C’est qui le patron ? Si tu acceptes de devenir mon bras droit, je te lâche immédiatement ! »

« Quoi ?.. .Tu m’as… pris … pour ta.. pute ?… Tu sais.. qui.. je suis… ?!.. J’ai.. une prime de .. 10 millions.. sur ma.. tronche. »

« C’est tout ? Après au vue de tes capacités c'est déjà pas mal. »

Je décidais de varier les plaisirs en tournant vers l’extérieur ses poignets. Heureusement nos chaines individuelles nous permettaient une grande liberté, en empêchant toutefois l’utilisation d’une épée.

Il hurla de douleur, j’étais sur le point de rupture. Il en fallait de peu pour que ses poignés explosent.

Autour de la geôle s’étaient massés plusieurs gardes qui regardaient le spectacle avec une certaine satisfaction. Des paris avaient dû être lancés auparavant pour savoir qui remporterait le combat.

La bave aux lèvres, vidé par la douleur, Trembol s’écroula au sol.

« Je prends ça comme une victoire. »

Bien évidement, je gardais ça pour moi, mais il m’avait aussi ruiner les doigts et les muscles. J’avais les mains qui tremblaient tellement j’avais du forcer pour arracher cette victoire.

« Va..te..faire.. »

Je l’aidais à s’assoir. Autour de nous aussi bien détenus que matons, personnes n’avaient loupé une miette du spectacle.

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Comme je le pressentais, Skellington était resté muet et n'avait pas été d'une grande aide. Comme il avait l'air d'avoir de l'influence au sein du Cartel de Medellin et qu'il avait déjà causé du grabuge au QG du G-4, j'étais resté quelques jours dans le coin. De plus, cela m'avait permis d'aider et d'accompagner les civils que nous avions libéré. Cela m'avait également donné l'occasion de donner un coup de main dans les unités de soin afin de superviser le bon traitement des blessés de notre dernière mission.

J'avais toujours été quelqu'un d'empathique, mais j'envisageais le monde différemment quand je me suis engagé dans l'élite. A l'époque et à mes yeux, seule la force brute comptait. Bien qu'il y a des individus néfastes, comme Skellington, qui ne comprendront jamais rien d'autre que la loi du plus fort… Désormais, je me rends compte que la vraie force, c'est celle qu'on utilise pour protéger, aider ou rassurer autrui. C'est pourquoi je ressens aujourd'hui, maintenant que je maîtrise le Rokushiki, bien plus le besoin de peaufiner mes compétences de médecin que mes techniques de combat. J'ai le sentiment que pour remplir mon objectif, à savoir créer un monde meilleur, il vaut mieux que je devienne un officier capable de sauver les vies des civils et de ses hommes.

Les prisonniers sont chargés à bord du navire et enchaînés. Forcément, comme ce sont des criminels de la pire espèce, il ne peuvent s'empêcher de se battre, comme des animaux. Et encore, a Kage Berg, où il doit sans doute y avoir plus de bétail que d'habitants, je n'ai jamais vu les animaux se comporter ainsi. A croire que la comparaison s'arrête au fait qu'ils sont attachés et qu'ils macèrent dans leur propre purin.

Est-ce la meilleure manière de traiter des prisonniers, même si ce sont des criminels ? On les jette en prison dans des conditions surhumaines, pour une peine à perpétuité. Et puis, les prisons en elles-mêmes… Ce convoi va jusqu'au Mile High Purgatory. Une prison de très haute technologie, et qui a coûté très cher, et pour quoi ? Avoir une boîte électrifiée dans laquelle on peut torturer les criminels ad vitam eternam ? Pourquoi ne pas assumer et les exécuter sur le champ ? L'argent du contribuable serait sans doute mieux utilisé pour combattre la pauvreté, construire des écoles et des hôpitaux… Je ne saisis pas vraiment pourquoi perpétuer le cycle de la violence, la loi du talion ayant été prouvée inutile à de maintes reprises… Œil pour œil, et tout le monde finira aveugle…
Qu'attendons nous de ces pirates si ce n'est qu'ils cherchent à s'enfuir et récidivent ?

Ne vous torturez pas pour pareille raclure. Il n'y a pas vraiment de solution. Continuez simplement de faire votre travail. Lâche le Sous-Amiral Sierra, sans tourner la tête vers moi, comme s'il lisait dans mes pensées. Je ne réponds pas, me contentant de replonger dans mes réflexions.

Un jour, il faudra simplement briser le cycle. Changer ces prisons et favoriser la réinsertion des détenus. Mais que faire des assassins en puissance et des brutes trop idiotes pour comprendre que le monde ne leur appartient pas ? Que faire de ceux qui tombent dans les deux catégories, comme Skellington ? A l'heure actuelle je n'ai pas la réponse à ces questions.

Je finirai peut-être par les avoir, au fur et à mesure que j'avance dans ma carrière. L'immense bateau prison quitte la rade du QG de South Blue et commence à s'éloigner. Pour l'heure, l'histoire de Jack R. Skellington et ses semblables s'achève…

Du moins, pour l'instant… Je n'ai pas un bon pressentiment, alors que le bateau disparaît pourtant à l'horizon, accompagné de son escorte. Seul l'avenir nous dira quelles en seront les conséquences…
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