Alors que le combat faisait toujours rage au centre de l'iceberg contre l'Empereur affaibli, Mountbatten filait pour rejoindre l'endroit où il avait achevé James Richards plus tôt. Le Liberticide fut le commandant de la deuxième flotte de Teach, jusqu'à sa chute. C'est à la suite d'un affrontement difficile et douloureux que Jeska et Mount purent en arriver à bout. Celui qui possédait le fruit de l'humain modèle Buddha avait posé une menace mortelle aux deux. À plusieurs reprises, ils étaient passés à deux doigts de la catastrophe. En particulier, le Fantôme avait dû ruser pour pénétrer la peau dorée du mastodonte. Sans haki de l'armement, traverser une telle couche de métal couplée avec la force brute de l'ancien révolutionnaire s'était avéré délicat. Ironie de l'histoire, son fluide offensif s'était éveillé lors de l'engagement contre le Malvoulant en personne... Un peu tard, mais suffisamment tôt pour sauver Lola, et pour suivre l'ouverture créée par Reyson. Alors que ses deux sabres s'élançaient dans leurs trajectoires, son pouvoir s'éveilla. Presque miraculeusement d'ailleurs. Ainsi, Mount avait été capable de trancher une de ses jambes. Et alors que l'ultime rencontre s'opérait derrière lui, au cœur de la citadelle, le Marijoan s'était extrait pour récupérer son dû lorsque Teach activa son haki des rois. L'ancien commandant d'élite était au bord de ses capacités et de sa résistance. Dans le même temps, son mantra lui indiquait l'arrivée prochaine d'éléments adverses sur l'île. Plusieurs navires se dirigeaient vers la fin de Toreshky, et à leur bord, des personnes très dangereuses, compte tenu de ce que dégageait leur aura.
Le lieu qui servait de terrain d'entraînement à Teach était dans un piteux état. Des morceaux du glacier s'étaient détachés. Certains avaient écrasé des combattants des deux côtés, et en avaient entraîné d'autres dans l'océan glacial. Une odeur putride, composée d'un mélange de chair en décomposition, de poudre à canon, de poison et d'autres fluides humains, régnait dans l'air. Ces senteurs étaient familières pour Mount, lui qui avait combattu une guerre sur Grand Line pendant sept longs mois pour le compte du Gouvernement Mondial. Tout ça fut son quotidien durant des centaines et des centaines de jours. Il portait encore à ce jour les traumatismes du conflit. Il n'arrivait plus à faire des nuits tranquilles, dénuées de cauchemars. L'homme était condamné à revivre sans cesse des scènes qu'il aurait voulues oublier. Il revoyait son meilleur ami et sa fiancée morts. Avec eux, ses rêves et son monde s'étaient écroulés. Alors quelque part, les visages tuméfiés et les poses statuesques des morts avaient même quelque chose de relaxant pour lui. Il se sentait à l'aise, conforté. Ça lui rappelait une vie qu'il n'avait plus, et qui était bien plus simple que ce qu'il vivait à présent. À cette époque, tout était plus clair. Il servait dans la Marine d'élite et il combattait de méchants révolutionnaires qui avaient soulevé une île contre le joug bienveillant du Gouvernement Mondial. Aujourd'hui, tout était plus flou, plus gris.
Avait-il pris la fuite en quittant le cœur de l'iceberg ? Non. Mountbatten n'avait jamais fui face à l'ennemi. Il tenait de la tradition des officiers de la Marine formés dans les académies militaires les plus réputées. Un officier se doit d'être à l'avant, de mener de ses hommes, d'être l'exemple. Il n'y avait pas de place à la couardise pour un officier. Ces hommes-là ne se couchaient pas devant la mitraille. L'officier était courageux à l'extrême, presque fou. S'il était le plus fort de sa compagnie, c'était aussi le premier à vouloir tomber pour le bien de la cause supérieure. Et bien que Mount ne le fût plus, il avait gardé l'esprit, l'ethos de cette classe sociale si singulière. Les habitudes avaient la vie dure.
Non, la raison de son départ face à l'Empereur avait un caractère plus pernicieux encore. Le Fantôme glissait sur l'air à l'aide de son rokushiki et, tout en activant son invisibilité totale, se dirigeait vers le corps inerte de Richards. Il se posa à côté de sa dépouille. Autour d'eux, les pirates de l'alliance d'Armada, accompagnés de quelques soldats de l'Armée révolutionnaire, pansaient les plaies de leurs camarades blessés. Les râles d'agonie chantaient en chœur dans un registre sinistre, mais que le Fantôme trouvait mélodieux. C'était une mélodie triste et mélancolique qui le berçait dans son insanité. Les soldats étaient laissés à eux-mêmes, car les grands pontes étaient déjà partis depuis longtemps dans la salle de commandement pour affronter l'incarnation du mal.
Le capitaine de la seconde flotte avait mauvaise mine. L'homme arborait auparavant un style élégant, celui du pirate gentleman. Ses habits avaient été lacérés par les assauts répétitifs du vétéran de Vindex, tandis que les effets du poison de l'amante de Red avaient laissé des marques terrifiantes sur son corps. Il avait plus en commun avec un clochard de Saint-Uréa que du dandy qui avait débarqué sur cette plage quelques heures plus tôt. Son corps était tuméfié, ses mains portaient des marques d'un combat violent et sans merci. Mountbatten trouvait ça ironique, pour quelqu'un qui se donnait la peine d'avoir un air soigné. Dans une autre vie, il aurait pu sympathiser avec ce brave. Mais est-ce que tout ceci avait un sens ? Non, il n'y avait jamais de sens dans une telle entreprise. Un ennemi restait un ennemi. Après tout, humaniser ses opposants était la première porte vers la folie. Dans ce genre de combats titanesques, où les enjeux dépassaient les individualités de chacun, rien ne devait être personnel. C'était une pensée brutale, certes, mais c'était nécessaire pour ne pas sombrer.
Ensuite, le Fantôme se saisit de son Meitou Yakikatsu et procéda à une décapitation.
L'acte était barbare. Le coup fut net, sans bavure. La tête de Richards affichait une expression mauvaise, mais calme, comme apaisée. Mount avait l'impression qu'il avait trouvé le véritable repos éternel, celui qui n'obligeait à rien et libérait de tout. Dans les moments les plus difficiles de sa vie, il avait contemplé cette pensée. Il n'avait plus rien à perdre. Son nom avait été sali. Il ne tenait plus à grand-chose. Sa vie n'était qu'une quête de repentance sans fin, son chemin de croix. Peut-être que la tombe offrait une alternative plus glorieuse et plus facile à un long chemin de souffrance. L'ancien marin se reprit. Non, il avait encore un objectif en tête. Mourir maintenant signifiait la victoire du Gouvernement Mondial sur son être, et c'était quelque chose qu'il ne pouvait pas supporter.
Il souleva la tête par la longue chevelure du défunt, qui devint instantanément invisible. Autour de lui, personne ne payait attention. Chacun était trop occupé. Le paysage d'une bataille était celui d'un chaos sans nom, d'une multitude de petites tragédies personnelles qui ne signifiaient rien à l'échelle d'un tel affrontement. La guerre était faite par les hommes, mais elle était inévitablement une abstraction, une idée. C'était l'organisation millimétrée de la violence. C'était un cadre dans lequel l'homme pouvait tuer son prochain sans avoir la culpabilité propre au meurtre. Et même plus, il y avait un côté honorable à tout ceci. Mountbatten avait longtemps réfléchi à cette question, et il ne pouvait trouver qu'une beauté sinistre et cynique à la guerre. La guerre était dénoncée comme elle était célébrée. Les vétérans revenaient chez eux non pas en criminels, mais en héros. On bâtissait des arcs de triomphe aux conquérants, et des fosses communes aux vaincus. La guerre était la symbiose de l'hypocrisie humaine et sa détestation pathologique d'elle-même.
Le lieu qui servait de terrain d'entraînement à Teach était dans un piteux état. Des morceaux du glacier s'étaient détachés. Certains avaient écrasé des combattants des deux côtés, et en avaient entraîné d'autres dans l'océan glacial. Une odeur putride, composée d'un mélange de chair en décomposition, de poudre à canon, de poison et d'autres fluides humains, régnait dans l'air. Ces senteurs étaient familières pour Mount, lui qui avait combattu une guerre sur Grand Line pendant sept longs mois pour le compte du Gouvernement Mondial. Tout ça fut son quotidien durant des centaines et des centaines de jours. Il portait encore à ce jour les traumatismes du conflit. Il n'arrivait plus à faire des nuits tranquilles, dénuées de cauchemars. L'homme était condamné à revivre sans cesse des scènes qu'il aurait voulues oublier. Il revoyait son meilleur ami et sa fiancée morts. Avec eux, ses rêves et son monde s'étaient écroulés. Alors quelque part, les visages tuméfiés et les poses statuesques des morts avaient même quelque chose de relaxant pour lui. Il se sentait à l'aise, conforté. Ça lui rappelait une vie qu'il n'avait plus, et qui était bien plus simple que ce qu'il vivait à présent. À cette époque, tout était plus clair. Il servait dans la Marine d'élite et il combattait de méchants révolutionnaires qui avaient soulevé une île contre le joug bienveillant du Gouvernement Mondial. Aujourd'hui, tout était plus flou, plus gris.
Avait-il pris la fuite en quittant le cœur de l'iceberg ? Non. Mountbatten n'avait jamais fui face à l'ennemi. Il tenait de la tradition des officiers de la Marine formés dans les académies militaires les plus réputées. Un officier se doit d'être à l'avant, de mener de ses hommes, d'être l'exemple. Il n'y avait pas de place à la couardise pour un officier. Ces hommes-là ne se couchaient pas devant la mitraille. L'officier était courageux à l'extrême, presque fou. S'il était le plus fort de sa compagnie, c'était aussi le premier à vouloir tomber pour le bien de la cause supérieure. Et bien que Mount ne le fût plus, il avait gardé l'esprit, l'ethos de cette classe sociale si singulière. Les habitudes avaient la vie dure.
Non, la raison de son départ face à l'Empereur avait un caractère plus pernicieux encore. Le Fantôme glissait sur l'air à l'aide de son rokushiki et, tout en activant son invisibilité totale, se dirigeait vers le corps inerte de Richards. Il se posa à côté de sa dépouille. Autour d'eux, les pirates de l'alliance d'Armada, accompagnés de quelques soldats de l'Armée révolutionnaire, pansaient les plaies de leurs camarades blessés. Les râles d'agonie chantaient en chœur dans un registre sinistre, mais que le Fantôme trouvait mélodieux. C'était une mélodie triste et mélancolique qui le berçait dans son insanité. Les soldats étaient laissés à eux-mêmes, car les grands pontes étaient déjà partis depuis longtemps dans la salle de commandement pour affronter l'incarnation du mal.
Le capitaine de la seconde flotte avait mauvaise mine. L'homme arborait auparavant un style élégant, celui du pirate gentleman. Ses habits avaient été lacérés par les assauts répétitifs du vétéran de Vindex, tandis que les effets du poison de l'amante de Red avaient laissé des marques terrifiantes sur son corps. Il avait plus en commun avec un clochard de Saint-Uréa que du dandy qui avait débarqué sur cette plage quelques heures plus tôt. Son corps était tuméfié, ses mains portaient des marques d'un combat violent et sans merci. Mountbatten trouvait ça ironique, pour quelqu'un qui se donnait la peine d'avoir un air soigné. Dans une autre vie, il aurait pu sympathiser avec ce brave. Mais est-ce que tout ceci avait un sens ? Non, il n'y avait jamais de sens dans une telle entreprise. Un ennemi restait un ennemi. Après tout, humaniser ses opposants était la première porte vers la folie. Dans ce genre de combats titanesques, où les enjeux dépassaient les individualités de chacun, rien ne devait être personnel. C'était une pensée brutale, certes, mais c'était nécessaire pour ne pas sombrer.
Ensuite, le Fantôme se saisit de son Meitou Yakikatsu et procéda à une décapitation.
L'acte était barbare. Le coup fut net, sans bavure. La tête de Richards affichait une expression mauvaise, mais calme, comme apaisée. Mount avait l'impression qu'il avait trouvé le véritable repos éternel, celui qui n'obligeait à rien et libérait de tout. Dans les moments les plus difficiles de sa vie, il avait contemplé cette pensée. Il n'avait plus rien à perdre. Son nom avait été sali. Il ne tenait plus à grand-chose. Sa vie n'était qu'une quête de repentance sans fin, son chemin de croix. Peut-être que la tombe offrait une alternative plus glorieuse et plus facile à un long chemin de souffrance. L'ancien marin se reprit. Non, il avait encore un objectif en tête. Mourir maintenant signifiait la victoire du Gouvernement Mondial sur son être, et c'était quelque chose qu'il ne pouvait pas supporter.
Il souleva la tête par la longue chevelure du défunt, qui devint instantanément invisible. Autour de lui, personne ne payait attention. Chacun était trop occupé. Le paysage d'une bataille était celui d'un chaos sans nom, d'une multitude de petites tragédies personnelles qui ne signifiaient rien à l'échelle d'un tel affrontement. La guerre était faite par les hommes, mais elle était inévitablement une abstraction, une idée. C'était l'organisation millimétrée de la violence. C'était un cadre dans lequel l'homme pouvait tuer son prochain sans avoir la culpabilité propre au meurtre. Et même plus, il y avait un côté honorable à tout ceci. Mountbatten avait longtemps réfléchi à cette question, et il ne pouvait trouver qu'une beauté sinistre et cynique à la guerre. La guerre était dénoncée comme elle était célébrée. Les vétérans revenaient chez eux non pas en criminels, mais en héros. On bâtissait des arcs de triomphe aux conquérants, et des fosses communes aux vaincus. La guerre était la symbiose de l'hypocrisie humaine et sa détestation pathologique d'elle-même.